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économie et finance - Page 691

  • Myret Zaki épingle les rois de l’évasion fiscale

    Entretien diffusé le 30/01/2014 avec Myret Zaki, rédactrice en chef adjointe de Bilan, bimensuel économique suisse et Noël Pons, ancien inspecteur des impôts, spécialiste de la fraude fiscale.

    Depuis 2008, l’Union des Banques Suisses est accusée d’avoir joué un rôle non négligeable dans la crise financière. Et les nuages continuent de s’accumuler. Myret Zaki précise que les attaques sur les banques suisses sont très nombreuses, alors qu’on estime à 400 milliards d’euros les avoirs offshore des banques françaises. Mais pas un mot de la part des autorités françaises à ce sujet…

    Myret Zaki indique également que les structures anglo-saxonnes sont aujourd’hui beaucoup plus efficaces que le secret bancaire suisse pour s’évader fiscalement, via des trusts anglo-saxons, des sociétés offshore, des paradis fiscaux de droit anglo-saxon, etc.

    Aujourd’hui 15 000 milliards de dollars de fortune sont cachés dans des trusts et des structures offshore.“ Si des banques se retrouvent devant la justice, “le montant des amendes est insignifiant” si on le compare avec les bénéfices d’une banque comme UBS, qui peuvent avoisiner les 20 milliards de dollars…

    Le Lichtenstein, la Suisse et le Luxembourg seraient “un petit peu sortis du marché de l’évasion fiscale suite à ces scandales et ces attaques qu’ils ont subis“. Mais pour faire de l’évasion fiscale, “eh bien il reste les États-Unis, les Caraïbes, Londres et ces dépendances de la couronne qui capturent aujourd’hui tout le marché de l’évasion fiscale, quasiment, grâce à ces structures, que seuls les richissimes peuvent s’offrir, puisqu’un trust vraiment opaque et hermétique au fisc des États, cela coûte très cher…

    Noël Pons rappelle l’importance du rôle des prestataires dans le circuit de l’évasion fiscale: conseils, avocats, notaires, services comptables, intermédiaires bancaires… Sont également évoqués : Antoine Peillon, Hervé Falciani, l’Affaire Wildenstein, etc.

    http://fortune.fdesouche.com/327646-myret-zaki-epingle-les-rois-de-levasion-fiscale#more-327646

  • Le malaise paysan

    Une étude récente menée en France démontre que les suicides chez les agriculteurs sont effectivement plus nombreux que dans le reste de la population. Crise économique, problèmes financiers, isolement poussent de plus en plus d’agriculteurs à la dépression et au suicide.

    L’enquête de l’Institut de veille sanitaire révèle que 500 agriculteurs se sont suicidés entre 2007 et 2009. Sans doute plus car beaucoup de suicides sont classés comme accident. Un phénomène qui ne touche pas que la France.

    C’est un chiffre qui fait froid dans le dos : tous les deux jours dans les campagnes françaises un agriculteur se donne la mort. Une statistique macabre que l’on doit à une étude très sérieuse de l’Institut national de veille sanitaire (InVS) publiée en octobre dernier.
    Les chercheurs ont planché sur la période 2007-2009 et ont dénombré 500 suicides chez les paysans sur ces trois années. Tout le monde en France se doutait de la détresse qui règne chez les exploitants agricoles mais c’est la première fois que des statistiques précises viennent le démontrer.

    Phénomène mondial

    La France n’est pas le seul pays où les paysans se suicident plus que le reste de la population. Même s’il n’existe pas d’études comme celle menée par l’InVS, les autorités britanniques par exemple classent les “farmers” dans les populations à haut risque en matière de suicide. Les paysans britanniques se suicident deux à trois fois plus que la population générale.

    Aux États-Unis aussi les fermiers sont touchés. Il n’existe pas là bas non plus de statistiques officielles car les États ne font pas forcément de distinctions des suicides selon la profession. Un contre-exemple : le Colorado. Ces cinq dernières années les autorités sanitaires y ont enregistré 4012 suicides parmi lesquels on dénombrait 53 paysans. Soit plus de 1% des suicides alors que les fermiers représentent moins de 1% de la population au Colorado.

    Le triste record de l’Inde

    Mais quand on parle de suicide dans le monde paysan on pense surtout à l’Inde. Entre 1995 et 2010 plus de 250 000 fermiers se sont donné la mort. Cela signifie que toutes les 30 minutes environ un agriculteur indien se suicide. Rien que dans l’état le plus riche d’Inde, le Maharashtra dont la capitale est Bombay, 50 000 paysans se sont suicidés sur la période 1995-2010.

    http://fortune.fdesouche.com/327652-le-malaise-paysan#more-327652

  • « Crise financière/ Pourquoi les gouvernements ne font rien/ Un banquier sort du silence » de Jean-Michel Naulot

    Crise financière – Combien de Fukushima dans le tuyau ?
    Les grands médias et la télé de ce pays font depuis plusieurs mois plutôt dans l’optimisme prudent : hors zone euro, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Japon ont laissé largement ouvertes les vannes du crédit, améliorant perspectives de croissance, d’emploi et de déficit budgétaire ; même dans la zone euro, plus restrictive en termes de politiques monétaire et budgétaire en raison d’un « conservatisme allemand » qu’on déplore plus ou moins discrètement selon les sensibilités, on constate un début de sortie de crise pour plusieurs pays européens du Sud en voie de rétablir leur compétitivité externe et leur balance commerciale, une légère amélioration des perspectives de croissance pour la quasi-totalité des pays de l’Union, une remarquable sagesse des taux obligataires français et européens, des bourses relativement florissantes, avec pour la France un CAC qui caracole gaillardement autour des 4200 points présentés comme une performance, une union bancaire qui progresse. Le sentiment vendu au public est que le plus dur est passé, que la crise est derrière nous, que les efforts commencent à payer, et que, d’ici quelques années, il n’y paraîtra plus.
    Une lecture un peu fine de certains médias révèle une situation, au minimum, beaucoup plus nuancée, voire franchement alarmante.
    Une inquiétude perce : les performances américaine, britannique, japonaise sont financées, encore et encore, à crédit, c’est-à-dire sur la base de la poursuite des politiques qui ont conduit le monde au bord du gouffre lors de la crise des subprimes. A titre d’exemple parmi beaucoup d’autres, divers organes de presse présentaient à mi-décembre 2013 une étude du Cabinet AlphaValue intitulée « Quelles banques sont des Fukushima en puissance ? ». Cette alerte redonnait une actualité à un livre  paru en octobre 2013 aux éditions du Seuil, écrit par un banquier, Jean-Michel Naulot, intitulé Crise financière/ Pourquoi les gouvernements ne font rien/ Un banquier sort du silence.
    Ce livre sans chichis, clair, raisonnable, sans passion idéologique, donne froid dans le dos. Le présent article s’efforce de résumer les grands thèmes de ce livre et leur évolution récente et d’en tirer quelques réflexions sur l’Europe.
    Quels problèmes ?

    1.     Depuis le péché originel du 15 août 1971 qui a mis à bas le système de Bretton Woods et enclenché l’ère des déficits non maîtrisés, des changes variables et de la marchéisation tous azimuts, rien ne va plus : surfant sur une vague puissante et généralisée de déréglementation sur fond de progrès techniques accélérés en matière de télécommunications, une innovation financière bourgeonnante a créé une série illimitée de structures (hedge funds, dark pools), de pratiques (trading à haute fréquence) et de produits aux activités et noms ésotériques: credit default swaps (CDS), collaterized debt obligations (CDO), exchange-traded funds (ETF), contracts for difference (CFD), swaps, fonds à formule, droits carbone, etc.
    2.     Ces instruments financiers appelés « produits dérivés », nés au départ pour couvrir des risques de producteurs ou agents économiques agricoles ou industriels liés à l’évolution du prix d’un sous-jacent (action, obligation, monnaie, taux, indice, matière première, etc.), ont très vite été détournés par les banques à des fins de spéculation, donnant naissance à des transactions sans possession préalable du sous-jacent (produits « nus »).
    3.     Ces produits ont connu tout au long des années 1990 et jusqu’à la crise des subprimes un développement fulgurant, sans contrôle, dans des marchés essentiellement opaques et de gré à gré. L’empilement anarchique des transactions, aggravé par une réglementation bancaire à la fois tatillonne et pernicieuse (Bâle II, 2004) et l’irresponsabilité de certaines politiques publiques, a produit une complexité, une opacité et une fragilité systémique du système débouchant directement en 2007 sur la crise des subprimes.
    4.     La panique immense provoquée par l’éclatement de cette crise avait débouché, au G20 de Londres d’avril 2009, sur une réaction de bon sens de reprise en mains par les politiques : étaient visés institutions, produits dérivés, fonds propres des banques, hedge funds, paradis fiscaux, rémunérations, agences de notation, règles comptables, matières premières. Vaste programme !
    5.     Malgré quelques avancées initiales, notamment aux Etats-Unis (Dodd-Frank Act, juillet 2010), en Grande-Bretagne (rapport Vickers) et en Europe depuis la nomination de Michel Barnier début 2010 au poste de commissaire au marché intérieur et aux services financiers, la régulation financière reste très partielle et insuffisante. Selon Naulot, à mi-2013, c’est seulement 25 et 34% du chemin qui étaient parcourus, respectivement aux Etats-Unis et en Europe. Loin d’avoir diminué, la financiarisation de l’économie a continué à progresser. La bulle spéculative et la centrale nucléaire financière gardent de beaux jours devant elles.
    6.     Les actifs « pourris » achetés par les banques centrales ont atteint, dans tous les grands pays, une taille telle (25 à 30% du PIB) qu’elles nécessiteront, un jour ou l’autre, une recapitalisation par les Etats déjà surendettés. Les Etats sauvés par leurs banques centrales devront sauver ces dernières. On tourne en rond dans un mouvement brownien à très haut risque.
    7.     Quant aux encours de produits dérivés, on constate qu’au premier semestre 2013 leur valeur notionnelle (faciale) dépassait son niveau d’avant la crise des subprimes (693.000 milliards de dollars, soit 10 fois le PIB mondial). L’encours de produits dérivés de BNP Paribas (45.300 milliards de dollars) égale à lui seul 23 fois le PIB français. « La finance mondiale est devenue une énorme centrale financière bâtie en dehors de toutes normes de sécurité (…) Le quasi-immobilisme des dirigeants politiques fait peser sur le monde la menace de nouvelles catastrophes. Car les principaux foyers de crise sont toujours actifs. La bulle spéculative continue de croître, les banques centrales inondent le monde de liquidités, et les gouvernements s’endettent chaque jour davantage. L’Amérique vit depuis bientôt un demi-siècle à crédit. Elle a une dette publique et privée vertigineuse. Quant à l’Europe, qui a la chance d’avoir un modèle social fondé sur les valeurs de solidarité, elle est loin d’avoir trouvé une issue à la crise de l’euro. »

