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économie et finance - Page 688

  • La Lettonie dans la zone

    La Lettonie rejoint aujourd’hui la zone euro.

    Près de 60% des Lettons sont opposés à la monnaie unique.

    On appelle ça la démocratie (européenne).

    Selon les spécialistes, cette entrée de la Lettonie dans la zone euro devrait doper la circulation d’argent sale, en provenance des anciens pays du bloc soviétique, dans le secteur bancaire de cet Etat. En effet 13 des 20 banques lettones sont considérées comme des refuges pour fonds douteux. La stabilité promise au pays et sa « politique permissive », dit l’Associated Press, sont des facteurs d’attraction…

    http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2014/01/01/la-lettonie-dans-la-zone-5259998.html

  • Des médiateurs socio-religieux diplômés d’État ! Ne riez pas, c’est avec nos sous !

    À défaut de faire baisser le chômage avant la fin de l’année, l’État socialiste n’a pas été en manque, cette année, d’initiatives ubuesques.

    À défaut de faire baisser le chômage avant la fin de l’année, ainsi qu’il s’y était engagé, l’État socialiste n’a pas été en manque, cette année, d’initiatives ubuesques : ainsi l’ouverture de la première Faculté libre d’études politiques dédiée à l’économie sociale et solidaire (FLEPS) : tout un programme ! Et du bien lourd, donnant un diplôme d’université, reconnu par l’État.

    Le diplôme en question s’intitulant « diplôme universitaire en médiation socio-religieuse », on se demande si on ne prend pas, une fois de plus, les contribuables du bon Dieu (et tous les autres aussi !) pour des pigeons sauvages !

    L’entretien que la philosophe Isabelle Ullern, doyenne de la FLEPS, a donné au Parisien, nous le confirme, puisque « la création de nouvelles activités en économie solidaire peut être un moyen de pallier la baisse des financements dans le secteurs médico-social »… Soit donc simplement de récupérer des subventions perdues via des justifications universitaires : « Au moyen de cette formation, des cours pratiques doivent aider [les étudiants] à développer leur projet, mais les étudiants suivront également des cours de philosophie politique : au-delà de leur projet, nous voulons leur donner les moyens d’engager une vraie réflexion », explique Isabelle Ullern. « Nous voulons être le Sciences Po de l’économie solidaire. »

    Comme un correspondant quelque peu indigné l’écrit à Boulevard Voltaire : « Il s’agit certes d’un organisme privé, reconnu par l’académie de Versailles, mais il n’est pas difficile de voir, au nom du jargon utilisé pour le justifier (voir son site Internet), avec quelle gloutonnerie le millefeuilles administratif des régions, départements, communes va, avec notre argent, salarier des bouches inutiles, versées dans le bla-bla communautariste… »

    Effectivement, Isabelle Ullern n’en fait pas mystère : « Les travailleurs sociaux sont de plus en plus confrontés à des revendications religieuses, comme les lieux de prière, les restrictions alimentaires… Et à des demandes de plus en plus souvent collectives, alors qu’ils avaient l’habitude de travailler au cas par cas… »

    Le dossier de presse de la FLEPS (disponible sur son site) nous apprend ainsi qu’un médiateur socio-religieux recruté par une collectivité territoriale va « replacer dans une perspective d’intérêt général – et non partisane – une économie religieuse propre aux habitants : créer des réseaux, trouver des lieux et des agendas de rencontre, oser l’animation novatrice comme se raconter les rites les uns des autres, etc. » Et Isabelle Ullern de bien préciser encore : « Il s’agit, par exemple, de répondre à la demande potentiellement conflictuelle de lieux cultuels par des groupes qui vont se constituer sur des marqueurs religieux : qui va le plus occuper la salle d’un foyer dédiée par intermittence à des temps de prière ? [...] À l’hôpital, il y a des pratiques incantatoires collectives qui gênent l’exercice médical parfois, etc. etc. »

    Apprendre à négocier et transgresser sur notre laïcité, donc, façon « accommodements raisonnables » à la québécoise… Sûr que former des « diplomates de la laïcité », cela manquait, sinon à la gloire de notre pays, du moins au changement tant vanté par notre Président normal !

