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divers - Page 239

  • Je dépense donc je suis

    6a00d8341c715453ef022ad382662a200c-320wi.jpgLes gauchistes de mai 1968 se croyaient supérieurement intelligents. Personne, proclamaient-ils, ne tombe amoureux d'un taux de croissance. Et on doit reconnaître que les accords de Grenelle dépassèrent leurs espérances et répondirent à leur souhait : ils brisèrent durablement l'essor industriel du pays.

    Après la hausse du SMIC, vinrent celle des prix, l'effondrement de la monnaie et la stagnation.

    Le droit à la paresse faisait même explicitement partie de leur idéal de vie. Sous les pavés la plage. Et, de la sorte, ni eux, ni leurs successeurs sous Mitterrand, sous Aubry et ses 35 heures, Hollande etc., n'ont failli à leur vocation destructrice.

    Depuis quelques jours, après nous avoir bien caché son jeu de social-démocrate boboïsant l'ex-Jupiter semble décidé à reprendre ce triste flambeau.

    Tout dans sa carrière le désignait pour succéder aux amitiés strauss-khaniennes. Avec lui, pas d'affaire de New York ou de Lille. Encore que.

    Mais comme le remarquait clairement, il y a plus de 2000 ans, Héraclite l'Obscur, la seule chose qui ne change pas c'est le changement.

    Ainsi, 50 ans plus tard, les descendants de cette funeste lignée soixante-huitarde voudraient désormais nous faire croire qu'on doit absolument s'amouracher d'un taux de déficit. 2,4 c'est trop pour l'Italie mais la France elle ne saurait se contenter de 2,8 : elle entend évoluer vers 3,5 grâce à l'incorporation des justes concessions jupitériennes annoncées le 10 décembre et que l'on s'apprête par conséquent à financer par l'emprunt.

    La chose convient aux politiciens pour qui la réalisation de toute promesse se traduit, sans douleur électorale présomptible, par une ligne budgétaire sans compensation.

    L'impôt a cessé de pouvoir financer directement les novations législatives. L'article 40 de la constitution de 1958 disposait et dispose, certes, encore que "les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l'aggravation d'une charge publique" mais cela ne s'appliquait qu'aux députés et aux sénateurs. Les technocrates de Bercy, véritables rédacteurs des lois, n'en ont cure. Donc, plus la peine de concevoir une fiscalité destinée à équilibrer débits et crédits. D'autant que la pression des prélèvements bat tous les records en France, plus de 47 % officiellement, de la richesse nationale.

    La fiscalité n'intervient plus qu'à titre punitif pour sanctionner, rééduquer, terroriser les contribuables, en tant qu'automobilistes, pollueurs, etc. Et puis son caractère ludique reste indéniable. On espère secrètement, au sein de la forteresse Bercy, pouvoir cesser de dire un jour que ce pays se caractérise par sa production de plus de 350 sortes de fromages. Créer un impôt nouveau par mois en rythme de croisière cela fait 60 taxations supplémentaires par quinquennat présidentiel et législatif. Peu importe désormais leur fonction théorique, leur montant, ou leur effet dévastateur.

    Mais le jeu continue, passionnant, dans un espace plus restreint, sur une échelle plus petite, prélevée sur une économie rabougrie, sur un patrimoine national jeté aux quatre vents.

    Reste donc, seule susceptible de combler les trous, la finance internationale. On lui assigne donc pour mission de prêter de l'argent à nos gouvernants de droit divin. Ceux-ci pour rembourser leurs échéances émettront, au besoin, de nouveaux produits du Trésor. Personne, ou presque, ne s'en aperçoit dans les rangs du bon peuple des redistribués

    Nos politiciens peuvent donc, au rebours des vilains accords monétaires européens, se glorifier de leur taux de déficit.

    Je dépense donc je suis et j'emprunte car j'en ai le droit, voilà leur devise.

