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économie et finance - Page 539

  • Hausse des dépenses et baisse des recettes : la mauvaise gestion de l'Etat

    La Cour des comptes a publié un rapport montrant que le déficit de l’Etat est évalué à 85,56 milliards d’euros, soit 3,9% du PIB, alors que la France s’était engagée à ne pas dépasser les 3,6%. 

    Le budget de l’État en 2014 est en hausse de 10,69 Md€ par rapport à 2013. Le déficit de 2014 est supérieur de 2,99 Md€ à celui fixé en loi de finances initiale (LFI). La dette de l’État est passée de 1 457 Md€ fin 2013 à 1 528 Md€ fin 2014.

    En 2014, les recettes de l’État se sont élevées à 291,9 Md€, en diminution de 9,3 Md€ par rapport à 2013, sous l’effet d’une baisse des recettes fiscales, la première depuis 2009, à hauteur de 9,7 Md€. Des hypothèses de croissance économique exagérément optimistes et des hypothèses d’élasticité des recettes également trop élevées sont à l’origine d’un niveau de recettes inférieur de 10 Md€ aux prévisions initiales.

    A lire ici.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

     

  • Disparition de Robert Chardon : la piste du "Secret défense"?

    Il avait twitté : 

    Trc

    Depuis, il a disparu, son compte twitter (@RobertChardon) a été fermé. A t-il été interné d'office? Votre blog et Boulevard Voltaire s'étaient faits les relais de ce douteux concours de circonstances.

    Aujourd'hui Riposte laïque revient sur le passé professionnel de Robert Chardon et sur l'implication de son entreprise dans le nucléaire et l'équipement de la dernière série de sous-marins :

    "L’étrange et mystérieuse disparition de la vie publique du maire UMP de Venelles (Bouches-du-Rhône) Robert Chardon, devenu un « secret défense », pourrait aussi avoir des répercussions pour l’entreprise ISOIngénierie, présente par de multiples activités dans les domaines de la défense nationale française, et dont le PDG est Robert Chardon, avec des clients aussi prestigieux que DCNS, CEA, MAN Diesel, Wellman Defense.

    Lorsqu’on sait que Robert Chardon et les 25 ingénieurs de sa société Aixoise ont participé à l’élaboration des fonctions de sécurité du programme Barracuda et des sous-marins nucléaires d’attaque français lanceurs d’engins nucléaires, nos inquiétudes sur le devenir et l’intégrité physique de Robert Chardon sont grandement fondées. Aussi, dès que la  disparition de Robert Chardon s’est prolongée, j’ai saisi la justice. Car la disparition de Robert Chardon, vu son implication dans les projets de la Défense Nationale, c’est un peu comme si Bernard Bajolet , directeur de la DGSE, disparaissait sans laisser de trace en plein Paris. Ou comme si le « père » des missiles balistiques soviétiques s’était évaporé en pleine « guerre froide ».

