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culture et histoire - Page 1880

  • Les traités de Westphalie, genèse du Droit international

    Comme tous les écoliers de France,  nous avons retenu que les Traités de Westphalie (1648) avaient mis fin à la Guerre de trente ans entamée par la Défénestration de Prague en 1618, et qu’ils  accordaient à la France les Trois Évêchés : Metz, Toul et Verdun, aux dépens du Saint Empire Romain Germanique. Mais examinons les choses plus en détails car il s’agissait en fait de bien plus que cela.

    Ces traités sont constitués de plusieurs accords signés entre les parties aux différents conflits :

    • le 30 janvier 1648, à Münster, le traité entre l’Espagne et les Provinces-Unies, mettait fin à la guerre de Quatre-Vingts Ans.
    • le 24 octobre 1648, à Münster, le traité entre la France et le Saint-Empire, mettait fin à la guerre de Trente Ans, complété par l’acte de cession à la France des trois évêchés de l’Alsace, de Brisach et de Pignerol par l’Empire et par celui de la cession de l’Alsace à la France par l’Empereur Ferdinand III et les archiducs d’Autriche, Charles, Ferdinand et Sigismond.
    • le 24 octobre 1648, à Osnabrück,  mettait aussi fin à la guerre de Trente Ans.
    • le 2 juillet 1650, à Nuremberg, les deux conventions entre le Saint-Empire et la France, et entre le Saint-Empire et la Suède, relatives à l’exécution de la paix.

    Ces traités furent la base de l’organisation de l’Allemagne jusqu’à la suppression du Saint-Empire romain germanique en 1806.

    Hélas, la plupart des manuels scolaires omettent de signaler que c’est à l’occasion de leur signature que le droit international vit le jour.

    L’objet de cet article n’est pas de décrire le déroulement fort complexe de la Guerre de trente ans (1618- 1848) où de multiples conflits opposèrent le camp des Habsbourg d’Espagne et du Saint-Empire germanique, soutenus par l’Église catholique romaine, aux États allemands protestants du Saint-Empire, auxquels étaient alliées les puissances européennes voisines à majorité protestante, Provinces-Unies et pays scandinaves, ainsi que la France qui entendait réduire la puissance de la maison de Habsbourg sur le continent européen. Mais il faut retenir que ce fut la plus épouvantable tuerie de tout le 17ème siècle au cours de laquelle plusieurs millions d’hommes, de femmes et d’enfants perdirent la vie.

    La démographie de l’Europe étant gravement atteinte, les belligérants recherchèrent donc les voies et moyens d’éviter le renouvellement de tels massacres. Les négociations de ces traités furent fort longues (de 1644 à 1648), car il fallait instituer de nouveaux modes de relations entre États, afin limiter les guerres et renforcer « le droit des gens ». 

    Dans son ouvrage « Les Six livres de la République » publié en 1576, le grand jurisconsulte français, Jean Bodin (1529- 1596) avait exposé sa réflexion sur les affaires publiques « res publica » et sur les pouvoirs du roi, aboutissant à une première théorie juridique de la souveraineté : « La souveraineté est le pouvoir absolu et perpétuel de l’État, ce qui est le plus grand pouvoir de commandement. L’État, en la personne du monarque, disait-il, était suprême à l’intérieur de ses territoires, indépendant de toute haute autorité, et légalement égal aux autres États. »

    De son côté, le Hollandais Hugo Grotius avait publié en 1623 un ouvrage intitulé « De Jure Belli et Pacis », proposait de constituer une « société mutuelle » entre les nations, c’est-à-dire une organisation internationale, jetant ainsi les bases d’un code de droit international public. Leurs réflexions devaient guider les négociateurs de ces traités pour aboutir à ce qu’il est convenu d’appeler depuis « le système westphalien », introduisant les concepts directeurs des relations internationales modernes :

    • l’équilibre des puissances, c’est-à-dire que tout Etat, petit ou grand, à la même importance sur la scène internationale (Voir ci-après, par exemple ci après l’article CXXII du traité de Munster, en vieux français).
    • l’inviolabilité de la souveraineté nationale  (Voir ci-après, l’article CXII du Traité.).
    • le principe de non-ingérence dans les affaires d’autrui (Voir ci après, l’article LXIV du Traité).