    JG Malliarakis

    https://www.insolent.fr/

  • Jeudi prochain, 20 décembre, Philippe Bornet invité de Synthèse sur Radio Libertés

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    Ecoutez Radio Libertés cliquez ici

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2018/12/18/jeudi-prochain-20-decembre-philippe-bornet-invite-de-synthes-6114010.html

  • Les citoyens sont capables de choisir des élus inconnus. Ils peuvent donc voter à un référendum qui les concerne

    Les citoyens sont capables de choisir des élus inconnus. Ils peuvent donc voter à un référendum qui les concerne

    Politologue, historien du droit, Guillaume Bernard est interrogé dans Minute sur le référendum d’initiative citoyenne. Extrait :

  • À droite contre le Système

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    Ligne Droite cliquez ici

    Il est d’usage par les temps qui courent d’annoncer la fin du clivage droite gauche. L’opposition entre libéraux et collectivistes ayant pratiquement disparu et les différences de programme entre les partis de la classe politique étant des plus limitées, beaucoup en déduisent que la droite et la gauche n’existent plus. Ligne droite estime qu’il s’agit là d’une vision erronée qui ne doit pas dissuader la droite nouvelle d’assumer pleinement un positionnement de droite. Si en effet l’antagonisme d’ordre économique entre les partis s’est estompé, rien cependant ne permet de conclure à la disparition du clivage droite gauche car ce dernier existe de façon permanente sur plusieurs questions fondamentales qui n’ont rien de conjoncturel.

    Deux visions du monde opposées

    D’abord, la gauche croit en un certain déterminisme historique quand la droite considère que la volonté permet aux hommes de maîtriser leur destin. La droite pense ainsi que les grands hommes sont en mesure d’écrire l’histoire alors que la gauche estime que celle-ci ne peut résulter que des mouvements de la société. De même, la gauche considère que l’humanité marche vers un progrès inéluctable alors qu’à l’inverse, la droite sait que les civilisations peuvent connaître le déclin.

    Par ailleurs, la gauche est internationaliste et, même s’il lui est arrivé dans son histoire de soutenir la nation, elle l’a toujours fait au nom de valeurs prétendument universelles. La droite de son côté met en avant les notions opposées de communauté, de tradition, d’enracinement et d’héritage.

    Quant à leur vision de l’homme, elles sont radicalement différentes. Pour la gauche, l’homme est déterminé par son milieu et son éducation alors que pour la droite chaque homme est une personne unique et autonome. Dès lors, les inégalités résultent pour les uns des structures sociales quand elles viennent pour les autres de prédispositions acquises dès la naissance. De ce fait, la gauche considère l’égalité comme une valeur suprême alors que la droite est davantage attachée à l’idéal de liberté et notamment au libre arbitre individuel. Aussi pour la droite les hommes sont-ils responsables d’eux-mêmes et de leurs actes quand la gauche a tendance à incriminer la société plus que ses membres.

    La droite absente ou culpabilisée, la gauche masquée mais dominante

    Ces quelques constats, bien que partiels, suffisent à montrer que le clivage droite gauche correspond en fait à deux visions du monde qui se différencient clairement et qui ne peuvent que perdurer. La droite et la gauche existent donc encore aujourd’hui et existeront sans doute encore longtemps.

    Il est vrai qu’actuellement les cartes sont brouillées et qu’on ne distingue plus clairement où se situent les uns et les autres. Car la droite est absente ou refuse de s’assumer et la gauche est dissimulée. Aussi nos compatriotes ne sont-ils pas conscients qu’en réalité la gauche domine toute la société à travers le Système et le politiquement correct. La pensée unique, qui peut être considérée comme l’idéologie du Système, est en effet loin d’être consensuelle et dans les faits partage pleinement la vision du monde propre à la gauche.

    L’immigrationnisme, une logique de gauche

    Ainsi par exemple, l’adhésion du Système au processus d’immigration est-elle le signe patent de son positionnement à gauche. La pensée unique rejette en effet l’idée selon laquelle les individus se définiraient à travers leur patrimoine génétique et leur lieu d’enracinement. Une vérité qui conduit la droite à respecter l’identité de chacun et à considérer en conséquence la venue massive d’étrangers sur notre sol comme une menace majeure. La conception de l’homme propre à la gauche la mène au contraire à accepter l’immigration sans réserve ni réticence. Pour elle, en effet les hommes sont déterminés par leur milieu et leur éducation, ils sont donc interchangeables dès lors qu’ils reçoivent la formation adaptée. Pour la gauche, il n’y a donc aucun obstacle à ce qu’un Africain immigre et remplace un Européen. Le mondialisme migratoire propre à la pensée unique place donc celle-ci sans conteste dans le camp de la gauche.