    L'actualité sur ce sujet sur twitter : #RobertChardon

    Lahire

  • Un dispositif de pouvoir foucaldien emblématique : le supermarché

    La notion de « dispositif de pouvoir » vient de Foucault. Il en dégage les traits généraux (que nous reprendrons ici) et explique pourquoi ils doivent être étudiés de près : ils ont une influence considérable sur ce que nous sommes, sur les choix que nous pouvons faire pour déterminer nos vies quotidiennes, sur les manières de vivre et les trajectoires que nous pouvons trouver. Ils sont tellement familiers et discrets que nous avons du mal à mesurer l’ampleur de leur influence. Nous allons montrer, schématiquement, en quoi les dispositifs déterminent largement nos vies, pour cela nous étudierons un dispositif paradigmatique, le supermarché. 
    Face aux dispositifs de pouvoir, nous intériorisons la contrainte 
    Il y a quelque chose de fondamentalement commun aujourd’hui entre les lieux d’enseignement, la prison, l’entreprise, l’hôpital, la caserne, la gare, le réseau routier, la salle de spectacle, le lieu de culte, certains sites Internet, etc. Dans tous ces lieux, les individus sont, à des degrés divers, soumis à une discipline, permise par diverses techniques communes qui relèvent principalement d’une maîtrise : 
    • de ce qui peut être vu : on surveille et on cache ; 
    • de ce qui peut être dit et entendu : des discours écrits ou oraux ; 
    • de l’aménagement architectural : on organise l’espace pour encourager ou dissuader des actions. 
    En croisant ces diverses techniques, et en les mettant au service d’un objectif disciplinaire, on parvient non seulement à faire faire aux individus ce que l’on attend d’eux, mais cela va plus loin, on les rendra auto-disciplinés. À force de fréquenter des dispositifs de pouvoir, nous intériorisons la contrainte diffuse, et nous finissons par en « prendre notre parti », par « nous y faire », par « faire de mauvaise fortune bon cœur », parce que nous ne voyons pas comment faire autrement. Nous nous ajustons aux dispositifs, tant bien que mal. 
    Donnons un exemple, celui du supermarché. En quoi me contraint-il, et en quoi me transforme-t-il ? L’influence des dispositifs est, explique Foucault, largement microphysique, c’est-à-dire qu’elle est permise par une accumulation de micro-influences, auxquelles nous ne prêtons pas attention, mais qui pourtant ont des effets d’ensemble considérables. Il s’agit d’un mécanisme similaire au « harcèlement moral », qui consiste à faire souffrir autrui par une accumulation de micro-violences, qui, considérées isolément, ne sont pas assez consistantes pour révéler la violence exercée. Le harceleur agit par petites touches, et tant que le harcelé ne fait pas une liste des micro-violences, il ne peut pas prendre conscience, et/ou faire prendre conscience à un tiers, de la violence d’ensemble qu’il subit. De la même façon, tout dispositif agit discrètement, par une accumulation d’incitations et d’interdictions qui semblent, si on les considère une à une, tout à fait anodines. Celui qui voudra prendre conscience de ce que les dispositifs font de lui et des autres, devra faire le même travail d’étude minutieuse, il lui faudra faire une liste afin de prendre une vue d’ensemble, permettant de rendre visible l’action globale des dispositifs. Esquissons cette liste pour le supermarché. 
    Le supermarché maîtrise le visible et l’invisible 
    Le supermarché est conçu pour me faire faire un long circuit, afin que je passe devant d’innombrables produits. Ainsi, avant de pouvoir entrer dans le magasin je devrai voir d’autres magasins (ceux d’une « zone commerciale », dont les terrains peuvent être loués par le supermarché à des enseignes choisies par lui ; mais aussi ceux d’une « galerie commerçante » par laquelle je devrai inévitablement passer). 
    Une fois dans le magasin, un grand nombre de stratagèmes sont en place, pour que je sois tenté d’acheter des produits, ou au moins que je me pose les questions « en ai-je besoin ? », « est-ce une bonne affaire ? », « peut-être que je pourrais essayer ce produit ? », etc. En voici quelques-uns. 
    On met à l’entrée du magasin, sur notre chemin, sur des palettes, des produits en grandes quantités, ce qui a pour effet de nous faire penser que ces produits sont sans doute bon marché, puisque le magasin en a commandé un gros stock, et qu’il ne va même pas prendre la peine de les mettre en rayon, anticipant peut-être sur le fait que ces produits vont être rapidement achetés. 
    Le supermarché met ainsi les produits sur lesquels il fait le plus de bénéfices dans des emplacements stratégiques, ces emplacements sont précisément ceux que nous voyons le plus et ceux que nous croyons être des lieux de « bonnes affaires ». Les « têtes de gondoles », sur le côté des rayons, sont ainsi particulièrement recherchées par les marques, à tel point qu’elles payent les magasins pour bénéficier des ces emplacements. Les spécialistes du marketing appellent ces lieux, que nous regardons plus que les autres ou avec plus d’attention que les autres, des « zones chaudes » (les autres zones étant « froides ») ; le magasin pourra placer dans les « zones chaudes » des produits que le client n’aurait pas forcément acheté spontanément, et il pourra placer en « zone froide », à l’inverse, des produits pour lesquels il sait que le client est prêt à passer du temps de recherche (qui peuvent être aussi parfois des produits à faible marge). Ainsi, lorsqu’on pénètre dans un rayonnage en tournant à gauche, le rayonnage de droite est une « zone chaude », alors que celui de gauche, qui se trouvera derrière nous sera une « zone froide », et dans le rayonnage qui nous fait ensuite face, on a à nouveau des zones plus « vendeuses » que les autres : celles sur lesquelles le regard accroche le plus souvent lorsqu’il « lit » le rayon, comme on lit un texte, de gauche à droite, et celles qui sont directement à hauteur du regard (et à portée de la main). 
    Le magasin est agencé pour que notre circuit soit le plus long possible, afin que nous croisions du regard d’innombrables produits, et il exploite jusqu’au bout la possibilité qu’il a d’avoir le monopole de ce qui nous est donné à voir pendant toute la durée des courses, puisqu’il profite même du temps d’attente à la caisse pour mettre sous nos yeux certains produits. Pour résumer, le supermarché me fait voir : 
    • des magasins choisis à qui il loue des emplacements ; 
    • des produits choisis mis en scène pour me leurrer ; 
    • des produits choisis disposés intentionnellement dans les zones où mon regard se pose le plus fréquemment ou le plus longuement. 
    On peut dire que le magasin met en place une véritable économie du visible, dont il faut saisir qu’elle est efficace parce qu’elle est croisée avec les économies des discours et des corps, que nous allons évoquer à présent. 
    Le supermarché maîtrise les discours 
    Une véritable économie des discours est également mise en œuvre, en voici rapidement quelques exemples. On met en avant certains discours (« c’est l’anniversaire du magasin », « on a changé la recette de ce produit », « soyez malin, achetez le format familial », etc.), et on défavorise d’autres discours, en en rendant l’accès difficile ou impossible (petits caractères, liste pénible à lire, vocabulaire dont le sens peut nous échapper, absence de prix, etc.). Le lieu n’est pas du tout propice à des échanges sociaux (le magasin est conçu pour canaliser un flux ininterrompu, dès que l’on s’arrête on devient gênant pour les personnes qui sont derrière nous). Je ne peux pas trouver d’interlocuteur pouvant me conseiller objectivement, je ne peux me plaindre qu’à des personnes qui pourront toujours me comprendre mais n’auront aucune influence sur l’organisation générale du supermarché. Le personnel du magasin n’a pas le temps de discuter avec moi et n’a pas la possibilité de me dire certaines choses (le supermarché fait tout pour que le personnel ne soit employé qu’à des tâches directement rentables, il s’efforce notamment, à l’aide des statistiques, d’avoir toujours le minimum de caisses ouvertes, ce qui fait qu’elles sont toujours saturées et qu’une conversation est impossible avec le client, car un autre s’impatienterait ; en outre, le vendeur est formé pour me faire acheter les produits sur lesquels la marge est la plus forte, et non pour me conseiller selon mes intérêts). Ainsi on régule ce qu’il m’est dit et ce que je peux dire, grâce à une économie des discours. 
    Le supermarché maîtrise mon corps 
    Enfin, une économie des actes et des gestes corporels est aussi en place. On ne voit pas communément à quel point le supermarché a transféré de son personnel (payé par lui) au client, une foule d’actions. En voici quelques-unes : 
    • je me déplace à l’extérieur de la ville (le supermarché abaisse ses coûts de livraison, son prix d’achat de terrain et ses impôts) ; 
    • je m’occupe de trouver un chariot, que je devrai aussi ranger ; 
    • je me débrouille seul pour trouver les produits et les choisir ; 
    • je transporte moi-même jusqu’aux caisses les produits que je n’ai pas encore achetés ; 
    • je m’occupe de les sortir du chariot puis de les y remettre, afin qu’ils soient scannés (ou même je les scanne moi-même) ; 
    • j’insère ma carte bancaire dans la machine prévue à cet effet, je prévois de me munir d’une pièce d’identité si je paye par chèque, je m’applique à ne pas voir l’air suspect. 
    Le client est ainsi devenu un instrument du supermarché, un employé bénévole, d’autant plus consentant qu’il ne remarque même pas qu’il travaille pour le magasin. 
    Face au dispositif de pouvoir, l’aliénation de l’individu 
    Nous avons fait la liste de nombreuses micro-influences mises en œuvre par le supermarché à notre insu. On me fait voir et on me cache, on me regarde sans être vu, on régule les discours auxquels je puis avoir accès et que je pourrais tenir, et on met à contribution mon corps. Prenons bien ici conscience qu’un tel individu est aliéné par le dispositif de pouvoir qu’il fréquente. Enfin, remarquons ici très rapidement trois choses : 
    • l’action des dispositifs n’est pas intentionnelle, personne n’est en toute conscience au commande d’une telle machine d’aliénation (mais chacun d’entre-nous en est un rouage, et presque tous nous agissons pour que la machine fonctionne telle qu’elle fonctionne) ; 
    • il faut bien saisir aussi que nous passons une bonne part de nos vies dans les dispositifs, ainsi lorsque je sors du supermarché je ne suis pas libéré, puisqu’un autre dispositif prend le relais (le réseau routier, la voiture, l’ordinateur, le lieu de travail, etc.) ; 
    • tout dispositif de pouvoir n’est pas mauvais en soi, le projet de l’école par exemple est tout à fait louable, le problème apparaît lorsque le dispositif est orienté vers les intérêts de certains individus qui en instrumentalisent d’autres. Si la fin effective du dispositif est l’intérêt de tous (et des générations futures), alors son influence est tout à fait bienvenue. 
    Ainsi il est urgent de développer une science des dispositifs, dont l’objet ne serait pas d’optimiser l’aliénation des individus, mais bien de dévoiler cette aliénation et d’inventer de nouveaux dispositifs favorisant le développement de formes de vie autonomes et heureuses.