    Depuis les traités de Westphalie, un acteur nouveau succède au morcellement du pouvoir entre villages, duchés, comtés : l’État moderne. Le monde s’organise entre États dont la souveraineté doit être respectée par les États limitrophes en vertu de la conception westphalienne de la frontière. Les relations internationales deviennent interétatiques et les frontières respectées garantissent la paix.

    Ces traités marquent l’émergence de la souveraineté absolue des États comme un principe fondamental du droit international.

    L’Europe devient un ensemble d’États, disposant de frontières précises et reconnues par les autres, sur lesquels le prince ou le monarque exerce sa pleine et entière souveraineté. Parmi les caractéristiques de ces États modernes figurent la constitution d’armées permanentes et l’expression par les élites du fait national. La langue y apparaît comme un facteur d’unité.

    Les principes westphaliens contribuèrent par la suite à l’émergence de l’idée de Nation, puis au 19ème siècle ainsi qu’au principe des nationalités où chaque État National disposait, à l’intérieur de ses frontières d’une indépendance assortie de la plus grande forme de souveraineté possible avec son armée, sa monnaie, sa justice, sa police et une économie lui permettant de vivre en dépendant au minimum des autres États.

    Plus tard, l’article 1er de la Convention de Montevideo du 26 décembre 1933, sur les Droits et Devoirs des États, introduira quatre éléments essentiels : « Pour un être souverain, un État doit disposer : d’une population permanente, d’un territoire défini et d’un gouvernement opérationnel et la capacité  d’entrer en relation directe avec les autre États ».

    Il ajoutait une clause fondamentale:

    L’existence politique d’un État est indépendante de sa reconnaissance par les autres États.

    Horrifiée, sans doute, par cette disposition jugée trop westphalienne à son goût, des lors qu’elle ouvrait la voie à l’émergence de multiples nouveaux États grands ou petits, l’Organisation des Nations Unies s’empressa d’introduire les notions de « souveraineté interne » et « souveraineté externe » de sorte que, pour être souverains, non seulement les États devront avoir en plus la capacité d’exercer leur pouvoir sur les populations à l’intérieur de leur territoire sans aucune contrainte extérieure, mais aussi , ils doivent bénéficier d’une reconnaissance externe en tant qu’État souverain par les autres États qui composent le système international.

    Le droit des gens (Jus gentium) ou droit international public

    Issu des traités de Westphalie, ce droit  régit les relations entre les sujets de ce système juridique, qui sont les États, les organisations internationales.

    Un sujet de droit international est assujetti à ce droit et doit pouvoir s’en prévaloir. À l’origine, l’État était le seul sujet du droit international, mais cette conception est révolue, car depuis 1815, les États ont ressenti la nécessité de se grouper en organisations internationales  qui peu à peu vont atteindre le statut de sujets de droit. Ainsi, l’ONU l’est devenue de même que l’Union Européenne et autres aux autres organisations internationales comme sujets de droit dérivé.

    L’introduction du droit d’ingérence dans les relations internationales

    Hélas, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, la multiplication des traités entre les États du monde occidental tendirent à fait disparaître les principes westphaliens en en  développant considérablement leur interdépendance militaire, économique et financière.

    À la fin de la guerre froide, les États-Unis d’Amérique, gros consommateurs d’énergie et de matières premières, soucieux d’étendre leur hégémonie sur l’ensemble de la planète pour s’en procurer au meilleur compte, prirent conscience que l’interdiction westphalienne du droit d’ingérence contrariait leurs desseins.

