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culture et histoire - Page 1882

  • Science sans conscience n'est que ruine de l'homme

    Lorsque la science se met au service du Meilleur des mondes, elle détruit l'humanité.
    « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme », écrivait déjà Rabelais. Et cette ruine de l'âme fait la ruine de l'Homme. Comme l'écrit Jacques Attali dans un article dont Monde et Vie a précédemment rendu compte(1), les progrès techniques découlent des « valeurs » sur lesquelles se construit sous nos yeux le Meilleur des mondes « et s'orientent dans le sens qu'elles exigent ». Autrement dit, ils se mettent au service de ces prétendues valeurs (dans certains cas, car il ne s'agit pas ici de refuser le progrès scientifique en soi mais l'usage qui peut en être fait). À cet égard, Attali constate une progression de la pilule à la gestation pour autrui (GPA), autrement dit les mères porteuses, en passant par la procréation médicalement assistée (PMA). De la séparation de la sexualité et de la procréation, nous en arrivons en effet au divorce de la procréation et de la maternité.
    Attali prévoit l'émergence à terme d'une « humanité unisexe », où des individus quasiment similaires, nantis pour les uns d'ovules, pour d'autres de spermatozoïdes, les mettront en commun pour faire naître des enfants, « seul ou à plusieurs, sans relation physique, et sans même que nul ne les porte. »
    Science-fiction ? Reportons-nous à ce qu'écrivait dans l'un de nos récents numéros(2) le docteur Jean-Pierre Dickès : « on travaille actuellement à ce que l'on appelle une ectogenèse, un développement de l'embryon hors du sein maternel. L'utérus artificiel est devenu une réalité. » Dans le même article, le docteur Dickès évoquait aussi ; les travaux du docteur Craig Venter visant à créer un nouveau génome humain, ou encore la possibilité de « réaliser » (selon son expression) un enfant à partir du génome de deux femmes : il existe déjà dans le monde une trentaine d'enfants qui ont deux mères biologiques et le procédé est en cours de validation en Angleterre, précisait-il.
    Le clonage humain est au bout du même chemin scientifique : pourquoi ne pas reproduire son double et accéder ainsi à une contre-façon de cette immortalité, à laquelle l'homme aspire mais dont Dieu seul était le maître jusqu'à présent ?
    Cette vieille tentation luciférienne de la créature qui voudrait prendre la place du Créateur, ce rêve prométhéen, ne seraient-ils pas enfin, grâce à la science, à portée de main ? Le diable a endossé une blouse blanche ; et l'homme se rêve dieu.
    Quand on touche à la génétique, une autre tentation se fait rapidement jour, celle de l'eugénisme. Si l'homme devient son propre créateur, pourquoi ne se créerait-il pas parfait et tout-puissant ?
    Pour y parvenir, on commencera par éliminer les éléments défectueux, d'abord par le « dépistage » du handicap dans le sein maternel et l'avortement - mais rapidement, de manière moins archaïque, par la procréation artificielle et le tri génétique.
    L'enfant choisi sur catalogue
    Là encore, l'expérience est en cours et le progrès en marche. Aux États-Unis, où 1 % des bébés sont « produits » par PMA, existent déjà des cliniques telles que le Fertility Institute à Los Angeles, dirigé par le docteur Jeffrey Steinberg. Sur les 800 femmes qui y eurent recours à une fécondation in vitro (FIV) en 2009, écrit un journaliste du Monde Magazine qui y a réalisé un reportage(3), « 700 étaient en parfaite santé et auraient pu avoir un enfant de façon naturelle. Elles ont décidé de subir cette intervention coûteuse, contraignante et peut-être risquée dans un seul but : choisir le sexe de leur bébé. » Aux États-Unis, en effet, « le diagnostic génétique des embryons réalisé à l'occasion d'une FIV est légal quelles que soient les motivations des futurs parents. Trois jours après la fécondation de l'ovule, on prélève une cellule de l'embryon pour examiner son code génétique. » Reste à choisir à la carte : fille ou garçon ? Coût total de l'opération : 25 000 dollars.
    Mais pourquoi s'en tenir au sexe de l'enfant ? Le docteur Steinberg a voulu proposer aux parents de choisir aussi la couleur des yeux de leur progéniture, mais une polémique déclenchée par les médias l'a obligé à y renoncer. Provisoirement, sans doute... Car il se prend à rêver : après tout, « depuis la nuit des temps, les parents rêvent d'avoir des enfants vigoureux, beaux, intelligents. Ils sont prêts à tous les sacrifices pour les aider à réussir dans la vie. »
    Le docteur Zeringue exerce lui aussi dans une clinique californienne, où il propose aux couples un forfait à coût réduit (12 500 euros tout de même) pour pratiquer une FIV.
    Pour pouvoir pratiquer ce « hard discount » de la fécondation in vitro, il a imaginé de promouvoir le don d'embryons surnuméraires offerts par les couples ayant déjà eu un enfant grâce à la PMA, et même de créer lui-même des embryons dans sa clinique - j'ai failli écrire : sa cuisine -, à partir de dons de sperme et d'ovules. « La clinique devient ainsi propriétaire des embryons, qu 'elle peut ensuite revendre, explique un article paru sur le site internet du consulat de France à Atlanta. Les futurs parents ont la possibilité de sélectionner leur embryon selon le profil de chaque donneur (taille, couleur des yeux...). Une fois que la clinique a réuni plusieurs couples s'accordant sur la même "combinaison" sperme/ovule, elle obtient alors par FIV une dizaine d'embryons (comme dans une FIV classique) qu'elle va ainsi répartir à travers les différents couples, chacun obtenant 2 ou 3 embryons provenant de la même fécondation. (...) Cependant, en faisant le choix de passer par cette clinique, les parents, qui payent moins cher, acceptent d'avoir un enfant avec lequel ils n 'auront aucun lien génétique et qui aura sûrement plusieurs frères et sœurs biologiques dans d'autres familles. » Mariages et incestes possibles à la clef...
    Au bout du compte, le Meilleur des mondes recrée l'homme en le réduisant à la matière ; il n'est toujours pas parvenu à le doter d'une âme.
    Hervé Bizien monde & vie 19 mars 2013
    1.Monde et Vie n° 872, mars 2013
    2.Monde et Vie n° 871, février 2013
    3.Yves Eudes, La clinique des bébés sur mesure, Le Monde Magazine, juillet 2007