  • TTIP/TAFTA et ses investisseurs tout-puissants expliqués en moins de 4 minutes

  • Karl Marx : un réactionnaire (3/3)

    Res, la chose multiforme.

    ♦ Frédéric Malaval, philosophe, essayiste, écrivain.

    Pour le juriste, les « choses » peuplant l’écosphère sont donc éligibles à trois catégories: res nullius, res communis, res propria.

    Res, mot latin signifiant chose, s’oppose à la notion de personne. Pour Kant, une personne existe en soi par opposition à une chose dont l’existence dépend de l’action d’autrui. La Nature, dans une conception aristotélicienne, n’est ni chose ni personne. Ces interrogations sont au cœur de la pensée philosophique. Personne, chose, nature, culture, etc. ont nourri le discours philosophique depuis des lustres. Mais aujourd’hui, le contexte dans lequel s’inscrivent ces réflexions est radicalement différent de celui que connurent nos aïeux, rendant leurs propos parfois incompréhensibles pour des esprits neufs ou carrément dépassés pour nos contemporains visionnaires. Schématiquement, ils ont exercé dans un monde vide d’humains et peu artificialisé alors que nous sommes maintenant dans un monde surartificialisé et surpeuplé. Un seul chiffre pour valider ce constat : les avions commerciaux transportent 3 milliards de passagers par an, soit environ l’équivalent de la moitié de la population humaine, alors que, par nature, homo sapiens est incapable de voler.

