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économie et finance - Page 269

  • Les banlieues subventionnées brûlent, les campagnes délaissées crèvent

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    Les récentes émeutes urbaines n’en finissent pas de faire parler. Une contribution récente à Polémia en témoigne. Ces phénomènes sont pourtant paradoxalement courants en France. Mais il semblerait que la multiplication et l’intensification de ces événements dramatiques soit également parallèle à une autre hausse, celle de l’exaspération des Français. La preuve avec cette tribune virulente et virile de Julien Dir.
    Polémia

    La misère en Bretagne, oubliée par Paris

    Il y a des matins où j’aimerais attraper un chargé de communication de l’Élysée par le col, lui mettre quelques claques, et le traîner de force dans la ruralité. En Centre-Bretagne, dans la Creuse, dans ces territoires oubliés, méprisés par les élites, souvent abandonnés à la merci de petits barons locaux qui y font la pluie et le beau temps.

    Un chargé de communication (« Mais qui vous dit que c’est un homme ? »), ou bien un de ces élus qui vient pleurer des larmes de crocodile à propos des pauvres banlieusards qui seraient des victimes du système, du racisme, de la pauvreté, du système.

    Mais bon sang, venez une journée dans la campagne de Pontivy ! Venez une journée à la rencontre de ces anciens qui crèvent en silence dans la campagne de Carhaix, dans des fermes dont les sols, encore en terre battue, témoignent de l’abandon qu’ils subissent.

    Venez une journée, une seule, dans la campagne de Gourin, à la découverte d’une jeunesse elle aussi abandonnée, à qui aucun plan emploi n’est proposée à la sortie de l’école, à qui aucun conseiller en aides sociales n’est dédié. Et qui plonge parfois, dans la drogue, dans l’alcoolisme. Venez découvrir ces logements sociaux pas rénovés depuis plusieurs décennies. Ou ces maisons insalubres dans lesquelles des familles viennent habiter à la recherche d’un calme et d’une sécurité qu’elles ne trouvaient plus à proximité des grandes villes.

    Des familles qui finalement, ont troqué la sécurité de leurs enfants contre la mérule, la mauvaise isolation, les fuites diverses et variées. Venez sentir cette puanteur dans certains logements. Ces conditions de vie qui rappellent parfois Germinal, sauf que plus de 100 années ont passé.

    En Bretagne, pauvreté ne rime pas avec émeutes

    Quand j’entends Édouard Philippe annoncer des mesures pour la Seine-Saint-Denis, département le plus criminogène de France, département dont même les autorités ne sont pas capables de recenser le nombre exact d’habitants tant la pression migratoire y est forte, j’ai envie de sortir ma fourche et de monter à Paris lui apprendre la vie. Ce ne sont pas des millions qu’il faut déverser dans les banlieues qui se moquent éperdument de l’État. Ce sont des soldats en armes qui terroriseraient les islamistes. Ce sont des « Bope » françaises qui mettraient rapidement fin au règne des dealers.

    Dans notre ruralité à nous, les déserts médicaux ne se fabriquent pas parce que les médecins y fuient les violences et les caillassages. Ils existent, parce que les autorités n’ont rien fait depuis des années au niveau de la médecine pour inciter à s’installer chez nous. Où est le Mélenchon de la ruralité qui ferait de certains médecins, de certains spécialistes, des fonctionnaires mutés dans la ruralité qui crève ?

    Dans nos campagnes à nous, la jeunesse ne crame pas des voitures, alors même qu’elle n’a pas les moyens financiers des incendiaires de banlieue. Notre jeunesse n’attaque pas non plus les postiers, les pompiers, les policiers, les héros qui maintiennent un minimum de service public dans ces territoires abandonnés. Abandonnés par des autorités et des élus qui les méprisent y compris électoralement, le nouveau Dieu métropole étant désormais un réservoir à électeurs suffisamment important pour délaisser paysans et exclus de la ruralité.

    Édouard Philippe qui parle d’aider la Seine-Saint-Denis pendant que nos anciens crèvent dans leurs maisons sans chauffage, pendant que certaines familles n’osent pas allumer la lumière à 18h parce que l’électricité coûte trop cher, c’est presque une invitation à le remettre en place dans un octogone. Et encore, eu égard au nombre d’individus en France qui commencent à être énervés (doux euphémisme) contre ces élus qui font le choix d’autres peuples, d’autres communautés, contre le propre peuple dont ils sont issus, l’octogone afficherait complet pendant plusieurs siècles, et le visage d’Édouard Philippe ne ressemblerait plus à grand chose.

    Compromission et lâcheté

    C’est un pari que font nos décideurs politiques. Celui de récompenser, avec notre argent (celui de nos impôts), des territoires gérés par des caïds, par des factieux, par des assassins (les dealers sont des assassins). Des salles de sport et des médiathèques toutes neuves, pour la troisième fois en dix ans, pendant que le peuple des campagnes peut bien crever. De toute façon il vieillit, il faut le remplacer n’est-ce pas ? Et puis « ce sont des illettrés » comme dirait un certain Emmanuel Macron…

    Ce mépris des villes pour les campagnes, des décideurs des métropoles pour le reste du territoire, se paiera toutefois un jour ou l’autre. Ce clientélisme vis-à-vis de groupes criminogènes qui contrôlent certains territoires se paiera aussi, d’une façon ou d’une autre.