    Que faire ?
    Le G20 de Londres a montré qu’en période de danger imminent une sorte d’union sacrée pouvait, par réflexe de survie, produire un consensus réformateur puissant et profond. L’idéologie, les divergences d’intérêt, l’action des lobbies, la difficulté d’impulser des changements souvent traumatisants viennent ensuite éroder la volonté réformatrice. Reste qu’une ligne réformatrice ferme, constante, volontaire, impatiente et tenace reste nécessaire, car l’avenir de la France et de l’Europe en dépend. Nombre de réformes, quoique de nature très technique, ne donnent pas lieu à consensus en raison de leur impact économique et de l’hétérogénéité des intérêts entre blocs monétaires, mais aussi à l’intérieur des 28 et de la zone euro. D’autres réformes sont de nature plus politique et ajoutent au handicap de leur coût économique celui de l’idéologie. On esquissera ci-dessous quelques pistes, assez ou parfois même très audacieuses, largement inspirées du chapitre 4 du livre de Naulot :

    1.     Les quatre nouvelles autorités européennes de supervision (ESMA pour les marchés financiers, EBA pour les banques, EIOPA pour les assurances, ESRB pour le risque systémique) doivent recevoir tous les moyens et appuis nécessaires à leur pleine efficacité. Elles doivent également être protégées de l’intérieur de deux dangers : d’une part, le travail de lobbying interne des Anglais, dont les intérêts ne coïncident manifestement pas en ce domaine avec ceux de l’Europe consolidée ; d’autre part, la résistance des autorités de régulation nationales défenseuses de leur propre boutique (la fameuse « compétitivité de place »). Dans ce domaine-là comme dans d’autres, l’intérêt collectif doit absolument primer sur les intérêts nationaux particuliers. Qu’on aime le nom ou pas, cela s’appelle plus de fédéralisme.
    2.     Les marchés dérivés, ces « armes de destruction massive » selon le grand ennemi du capital qu’est Warren Buffet, doivent absolument rentrer dans le rang, à coups de lattes s’il le faut ! A tout le moins, une inversion de la proportion de contrats passés sur des plateformes organisées et transparentes (actuellement 10%) et sur contrats OTC (de gré à gré, actuellement 90%) doit être imposée dans des délais rapides, sécurité du monde entier exige. Mais il faut aller beaucoup, beaucoup plus loin, dans toutes sortes de directions (établissement de normes obligatoires par le régulateur, déclaration de tous les produits, fixation d’appels de marge, exigence de capitaux réglementaires comme en matière de crédit, etc.).
    3.     L’indépendance des banques centrales représente certainement un progrès par rapport à la situation antérieure du « tout politique », mais la dépendance inverse envers les marchés est un écueil sérieux qui mérite réflexion. Et le pilotage par la BCE du sauvetage des Etats européens du Sud pose à terme problème, comme l’ont fait clairement (et paradoxalement) remarquer la Cour constitutionnelle allemande et la Bundesbank.
    4.     Donnons acte à Michel Barnier, commissaire européen au Marché intérieur, du travail accompli, malgré les oppositions très vives non seulement des lobbies, mais également des gouvernements, gourmands de compromis sur base d’intérêts différents et parfois divergents, City oblige ! Par exemple, depuis novembre 2012, il est interdit en Europe d’acheter des CDS souverains sans détenir de la dette souveraine. Comme suggéré par Naulot, il faut aller plus loin et étendre cette interdiction à toutes les catégories de dettes, en faire exclusivement un produit de couverture. Voire, ce qui serait beaucoup plus satisfaisant, efficace et radical, interdire tout simplement ce marché. Voilà un objectif ambitieux pour l’Europe ! Mais il faudra pour cela marcher sur le corps des Anglais !
    5.     Le shadow banking, ou finance de l’ombre, regroupant un ensemble très hétéroclite d’activités peu ou pas réglementées (fonds des paradis fiscaux, hedge funds, prime brokerage, prêts-emprunts de titres, certaines formes de titrisation), qui représente entre un quart et la moitié de la finance mondiale, doit faire l’objet d’une réglementation, par nature mondiale. La priorité est, bien sûr, à la maîtrise des hedge funds, les plus dangereux. Ceci apparaît certes comme une gageure, mais une doctrine doublée d’un engagement ferme de l’Europe sur ce point serait une avancée. Gros bémol : même commentaire que le précédent concernant les Anglais !
    6.     D’autres chantiers techniques doivent être poursuivis, approfondis et menés à bien malgré les oppositions: réglementation des ventes à découvert, limitation du rôle des banques sur les marchés de matières premières à l’apport de liquidités et à la couverture des opérations de couverture de leurs clients industriels, réduction des « dark pools », MTF (multilateral trade facilities) et autres transactions de gré à gré portant gravement atteinte à la lisibilité des marchés, encadrement ou interdiction pure et simple du trading à haute fréquence, définition de normes comptables européennes inspirées des normes IFRS, encadrement  et responsabilisation des agences de notation.
    7.     Un petit nombre de pistes de réforme envisagées au G20 de Londres, à cheval entre le technique et le politique en raison soit de leur nature, soit de leur importance économique, ont peu ou pas progressé en cinq ans : citons, par exemple, la Taxe sur les transactions financières (Taxe Tobin, également désignée comme « l’Arlésienne de la régulation financière »), l’harmonisation fiscale à l’intérieur de l’Union, ou les paradis fiscaux. Ces problèmes sont par nature internationaux, donc difficiles à traiter hors situation de panique collective comme en 2008. Dans ces domaines en particulier, un début de progrès ne saurait se concevoir que dans le cadre européen.

    Que faut-il retenir de ce qui précède ? Essentiellement trois points, plus une semi-boutade :

    •     Le premier, simple et de bon sens, mais essentiel, est repris du texte de Naulot : « Le capitalisme est certainement le moins mauvais des systèmes, mais à une condition, c’est qu’il soit encadré et conduit par une autorité publique forte, par un peu d’éthique ou simplement par un minimum d’instinct de survie ». Le libéralisme et les marchés sont des outils, pas des dogmes, ni même des objectifs en soi. Politique d’abord.
    •      L’Occident hors zone euro (essentiellement Etats-Unis, Grande-Bretagne et Japon) a repris, sans presque rien y changer, ses politiques monétaire et budgétaire expansionnistes, celles-là mêmes qui avaient mis le monde entier au bord du gouffre avec la crise des subprimes. Les encours de dérivés, cette morphine financière, atteignent à nouveau des plus hauts historiques. La réduction des déficits budgétaires et commerciaux ne fait que commencer. L’issue de ces paris gigantesques est incertaine. Le risque systémique subsiste. Le lâche soulagement qui envahit l’Occident écarte momentanément critiques et soucis de l’avenir à moyen terme. Mais le risque de Fukushima monétaires, financiers et bancaires plane au-dessus de nos têtes, plus que jamais, et cette fois sans gilets de sauvetage monétaires et budgétaires.
    •     La situation en zone euro est la suivante : en théorie, considérée macro-économiquement et globalement, celle-ci a, au moins autant que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou le Japon, les moyens d’une politique monétaire, budgétaire et économique expansionniste. Mais elle ne le veut pas, en raison du manque de confiance et de solidarité et de la profonde hétérogénéité des situations, perspectives et politiques nationales. La nature ayant horreur du vide, la BCE a pris un poids et une autorité qui l’amènent à dicter ses conditions à certains Etats-membres en état virtuel de cessation de paiement. Cette situation est à court terme la moins mauvaise possible, mais n’est pas tenable à terme. Deux solutions seulement existent à moyen terme : un divorce à l’amiable, ou beaucoup plus de fédéralisme, de budget communautaire et de transferts publics. Pour l’auteur de ces lignes, la première voie est celle de l’évitement, du lâche soulagement, de la marche ratée et du déclin pour cent ans ; la seconde, même longue et difficile, est, bien évidemment, celle du destin européen.
    •     La semi-boutade pour finir : L’Europe des 28 est tiraillée entre pays membres et non-membres de la zone euro, et aussi à l’intérieur de cette dernière entre pays du  «Nord » et du « Sud ». Cette hétérogénéité n’est pas soutenable à terme. L’heure de vérité pour l’Europe approche. Pour aider à frayer une voie, un souhait, peut-être : que Mr Cameron nous fasse demain le cadeau d’un référendum qui sortirait, provisoirement peut-être parce que contre-productivement sans doute, la Grande-Bretagne d’un ensemble où elle joue par trop perso.