    Saisir les catégories utilisées par nos aïeux pour penser l’écosphère permet toutefois d’envisager de nouvelles conceptions pour penser un monde de demain radicalement différent.

    Ainsi, res communis est une chose qui n’appartient à personne en particulier mais dont tous peuvent user. Il en est ainsi de l’air, de l’eau courante, voire de la chaleur du sous-sol. Res nullius, quant à elle, est une chose qui n’appartient encore à personne mais qu’il est possible de s’approprier sous réserve des lois en vigueur. S’il n’y a pas de loi, res nullius n’existe donc pas juridiquement. A partir du moment où elle est appropriée, elle devient res propria appartenant à un sujet de droit. Le sujet de droit est reconnu à qui a le statut de personne.

    Depuis que la pensée juridique s’est développée, seules ces trois catégories l’ont animée. Le mouvement communiste, finalement, n’a fait que redonner à la catégorie res communis une prééminence que les révolutions bourgeoises avaient réduite à la portion congrue. Or, paradoxalement, ce mouvement a été marketé en un mouvement de progrès.

    L’appropriation collective des moyens de production n’est donc pas la finalité utopique d’un progrès mais une organisation politique plurimillénaire. Sous cet angle, l’appropriation privée qui caractérise l’avènement de la Modernité depuis la romanisation de l’Europe jusqu’aux révolutions bourgeoises d’hier et d’aujourd’hui a créé une vraie rupture dont les historiens du futur analyseront la contribution à l’artificialisation de l’écosphère.

    Mais force est d’admettre qu’à défaut de progrès, le communisme a été un mouvement réactionnaire dans la mesure où il s’est opposé à l’appropriation privée des biens communs organisant les sociétés depuis des temps ancestraux.

    Vers la valeur écosystémique…

    Envisager Marx comme un réactionnaire n’a comme but que de montrer que la suprématie relative de catégories juridiques ancestrales signe l’esprit d’une époque. A chaque période correspond une conception de l’homme et du monde. Ainsi, aux enclosures répondent la valeur-terre ; à la révolution industrielle, la valeur-travail ; au développement du commerce, la valeur d’échange ; à la saturation écologique…, la valeur écosystémique, objet des prochains articles.

    Aujourd’hui, res propria domine. Tout est fait pour valoriser financièrement l’artificialisation de l’écosphère au détriment de fonctions et d’équilibres écosystémiques vitaux, donc de res nullius. Mais des mutations fondamentales laissent penser que ce dualisme bimillénaire se révélera obsolète à très court terme.

    Cela oblige à créer d’autres catégories pour penser le monde et le gérer. Ainsi, la prochaine série d’articles reposera sur la notion de valeur écosystémique. Cette valeur écosystémique sera conçue comme une réponse à la nécessité d’intégrer le SurEnvironnement dans nos pratiques sociales; pivot d’une réflexion métapolitique rendue indispensable par les mutations que l’écosphère a connues depuis la moitié du XXe siècle.

    Dit en termes plus concrets, il s’agit désormais de requalifier res nullius. On verra que cette valeur écosystémique permet, en subsumant la valeur-travail et la valeur d’échange, de penser res nullius comme l’ensemble des fonctions écosystémiques vitales, alors que le paradigme de la Modernité l’a identifié comme son SurEnvironnement fondamental. La conséquence est qu’aujourd’hui toute l’économie politique repose sur la valeur d’échange avec res propria comme pierre angulaire. Cela était peut-être pertinent dans une écosphère peuplée de quelques centaines de millions d’humains, mais aujourd’hui, l’artisphère atteint son climax.

    La stabilité démographique des populations européennes ou asiatiques est le signe que nous avons atteint l’équilibre entre les aborigènes septentrionaux et leurs territoires. Comme nous l’avons exprimé dans d’autres articles, la population française de souche est stable depuis environ deux siècles. La croissance de la population vivant sur le territoire français européen est la conséquence de la sur-artificialisation de nos écosystèmes et de l’immigration allogène.

    Aujourd’hui, seules les populations tropicales ou équatoriales participent à l’anarchie démographique, mais au risque que des guerres futures, épidémies ou famines – comme l’histoire le montre – lissent ces excès et résorbent brutalement ces migrations interclimatiques si la politique se révèle incapable de le faire par des transitions douces.