  • Un autre socialisme est possible !

    Anarchie plus un ». Inspiré d’un aphorisme de Maurras, ce slogan a fait les beaux jours de 68, lorsque quelques jeunes royalistes le griffonnaient çà et là pour exprimer leur rejet de la république bourgeoise.

    Si la fraternisation avec les lanceurs de pavés n’eut qu’un temps, ces dissidents de l’Action Française créèrent la NAF puis la NAR (Nouvelle Action Royaliste) la décennie suivante, non sans avoir délesté leur corpus idéologique de l’antisémitisme d’Etat et des compromissions du vieux félibre (mais à force d’avoir delésté leur corpus, ils ont fini par jeter le bébé avec l’eau du bain et ne plus avoir de corpus, NDLR). L’Histoire de ces socialistes monarchistes reste encore largement à écrire, tant la doxa les associe à une droite réactionnaire, méprisant la plèbe au nom de sa proximité avec le Comité des Forges. C’est oublier l’expérience du cercle Proudhon qui, au début du siècle dernier, regroupait royalistes d’Action Française et syndicalistes révolutionnaires comme Georges Sorel (1847-1922) et Edouard Berth (1875-1939). Auteur des Méfaits des intellectuels, Berth dernier reste injustement occulté de l’histoire officielle du socialisme. Il est heureux que l’érudit Alain de Benoist retrace sa trajectoire sinueuse dans un essai inspiré. Socialiste, patriote et conservateur, Berth célébrait les valeurs héroïques du prolétariat et de l’aristocratie contre les marchands du Temple. Il fraya un temps avec Maurras au nom de leur commune opposition à la démocratie bourgeoise, avant de s’enthousiasmer pour la révolution bolchévique – dont il regrettera la fossilisation bureaucratique. Avec Sorel, Berth donna toute sa vigueur au « mythe » de la grève générale pour imaginer un monde alternatif tant à la cogestion syndicale qu’à la préservation corporatiste des acquis sociaux. Le beau livre d’Alain de Benoist nous plonge dans l’esprit originel de la charte d’Amiens, une contre-culture ouvriériste réfractaire aux « illusions du progrès » (Sorel) que la CGT nouvelle a tôt fait d’oublier. À lire pour ne pas désespérer Florange !

    Alain de Benoist, Edouard Berth, Le socialisme héroïque. Sorel-Maurras-Lénine, Pardès, 2013.

    Daoud Boughezala -Causeur

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  • Alexis de Tocqueville, un aristocrate libéral