    Jacques Delimoges 31/01/2014
    Jean-Michel Naulot, Crise financière/ Pourquoi les gouvernements ne font rien/ Un banquier sort du silence, Seuil, octobre 2013, 288 pages.
    http://www.polemia.com/crise-financiere-pourquoi-les-gouvernements-ne-font-rien-un-banquier-sort-du-silence-de-jean-michel-naulot/

  • Le centre a des idées : travailler plus pour gagner moins

    La révolution centriste, personne n’avait encore osé faire le coup...

    C’est un véritable pavé dans la mare : le centre aurait des idées et Hervé Morin en serait même l’auteur. Pas Christian Morin le fameux clarinettiste, non, Hervé, celui qui joue du « violon » pour endormir les électeurs.

    Il paraîtrait que pour relancer la croissance et créer un véritable boom économique, il faudrait repasser à 39 heures mais payées 35. Une idée géniale qui va faire du bruit dans le landerneau des « travailleurs ». Martine Aubry avait bien inventé les 35 heures payées 35 : à ce moment-là, les syndicats criaient victoire sans se rendre compte que le pouvoir d’achat baisserait de plus de 10 %. Bien sûr, pas pour les syndiqués de la fonction publique qui sont tout de suite montés au créneau pour affirmer : « 35 heures, oui, mais payées 39 ! »

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  • Aujourd’hui, l’Euro est la principale cause de misère et de mort en Europe

    Pourrait-on sauver la zone Euro?

    C’est une question fréquemment posée, en règle générale par un interlocuteur du centre gauche, voire de gauche. À cela on peut apporter les réponses suivantes :

    1. En théorie, le basculement vers une Europe fédérale, dotée d’un budget à la mesure de ses ambitions pourrait régler les problèmes posés par l’Euro. Une monnaie unique régit bien l’économie de grands pays dont les diversités régionales sont du même ordre que les diversités entre les économies des pays composant la zone Euro. Mais, cela impliquerait :En théorie toujours, il est concevable que la Banque Centrale Européenne se substitue pour un temps à un budget fédéral dont on a mesuré plus haut l’impossibilité, et accepte au refinancement pour l’équivalent (de 220 à 230 milliards) de titres publics des pays concernés. Mais, la permanence d’un mécanisme de rachat permanent des dettes publiques se heurterait alors à l’obstacle de la Constitution allemande. De plus cela déstabiliserait à terme l’économie européenne en créant une situation massive d’aléa moral quant à l’utilisation de cette dette.
      1. Des transferts extrêmement importants entre des pays comme l’Allemagne ou la Finlande et les pays du Sud de la zone Euro. Le montant de ces transferts annuels a été estimé à 12% du PIB de l’Allemagne par Patrick Artus de NATIXIS etd’environ 8% à 10% par moi[1]. Ces transferts devraient être maintenus au moins dix ans et peut-être plus.
      2. Outre que ces transferts sont impossibles à supporter pour l’Allemagne, ils sont contradictoires avec la politique de ce pays, qui cherche à minimiser le coût de son engagement dans la zone Euro. Remarquons que l’Allemagne n’est pas le seul pays à refuser cette solution : de nombreux pays (Finlande, Pays-Bas et Slovaquie) y sont aussi opposés.
      3. Construire une Europe fédérale implique de réaliser des transferts de souveraineté permanents, ce que la majorité des pays de la zone Euro refuse, ou d’aboutir à un cadre non-démocratique, ce qui soulèverait des problèmes dans nombre de pays.
    2. En réalité, ces mesures manquent complètement de réalisme. Ceci conduit d’ailleurs à s’interroger sur le sens des déclarations de grands économistes (comme P. Krugman ou N. Pissarides) qui affirment que si ces mesures ne sont pas prises l’euro éclatera. Comme on peut supposer qu’ils savent fort bien que l’adoption de ces mesures est aujourd’hui impossible, cela conduit à s’interroger sur l’autre terme de l’alternative et donc sur le non-dit de leurs déclarations. Mais cela ne trouble nullement les journalistes de Libération[2]

    11-L’existence de l’Euro constitue-t-elle un problème pour la démocratie ?

    Ce sont plutôt des personnes situées à droite qui posent cette question. On peut y répondre les choses suivantes :

    1. En soi, une monnaie unique ne pose pas de problème de démocratie, du moins si l’on a un contrôle de la politique monétaire dans des structures démocratiques.
    2. Mais, les conditions concrètes de fonctionnement de la zone Euro, et en particulier les mesures d’austérité imposées dans divers pays, les règles d’engagement des dépenses dans le MES et le principe de contrôle préalable sur le budget qui a été mis en place, confient des pouvoirs souverains à des organismes (les commissions techniques de l’UE) qui ne sont pas élues, et qui n’ont aucun droit à cette souveraineté. Dans ces conditions, il est indéniable que l’Euro pose aujourd’hui un problème majeur de démocratie en Europe.

    12-La fin de l’Euro impliquerait la fin de l’Union Européenne.

    C’est l’un des arguments les plus répandus de personnes qui, après avoir reconnu et admis que vous aviez raison, disent que telle est la raison pour que l’on ne puisse sortir de l’Euro. En fait, la réponse est assez simple :

    1. Il y a des pays, et des pays à l’économie importante, qui font partie de l’UE et pas de la zone Euro : la Grande-Bretagne, la Pologne, la Suède. Par ailleurs, l’UE a existé bien avant que ne soit créé l’Euro. Il est donc faux de dire qu’un éclatement de la zone Euro conduirait inéluctablement à un éclatement de l’UE.
    2. En fait, c’est l’existence de l’Euro qui compromet aujourd’hui la stabilité de l’UE et qui la rend, dans tous les pays, massivement impopulaire. C’est au nom de l’Euro que l’on a imposé des politiques d’austérités qui sont meurtrières (au figuré mais aussi au propre, que l’on pense à la montée des suicides et des pathologies) aux pays de l’Europe du Sud. C’est l’Euro qui, par ses effets négatifs sur la croissance, fait que aujourd’hui l’UE apparaît comme une zone de stagnation économique tant par rapport à l’Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada) que par rapport à la zone Asie-Pacifique. C’est l’Euro, du fait de la crise qu’il provoque à l’intérieur de certains pays, qui menace la stabilité politique et l’intégrité de ces derniers. C’est la raison pour laquelle, avec les économistes du European Solidarity Manifesto[3], j’appelle aussi à la dissolution de la zone Euro.
    3. Il ne faut cependant pas se voiler la face. L’Euro a contaminé l’UE. Un certain nombre de réglementations européennes sont en réalité nocives, et le cours « libre-échangiste » pris par l’UE est une menace pour les travailleurs de tous les pays de l’UE. Il serait bon, alors, que profitant du choc provoqué par une dissolution de l’Euro (qu’elle soit contrôlée ou non) on profite de l’occasion pour remettre à plat un certain nombre de problèmes pendant de l’UE (et en particulier les règles de négociation qui conduisent à l’acceptation du « grand marché transatlantique »).

    13-Certes, vous avez raison, mais dissoudre l’Euro cela revient à donner raison au Front National et à Marine le Pen.

    Quant, à la fin des fins, vous avez levé toutes les objections, quand vos interlocuteurs n’ont plus rien de sérieux à vous opposer, tel est le dernier argument qu’ils utilisent. Frédéric Lordon a, en juillet 2013, répondu à cet argument[4]. Il faut alors insister sur les points suivants :

    1. Le Front National n’a pas le monopole de position anti-Euro. Ces dernières existent aussi au centre droit (Nicolas Dupont-Aignan, Jacques Myard) et à gauche (le M’Pep notamment, mais aussi des fractions entières du Front de gauche dont, à en juger par le courrier que je reçois, des fédérations du PG et du PCF). Mais on voit bien l’intérêt, pour ceux qui veulent à tout prix maintenir l’Euro de faire croire que Marine le Pen a le monopole de ces positions. C’est l’équivalent dans ce débat du fameux « point Godwin », la reductio ab Hitlerum qui caractérise ceux qui sont à bout d’idées, d’arguments et de crédibilité.
    2. Il faut ensuite ajouter que le fait que Marine le Pen ait adopté cette position ne lui retire en rien sa pertinence. Une position doit être jugée sur ses arguments, sans inférences avec d’autres positions exprimées par certaines personnes. C’est l’une des conditions d’existence du débat démocratique. Ne pas respecter ces règles revient à sortir de la démocratie et à entrer dans le monde sinistre des procès en sorcellerie et de l’inquisition. On dira que, compte tenu du poids de la démocratie chrétienne dans la naissance de l’Euro, ceci n’est en rien étonnant…On peut ne pas être d’accord avec les positions de quelqu’un ou quelqu’une, et reconnaître qu’il ou elle a raison sur un point particulier. Mon collègue italien Alberto Bagnai a, sur son blog, dans le billet « L’eau mouille et le chômage tue » écrit des choses très justes sur ce point[5], et je suis entièrement d’accord avec lui.
    3. Sur le fond, peu m’importe de savoir qui reprend nos positions. Aujourd’hui, l’Euro est la principale cause de misère et de mort en Europe. Son existence empêche toutes les politiques de relance. Son existence, du fait de la pression qu’il exerce sur les esprits, a fait éclater le camp des gens qui se disent de gauche. Ils tergiversent sans cesse sur cette question, n’est-ce pas Monsieur Mélenchon ? Leur responsabilité es ici totalement engagée. S’il me faut donc pour en venir à bout m’allier au Diable, je citerai alors Churchill qui, le 23 juin 1941, apporta son soutien à Staline. Quand un député conservateur lui demanda comment lui, anti-communiste convaincu avait-il pu faire cela il répondit : « Si Hitler avait envahi l’enfer, je me serai débrouillé pour avoir un mot gentil pour le Diable ». Staline n’était pas le Diable, et Marine le Pen ne l’est certainement pas. Et si elle dit quelque chose de sensé, alors je le salue. Contre le « parti unique de l’Euro » toutes, les forces, j’écris bien TOUTES, seront nécessaires pour que l’on en vienne à bout. Devant le danger qui nous menace, c’est la division et le sectarisme qui constituent nos plus grands ennemis.
  • Des milliers de Portugais manifestent contre l’austérité

