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culture et histoire - Page 775

  • Tacite et le message anti-impérialiste

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    Les Carnets de Nicolas Bonnal

    428612167.jpgEx: http://www.dedefensa.org

    Les extraits que vous allez lire sont de Tacite (Agricola, XXX-XXXII). Ils exposent le message national, rebelle et anti-impérial du chef de la résistance bretonne à l’envahisseur romain qui l’attaque avec son armée mondialisée, ses mœurs sexuelles dépravées et ses impôts incroyables et son esclavage assorti. Ils sont d’une actualité brûlante et valent tous les écrits de résistance postérieurs. Lisez-les bien par conséquent :

     « Parmi les chefs, Calgacus se distinguait par sa bravoure et son lignage. Devant la foule qui s’agglutinait et réclamait le combat, il prit la parole.

    Voici les propos qu’on lui prête :

    XXX. 1. « Chaque fois que je pense à nos raisons de faire le guerre et à4166345497.jpg l’état d’urgence où nous sommes réduits, j’ai vraiment l’espoir que cette journée, qui scelle aujourd’hui notre entente, marquera pour toute la Bretagne le début de sa liberté. Car c’est tous ensemble que vous êtes ici réunis, vous qui n’avez jamais connu l’esclavage. Au-delà de notre terre, il n’y a plus rien. La mer ne nous protège même plus : la flotte romaine nous y attend. 2. Alors, prendre les armes pour combattre – un honneur que revendiquent les braves – c’est le choix le plus sûr, même pour les pleutres ! 3. Ceux qui autrefois, avec des fortunes diverses, ont combattu les Romains, voyaient dans notre force armée l’espoir d’être secourus. Pourquoi ? »

     On se croyait loin des invasions impériales en Bretagne. Mais comme a dit Guy Debord à la fin des années 80, « dans un monde unifié, on ne peut s’exiler » :

    « Nous étions de toute la Bretagne les plus dignes et, pour cette raison, nous vivions dans son cœur même, sans voir les rivages où vivent des hommes asservis. Nous préservions même nos regards à l’abri des atteintes de l’oppression. 4. Nous occupons les confins du monde, la terre des derniers hommes libres, car c’est notre éloignement même et tout ce qui entoure notre réputation qui, jusqu’aujourd’hui, nous ont protégés ; or tout ce qui est inconnu est magnifié. 5. Mais maintenant voilà que s’ouvre l’extrémité de la Bretagne. Au-delà, il n’y a plus un seul peuple. Il n’y a plus rien. Rien que des vagues, des écueils et une menace encore plus grande, celle des Romains. Ne croyez surtout pas que vous échapperez à leur fierté méprisante en vous effaçant dans l’obéissance. »

     L’empire romain ressemble à notre empire actuel néolibéral. Il pille, il est omniprésent, il est sexuellement dépravé et insatiable ; il profane le monde et notre humanité.

    « 6. Le monde entier est leur proie. Ces Romains, qui veulent tout, ne trouvent plus de terre à ruiner. Alors, c’est la mer qu’ils fouillent ! Riche, leur ennemi déchaîne leur cupidité, pauvre, il subit leur tyrannie. L’Orient, pas plus que l’Occident, n’a calmé leurs appétits. Ils sont les seuls au monde qui convoitent avec la même passion les terres d’abondance et d’indigence. 7. Rafler, massacrer, saccager, c’est ce qu’ils appellent à tort asseoir leur pouvoir. Font-ils d’une terre un désert ? Ils diront qu’ils la pacifient. XXXI. 1. La nature a voulu que les enfants et les proches soient aux yeux de chacun les êtres les plus chers. Les conscriptions les arrachent pour en faire ailleurs des esclaves. Même si en temps de guerre, épouses et sœurs ont échappé aux appétits sexuels des envahisseurs, ceux-ci attentent à leur pudeur en invoquant l’amitié et les lois de l’hospitalité. »

    Selon ce grandiose Calgacus, on est là aussi pour être rincés par les impôts qui n’ont jamais été aussi élevés (France, Allemagne, USA) pour les couches faibles et moyennes dans ce monde pourtant si libéral :

