
Par Stéphane Blanchonnet
« Aussitôt se levant de la chaise qu’auprès de son coinculpé, le gérant de L’Action Française, il occupait devant le banc des avocats, Léon Daudet se redressait, la tête haute. Et ainsi que par un jour d’orage l’éclair soudain illumine et troue la vue, une voix mordante, impérieuse, dominatrice, éclatait, démontrant l’imposture, dénonçant le mensonge, et toujours éclaircissant un peu plus les ténèbres qu’à son premier silence une autre voix débordant d’une ironie haineuse s’efforçait de répandre plus épaisses. C’était celle de maître Noguères, l’avocat de Bajot. […] Bien que Michel connût à peu près tout de l’affreuse histoire, il n’en avait appris les détails que par la lecture des articles quotidiens de Léon Daudet dans L’Action Française. Maintenant, elle prenait vie devant lui, il en découvrait les acteurs. Léon Daudet se trouvait là, si grand qu’au milieu de la meute dont il était le centre, il la dominait encore et qu’elle reculait quand il avançait. »
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