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économie et finance - Page 693

  • Le mirage libéral de François Hollande

    LES ÉLECTIONS approchent, et avec elles leur lot de promesses et de belles paroles. Les vœux présidentiels n’ont pas fait exception aux tentatives hollandiennes de se sortir du gouffre dans lequel les sondages l’ont installé.

    Il fallait donc frapper un coup, ce qu’a cru faire François Hollande et que les médias se sont empressés de relayer comme un « virage libéral ». Mais de quoi parle-t-on au juste ? De baisses de charges pour les entreprises et de baisse d’impôt « à terme ». Il faudra commencer par nous expliquer ce qu’une baisse des charges salariales a de foncièrement libéral. Nos PME et TPE ont cruellement besoin de ces baisses de charges, et François Hollande l’a au moins compris. Le fera-t-il de ma- nière intelligente ? Rien n’est moins sûr, et nous en reparlerons assurément dans les prochains mois.

    Libéral de longue date

    Il faudra ensuite démontrer l’existence du prétendu virage, car si orientation libérale il y avait, il ne s’agirait pas d’un virage pour un homme que l’on sait libéral depuis longtemps– tout au plus d’un coming out. Après Mitterand en 1984 et Jospin en 2000, après l’allégeance du PS à l’UE et à tous ses traités, comment qualifier de virage libéral le discours du président ? Il faudra enfin et surtout arrêter de se moquer des Français. Car après avoir augmenté les impôts pour tous, après avoir pénalisé fiscalement les familles, il est un peu facile de nous dire que ça ira mieux. C’est la méthode hollandienne : je prends dix et je redonnedeux. Nous en saurons plus à l’issue de la conférence de presse du 15 janvier, mais nous avons déjà une certitude : la France n’a pas de marge de manœuvre budgétaire et elle est encore bien en deçà des contraintes fixées par l’UE, autre sujet de promesse des vœux du président (« don- ner plus de force à notre Union »).

    Sauf miracle, il faudra alors que le gouvernement aille chercher ailleurs ce qu’il aura ainsi distribué, ce qui fait à nouveau craindre le pireCette déclaration se révélera donc probablement un mi- rage plus qu’un virage : mirage pour ceux qui croient aux promesses de François Hollande ; mirage pour ceux qui pensent qu’une orientation encore plus libérale serait bénéfique pour notre économie.

    Pierre Marchand - L’AF 2878

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-mirage-liberal-de-Francois

  • Tous à Paris ou à Lyon dimanche 2 février !

    Pour défendre la famille et l'enfant !
    Après les manifestations nationales 2013 (13 janvier, 24 mars et 26 mai), La Manif Pour Tous invite tous les citoyens à revenir à Paris ou à Lyon, dimanche 2 février pour défendre les familles qui sont aujourd’hui attaquées dans de multiples domaines :
    Projet de loi Famille, fabrication d’enfant sans père (PMA pour couple de femmes), mères porteuses, diffusion de l’idéologie du genre à l’école, réduction du congé parental, etc.
    Alliance VITA, membre du collectif de La Manif Pour tous, soutient cette initiative et invite ses sympathisants à répondre présent à cet appel.
    Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA et porte parole de La Manif Pour Tous, insiste dans son message sur la défense des plus fragiles, des enfants, des sans-voix : « Ils sont notre avenir. C’est pour eux que nous devons tenir et durer. C’est en leur nom que nous descendrons à nouveau dans la rue le 2 février, pour deux manifestations capitales à Paris et à Lyon ! »
    Cette nouvelle journée de mobilisation ne sera pas seulement nationale, puisque d’autres citoyens européens manifesteront dans leur capitale en même temps : Bruxelles, Budapest, Luxembourg, Madrid, Riga, Rome, Varsovie (et même Buenos Aires, Taïwan…).
    Aucune voix ne doit manquer pour défendre les familles !
    Des cars et des trains spéciaux sont organisés depuis tous les départements
    Si vous n'avez pas déjà réservé votre place, rendez-vous sur www.lamanifpourtous.fr

  • « Que la révolution commence », par Garry Leech

    Je vous livre la traduction d'un texte essentiel de l'auteur de « Le Capitalisme, un génocide structurel ». Quelque chose me dit que chez les droitards, sa lecture va provoquer quelques sérieux grincements de dents...

    Qu'est-ce que nous attendons ? Combien de temps allons-nous rester assis à ne rien faire et à regarder les bellicistes politiques déployer leurs drones, leurs navires de guerre, leurs bombardiers furtifs, leurs missiles, nos fils et filles et, finalement, leurs armes nucléaires, contre les peuples les plus pauvres du monde ? Combien de temps allons-nous rester indifférents aux entreprises bellicistes maniant leurs baguettes magiques bénéficiaires, qui remplissent à craquer leurs portefeuilles et leurs bedaines, pendant que des millions d'enfants meurent de faim et de maladies évitables ? Combien de temps allons-nous accepter l'inégalité injuste des 1 % empochant une part largement disproportionnée de la richesse créée par le labeur des 99 % ? Combien de temps allons-nous accepter passivement la folie suicidaire consistant à violer et piller les ressources limitées de notre planète, au point qu'aucun de nous ne sera en mesure de survivre ? Que la révolution commence !