    Le déconstructivisme, une nécessité pour la gauche

    Mais il y a plus, car si la pensée unique est de gauche, c’est aussi en raison de son caractère déconstructiviste. La propension du Système à valoriser l’égalité le pousse en effet à vouloir niveler les situations et, dans la société déjà très égalitaire qui est la nôtre, à aller au-delà et à vouloir gommer les différences, qu’elles soient de sexe, de race ou d’orientation sexuelle par exemple. Comme par ailleurs la gauche considère que l’homme peut être façonné par la société, il est logique qu’il cherche à détruire les structures et les valeurs, responsables, selon lui, des inégalités, des hiérarchies et des discriminations. Alors que la droite entend défendre ses valeurs, son héritage et ses traditions, les principes de la gauche la conduisent donc à la déconstruction. Aussi la pensée unique qui œuvre à cette funeste entreprise s’affirme-t-elle là encore pleinement de gauche.

    La globalisation économique, un projet de gauche

    Tel est également le cas s’agissant de la globalisation économique. Une réalité défendue par la pensée unique et qui la positionne là encore dans le camp de la gauche. Certes, cette mondialisation repose sur un ultralibéralisme qui peut paraître contraire au credo de la gauche. Mais entre le but qui est la mondialisation et la méthode qui est le libéralisme, la gauche fidèle à sa nature internationaliste, donne en effet la priorité à l’objectif du mondialisme. Et il est frappant de constater à cet égard que les mouvements d’extrême gauche qui s’attaquent au dispositif ultralibéral des échanges commerciaux n’en contestent pas le volet mondialiste au point de se désigner eux-mêmes comme des altermondialistes. Ajoutons enfin que la gauche qui croit à une forme de progrès indéfini ne peut qu’adhérer au projet de globalisation et à l’idée utopique de l’unification du genre humain qui en résulte. Là encore, la pensée unique se trouve marquée à gauche par son engagement en faveur de la globalisation.

    La pensée unique est de gauche

    L’idéologie sous-jacente à la pensée unique fondée sur le mondialisme migratoire, l’ultralibéralisme et le déconstructivisme est donc globalement et sans ambiguïté de gauche. Inversement, ceux qui s’y opposent en prônant la sauvegarde de notre identité, la régulation des échanges économiques et la défense de nos valeurs de civilisation sont à l’évidence de droite.

    À droite contre le Système

    Le clivage droite gauche est donc toujours d’actualité, il a seulement changé de nature et d’objet. La gauche n’a pas disparu, elle s’incarne maintenant dans le Système et dans la Nouvelle Gauche de Macron portés l’un et l’autre par la pensée unique et le politiquement correct. Aussi la droite nouvelle que préconise Ligne droite doit-elle se positionner clairement à droite contre le Système.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Gilets jaunes : le mouvement perd du terrain mais gagne en maturité

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    FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : 
    La mobilisation est restée très forte samedi dernier pour l’acte V des Gilets jaunes, malgré les intempéries et les sournoises pressions du pouvoir pour empêcher les gens de manifester.

    Si à Paris la participation était en baisse, la pression ne s’est pas relâchée dans les grandes villes de province. L’impressionnant dispositif policier dans le quartier de l’Élysée avait été reconduit à l’identique et les Gilets jaunes se sont une nouvelle fois approprié les Champs-Élysées. Le rassemblement devant l’Opéra a permis de mettre en avant des revendications plus politiques, comme le RIC, le recours au référendum d’initiative citoyenne, la lutte contre le terrorisme islamique ou le rejet du pacte de Marrakech.
    Les débordements semblent avoir été moins nombreux ?

    Quelques affrontements ont eu lieu aux Halles et vers l’Opéra, mais contrairement au 8 décembre, les grands magasins gardés par des CRS sont restés ouverts. A noter que la journaliste Nadège Abderrazak de RT France a été blessée par une poignée de porte, qui a priori ne lui était pas destinée. A ce propos, vingt-quatre photographes et journalistes ont porté plainte contre les forces de l’ordre pour des violences commises le 8 décembre : parmi eux Yann Foreix du Parisien, victime d’une balle de défense LBD 40 tirée à 2 mètres, Eric Dessons du Journal du Dimanche frappé par une matraque télescopique pour l’empêcher de photographier, ou encore Véronique de Viguerie du Washington Post qui s’est vue confisquer son matériel de protection : un casque et un masque à gaz ! L’Union des photographes professionnels, le Syndicat national des journalistes et Reporters sans Frontières se sont constitués partie civile dans ces actions en justice.

    Et quelles ont été les réactions à l’acte V des Gilets jaunes ?