    Il leur fallait trouver le moyen de contourner l’alinéa 7 de l’article 2 de la Charte de l’ONU : « Aucune disposition de la présente Charte n’autorise les Nations Unies à intervenir dans des affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un État », reprenant le très westphalien article 8 de la Convention de Montevideo, qui prévoyait l’interdiction de l’ingérence dans les affaires intérieures d’un État.

    S’appuyant sur les réflexions de personnages tels que le philosophe Jean-François Revel en 1979,  et de Bernard Kouchner,  il fut imaginé un nouveau droit dit « Droit d’ingérence »,  qui est la reconnaissance du droit qu’ont une ou plusieurs nations de violer la souveraineté nationale d’un autre État, dans le cadre d’un mandat accordé par une autorité supranationale.

    Fantastique invention qui permettait :

    • d’abolir les principes westphaliens,
    • d’introduire la notion de supranationalité,
    • d’intervenir sur le territoire de tout État même contre le gré de celui-ci,
    • d’instaurer une gouvernance mondiale sous l’égide d’organisations internationales ad hoc,
    • d’asservir les États les plus faibles à un ou plusieurs États plus forts.
    • d’asseoir l’hégémonie des États-Unis d’Amérique.

    L’organisation internationale ad hoc, aux  mains des États-Unis d’Amérique était toute trouvée : l’ONU. Il ne restait plus qu’à trouver les prétextes. Facile :

    • Les USA dépêchent dans l’État cible à déstabiliser une équipe de la CIA.
    • Cette équipe, s’appuyant sur une opposition existante ou à créer au régime en place, y développe un « Front de Libération Nationale » ou équivalent.
    • Elle l’équipe de l’armement voulu et le renforce d’effectifs le plus souvent puisés dans la mouvance islamique.
    • Grâce aux mass média qu’elle contrôle, elle inonde l’opinion publique d’informations et d’images le plus souvent truquées accablantes pour le gouvernement en place.
    • Il ne reste plus qu’à faire voter par l’ONU une « résolution » permettant aux forces armées d’un ou de plusieurs Etats, de venir soutenir le jeune Front de Libération Nationale afin d’abattre le régime en place.

    Ce système a remarquablement fonctionné pour  les interventions d’ingérence, en Roumanie, eau Kosovo, en Afghanistan,  en Irak, au Darfour, en Côte d’Ivoire, en Lybie, en Syrie, etc…

    Le Droit des Banquiers substitué au droit des gens

    Disposant de la « légalité » issue de la résolution ad hoc de l’ONU, les forces armées détachées sur place détruisent un maximum d’infrastructures, telles que centrales de production d’énergie, usines, ponts, routes, etc…de sorte que la paix revenue, les entreprises américaines se partagent les juteux contrats de reconstruction. Le nouvel homme fort du régime, la plupart du temps mis en place par les « libérateurs » ne voyant aucun inconvénient à ce que ces contrats soient attribués de préférence à ces derniers. Les États-Unis contrôlent alors cet État, sa population et ses ressources.

    Ces dispositions sont pilotées en sous mains par les grande banques, le plus souvent américaines. Elles  prêtent aux deux belligérants imposant au vainqueur d’honorer les dettes du vaincu. Elles financent les lobbys militaro-industriels engagés dans le conflit et s’arrangent pour que celui-ci dure aussi longtemps que possible.

    Ainsi les banques gagnent à tout les coups !

    La prééminence du Droit des Banquiers sur le Droit des Gens fut institué en Europe par le traité de Maastricht de 1992 par l’introduction d’une monnaie unique en gérée par une banque centrale  européenne indépendante des gouvernements des Etats Membres conformément à l’article 108 de ce traité.

    Article 108

    « Dans l’exercice des pouvoirs et dans l’accomplissement des missions et des devoirs qui leur ont été conférés par le présent traité et les statuts du SEBC, ni la BCE, ni une banque centrale nationale, ni un membre quelconque de leurs organes de décision ne peuvent solliciter ni accepter des instructions des institutions ou organes communautaires, des gouvernements des États membres ou de tout autre organisme. ».