    Aussi, le défi actuel n’est pas le statut de res propria ou de res communis, mais celui de res nullius que l’expansion de la civilisation industrielle menace jour après jour. Cette dernière participe au triomphe d’une posture anthropocentrée, pierre angulaire de la Modernité dans toutes ses manifestations religieuses ou profanes, alors qu’une attitude écocentrée s’impose désormais. C’est cette mutation anthropologique fondamentale que nous allons vivre sous peu. Marx aura alors été un des penseurs mesurant les mutations que l’ère moderne a réalisées entre les temps ancestraux et une écosphère à son climax.

    (Fin)

    Frédéric Malaval, Mai 2015

    http://www.polemia.com/marx-un-reactionnaire-33-2/

  • Karl Marx : un réactionnaire (2/3)

    Histoire de la commune.

    ♦ Frédéric Malaval, philosophe, essayiste, écrivain.

    A l’origine, la commune est un regroupement d’habitants organisé à partir d’un lieu singulier comme un territoire bénéfique, un château, un monastère, une propriété agricole, etc. Avant la domination romaine, puis franque, la propriété des tribus, des communautés ou des clans était collective.

    Chaque regroupement occupait un territoire qu’elle exploitait en commun. La propriété privée existait, mais elle était marginale.

    Puis, la civilisation romaine modifia sensiblement cette organisation sociale, mais sans aboutir aux bouleversements provoqués par la francisation du territoire. Ainsi, au Xe siècle, rares sont les cités qui n’ont pas encore perdu leur administration et leurs biens. Seules les grandes villes où la bourgeoisie peut créer un rapport de force favorable repousse l’empiètement du seigneur ou de l’évêque. Les révoltes communales sont les moments forts ponctuant cet antagonisme. En revanche, les petites cités et les villages n’ont plus rien en propre, leur sujétion au pouvoir féodal est complète.

    C’est aux XIe et XIIe siècles que les communes se retrouvent maîtresses de leur administration et leurs biens purgés des droits féodaux de toute sorte. Mais cette situation est le résultat de luttes incessantes entre la commune et le château. Ce dernier est définitivement hors jeu à l’issue de la Révolution française de 1789 : l’ultime révolte communale en quelque sorte. Mais alors ce fut une bourgeoisie acquise aux vertus de la propriété individuelle qui contesta l’organisation communautaire du territoire. Dans la nuit du 4 août 1789, les députés de l’Assemblée nationale constituante proclament l’abolition des droits féodaux et de divers privilèges, déclarant ainsi que le sol était libre comme les personnes qui l’habitent.

    Cette disposition ne fit que consacrer une évolution fondamentale du XVIIIe siècle que les historiens résument par l’expression de mouvements des enclosures. Cet anglicisme désigne les changements qui, dès le XIIe siècle en Angleterre, bouleversent une agriculture traditionnelle reposant sur un usage collectif de la terre, transformé en un système de propriétés privées ; chaque champ est séparé du champ voisin par une barrière à l’origine du bocage. Ce bocage est à son maximum au milieu du XVIIIe siècle pour commencer à disparaître cent ans après avec la mécanisation de l’agriculture et le remembrement qu’elle impose. Les enclosures marquent la fin des droits d’usage, en particulier des communaux, dont bon nombre de paysans dépendaient.

    Ce phénomène d’enclosures participe à une appropriation du sol par des personnes disposant de capitaux et supprimant les droits communaux qui permettaient une utilisation collective de l’espace. Il fit basculer des millions d’hectares du statut de res communis (bien commun) dans celui de res propria (bien approprié), laissant sous le statut de res nullius (chose nulle ou chose de personne) ce qui n’a pas été approprié. Res communis et res nullius sont des biens inappropriés. Jean-Jacques Rousseau fut un des philosophes mesurant les mutations sociales que cette évolution allait provoquer en affirmant dans son Discours sur l’origine de l’inégalité de 1755 : « Le premier qui ayant enclos un terrain s’avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile ».

    Le Code Napoléon a bien tenté de considérer que « les biens communaux sont ceux à la propriété ou au produit desquels les habitants d’une ou plusieurs communes ont un droit acquis », mais en les rangeant dans la classe des propriétés privées, il permit leur appropriation. En effet, beaucoup d’habitants vendirent les lots dont ils avaient reçu l’usage. La vente d’une grande masse de biens communaux considérés comme des biens privés et patrimoniaux, mais propriétés des communes, amplifia ce phénomène d’appropriation privée. La grande réforme communale des années 1830 ne changea rien à cette conception. La terre, et l’usage qui lui était associé, était cessible au même titre que n’importe quelle… chose.

    Ce mouvement est général à toute l’Europe et précède les révolutions industrielles en fournissant, d’une part, une nourriture que l’augmentation des rendements permet et, d’autre part, une main-d’œuvre agricole disponible pour le développement de l’industrie. A cela s’ajoute le facteur énergétique par l’invention des moteurs thermiques fonctionnant par la combustion du charbon. Et d’autres facteurs à l’origine de la Révolution industrielle.

    C’est dans ce contexte que Karl Marx et d’autres ranimèrent une conception ancestrale fondée sur la res communis que deux mille ans d’appropriation privée avaient éliminée.