    Philippe Randa

  • Propriété intellectuelle : la Commission outrepasse son mandat en négociant avec les industriels américains

    Aujourd’hui, une nouvelle fuite dans le cadre des négociations commerciales vient nous éclairer sur le travail mené par la Commission européenne en matière de propriété intellectuelle.

    Elle provient du site internet du groupe Core Group des Verts du Parlement européen (chargé des questions liées à l’Internet). Ces derniers rendent publics un certain nombre d’archives électroniques.

    Ce rapport de « première-main », traduit ci-dessous, nous fournit des informations jusqu’alors inconnu de ce que le TTIP pourrait contenir sur les droits de propriété intellectuelle. Alors que la Commission avait jusqu’ici donné l’information que le TTIP toucherait peu à ces questions, les négociateurs travailleraient directement pour les intérêts industriels. A ce titre, ils récolteraient les nombreuses doléances (« Christmas list ») et outrepasseraient ainsi leur mandat. Enfin, les représentants de l’UE conseilleraient que la société civile soit maintenue hors du débat public.

    Lors d’une réunion – non officielle – le 5 décembre, le responsable de la Commission Européenne en charge des question de propriété intellectuelle dans le TTIP, Pedro Velasco Martins, a rencontré des représentants de grandes entreprises afin de proposer de nouvelles règles sur la propriété intellectuelle dans le prochain traité économique entre l’UE et les États-Unis.

    Se tenant dans les bureaux de la Chambre américaine de commerce à Bruxelles, la réunion avait pour objet – durant deux heures – d’élaborer des stratégies entre les entreprises et la Commission afin de veiller à ce que le niveau le plus élevé des restrictions IP soit inclus dans le traité. Étaient présents à la réunion des représentants d’un panel de grandes multinationales. Parmi ceux-ci : TimeWarner, Microsoft, Ford, Eli Lilly, AbbVie (pharmaceutique, anciennement Abbott) et le conglomérat LVMH. La liste des participants comprenait également des représentants de Nike, Dow, Pfizer, GE, BSA et Disney – entre autres. Était également présent Patrice Pellegrino de l’OHMI, l’agence de l’UE responsable des marques dans l’UE.

    C’est un là un point très controversé : le négociateur de la Commission, prétendument neutre, ainsi que le représentant de l’OHMI, se sont non seulement définis comme alliés des lobbyistes, mais ils sont allés bien au-delà et ont commencé à indiquer aux représentants les détails sur la façon dont ils devraient faire campagne pour « éduquer » le public afin de maximiser leurs résultats en matière de « droits de monopole industriel ». En particulier, les préoccupations des élus, comme le Parlement européen – ainsi que de la société civile de plus en plus critiques sur les droits de propriété intellectuelle – devaient être maintenues hors du débat public.

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  • Olivier Delamarche - 30 Décembre 2013 - BFM Business 30 12 2013

  • La promesse du jour

    Son voeu d'inverser la courbe du chômage étant sur le point de se réaliser (si l'on en croit la propagande officielle), François Hollande formule une nouvelle promesse, qui laisse tout autant dubitatif :

    "J'en prends, comme je l'ai fait en France, l'engagement, et je le renouvellerai prochainement : la stabilité fiscale doit être la règle, la simplification doit être le comportement quotidien de l'administration française et l'attractivité doit être la priorité."

    Propos prononcés aujourd'hui à Ryad devant un parterre d'investisseurs saoudiens inquiets des hausses d'impôts en France ! Les questions "quand" et "comment" n'ont bien entendu pas été abordées. En Socialie, gouverner, c'est promettre.

    Louise Tudy  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Hollande va quémander en Arabie Saoudite

    Ce dimanche, François Hollande commence une visite officielle en Arabie Saoudite. La délégation se compose de quatre ministres, Laurent Fabius, Arnaud Montebourg, Nicole Bricq et Jean-Yves Le Drian, ainsi que d’une trentaine de dirigeants d’entreprises, dont ceux d’EDF, d’Areva, d’Alstom et de Thales. On comprend bien donc l’importance économique de cette visite. Les échanges entre les deux pays ont dépassé les 8 milliards d’euros. Il s’agit d’élargir le partenariat…