    Alexis Henri Charles Clérel, vicomte de Tocqueville, naquit à Paris le 29 juin 1805 au sein d'une famille de vieille noblesse normande, comptant parmi ses ancêtres, dit-on, un compagnon de Guillaume le Conquérant. De leur terre d'origine en pays de Caux, les Clérel partirent au XIVe siècle se fixer dans le Cotentin. Au XVIIIe siècle, Bernard Clérel, comte de Tocqueville, épousa Catherine-Antoinette de Damas, descendante de saint Louis. Le fils né en 1772 de ce mariage, Hervé, épousa Louise-Madeleine Le Pelletier de Rosambo, dont le grand-père maternel, Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, ami des philosophes, ministre puis avocat du roi Louis XVI, mourut sur l'échafaud en 1794.
    Les malheurs s'abattirent alors sur la famille et Hervé n'échappa à la guillotine que grâce à la chute de Robespierre le Neuf Thermidor. Il semble malgré tout, contrairement à son épouse toujours royaliste, avoir gardé toutes ses illusions sur les Lumières et sur la Révolution qu'il suffisait, pensaient les esprits avancés, de "contenir"... C'est dire de quel écartèlement idéologique héritaient les trois fils d'Hervé : Hippolyte, né en 1797, Édouard, né en 1800 (futur député, régent de la Banque de France et pair de France) et Alexis.
    Esprit indépendant
    Ce dernier fut d'abord instruit par l'abbé Lesueur, ancien prêtre réfractaire, puis il entra au collège de Metz et suivit à Paris de bonnes études de droit. En 1827, le voici juge auditeur à Versailles. Il affichait déjà une certaine indépendance d'esprit, savourant dans les oeuvres de François-René de Chateaubriand (beau-frère de sa tante Aline de Rosambo) le goût de la liberté qu'étaient censés cultiver les États-Unis.
    Le renversement de la branche aînée des Bourbons et l'avènement du roi Louis-Philippe en 1830 le laissa insatisfait. Bien qu'ayant prêté du bout des lèvres le serment au nouveau roi exigé des magistrats (ce qui fut très mal vu d'une grande partie de sa famille), il demanda peu après un congé pour se rendre en Amérique sous prétexte d'y étudier, avec son ami Gustave de Beaumont, le système carcéral tant vanté par les philanthropes du temps. Pendant neuf mois, il rassembla une abondante provision de notes sur la démocratie américaine où lui paraissaient s'accorder la vraie liberté avec la vraie égalité...
    À son retour en France, ayant épousé Marie Mattley, une Anglaise qui adopta la religion catholique, Alexis abandonna la magistrature et rédigea De la démocratie en Amérique. Dès la publication en 1835, le succès fut inouï et l'auteur salué comme un nouveau Montesquieu. Les portes de l'Académie des Sciences morales et politiques lui furent ouvertes dès 1838, celles de l'Académie française en 1841. Il venait alors de publier le second tome de De la démocratie en Amérique.
    Piètre politique
    Crut-il vraiment que cette renommée lui ouvrait un destin politique ? Toujours est-il que sous la Monarchie de Juillet, il fut député totalement indépendant, écartant le patronage du comte Molé (pourtant son cousin), dédaignant même les éloges du roi, s'obstinant à siéger sur les rangs de la gauche dynastique, refusant sa confiance au Premier ministre François Guizot, soutenant fortement la colonisation en Algérie, dénonçant l'électoralisme...
    Après la révolution de février 1848, il se rallia à la république qui fit de lui en juin et pour quelques mois le ministre, non de l'Instruction publique qu'il aurait souhaitée et qui échut au vicomte de Falloux, mais des Affaires extérieures que venait de quitter Alphonse de Lamartine et auxquelles il ne connaissait pas grand chose... Au milieu des volte-face de ses collègues et des disputes entre partisans de la Chambre et complices du Prince Président, les avis d'Alexis de Tocqueville - de loin l'intelligence la plus remarquable du gouvernement - tombaient souvent à plat. Dans son remarquable Montesquieu, l'homme et l'héritage, publié aux éditions du Rocher en 1998 en collaboration avec Éric Vatré, Jean-François Chiappe regrette que Tocqueville ait alors négligé les enseignements de l'auteur de L'Esprit des lois et n'ait ainsi fait triompher des définitions claires de l'exécutif et du législatif. Le futur Napoléon III en profita, et la "carrière" politique de Tocqueville s'acheva le 2 décembre 1851 où il fut quelque temps arrêté à Vincennes.