    Tous les traités européens, depuis lors, n’ont fait que renforcer ces dispositions avec comme conséquences l’appauvrissement des populations assujetties à cette monnaie unique et  leur complète soumission  à un nouvel esclavage au profit des banquiers.

    Ce ne sont plus les États qui contrôlent les banques, mais les banques qui contrôlent les États.

    Cette évidence éclate maintenant partout au grand jour et encore tout récemment dans l’île de Chypre.

    L’objectif de Mayer Amschel Rothschild, fondateur de la dynastie des banquiers Rothschild :
    « Laissez moi produire et contrôler l’émission de la monnaie d’un Etat, et je me moque bien de qui peut y faire les lois » est atteint !

    Conclusion

    Le système westphalien ici décrit démontre à l’évidence, que celles ceux qui, en France comme ailleurs, s’en réclament, c’est-à-dire les patriotes et les souverainistes, sont les militants de la paix ! Ce sont eux qui constituent l’avenir des nations du monde. C’est pourquoi les mass média aux ordres s’acharnent à soit les contredire par des mensonges éhontés, soit à les faire taire.

    Pour assurer la paix dans le monde, les principes wesphaliens doivent être rétablis !

    L’Histoire montre en effet qu’aussi longtemps que ces principes ont été respectés, le monde (c’est à dire l’Europe au départ puis l’ensemble de la planète à partir du 19e siècle) connut globalement la stabilité. Mais lorsqu’ils ont été  abandonnés par un État ou un ensemble d’États, des conflits monstrueux se produisirent de nouveau.

    Nombreux sont les historiens qui estiment  que  c’est en violant les principes westphaliens, pour y substituer une sécurité collective, que le traité de Versailles de 1919 fut à l’origine de la seconde guerre mondiale.


    C’est pourquoi j’invite tous les patriotes et souverainistes français et d’abord la jeunesse française à entrer en Résistance.

    Je les invite s’allier à la jeunesse d’Europe et à celle du reste du monde, pour combattre par tous les moyens afin que soient restaurés partout les principes westphaliens basés sur le respect imprescriptible de la souveraineté et de l’indépendance des États.

    Car il y va, non seulement de l’absolue nécessité de retrouver leurs libertés, leur façon de vivre, le type de société auquel ils aspirent, d‘échapper à ce nouvel esclavage, mais aussi et surtout de celle de préserver leurs biens, leurs vies et celle de leur descendance, qui sont, nous le voyons bien aujourd’hui, physiquement menacées.

    En ce qui me concerne, je demeure à leur disposition pour les y aider, jusqu’à ce que me manquent ou les forces ou la vie.

    Patriotes Français !

    Le vent de l’espoir se lève ! Il nous rapporte la France ! Il nous rapporte la Liberté !

    Bernard CHALUMEAU http://www.lebreviairedespatriotes.fr


    Extraits du traité de Müntser du 24 octobre 1648

    CXXIII.

    Que néanmoins la paix conclue demeure en force et vigueur, et que tous ceux qui ont part à cette transaction, soient obligez de défendre et protéger toutes et chacunes des loix ou conditions de cette paix contre qui que ce soit sans distinction de religion ; et s’il arrive que quelque point en soit violé, l’offensé tâchera premièrement de détourner l’offensant de la voye de fait en soumettant sa cause à une composition amiable, ou aux procédures ordinaires de la justice.

    CXVII.

    Et qu’au reste tous leurs droits et privilèges en ce qui regarde le spirituel et le temporel, dont ils ont joui avant ces troubles, leur soient conservez ; sauf toutefois les droits de souverainteté avec ce qui en dépend pour chacun de ceux qui en sont les Seigneurs.

    LXIV.