    On parle bien de quémander car nous sommes plutôt redevables à l’Arabie Saoudite pour les exportations de pétrole. Il semblerait d’ailleurs que pour une fois le président de la République ait fait taire son aversion pour les pays qui ne respectent pas les droits de l’Homme. Récemment, on a appris qu’un blogueur pouvait être condamné à mort pour blasphème. La police religieuse est là pour surveiller que tous les habitants obéissent aux préceptes de l’islam. L’homosexualité est répréhensible. Mais sans doute, François Hollande ignore tout cela, lui qui va boycotter l’ouverture des Jeux Olympiques d’Hiver à Sotchi. Les belles convictions disparaissent devant l’argent…

    http://medias-presse.info/hollande-va-quemander-en-arabie-saoudite/4456

  • A Evry, les habitants paient encore la gestion bien peu rigoureuse de Manuel Valls

    Folles dépenses, dette record, pratiques clientélistes… Mais qu’a donc fait Valls dans sa ville ?

    Dès qu’il s’agit de faire le beau sur ses terres d’Evry, Manuel Valls ne ménage pas les balais-brosses. En mai 2012, il a fait repeindre à la va-vite des murs du quartier de Bois sauvage. « La veille au soir, des équipes étaient encore en train d’effacer des tags », se souvient une habitante. Il ne s’agissait pas de laisser les caméras donner une mauvaise image de la commune d’un futur président de la République…

    Sacré Manuel Valls ! Depuis qu’il a été parachuté dans cette ville nouvelle de l’Essonne il y a douze ans, celui qui était alors simple chargé de presse au cabinet de Lionel Jospin à Matignon est devenu un vrai professionnel de la politique. Non seulement il a appris à policer son langage et à choisir ses cravates pendant ses dix années de mandat, mais il a réussi à faire d’Evry une ville tremplin pour servir ses desseins. « Quand il est arrivé ici, il ne cachait pas son ambition de s’asseoir un jour dans le fauteuil de l’Elysée », confie un ancien de la mairie. Et il voulait faire de sa cité un laboratoire vivant, témoignant de sa gestion dynamique, moderne et rigoureuse.

    Une décennie plus tard, un simple coup d’œil aux finances municipales donne une idée de son bilan : les caisses d’Evry sont vides. « J’ai rarement vu ça, ils n’ont même pas de quoi payer leur dette », s’étonne Claude Jaillet, expert en finances locales. « Du coup, ils sont obligés d’emprunter pour rembourser les échéances ».

    Ce n’est pourtant pas faute d’avoir fait… valser les impôts. Entre 2001 et 2012, la pression fiscale sur les ménages de la commune a explosé de 45,7%. Grâce à quoi la facture moyenne des foyers imposables, qui frôle aujourd’hui les 2 .100 euros annuels, est l’une des plus élevées de France pour une ville de cette importance. En dépit de ces coups de massue, la municipalité n’a pas réussi à boucler ses budgets, et il lui a fallu emprunter à tour de bras. Depuis 2007, son ardoise s’est envolée de 40%, presque autant que celle de l’Etat. Il faut dire que l’ancien maire (Manuel Valls a cédé son fauteuil en 2012, lorsqu’il est devenu ministre) n’avait pas des oursins dans les poches. Pendant ses deux mandats, il a flambé les deniers publics avec une grande constance. Dans une ville de 50.000 habitants comme Evry, par exemple, seul le directeur général des services est censé disposer d’une voiture de fonction. Or la Cour des comptes notait, dès 2006, que la commune en mettait 26 à disposition de ses agents, sans compter les 45 véhicules «de service»

    Même prodigalité pour les frais de communication, qui ont bondi de 852,6% entre 2001 et 2003, et ne semblent pas avoir diminué depuis. Pour 2012, le compte administratif donne le détail d’environ 800.000 euros pour ce poste (dont 110.000 dédiés à la seule édition de catalogues, d’imprimés et autres publications). Mais il ne fournit pas la moindre précision sur la ligne «divers» située juste au-dessous, dont la dépense est pourtant énorme (400.000 euros). « Vu l’intitulé, ce sont sans doute aussi des frais de communication, mais ils ont essayé de noyer le poisson pour éviter les questions  », assure Claude Jaillet. D’ailleurs, le département communication de la ville, qui n’existait quasiment pas à l’arrivée de Valls, occupe désormais un étage entier d’une des ailes de la mairie.