    Le pouvoir tablait sur un affadissement du mouvement, avec la complicité de responsables politiques comme Laurent Wauquiez ou Alain Juppé qui ont ouvertement appelé à cesser le mouvement. Même Philippe Poutou du Nouveau Parti Anticapitaliste a préféré rejoindre la manifestation de soutien aux sans-papiers, plutôt que de soutenir les Gilets jaunes. Il est vrai que les dégradations des 1er et du 8 décembre ont fait désordre, ce qui laisse à penser que les casseurs ont peut-être été les meilleurs alliés du pouvoir. A noter la prise de position très fantaisiste de Jacques Noyer, ancien évêque d’Amiens qui a été jusqu’à dire que les Gilets jaunes ne méritaient pas de fêter Noël !

    https://fr.novopress.info/

  • Le président du CESE reconnaît que ne pas avoir examiné la requête de La Manif Pour Tous a été une faute politique

    Le président du CESE reconnaît que ne pas avoir examiné la requête de La Manif Pour Tous a été une faute politique

    Patrick Bernasconi, le Président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), était interrogé samedi sur France culture. Vers 16mn50, il revient sur la pétition déposée par La Manif Pour Tous, la première à avoir dépassé les 500 000 signatures règlementaires.

  • « Grandeur du petit peuple »... Michel Onfray bientôt royaliste?

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    Il approuve un tract ramassé par terre pendant la manifestation des gilets jaunes qui en appelle à l'instauration d'une « régence d'exception ». On ne sera sans-doute pas d'accord avec tout ce qu'écrit Onfray, mais enfin, tout de même, sur beaucoup de choses ... Les esprits progressent. Les nécessités font bouger les lignes. Et le Système est désormais sur la défensive.  LFAR

    J'ai dit quels moyens le pouvoir utilisait pour salir et discréditer le mouvement des gilets-jaunes - mépris, mensonge, criminalisation, diabolisation, attaque ad hominem, essentialisation, déconsidération, dramatisation. On peut en ajouter un autre : le procès en immaturité politique - la dévalorisation. Ces gens-là sont trop bêtes, trop provinciaux, trop incultes, trop illettrés, trop débiles, trop « beaufs », fut -il dit un peu partout, ils sont trop sous-diplômés. On n'a pas dit : « affreux, sales et méchants », mais il s’en est fallu de peu.

    Depuis Maastricht (1992), ce sont les mêmes éléments de langage avariés qui sont servis par les dominants afin de discréditer quiconque ne souscrit pas à l'Europe libérale, non pas parce qu’elle est « Europe », ce que personne ne refuse plus, mais parce qu'elle est « libérale », ce que beaucoup repoussent. Ce sont les mêmes insultes qui ont été sorties pour les partisans du Brexit - qui n'a toujours pas eu lieu car, méditons cette belle leçon de démocratie : pour sortir de l’Europe maastrichtienne, il faut l'autorisation de l'Europe maastrichtienne ! C'est ainsi que fonctionnent toutes les dictatures : on ne peut en sortir légalement - ce que les gilets-jaunes ont compris...

    Le système maastrichtien a son clergé. Il est formé à l'École nationale d'administration, à Sciences-Po, dans les écoles de journalisme, à Polytechnique, à l'École normale supérieure. Pendant leurs années d'études, on gave les impétrants d'une idéologie qu'ils rabâchent, répètent, réitèrent, reproduisent, ressassent ensuite dans tous les endroits où ils sont embauchés : grands corps d’État, haute administration, université, journalisme, édition, direction des médias, conseil d'État, sans oublier la politique politicienne qui est le prolétariat de ces gens-là. 

    Tout ce petit monde a la tête extrêmement bien pleine, mais très mal faite. Cette engeance est formée comme des commandos de rhéteurs et de sophistes, de beaux-parleurs et d'enfumeurs, de dialecticiens et de casuistes, d'orateurs et d'ergoteurs. Elle produit son meilleur effet dans un conseil d’administration, dans un comité de rédaction ou de lecture, dans un amphithéâtre, dans les colonnes d'un éditorial ou dans les réunions des patrons de médias, à l'Assemblée nationale ou au Sénat, dans un conseil des ministres ou dans les palais de la République, sur un plateau de télévision ou comme « consultants » ou « experts » sur les chaînes d'information continue - ou dans « Le Siècle », un club très fermé où l'on mange du gilet-jaune à tous les repas...