    Et qu'en est-il de notre peur irrationnelle des armes de destruction massive dans les mains de terroristes, qui nous maintient paralysés et distraits des injustices quotidiennement perpétrées en notre nom ? Les plus mortelles des armes de destruction massive utilisées aujourd'hui dans le monde ne sont pas chimiques ou biologiques ; ce sont les règles établies par l'Organisation mondiale du commerce, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et tous les soi-disant accords de libre-échange qui ne font qu'intensifier les inégalités au plan mondial, la souffrance humaine et la mort. Les élites du monde des affaires et leurs laquais politiques manient ces armes avec peu de souci du bien-être humain ou de l'environnement. Les banquiers d'investissement de Wall Street jouent dans un casino mondial où les dés sont pipés en faveur de la maison, et la maison se trouve être la propriété des 1 %. Pendant ce temps, les plus grands perdants dans ce casino capitaliste perdent plus que de l'argent ; ils perdent leurs maisons, leur santé, leur éducation, leurs moyens de subsistance, leur dignité, même leur vie. Ils sont les millions qui meurent inutilement chaque année de faim et de maladies évitables. Ceux-ci sont les ultimes victimes du capitalisme, génocide structurel. Que la révolution commence !

    Ce génocide n'est pas simplement une conséquence malheureuse du capitalisme ; il constitue le fondement même du système. Et nous nous tenons sur ces fondations aujourd'hui ! Tout ce que nous construisons est érigé sur ces fondations gorgées de sang ! Ne sont-ce pas le génocide des peuples indigènes partout aux Amériques, et le vol de leurs terres, qui ont créé la richesse qui a financé la révolution industrielle ? N'est-ce pas le mouvement des enclosures qui a expulsé les gens de la terre et leur a volé leurs moyens de subsistance, afin qu'ils puissent être « libres » de trimer dans les conditions misérables des usines de l'Angleterre industrielle ? Ne sont-ce pas l'enlèvement de millions d'Africains et leur asservissement aux Amériques qui ont alimenté le « développement » des États-Unis et du Canada ? Les mêmes pratiques violentes se poursuivent aujourd'hui avec le déplacement forcé de millions de paysans, afin que des capitalistes requins de la finance puissent continuer d'exploiter les ressources naturelles de la planète, pour tapisser leurs propres poches de luxe. Que la révolution commence !

    Aucun système social dans l'histoire humaine ne s'est jamais avéré si génocidaire ; ni le communisme, ni même le fascisme. Et aucune dose de bricolage avec un système qui est intrinsèquement génocidaire, ne mettra un terme au génocide. Pendant la première décennie du 21e siècle, plus de 120 millions de personnes sont mortes parce que les structures du système capitaliste les ont empêchées de satisfaire leurs besoins de base. Pendant ce temps, les Européens dépensent plus d'argent chaque année en crème glacée, que la somme nécessaire pour fournir à tous, dans les pays du Sud, de l'eau potable et un système d'assainissement élémentaire. Et les Américains et Européens dépensent annuellement davantage en aliments pour animaux de compagnie, que la somme nécessaire pour prodiguer les soins de santé de base aux pauvres dans le monde entier. Il n'y a que dans un système génocidaire qu'il paraît plus sensé de produire, pour les riches, de la crème glacée et de la nourriture pour animaux de compagnie, que de l'eau potable et des soins de santé pour des milliards de personnes qui ne constituent pas un marché viable, parce que leur travail n'est pas nécessaire et qu'ils sont trop pauvres pour être des consommateurs. Seul un système génocidaire peut rendre jetable la moitié de l'humanité ! Mais le revers de cette équation est que les pauvres du monde entier n'ont plus rien à perdre. Que la révolution commence !

    Mais qu'arrive-t-il quand les pauvres osent résister et se défendre ? Ne sont-ils pas alors les heureux bénéficiaires de la « démocratie » et de la « liberté » distribuées, non seulement par le canon d'un fusil, mais par des bombes et des missiles à guidage laser qui détruisent leurs maisons et taillent leurs membres en pièces ? Ne bénéficient-ils pas de sanctions économiques qui aboutissent à la famine et à la maladie, en raison de la pénurie de nourriture et de médicaments refusés au nom de l'intervention humanitaire ? Ne sont-ils pas considérés comme des terroristes ? Nous les tuions parce qu'ils étaient communistes. Indépendamment de l'étiquette que nous leur épinglons, constituent-ILS vraiment une menace pour NOTRE sécurité ? Et croyons-nous vraiment que les tuer et les mutiler par les bombardements, la famine et la maladie, va leur faire voir le monde comme nous le faisons ? Ou que cela les fera vraiment nous haïr ? Que la révolution commence !

    Et qu'en est-il de vous et moi, qui vivons dans le ventre de la bête impérialiste ? NOUS ne sommes pas innocents dans tout cela ! La majorité d'entre nous, dans les pays riches, sommes à la fois esclaves des 1 % et complices de l'exploitation et du génocide des pauvres du monde entier. On nous dit que nos modes de vie sont un produit de notre propre dur travail individuel, et que personne n'a le droit de nous prendre cela. Mais que dire de ceux, dans les pays du Sud, qui peinent 12, 14 ou 16 heures par jour dans une lutte désespérée pour la survie ? Ne travaillent-ils pas dur, eux aussi ? Et pourtant, peu importe combien ils travaillent dur, ils ne seront jamais près d'atteindre un mode de vie comme le nôtre. En fait, ils auront de la chance de préserver leur vie, sans parler de parvenir à un mode de vie confortable. NOS habitudes de consommation et modes de vie sont dépendants de l'exploitation de LEUR travail et de LEURS ressources naturelles. NOUS ne jouissons pas de NOTRE mode de vie parce que NOUS sommes en quelque sorte intrinsèquement plus intelligents, ou supérieurs, ou plus blancs, ou travaillons plus dur qu'EUX, mais parce que nous avons la chance de vivre dans le pays des exploiteurs impérialistes, que ce soit aux Etats-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne, en Europe continentale, en Australie ou en Nouvelle-Zélande. NOUS vivons comme nous le faisons, en consommant la part d'autres peuples dans les ressources de la planète. C'est pourquoi l'écart de richesse entre les nations riches et les nations pauvres a augmenté, passant de 3 contre 1 en 1820, à 35 contre 1 en 1950 et à 106 contre 1 aujourd'hui. Et c'est précisément pourquoi nous aurions besoin de cinq planètes Terre pour que la population du monde entier, soit sept milliards de personnes, puisse vivre comme nous le faisons. En réalité, le « rêve américain » est un cauchemar pour des centaines de millions de personnes à travers le monde. N'avons-nous pas de conscience ? Que la révolution commence !