    « Ne surtout pas opposer la France périphérique à la France des banlieues » disent-ils à longueur de journée sur les plateaux TV, tremblotant dans leurs fauteuils douillets. Bien sûr que si ! Ces deux mondes n’ont rien à voir. N’ont pas les mêmes valeurs, les mêmes cultures, les mêmes langues, les mêmes comportements. Nous n’avons rien en commun, et nous ne voulons pas vivre ensemble !

    Les Gilets jaunes étaient un avertissement douillet, un premier cri de révolte d’un peuple qui commence à en avoir marre d’être tenu à la gorge pendant qu’on lui urine sur les pieds. Le message n’a visiblement toujours pas été entendu là-haut, à Paris.

    Des millions pour la Seine-Saint-Denis pendant que les miens crèvent dans leurs campagnes ? Bonnets rouges, Gilets jaunes, et demain, colère noire ?

    Julien Dir 10/11/2019

    Source : Breizh-Info

    Crédit photo : Domaine public

    https://www.polemia.com/banlieues-subventionnees-brulent-campagnes-delaissees-crevent/

  • Les Bourses au plus haut, mais l’économie réelle va se venger violemment

    1624555301.jpgMarc Rousset

    Le CAC 40 est au plus haut depuis douze ans, à 5.889, le Dow Jones à 27.681, le NASDAQ à 8.474, le taux à dix ans sur la dette américaine est remonté à 1,936 %, vendredi dernier. Conclusion, selon les boursiers et les médias : continuez d’acheter des actions !

    La vérité, c’est que l’on oublie les réalités, que tout est basé sur des « tweets » de Trump, des déclarations de la Fed ou de la BCE, en se moquant du cycle économique actuel record de douze ans, des taux réels de croissance pas très brillants, de la folle création monétaire, des effets des taux d’intérêt négatifs pour les banques et les compagnie d’assurance-vie, du super-endettement des États et des entreprises, des résultats réels des entreprises, des entreprises zombies en surnombre, des risques politiques et géopolitiques systémiques.

    La vérité, c’est que les « QE » monétaires ont atteint leurs limites lorsqu’il s’agit de doper l’économie réelle. Leur seule fonction actuelle est d’empêcher l’effondrement des marchés actions et obligataires. Lors de la dernière réunion annuelle du FMI, Mervyn King, ancien président de la Banque d’Angleterre, a pu déclarer : « En adhérant à la nouvelle orthodoxie des politiques monétaires et en prétendant que nous avons rendu le système bancaire plus sûr, nous nous dirigeons tels des somnambules vers la prochaine crise. »

    La Réserve fédérale (Fed) a dû, en fait, renoncer à augmenter ses taux et à réduire son bilan (« tapering ») car l’économie américaine ne le supporte pas. La marche arrière du « QE » de la Fed est en fait monstrueuse, car aux 60 milliards de dollars de rachats officiels mensuels programmés de bons du Trésor américain, il convient d’ajouter 165 milliards de dollars d’injections supplémentaires sur le marché monétaire du « Repo », soit, en fait, 225 milliards de dollars, à comparer aux 75 milliards de dollars de « QE » injectés, après la crise de 2008 ! Depuis le 4 septembre, le bilan de la Fed est passé de 3.759 à 4.019 milliards de dollars.

    Suite à l’élection de Trump, la dette publique aux USA a augmenté de 3.000 milliards de dollars (baisse des impôts et hausse des dépenses militaires), avec un déficit public prévu, en 2020, de 1.000 milliards de dollars.

    La vérité, c’est que la dette aux États-Unis, tout comme en Europe avec la France et l’Italie, n’est plus tenable ! Le monde est tombé dans le piège de la dette, des récessions à éviter car mortelles, et des banques centrales qui font grimper le cours des actifs pour prévenir la banqueroute des États incapables de payer des taux d’intérêt normaux. Le Système ne peut accepter un krach boursier et ne fait que repousser l’ échéance en dévalorisant la monnaie, ce qui aboutira à un effondrement systémique.

    Macron ne trouve rien de mieux que de s’attaquer au dogme budgétaire des 3 % et des 60 % de l’endettement par rapport au PIB en nous vantant les mérites de l’innovation et des investissements d’avenir sans s’attaquer aux dépenses publiques pour les financer. Raison pour laquelle les Allemands ne considèrent pas, à juste titre, les Français comme des gens sérieux avec, pour grave conséquence politique, le rejet de plus en plus grand de la France chez les députés CDU.

