Jean-Louis Butré et Alexandre Roesch sur Sud Radio
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Jean-Louis Butré et Alexandre Roesch sur Sud Radio
« Je vais peut-être dire quelque chose qui va vous choquer, mais il y a des agriculteurs qui gagnent 350€ par mois et qui vivent bien » – Frédéric Descrozaille (député LREM du Val-de-Marne) face à Eric Zemmour
Face à l’info sur CNews, le 2 mars 2020
Par Pierre Boisguilbert, journaliste spécialiste des médias et chroniqueur de politique étrangère : Nul ne peut dire si l’épidémie de coronavirus sera endiguée ou se transformera en pandémie mondiale. Sur le plan humain, c’est l’incertitude. Mais sur le plan de l’idéologie, il y a une victime en état de mort clinique : le mondialisme.
Les frontières, espoirs suprêmes
Pour endiguer le virus, c’est un peu partout le recours aux frontières. La frontière, espoir suprême et suprême pensée pour limiter et contrôler tant que faire se peut la libre circulation des biens et des personnes. Mais rétablir, c’est avoir un coup fatal de retard sur le virus.
Frontières fermées, c’est vrai pour la Chine, mais ce l’est aussi pour tous les pays touchés, et notamment l’Iran et demain l’Italie. La Chine a pris des mesures qui sont possibles dans des pays autoritaires. Cela pourrait porter ses fruits et le régime, aujourd’hui critiqué pour ses erreurs et ses lacunes évidentes, pourrait s’en tirer mieux que d’autres plus récemment contaminés.
La Chine a toussé et le monde a tremblé et tremble encore. Ce virus a souligné la dépendance de l’économie mondiale à la croissance chinoise, eldorado d’un capitalisme condamné à s’étendre pour survivre. Ce mondialisme mercantile vient de trouver sa limite. Le protectionnisme si décrié devient presque un principe de précaution humain et économique. Les pays se ferment au tourisme chinois et rapatrient leurs ressortissants, c’est le cas du Maroc plus que de la France d’ailleurs.
La vitesse de la dégringolade du CAC 40 et de Wall Street n’a été aussi rapide que pendant de graves crises. La baisse de 12-13 % des actions européennes en cinq jours et de plus de 10 % à Wall Street en quatre jours du S&P 500 se rapproche des records historiques.
L’OMS a décrété le niveau de menace maximum. De nouveaux pays-sources apparaissent un peu partout dans le monde. Le ministre Véran recommande d’éviter désormais la poignée de main ; les rassemblements, en France, de plus de 5.000 personnes sont désormais interdits. Cette pandémie présente un effet de levier extrêmement élevé entre le nombre faible de morts, le nombre des personnes infectées et les conséquences économiques.
Le livre que je viens de publier – Economie et Psychanalyse. Le progrès en question – porte plainte contre le discours scientifique et technique et marchand, le sigle « stm » étant l’acronyme qui reprend les initiales de chaque terme : scientifique, technique et marchand.
Le plus difficile lorsqu’on prend la parole, ou la plume, est probablement de compter avec ses ignorances et ses résistances inconscientes. On a beau se plier à la discipline d’essayer de penser ce qu’on dit, on ne peut jamais parler qu’avec ce que cela comporte d’inconscient, puisque nul ne peut prétendre être suffisamment organisé, pour qu’aucune contradiction n’apparaisse en lui. C’est la raison pour laquelle je précise d’emblée que mon propos relève du semblant, comme une fiction s’opposant à d’autres fictions, puisqu’aucun discours, pas même le discours de la science, ne peut échapper aux montages idéologiques. L’important tient au maintien du jeu toujours possible entre montage et démontage d’un objet textuel, qui au fond, n’est pas très éloigné de l’objet sexuel, si tant est que le sexuel apparaît dans ce qui déborde le besoin, comme expression de la pulsion, comme concept situé entre le corps et le psychisme, comme écho dans le corps d’un dire. Mais nous aurons l’occasion d’y revenir. L’essentiel, me semble-t-il, est de ne jamais abandonner le langage à quiconque cherche à s’en emparer à son seul profit.
Un dégât collatéral de l’épidémie du coronavirus, évaluée ce jour à environ 80 000 personnes infectées dans le monde, est son impact sur les marchés financiers. C’est un révélateur d’une économie fragile fonctionnant sur l’émotion. Si l’économie actuelle, c’est-à-dire la mondialisation, est menacée par le premier virus venu, dont on ne sait finalement que peu de choses, il convient en effet de s’inquiéter. Faut-il voir une corrélation entre l’épicentre chinois du virus, la Chine étant devenue de même un épicentre, sinon le principal épicentre de l’économie mondialisée ? L’avenir le dira. Si un des facteurs d’émotion est la vitesse de propagation, le Covid-19 touchant des pays comme la Corée du Sud, l’Italie, l’Espagne, le Japon, l’Iran ou les Etats-Unis, mais aussi le continent africain, l’autre est d’apprendre qu’il peut être transmis par des personnes ne présentant aucun symptôme.
« Emmanuel Macron a jugé samedi [au salon de l’agriculture] qu’il était « impossible » de revaloriser les pensions de retraite actuelles des agriculteurs à 85 % du Smic, une mesure prévue dans le futur système mais qui coûterait trop cher à appliquer aux agriculteurs déjà à la retraite. […] « C’est impossible. C’est impossible, parce que c’est 1,1 milliard ». (source 20 Minutes)
En revanche, cela ne lui pose pas de problème de consacrer 2 milliards par an aux clandestins prétendument « mineurs isolés » ou de verser 8 milliards d’aide à l’Afrique.