    Mais NOUS AVONS une conscience ! Elle a seulement été temporairement intégrée [à une explication globale falsifiée que nous acceptons - NDT], sous le poids de la propagande avec laquelle les élites capitalistes et leurs laquais politiques nous bombardent quotidiennement. Cette propagande nous cache les relations entre nos modes de vie relativement confortables, et la souffrance massive endurée par des millions de gens pour nous assurer ce mode de vie. NOUS bénéficions de la grande richesse générée sous le capitalisme, pendant que la moitié de la population mondiale endure la misère et les privations. Mais même NOS confortables modes de vie sont érodés, avec à peine un coup d'œil de notre part, alors que nous sommes forcés de travailler plus longtemps et d'accumuler des dettes toujours plus élevées, pendant que la richesse créée par notre travail est de plus en plus centralisée dans les mains des 1 %. Il existe une machine de propagande qui nous convainc d'accepter cette réalité injuste. Notre système d'éducation exige de l'ordre et de l'obéissance, au sein de structures autoritaires hiérarchiques qui nous classent et nous catégorisent, en fonction des besoins d'une société dont les valeurs sont dictées par des élites capitalistes. Sinon, pourquoi serions-nous obligés de nous asseoir docilement en rangs et de mémoriser les mythes ridicules au sujet de la « démocratie » et de la « liberté » et de la « justice », dont nous sommes nourris à la cuillère à partir de manuels passés au « blanc » [jeu de mot intraduisible, alliant l'image du lavage du linge en machine à celle de l'ethnocentrisme occidental - NDT] ? Non seulement l'éducation enterre notre conscience, mais elle écrase aussi notre esprit. La seule chose à quoi l'obtention du diplôme nous rend bons, est d'intégrer un lieu de travail tout aussi rigide, qui exige le même ordre et la même obéissance. Nous n'avons pas été éduqués, nous avons été endoctrinés ! Que la révolution commence !

    Et les médias, nous éclairent-ils sur cette réalité ? Non ! Ils nous endoctrinent davantage, à travers des histoires à sensation qui servent à renforcer les croyances et les mythes instillées en nous par le système d'éducation, et à nous distraire des vraies questions qui ont un impact sur nos vies et sur le monde dans lequel nous vivons. Il est plus important que nous fassions nos courses, que nous regardions la télévision et lisions des tweets de célébrités, plutôt que d'affronter les dures réalités qui résultent de nos choix de vie. Mais aucune quantité d'achats, ni de télévision, ni de culte de la célébrité ne peut suffisamment engourdir notre conscience ; c'est pourquoi beaucoup d'entre nous sont si dépendants des antidouleur, sous forme d'alcool, de drogues illicites et d'antidépresseurs. N'est-il pas temps de raviver à la fois notre conscience et notre esprit ? Que la révolution commence !

    À ceux qui bombardent lâchement les peuples les plus pauvres du monde avec des monstres téléguidés dans le ciel ; à ceux qui croient qu'ils ont un droit inaliénable à perpétrer un génocide structurel à travers leur exploitation brutale des gens et de la nature ; à ceux qui utilisent la richesse générée par NOTRE travail pour construire LEURS demeures et modes de vie privilégiés ; à ceux qui défendent leurs privilèges avec des outils de surveillance high-tech qui espionnent chacune de nos actions et de nos paroles au nom de la sécurité nationale ; et à ceux qui utilisent leur pouvoir et leur influence pour développer des mécanismes de propagande et de contrôle de l'esprit pour nous garder dociles, je donne un avertissement : PRENEZ GARDE ! Car ces armes vont bientôt être retournées contre vous ! Après tout, si les palais politiques connus sous les noms de Maison Blanche, de 24 promenade Sussex [à Ottawa, c'est l'adresse de la résidence officielle du premier ministre du Canada - NDT] et de 10 Downing Street, et les bureaux de sociétés à Wall Street, à Bay Street [centre du quartier financier de Toronto, près de la Bourse du Canada - NDT] et à la City, et les ministères de la guerre situés au Pentagone, au Pearkes Building [siège des quartiers généraux de la Défense nationale canadienne, à Ottawa - NDT] et à Whitehall, devaient tous tomber dans l'oubli, les milliards de personnes opprimées et pauvres dans le monde ne s'en porteraient-elles pas mieux ? Ces établissements et ce qu'ils représentent ne sont pas sources de liberté et de vie, ils sont des fauteurs de souffrance et de mort. Que la révolution commence !

    Ne devrait-ce pas être aux élites du monde des affaires de devoir trembler, terrifiées à la perspective de la faim et de la maladie, les ravageant elles et leurs familles, au point qu'elles seraient obligées de mendier des bons d'alimentation et autres aumônes ? Ne devrait-ce pas être aux maisons des gros richards de banquiers d'investissement d'être saisies, de sorte qu'eux-mêmes et leurs familles se trouveraient, non pas bien installés en toute sécurité dans leurs luxueuses communautés fermées, mais vivant dans la rue, dans la peur constante de la violence des hordes en colère dont ils ont détruit la dignité depuis des siècles ? Ne devrait-ce pas être aux politiciens et aux généraux qui manient les modernes épées de la mort high-tech, d'être obligés de vivre dans la peur constante d'être mis en pièces ou mis à la torture, des mains des victimes, pauvres et déshéritées, de leur génocide en cours ? Cela ne serait-il pas justice ? Que la révolution commence !