    Et afin de pourvoir à ce que dorénavant il ne naisse plus de differens dans l’état politique ; que tous et chacun soient tellement établis et confirmez en leurs anciens droits, prerogatives, privileges, libre exercice du droit territorial, tant au spirituel qu’au temporel, seigneuries, droits regaliens, et dans la possession de toutes ces choses en vertu de la presente transaction , qu’ils ne puissent jamais y être troublez de fait par qui que ce soit, sous aucun pretexte que ce puisse être.

  • 26 mars 2013 : le centenaire de Jacqueline de Romilly (1913-2010)

    « Une société qui néglige Homère finira par oublier Voltaire. »

    Elle s’est éteinte il y a un peu plus de deux ans (le 18 décembre 2010), elle a été la première femme élue au Collège de France, le sanctuaire des grands universitaires, elle a été élue à l’Académie française (la deuxième femme après Marguerite Yourcenar, c’est encore rare de nos jours) et elle a passé toute son existence à étudier Thucydide et plus généralement, la Grèce antique, ce qui lui a même valu la nationalité grecque en 1995. Jacqueline de Romilly aurait eu tout juste 100 ans ce mardi 26 mars 2013. Hommage à cette grande helléniste.
    Il existe d’éminents "savants" qui cherchent à conserver et à transmettre des civilisations. Des langues, des cultures qui pourraient être oubliées par les plus jeunes générations. Georges Dumézil (1898-1986) a été de ceux-là, sauvant même certaines langues d’une disparition programmée par absence de locuteurs. Une culture monumentale. Un savoir qui donne le vertige.
    Jacqueline de Romilly fut aussi de cette espèce-là, avec pour seul objectif de transmettre la connaissance de la Grèce antique à notre société contemporaine postmoderne. Selon elle, on trouve chez les Grecs anciens toutes les valeurs qui gouvernent le monde aujourd’hui : liberté, égalité, démocratie, droit etc.
    Pour Jacqueline de Romilly, le langage était un élément essentiel de l’humanisme : « On découvre dans l’étude de ces langues le point de départ des principales idées contemporaines. C’est vrai pour la démocratie, mais aussi de tous les mots qui aujourd’hui, désignent les grands principes et les grandes valeurs de la vie quotidienne. » ("Lire", 2004)
    Il faut bien sûr donner de grands bémols, car la société grecque antique était loin d’être une société libre comme les démocraties modernes. La citoyenneté n’était réservée qu’aux élites, masculines, et les Grecs anciens étaient coutumiers de l’esclavage, stigmatisaient les métèques (étrangers) et étaient assez cruels dans une justice souvent expéditive (la mort de Socrate l’illustre).
    Néanmoins, une société qui ne se nourrit pas des leçons de l’histoire est une société qui irait à sa perte, avec crise identitaire, perte de repères, etc. J’ai eu la chance d’avoir appris le latin et le grec dans mon cursus scolaire alors que beaucoup trouvaient que c’était inutile, juste une perte de temps. J’ai au contraire été très heureux d’avoir eu accès à ce petit bonus de culture car la plupart des mots et des concepts de la langue française, par exemple, en sont inspirés.
    Jacqueline de Romilly a redonné des lettres de noblesse à ce savoir devenu de plus en plus exceptionnel, devenu quasiment des curiosités dans un enseignement qui préfère miser sur les nouvelles technologies, l’informatique, les langues modernes (l’anglais, l’allemand, l’espagnol), etc. Ces disciplines sont évidemment indispensables aujourd’hui, probablement qu’il faudra rapidement ajouter aux langues cruciales le mandarin, mais elles ne sont pas incompatibles avec la culture "classique".
    Elle disait en 1996 : « Le progrès scientifique a facilité la vie matérielle, mais les valeurs ont changé et les gens manquent de repères. L’important est de faire connaître les expériences passées, non pas comme modèles à imiter mais comme des références pour comprendre le présent. Il faut à tout prix sauver la formation littéraire, qui non seulement apporte aux jeunes des éléments de comparaison leur permettant de juger, mais leur donne aussi une force intérieure. » ("Les Échos"). Elle avait ainsi fondé l’association Sauvegarde des enseignements littéraires (SEL).
    Normalienne, fille de normalienne, elle s’était mariée avec la culture grecque, à tel point qu’après un expérience conjugale dont elle avait mis un terme après une trentaine d’années, elle avait regretté de ne pas avoir été une mère, mais était satisfaite de sa trajectoire universitaire prestigieuse. Toute sa vie fut consacrée à montrer que les philosophes grecs ont eu une influence déterminante dans la pensée morale et politique actuelle. Bien que très âgée, elle avait milité pour redonner l’esprit civique à une société plus soucieuse de consommer que de rendre service (en créant notamment l’association Élan nouveau des citoyens).
    Succédant à André Roussin à l’Académie française, Jacqueline de Romilly avait défini la gentillesse ainsi : « Cette gentillesse, chez [André Roussin], touchait aussitôt. (…) On avait dû, je crois, lui faire de nombreuses remarques à ce sujet ; car il s’est inquiété, une fois, de ce que le mot "gentil" pouvait avoir de protecteur et de légèrement méprisant. Pour moi, il exprime au contraire un éloge sans réserve. C’est un mot qui rayonne. Associée à l’intelligence, la gentillesse étonne et charme. » (26 octobre 1989). C’est Alain Peyrefitte qui prononça la réponse à son discours de réception, et le Prix Nobel de Médecine 2011, Jules Hoffmann, lui succéda dans ce même fauteuil, élu le 1er mars 2012.