    Il n’est pas certain que la politique de fuite en avant des banques centrales avec inflation des actifs et dévalorisation de la monnaie puisse continuer même aussi longtemps que durent les roses, car des agents économiques avertis pourraient subitement perdre confiance dans le Système et la monnaie avec, pour effet immédiat, un effondrement monétaire digne de l’Allemagne de 1923 en même temps qu’un krach financier et une crise économique pire qu’en 1929 ! Tel sera le juste prix à payer des réalités qui se vengent toujours un jour ! En économie, il n’est pas possible d’avoir le beurre et les canons, comme l’enseignait déjà feu le célèbre professeur américain Paul Samuelson avec, en prime, l’argent du beurre, comme en rêvent encore trop souvent nos contemporains !

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/11/11/les-bourses-au-plus-haut-mais-l-economie-reelle-va-se-venger-6189581.html

  • PETITION : STOP AUX PRIVILEGES "A VIE" DES ANCIENS PREMIERS MINISTRES !

    https://www.leslignesbougent.org/petitions/stop-privileges-a-vie-des-anciens-premiers-ministres/?fbclid=IwAR2P6IVpam0pI9293jHxFEj0J9iIlOndCq2nzgh9Z0MkRnjKg67ZqC3DbTY#formulaire

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/11/08/petition-stop-aux-privileges-a-vie-des-anciens-premiers-mini-6188814.html

  • FRANÇAISE DES JEUX : LA FACE CACHÉE DE LA PRIVATISATION

  • Un PEPSI (Pan European Payment System) contrer Visa et MasterCard


    par  | 7 Nov 2019 |
    A force de faire suer le monde entier en mettant des amendes à tous les pays mêmes aux alliés qui utilisent le dollars, il est assez logique de voir se développer des systèmes de paiements alternatifs qui permettent d’assurer une souveraineté dans les systèmes de paiements.
    PEPSI est, à ce titre, une initiative assez surprenante.
    Attendons de voir ce que cela donnera dans le temps et si ce projet ira jusqu’au bout.
    Charles SANNAT

    PEPSI, cette initiative de banques européennes pour contrer Visa et MasterCard

    «Il suffit aussi qu’un Président américain contrarié prenne la décision de couper les paiements et là, on verra notre dépendance» – dans son enquête, l’agence France-Presse fait la lumière sur l’initiative de banques européennes de mettre en place leur propre dispositif de paiement.
    Et si les Européens pouvaient payer sans passer par les américains Visa, MasterCard ou par un autre géant étranger de la tech?
    Vingt banques européennes, soutenues par la BCE, planchent en coulisses sur ce sujet devenu stratégique avec la montée des tensions politico-commerciales, informe l’AFP.
    Abrités derrière un nom de code en forme de boutade, «PEPSI», pour Pan European Payment System Initiative, ces établissements bancaires, parmi les plus puissants d’Europe, réfléchissent depuis quelques mois à la création d’un système de paiement purement européen, ont confirmé à l’AFP quatre sources impliquées dans ce projet.
    Carlo Bovero, responsable monde cartes et paiement de détail chez BNP Paribas, a parlé de cette initiative mardi lors d’une conférence organisée par Revue Banque, évoquant «un projet très sérieux» entre des banques «qui représentent une grosse partie de l’Europe».
    Signe de la sensibilité du dossier, aucun des groupes bancaires sollicités par l’AFP n’a souhaité s’exprimer officiellement sur la question.
    Néanmoins, d’après différentes sources, seules des banques de pays de la zone euro (Italie, Allemagne, France, Pays-Bas, Belgique, Portugal, Espagne) sont impliquées dans l’initiative dont une grande partie des banques françaises ainsi que Deutsche Bank en Allemagne.
    L’objectif?
    Développer un standard reposant sur le paiement instantané capable de gérer toutes les formes dématérialisées de versement, soit par carte, virement, prélèvement ou mobile.
    PEPSI vise gros, au moins 60% des paiements électroniques en Europe.
    À l’origine de cette initiative, des «injonctions positives, courant 2017, venues de la BCE qui, inquiète de la souveraineté des paiements, a expliqué qu’elle verrait d’un bon œil que l’on se saisisse du sujet», confie à l’AFP sous couvert d’anonymat une source bancaire française proche du dossier.
    «La souveraineté des paiements en Europe n’existe pas», estime ce banquier français rappelant la mainmise de Visa et MasterCard en Europe: «Ces réseaux internationaux de cartes ou les initiatives des grandes sociétés de paiement chinoises existent, sont organisés tandis qu’en Europe, on ne l’est pas».
    Certains observateurs s’inquiètent de l’influence grandissante des réseaux chinois Alipay, Hipay et WeChat Pay qui voient dans l’Europe un jardin verdoyant pour prendre racine à l’international.
    «Il suffit aussi qu’un Président américain contrarié prenne la décision de couper les paiements et là, on verra notre dépendance», s’enflamme un autre banquier interrogé par l’AFP.
    En 2010, les sociétés de paiement Visa, MasterCard, Paypal et Western Union avaient boycotté le site WikiLeaks de Julian Assange, après la publication de documents diplomatiques américains classifiés, conduisant à son asphyxie financière.
    Après le rattachement de la Crimée à la Russie en 2014, Visa et MasterCard avaient coupé temporairement leurs services auprès de banques russes à cause des sanctions américaines.
    Dès lors, Moscou a développé son propre système de paiements.
    Les banques européennes n’en sont pas à leur coup d’essai.
    Une initiative quasiment similaire, le projet Monnet, avait été lancée en 2012 sans toutefois aboutir. Elles s’étaient heurtées à des incertitudes économiques et aux réticences de la Commission européenne, hostile à tout mouvement susceptible de rogner la libre concurrence, indique l’AFP.
    Le secteur bancaire espère mieux cette fois.
    «On ne peut pas dire « il faut ouvrir le terrain de jeu » et en même temps imposer aux banques de rester nationales», relève un superviseur français.
    «Les banques sont prêtes à investir, elles n’ont pas une vision court-termiste, mais il faut leur offrir une perspective de récupération de leur investissement à long terme pour un modèle économique viable», plaide une experte du secteur bancaire impliquée dans PEPSI.
    À ce stade, le coût du projet est estimé à quelques milliards d’euros, avec le changement envisagé d’au moins 400 millions de cartes en Europe et des migrations technologiques.
    En décembre, les banques européennes devraient arbitrer si elles poursuivent l’initiative, présentée officieusement aux gouvernements concernés.
    À la BCE ainsi qu’à Bruxelles, une étude de faisabilité est en cours.
    Source Agence Russe Sputnik.com ici
    http://by-jipp.blogspot.com/2019/11/un-pepsi-pan-european-payment-system.html#more
  • Cadres et retraités : les vaches à lait