    C'est alors qu'il entama son analyse de L'Ancien Régime et la Révolution, dont le premier livre parut en 1856. Il n'y en eut pas de second car l'auteur mourut de la tuberculose à Cannes le 16 avril 1856.
    Lucidité
    Tocqueville fut donc un politique de peu d'envergure. Reste son oeuvre littéraire, d'une richesse incontestable et qu'il est difficile de classer dans telle ou telle discipline. Ayant érigé en quelque sorte au rang de principe fondamental sa volonté d'indépendance par rapport à tout dogme, à toute école de pensée, à toute tradition, il fut tout à la fois et jamais tout à fait historien, sociologue, penseur politique. « Je parle sur l'histoire et ne la raconte pas », écrivait-il. Qu'il parlât de la société américaine ou de la centralisation en France, il se voulut observateur détaché. Il n'en écrivit pas moins à partir d'une idée qui lui était propre, ou plutôt d'une foi dans le progrès de « l'égalité des conditions » entre les hommes. Ce sens de l'Histoire était selon lui commandé par une Providence.
    Cela ne l'empêchait point de déplorer que les Français fussent toujours plus épris d'égalité que de liberté. Dans un colloque inter-académique tenu le 13 juin dernier, Raymond Boudon, membre de l'Académie des Sciences morales et politiques, a loué, non sans raison, Tocqueville d'avoir prévu tous les effets, dont beaucoup sont pervers, de cette évolution égalitariste.
    Ainsi, par exemple, l'effacement de la notion d'honneur, ou encore un adoucissement des moeurs qui aboutit à mettre en place des peines moins sévères - ce qui ne va pas sans incidence sur l'aggravation de la criminalité. En outre, l'égalité amenant chacun à juger également de tout selon soi engendre, disait Tocqueville, « une sorte d'incrédulité instinctive », de « relativisme » aboutissant à une érosion des « croyances dogmatiques ». Raymond Boudon commente : « L'incrédulité et le scepticisme, le désenchantement [...] sont des traits inhérents à la modernité » laquelle rabaisse les croyances au rang de simples « opinions ». Ici nous nous permettrons de ne pas admirer outre mesure la perspicacité de Tocqueville, puisque l'expression « opinions même religieuses » dans la déclaration des Droits de l'Homme montrait dès 1789 que l'on s'orientait vers la religion relativisée, à la carte...
    L'égalitarisme est également destructeur du beau qui fait place à l'inattendu, à l'inédit. Destructeur aussi de la famille et des sociétés, car l'homme se replie sur lui-même, ne cherchant plus que la satisfaction de ses désirs, et finalement se laissant absorber par la « tyrannie de l'opinion ».
    Incohérence
    On a du mal à comprendre comment un penseur si lucide sur les conséquences de l'égalitarisme a pu adhérer à la démocratie qui propulse ce même égalitarisme. On nous répondra que, pour Tocqueville, la liberté est primordiale et que si l'homme parvient à sauver son esprit critique, sa volonté de débattre, donc sa liberté de penser, grâce notamment à la liberté de la presse et au secours des communautés décentralisées où s'éduque le civisme et qui devraient renaître, tout danger de despotisme démocratique est écarté.
    Bien sûr, dans les temps où nous vivons, seuls ceux qui savent sauver la liberté de l'esprit peuvent s'en tirer. mais cette confiance dans la liberté illimitée portant l'homme au sommet de sa dignité suffit-elle à répondre aux drames du monde moderne ? L'homme n'a-t-il pas besoin d'institutions pour le porter à bien user de sa liberté ? Tocqueville eût été mieux inspiré si, au lieu de jouer les esprits forts, il avait appliqué sa vive intelligence à rechercher les lois qui assurent la pérennité des sociétés, donc la sauvegarde concrète des libertés. En somme si, au lieu de s'arrêter aux scléroses et aux raidissements de l'Ancien Régime finissant, il avait essayé - ses traditions familiales l'y portaient - de comprendre le génie des institutions monarchiques qui avaient fait de la France un pays, comme a dit Funck-Brentano, « hérissé de libertés ».
    par Michel FROMENTOUX L’Action Française 2000 du 7 au 20 juillet 2005