    Des milliers de manifestants sont descendus samedi dans les rues des principales villes du Portugal, à l’appel des syndicats, pour protester contre la politique d’austérité du gouvernement de centre droit et exiger sa démission.

    À l’occasion d’une "journée de lutte contre l’exploitation et l’appauvrissement" organisée par la CGTP, la principale confédération syndicale du pays, des cortèges et des rassemblements ont eu lieu dans toutes les capitales de district. Environ 5 000 protestataires ont défilé à Lisbonne en milieu d’après-midi, selon les estimations des médias.

    "Gouvernement dehors", "démission tout de suite", clamaient leurs banderoles. "Je suis révolté contre tous ces politiciens et ces escrocs ! J’ai 63 ans, j’ai commencé à travailler à 15 ans et aujourd’hui je ne sais pas quand je vais pouvoir prendre ma retraite et si j’aurai droit à une pension digne", a déclaré à l’AFP Vitor Nunes, qui manifestait à Lisbonne.

    Ema Camara aussi, s’est dite "en colère contre cette politique de coupes budgétaires". Cadre de la mairie de Lisbonne, son salaire s’est réduit de 136 euros supplémentaires au mois de janvier. "Avant la crise je recevais environ 1 300 euros mensuels et maintenant je gagne 1 000 euros nets malgré une trentaine d’années d’ancienneté", a témoigné cette femme de 51 ans. "Je suis dans la rue pour m’opposer aux hausses d’impôts et à cette politique qui a poussé la plupart de mes amis vers l’émigration", a renchéri Joao Figueiredo, un ingénieur de 27 ans.

    En échange d’un prêt de 78 milliards d’euros accordé en 2011 par l’Union européenne et le Fonds monétaire international, le Portugal s’est engagé à mettre en oeuvre un programme de stricte rigueur budgétaire afin assainir les finances publiques du pays. Le gouvernement de centre droit cherche à rétablir la crédibilité du pays sur les marchés financiers afin de financer sa lourde dette de façon autonome s’affranchir de son plan de sauvetage international en mai prochain, comme prévu.

    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Des-milliers-de-Portugais-manifestent-contre-l-austerite-23150.html

  • Quand la réserve parlementaire profite aux projets dits « d’intérêt national »

    PARIS (NOVOpress via le Bulletin de réinformation) – Les 577 députés disposent d’une réserve parlementaire qui leur permet de financer des investissements ou des associations dans leur circonscription. Cette semaine, l’emploi de cette réserve s’élevant à plus de 80 millions d’euros a été publié par l’Assemblée nationale.

    Chaque député reçoit environ 130.000 € en moyenne. Au‑delà de cette réserve qui permet aux députés d’acheter leurs électeurs, il existe une réserve dite « institutionnelle » réservée « aux associations ou fondations menant des projets d’intérêt national et, traditionnellement de participer au financement de grande institutions ou juridictions françaises ».

    Ainsi, Fondapol, think tank piloté par Dominique Reynié qui promeut pêle-mêle le fédéralisme européen, la “diversité”, le mariage gay ou l’économie libérale s’est vu attribuer un pactole de 160.000 €. Un cran au-dessus, la Fondation Jean Jaurès, qui prétend “rénover la pensée socialiste”, a touché 170.000 €. Un peu plus loin, c’est “Les petits citoyens“, un site de propagande socialiste à destination des enfants qui a touché 150.000 €. D’autres bénéficiaires comme le Défenseur des droits (l’ex-Halde), la Fondation Danielle Mitterrand, SOS Racisme, le laboratoire d’idées Terra Nova qui pilote la politique immigrationniste du PS, l’UNEF mais aussi l’UNI (antennes du PS et de l’UMP dans le milieu universitaire), L’Institut François Mitterrand, etc… sont évidemment au rendez-vous. Bref, le beau linge habituel.

    http://fr.novopress.info/154885/reserve-parlementaire-profite-aux-projets-dits-dinteret-national/

  • Hollande fait-il le bon choix ?

    Hollande fait-il le bon choix ? Une bonne politique économique doit toujours être à la fois une politique de l’offre ET une politique de la demande.
    François Hollande a donc lancé le 14 janvier dernier les grands travaux du « pacte de responsabilité » qu’il propose au pays. Il ne fait guère de doutes que la situation économique est sérieuse et celle des entreprises particulièrement dégradée. Il paraît cependant peu probable que le pacte proposé permette de sortir de ce marasme. Il s’inscrit en effet dans une logique déflationniste déjà largement à l’œuvre dans le reste de l’Europe. Il risque donc surtout d’accentuer encore le mouvement qui précipite la zone euro, et la France avec elle, vers un scénario de stagnation prolongée à la japonaise.
    Un succès improbable
    Jusqu’ici la France avait moins mal traversé la crise que la plupart des autres pays européens, Allemagne exceptée. En particulier parce que la consommation des ménages avait tenu le choc. Cela avait certes conduit à une nouvelle dégradation des comptes extérieurs de l’Hexagone, mais avait aussi apporté une contribution décisive au fait que l’économie de la zone euro ne s’écroule pas au cours de la phase la plus aiguë de sa crise. La faible demande des autres pays de la zone euro, combinée à la déflation salariale engagée dans les pays en crise, a cependant exercé une forte pression à la baisse sur les prix industriels. Dégradant ainsi la situation des entreprises françaises dont les marges ont fondu. Leur positionnement moins favorable que celui des entreprises allemandes, les a empêchées en effet de compenser en dehors de la zone euro les débouchés perdus en son sein. A cela est venu s’ajouter l’effort budgétaire très important mené par Nicolas Sarkozy en 2012 puis par François Hollande en 2013, pour rétablir l’équilibre des comptes publics. Avec pour effet de freiner fortement l’économie française au moment même où les autres pays commençaient au contraire à sortir (très timidement) de la récession. Faisant ainsi apparaître – de façon assez abusive d’ailleurs – la France comme l’« homme malade » de l’Europe.
    C’est dans ce contexte que s’inscrit le pacte de responsabilité. Il prolonge et accentue le tournant pris avec le crédit d’impôt compétitivité-emploi (Cice) à l’automne 2012 vers une politique de l’offre, désormais clairement assumée. A défaut de pouvoir – ou de vouloir – renverser la table européenne, les marges de manœuvre sont certes étroites. Mais dans un contexte où la demande extérieure – et désormais aussi intérieure – risque fort de continuer à faire défaut du fait de politiques économiques toujours trop restrictives dans la zone euro, il semble improbable qu’une hausse des marges des entreprises suffise à enclencher une reprise significative de l’investissement et des embauches. Tandis que la forte baisse programmée des dépenses publiques risque de soumettre la société française à de vives tensions.
    Une bonne politique économique doit toujours être à la fois une politique de l’offre ET une politique de la demande. C’était le cas en particulier de celle qu’avait habilement menée, dans un contexte certes très différent, Dominique Strauss-Kahn à la fin des années 1990. Un tel équilibre fait manifestement défaut aujourd’hui.

    Guillaume Duval

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EFAEFAuulpJgnQXHHO.shtml

    Source: Alternatives économiques : http://www.alternatives-economiques.fr/hollande-fait-il-le-bon-choix-_fr_art_633_66828.html

  • Dans quel état se trouve l'Allemagne après les « réformes Hartz » (1) ? Pauvreté record ...