    « 2. Les revenus des biens sont dévorés par l’impôt, chaque année les récoltes passent à donner du blé, les corps eux-mêmes et les bras s’épuisent, sous les coups et les injures, à défricher des forêts et assécher des marais. 3. Ceux qui sont nés pour servir ne sont qu’une seule fois pour toutes destinés à être vendus comme esclaves. Mieux, ils sont nourris par leurs maîtres. Mais la Bretagne, c’est chaque jour qu’elle achète son asservissement, chaque jour qu’elle le repaît. 4. Au sein du personnel domestique, tout esclave acheté en dernier lieu est tourné en ridicule, même par ses compagnons d’esclavage. De la même façon, dans ce monde domestiqué depuis bien longtemps, on nous voue à l’extermination: nous qui sommes les derniers venus, nous ne valons rien ! »

     Extraordinaire Calgacus ou Tacite ! Les peuples n’ont plus de patrie et ils sont remplacés comme dans notre nouvelle économie de plantation (on déplace les esclaves, on remplace les locaux, on envoie les bénéfices à Dubaï ou Wall Street). Description des envahisseurs romains si proches des anglo-américains contemporains (le thème est repris par Geoffroy de  Monmouth, X, voyez mon livre sur Perceval et la reine) :

     « XXXII. 1. Croyez-vous vraiment que les Romains soient aussi vaillants à la guerre que dévergondés dans la paix ? Il n’y a que nos divergences et nos différends pour mettre en valeur ces gens, qui font des défauts de leurs ennemis la gloire de leur propre armée. Or cette armée n’est qu’un ramassis des peuples les plus disparates. Seules des circonstances favorables préservent son unité, que des revers réduiront en miettes. Mais, peut-être, pensez-vous que, tout en offrant leur sang pour asseoir ce pouvoir étranger, des Gaulois et des Germains et – quelle honte ! – bien des Bretons, qui furent plus longtemps les ennemis que leurs esclaves, se sentiront retenus par des sentiments de fidélité et d’attachement ? 2. La crainte et l’effroi sont de bien faibles liens d’amitié et, quand ils sont dépassés, ceux qui n’ont plus peur se mettent à haïr ».

    Calgacus espère faire reculer l’armée de l’envahisseur en évoquant la patrie et la famille, les deux réalités les plus massacrées à notre époque.

    « 3. Tout ce qui fait vaincre est de notre côté. Ici, les Romains n’ont pas d’épouses qui enflamment leur courage, pas de familles pour les blâmer s’ils ont fui. Beaucoup n’ont pas de patrie ou peut-être est-ce une autre que Rome. 4. Ils ne sont que peu nombreux. Ils ne connaissent rien de cette terre et cela les fait trembler : le ciel lui- même, la mer, les forêts, c’est l’inconnu tout autour d’eux ! Tout se passe comme si les dieux nous avaient livrés des prisonniers enchaînés ! 5. Ne vous laissez pas impressionner par de vains dehors ni par l’éclat de l’or et de l’argent, qui ne protège ni ne blesse. 6. C’est dans les rangs mêmes de l’ennemi que nous recruterons nos propres troupes. 7. Les Bretons reconnaîtront leur propre cause ! Les Gaulois se souviendront de leur liberté perdue ! Tout comme viennent de le faire des Usipiens, tous les autres Germains déserteront ! 8. »

    On a peur de résister, sauf quand on a plus mal que peur. La résistance ne doit alors plus effrayer car c’est cela ou l’esclavage et la mine :

    « Après cela, qu’est-ce qui nous fera encore peur ? Des fortins vides ? Des colonies de vieillards ? Des municipes en mauvaise posture où se déchirent ceux qui se soumettent de mauvais gré et ceux qui les dominent injustement ?