  • L'homme nouveau est un être atomisé

    La société contemporaine veut accoucher d'un « Homme nouveau », standardisé et déraciné.
    L'un des points commun aux différents totalitarismes du XXe siècle, que l'on retrouve aussi bien dans la société communiste que dans la barbarie nazie, est de vouloir construire un homme nouveau, de parvenir à un changement radical de l'humanité classique telle que nous la connaissons depuis l'Antiquité. Cet homme nouveau est un être profondément déraciné, comme l'on bien perçu les philosophes Simone Weil (auteur de L'enracinement) et Gustave Thibon, pour qui « seules les fleurs artificielles n'ont pas de racines ».
    Notre société contemporaine, mondialisée et atomisée rêve également de bâtir un homme nouveau. Si elle n'est pas à proprement parler encore totalitaire, elle tend à le devenir. Le règne de l'individualisme est également celui de l’homo economicus qui a remplacé le zoon politikon, l'animal politique d'Aristote. En effet, le marché mondial a besoin d'un consommateur standardisé pour maximiser les profits. Ainsi s'explique en partie l'expansion de la langue anglaise comme idiome unique des affaires ou la diffusion massive d'une sous-culture américanisée (films, musique...). Ainsi, à l'aide de cette grille de lecture, s'appréhende mieux le rôle central de la publicité (bien éloignée des « réclames » d'antan) et la tyrannie des marques et des logos : MacDonald, Nike, Apple... Ainsi s'explique parfaitement la mise en avant par les médias et beaucoup d'hommes politiques d'une société mondiale, culturellement métissée et du concept absurde de « citoyen du monde » bien illustré par le slogan d'une célèbre marque de vêtements : « United colors of Benetton ». Comment, pourtant, envisager un citoyen en dehors d'une « Cité », d'un « État », borné et distinct des autres par sa langue, son histoire, ses coutumes, sauf à croire une seconde en la réalisation de paroles de la chanson de John Lennon Imagine ? Nous serions alors dans une société sortie du Politique dont l'existence suppose une pluralité, un pluriversum d'entités (nations, empires...). L'homme moderne tend chaque jour un peu plus à n'être plus qu'un consommateur atomisé aux goûts standardisés. Ce consommateur type combine plusieurs caractéristiques. Le pouvoir d'achat, tout d'abord, par la régulation des naissances (contraception et avortement) et le malthusianisme qui récusent la phrase prononcée par l'économiste français Jean Bodin au XVIe siècle : « Il n'est de richesse que d'homme. » L'autonomie ensuite, source de productivité économique régulée par l'euthanasie des personnes âgées et des handicapés, c'est-à-dire des plus faibles, maquillée en « droit à mourir dans la dignité » : seul le travail rendrait libre... La standardisation des goûts, enfin, voire de la taille et des mensurations, en rêvant d'un consommateur androgyne de produit unisexe, façonné par la théorie du Genre, venue des Amériques, qui envahit désormais notre enseignement public. Ainsi, le mariage homosexuel s'inscrit évidemment dans cette déshumanisation à finalité consumériste.
    Déshumaniser
    Pour faire passer la pilule auprès des individus, il est nécessaire de déshumaniser l'homme, de rabaisser la gloire de son humanité: la tâche est notamment confiée aux revendications radicales de certains groupuscules, relatives aux droits des animaux : si l'homme est un animal comme les autres, il n'y a plus de raison d'en faire un être sacré aux yeux de Dieu et des autres hommes. Les débats autour de la chasse ou de la tauromachie sont donc loin d'être anodins.
    Déshumaniser l'homme, c'est aussi le couper de toute charité envers ses semblables et de tout amour. La vraie solidarité, parce qu'elle échappe largement à la marchandisation, est une cible pour les tenants du nouvel ordre mondial. Au mieux la conçoivent-ils comme un effet pervers du nomadisme dont ils sont les chantres (aide aux immigrés) ou comme une façade du spectacle télévisuel (le concert des Restos du cœur). De même, certains homosexuels revendiquent explicitement le droit au mariage, non pas au nom d'un mimétisme des couples hétérosexuels, mais comme moyen de réduire à néant l'institution mariage, expression sociale de l'amour entre deux personnes de sexe opposé.
    Peut-on penser échapper à cette « société spectaculaire intégré » (la formule est de Guy Debord) en se retranchant dans un espace communautaire, une contre-société catholique par exemple, ou en optant pour un « recours aux forêts » individualiste, tel celui prôné en son temps par Ernst Jünger ? Rien n'est moins sûr, car comme disait Georges Orwell en dissertant sur les totalitarismes : « La grande erreur est de croire que l'être humain soit un individu autonome. »
    Nous sommes tributaires de la société dans laquelle nous vivons, celle où nous sommes nés. Elle nous influence, modifie nos comportements, souvent malgré nous, quelle que soit la force de nos réticences. On pourrait utilement relire à ce sujet un roman de Pierre Boutang, Le Secret de René Dorlinde, réflexion sur la société communiste, afin de s'interroger pour savoir si l'homme atomisé est encore capable d'écrire de la poésie. La seule réponse humaine possible est une réponse politique, rompant avec l'utopie d'une société monde régulée par les seuls Droits de l'homme et le seul marché. C'est une insurrection politique contre la société contemporaine qui permettra le retour à une commun decency, une décence commune, qu'appelait de ses vœux George Orwell. Ne croyons pas que nous mènerions pour autant un combat dénué de toute aspiration spirituelle. Ne perdons pas en effet de vue que, comme l'écrivait Georges Bernanos en 1946 : « On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l'on n'admet pas d'abord qu 'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. »
    Jacques Cognerais monde & vie 19 mars 2013

  • Chaque jour, on attente à nos libertés.

    Entretien réalisé par José Meidinger.

    Michel Déon a fait découvrir et aimer la Grèce à des générations de philhellènes. Livres à la main, nous avons couru et courons encore ces îles magiques qu’il a arpentées inlassablement avant de se retirer en Irlande, « la Grèce du Nord ».

    À 94 ans, le dernier Hussard, compagnon de Nimier, Blondin et Laurent, n’a rien renié de son « histoire d’amour avec la Grèce » Extraits de l’entretien qu’il nous avait accordé pour Bonjour Athènes.

    Un jour, Michel Déon, vous avez quitté le soleil de Spetsai pour les brumes de l’Irlande, vous avez déserté, oui déserté , la Grèce…

    D’abord, je n’ai pas « déserté » la Grèce, mais après une dizaine d’années sans guère quitter mon île de Spetsai, j’ai dû, pour mon travail et l’éducation de mes enfants, passer un hiver au Portugal, puis des hivers en Irlande.

    Le parfum de ces îles, Spetsai, Patmos, Hydra, leur séduction n’opéraient plus, un peu comme une histoire d’amour qui se terminait ? [...]

    La suite sur Boulevard Voltaire

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  • Les traités de Westphalie, genèse du Droit international

    Comme tous les écoliers de France,  nous avons retenu que les Traités de Westphalie (1648) avaient mis fin à la Guerre de trente ans entamée par la Défénestration de Prague en 1618, et qu’ils  accordaient à la France les Trois Évêchés : Metz, Toul et Verdun, aux dépens du Saint Empire Romain Germanique. Mais examinons les choses plus en détails car il s’agissait en fait de bien plus que cela.