    Dans quel état se trouve l'Allemagne après les « réformes Hartz » ? Pauvreté record, précarité pour tous et méga-profits
    Peter Hartz, conseiller de François Hollande pour les nouvelles réformes du travail ? En tout cas, notre président socialiste avait déclaré s'inspirer pendant sa campagne des réformes libérales du chancelier Schroder. Retour sur l'état de l'Allemagne dix ans après les fameuses « Réformes Hartz ».
    Un rapport publié juste avant les Fêtes contredit les données du gouvernement allemand ainsi que le mythe du miracle allemand qui se révèle être un mirage patronal : la « compétitivité » allemand, ce sont les peuples européens qui la payent, et d'abord les travailleurs allemands.
    C'est le constat alarmant de l'organisation de bienfaisance DPWV dans son rapport « Entre prospérité et pauvreté – l'Allemagne mise à l'épreuve » :
    l'Allemagne compte plus de pauvres que jamais depuis la dite réunification, 15,2 % se trouve sous le seuil de pauvreté, 16 autres % sont menacés de pauvreté, soit 31 % de pauvres réels ou potentiels dans le pays le plus prospère d'Europe.
    Le rapport est d'autant plus inquiétant que la croissance de la production et celle de la pauvreté sont allés dans des sens opposés. Entre 2005 et 2013, le PIB allemand a augmenté de 12 % malgré la crise, tandis que la pauvreté est passé de 14 % à 15,2 %.
    Les données de l'ONG rentrent en contradiction avec celles vantées par le gouvernement, celles de l'Institut allemand pour la recherche économique (DIW), financé par l'Etat et défendant les thèses patronales.
    Or, le DIW s'était tout simplement arrêté aux données de 2010 … seule année sur ces dix dernières où le taux de pauvreté avait connu un léger recul. Depuis la pauvreté est repartie à la hausse. Un simple mensonge par omission.
    L'étude portant sur les inégalités régionales souligne que se creusent les disparités entre régions riches, plutôt au Sud, et pauvres, naturellement à l'Est mais aussi de plus en plus à l'ouest : c'est le cas de Brême (23,1 % de pauvres), Mecklembourg (22,9 %), Berlin (21,2 %), Saxe (18,9 %) et Brandebourg (18,3 %).
    Un cas dramatique est celui de la Ruhr, vieille région industrielle, bastion ouvrier, pour la première fois classée dans les régions pauvres ravagées par la désindustrialisation, 19,2 % en 2012 avec des pics de 26,4 % à Dortmund et 25,1 % à Duisbourg.
    Selon les auteurs du rapport : « il faut pointer du doigt les bas salaires, la précarité, les emplois atypiques (…) les bons résultats sur le marché du travail se produisent évidemment au prix d'une américanisation du marché du travail, avec le phénomène des travailleurs pauvres. »
    Pour le travail – Bas salaires et précarité pour tous : le résultat des « réformes Hartz »
    Sur quoi repose le soi-disant « miracle allemand » ?
    D'abord sur les bas salaires. La politique menée par le social-démocrate Schroder – dont se revendique Hollande – entre 2003 et 2005 a contribué à la baisse des salaires, à la généralisation de la précarité avec son cortège de « mini-jobs » et de « travailleurs pauvres ».
    En chiffres, le salaire moyen allemand a baissé de 4 % entre 2000 et 2010, soit 100 € de moins par mois. Après une légère relance après 2010, l'année 2013 a vu les salariés allemands perdre encore (officiellement, les chiffres étant sous-évalués) 0,2 % de pouvoir d'achat.
    La part des salaires dans le partage de la valeur ajoutée a reculé entre 2000 et 2010 de 68 à 63 % du PIB. Les bas salaires (2/3 du revenu médian) touchent désormais 23 % de la population mais 57,5 % des 15-24 ans entrant sur le marché du travail.
    Symbole de cette sous-prolétarisation du salariat allemand, les lois « Hartz IV ». Sous prétexte de lutte contre le chômage, on lance en fait une chasse aux chômeurs. Si le taux de chômage a baissé de 11,5 à 6,5 % entre 2005 et 2013, le nombre de « Hartzi » a explosé.
    Selon les lois Hartz, l'allocation-chômage classique (Arbeitslosengeld I) est réduite à 12 mois, le chômeur est considéré ensuite de longue durée (Arbeitslosengeld II) et touche 350 € par mois. Une allocation conservée à condition d'accepter tout emploi proposé par l'agence pour l'emploi.
    6,6 millions de personnes - dont 1,7 millions d’enfants – sont victimes d’Hartz IV. Ces 4,9 millions d’adultes (les « Hartzi ») sont en fait des chômeurs, des « quasi-chômeurs ».
    C'est dans le cadre de ces lois que se sont développés les mini-jobs payés au maximum 400 € par mois, voire les « jobs à 1 € » … par jour !
    La précarité devient de plus en plus la norme, surtout pour les jeunes. Sept ans après « Hartz IV », le nombre de contrats atypiques a explosé, de 47 % pour les contrats à temps partiel et de 131 % pour les intérim entre 1999 et 2009 !
    Selon DESTATIS (l'INSEE allemande), si 8 millions de salariés subissent déjà un contrat précaire, il faut savoir que seules 15 % des nouvelles embauches se font en CDI, le reste en CDD (43%) ou en intérim (42% en CDD)
    Pour le capital – Méga-profits et avantage compétitif' : la vraie raison derrière les « Réformes Hartz »
    Les salaires perdus par les travailleurs passent directement dans la poche des patrons allemands. Entre 2000 et 2012, le taux de marge des entreprises allemandes est passé de 37 à 41 %, avec un pic de 45 % en 2007. En comparaison, les entreprises français oscillent entre 28 et 30 % !
    2012 a été l'année d'euphorie pour le DAX, l'équivalent du CAC 40 réunissant les 30 entreprises côtées à la bourse de Francfort : 104 milliards d'€ de profit, en hausse de 8 % par rapport à 2011.
    Le cas d'une entreprise Volkswagen donne le vertige et est emblématique du « capitalisme allemand » : 15 milliards de profits en 2011, 11 milliards en 2012 … et 17 millions de rémunérations pour le PDG de l'entreprise.
    Le succès de Volkswagen (VW), la délocalisation. Ou plutôt la « division du travail » dans l'Union européenne au profit du capital allemand, au détriment des travailleurs allemands : la nouvelle « Up » est produite en Slovaquie, la « Polo » en Espagne.
    Autre recette, le chantage patronal dont l'ANI marque le début en France. En 2004 VW avait menacé de délocaliser 30 000 postes si les salariés n'acceptaient pas le gel des salaires et le retour à la semaine de 40 h sans compensation. Une fois le deal accepté, VW a licencié 20 000 salariés en 2006 !
    Naturellement, le pari du capital allemand, c'est de jouer l'intégration européenne : se construire une Mitteleuropa en Europe de l'est pour délocaliser, casser les concurrents industriels étrangers grâce à l'euro fort, enfin jouer le dumping social et salarial avec les plans d'austérité coordonnés.
    L'Ukraine, avec sa réserve en matières premières et sa main d’œuvre bon marché et bien formée, constitue un enjeu majeur dans l'élargissement de cette Mitteleuropa, ce qui permet de comprendre l'enjeu de la lutte actuelle autour de cet Etat de 46 millions d'habitants.
    Le pari d'une « industrie d'exportation compétitive » a aussi ses contradictions. Si les exportations ont tenu l'industrie allemande pendant la dernière décennie, à force de créer un désert autour d'elle, l'Allemagne voit ses exportations chuter et la croissance allemande ralentir fortement.
    Désormais, les journaux économiques français comme allemands passent de la célébration du « miracle allemand » à l'inquiétude face à un « mirage » qui cache l'image d'une Europe saignée à vif.
    En tout cas, bas salaires, chômage déguisé en précarité généralisée, travailleurs pauvres, régions industrielles sinistrées d'un côté, méga-profits, intégration européenne et mondialisation à sens unique de l'autre, il est temps de dénoncer le mirage allemand, agité en nos rangs pour nous imposer la politique du capital, celle de Hollande, le Schroder français !

    notes

    Source: http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net
    (1) Cet article ne surprendre pas le lectorat de Voxnr puisque le sujet avait déjà été traité sous un autre angle:
    http://www.voxnr.com/cc/politique/EFVAZuVuEuPiEsKCLl.shtml

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFAEEVkyVZXkZuLxPI.shtml

  • Le Cartel des Banques a organisé toutes les crises économiques du monde !