    (A suivre)

    Frédéric Malaval, Mai 2015

    http://www.polemia.com/karl-marx-un-reactionnaire-23-2/

  • Karl Marx : un réactionnaire (1/3)

    Ou Karl Marx la vigie des postmodernes ?

    ♦ Frédéric Malaval, philosophe, essayiste, écrivain

    A ceux d’entre nous ayant vécu du temps de l’URSS (1922-1991), Karl Marx (1818-1883) était présenté comme l’instigateur des « lendemains qui chantent ».

    En face, les « réactionnaires » se percevaient comme les héraults du « monde libre ». Depuis, à cet antagonisme que les plus jeunes ne peuvent pas connaître ont succédé d’autres polarités.

    Aussi notre mémoire a-t-elle fait de Karl Marx un homme de progrès. Les paléo-communistes survivants ne l’envisagent pas autrement. Cependant, une lecture hétérodoxe de son œuvre pourrait demain en faire la vigie des postmodernes, c’est-à-dire des personnes ébranlées par les mutations que notre monde a connues depuis l’éclatement de l’URSS. En effet, le triomphe du Marché comme unique boussole politique a décuplé les conséquences de la mondialisation, engendrant une sensibilité politique inimaginable il y a encore deux décennies : les Identitaires.

    Or, le monde que Karl Marx a combattu est celui qui a triomphé aujourd’hui : un monde réduit à l’arbitrage entre des intérêts privés, organisé par un Marché et dont les conséquences sont la financiarisation des rapports sociaux, la transgression de toutes les frontières nées de l’histoire, la relativisation des catégories naturelles, le métissage biosocial, etc. dont les USA sont le phare, la tour de contrôle et la police.

    En prônant l’appropriation collective des moyens de production, Karl Marx n’a fait que participer à un mouvement s’opposant à ce phénomène dont l’issue était envisageable au XIXe siècle. En cela, Karl Marx n’est pas un progressiste, mais un des penseurs les plus réactionnaires de son temps en faisant du souvenir d’un monde disparaissant l’avenir incontestable de l’Humanité. Karl Marx, en effet, a réintroduit res communisau cœur de la pensée politique à une époque où res propria triomphait.

    Ce court article ambitionne de fournir quelques pistes étayant cette perspective avec en conclusion une introduction à la notion de valeur écosystémique.

    Karl Marx face aux révolutions bourgeoises

    Marx n’est pas le seul à analyser les conséquences de la Révolution industrielle. On citera sans prérogatives comme contributeurs fameux: Wilhelm Weitling, Pierre Kropotkine, Thomas More, Bakounine, Cabet, etc. ou le théoricien socialiste Louis Blanc.

    Leur œuvre s’inscrit dans une époque marquée par le triomphe définitif de la propriété privée comme pivot de l’organisation sociale. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 est sans équivoque :

    Art. 2 : Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression ;

    Art. 17 : La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité.

    Or, cet état de choses est révolutionnaire, non pas que la propriété privée n’existât pas auparavant, mais l’époque moderne la consacre comme l’unique référence politique. En cela, le communisme prôné par Karl Marx s’envisage comme le moyen de fragiliser cette situation : « Le communisme n’est pas un état de choses qu’il convient d’établir, un idéal auquel la réalité devra se conformer. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses » (Idéologie allemande). S’appuyant sur une lecture historique, il étaye son argumentaire en rejetant toutes les versions utopistes. Le communisme n’est pas une espérance idéalisée mais un retour à une réalité historique incontournable pour organiser des rapports sociaux équitables. Ainsi, dans Le Manifeste du Parti communiste, il critique les communistes utopiques qui « veulent remplacer les conditions historiques de l’émancipation par des conditions tirées de leur imagination… » ll rejette formellement « ces peintures imaginaires de la société future ».

    Son constat est qu’au nom de la liberté, plus l’ouvrier produit de richesses, plus celles-ci sont utilisées pour l’opprimer et le manipuler. Le paradoxe est alors que plus il travaille, plus il s’appauvrit en tant qu’homme. L’issue est donc de rétablir le communisme conçu comme « le rétablissement de la propriété individuelle, fondée certes sur les acquêts de l’ère capitaliste, mais reposant sur la coopération et la possession commune ». Cela est dit dans Le Capital Livre I.

    En réponse aux interrogations de Nicolas Mikhailovski (1877) sur ces évolutions en Russie, où la révolution industrielle n’était alors qu’embryonnaire, Marx y voyait une chance dans la mesure où il serait possible d’aller directement de la commune rurale au communisme sans passer par l’étape capitaliste. Il entrevoyait ainsi « la plus belle chance que l’histoire ait jamais offerte à un peuple ».

    Sur le fondement de ses écrits doit-on alors envisager Marx comme un progressiste ou comme un réactionnaire hésitant à engager une société dans des pratiques sociales en contravention avec celles ayant structuré l’Europe pendant des milliers d’années ?