    C’est comme ça dans beaucoup d’autres services, et cela n’a rien d’étonnant. Bien qu’une partie des compétences de la municipalité ait été progressivement transférée à la communauté d’agglomération – que Manuel Valls a lui-même dirigée entre 2008 et 2012 – les effectifs n’y ont en effet pas baissé. Certes, Evry n’est pas la seule commune dans ce cas. Mais elle a la particularité d’avoir recruté des chargés de mission à la pelle au profit du cabinet du maire. « Il y en a eu 49 », confie un proche de l’ancien cercle. En observant que, pour essayer de masquer ce déferlement de conseillers, Manuel Valls a longtemps eu recours à une petite astuce : « Au sein de l’organigramme, il faisait passer des chargés de mission pour des standardistes ».

    Pas étonnant que les dépenses en personnel du chef-lieu de l’Essonne crèvent le plafond ! L’an dernier, elles ont représenté 791 euros par habitant, 50 de plus que la moyenne pour ce type de ville. Et ce, bien que les «achats et charges externes», autrement dit le recours à des prestataires extérieurs, soient demeurés exorbitants (416 euros par habitant, soit 55% de plus que la moyenne). Plutôt que de donner des leçons de gestion, comme il l’a fait pendant les primaires socialistes, le ministre de l’Intérieur ferait peut-être bien d’en prendre…

    D’autant que les gaspillages touchent aussi les investissements de sa cité. Manuel Valls, qui préconise aujourd’hui une mutualisation des services de l’administration, s’est en effet montré incapable de s’entendre avec son homologue de Corbeil-Essonnes – le député avionneur Serge Dassault – pour rationaliser et gérer en commun l’épuration de l’eau. Il a donc dû engager seul de lourds investissements pour sa centrale de traitement des eaux usées. Selon la Cour des comptes, ce chacun pour soi aurait coûté 10 millions d’euros aux contribuables, sans compter le 1,1 million de frais de fonctionnement supplémentaire chaque année. « Aucun intervenant n’a été en mesure de faire prévaloir l’intérêt général », ­dénoncent les magistrats.

    Mais la gestion de «Manuel» n’est pas seulement désastreuse, elle est aussi clientéliste. « Il récompense beaucoup les gens en leur offrant des postes », reconnaît l’un de ses proches. Et le recrutement des «fils de» va bon train dans la municipalité. Ainsi Florence Bellamy, la directrice de dynamique Emploi – la structure qui gère la politique de l’emploi local et qui a longtemps été chapeautée par le prétendant à l’Elysée – a-t-elle discrètement recruté son rejeton en ­début d’année parce que, dit-elle, « on avait besoin de quelqu’un comme lui ». L’affaire ayant été ébruitée, Francis Chouat, bras droit du ministre et actuel maire d’Evry, lui a toutefois demandé de le faire ­partir. Question népotisme, ce dernier n’est pourtant pas lui-même blanc-bleu : son propre fils officie actuellement dans une filiale de la Semardel, le principal groupe de traitement des déchets de l’Essonne… qu’il préside depuis le 1er février 2012.

    Si encore ce socialiste moderne, qui assure «  parler autrement aux chefs d’entreprise», avait réussi à développer le tissu économique de sa ville. Mais ses résultats sont plutôt maigres. « Il nous avait promis un plan de développement stratégique avec des moyens pour booster la ville, mais on l’attend toujours », regrette Joseph Nouvellon, un élu UMP d’Evry. De fait, le ministre n’a réussi à attirer dans sa ville aucune nouvelle société d’importance. La crise ne l’a pas aidé, bien sûr. Mais les cités voisines de Corbeil-­Essonnes et de Mennecy ont, elles, réussi à développer des zones d’activité. Pire : plusieurs gros employeurs ont récemment fait leurs valises, comme le Centre national d’études spatiales (Cnes) en 2012, et surtout le siège de Carrefour et ses 2.300 employés. Manuel Valls a eu beau marchander en proposant des bureaux plus étendus avec un loyer 30% moins cher, le géant de la distribution a regroupé tous ses sites à Massy, mieux desservi par les transports. « Finalement, Valls a surtout fonctionnarisé sa ville », sourit le maire d’une commune voisine. Un «réformateur moderne», le chouchou de l’opinion ?