    Ici, il n’y a que leur général, ici, il n’y a que leur armée. Là d’où ils viennent, on paie des impôts, on peine dans les mines et tous les autres sévices s’abattent sur ceux qui sont asservis. Subirons-nous ces outrages à jamais ou nous en vengerons-nous tout de suite dans cette plaine ? Marchez au combat en pensant à vos aïeux et à vos fils ! »

    Rassurons le système : Calgacus fut tué, les bretons écrasés (XXXVII),  et les héritiers anglo-saxons devinrent les meilleurs impérialistes de l’histoire !

    Bibliographie

    Nicolas Bonnal – Perceval et la reine

    Guy Debord – Commentaires sur la Société du Spectacle

    Niall Ferguson – Empire_How Britain made the modern world

    Geoffrey of Monmouth – History of the kings of Britain – book X – In Parentheses publications

    Tacite – Agricola (sur Wikisource_ traduction Danielle De Clercq-Douillet)

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • ON FAIT QUOI ? #01 : Comment les riches ont pris le pouvoir (avec Etienne Chouard)

  • Sur Polémia, Pierre Le Vigan publie un grand article sur le nouveau livre de Georges Feltin-Tracol

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    Pierre Le Vigan cliquez ici

    « Notre particularité, c’est la logique de la troisième voie, celle qui réussit la synthèse entre le national et le social », expliquait début 2011 Emmanuel Leroy, alors un des principaux conseillers de Marine Le Pen. La troisième voie, c’est  le tercérisme, et c’est ce que l’on a appelé le solidarisme. Il y a là un continent des idées à redécouvrir. C’est ce à quoi contribue un ouvrage récent. Sous un titre militant, Georges Feltin–Tracol ne se contente pas de rendre compte d‘expériences politiques comme celles du Bastion social. Il explore les idées et propositions d’une troisième voie telles qu’elles ont pu être avancées à droite, mais aussi dans des milieux intellectuels inclassables, c’est-à-dire transversaux.

    Saluons son travail d’excavation de thèmes et de propositions oubliées bien à tort, comme si les réelles questions de l’identité et de l’écologie avaient fait disparaître la question sociale, et comme si les trois n’étaient pas liées.

    D’où parle GFT ? D’une « droite » révolutionnaire, aussi bien éloignée du libéralisme-libertaire (dénoncé très tôt par Michel Clouscard) que du libéralisme-conservateur, qui parait à GFT une imposture car on ne peut accepter l’accumulation sans limite, ni territoriale ni anthropologique,  du capital sans rendre liquide les peuples eux-mêmes par les migrations. Ce que voit très bien GFT, c’est aussi que la logique du système économique est de pousser à la consommation et de rendre impossible toute patrimonialisation. C’est pour cela que le système liquide les classes moyennes. Contre ce processus, il espère en une  troisième voie. Et nous donne un aperçu de son contenu.

    GFT rappelle d’abord les origines du socialisme avec Pierre Leroux, qui critiquait à la fois les restaurationnistes de la monarchie (une illusion), et le libéralisme exploiteur (une réalité). Un socialisme non marxiste qui préfigure une troisième voie. Puis, GFT souligne ce qu’a pu être le socialisme pour Jean Mabire : une éthique de l’austérité et de la camaraderie, « au fond des mines et en haut des djebels ». Ce fut le contraire de l’esprit bourgeois. Ce fut un idéal de justice et de fraternité afin de dépasser les nationalismes pour entrer dans un socialisme européen. Avec un objectif : « conjoindre tradition et révolution ». Critiquant ce que le communisme peut voir de bourgeois, Jean Mabire lui préférait le « communisme des conseils », libertaire (mais certes pas libéral-libertaire). Pour les mêmes raisons que le tenait éloigné du communisme productiviste et embourgeoisé, Mabire ne s’assimilait aucunement au fascisme, non seulement parce qu’il était mort en 1945, mais parce qu’il n’avait été ni socialiste, ni européen. Il se tenait par contre proche de la nébuleuse qualifiée de « gauche réactionnaire » par Marc Crapez. Une gauche antilibérale et holiste. GFT évoque aussi le curieux « socialisme » modernisateur, technocratique, anti bourgeois et anti rentier de Patrie et progrès (1958-60). Dans son chapitre « Positions tercéristes », GFT évoque les mouvements de type troisième voie de l’Amérique latine, du monde arabe, du Moyen Orient, d’Afrique.