    Ces traités sont constitués de plusieurs accords signés entre les parties aux différents conflits :

    • le 30 janvier 1648, à Münster, le traité entre l’Espagne et les Provinces-Unies, mettait fin à la guerre de Quatre-Vingts Ans.
    • le 24 octobre 1648, à Münster, le traité entre la France et le Saint-Empire, mettait fin à la guerre de Trente Ans, complété par l’acte de cession à la France des trois évêchés de l’Alsace, de Brisach et de Pignerol par l’Empire et par celui de la cession de l’Alsace à la France par l’Empereur Ferdinand III et les archiducs d’Autriche, Charles, Ferdinand et Sigismond.
    • le 24 octobre 1648, à Osnabrück,  mettait aussi fin à la guerre de Trente Ans.
    • le 2 juillet 1650, à Nuremberg, les deux conventions entre le Saint-Empire et la France, et entre le Saint-Empire et la Suède, relatives à l’exécution de la paix.

    Ces traités furent la base de l’organisation de l’Allemagne jusqu’à la suppression du Saint-Empire romain germanique en 1806.

    Hélas, la plupart des manuels scolaires omettent de signaler que c’est à l’occasion de leur signature que le droit international vit le jour.

    L’objet de cet article n’est pas de décrire le déroulement fort complexe de la Guerre de trente ans (1618- 1848) où de multiples conflits opposèrent le camp des Habsbourg d’Espagne et du Saint-Empire germanique, soutenus par l’Église catholique romaine, aux États allemands protestants du Saint-Empire, auxquels étaient alliées les puissances européennes voisines à majorité protestante, Provinces-Unies et pays scandinaves, ainsi que la France qui entendait réduire la puissance de la maison de Habsbourg sur le continent européen. Mais il faut retenir que ce fut la plus épouvantable tuerie de tout le 17ème siècle au cours de laquelle plusieurs millions d’hommes, de femmes et d’enfants perdirent la vie.

    La démographie de l’Europe étant gravement atteinte, les belligérants recherchèrent donc les voies et moyens d’éviter le renouvellement de tels massacres. Les négociations de ces traités furent fort longues (de 1644 à 1648), car il fallait instituer de nouveaux modes de relations entre États, afin limiter les guerres et renforcer « le droit des gens ». 

    Dans son ouvrage « Les Six livres de la République » publié en 1576, le grand jurisconsulte français, Jean Bodin (1529- 1596) avait exposé sa réflexion sur les affaires publiques « res publica » et sur les pouvoirs du roi, aboutissant à une première théorie juridique de la souveraineté : « La souveraineté est le pouvoir absolu et perpétuel de l’État, ce qui est le plus grand pouvoir de commandement. L’État, en la personne du monarque, disait-il, était suprême à l’intérieur de ses territoires, indépendant de toute haute autorité, et légalement égal aux autres États. »

    De son côté, le Hollandais Hugo Grotius avait publié en 1623 un ouvrage intitulé « De Jure Belli et Pacis », proposait de constituer une « société mutuelle » entre les nations, c’est-à-dire une organisation internationale, jetant ainsi les bases d’un code de droit international public. Leurs réflexions devaient guider les négociateurs de ces traités pour aboutir à ce qu’il est convenu d’appeler depuis « le système westphalien », introduisant les concepts directeurs des relations internationales modernes :

    • l’équilibre des puissances, c’est-à-dire que tout Etat, petit ou grand, à la même importance sur la scène internationale (Voir ci-après, par exemple ci après l’article CXXII du traité de Munster, en vieux français).
    • l’inviolabilité de la souveraineté nationale  (Voir ci-après, l’article CXII du Traité.).
    • le principe de non-ingérence dans les affaires d’autrui (Voir ci après, l’article LXIV du Traité).

    Depuis les traités de Westphalie, un acteur nouveau succède au morcellement du pouvoir entre villages, duchés, comtés : l’État moderne. Le monde s’organise entre États dont la souveraineté doit être respectée par les États limitrophes en vertu de la conception westphalienne de la frontière. Les relations internationales deviennent interétatiques et les frontières respectées garantissent la paix.

    Ces traités marquent l’émergence de la souveraineté absolue des États comme un principe fondamental du droit international.

    L’Europe devient un ensemble d’États, disposant de frontières précises et reconnues par les autres, sur lesquels le prince ou le monarque exerce sa pleine et entière souveraineté. Parmi les caractéristiques de ces États modernes figurent la constitution d’armées permanentes et l’expression par les élites du fait national. La langue y apparaît comme un facteur d’unité.

    Les principes westphaliens contribuèrent par la suite à l’émergence de l’idée de Nation, puis au 19ème siècle ainsi qu’au principe des nationalités où chaque État National disposait, à l’intérieur de ses frontières d’une indépendance assortie de la plus grande forme de souveraineté possible avec son armée, sa monnaie, sa justice, sa police et une économie lui permettant de vivre en dépendant au minimum des autres États.

    Plus tard, l’article 1er de la Convention de Montevideo du 26 décembre 1933, sur les Droits et Devoirs des États, introduira quatre éléments essentiels : « Pour un être souverain, un État doit disposer : d’une population permanente, d’un territoire défini et d’un gouvernement opérationnel et la capacité  d’entrer en relation directe avec les autre États ».

    Il ajoutait une clause fondamentale:

    L’existence politique d’un État est indépendante de sa reconnaissance par les autres États.