    Cadres et retraités : les vaches à lait

    André Rougé, député (RN) français au Parlement européen, dénonce des réformes qui s’attaquent… aux principaux électeurs d’Emmanuel Macron. Il serait temps de commencer à baisser les finances dispendieuses de l’Etat, surtout si l’on veut continuer à pouvoir financer les retraites. A titre d’exemple, même si ce n’est pas grand chose dans le budget de l’Etat, les finances de l’Elysée sont encore à la hausse pour 2020.

  • Révélation sur l'affaire Alstom : le parquet national financier se saisit de l'affaire...

    La messe est dite pour les travailleurs de Belfort : lundi 21 octobre, une majorité de salariés a adopté à main levée le plan de licenciement de la direction de General Electric.

    Au lieu de virer 792 salariés du site de Belfort, comme initialement prévu, la multinationale américaine n’en vire que 495 ! La belle affaire ! Une technique de négociations somme toute assez classique lorsque les partis sont déséquilibrés : tu sauves ton bras, mais tu n’as plus ta main.

    En 2014, la branche énergie du groupe Alstom est rachetée par l’américain General Electric. Cinq ans plus tard, cette cession continue de faire couler beaucoup d’encre.

    Le parquet national financier, notamment, a récemment indiqué s’être saisi de l’affaire après qu’un député a émis des soupçons quant à un potentiel «pacte de corruption» impliquant Emmanuel Macron.

    Action française Toulon

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/11/04/revelation-sur-l-affaire-alstom-le-parquet-national-financie-6187362.html

  • Privatisation d’Aéroports de Paris : les réseaux Macron en plein conflits d’intérêts ?