    La troisième voie dans le monde a toujours été à la fois une voie économique et sociale nouvelle, mais aussi un projet de non alignement par rapport aux grandes puissances. Dominique de Roux et Jean Parvulesco l’ont bien vu. « On ne peut pas dissocier la troisième voie sociale et économique du tercérisme géopolitique », note GFT.

    Une autre voie économique tercériste est celle de Jacques Duboin et de son journal La grande relève. C’est l’abondancisme et le distributisme, avec une monnaie fondante. Il s’agit de transférer la propriété des moyens de production à des structures locales collectives (familles, corporations, etc). G-K Chesterton et Hilaire Belloc défendent, comme J. Duboin, un distributisme lié au projet de Crédit social de C-H Douglas. Avec le créditisme, la monnaie est créée en fonction de la richesse réelle produite. Hyacinthe Dubreuil, de son côté, défend des idées proches des distributistes et insiste sur l’auto-organisation nécessaire des travailleurs dans de petites unités.

    GFT s’attache aussi à la généalogie des solidarismes. Il étudie le cas de la France avec Léon Bourgeois, puis s’intéresse à la Russie avec le NTS, dont l’emblème fut le trident ukrainien (à noter que l’usage du trident « ukrainien » par des Russes signifie pour eux la force des liens entre la Russie et l’Ukraine. C’est aussi, en forme de fourche, un symbole de la colère et de la force du peuple). Le solidarisme russe du NTS de Sergei Levitsky et d’autres intellectuels  militants se réclame d’une doctrine à la fois personnaliste et communautaire. Le solidarisme est aussi présent en Allemagne avec un groupe de solidaristes antihitlériens, en Belgique flamande avec les nationaux-solidaristes du Verdinaso et Joris van Severen.

    En France, 50 ans après Léon Bourgeois, se revendiquent solidaristes des déçus du nationalisme traditionnel souhaitant repenser la question sociale. C’est le Mouvement Jeune Révolution dans les années 60, puis le Groupe Action Jeunesse, teinté de nationalisme révolutionnaire, puis le Mouvement Nationaliste Révolutionnaire de Jean-Gilles Malliarakis,  avant le mouvement Troisième Voie, et d’autres petits groupes. Ce sont les nouveaux tercéristes. Qu’il s’agisse du solidarisme de « Troisième Voie » des années 80 ou de  « 3e Voie » des années 2010, il s’agit d’un solidarisme nationaliste-révolutionnaire. Le projet est de bâtir une République du peuple tout entier. Le solidarisme de « 3eVoie », vers 2010, « défendait l’idée d’une démocratie directe vivante axée sur le référendum d’initiative populaire. On notera que ce sont des propositions profondément démocratiques – mais il est vrai que les solidaristes se veulent « au-delà de la droite et de la gauche », et libres par rapport aux divisions droite/gauche de plus en plus artificielles et trompeuses. Loin de toute doctrine xénophobe ou suprématiste, le « solidarisme est défini comme l’universalisme des nations en lutte pour leur survie » (Serge Ayoub, Doctrine du solidarisme). On est loin de la caricature du « nationalisme fauteur de guerre », caricature maniée par Macron à la suite de Mitterrand et de bien d’autres. « Nous sommes des révolutionnaires, mais des révolutionnaires conservateurs », précise encore Serge Ayoub.