    Comme les sophistes grecs, cette caste peut soutenir n'importe quelle cause parce que leur formation met le paquet sur la forme, rien que la forme, tout sur la forme, et qu'elle se contente pour tout fond de l'idéologie dominante. Ces gros cerveaux de compétition sont ceux de petits perroquets.

    Bien sûr, ces gens-là estiment que les gilets-jaunes ne sont pas habilités à faire de la politique sous prétexte qu’il faut laisser ces choses-là, trop sérieuses pour le peuple, aux experts que sont les instances dirigeantes des syndicats et des partis (qui sont de mèche avec les autres puissants contre leur base...), et aux élus de tous les échelons de la politique politicienne. La démocratie doit être représentative, disent-ils, et non pas directe. Nous, oui ; eux, non.

    Or, chacun a pu voir comment le référendum sur le Traité européen qui était l'expression de la démocratie directe, bien que largement gagné, a été jugé comme nul et non avenu par les députés et les sénateurs qui étaient l'expression de la démocratie indirecte. Réunis à Versailles, lieu symbolique s'il en est un, il fut dit au Congrès qu'on se moquait de ce que le peuple pensait après qu'on lui eut tout de même demandé son avis. Ce coup d'État fut une leçon que le peuple a mis dans un coin de sa tête : avec lui, la démocratie indirecte a joué au grand jour un jeu contraire à celui de la démocratie véritable qui est gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple et non par ses seuls délégués. Les représentants du peuple ont dit au peuple qu’ils n'avaient que faire de son avis et que, d'ailleurs, ils iraient contre lui. 

    Les gilets-jaunes sont dans la rue parce qu'ils savent que l'Assemblée nationale et le Sénat sont leurs ennemis puisqu’ils ne les représentent pas sociologiquement ni politiquement. Le système représentatif, tant qu'il ne sera pas intégralement proportionnel, générera une oligarchie, une aristocratie, une caste, une tribu qui disposera de tous les pouvoirs : ce ne sera jamais une démocratie. Le pouvoir des élus n'est pas autre chose que la résultante d'un calcul tordu avec découpages électoraux effectués par le ministère de l'Intérieur et l'Élysée afin de déboucher sur une bipolarisation de la société : non plus entre droite et gauche, mais entre maastrichtiens libéraux de droite et de gauche et anti-maastrichtiens de droite et de gauche. Aux maastrichtiens libéraux de droite et de gauche sont réservés tous les pouvoirs - économiques, médiatiques, politiques, sociaux, universitaires, journalistiques ; aux anti-maastrichtiens de droite et de gauche, les premiers abandonnent le pouvoir verbal de l'opposant avec pour seule perspective de parler à vide indéfiniment...

    Avec les gilets-jaunes dans la rue, toute cette aristocratie maastrichtienne se trouve mise à mal, critiquée, menacée. Certes, elle dispose de tous les pouvoirs, y compris celui d'insulter, de mépriser, de calomnier, de salir le peuple sur lequel s'exerce son pouvoir et ne s'en prive pas. Mais elle voit d’un très mauvais œil ce surgissement de velléités de démocratie directe.

    « Ça n'a jamais marché », pérore Christophe Barbier sur BFM le samedi 8 décembre : ça marche pourtant en Suisse...  La notice Wikipédia de ce normalien pas agrégé ayant fait une école de journalisme nous apprend ceci : En 2017, il déclare notamment au Journal du dimanche : « Se confronter au terrain pollue l’esprit de l’éditorialiste. Son rôle est de donner son opinion, d’affirmer ses certitudes, par essence improuvables. Afficher avec force ses convictions permet aux lecteurs de s’y frotter pour former les leurs ». Et plus loin : « L'éditorialiste est comme un tuteur sur lequel le peuple, comme du lierre rampant, peut s'élever. » On comprend qu'il n'ait pas besoin de se confronter au terrain des gilets-jaunes, ce lierre rampant, afin d'éviter de se polluer l'esprit et de pouvoir affirmer et toute objectivité ses certitudes improuvables ! En passant, on apprend également qu’il a composé un rap en l'honneur d'Emmanuel Macron... Christophe Barbier est l'un des personnages emblématiques de cette aristocratie qui enjambe le peuple.