    De la loi votée à l’Assemblée nationale privatisant Aéroports de Paris jusqu’aux acheteurs potentiels de l’entreprise publique, on retrouve les réseaux Macron à la manœuvre.
    Un forte interconnexion entre politique et intérêts privés qui pose question.
    S’agit-il d’une fâcheuse coïncidence, ou bien d’un nouveau signe que nous vivons, depuis l’élection d’Emmanuel Macron, dans un régime de conflits d’intérêts permanents et banalisés au sommet de l’État ?
    La loi dite Pacte, pour « plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises », adoptée au printemps 2019, prévoit la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP), de la Française des Jeux, mais aussi d’Engie et de GRTgaz, sa filiale en charge des gazoducs et des terminaux gaziers français (lire notre enquête sur le sujet).
    L’un des personnages clés de ces privatisations est le rapporteur de la loi à l’Assemblée nationale, Roland Lescure.
    Il a été en première ligne pour répondre aux opposants à la privatisation d’ADP dans l’hémicycle et les médias.
    Député LREM des Français d’Amérique du Nord, ce personnage clé des réseaux Macron sur les dossiers économiques était, jusqu’à son élection, le numéro 2 de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ).
     Or, le nom de ce puissant fonds de pension canadien, gérant plus de 200 milliards d’euros d’actifs, est abondamment cité parmi les repreneurs potentiels d’ADP et d’Engie.
    À notre connaissance, le sujet n’a été évoqué publiquement qu’une seule fois, lors du passage de la loi Pacte en commission en mars 2019, par le député LFI François Ruffin, citant un article de Mediapart.
    Réponse de Roland Lescure : « J’ai quitté toutes mes fonctions et toutes mes responsabilités à la Caisse de dépôt et placement du Québec, il y a deux ans. »
    Cela suffit-il à clore le sujet ?
    L’association Anticor estime que, sur le principe, il y a là une situation de conflit d’intérêts potentiel. Cette possible « interférence » entre ancienne activité professionnelle et nouvelle fonction publique ne suffit cependant pas à elle seule à constituer une infraction.
    Elle « n’emporte pas de qualification pénale et de sanction attachée », précise Anticor.
    Contacté à plusieurs reprises, Roland Lescure n’a pas souhaité répondre à nos questions.
    La Haute autorité pour la transparence de la vie politique nous a renvoyé vers la déontologue de l’Assemblée nationale, qui est aussi restée silencieuse.
    Bonus de deux millions d’euros
    Qui est Roland Lescure ?
    Après être passé par Polytechnique, le ministère des Finances et l’Insee, ce fils de militants communistes se tourne vers la gestion d’actifs.
    D’abord pour le compte de Natixis et de Groupama, puis pendant huit ans (de 2009 à 2017), pour la CDPQ.
    Il y est en charge de la politique des placements et préside à une forte internationalisation du portefeuille d’actifs géré par le fonds.
    Si la caisse des retraités québécois affiche une confortable taux de rentabilité pour ses placements (plus de 8 % sur cinq ans), elle et son vice-président ont été épinglés pour sa présence importante dans les paradis fiscaux.
    C’est dans le cadre de ces activités que Roland Lescure rencontre en 2012 Emmanuel Macron, alors Secrétaire général de l’Élysée, lors d’une réunion à destination des investisseurs.
    Roland Lescure sera ensuite, quelques années plus tard, l’un des premiers contributeurs financiers à la campagne du mouvement « En marche ! », avant de quitter ses fonctions à la CDPQ en mai 2017, parallèlement à l’élection d’Emmanuel Macron et à son élection personnelle comme député.
    Or, Roland Lescure n’a pas quitté la CDPQ les mains vides : selon sa déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, il reçoit cette même année une rémunération totale de 3,7 millions d’euros bruts, soit près de deux millions de plus que l’année précédente.
    Un beau cadeau de départ.


    Un fonds de pension québecois très proche du secteur public français
    Des entreprises telles ADP, la Française des Jeux, Engie ou GRTgaz sont exactement le type d’actif que recherche un fonds de pension comme la Caisse de dépôt et placement du Québec : des investissements sans risque, garantissant une rente régulière dans la durée qui permettra de faire fructifier les pensions de ses membres.
    La CDPQ est d’ailleurs familière du secteur public français, puisqu’elle est présente à hauteur de 30% au capital d’Eurostar et de Keolis, deux filiales de droit privé créées par la SNCF.
    Dans l’aéroportuaire, elle possède déjà une participation de 13% dans l’aéroport de Heathrow, à Londres.
    C’est donc en toute logique que son nom est cité parmi les repreneurs possibles d’Aéroports de Paris.
    L’ombre de la Caisse de dépôt et placement du Québec plane également sur deux autres entreprises françaises dont la privatisation est prévue par la loi Pacte : Engie et sa filiale GRTgaz.
    L’État se prépare à sortir entièrement du capital de l’entreprise énergétique, issue de Gaz de France. Sur ce dossier, le nom de la Caisse de dépôt et de placement du Québec est cité avec encore plus d’insistance, d’autant que le fonds de pension annonce vouloir investir « 50 milliards de dollars d’ici trois ans dans le secteur de l’énergie dans le monde ».
    Les liens sont déjà étroits entre Engie et la CDPQ.
    Celle-ci possède déjà une petite participation au capital de l’entreprise, selon une liste d’actionnaires que nous avons pu consulter.
    Ils viennent de racheter conjointement, pour 8,6 milliards de dollars, l’entreprise brésilienne de transport de gaz TAG, privatisée par le gouvernement de Jair Bolsonaro.
    Quelques mois plus tôt, la CDPQ s’était associée à Suez – filiale d’Engie – pour racheter GE Water. Le fonds de pension est également déjà présent dans le secteur des infrastructures gazières à travers sa participation de 20 % dans Fluxys, l’homologue belge de GRTgaz.
    Un mélange des genres qui pose question
    Roland Lescure ne s’en cache pas : « J’ai été actionnaire d’un aéroport de Londres et je peux vous dire qu’un aéroport, c’est avant tout des boutiques de luxe »déclarait-il ainsi à L’Humanité pour défendre la privatisation d’ADP.
    Aucun élément n’indique aujourd’hui qu’il ait pu ou voulu favoriser les intérêts de son ancien employeur dans ce dossier.
    Mais sa situation pose question, d’autant qu’il est loin d’être le seul, sur le dossier des privatisations, à pratiquer un tel mélange des genres.
    Sa collaboratrice parlementaire en charge du dossier ADP n’est autre qu’Aigline de Ginestous, une ancienne de la banque Rothschild tout comme Emmanuel Macron.
    Elle était responsable de la levée de fonds d’En Marche !, et aujourd’hui cheffe de cabinet d’Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances.
    Bernard Mourad, ancien directeur financier d’Altice (groupe présidé par Patrick Drahi et qui a racheté SFR en 2018), s’est lui aussi occupé de la levée de fonds d’En marche !, avant de rejoindre la filiale française de Bank of America, laquelle agit comme banque conseil de l’État dans la privatisation d’ADP.
    Bernard Mourad et son employeur assurent cependant qu’il n’est en rien chargé du dossier ADP.