    Le gaullisme n’est pas si éloigné de cette conception de l’économie et du social. Pour les gaullistes de conviction, la solution à la question sociale est la participation des ouvriers à la propriété de l’entreprise. C’est le pancapitalisme (ou capitalisme populaire, au sens de répandu dans le peuple) de Marcel Loichot. Pour de Gaulle, la participation doit corriger l’arbitraire du capitalisme en associant les salariés à la gestion des entreprises, tandis que le plan doit corriger les insuffisances et les erreurs du marché du point de vue de l’intérêt de la nation. Participation et planification – ou planisme comme on disait dans les années trente – caractérisent ainsi la pensée du gaulliste Louis Vallon. D’autres personnalités importantes du gaullisme de gauche sont René Capitant, Jacques Debû-Bridel, Léo Hamon, Michel Cazenave[1], Philippe Dechartre, Dominique Gallet…. L’objectif du gaullisme, et pas seulement du gaullisme de gauche, mais du gaullisme de projet par opposition au simple gaullisme de gestion, est, non pas de supprimer les conflits d’intérêts mais de supprimer les conflits de classes sociales. La participation n’est pas seulement une participation aux bénéfices, elle est une participation au capital de façon à ce que les ouvriers, employés, techniciens, cadres deviennent copropriétaires de l’entreprise. Le capitalisme populaire, diffusé dans le peuple, ou pancapitalisme, succèderait alors au capitalisme oligarchique. Il pourrait aussi être un remède efficace  à la financiarisation de l’économie.

    Jacob Sher, juif lituanien issu d’une famille communiste, développe une doctrine dite l’ergonisme (ergon : travail, œuvre, tâche). Il ne s’agit pas d’être entre capitalisme et socialisme mais hors d’eux et contre eux, comme le troisième angle d’un triangle. Jacob Sher propose la propriété des moyens de production par les travailleurs, mais non pas au niveau de la nation, ce qui passe concrètement par l’Etat et renvoie au modèle soviétique – qu’il a vu de près et rejette – mais au niveau de la collectivité des travailleurs dans les entreprises. L’autogestion se fonde, dans ce projet, sur l’autopropriété de l’entreprise par les travailleurs – c’est le point commun avec Marcel Loichot – et est donc une autogestion très différente de celle de la Yougoslavie de Tito, qui implique une propriété collective, nationale, des grands moyens de production (même si, à partir de 1965, la Yougoslavie de Tito a donné de plus en plus de place au marché et à l’autonomie des entreprises).  L’idée de J. Sher se rapproche plutôt des coopératives de production. Ce projet de J. Sher apparait aussi proche de celui du Manifeste de Vérone de la République tardivement édifiée par Mussolini, la RSI[2]. J. Sher propose ainsi une socialisation plus qu’une nationalisation des moyens de production.

    Reste que tous ces projets se trouvent confrontés à une difficulté nouvelle. Dans les années 60, l’obstacle au dépassement non communiste du capitalisme était d’abord politique. Comment briser la domination de l’argent-roi qui pèse sur le politique. Comment libérer le politique des grands trusts ? (Ni trusts ni soviets était encore le titre d’un livre brillant de Jean-Gilles Malliarakis en 1985). La situation est très différente. Tous les projets « tercéristes », ou « solidaristes », ou gaullistes de gauche reposent sur la pérennité des collectifs de travail. Or, cette pérennité est mise en péril par la précarisation, l’uberisation (ou amazonification), l’éclatement des collectifs de travail (les contrats de projet à la place des contrats de travail). Il faut donc repenser les projets tercéristes. Face à l’isolement des travailleurs, salariés ou auto-entrepreneurs, il faut remettre des projets en commun, des enjeux en commun, des capitaux en commun, des arbitrages en commun, il faut réinventer des corps de métier et des solidarités trans-entreprises, « corporatives » et locales. Il faut changer à la fois les mentalités et les structures. La troisième voie est aussi une démondialisation et un recours aux liens qui libèrent. Vaste programme.

    Pierre Le Vigan 21/10/2018

    Georges FELTIN-TRACOL, Un autre regard sur la question sociale. Pour la troisième voie solidariste, Synthèse éditions, 172 pages, 20 €.

    Notes

    [1] Philosophe, spécialiste de C-G Jung, il organisa le fameux Colloque de Cordoue en 1979.