    Et quel genre de monde pourrait-il être gagné, au moyen d'une telle révolution ? Imaginez un monde dans lequel toutes les ressources ont été équitablement réparties, si bien qu'aucun enfant n'a jamais eu faim. Imaginez un monde dans lequel nous nous sommes souciés de notre voisin, plus que nous ne nous soucions d'un candidat à une émission de télé réalité ou d'un personnage dans un feuilleton. Imaginez un monde dans lequel prendre soin de notre Mère la Terre a été plus gratifiant que de faire les boutiques pour acheter une nouvelle paire de chaussures ou le dernier gadget électronique. Imaginez un monde dans lequel nous coopérons, plutôt que de rivaliser les uns avec les autres. Imaginez un monde où la coopération s'étend au lieu de travail et où nous sommes responsabilisés en tant que copropriétaires par un processus collectif de décision, plutôt que d'être de simples appendices du système de production, contraints de suivre docilement les diktats d'autrui. Imaginez un monde où l'autoritarisme n'existe pas dans le domaine politique, sur nos lieux de travail ou dans nos maisons. Imaginez un monde dans lequel nous avons TOUS une voix significative au chapitre, pour toutes les importantes décisions qui ont un impact sur nos vies. Imaginez un monde où TOUS les Noirs, les Blancs, les Bruns, les hommes, les femmes et les pédés sont considérés comme des êtres humains égaux. En bref, imaginez un monde d'harmonie et de compassion. Certains pourraient dire qu'un tel monde n'est rien de plus qu'un rêve utopique, mais je dis que c'est la croyance que nous pouvons continuer comme nous sommes, qui est utopique.

    Alors, que la révolution commence, MAINTENANT !

    Sources : Counterpunch et le blog de Garry Leech

    (N.B. : Garry Leech est un journaliste indépendant ; né en Grande-Bretagne, il donne des cours de science politique internationale dans une université canadienne.)

    Traduction par mes soins. – Reproduction autorisée sous réserve de citer verslarevolution.hautetfort.com en source.

    http://verslarevolution.hautetfort.com/archive/2014/01/19/que-la-revolution-commence-par-garry-leech-5275429.html

  • Indice PMI : l’industrie en berne

    Notre confrère Les Echos a, dans son édition du 2 janvier dernier, révélé les résultats de la dernière enquête de Markit sur la conjoncture dans différents pays européens. Ces résultats sont présentés sous la forme d’un indice, le PMI (« Purchasing Manager Index »), qui indiquent, sur la base de l’opinion des directeurs des achats de grandes entreprises, la tendance de l’activité, notamment dans l’industrie manufacturière.

    Le résultat est sans appel, et aurait dû faire sur nos gouvernants l’effet d’une douche froide après les agapes de fin d’année. La France s’enfonce, la baisse de l’indice allant en s’aggravant, tandis que l’Allemagne et l’Italie renouent avec les niveaux du printemps 2011 (avant la dernière dégringolade de la croissance). Certes, l’indice PMI n’est pas la croissance, mais il fait référence dans l’industrie, et ces résultats préoccupants devraient être pris très au sérieux. En effet, ils montrent que la France est en train de manquer le train de la reprise (certes modérée et peut-être provisoire), ce qui semble être son habitude. Ils montrent également que nos voisins sont en train de tirer seuls les marrons du feu dans une conjoncture mondiale déprimée où les opportunités sont limitées ; en d’autres termes, les industriels allemands et italiens, très présents à l’international, prennent les quelques commandes disponibles dans les rares zones dynamiques de la planète, laissant à leurs homologues français le rôle de la cavalerie d’Offenbach. Et quand certains grands groupes français remportent un succès (ce qui n’est pas si rare, les entreprises du CAC 40 se portant d’ailleurs relativement bien), les PME françaises en profitent peu : ces succès sont bons pour le cours de bourse du groupe concerné, pas pour l’indice PMI du pays.

    C’est l’inverse en Allemagne, où les géants de l’équipement énergétique, du ferroviaire ou de l’automobile ont su créer et maintenir un réseau local de sous-traitants performants, qui font partie de leur force et accompagnent leur développement. Les concurrents français de ces groupes ne jurent que par le « low cost », comme ils disent, ne font appel à leurs compatriotes qu’en dernier ressort et ce dans les conditions les plus léonines possibles. Leurs acheteurs, dressés pour le rapport de force, ont fait depuis des années de l’industrie française un champ de ruines, dans l’impunité la plus totale. Le résultat, au-delà de quelques points de l’indice de Markit, se voit dans les plans sociaux à répétitions, et pas forcément les plus médiatiques. Qu’y peut l’Etat, nous dira t-on ? En tant que législateur, pas grand-chose aujourd’hui. Mais l’Etat est aussi un actionnaire (incompétent soit dit en passant). Il pourrait, s’il en avait l’idée, voire l’envie, s’intéresser aux pratiques de certains acheteurs de nos fleurons, qu’il n’est pas besoin de nommer, puisque tout le monde sait que l’Etat est prépondérant au capital d’Alstom, d’Areva ou de Renault. D’autres causes sont bien sûr à invoquer pour expliquer cette divergence entre l’activité hexagonale et celle de nos voisins alpins et rhénans. Parmi celles-ci, nous souhaitons souligner la passivité et l’absence de volonté de réforme de l’actuel gouvernement (qui n’est guère en rupture, dans les faits, avec son prédécesseur). En effet, la crise a été moins dure en France qu’en Italie, par exemple, grâce à nos fameux « amortisseurs sociaux », à l’importance de notre secteur public et aux multiples sédatifs tels que les emplois aidés ou la prime à la casse. Nos dirigeants ont donc choisi de faire le dos rond, attendant la reprise en passager clandestin. Cette attitude mesquine et attentiste est d’ailleurs bien dans la manière des duettistes qui occupent, par un cruel accident de l’Histoire, la tête de notre Etat. Pendant ce temps, l’Italie, l’Espagne, la Grande-Bretagne réformaient. Certes dans la douleur, certes au prix d’une baisse à court terme du pouvoir d’achat de leur population, certes en remettant en cause les situations acquises.