     Autre cas emblématique : un conseiller d’Emmanuel Macron à l’Élysée de 2017 à 2019, et ancien membre de son équipe de campagne, Emmanuel Miquel, venait d’un autre fonds d’investissement lui aussi pressenti pour racheter une partie du capital d’ADP : Ardian (anciennement Axa Private Equity).
    À sa sortie de l’Élysée, Emmanuel Miquel est tout simplement retourné... chez Ardian.
    par Olivier Petitjean bastamag
    http://by-jipp.blogspot.com/2019/11/privatisation-daeroports-de-paris-les.html

  • Projet de loi relatif à la bioéthique. Quand la GPA s’invite par la fenêtre.

    Projet de loi relatif à la bioéthique. Quand la GPA s’invite par la fenêtre.

    Le débat concernant le projet de loi relatif à la bioéthique s’est tenu en première lecture à l’Assemblée nationale à partir du 24 septembre pour s’achever par son adoption le 15 octobre par 359 voix contre 114.

    Une série de présentations issues de la lecture de toutes les séances consacrées à son examen vous est proposée avec comme objectifs  d’une part de faire ressortir une ambiance parlementaire, d’autre part de mieux comprendre quelques enjeux, en particulier associés à la PMA sans père.

    Vous sont successivement proposés ;

    1. Une introduction
    2. Le projet parental, ou l’enfant comme produit
    3. Le mensonge à tous les étages
    4. La foire aux incohérences
    5. Quand les mots n’ont plus de sens
    6. Respirons : un peu d’humain
    7. L’embryon, un « amas de cellules » ?
    8. Elargissement du DPI ou non ?
    9. Quand la GPA s’invite par la fenêtre

    Il s’agit là de l’épisode un peu médiatisé de l’adoption de l’amendement 1591 puis du vote de sa suppression en seconde délibération.

    Le 3 octobre, M.Touraine présente son amendement n°1591 :

    « Il est proche de celui de M. Mbaye. Je pense que nous sommes tous réunis par la nécessité de prendre en considération l’intérêt supérieur de l’enfant. Or l’intérêt d’un enfant est bien que ses parents soient reconnus comme tels.

    Cet amendement consacre et étend, par voie législative, la jurisprudence désormais constante du tribunal de grande instance de Paris. Celui-ci déclare en effet exécutoires les jugements étrangers par lesquels la filiation d’un enfant né par GPA a été établie, et regarde alors cette filiation comme une filiation adoptive.

    Laissons l’adoption aux enfants adoptés, et conférons la filiation classique aux enfants nés auprès de leurs parents.
    J’entends l’argumentation des membres de l’opposition qui font état de l’illégalité de la GPA. Ils ont raison : en France, la GPA est illégale. Mais elle ne l’est pas dans de nombreux pays et il n’est pas illégal pour des couples français d’y avoir recours à l’étranger.

    Surtout, les enfants ne sont pas responsables de leur mode de procréation : ils n’ont rien choisi et ne doivent pas être pénalisés. Ils doivent être reconnus comme les autres. Nous ne sommes plus au temps où l’on définissait des catégories d’enfants appelés « bâtards » qui n’avaient pas les mêmes droits que les enfants légitimes. ».

    L’amendement est adopté.

    Réaction de M.Patrick Hezel :

    « Ce soir, je suis très triste pour mon pays, car ce que je redoutais le plus pour ce débat est arrivé. Avec l’adoption de l’amendement no 1591 de M. Jean-Louis Touraine, vous venez de mettre délibérément le pied dans la porte de la légalisation de la GPA en France.

    Juridiquement, nous rendons automatique la transcription, en droit français, de l’acte d’état civil d’enfants nés d’une GPA à l’étranger. Cela équivaut à dire que certes la GPA n’est pas autorisée sur le sol français, mais que si on veut en pratiquer une, il n’y a aucun problème, il suffit d’aller à l’étranger.

    Jusqu’à présent, lorsqu’on évoquait la question de la GPA, le Gouvernement s’exclamait : « Fantasme de l’opposition ! Que nenni ! Il n’en est nullement question ! » Mais disons les choses clairement : avec l’adoption, ce soir, de l’amendement Touraine, nous créons un appel d’air »

    Mme Nicole Belloubet, garde des sceaux.

    Bien entendu, je suis en total désaccord avec ce que vient d’affirmer M. Hetzel. Avec Mme Agnès Buzyn, j’annonce que le Gouvernement demandera, en application de l’article 101 du règlement de l’Assemblée nationale, une seconde délibération sur l’amendement no 1591 relatif à la GPA.

    Mme Aurore Bergé

    Nous sommes heureux que le Gouvernement demande une seconde délibération. Je répète ici que notre groupe est opposé à la GPA, qu’il considère que la GPA éthique n’existe pas, et qu’il entend bien voter contre l’amendement lors de la seconde délibération.