    Des voyages à Dakar aux frais du contribuable

    Officiellement, l’association CDANE, qui finance des projets de coopération de l’agglomération d’Evry Centre ­Essonne avec le Mali et le Sénégal, n’a envoyé personne à ­Dakar cette année. « Il y a bien eu un voyage avec six ou sept personnes de la mairie, mais c’était en 2012 pour une session de formation des fonctionnaires locaux », assure Jean Hartz, l’élu chargé du dossier. Cinq ou six autres séjours sont déjà programmés d’ici la fin 2014 par la CDANE, qui dispose d’un budget annuel de 500.000 euros d’argent public.

    Il faut croire que Jean Hartz a des trous de mémoire car, comme l’atteste cette facture d’un grand hôtel de Dakar, un déplacement a aussi été organisé en avril dernier. « Il y avait neuf personnes de la ville », confirme Ibrahima Diawadoh, chargé de mission à la mairie et conseiller «intégration» de Manuel Valls. Détail troublant : bien que son nom figure sur la facture, ce Mauritanien d’origine n’a rien à voir avec la CDANE. « Comme j’y suis allé une semaine avant pour préparer le voyage, c’était plus simple pour la facture », se justifie-t‑il. Les contribuables d’Evry seront sans doute ravis d’apprendre que leurs impôts servent à financer ce genre de petites virées. Et la formation des agents publics maliens.

    Capital

    http://fortune.fdesouche.com/324110-a-evry-les-habitants-paient-encore-la-gestion-bien-peu-rigoureuse-de-manuel-valls#more-324110

  • « La Stratégie du choc/La montée d’un capitalisme du désastre » de Naomi Klein

    Nous sommes tous des ninjas ! Ni indemnités, ni jobs, ni actifs, seulement des dettes.

    Dans cette chronique Michel Geoffroy se livre avec son alacrité habituelle à l’analyse de l’essai de Naomi Klein « La Stratégie du choc/La montée d’un capitalisme du désastre », paru en 2007 au Canada et traduit en français en 2008 : un éclairage profond sur la nature des post-démocraties occidentales.
    Polémia.

    Dans Wall Street : L’argent ne dort jamais, film américain réalisé par Oliver Stone sorti en 2010, l’acteur Michael Douglas incarne un banquier peu scrupuleux qui jette cependant un regard critique sur l’évolution de sa profession… après sa sortie de prison.

    La génération « ninja »

    S’adressant au public venu écouter une de ses conférences il lui lance : vous êtes la génération NINJA. Ce qui veut dire que votre génération n’aura Ni INdemnités, ni Jobs ni Actifs : seulement des dettes à rembourser !
    La formule, qui fonctionne en anglais comme en français, fait mouche car elle résume parfaitement le résultat des politiques néo-libérales mises en œuvre partout dans le monde depuis la fin des années 1970 : l’augmentation des avantages pour les uns – les seuls gagnants du système –, l’appauvrissement pour le reste de la population : aux uns les bonus, les bénéfices, les placements au rendement mirobolant, et les parachutes dorés ; aux autres la baisse des rémunérations, le chômage, la diminution des services publics et des prestations sociales, l’augmentation des impôts, des tarifs et des taxes.

    Si la formule est juste il faut néanmoins la compléter. Car la mise en œuvre de ces politiques régressives suppose aussi une réduction de la liberté des peuples. Les « ninjas » perdent aussi partout leur liberté.

    Telle est la trame de la brillante démonstration que fait l’essayiste Naomi Klein (photo en Une) dans son livre La Stratégie du choc/La montée d’un capitalisme du désastre, paru en 2007 au Canada et traduit en français en 2008*, dont on recommandera la lecture.

    Naomi Klein montre en effet que la mise en œuvre des théories néo-libérales de l’école de Chicago dont Milton Friedman fut le pape et qui ont les Etats-Unis pour champion suppose de soumettre la société à un choc préalable destiné à annihiler toute réaction du corps social.

    En effet, le néo-libéralisme friedmanien préconise la déconstruction de tout secteur public, de toute protection sociale et de toute intervention de l’Etat afin de laisser le marché se réguler tout seul : cela a fatalement un coût social élevé en termes de chômage, de baisse du niveau de vie, d’accès aux soins qui risque de provoquer des réactions violentes de la population. Pour s’en prémunir il faut donc appliquer un électrochoc à la société. D’où le fait que la mise en œuvre de ces politiques s’accompagne fatalement d’une certaine violence politique : mise entre parenthèses des parlements, instauration de mesures d’urgence, de dictatures, sidération de l’opinion, par la peur notamment.