     

    À la fin de sa vie, en 2008, Jacqueline de Romilly avait achevé son long cheminement de conversion au catholicisme en faisant sa première communion avec les yeux d’une enfant de 10 ans (selon le prêtre libanais qui en était à l’origine, Mansour Labaky, né la même année que le baptême de sa protégée, mais qui, depuis un an, est accusé d’avoir abusé de mineures).
    « Apprendre à penser, à réfléchir, à être précis, à peser les termes de son discours, à échanger les concepts, à écouter l’autre, c’est être capable de dialoguer, c’est le seul moyen d’endiguer la violence effrayante qui monte autour de nous. La parole est un rempart contre la bestialité. Quand on ne sait pas, quand on ne peut pas s’exprimer, quand on ne manie que de vagues approximations, comme beaucoup de jeunes de nos jours, quand la parole n’est pas suffisante pour être entendue, pas assez élaborée parce que la pensée est confuse et embrouillée, il ne reste que les poings, les coups, la violence fruste, stupide, aveugle. Et c’est ce qui menace d’engloutir notre idéal occidental et humaniste. » (Jacqueline de Romilly).
    Révérence à cette "grande dame" (selon l’expression souvent employée) pour avoir ouvert les yeux à bien de ses contemporains sur la richesse des origines de notre civilisation.
    Aussi sur le blog.
    Sylvain Rakotoarison (26 mars 2013)
    http://www.rakotoarison.eu

  • Thèse, antithèse, synthèse : comprendre la dialectique marxiste

    Thèse, antithèse, synthèse : tous élevés à l’école marxiste. Le concept appliqué à la politique française ou à Vatican II est saisissant de vérité.

    Hegel

    Idéaliste absolu, mais qui se prétendait réaliste, [le philosophe allemand] Hegel (1770-1831) pose que seules comptent les idées. Que parmi les idées, il y en a une qui est acceptée par tous : celle de l’Etat. Cette idée « universellement » acceptée, il l’appelle la Thèse, contre laquelle s’élève aussitôt l’Antithèse, l’idée qui nie la première.

    De l’affrontement de ces deux idées, surgit une Synthèse, qui n’est ni la Thèse ni l’Antithèse et qui est pourtant (dit-il) l’une et l’autre.

    Cette Synthèse devient à son tour la nouvelle Thèse, et le cycle recommence avec une deuxième Antithèse qui conduit à une deuxième Synthèse.