    (A suivre)

    Frédéric Malaval Mai 2015

    http://www.polemia.com/karl-marx-un-reactionnaire-13-2/

  • La Grèce annonce qu’elle pourrait refuser de rembourser sa dette

    Le gouvernement d’Alexis Tsipras s’est depuis le début montré très critique envers ses différents créanciers. Mais pour la première fois, un des ministres au pouvoir a annoncé ouvertement que le gouvernement ne rembourserait pas ses dettes contractées envers le FMI.

    C’est Nikos Voutsis, le ministre de l’Intérieur qui a fait cette déclaration fracassante à la télévision grecque. Il a été très clair :

    La Grèce ne paiera pas la prochaine tranche au FMI de 1.6 milliard d’euros, entre les 5 et 19 juin.

    Selon diverses analystes politiques, ce ministre tient une place de choix dans le dispositif d’Alexis Tsipras. Il est en effet l’un des membres du cercle rapproché du Premier ministre grec. Le porte-parole du gouvernement a nuancé en affirmant que la Grèce rembourserait ses obligations dans la mesure où « Il serait en mesure de payer ». Or il semblerait que les caisses de l’État hellène soient définitivement vides. Sans l’aide financière internationale, bloquée depuis l’été, le gouvernement serait dans l’incapacité de payer ses fonctionnaires en juillet.
    Il se pourrait que ces déclarations soient aussi un moyen de pression pour lesnégociations en cours.

    Alexis Tsipras a rencontré François Hollande et Angela Merkel jeudi dernier, et serait sorti satisfait de ce rendez vous. Par ailleurs, il semblerait que le Premier ministre grec ait appelé le secrétaire du Trésor américain pour intercéder pour lui auprès du FMI. Mais ces déclarations pourraient aussi viser à calmer l’aile gauche de Syriza, de plus en plus vociférante. Cette aile gauche représenterait 1/3 du parti, ce qui lui donne un poids de plus en plus important.
    Affaire à suivre donc. Vous pouvez compter sur votre équipe de réinformateurs pour surveiller les finances valétudinaires de la Grèce !

    http://fr.novopress.info/

  • La décroissance pour les nuls

    Qu'est-ce que la décroissance ? Ni une insulte, ni un gros mot, ni même une nouvelle variété de légumes transgéniques. Pour reprendre la belle formule de Serge Latouche, il s'agit plus sûrement d'un slogan politique aux implications théoriques. Un drapeau en quelque sorte, une bannière sous laquelle se rassemblent toutes celles et tous ceux qui luttent contre la société de l'illimité et le développement effréné.

    « Comme le mot socialisme à ses débuts, celui de décroissance reste incertain, polémique et scandaleux, étirable dans des directions contraires. C'est sa force et sa richesse de ne pas être enfermé dans une doxa sclérosante, tout en offrant un vocabulaire alternatif à la novlangue envahissante du management » écrit fort justement François Jarrige, Maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Bourgogne1.

    De fait, la décroissance n'est ni de droite ni de gauche, si tant est que ces notions ont encore un sens pour certains. Elle est par contre radicalement anticapitaliste car opposée à la croissance pour la croissance, c'est à dire à l'accumulation illimitée du capital, et à l'exploitation des gens ordinaires par des minorités oligarchiques. Elle s'oppose avec force à l'idéologie du progrès et au modernisme, vus par certains comme émancipateurs, mais fabriquant en réalité, à la chaîne, un être abstrait arraché à toutes ses racines, un zombie pousseur de caddie guidé par ses seuls intérêts.

    L'idée maîtresse de la décroissance réside dans l'analyse qu'une croissance infinie est incompatible avec un monde fini. D'après l'ONG WWF, l'humanité est entrée en situation de dette écologique depuis les années 70. Depuis, le phénomène n'a fait que s'aggraver. Aujourd'hui, notre empreinte écologique excède de 50% la bio-capacité de la terre, autrement dit sa faculté à régénérer les ressources naturelles et absorber le CO2. La revue Science estime que la planète atteint de nos jours ses limites dans quatre domaines : changement climatique, érosion de la biodiversité, changement rapide d'usage des sols et perturbation des cycles de l'azote et du phosphore2.

    La décroissance appelle donc à une remise en cause de notre mode vie et à la construction d'un société conviviale, autonome et économe. La simplicité volontaire doit remplacer la servitude volontaire. Pour ce faire, un simple changement de cap ne saurait suffire. Décoloniser notre imaginaire nécessitera une véritable révolution culturelle et anthropologique. Une subversion totale.

    Comme le rappelait André Gorz, la critique de la croissance n'a de sens, et de portée révolutionnaire, qu'en référence à un changement social total.

    Certains s'imaginent que décroissance rime avec archaïsme, retour à la bougie ou au primitivisme. D'autres fantasment sur une croissance négative, expression absurde. Décroître pour décroître est aussi ridicule que croître pour croître.

    Il s'agit en réalité de sortir de la logique de l'accumulation illimitée et du toujours plus. Il nous faut retrouver des limites pour donner un sens à notre vie étriquée, malmenée par l'hyper-technologie et l'obsession du changement. Serge Latouche parle de réaliser l'abondance frugale, autrement dit la prospérité sans croissance.