    Le 10 octobre a lieu la seconde délibération demandée par le Gouvernement comme la Constitution lui en laisse la possibilité.  Le Garde des sceaux présente un amendement de suppression de l’article qui avait été créé par l’adoption de l’amendement 1591.

    Mme Nicole Belloubet, garde des sceaux.

    Je vais effectivement vous présenter un amendement de suppression de l’article 4 bis, qui a été créé par l’adoption d’un amendement en première délibération. Je fais observer, à titre liminaire, que l’article 4 bis est sans lien, même indirect, avec le texte en discussion. Comme le Gouvernement l’a dit à plusieurs reprises, le présent projet ne comporte et ne comportera aucune disposition relative à la GPA.

    L’article 4 bis est donc nécessairement, de mon point de vue, un cavalier législatif.

    Cet amendement présenté par Jean-Louis Touraine, pour lequel j’ai un clair respect (Exclamations sur les bancs du groupe LR) – je peux le redire sans aucune hésitation –, concerne uniquement la filiation des enfants nés d’une GPA ayant été établie sur le fondement d’un jugement. Il prévoit que ce jugement est assimilé, de plein droit – ce sont les mots clés –, à un jugement ayant, en droit français, les mêmes effets qu’un jugement d’adoption plénière. Concrètement, cela signifie que le procureur de la République, en l’espèce celui de Nantes, devra transcrire ledit jugement dans l’état civil français comme s’il s’agissait d’un jugement d’adoption.

    L’interdiction de la GPA dans notre pays ne lui sera absolument pas opposable. À partir de cet état de fait, quelles sont les raisons pour lesquelles je m’oppose à l’amendement qui a été adopté en première lecture ? Elles sont au nombre de trois.

    Première raison, les dispositions qui ont été adoptées ne résolvent qu’une partie des difficultés posées par les situations des enfants nés d’une GPA. C’est donc, d’une certaine manière, un système injuste qui est proposé…puisqu’il laisse de côté les enfants dont la filiation n’a pas été établie par un jugement, soit parce que l’État n’a rien prévu – cela peut arriver lorsque la GPA est simplement tolérée –, soit parce que l’État acceptant la GPA a prévu un autre système d’attribution de la filiation que le jugement. En toute hypothèse, le dispositif présenté n’est pas complet.

    Nous avons signé des engagements internationaux en matière d’adoption dont le principal objectif – qui est également un objectif de valeur constitutionnelle – est la protection des enfants. Ces conventions internationales, dont la France est partie, garantissent l’effectivité des contrôles et des vérifications qui sont opérés par les autorités centrales du pays de l’adoptant, donc de l’adopté.

    Ce qui fonde la nécessité d’un tel contrôle, celui du juge français en l’occurrence dans la procédure d’adoption, c’est l’intérêt de l’enfant. La prise en compte de celui-ci permet au juge de contrôler tant la rupture du lien entre l’enfant et la mère biologique que l’établissement du lien avec la famille qui veut l’accueillir. Or l’amendement de Jean-Louis Touraine interdit tout contrôle par le juge français autre qu’un contrôle formel sur le jugement étranger. Compte tenu de la rédaction proposée, on peut tout imaginer, par exemple des jugements de complaisance rendus dans certains pays qui seraient ipso facto intégrés directement dans le droit français. Je ne peux pas l’accepter.

    Enfin, dernière raison pour laquelle je m’y oppose, ces dispositions entrent en contradiction avec nos principes éthiques et juridiques qui interdisent la GPA. En effet, elles autorisent la reconnaissance de plein droit d’une filiation d’un enfant né d’une GPA dès lors que celle-ci aurait fait l’objet d’un encadrement juridique garanti par un jugement, encadrement dès lors supposé acceptable par l’auteur de l’amendement. On voit bien là le glissement qui pourrait s’opérer et qui nous mettrait en contradiction avec nos principes éthiques constamment réaffirmés dans notre droit de la filiation et de la bioéthique.

    On le voit bien, le fait de distinguer, dans la loi, une GPA qui serait considérée comme acceptable, parce que découlant d’un jugement, et une autre qui ne le serait pas, faute de jugement, fait peser des risques juridiques et ouvre une brèche dans la prohibition absolue de la GPA que nous avons posée.

    Pour toutes ces raisons, je vous demande de voter l’amendement de suppression déposé par le Gouvernement.

    Jean-Louis Touraine

    De quoi s’agit-il ? Ces enfants voient leur filiation reconnue dans le pays où ils naissent, ce qui établit des liens nécessaires et protecteurs avec leurs parents. Or, lorsque les enfants arrivent en France, leur mère n’est plus reconnue, celle-ci devant abandonner son statut et, éventuellement, entreprendre une procédure d’adoption

    Thibault Bazin.

    Je voterai cet amendement, qui tend à supprimer celui qu’ont défendu les députés de la majorité et qui visait à instaurer la transcription automatique de la filiation des enfants nés d’une GPA à l’étranger.