    Horrifiée, sans doute, par cette disposition jugée trop westphalienne à son goût, des lors qu’elle ouvrait la voie à l’émergence de multiples nouveaux États grands ou petits, l’Organisation des Nations Unies s’empressa d’introduire les notions de « souveraineté interne » et « souveraineté externe » de sorte que, pour être souverains, non seulement les États devront avoir en plus la capacité d’exercer leur pouvoir sur les populations à l’intérieur de leur territoire sans aucune contrainte extérieure, mais aussi , ils doivent bénéficier d’une reconnaissance externe en tant qu’État souverain par les autres États qui composent le système international.

    Le droit des gens (Jus gentium) ou droit international public

    Issu des traités de Westphalie, ce droit  régit les relations entre les sujets de ce système juridique, qui sont les États, les organisations internationales.

    Un sujet de droit international est assujetti à ce droit et doit pouvoir s’en prévaloir. À l’origine, l’État était le seul sujet du droit international, mais cette conception est révolue, car depuis 1815, les États ont ressenti la nécessité de se grouper en organisations internationales  qui peu à peu vont atteindre le statut de sujets de droit. Ainsi, l’ONU l’est devenue de même que l’Union Européenne et autres aux autres organisations internationales comme sujets de droit dérivé.

    L’introduction du droit d’ingérence dans les relations internationales

    Hélas, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, la multiplication des traités entre les États du monde occidental tendirent à fait disparaître les principes westphaliens en en  développant considérablement leur interdépendance militaire, économique et financière.

    À la fin de la guerre froide, les États-Unis d’Amérique, gros consommateurs d’énergie et de matières premières, soucieux d’étendre leur hégémonie sur l’ensemble de la planète pour s’en procurer au meilleur compte, prirent conscience que l’interdiction westphalienne du droit d’ingérence contrariait leurs desseins.

    Il leur fallait trouver le moyen de contourner l’alinéa 7 de l’article 2 de la Charte de l’ONU : « Aucune disposition de la présente Charte n’autorise les Nations Unies à intervenir dans des affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un État », reprenant le très westphalien article 8 de la Convention de Montevideo, qui prévoyait l’interdiction de l’ingérence dans les affaires intérieures d’un État.

    S’appuyant sur les réflexions de personnages tels que le philosophe Jean-François Revel en 1979,  et de Bernard Kouchner,  il fut imaginé un nouveau droit dit « Droit d’ingérence »,  qui est la reconnaissance du droit qu’ont une ou plusieurs nations de violer la souveraineté nationale d’un autre État, dans le cadre d’un mandat accordé par une autorité supranationale.

    Fantastique invention qui permettait :

    • d’abolir les principes westphaliens,
    • d’introduire la notion de supranationalité,
    • d’intervenir sur le territoire de tout État même contre le gré de celui-ci,
    • d’instaurer une gouvernance mondiale sous l’égide d’organisations internationales ad hoc,
    • d’asservir les États les plus faibles à un ou plusieurs États plus forts.
    • d’asseoir l’hégémonie des États-Unis d’Amérique.

    L’organisation internationale ad hoc, aux  mains des États-Unis d’Amérique était toute trouvée : l’ONU. Il ne restait plus qu’à trouver les prétextes. Facile :

    • Les USA dépêchent dans l’État cible à déstabiliser une équipe de la CIA.
    • Cette équipe, s’appuyant sur une opposition existante ou à créer au régime en place, y développe un « Front de Libération Nationale » ou équivalent.
    • Elle l’équipe de l’armement voulu et le renforce d’effectifs le plus souvent puisés dans la mouvance islamique.
    • Grâce aux mass média qu’elle contrôle, elle inonde l’opinion publique d’informations et d’images le plus souvent truquées accablantes pour le gouvernement en place.
    • Il ne reste plus qu’à faire voter par l’ONU une « résolution » permettant aux forces armées d’un ou de plusieurs Etats, de venir soutenir le jeune Front de Libération Nationale afin d’abattre le régime en place.

    Ce système a remarquablement fonctionné pour  les interventions d’ingérence, en Roumanie, eau Kosovo, en Afghanistan,  en Irak, au Darfour, en Côte d’Ivoire, en Lybie, en Syrie, etc…

    Le Droit des Banquiers substitué au droit des gens

    Disposant de la « légalité » issue de la résolution ad hoc de l’ONU, les forces armées détachées sur place détruisent un maximum d’infrastructures, telles que centrales de production d’énergie, usines, ponts, routes, etc…de sorte que la paix revenue, les entreprises américaines se partagent les juteux contrats de reconstruction. Le nouvel homme fort du régime, la plupart du temps mis en place par les « libérateurs » ne voyant aucun inconvénient à ce que ces contrats soient attribués de préférence à ces derniers. Les États-Unis contrôlent alors cet État, sa population et ses ressources.

    Ces dispositions sont pilotées en sous mains par les grande banques, le plus souvent américaines. Elles  prêtent aux deux belligérants imposant au vainqueur d’honorer les dettes du vaincu. Elles financent les lobbys militaro-industriels engagés dans le conflit et s’arrangent pour que celui-ci dure aussi longtemps que possible.