    Le mouvement ne s’arrête pas. C’est la dialectique hégelienne.

    Cette conception des choses va donner le premier caractère de l’action marxiste : c’est une action de guerre permanente, parce que toujours l’Antithèse doit combattre contre la Thèse.

    Feuerbach

    [Le philosophe allemand] Ludwig Feuerbach (1804 – 1872) est un disciple de Hegel. Il le conteste pourtant. Il va prôner au contraire le matérialisme absolu. Pour lui, seul compte et seul existe la matière. (…)

    Ce matérialisme absolu détermine une autre caractéristique marxiste : si seule compte la matière, alors ceux qui parlent d’honneur, de vérité, de bonheur, de paix,… sont des marchands de vide, d’opium qui endorment les hommes.

    L’homme, pour les matérialistes, n’est que 80 kg de matière au service de l’action. La souffrance, la tristesse, le déshonneur ne comptent pas non plus. La guerre est matérialiste : elle ne s’occupe plus d’aucune valeur, d’aucune règle morale. Seul compte le succès du Parti.

    Engels et Marx

    [Les juifs] Engels (1820 – 1895) et Marx (1818 – 1883) sont des disciples de Feuerbach. Mais si Marx est d’abord un « philosophe », Engels est un industriel. C’est lui qui a financé Marx. Ils ont tous deux les concepts de la dialectique matérialiste.

    Engles veut appliquer cette vue des choses à l’Histoire. Il prend comme exemple la France :

    -        la Thèse pendant longtemps en France fut la Monarchie.

    -        Puis l’Antithèse vint, qui donna la Révolution.

    -   Suivie de la Synthèse Napoléon : ni monarque, ni révolutionnaire, mais monarque révolutionnaire.

    Selon Engels, la France est alors revenue en arrière par rapport au « sens de l’Histoire » du jour où elle a remplacé Napoléon par la Restauration et a ramené les Rois. Dès le début, la théorie se révèle donc fausse : non conforme au réel.

    Quand Marx observe le capitalisme à l’état naissant, à Manchester par exemple, il a l’intuition que ce qui ne concerne qu’une partie limitée de l’Humanité est destinée à devenir la Thèse de demain. Les Anglais en effet ne représentent que quelques pour-cents de la population mondiale, et les capitalistes anglais ne sont eux-mêmes qu’une petite fraction de leur nation.

    Marx déclare pourtant que le capitalisme va dominer le monde et qu’il va générer simultanément son Antithèse, le prolétariat. Pour lui donc, capitalisme et prolétariat vont se développer ensemble et de leur lutte va naître en Synthèse une société nouvelle, que Marx appelle le communisme.

    Et il ajoute un mythe qui parodie la parousie du Christ : « ce sera la dernière Synthèse, la Synthèse finale, qui sera la fin de l’Histoire. »

    Il n’y aura plus jamais de malheurs, de maladies, de crimes sur la Terre. C’est le mythe de la fin de l’Histoire, des « lendemains qui chantent », de l’arrivée au Paradis terrestre.

    En attendant ce bonheur, Marx attribue tous les malheurs, toutes les guerres, tout ce qui va mal à l’exploitation capitaliste et à elle seule.

    La guerre à mener devient donc unique.

    André Frament – Connaissance élémentaire du trotskisme – 2002 http://bibliothequedecombat.wordpress.com

  • La signification occulte de la faucille et du marteau

    faucille-marteau

    La faucille et le marteau sont des symboles maçonniques présents dans le « tableau de loge » dès le premier degré d’initiation, celui d’Apprenti.

    La lecture au niveau initiatique est très différente de celle au niveau exotérique qui évoque un hymne à la construction sociale et au travail des ouvriers et des paysans.

    Le marteau est un instrument qui, métaphoriquement, aide le maçon à construire le Temple [de Salomon] – le Grand Œuvre – en même temps que d’autres outils comme l’équerre, le compas, le fil à plomb et la truelle ; il symbolise le pouvoir, la force, l’impérialisme, avec la même signification que le poing fermé.