    Nous ne sommes pas partisans à tout crin de l’austérité ; mais le pragmatisme est de rigueur dans les situations telles que celle que nous connaissons, et il est tragique de constater que pendant que la totalité des gouvernements limitrophes travaille et s’interroge sur la manière de sauvegarder à moyen terme le niveau de vie de sa population, Jean-Marc Ayrault livre bataille à Dieudonné et à sa quenelle (la gastronomie lyonnaise mérite mieux qu’une telle persécution) et François Hollande joue au stratège amateur dans les pires poudrières de la planète, ce qui serait comique s’il ne s’agissait pas de la vie de soldats et de deniers publics. Sa dernière trouvaille ? Vendre pour trois milliards d’euros d’armement à l’Arabie Saoudite, en vue du soutien aux factions alliées du royaume. .. Tout un programme !

    Plutôt que de lancer des litres de propergol sur les brasiers moyen-orientaux auxquels il ne comprend rien, l’ex président du conseil général de Corrèze ne peut-il pas un peu travailler à l’intérêt du pays ? On ne sait même plus s’il faut le souhaiter ou non…

    Jean-Marc Ferrand - L’AF 2878

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Indice-PMI-l-industrie-en-berne

  • [JDC] Les futurs gavés refusent la notification

  • « Egalité républicaine » : le fils du ministre FM Le Drian propulsé à un très haut poste à 29 ans

    Thomas Le Drian, 29 ans, fils de Jean-Yves, le ministre franc-maçon de la Défense, a déjà une belle carrière.
    Diplômé de l’ISC Paris, une école de commerce pas spécialement exceptionnelle, le jeune homme a été nommé début janvier «chargé de mission auprès du Président du Directoire» André Yché au sein de la Société nationale immobilière (SNI).

     Cette filiale de la Caisse des dépôts (CDC), qui gère 275 000 logements sociaux ou intermédiaires, est le premier bailleur social de France.
    Une nomination qui paraît disproportionnée au regard du maigre CV de Thomas Le Drian.

    Ce dernier appartient même au comité exécutif de la SNI, comme le précise son site internetun «Comex» qui ne comprend que 13 membres. Selon Libération, «des hauts cadres de la société, autrement plus expérimentés, n’en font pas partie (…). Certains se disent « un peu effarés »».
    Thomas Le Drian a également été nommé directeur du contrôle interne et du contrôle de gestion de la filiale de la SNI, Efidis, une entreprise sociale pour l’habitat francilien qui gère 48 800 logements !

    http://www.contre-info.com/egalite-republicaine-le-fils-du-ministre-fm-le-drian-propulse-a-un-tres-haut-poste-a-29-ans

  • Valls n'est-il pas dans la tourmente ?

    Manuel Gaz ou Manu Militari,masque-t-il certains scandales ? Il n’y a pas que l’avocat de la LDH qui a un petit cochon bien gras en Suisse. N’est-ce pas Manu ? On en parle de plus en plus de ton compte dans les couloirs d’une grande banque, et des sommes en provenance d’un pays du moyen orient auquel tu sent si attaché, (voire même ligoté) “quand même”. Il est inutile d’avoir soustrait certain nom de la liste HSBC.