    [2] Voir le point 11 du Manifeste de Vérone – « Dans chaque entreprise – privée ou d’Etat – les représentants des techniciens et des ouvriers coopéreront intimement, à travers une connaissance directe de la gestion, à la répartition égale des intérêts entre le fond de réserve, les dividendes des actions et la participation aux bénéfices par les travailleurs. Dans certaines entreprises, on pourra étendre les prérogatives des commissions de fabrique. Dans d’autres, les Conseils d’administration seront remplacés par des Conseils de gestion composés de techniciens et d’ouvriers et d’un représentant de l’Etat. Dans d’autres encore une forme de coopérative syndicale s’imposera. »

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2018/10/23/sur-polemia-pierre-le-vigan-publie-un-grand-article-sur-le-n-6099298.html

  • Perles de Culture n°185 : L’Histoire cachée du Parti communiste algérien

    Anne Brassié vous recommande les films “Johnny English contre-attaque”, “Galveston” et “A star is born”. Elle reçoit ensuite Stéphanie Bignon et José-Marie Faguer pour évoquer la rénovation des calvaires de Mayenne puis Jean Monneret, auteur d’un ouvrage intitulé “Histoire cachée du Parti communiste algérien” qui traite également de l’affaire Maurice Audin, militant de l’indépendance algérienne.

     https://www.tvlibertes.com/2018/10/24/26399/perles-de-culture-n185-lhistoire-cachee-parti-communiste-algerien

  • La petite histoire : Trafalgar : l’Angleterre maîtresse des mers

    Le 21 octobre 1805, la flotte britannique commandée par l’amiral Nelson anéantit les forces navales franco-espagnoles, pourtant supérieures en nombre. Même si Nelson y trouve la mort, cette victoire consacre la suprématie anglaise sur les mers et enferme littéralement Napoléon sur le continent. Bien qu’aussitôt contrebalancée par Austerlitz, Trafalgar restera pour les Anglais le symbole de leur hégémonie maritime, qui perdurera sans partage jusqu’à la Première guerre mondiale.

    https://www.tvlibertes.com/2018/10/23/26370/petite-histoire-trafalgar-langleterre-maitresse-mers

  • Mais que va faire Marion Maréchal à l’Université de Notre-Dame de Chrétienté ?

    Mais que va faire Marion Maréchal à l’Université de Notre-Dame de Chrétienté ?

    Le 17 novembre, l’association Notre-Dame de Chrétienté, qui organise chaque année le pèlerinage de Pentecôte de Paris à Chartres, convie les pèlerins à une journée de formation. Le programme et les renseignements pour s’inscrire sont ici.

    L’invité phare de cet évènement est l’ancien député Marion Maréchal. Pour en savoir plus, nous avons interrogé Jean de Tauriers, président de l’association :

    Notre Dame de Chrétienté qui rassemble près de 13 000 pèlerins sur la route de Chartres organise prochainement son université d’Automne. Pourquoi cette université ? 

    Notre Dame de Chrétienté réunit également ses amis lors de diverses activités tout au long de l’année : vie des chapitres, retraites, formations, vidéo-formations, récollections,… et parmi celles-ci l’Université d’Automne est le grand moment du second semestre, cette année le 17 novembre au forum de Grenelle (5 Rue de la Croix Nivert dans le XVème). Cette Université a trois objectifs : entretenir l’esprit d’amitié de la grande famille des pèlerins, préparer le pèlerinage 2019 mais aussi approfondir avec des intervenants extérieurs certains sujets.

    Vous avez cette année deux invités de prestige, Bruno de Saint Chamas et Marion Maréchal : pourquoi ? 

    Le thème de 2019 a été annoncé le lundi de Pentecôte dans la cathédrale de Chartres devant le cardinal Sarah, moment inoubliable pour beaucoup d’entre nous. Il reprend les premiers mots de l’encyclique Quas Primas de Pie XI (1921) sur la royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ « La paix du Christ par le règne du Christ ». Cette doctrine n’est plus enseignée ni comprise aujourd’hui, comme abandonnée d’abord par lassitude puis par ignorance.