    Or, quand on va sur le terrain, non content de ne pas s'y polluer l'esprit, on se l'éclaire et l'on peut obtenir un certain nombre de certitudes susceptibles d’être prouvées. J'en veux pour preuve ce tract ramassé dans une rue de Paris et envoyé par un ami. Il dit ceci :

    4248285494.jpgTitre : Nos 8 doléances

    « Nous rentrerons chez nous quand ces mesures seront appliquées

    1. Nous voulons de la démocratie directe à tous les niveaux. Nous voulons un gouvernement d’union nationale avec une régence d’exception pour éviter que les partis politiques, qui sont disqualifiés, n’instrumentalisent notre détresse et notre colère.

    2. Nous voulons une baisse de 20% de toutes les taxes et les charges touchant la classe moyenne, les travailleurs pauvres et les entrepreneurs. Baisser ces taxes, c’est monter nos salaires. Nous voulons une action immédiate pour taxer ce qui vaut la peine d’être taxé : les GAFA et les transactions financières.

    3. Nous voulons que la France arrête de vivre au-dessus de ses moyens et arrête d’accueillir la misère du monde parce qu’elle est déjà dans la misère avec ses millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté. Nous voulons une immigration choisie, qui ne nous détruise pas culturellement. Nous demandons ainsi un retrait du pacte de l’immigration de l’ONU.

    4. Nous voulons une relocalisation de toutes les décisions dans les régions, les villes et les communes. L’Etat et ses fonctionnaires à Paris ne sont pas qualifiés pour décider de l’avenir de nos communes.

    5. Nous voulons une sortie de la PAC qui corrompt nos agriculteurs en n’allouant ses aides qu’aux productivistes et aux empoisonneurs répandant le cancer en France. Nos impôts ne doivent en aucun cas servir à financer Bayer-Monsanto.

    6. Nous voulons la création de barrières commerciales pour empêcher l’Allemagne de nous vendre des produits fabriqués en Roumanie, sous le label « Deutsche Qualität » et d’ainsi détruire nos emplois.

    7. Nous voulons le retrait de toutes les aides à la presse pour une vraie séparation des pouvoirs médiatiques et politiques.

    8. Nous voulons une action immédiate pour arrêter l’intégration dans l’Europe car elle ne se construit que sur la ruine des petites gens. »

    Qui dira qu'il n'y a pas là d'intelligence pratique ? C'est un véritable programme politique. Il est anonyme, aucune signature, aucune de ces propositions ne ressemble à quoi que ce soit de connu chez les jacobins. Il est débarrassé du verbiage technocratique ou qui relèverait de la politique politicienne.

    C'est simple, clair, net, direct et programmatique :  la démocratie directe ; un gouvernement d'union nationale constitué en dehors des partis politiques parce qu’ils sont discrédités et qu'ils guettent la récupération ; une baisse des taxes et des charges pour la population la plus éprouvée ; une augmentation des salaires ; une taxation des GAFA et de ceux qui font de l'argent avec l'argent ; une politique migratoire rationnelle qui ne soit ni celle de la passoire ni celle du mur ; un communalisme et un régionalisme effectifs; une autre politique agricole que celle du productivisme qui fait le jeu des multinationales, détruit la planète et intoxique les consommateurs ; l'instauration de barrières commerciales qui empêcheraient la concurrence entre les États de droit et les États voyous en matière de protection sociale ; le retrait des aides à la presse, subventionnée par le contribuable afin de l'endoctriner et de le mépriser quand il refuse l'endoctrinement ; une séparation des pouvoirs médiatiques et politiques ; l'arrêt de l'intégration dans l'État maastrichtien...

    J'aurais pu écrire ce tract auquel je ne retranche rien ! Il est la feuille de route de la démocratie directe. C'est sur ce projet positif, concret, dynamique, qu'il faut désormais travailler.

    En écrivant mon éloge de la démocratie proudhonienne il y a quelques jours, j'ai craint un temps avoir placé la barre un peu haut. Avec ce tract sans nom ramassé dans la rue, je suis désormais bien convaincu que non. 

    Michel Onfray

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2018/12/13/grandeur-du-petit-peuple-michel-onfray-bientot-royaliste.html

  • Jacques Myard a raison : Les gilets jaunes, une crise politique ? Non, une crise structurelle, une crise de régime !

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    Un article où Jacques Myard frappe fort - mais juste, à son habitude. Il a malheureusement raison ; ses diagnostics sont exacts. [Boulevard Voltaire, 13.12]. 

    La crise des gilets jaunes a surpris et étonné nombre d’observateurs et de politiques ; toutefois, certains (dont je suis) ont toujours annoncé que la politique de Bruxelles et de la BCE de Francfort nous menait dans une impasse.