    Petit à petit les noms apparaissent au grand jour !
    Il doit se passer quelques choses de très grave en France pour que les médias passent autant de temps à couvrir les déboires sentimentaux et les parties de jambes en l’air du président de la République. L’actualité inciterait même à transformer le mot de « République » en un calembour douteux, tant les promotions canapé de telle journaliste ou actrice, exaspèrent au plus haut point les Français. Il en va ainsi en Hollandie. Promesses et fantasmes se confondent sans apporter de solutions aux Français sur leur emploi, leur logement, leur santé, leur sécurité, leurs retraites et l’avenir de leurs enfants. Manuel Valls, le sémillant Ministre de l’intérieur, fortement soupçonné d’être à l’origine des fuites ayant permis de révéler ce pot aux roses sans épines, espère bien engranger les bénéfices politiques et se verrait bien Président à la place de M. Bricolage. Le jeu doit bien en valoir la chandelle pour le ministre « le-plus-populaire » du gouvernement. Hélas, l’affaire Dieudonné vient de le faire fortement chuter dans les sondages et les résultats sur l’état de la sécurité dans le pays se sont, quant à eux, révélés catastrophiques.
    A ce niveau d’incompétence, on pourrait même oser parler d’insécurité aux vues des crimes et des délits en tout genre qui se sont multipliés, et tout particulièrement dans les campagnes. Comme nous l’annoncions, il y a de cela plusieurs mois avec des maires qui proposent à leur population de s’armer pour se défendre. Les forces de l’ordre sont dépassées par de véritables réseaux organisés qui mettent en coupe réglée le pays et le pillent allègrement. Ce qu’un Ministre refuse de reconnaitre, ce sont des gendarmes et des procureurs qui ont le courage de le déclarer. Notamment celui de Colmar pour qui l’explosion des cambriolages et les trafics d’êtres humains, sont directement liés à l’immigration clandestine ; elle-même génératrice de travail dissimulé qui met à mal le système social français, déjà fragilisé par un chômage de masse. De simples constats de bon sens que chaque Français est en mesure d’observer, mais que le gouvernement, et la classe politique dans sa majorité, refusent de voir, par principe. Le Ministre du désordre intérieur a, au contraire, fait procéder, au nom de la générosité républicaine, à une augmentation des naturalisations et à une baisse des expulsions, malgré l’afflux de migrants clandestins.
    Manuel Valls a beau multiplier les déclarations volontaristes et autoritaires, il crée le vide autour de lui et perd le peu de crédit qu’il détenait. Si les langues se délient enfin, parmi les forces de l’ordre et les représentants de la Justice, c’est que la situation n’est, selon eux, plus tenable. Les moyens se réduisent comme peau de chagrin, tandis que l’insécurité explose et que les prisons débordent. Pourtant soumis à un certain devoir de réserve, il suffit de se promener sur certains blogs pour mesurer l’étendu du désastre et surtout de leur exaspération. Les mouvements de contestation qui se multiplient sont malheureusement proportionnels au nombre de suicides, toujours commis à titre personnel selon une hiérarchie aussi déconnectée de sa base, que le Responsable de la Place Bauveau. Juges, policiers et gendarmes souhaiteraient que le Ministre fasse preuve, à leur attention, d’autant de volonté et de célérité, que lorsqu’il fut question de la répression des opposants au mariage entre personnes du même sexe, de la condamnation des spectacles de Dieudonné ou de la criminalisation délirante d’un geste irrespectueux.
    Mais Manuel Gaz, ou Manu Militari, comme le nomment aujourd’hui ses opposants, révélant au passage son autoritarisme et son utilisation abusive du droit comme de la force, contre ses adversaires, n’aurait-il pas besoin lui aussi de détourner l’attention du public ? Ces mesures aussi soudaines que jugées inutiles ne servent-elle pas à masquer certains scandales ? L’actuel ministre de l’intérieur aurait par exemple attribué, en avril 2011, un marché public de l’agglomération d’Évry à une urbaniste qui n’est autre que… son ex-compagne. Cette dernière avait en effet créé quelques mois plus tôt seulement, une société unipersonnelle en associant l’architecte Roland Castro. Un candidat non retenu malgré sa proposition moins élevée s’étonne de certaines modalités de l’appel d’offres et de faits troublants.
    Ce dossier n’est qu’une des nombreuses affaires qui entourent l’ancien Maire d’Evry mais aussi l’actuel ministre. Comment expliquer les raisons obscures qui ont empêché l’arrestation d’un franco-israélien, responsable d’une vaste escroquerie à la taxe carbone, qui a fait perdre à l’Etat français entre 1,5 et 1,8 milliards d’euros, et ce malgré les quatre mandats d’arrêts délivrés par des juges français et son interpellation sous une fausse identité à l’aéroport de Roissy-Charles-De-Gaulle ? En Russie, des ministres sont démissionnés et des oligarques emprisonnés pour moins que cela. Alors force est de constater que la Justice pour Manuel Valls, c’est comme les auberges espagnoles, on y trouve que ce que l’on y apporte. Et il y en a encore qui s’étonne qu’en Hollandie, on dresse le lit de la Révolte. 

    http://francelibre.tumblr.com/

  • Pourquoi Jour De Colère est un succès politique

    Communiqué du Jour de Colère :

    "Le Jour de Colère est un succès, et en premier lieu un succès politique, car il a posé publiquement la seule question qui intéresse aujourd’hui plus de 80% des Français, qui désapprouvent l’action de François Hollande à la tête de l’Etat. Cette question a aujourd’hui sa réponse : la mise en œuvre de l’article 68 de la constitution donne pouvoir au parlement, réuni en Haute Cour de justice, d’engager la procédure de destitution du Président de la République.

    Cette disposition constitutionnelle soulève à la fois des espoirs et des interrogations. Espoirs pour le peuple, interrogations pour la représentation nationale. En effet, le dernier baromètre CEVIPOF du 13 janvier 2014 a révélé que 87% des français ne font plus confiance à leurs élus. Or la constitution prévoit que c’est à eux, députés et sénateurs, qu’est confiée la responsabilité de mettre en œuvre la procédure de destitution.

    La France vit donc aujourd’hui une crise politique extrêmement grave, où les citoyens désavouent massivement à la fois le chef de l’Etat et la classe politique. Le Jour de Colère adresse son ultimatum  à cette minorité, protégée et complice, de droite comme de gauche : soit elle respecte le peuple souverain et met en jeu, de ce fait, ses privilèges et ses avantages, soit elle refuse de l’écouter et creuse alors plus profondément le fossé qui la sépare des électeurs. Les élus seront-ils responsables ou autistes ?

    Pour les aider à faire ce choix, Béatrice Bourges se tient depuis hier soir à proximité de l’Assemblée Nationale afin de leur expliquer la responsabilité qui pèse sur eux au nom du peuple français. Elle a a été rejointe aujourd’hui dans son jeûne par une autre militante du Jour de Colère, qui a décidé faire entendre ce message à ses côtés. Le sens de ce jeûne est d’obtenir de la représentation parlementaire qu’elle réponde à l’appel. Il suffit pour cela que des élus fassent preuve de responsabilité et abordent avec résolution la saisine que le peuple leur demande. Le Jour de Colère va lancer une pétition en ce sens.

    Dans bien des pays, l’intervention des citoyens pour contrôler le travail des élus est une réalité. En 2003, le Gouverneur de Californie a été chassé de son poste par un vote sanction des californiens. Dix ans plus tard, le pouvoir socialiste semble préférer l’insurrection… en Ukraine. Le Ministre des Affaires Etrangères a apporté son soutien aux émeutiers de Kiev. 