    Le néo-capitalisme contre la démocratie

    Naomi Klein nous accompagne ainsi dans un voyage terrifiant qui part du Chili pour se terminer en Irak, en passant par la Russie d’Eltsine, l’Afrique du Sud, l’Indonésie, la Chine, les Etats-Unis d’après le 11 septembre 2001 et bien d’autres pays encore.

    Elle montre que, contrairement à ce que prétend la doxa néo-libérale, démocratie et libéralisme radical ne vont pas de pair : au contraire, ils s’opposent radicalement. Car il faut imposer la potion néo-libérale, sinon les peuples la rejettent.

    Le capitalisme du désastre

    La Stratégie du choc tire aussi son nom du fait que les néo-libéraux en viennent à souhaiter la survenance de crises afin de pouvoir plus facilement imposer leur dogme. Les désastres nourrissent le nouveau capitalisme. Et pour Naomi Klein non seulement les docteurs néo-libéraux exploitent les crises pour imposer leurs idées, mais ils n’hésitent pas non plus à les provoquer s’ils le peuvent.

    L’auteur pointe notamment le rôle plus qu’ambigu joué par les institutions financières internationales –en particulier le FMI et la Banque mondiale – dans la survenance des crises, ainsi que le chantage qu’elles exercent sur les pays en difficulté financière pour leur imposer la potion néo-libérale : et, au premier chef, des privatisations qui vont procurer de fructueux bénéfices au secteur privé, en particulier américain. Les entreprises en question financent les économistes, conseillers et think-tanks libéraux dans une belle logique d’intégration verticale…

    Le paravent des intérêts marchands

    Naomi Klein montre en effet comment les intérêts marchands privés bénéficient de la doxa néo-libérale. Celle-ci ne serait-elle finalement qu’un rideau de fumée idéologique destiné à justifier la captation par les grandes entreprises privées des actifs publics ? Car cette captation constitue la nouvelle frontière du capitalisme à la fin du XXe siècle qui, comme le montrent les Etats-Unis après le 11 septembre 2001, accède désormais au cœur des missions régaliennes : avec la privatisation croissante des fonctions militaires et de sécurité.

    Cette captation n’améliore en rien le sort du plus grand nombre, au demeurant, puisqu’elle aboutit en général à commercialiser des services plus coûteux.

    Un livre prophétique

    Paru en 2007, c’est-à-dire juste avant la crise des dettes souveraines, le livre de Naomi Klein se veut rétrospectif mais en réalité il apparaît comme terriblement prophétique.

    Comment ne pas songer, en effet, à l’utilisation faite par l’oligarchie de la question de l’endettement public pour sidérer l’opinion européenne et lui imposer une « rigueur » infinie ? Comment ne pas voir que le sort réservé aux Grecs ou au Chypriotes par la « troïka » ressemble à celui des Argentins, des Indonésiens voire des Irakiens ?

    Certes, en Europe on n’utilise pas encore l’armée pour mâter la population récalcitrante comme au Chili ou en Chine. Mais on utilise déjà la police, la peur du chômage, la peur de l’insécurité et la peur de voir les économies de toute une vie partir en fumée. Sans parler du bâillon médiatique et du mépris post-démocratique des électeurs. Les moyens diffèrent, pour un effet de sidération recherché identique.

    Les « ninjas » se voient priver partout de leurs libertés politiques, pour le plus grand bénéfice de l’oligarchie financière et marchande. La collusion entre les intérêts économiques et politiques n’est donc pas accidentelle mais structurelle, consubstantielle à l’oligarchie et à la philosophie qui l’anime.

    Ninjas de tous les pays, unissez-vous !

    Michel Geoffroy

    - Naomi Klein, La Stratégie du choc/La montée d’un capitalisme du désastre, Actes Sud, collection Babel, sept. 2010, 861 pages.