    Une crise structurelle

    La France est dans la zone euro et les Français y sont attachés : c’est, en quelque sorte, un acte de foi, de nature quasi religieuse. Il est possible que cela change, mais il est certain, aujourd’hui, qu’aucun gouvernement européen ne prendra l’initiative de sortir de la zone euro. Ce qui ne signifie pas que la monnaie unique ne soit pas aujourd’hui menacée car une monnaie unique comme l’euro, c’est :

    – l’impossibilité d’avoir une politique monétaire adaptée à chaque économie nationale, dont certaines peuvent connaître une surchauffe, d’autres stagner ;

    – le taux externe de la monnaie unique, notamment vis-à-vis du dollar américain, est le résultat essentiellement de l’économie dominante allemande dont les surplus commerciaux tirent l’euro vers le haut. L’euro surévalué est alors un sérieux handicap pour les exportations de la France ;

    – l’impossibilité de dévaluer pour retrouver de la compétitivité ; dès lors, il est jugé préférable de « se serrer la ceinture » et de faire des coupes radicales dans les dépenses, à charge pour le peuple de le comprendre… afin de respecter les fameux 3 % de déficit budgétaire.

    Cela s’appelle la dévaluation interne, politique que la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Italie ont été obligés de mettre en œuvre pour réduire leurs déficits budgétaires et, à un moindre degré, la France.

    Le gouvernement Hollande puis Macron ont mis en œuvre cette dévaluation interne en bloquant les salaires de la fonction publique, en réduisant les allocations familiales, les pensions et les allocations vieillesse, et les investissements.

    Cette politique a entraîné une récession économique sans pareille puisque l’Italie, aujourd’hui, n’a toujours pas retrouvé son PIB de 2008 et elle a provoqué des mouvements sociaux importants ainsi que l’arrivée au pouvoir d’une coalition qu’Emmanuel Macron qualifie de populiste.

    En décidant d’augmenter le SMIC, de défiscaliser les heures supplémentaires, de supprimer la hausse des carburants – laquelle devait compenser la suppression de la taxe d’habitation -, de supprimer la hausse de la CSG pour les revenus inférieurs à 2.000 euros, Emmanuel Macron prend le contre-pied de ses choix européens antérieurs et va à Canossa devant la révolte populaire ; il « lâche » 10 milliards d’euros pour calmer le jeu.

    À cela, il faut ajouter l’interdiction, pour les banques centrales, de financer les États (traité de Maastricht), d’où des dettes souveraines colossales et l’atonie complète des investissements !

    Une crise politique

    Certains ministres doivent se sentir légèrement embarrassés à la suite des décisions du président de la République : l’un a souhaité que l’on rétablisse l’ISF, l’autre a fustigé la hausse du SMIC qui détruit des emplois, et le Premier ministre défend la fiscalité écologique avant d’être désavoué quelques heures après…

    Une crise de régime

    Mais le problème majeur révélé par cette crise est la défiance, pour ne pas dire le rejet, du président de la République dont l’image, malgré un acte de contrition et de repentance unique de la part d’un président de la République, est brisée. Sa crédibilité est fortement mise à mal et semble irrémédiablement compromise. À travers sa personne, c’est le char de l’État qui s’embourbe.

    Mais Emmanuel Macron doit se garder d’oublier, dans le calme précaire revenu, la résolution qu’il a prise pendant la tempête de changer son action, car la tempête risque de gronder encore plus fort s’il n’y a pas un changement radical de politique économique ; loin, très loin de l’idéologie de Bruxelles !

    À suivre…    

    Jacques Myard

    Homme politique

    Député-maire de Maisons-Laffitte

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/index-1.html

  • La conférence de Lucien Cerise aux Amis franciliens de Synthèse nationale

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    Jeudi soir, à Paris, l'Association des Amis franciliens de Synthèse nationale, animée par Hugues Bouchu, organisait une conférence avec comme invité l'écrivain Lucien Cerise auteur du livre Retour sur Maïdan (Le retour aux sources, cliquez ici). Le rôle de l'OTAN contre l'Europe était au centre des sujets abordés. mais nous reviendrons prochainement sur cette soirée qui a été filmée. Remercions Lucien Cerise pour sa brillante et passionnante intervention.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2018/12/14/la-conference-de-lucien-cerise-aux-amis-franciliens-de-synthese-nationale.html