    Nous allons vivre un temps de reconquête qui ne réussira que si nos intelligences ont fait l’effort du travail intellectuel. L’Université d’Automne de Notre Dame de Chrétienté veut nous aider dans cet effort, en nous rappelant l’importance de la royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ sur nos familles et nos sociétés. Nous sommes « de chrétienté » pour faire régner le Christ Roi !

    L’Eglise enseigne les sociétés avec sa doctrine sociale ; elle nous propose des principes de réflexion, des critères de jugement, des orientations pour l’action. Bruno de Saint Chamas, président d’ICHTUS, nous expliquera toute son importance et son actualité.

    Rémi Fontaine, l’un de nos fondateurs, rappelle dans son dernier livre (Itinéraire de chrétienté avec Jean Madiran, Presses de la Délivrance) ces mots de Charles Péguy au cœur de la vocation de Notre Dame de Chrétienté « C’est un grand mystère, il ne suffit pas d’avoir la foi. Nous sommes faits pour vivre notre temporel en chrétienté ». Ce sera un des thèmes de réflexion de l’Université d’Automne.

    La présence de Marion Maréchal, ancien député, n’est-elle pas un mélange des genres ? 

    Nous avons cette année un thème de formation. Il nous a semblé naturel d’inviter deux de nos pèlerins responsables d’une activité de formation.

    Marion Maréchal est non seulement Directrice Générale d’un nouvel Institut de sciences sociales mais aussi, depuis plusieurs années, une fidèle pèlerine. J’attends avec impatience sa rencontre dans le cadre d’un salon parisien (le forum de Grenelle) avec les pèlerins qui marchent avec elle tous les ans, qui la croisent sur la route, sous le soleil ou la pluie. Elle nous parlera des sujets qui lui tiennent à cœur : la France, la réforme intellectuelle, la jeunesse. Peut-être parlerons-nous un peu de politique… au sens noble du mot bien sûr, cela va sans dire.

    Qu’attendez-vous de cette université ? 

    L’amitié entre des personnes d’horizons différents, de générations différentes. Vous n’avez pas besoin d’être des pèlerins endurcis ou d’avoir 20 ans pour venir à l’Université d’Automne ! L’Université d’Automne est ouverte à tous ceux qui s’intéressent à une œuvre catholique unique dans l’Eglise occidentale, une œuvre qui défend « mordicus » sa raison d’être : Tradition, Chrétienté, Mission.

    Quelles sont les prochaines étapes de l’évolution du pèlerinage ? 

    Nous attendons la confirmation des célébrants 2019, je resterai encore discret sur ce sujet.

    Le pèlerinage a changé de taille depuis quelques années. Comment adapter notre encadrement spirituel, comment adapter notre organisation matérielle à une colonne de près de 15000 pèlerins ? Tous nos projets tournent autour de ces préoccupations. Comment transmettre ce que nous avons reçu aux nouvelles générations ? Nous avons besoin de beaucoup de monde pour nous aider à tenir bon et nous comptons sur l’Université d’Automne pour en parler.

    https://www.lesalonbeige.fr/mais-que-va-faire-marion-marechal-a-luniversite-de-notre-dame-de-chretiente/

  • (Conférence) Les corps sociaux organiques pour une Cité catholique

    «Les corps sociaux organiques pour une Cité catholique», conférence de Florian Rouanet donnée le 6 octobre 2018 à Paris en compagnie de Johan Livernette. Il s’agit de la 28ème intervention publique d’enregistrée.

     

    Sommaire de la vidéo :
    Nature sociale d’homme, finalités humaines, bien commun, programme social de l’Église ; Origine du Corporatisme, rôle de l’État, patrie du travailleur, activités économiques, harmonie et organisation ; règle bénédictine, communautés de métiers médiévaux, suppression asociale par l’illuminisme français, mouvement des catholiques sociaux, réaction dite socialiste, rétablissement des régimes nationalistes…

    rouanetflorian@gmail.com
    FranceNationaliste.com

    https://florianrouanet.wordpress.com/2018/10/10/conference-les-corps-sociaux-organiques-pour-une-cite-catholique/

     

  • Passé Présent n°213 – Mythes et réalités d’Al-Andalus