    Devons-nous faciliter les choses à ces parents, alors qu’ils ont, de leur plein gré, recouru à une pratique interdite en France ? Nous parlons ici de la marchandisation du corps de la femme.

    Ne soyons pas hypocrites, cet amendement du Gouvernement – j’espère qu’il sera adopté – n’est pas suffisant pour écarter définitivement la légalisation de la GPA. Nous sommes profondément préoccupés, car nous voyons ce à quoi M. Touraine, le rapporteur de la PMA sans père, veut nous amener : la facilitation de la location du ventre d’une femme pendant neuf mois, pour le moment à l’étranger, afin de répondre au fameux « projet parental », dont la toute-puissance peut justifier l’utilisation du corps d’autrui.

    S’agissant des enfants déjà nés d’une GPA, il faut bien sûr les accueillir, et un examen au cas par cas par la justice est possible, dans l’intérêt de l’enfant.

    Cela étant dit, évoquons les enfants qui ne sont pas encore nés. Quel monde souhaitons-nous pour demain ? Soyons clairs avec ceux qui réfléchissent actuellement à louer le corps d’une femme ! Voulons-nous les en dissuader ? Quelle effectivité et quelle portée donnons-nous à l’interdiction de la GPA ? Rien ne figure dans ce projet de loi pour mieux lutter contre cette pratique. Ce « en même temps » n’est pas éthique. Le message que vous adressez est le suivant : « Allez à l’étranger, nous faciliterons vos démarches à votre retour ! »

    Je déplore ce double discours : vous proclamez l’interdiction de la GPA et, en même temps, vous œuvrez pour faciliter les démarches post-GPA. Vous ne dites rien, ne prévoyez rien pour éviter la GPA à l’avenir. Or tel est le combat que nous devons mener. (Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)

    Xavier Breton.

    Quelle est votre action au niveau international ? Le Président de la République avait affirmé que la France serait chef de file dans la marche vers une abolition universelle de la GPA. Qu’a fait le Gouvernement, concrètement ?

    Mme Emmanuelle Ménard.

    Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? » C’est la question rhétorique que Pierre Bergé a posée dans un entretien accordé au Figaro en décembre 2012 ; une formule volontairement provocante, mais qui laisse présager la logique irréversible à l’œuvre dans l’ouverture d’un marché international de la gestation pour autrui.

    Le problème majeur de la gestation pour autrui est qu’elle aboutit à la création d’un marché de l’enfant. En témoignent évidemment ces catalogues permettant de choisir les particularités physiques de la mère qui portera l’enfant, comme ces usines à bébé qui se sont, par hasard, rappelées à notre bon souvenir au moment même où vous votiez la légalisation des conséquences de la GPA.

    Depuis le début de la discussion sur ce texte, vous avez juré vos grands dieux que la GPA est et resterait interdite en France ; qu’il n’en était nulle part question dans ce texte. Vous avez dénoncé nos fantasmes, notre mauvaise foi même.

    Et puis voilà : l’amendement no 1591 de M. Touraine a été présenté et voté ; la GPA a fait son entrée dans le projet de loi.

    La marchandisation du corps de la femme et celle de l’enfant s’invitent dans le débat. Pourquoi s’en étonner ? La GPA ne fait que développer la logique de la PMA. Sous prétexte d’égalité et de droit à avoir des enfants, on assiste au renversement de la logique de l’accueil de l’enfant dans une famille. L’enfant n’est plus reçu, il est produit.
    Madame la ministre, lorsque sera revendiquée devant la Cour européenne des droits de l’homme la légalisation d’une GPA en France sur le fondement du seul principe d’égalité, nous n’aurons même plus besoin de voter un texte de loi. La GPA entrera en France par le biais des tribunaux, tout simplement parce que son principe même est contenu dans les bases de votre projet de loi.

    Alors, je voterai bien évidemment l’amendement du Gouvernement, mais je crains malheureusement qu’il ne soit trop tard. Votre texte n’a décidément plus rien d’une loi de bioéthique.

    Philippe Gosselin

    M. Touraine, cohérent avec ses positions très libertaires, parle de « disparités régionales ». S’agit-il d’une façon pudique de désigner une sorte de forum shoppingou de dumping éthique ? En bon français, cela s’appelle une distorsion de concurrence ! Osons utiliser les termes du marché, lequel se frotte d’ores et déjà les mains.

    Tels seront en effet les arguments qui seront utilisés pour légaliser une GPA que l’on qualifiera, bien entendu, d’« éthique ».  L’amendement no 1591 restera comme le cheval de Troie de la GPA dans notre pays. Nos digues sont de sable, elles se fissurent déjà ; ce colmatage ne tiendra pas.

    L’amendement supprimant l’article 4bis qui avait été introduit à la faveur de l’amendement n°1591 a été adopté et donc, par voie de conséquence, l’amendement 1591 supprimé.

    https://www.lesalonbeige.fr/projet-de-loi-relatif-a-la-bioethique-quand-la-gpa-sinvite-par-la-fenetre/