    En fera-t-il autant pour les Français en colère ?

    C’est précisément cette politique du « deux poids-deux mesures » que les français ne supportent plus : la taxation des PME, mais la gabegie de l’Etat, le racket fiscal des ménages, mais l’entretien des maîtresses présidentielles sur les fonds publics, les rafles policières pour délit d’opinion, mais l’impunité des délinquants…

    Pour éviter que la situation ne s’aggrave, François Hollande doit partir."

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  • Les usines françaises malades du sous-investissement

    Ça crisse. Ça chuinte. Ça cliquette… A Fromelennes, un petit village des Ardennes, l’usine de cuivre va pouvoir continuer à résonner du bruit des machines. Au moins pour un an. Il s’en est fallu de peu. Depuis des mois, le site et ses 350 salariés étaient menacés. Mis à mal par la crise, l’italien KME, propriétaire des lieux, avait décidé de fermer une des unités-clés de Fromelennes, la fonderie. Une installation ancienne, déficitaire et un peu trop souvent en panne. « Ce n’est pas là que KME a investi, c’est clair », explique un salarié. Or, sans fonderie, le personnel ne donnait pas cher des ateliers de transformation. Cela aurait signé la fin d’un site historique, ex-Pechiney, où l’on travaille le cuivre depuis 1817.

    Mais le 15 janvier, bonne surprise : la procédure de fermeture est annulée. « Ce n’est pas un miracle, commente Rachid Belkebir, le représentant de l’intersyndicale CFDT-CGT. Après l’annonce de la fermeture, on a réorganisé le travail, traqué les économies possibles, et amélioré la productivité de 30 % en six mois ! Cela a amené la direction à revoir ses plans ». D’autant que le personnel s’est engagé à gagner de nouveau 5 % en productivité cette année. Fromelennes est – provisoirement – sauvé.

    Ça craque. Ça crisse. Ça coince… Fromelennes résume les dangers qui guettent de plus en plus d’usines françaises. Des sites souvent anciens, mal organisés, sous-utilisés, peu rentables. Les premiers menacés en cas de difficultés. Pour le dire en un mot, vétustes.

    L’HÉRITAGE DES « TRENTE GLORIEUSES »

    Ce mot, Christophe de Margerie, le PDG de Total, a été l’un des premiers à oser l’employer. Le système industriel français est « globalement vétuste », c’est « une évidence » qu’il faut « accepter d’entendre », affirme-t-il au détour d’un entretien aux Echos, le 28 août 2013. Venant du premier industriel de France, ce diagnostic-choc prend un relief particulier.

    A l’époque, le patron de Total prépare le terrain pour son propre groupe : quelques jours plus tard, il annonce son intention de fermer à terme la principale unité du complexe chimique de Carling, en Moselle. Un site assez représentatif, lui aussi, de l’outil industriel français. Créé dans les années 1950 pour exploiter le charbon lorrain, il est relativement petit, éloigné des ports et des raffineries. Dans ce contexte, Total a préféré depuis des années investir ailleurs, sur des sites géants à Anvers (Belgique) ou Jubail (Arabie saoudite). Jusqu’au jour où la question du maintien de Carling s’est posée.

    Mais le constat dépasse Total. La France compte certes des usines dernier cri, comme celle que le fabricant de tracteurs Massey Ferguson a inaugurée à Beauvais (Oise) en novembre 2013. Mais l’essentiel des sites date soit d’avant-guerre, soit des années de forte croissance, entre 1945 et 1975. « C’était aussi une époque où la France acceptait encore de construire des usines, sans que le moindre projet soit l’objet de recours », note le consultant Denis Florin, de Lavoisier Conseil.

    Depuis ces « trente glorieuses », peu d’unités totalement neuves sont sorties de terre. Quant aux équipements, eux aussi accusent souvent un certain retard. Un exemple ? Kem One. Sur les quatre usines de chlore de l’ancienne filiale d’Arkema, « une seule peut être considérée comme moderne », soulignaient en 2013 les experts de Bercy. « Deux sont fortement consommatrices d’énergie, et une est condamnée à horizon 2020 pour des raisons d’environnement ». Un gros chantier en vue pour les repreneurs qui se sont lancés dans l’aventure…

    LA FRANCE EN QUEUE DE PELOTON DANS L’UE

    « On paie vingt ans de sous-investissement », résume Robin Rivaton, auteur de plusieurs notes sur l’industrie pour le think tank libéral Fondapol. « Les marges des petites entreprises ont tant baissé qu’elles ont rogné sur toutes leurs dépenses, et les groupes mondiaux ont investi plutôt ailleurs, notamment dans les pays émergents », renchérit un industriel français. Confessant, sous le sceau de l’anonymat : « Moi aussi, j’ai sous-investi ».

    Selon la Banque européenne d’investissement, la France est, avec l’Irlande, le pays d’Europe qui, en proportion, a consacré le moins d’argent à son outil industriel entre 1995 et 2002. De l’ordre de 5 % du produit intérieur brut (PIB), contre plus de 8 % en Belgique et en Italie.

    « Oui, les marges écrabouillées se sont traduites par un vieillissement des installations et une perte de compétitivité, confirme Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif. Les années Sarkozy ont été un désastre sur ce plan ».

    L’exemple des robots est particulièrement parlant. En 2013, la France ne comptait que 33.000 robots industriels dans ses usines, contre 58.600 en Italie et… 165.800 en Allemagne, le pays de la mécanique, selon l’International Federation of Robotics. Un écart de 1 à 5 entre les deux rives du Rhin. « Et cet écart avec nos concurrents européens s’accroît », souligne M. Rivaton : seuls 2.900 robots ont été installés en France en 2013, quand l’Allemagne en ajoutait six fois plus. Dans le même temps, la Grande-Bretagne, longtemps à la traîne, se met elle aussi à s’équiper.