    A l'origine de la décroissance, on trouve deux sources quasi simultanées et convergentes : la remise en question de la société de consommation, animée dans les années 60 par des hommes comme André Gorz, Jacques Ellul, Bernard Charbonneau ou encore Ivan Illitch, et la prise de conscience de la crise de l'environnement sur laquelle travaillera notamment Nicholas Georgescu-Roegen au cours des années 70.

    En 2002, le slogan sera repris par Vincent Cheney et Bruno Clémentin au travers de la revue Silence.

    Toutes ces études montrent à quel point nous vivons dans une véritable addiction à la croissance et comment l'Homme s'est transformé en consommateur illimité.François Hollande affirmait encore le 5 janvier 2015 sur France Inter : « Ce que je veux, c'est que la France crée durablement des emplois. Or elle ne le fera que si la croissance dépasse 1% ». Le moins que l'on puisse dire c'est que nous sommes loin de les atteindre. Malgré l'action de la banque centrale européenne, l'estimation pour le mois d'avril signale un ralentissement de l'activité globale dans la zone euro par rapport au plus haut de 11 mois enregistré en mars3.

    Serge Latouche est parmi les objecteurs de croissance celui qui a le mieux définit ce que peut être une société de décroissance. Pour lui, la société moderne est basée sur une triple illimitation : dans la production de marchandises (avec destruction des ressources), dans la consommation (besoins artificiels, obsolescence programmée) et dans la production de déchets. Il appelle donc à sortir de ce piège mortifère au travers d'étapes indispensables. Ce sont ce qu'il nomme les « 8R » : réévaluer, reconceptualiser, redistribuer, relocaliser, réduire, restructurer, réutiliser et recycler.

    Le but étant de retrouver une empreinte écologique égale ou inférieure à une planète, de relocaliser les activités, de restaurer l'agriculture paysanne et de lancer la production de biens relationnels, c'est à dire réinventer le bien commun en retrouvant une autonomie économique locale.

    L'ancrage anthropologique de l'homo économicus doit disparaître au profit d'une société plus humaine. Il n'est plus question de « sauver des emplois » mais de sortir de la société travailliste et productiviste. André Gorz parle de bâtir la civilisation du temps libéré. Il faut changer les valeurs sur lesquelles repose la société, réduire l'incitation à la consommation ostentatoire, définir un projet collectif enraciné, encourager le commerce local, réduire le tourisme de masse, lutter contre le bougisme obsessionnel et la marchandisation du vivant, contre l'isolement engendré par le numérique et contre les grands projets inutiles.

    On le voit, la décroissance est un projet révolutionnaire infiniment plus dense que ses détracteurs veulent bien le laisser croire. Il est surtout le seul paradigme véritablement nouveau qui offre un contre-projet de société viable et sans cesse en évolution. C'est la nouvelle utopie du XXIe siècle, un art de vivre, une vocation à reprendre la main et à façonner littéralement son mode de vie4.

    Guillaume Le Carbonel

     1La Décroissance N°118, avril 2015.

     2Le Monde, 15.01.2015

     3Challenge.fr, 23.04.2015

     4Clara Breteau, La Décroissance N°114 novembre 2014

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • La Chine , le Brésil et le Pérou brisent le monopole du Canal de Panama

    En visite au Brésil le Premier-Ministre Chinois Li Keqiang a signé pour plusieurs milliards de dollars d’accords économiques dont le plus important est le financement d’une voie ferrée transcontinentale qui va relier le Brésil au Pérou c’est à dire l’Océan Atlantique à l’Océan Pacifique et à l’Asie .

    S’il s’agit dans un premier temps de favoriser les exportations brésiliennes de produits agro-alimentaires comme le soja et la viande , cette voie ferrée va devenir un nouveau corridor entre les deux océans . Cette voie ferrée concernera aussi des exportations minières, des produits industriels et des dérivés pétrochimiques produits à partir des gisements off-shore de la façade Atlantique du Brésil .

    Toutefois cette voie ferrée génère déjà des polémiques : le Président Bolivien , le camarada socialista – ethno socialiste – Evo Morales , s’insurge contre le choix du Pérou pour espace de transit unique vers l’Océan Pacifique et affirme qu’une voie ferrée désenclavant la Bolivie aurait été moins chère à construire et plus rentable à exploiter

    Comme de bien entendu des associations indigènistes soutenues par des ONG’s occidentales sont sorties de leur silence comme les champignons ( vénéneux ) après la pluie pour manifester leur opposition au projet . Parmi les opposants au projet on retrouve les  » habituels  » comme Paulo Adario, directeur des campagnes Amazonie de Greenpeace.

    Du point de vue géopolitique cet accord est une victoire de l’école Méridionaliste qui préconise le développement des relations sud-sud . Son principal penseur est le géopolitologue , professeur d’université en géographie , André Martin .


    - SourceStation Zebra