    Toutes les bonnes choses prennent du temps... Aussi voici un document, énorme dans tous les sens du terme, sur le cartel bancaire mondial et ses ramifications jusqu’à des événements récents. Remerciez Chalouette pour la piste donnée par un contributeur sur le blog Silence des loups…
    Oligarchie financière : les huit familles derrière le cartel banquier privé international ... l’ennemi des peuples a un nom et des visages
    Nous avons traduit ici un article de Dean Henderson qui décortique le panier de crabes de la haute finance internationale pour nous. Il confirme ici que les banques centrales n’ont de « centrale » que le nom, et qu’elles sont des entités privées, dirigées pour le profit et mettre le contrôle total de l’économie mondiale dans le moins de mains possible.
    Les banques sont un outil d’oppression sans précédent et des armes de destruction massive qui doivent être éradiquées si nous désirons vivre libre. Le néo-esclavagisme orchestré par le cartel des banques privées est bel et bien en marche. Il suffit de lui dire NON pour que tout s’arrête et que nous reprenions notre destinée en main.
    Oui, c’est aussi con que cela : être capable de dire NON ! en masse et s’y tenir…
    Le cartel de la réserve fédérale
    Les huit familles
    Les quatre cavaliers du système bancaire américain (Bank of America, JP Morgan Chase, Citigroup and Wells Fargo) possèdent les quatre cavaliers du pétrole (Exxon Mobil, Royal Dutch/Shell, BP Amoco et Chevron Texaco) en tandem avec Deutsche Bank, la BNP, Barclays et d’autres anciens pontes européens de l’argent. Mais leur monopole sur l’économie globale ne s’arrête pas aux limites des champs pétroliers.
    D’après les déclarations d’entreprise 10K enregistrées avec la SEC (NdT : la commission des cotations boursières, le “sheriff” de Wall Street, ou ce qui devrait l’être), les quatre cavaliers de la banque sont parmi les 10 actionnaires majeurs de pratiquement toutes les entreprises figurant dans le gotha du Fortune 500
    Alors qui sont donc les actionnaires de ces banques centralisant l’argent ? Cette information est gardée de manière plus ferme. Mes demandes aux agences régulatrices bancaires concernant la question de savoir qui possède les actions des top 25 compagnies américaines tenant les actions des banques ont initialement reçu un status couvert par le Freedom of Information Act (NDT : loi sur la liberté de l’information, qui aux Etats-Unis prévoit d’empêcher le secret de l’information), avant d’être finalement refusées sous couvert de raisons de “sécurité nationale”. Ceci est très ironique, sachant que bon nombre d’actionnaires résident en Europe.
    Un des monuments de la richesse de l’oligarchie globale qui possède ces compagnies de holding bancaire est la US Trust Corporation, fondée en 1853 et maintenant propriété de Bank of America. Un des récents directeurs de l’US Trust Corporation et administrateur honoraire était Walter Rothschild. D’autres directeurs furent Daniel Davison de JP Morgan Chase, Richard Tucker d’Exxon Mobil, Daniel Roberts de Citigroup et Marshall Schwartz de Morgan Stanley. J.W. McCalister, un membre éminent de l’industrie du pétrole avec des entrées dans la maison des Saouds, écrivit dans le Grim Reaper, qu’il a obtenu des informations de banquiers saoudiens, qui citaient le fait que 80 % de la banque fédérale de New York, de loin la plus puissante branche de la réserve fédérale, étaient détenus par juste huit familles, dont quatre résident aux Etats-Unis. Ce sont les familles Goldman Sachs, Rockefellers, Lehmans et Kuh Loebs de New York, les Rothschild de Paris et de Londres, les Warburg de Hambourd, les Lazards de Paris et les Israel Moses Seifs de Rome.
    CPA Thomas D. Schauf confirme les dires de McCallister, ajoutant que 10 banques contrôlent les douze branches de la réserve fédérale. Il nomme N.M Rothschild de Londres, Rotshschild Bank de Berlin, la banque Warburg de Hambourg, la banque Warburg d’Amsterdam, Lehmans Brothers de New York, Lazard Brothers de Paris, la banque Kuhn Loeb de New York, la banque Israel Moses Seif de Rome, Goldman Sachs de New York et la banque JP Morgan Chase de New York. Schauf également cite William Rockefeller, Paul Warburg, Jacob Schiff et James Stillman comme étant les individus qui ont le plus d’actions à tire individuel dans la réserve fédérale. Les Schiffs sont étroitement liés à Kuhn Loeb, les Stillmans de Citigroup, qui se marièrent dans le clan Rockefeller au début du siècle.
    Eustace Mullins arriva aux mêmes conclusions dans son livre “Les secrets de la réserve fédérale”, dans lequel il montre des diagrammes connectant la Fed et ses banques membres avec les familles Rothschild, Warburg, Rockefeller et autres. Le contrôle exercé par ces familles sur l’économie globale ne peut pas être exagéré et est couvert volontairement du sceau du secret. Leur bras médiatique est prompt à discréditer toute information exposant ce cartel de banques privées comme étant une “théorie du complot”. Pourtant, les faits demeurent.
    La maison Morgan
    La banque de la réserve fédérale est née en 1913, la même année que mourut J. Pierpont Morgan et que la fondation Rockefeller fut créée. La maison Morgan présidait sur la finance américaine depuis le coin de Wall Street et Broad, agissant déjà en quasi banque centrale américaine depuis 1838, quand Georges Peabody la fonda à Londres.
    Peabody était un partenaire d’affaires des Rothschilds. En 1952, l’enquêteur sur le Fed Eustace Mulins émit la suposition que les Morgans n’étaient de fait que les agents de Rothschild. Mullins écrivit que les Rothschilds “… préféraient opérer de manière anonyme aux États-Unis derrière la façade de la JP Morgan and co”. L’écrivain Gabriel Kolko écrivit “Les activités des Morgan en 1895-96 à vendre des bons du trésor or américains en Europe étaient basées sur une alliance avec la maison Rothschild.”
    La pieuvre financière Morgan enroula rapidement ses tentacules autour du monde. Morgan Grenfell opérait depuis Londres. Morgan et Ce depuis Paris. Les cousins des Rothschilds Lambert montèrent Drexel et compagnie à Philadelphie.
    La maison des Morgans était impliquée avec les Astors, DuPonts, Guggenheims, Vanderbilts et les Rockefellers. Elle finança le lancement de AT&T, de General Motors, General Electric et DuPont. Tout comme les banques de Londres Rothschild et Barings, Morgan devint partie prenante dans la structure de bon nombre de pays.
    Dès 1890, la maison Morgan prêtait à la banque centrale d’Égypte, finançait les chemins de fer russes, renflouait les obligations du gouvernememt provincial du Brésil et finançait des travaux publics argentins. Une récession économique en 1893 renforça la puissance financière de Morgan. Cette année-là, Morgan sauva les États-Unis d’une panique bancaire, formant un groupement pour remonter les réserves fédérales avec un envoi d’une valeur de 62 millions de dollars d’or des Rothschilds.
    Morgan fut la force motrice derrière l’expansion occidentale des États-Unis, finançant et contrôlant les chemins de fer qui avançaient vers l’Ouest. En 1879 les chemins de fer centraux de New York, financés par Cornelius Vanderbilt-Morgan donnèrent des prix préférentiels à John D. Rockefeller pour son monopole pétrolier de la Standard Oil, scellant ainsi la relation Rockefeller/Morgan.
    La maison Morgan alors tombe sous le contrôle familial Rothschild et Rockefeller. Un titre du New York Herald clame “Les géants du chemin de fer forment un trust gigantesque”. J. Pierpont Morgan qui déclara un jour “la compétition est un péché” se réjouissait maintenant, “pensez un peu que tout le trafic ferroviaire en compétition à l’Ouest de Saint-Louis est placé sous le contrôle d’une trentaine d’hommes.” Morgan et le banquier de d’Edward Harriman Kuhn Loeb obtenaient un monopole sur les chemins de fer, tandis que les dynasties banquières Lehman, Goldman Sachs et Lazard rejoignaient les Rockefellers à contrôler la base industrielle étatsunienne.
    En 1903, les huit familles établirent le Banker’s Trust. Benjamin Strong du même organisme fut le premier gouverneur de la banque de la réserve fédérale de New York. La création de la réserve fédérale en 1913 fusionna la puissance des huit familles à la puissance militaire et diplomatique du gouvernement américain. Si leurs prêts internationaux n’étaient pas repayés, les oligarques pouvaient maintenant déployer les fusiliers marins américains (NdT : traduction la plus proche pour “US Marines ») pour collecter les dettes. Morgan, Chase et Citibank formèrent une alliance internationale syndiquée de prêteurs sur gage.
    La maison Morgan était dans les petits papiers de la maison Windsor britannique et de la maison italienne de Savoie. Les Kuh Loebs, Warburgs, Lehmans, Lazards, Israel Moses Seifs et Goldman Sachs étaient également très proches des maisons royales européennes. Dès 1895, Morgan contrôlait le flot d’or qui entrait et sortait des États-Unis. La première vague des fusions américaines étaient dans sa prime enfance et était promue par les banquiers. En 1897, il y eut 69 fusions d’entreprises industrielles. En 1899, il y en eut 1200. En 1904, John Moody, le fondateur de Moody’s Investor Services, dit qu’il était alors impossible de séparer les intérêts des Rockefellers et des Morgans.
    La méfiance du public envers l’alliance se propagea. Beaucoup les considéraient comme des traîtres à travailler avec le vieux système financier européen. La Standard Oil de Rockefeller, les aciers américains de Andrew Carnegie et les chemins de fer de Edward Harriman étaient tous financés par le banquier Jacob Schiff de Kuhn Loeab, qui lui travaillait en relations étroites avec les Rothschilds d’Europe.