    Ainsi les banques gagnent à tout les coups !

    La prééminence du Droit des Banquiers sur le Droit des Gens fut institué en Europe par le traité de Maastricht de 1992 par l’introduction d’une monnaie unique en gérée par une banque centrale  européenne indépendante des gouvernements des Etats Membres conformément à l’article 108 de ce traité.

    Article 108

    « Dans l’exercice des pouvoirs et dans l’accomplissement des missions et des devoirs qui leur ont été conférés par le présent traité et les statuts du SEBC, ni la BCE, ni une banque centrale nationale, ni un membre quelconque de leurs organes de décision ne peuvent solliciter ni accepter des instructions des institutions ou organes communautaires, des gouvernements des États membres ou de tout autre organisme. ».

    Tous les traités européens, depuis lors, n’ont fait que renforcer ces dispositions avec comme conséquences l’appauvrissement des populations assujetties à cette monnaie unique et  leur complète soumission  à un nouvel esclavage au profit des banquiers.

    Ce ne sont plus les États qui contrôlent les banques, mais les banques qui contrôlent les États.

    Cette évidence éclate maintenant partout au grand jour et encore tout récemment dans l’île de Chypre.

    L’objectif de Mayer Amschel Rothschild, fondateur de la dynastie des banquiers Rothschild :
    « Laissez moi produire et contrôler l’émission de la monnaie d’un Etat, et je me moque bien de qui peut y faire les lois » est atteint !

    Conclusion

    Le système westphalien ici décrit démontre à l’évidence, que celles ceux qui, en France comme ailleurs, s’en réclament, c’est-à-dire les patriotes et les souverainistes, sont les militants de la paix ! Ce sont eux qui constituent l’avenir des nations du monde. C’est pourquoi les mass média aux ordres s’acharnent à soit les contredire par des mensonges éhontés, soit à les faire taire.

    Pour assurer la paix dans le monde, les principes wesphaliens doivent être rétablis !

    L’Histoire montre en effet qu’aussi longtemps que ces principes ont été respectés, le monde (c’est à dire l’Europe au départ puis l’ensemble de la planète à partir du 19e siècle) connut globalement la stabilité. Mais lorsqu’ils ont été  abandonnés par un État ou un ensemble d’États, des conflits monstrueux se produisirent de nouveau.

    Nombreux sont les historiens qui estiment  que  c’est en violant les principes westphaliens, pour y substituer une sécurité collective, que le traité de Versailles de 1919 fut à l’origine de la seconde guerre mondiale.


    C’est pourquoi j’invite tous les patriotes et souverainistes français et d’abord la jeunesse française à entrer en Résistance.

    Je les invite s’allier à la jeunesse d’Europe et à celle du reste du monde, pour combattre par tous les moyens afin que soient restaurés partout les principes westphaliens basés sur le respect imprescriptible de la souveraineté et de l’indépendance des États.

    Car il y va, non seulement de l’absolue nécessité de retrouver leurs libertés, leur façon de vivre, le type de société auquel ils aspirent, d‘échapper à ce nouvel esclavage, mais aussi et surtout de celle de préserver leurs biens, leurs vies et celle de leur descendance, qui sont, nous le voyons bien aujourd’hui, physiquement menacées.

    En ce qui me concerne, je demeure à leur disposition pour les y aider, jusqu’à ce que me manquent ou les forces ou la vie.

    Patriotes Français !

    Le vent de l’espoir se lève ! Il nous rapporte la France ! Il nous rapporte la Liberté !

    Bernard CHALUMEAU http://www.lebreviairedespatriotes.fr


    Extraits du traité de Müntser du 24 octobre 1648

    CXXIII.

    Que néanmoins la paix conclue demeure en force et vigueur, et que tous ceux qui ont part à cette transaction, soient obligez de défendre et protéger toutes et chacunes des loix ou conditions de cette paix contre qui que ce soit sans distinction de religion ; et s’il arrive que quelque point en soit violé, l’offensé tâchera premièrement de détourner l’offensant de la voye de fait en soumettant sa cause à une composition amiable, ou aux procédures ordinaires de la justice.

    CXVII.

    Et qu’au reste tous leurs droits et privilèges en ce qui regarde le spirituel et le temporel, dont ils ont joui avant ces troubles, leur soient conservez ; sauf toutefois les droits de souverainteté avec ce qui en dépend pour chacun de ceux qui en sont les Seigneurs.

    LXIV.

    Et afin de pourvoir à ce que dorénavant il ne naisse plus de differens dans l’état politique ; que tous et chacun soient tellement établis et confirmez en leurs anciens droits, prerogatives, privileges, libre exercice du droit territorial, tant au spirituel qu’au temporel, seigneuries, droits regaliens, et dans la possession de toutes ces choses en vertu de la presente transaction , qu’ils ne puissent jamais y être troublez de fait par qui que ce soit, sous aucun pretexte que ce puisse être.