    La faucille, par contre, est l’emblème de la philosophie, entendue comme succédané absolu de la religion, c’est-à-dire la gnose des initiés.

    L’ensemble est conforme à un programme : le Pouvoir (Haute Finance [juive]) fondé sur la gnose de la Contre-Eglise [maçonnique] pour le Gouvernement Mondial de l’Humanité.

    Epiphanius – Maçonnerie et sociétés secrètes (2005)

    Source : Bibliothèque de combat

    http://cmick23r.wordpress.com/

  • Johan Livernette : Le site slate.fr de Jacques Attali et l’élection de François 1er – VIDEO


    La vérité qui rend libre VIII par round_affectif

  • Comment l’Union Européenne prépare la destruction de notre mémoire au nom du droit à l’oubli

    Communiqué de l’AAF (Association des archivistes français)

    Au nom du droit à l’oubli, quel patri­moine pour l’Europe de demain ?

    Pour éviter que de grands opé­ra­teurs pri­vés du web (Google, Facebook etc.) puis­sent conser­ver et uti­li­ser des don­nées per­son­nel­les, la Commission euro­péenne et le Parlement euro­péen se pré­pa­rent à adop­ter, pour le prin­temps 2013, une solu­tion radi­cale : un règle­ment qui obli­gera tous les orga­nis­mes publics et pri­vés à détruire ou à ano­ny­mi­ser ces don­nées une fois que le trai­te­ment pour lequel elles auront été col­lec­tées sera achevé, ou passé un court délai. La com­mis­sion veut ainsi assu­rer aux Européens un droit à l’oubli qui garan­ti­rait le res­pect de leur vie pri­vée.

    Ce règle­ment por­tera sur les don­nées per­son­nel­les sur tou­tes leurs for­mes, infor­ma­ti­ques ou papier. Il s’appli­quera immé­dia­te­ment et s’impo­sera aux légis­la­tions natio­na­les déjà en place.

    Vous avez fini vos études ? L’école ou l’uni­ver­sité éliminera votre dos­sier. Vous avez vendu un bien immo­bi­lier ? Les ser­vi­ces du cadas­tre détrui­ront les tra­ces de votre pro­priété. Vous n’êtes plus employé par votre entre­prise ? Celle-ci sup­pri­mera les infor­ma­tions vous concer­nant. A cha­cun de veiller sur ses pro­pres don­nées, ne comp­tez plus sur les ser­vi­ces publics ou sur votre employeur ! [...]

    Collecter et conser­ver des don­nées indi­vi­duel­les à des fins patri­mo­nia­les ou juri­di­ques au delà des stricts besoins qui ont pré­sidé à leur créa­tion, assu­rer aux citoyens l’accès à l’infor­ma­tion tout en pro­té­geant les éléments essen­tiels de leur vie pri­vée est l’apa­nage des démo­cra­ties, qui dis­po­sent depuis long­temps de légis­la­tions stric­tes dans ce domaine.
    Il est aber­rant d’impo­ser les mêmes obli­ga­tions dras­ti­ques aux orga­nis­mes à visées com­mer­cia­les qui conser­vent des don­nées per­son­nel­les à seule fin de les mon­nayer, aux orga­ni­sa­tions pri­vées dont la cons­ti­tu­tion d’un patri­moine his­to­ri­que est déjà par­tie inté­grante de leur culture, et aux struc­tu­res en charge de mis­sions de ser­vice public. [...]

    L’opi­nion s’est émue récem­ment du sort des manus­crits de Tombouctou ? De la même façon, elle doit réa­gir à la dis­pa­ri­tion pro­gram­mée de sa pro­pre mémoire, réponse trop rapide des légis­la­teurs euro­péens pour contrer les visées, scan­da­leu­ses, de quel­ques socié­tés.

    Association des archivistes français

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