    Plusieurs états de l’ouest des États-Unis bannirent les banquiers. Le populiste William Jennings Bryan fut trois fois le candidat présidentiel démocrate de 1896 à 1908. Le thème central de sa campagne anti-impérialiste fut de dire aux citoyens que les États-Unis étaient en train de tomber dans le piège de “l’esclavage financier au capital britannique”. Teddy Roosevelt batît Bryan en 1908, mais fut forcé à la suite de ce feu de brousse anti-impérialiste de faire passer le décret antitrust. Il s’attaqua ensuite au trust de la Standard Oil.
    En 1912 eurent lieu les auditions Pujo, qui s’occupèrent des concentrations de pouvoir à Wall Street. La même année, Mme Harriman vendît ses parts substantielles de la banque du New York Guaranty Trust à J.P Morgan, créant ainsi Morgan Guaranty Trust. Le juge Louis Brandeis convainquît le présidfent Woodrow Wilson de terminer les situations d’inter-relations de comités directeurs. La loi antitrust Clayton fut passée en 1914.
    Jack Morgan le fils et successeur de J. Piermont, répliqua en demandant aux clients de Morgan Remington et Winchester d’augmenter la production d’armement. Il décida que les États-Unis devaient entrer dans la Première Guerre mondiale. Pressé par la fondation Carnegie et d’autres instances de l’oligarchie, Wilson céda. Comme Charles Tansill écrivit dans “L’Amérique s’en va en guerre” : “Même bien avant que la poudre ne parle, la firme française des frères Rothschild câbla à Morgan and co à New York suggérant le flottement d’un prêt de 100 millions de dollars, dont une partie substantielle serait laissée aux États-Unis pour payer les dépenses françaises pour des achats de produits américains.”
    La maison Morgan finança la moitié de l’effort de guerre américain, tout en recevant des commissions pour avoir introduit des sous-traitants comme General Electric, DuPont, les aciers américains, Kennecott et ASARCO. Tous étaient des clients de Morgan. Morgan finança également la guerre des Boers britannique en Afrique du Sud et la guerre franco-prussienne. La conférence de la paix de Paris en 1919 fut présidée par Morgan, qui mena les efforts de reconstruction à la fois de l’Allemagne et des alliés.
    Dans les années 1930, le populisme refît surface après que Goldman Sachs, Lehman et autres banques eurent profité du crash de 1929. Le président du comité bancaire du parlement américain Luois McFadden (démocrate-New York) dit de la grande dépression : “ce ne fut pas un accident. Ce fut planifié… Les banquiers internationaux pensèrent à créer une situation de désespoir afin de pouvoir en émerger comme nos dirigeants absolus.”
    Le sénateur Gerald Nye (démocrate-Dakota du nord) présida une enquête sur les munitions en 1936. Nye conclua que la maison Morgan précipita les États-unis dans la Première Guerre mondiale pour protéger des emprunts et pour créer un essor de l’industrie de l’armement. Nye produisit plus tard un document dont le titre était “La prochaine guerre”, qui référait cyniquement au “truc de le vielle déesse démocratie”, par lequel le Japon pourrait être dupé dans une Seconde Guerre mondiale. En 1937, le secrétaire à l’intérieur Harold Ickes, mit en garde de “l’influence des 60 familles américaines”. L’historien Ferdinand Lundberg plus tard écrivit un livre ayant le même titre. Le juge de la cour suprême de justice William O. Douglas décria “l’influence de Morgan… la plus pernicieuse dans la finance et l’industrie aujourd’hui.”
    Jack Morgan répondit en rapprochant les États-Unis de la Seconde Guerre mondiale. Morgan avait des relations très étroites avec les familles Iwasaki et Dan, les clans les plus riches du Japon, qui possédaient Mitsubishi et Mitsui respectivement, depuis que ces deux compagnies émergèrent des shogunats du XVIIe siècle. Quand le Japon envahit la Mandchourie et massacra les paysans de Nankin, Morgan minimisa l’incident. Morgan avait aussi d’étroites relations avec le fasciste italien Benito Mussolini, tandis que le nazi allemand Dr. Hjalmer Schacht était la liaison entre la banque Morgan et l’Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, les représentants de Morgan rentrèrent Schacht à la Bank for International Settlements (BIS) à Bâle en Suisse.
    La maison Rockefeller
    La BIS est la banque la plus puissante du monde, une banque centrale globale pour les huit familles qui contrôlent les banques centrales de presque toutes la nations occidentales et des pays en voie de développement. Le premier président de la BIS fut le banquier de Rockefeller Gates McGarrah, un officiel de la Chase Manhattan Bank et de la réserve fédérale. McGarrah était le grand-père de l’ex-directeur de la CIA Richard Helms. Les Rockefellers, tout comme les Morgans, avaient des relations très étroites avec Londres. David Icke écrit dans “Les enfants de la matrix”, que les Rockefellers et les Morgans n’étaient que des “prête-noms” pour les Rothschilds.
    La BIS est une propriété de la réserve fédérale, de la banque d’Angleterre, de la banque d’Italie, banque du Canada, banque de Suisse, banque de Hollande, banque fédérale allemande et la banque de France.
    L’historien Carroll Quigley écrivit dans son épique livre “Tragédie et Espoir” que la BIS faisait partie d’un plan, celui de “créer un système mondial de contrôle financier dans des mains privées et capable de dominer le système politique de chaque pays et l’économie du monde dans son entièreté… un contrôle s’exerçant de manière féodale par les banques centrales du monde agissant de concert à travers des accords secrets.” Le gouvernement américain avait une méfiance historique à l’égard de la BIS, et fit pression sans succès pour qu’elle soit abandonnée en 1945 à la conférence de Bretton-Woods. Au contraire de cela, la puissance des huit familles fut exacerbée avec la création par la conférence de Bretton-Woods du FMI et de la Banque mondiale. La banque fédérale américaine ne prit des parts à la BIS qu’en Septembre 1994.
    La BIS détient au moins 10 % des fonds de réserve d’au moins 80 banques centrales au monde, du FMI et autres institutions multilatérales. Elle sert d’agent financier pour les accords internationaux, collecte les informations sur l’économie globale et sert de prêteur ou de dernier rempart pour éviter un effondrement financier global général. La BIS fait la promotion d’un agenda de fascisme monopolistique capitaliste. Elle donna un prêt de soudure à la Hongrie dans les années 1990 pour assurer la privatisation de l’économie de ce pays. Elle servit de canal de financement d’Adolf Hitler pour les huit familles, emmené par Henry Schroeder des Warburgs et la banque Mendelsohn d’Amsterdam. Un certain nombre de chercheurs assument que la BIS est en fait le centre du blanchiment d’argent du trafic de drogue global.
    Ce n’est pas une coïncidence si la BIS a son QG en Suisse, la cache financière préférée pour la richesse de l’aristocratie globale et quartier général de la loge franc-maçonne P2 italienne Alpina et Nazi International. D’autres institutions que contrôlent les huit familles inclues le Forum Economique Mondial (Davos NdT), la Conférence Monétaire Internationale et l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
    Bretton Woods fut une aubaine pour les huit familles. Le FMI et la Banque mondiale étaient centrales à ce “Nouvel Ordre Mondial”. En 1944, les premiers bons de la Banque mondiale furent amenés par Morgan Stanley et la First Boston. La famille française Lazard devint plus impliquée dans les intérêts de la maison Morgan. Lazard Frères, la banque d’investissement la plus importante de France, est la propriété de Lazard et des familles David-Weill, vieille tradition bancaire de Gênes représentée par Michelle Davive. Un directeur récent et PDG de Citigroup fut Sanford Weill.
    En 1968, Morgan Guaranty lança Euro-Clear, une banque basée à Bruxelles spécialisée dans le système de négoce des sécurités Eurodollar. Ce fut la première aventure automatique. Certains appelèrent Euro-Clear “la bête”. Bruxelles sert de QG pour la nouvelle Banque centrale européenne (BCE) et pour l’OTAN. En 1973, les officiels de Morgan se rencontrèrent secrètement aux Bermudes pour opérer la résurrection illégale de la vieille maison Morgan, 20 ans avant que la loi Glass Steagal fut abandonnée. Morgan et les Rockefeller donnèrent l’apport financier de départ pour Merrill Lynch, la propulsant dans le top 5 des banques d’investissement américaines. Merrill Lynch est maintenant une partie de Bank of America.
    John D. Rockefeller utilisa sa richesse du pétrole pour acquérir Equitable Trust, qui avait absorbé plusieurs grandes banques et entreprises dans les années 1920. La grande dépression de 1929 aida Rockefeller à consolider sa puissance. Sa banque Chase, mergea avec la banque de Manhattan de Kuhn Loeb pour former la banque Chase Manhattan, ainsi cimentant une relation familiale de longue durée. Les Kuhn-Loeb avaient financé, avec les Rothschilds, la quête de Rockefeller pour devenir le roi du pétrole. La banque National City Bank de Cleveland donna les fonds à John D. Rockefeller dont il avait besoin pour s’embarquer dans le monopole de l’industrie pétrolière américaine. La banque fut identifiée dans une enquête du Congrès comme étant une des trois banques des Rothschilds aux Etats-Unis dans les années 1870 ; quand John D. créa pour la première fois la Standard Oil dans l’état de l’Ohio.
    Un des associés de Rockefeller dans la Standard Oil était Edward Harkness dont la famille fut amenée à contrôler Chemical Bank. Un autre fut James Stillman, dont la famille contrôlait Manufacturers Hanover Trust, Les deux banques ont mergé sous l’ombrelle de JP Morgan Chase. Deux des filles Stillman marièrent deux des fils de William Rockefeller. Les deux familles contrôlent une grosse part de Citigroup également.
    Dans les affaires des assurances, les Rockefellers contrôlent Metropolitan Life, Equitable Life, Prudential and New York Life. Les banques de Rockefeller contrôlent 25 % de tous les biens des 50 plus grandes banques commerciales des États-Unis et 30 % de tous les biens des 50 plus grosses compagnies d’assurance aux États-Unis. Les compagnies d’assurance, la première aux États-Unis fut créée par les franc-maçons, jouent un rôle important dans la donne de l’argent de la drogue aux Bermudes.