    En France, aucun signe de redressement n’est en vue. Après une remontée en 2010 et 2011, les commandes de machines-outils et autres équipements de production sont reparties à la baisse depuis la mi-2012. Elles ont chuté de 25 % en 2013, estime le Syndicat des entreprises de technologies de production (Symop). Au même moment, les commandes des industriels japonais sont, elles, à leur plus haut niveau depuis cinq ans.

    Faute d’investir, les sociétés françaises font de plus en plus durer leurs machines. Selon l’Insee, le nombre d’entreprises ne déclassant aucun équipement dans l’année est ainsi passé de 18 % sur la période 1991-1996 à 33 % en 2013.

    Chez les fabricants de papier, par exemple, les machines ont en moyenne plus de vingt ans d’âge, contre une quinzaine d’années en Allemagne. Dans certains secteurs peu rentables et mal aimés comme la forge ou la fonderie, « on trouve encore du matériel qui date de la sortie de la guerre », constate M. Rivaton.

    « Quand on est sollicités pour acheter des entreprises, on est souvent effrayés par l’état des usines », reconnaît un patron de la mécanique.

    Le phénomène dépasse l’industrie lourde. Certains pans de l’agroalimentaire, comme les exploitations porcines, souffrent aussi d’un retard d’investissement. Les services ne sont pas épargnés. La Redoute, par exemple, doit une partie de ses difficultés à un empilement obsolète de systèmes informatiques et à une plate-forme logistique jugée préhistorique par certains salariés.

    Car ce sous-investissement, qui se double souvent d’une organisation loin d’être optimale, est lourd de conséquences. Au-delà des problèmes de rentabilité, un outil peu performant empêche de monter en gamme et de s’adapter aux demandes de plus en plus mouvantes des clients. « Les donneurs d’ordre ont de plus en plus besoin de petites séries, relève M. Rivaton. Certaines usines sont bien en peine pour y répondre » Comme Caddie à Drusenheim, un site conçu pour fabriquer 10.000 ou 15.000 chariots à la suite. Or, à présent, les commandes dépassent rarement quelques centaines d’unités.

    PENDANT CE TEMPS, LES ALLEMANDS…

    A quoi ressemble un site ancien ? Pas forcément à du Zola. Prenez le stockage pétrolier de Coignières, dans les Yvelines. Treize énormes bacs appartenant à la société Raffinerie du Midi permettent d’approvisionner la région parisienne en essence, gazole, etc. Tous ont été construits la même année, en 1970. Tous ont donc quarante-quatre ans, âge vénérable pour une installation industrielle.

    « Pourtant, le dépôt est en parfait état, et il peut encore fonctionner sans problème des dizaines d’années ! », assure le chef d’établissement, Philippe Pégouet, en faisant le tour du propriétaire.

    Tous les dix ans, chaque bac fait l’objet d’une inspection approfondie. Vidé, dégazé, nettoyé, il est contrôlé en détail, avec une radioscopie des soudures pour en mesurer la corrosion. « Vous voyez le bac 13 ? On vient de l’arrêter pendant quatre mois, et on a effectué les travaux nécessaires ». Il est reparti pour dix ans. En quelques années, toutes les cuvettes de rétention ont aussi été refaites, pour les doter d’un fond en béton.

    Un stockage irréprochable, donc. Mais Marc Richomme, l’un des dirigeants de la société, l’admet : « Aujourd’hui, si on devait reconstruire cette installation, on utiliserait une technologie plus récente, celle de la double enveloppe ». Une couche de béton s’ajouterait au bac en acier. Une sécurité supplémentaire en cas de problème. « Cette technologie de la double enveloppe est déjà assez employée en Allemagne, où des bacs ont été construits plus récemment… » Le même raisonnement pourrait être tenu pour les centrales nucléaires, dont EDF veut pousser l’exploitation bien au-delà de quarante ans.

    DES ACCIDENTS DE PLUS EN PLUS FRÉQUENTS

    Dans certains cas, toutefois, ce vieillissement du parc industriel tricolore pose des questions de sécurité. Ces dernières années, une série de trois accidents a provoqué un électrochoc au sein des pouvoirs publics. En 2007, un bac s’est ouvert dans un dépôt pétrolier, polluant les berges de la Garonne sur près de 40 kilomètres. En 2008, la fuite de canalisations à Donges (Loire-Atlantique) a nécessité trois mois de travail pour nettoyer les berges de la Loire et les côtes atlantiques. L’année suivante, la rupture d’une canalisation a souillé plusieurs hectares du parc régional de la Crau.

    Le gouvernement a alors engagé un « plan vieillissement ». Au menu, mobilisation des industriels et multiplication des inspections sur site. Environ 300 par an. « Ce sujet va rester une priorité de nos services de contrôle au moins jusqu’en 2017 », annonce Patricia Blanc, la directrice générale de la prévention des risques au ministère de l’écologie.

    Le lancement de ce plan n’a pas empêché de nouveaux accidents. Comme la fuite très spectaculaire d’une cuve de « liqueur noire » dans l’usine de pâte à papier de Smurfit-Kappa au fond du bassin d’Arcachon, en juillet 2012. « Globalement, les incidents et accidents liés au vieillissement des installations sont de plus en plus fréquents », reconnaît-on au ministère, avec une certaine inquiétude.

    Car un autre effet de l’ancienneté des usines, c’est que les populations s’en rapprochent. « Un lotissement est à 260 mètres des usines de phosgène de Pont de Claix, dans l’Isère », s’alarme Jacky Bonnemains, de l’association Robin des bois. En croisant les doigts…

    Le Monde

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