    Les entreprises sous contrôle des Rockefeller incluent Exxon Mobil, Chevron Texaco, BP Amoco, Marathon Oil, Freeport McMoran, Quaker Oats, ASARCO, United, Delta, Northwest, ITT, International Harvester, Xerox, Boeing, Westinghouse, Hewlett-Packard, Honeywell, International Paper, Pfizer, Mororola, Monsanto, Union Carbide et General Foods.
    La fondation Rockefeller a des liens très étroits avec les fondations Carnegie et Ford. D’autres aventures philanthropiques de la famille incluent le fonds des frères Rockefeller, Rockefeller Institute for Medical Research, General Foundation Board, Rockefeller University et l’Université de Chicago, qui vomit régulièrement un flot continue d’économistes d’extrême droite, apologistes du capital international, incluant Milton Friedman.
    La famille possède 30 Rockefeller Plaza, où l’arbre de Noël national est allumé chaque année et le Centre Rockefeller. David Rockefeller fut instrumental dans la construction des tours du WTC. La maison de famille des Rockefeller est un complexe dans la partie bourgeoise de New York appelée Pocantico Hills. Ils possèdent également un duplex de 32 pièces sur la 5e Avenue à Manhattan, un manoir à Washington DC, le ranch Monte Sacro au Venezuela, des plantations de café en Équateur, plusieurs fermes au Brésil, une grande propriété à Seal Harbor, dans le Maine et des stations balnéaires dans les Caraïbes, Hawaïï et à Porto Rico.
    Les familles Dulles et Rockefeller sont cousines. Allen Dulles créa la CIA, assista les nazis, couvrit l’assassinat de Kennedy de la commission Warren et fit une alliance avec la confrérie des Frères Musulmans pour créer des assassins conditionnés.
    Son frère John Foster Dulles, fut président des trusts bidons de la Goldman Sachs avant l’effondrement de la bourse en 1929 et aida son frère à renverser des gouvernements au Guatemala et en Iran. Tous deux étaient membres de la société secrète Skull & Bones, du Conseil en Relation Etrangère (CFR) et francs-maçons au 33e degré.
    Les Rockefellers furent instrumentaux pour former le club de Rome et son agenda de dépopulation, dans leur propriété familale de Bellagio en Italie. Leur propriété de Pocantico Hills donna naissance à la Commission Trilatérale. La famille est une pourvoyeuse de fonds importante pour le mouvement eugéniste, qui accoucha d’Hitler, du clonage humain et de la forme courante d’obsession génétique sur l’ADN qui court dans les cercles scientifiques américains.
    John Rockefeller Junior fut à la tête du conseil de la population jusqu’à sa mort. Son fils du même nom est un sénateur élu pour la Virginie de l’Ouest. Son frère Winthrop Rockefeller fut lieutenant gouverneur d’Arkansas et demeure l’homme le plus puissant de cet état. Dans une interview avec le magazine Playboy en Octobre 1975, le Vice-président Nelson Rockefeller, qui était aussi gouverneur de l’état de New York, articula les vues globalistes et arrogantes de sa famille de cette façon : “Je crois absolument dans une planification mondiale totale de l’économie, des affaires sociales, de la politique, de l’armée…”
    Mais de tous les frères Rockefeller, c’est le fondateur de la commission trilatérale et président de la banque Chase Manhattan David qui propulsa l’agenda fasciste de la famille sur la scène globale. Il défendît le Shah d’Iran, le régime d’apartheid d’Afrique du Sud, et la junte militaire de Pinochet au Chili. Il fut le plus grand financier du CFR, de la commission trilatérale et (pendant la guerre du Viêt-nam), du comité pour une paix effective et durable en Asie, une aventure affairiste pour ceux qui faisaient leur argent et vivaient du conflit.
    Nixon lui proposa d’être son secrétaire au trésor (ministre des finances, NdT), mais Rockefeller déclina l’offre, sachant que sa puissance était bien supérieure en étant à la tête de la banque Chase Manhattan. L’écrivain Gary Allen écrivit dans son livre “Le dossier Rockefeller” en 1973 : “David Rockefeller a rencontré 27 chefs d’état, incluant les dirigeants de la Chine et de l’URSS.”
    En 1975, après Le coup de la Nugan Hand Bank et de la CIA contre le premier ministre australien Gough Whitlam, son successeur nommé par la couronne britannique se dépêcha d’aller aux États-Unis où il rencontra Gerald Ford après avoir rencontré David Rockefeller.
    La maison Rothschild
    Contrôlent les banques centrales du modèle occidental (via l’impérialisme US) savent bien tout le bénéfice qu’ils en retirent puisque c’est leur ancêtre qui a inventé le principe. En mettant la corde au cou des gouvernements ils sont assurés de garder le contrôle dessus. Et quand cela dure depuis des siècles alors le pouvoir est solide. Ne croyez pas qu’il existe des banques centrales d’état, en vérité elles sont toutes privées et contrôlées par un cartel bancaire dominé par Rothschild l’initiateur du projet. Car c’est lui le premier à avoir privatisé la banque centrale anglaise et avoir importé le concept avec l’aide de Rockefeller aux USA. Cela s’est concrétisé par l’indépendance de la Fed Reserv US en 1913 qui n’est ni fédérale, ni de réserve, ni même américaine ! En France notre banque centrale est privée depuis 1973 « grâce » à la loi Giscard-Pompidou ( ex-directeur général de la banque Rothschild). Or vous constaterez que la dette de la France commence exactement à cette époque pour augmenter exponentiellement car c’est là tout le système. Il est basé sur l’octroi de crédits à intérêts qui finissent par s’accumuler et devenir inremboursables. Un système impossible à gérer à moins de le détruire et c’est ce que demande les illuminés, comme moi, qui combattent cet ordre mondial financier sous la coupe des Rothschild ! Vous imaginez le déséquilibre des forces…
    La BCE européenne étant elle aussi européenne et sous contrôle des Rothschild exactement comme les banques centrales des pays arabes et musulmans dont on a financé le modèle économique et social par l’intermédiaire de dictateurs pendant trente ans. Nous avons donc « occidentalisé » les pratiques financières en confiant le prêt à l’autorité de la banque centrale contrôlée par un cartel bancaire privé contrôlé lui-même par Rothschild et ses alliés. Or ce système bancaire a une menace clairement identifié : la finance islamique. Pourquoi ? Parce qu’elle ne pratique pas l’usure (pas de taux d’intérêt) et exige un investissement conforme à la charria c’est-à-dire respectant une éthique sociale et religieuse. Pas d’investissement dans le porno par exemple. C’est comme ça. Mais vous avez bien compris l’arme absolue de ne pas pratiquer l’usure qui permet de séduire nombre d’investisseurs et de nouveaux pratiquants.
    Or la finance islamique est en plein développement dans le monde arabe et était très avancée … en Tunisie ! Par l’intermédiaire de la famille Ben Ali qui avait lancé un vaste complexe financier islamique qui devait servir de tête de pont entre le Maghreb et l’Europe. Le projet était en place et allait monter en puissance quand… La banque s’appelle banque Zitouna et a été placée sous le contrôle de la banque centrale tunisienne (contrôlée par Rothschild) après le départ des Ben Ali. CQFD. Exit Zitouna…
    On a la preuve du financement par l’intermédiaire de la NED et de Soros, de militants formatés à la révolution, d’avocats sensibilisés aux droits démocratiques, des enseignants, etc., et tout cela en soutenant ces dictateurs arabes qui avaient passé un deal de non-agression à Israël et de libre accès de leurs ressources naturelles aux grosses multinationales occidentales. Et cela s’intensifiait depuis quelques années en Tunisie. On apprenait aux militants révolutionnaires à se servir des réseaux sociaux pour propager la révolution. A l’instar des révolutions colorées d’Europe de l’Est dont on sait que Soros, homme de paille des Rothschild, était un acteur majeur.
    L’enjeu est énorme et est mondial. La finance islamique est la seule finance capable actuellement de venir concurrencer le marché des banques occidentales contrôlées par Rothschild, d’où la réaction radicale de renverser ces régimes pour les remplacer par des dirigeants tout à fait disposés à continuer d’utiliser le même système financier qu’en occident. El Baradei en Egypte est l’homme de Rothschild et il assurera que le pays conserve sa banque centrale et donc le pouvoir occidental consolidé, et donc Rothschild rassuré.
    La finance islamique souffre d’une faiblesse, comme elle ne crée pas de l’argent à partir de rien (les intérêts) comme en occident, elle doit avoir des réserves correspondant réellement à l’argent qu’elle a prêtée. Son développement s’il est vertueux puisque que garanti par l’investissement réellement productif pour la société (exit la spéculation), peut se transformer en graves problèmes en cas de crise majeure et face à un retrait massif d’argent. C’est là où l’importance d’un réseau serré de banques islamiques peut aider à résoudre le problème. Un réseau qu’il vaut mieux contraindre avant de le voir mis en avant par sa réussite sociale et éthique. Il est amusant de noter que 7 des 10 plus grandes banques islamiques sont iraniennes. On comprend mieux pourquoi ce pays concentre sur lui un faisceau de haine de la part de l’occident et des médias financés par… Rothschild et ses amis bien sûr !
    Nous sommes donc là au cœur de la bataille mondiale pour le contrôle global. L’islam reste encore le dernier rempart religieux vu l’affaiblissement de la religion chrétienne, et le dernier rempart financier face à la gabegie spéculative occidentale qui va nous précipiter dans la famine, la misère et le chaos. On y arrivera en Europe bientôt c’est prévu. Voilà ce qui se cache derrière le rideau de fumée de révoltes populaires pourtant bien compréhensibles mais qui sont manipulées encore et toujours par des forces supérieures et toutes ont trait à Rothschild.
    Le nouveau Paradigme
    http://www.chaos-controle.com/archives/2014/01/30/29076798.html