    Ces analyses sont à rapprocher des travaux d’Eric Werner sur la nature de plus en plus totalitaire des systèmes politiques occidentaux :
    « Le début de la fin » de Eric Werner
    « Ne vous approchez pas des fenêtres/ Indiscrétions sur la nature réelle du régime » Par Eric Werner
    L’avant-guerre civile

    http://fr.novopress.info/135881/la-strategie-du-chocla-montee-dun-capitalisme-du-desastre-de-naomi-klein/

  • Un jour un livre : Le capitalisme, un génocide structurel, ou les mécanismes meurtriers de la mondialisation néolibérale

    PARIS (NOVOpress) - À l’occasion des fêtes de fin d’année, les rédacteurs de Novopress vous proposent de découvrir une sélection de livres à travers des extraits choisis. Aujourd’hui, nous vous proposons un extrait d’un livre de Garry Leech, Le capitalisme, un génocide structurel, ou les mécanismes meurtriers de la mondialisation néolibérale. Puisant dans l’histoire bouleversante des paysans dépossédés de leurs terres au Mexique et en Inde, dans celle des Africains qui meurent par millions chaque année faute de soins, Garry Leech démonte méthodiquement les mécanismes meurtriers de la mondialisation néolibérale et livre un réquisitoire implacable sur la nature génocidaire du capitalisme.

    Chaque année, des millions de personnes dans le monde meurent de faim, périssent à la naissance ou succombent du sida ou d’autre maladies qui peuvent être évitées ou soignées. Ces tragédies sont-elles l’œuvre de Dieu, perpétrées pour des raisons dépassant l’entendement humain ? Sont-elles simplement le résultat des caprices de la nature ? Ou, comme cela a été mentionné auparavant, sont-elles les tragédies malheureuses de la marche inévitable du progrès ?

    Nous, les peuples du Nord, sommes régulièrement bombardés de sollicitations de la part d’ONG telles que CARE, Oxfam et World Vision pour faire des donations en vue de soulager le fléau, à première vue sans fin, des affamés, des malades et des sans-abris du Sud. On nous dit qu’ils sont moins chanceux que nous et que nous avons par conséquent, l’obligation de les aider. Mais on nous parle rarement des causes de leur souffrance, au-delà du « hasard » des interventions naturelles comme les sécheresses ou les ouragans qui dévastent l’existence de ces personnes.

    Ainsi, bien qu’une telle souffrance humaine massive soit tragique, il n’y aurait donc aucun coupable. Et si quelqu’un est à blâmer, alors ce sont généralement les victimes elles mêmes. Après tout leur souffrance n’est elle pas en grande partie le résultat de leur échec à atteindre le même niveau de « développement » que celui dont bénéficient la plupart des populations du Nord ? Si seulement nous pouvions les aider à se développer, à se moderniser, alors il est sûr qu’une grande partie de cette souffrance humaine pourrait être évitée. Mais est-ce vrai ? Ou bien cette souffrance tragique qu’endurent les peuples du Sud est directement liée à notre existence matérielle relativement confortable au Nord ? Plus important encore, cette misère et tous ces morts causés par les actes de violence sont-elles la conséquence d’actions humaines ? Mais comment cela se pourrait-il lorsqu’il n’y a aucune preuve de la moindre agression physique directe perpétrée contre les victimes ? Selon Johan Galtung, nombre de ces personnes sont effectivement victimes de violences, et cette violence est structurelle.

    Galtung soutient que la violence est « l’altération évitable des besoins humains fondamentaux ou, pour le dire de façon plus générale, l’altération de l’existence humaine, qui abaisse le niveau réel de satisfaction des besoins au dessous de ce qui est potentiellement réalisable ». Il étend ainsi la définition de la violence au delà des actes physiques directs pour inclure la souffrance humaine causée par les structure sociales qui bénéficient de manière disproportionnée à quelques personnes tout en réduisant la capacité des autres à satisfaire leur besoins fondamentaux. En tant que telle, soutient David Roberts, « la violence (…) pourrait être commise directement et délibérément, mais elle pourrait aussi être orchestrée indirectement et en grande partie de façon non-intentionnelle par des structures peuplées d’être humains ». De façon similaire, l’anthropologue Paul Farmer suggère que « la violence structurelle est la violence exercée de façon systémique- c’est à dire indirectement- par tous ceux qui appartiennent à un certain ordre social (…) En bref, le concept de violence structurelle vise à éclairer l’étude du mécanisme social de l’oppression ».

    Selon Galtung, l’injustice sociale se trouve au cœur de la violence structurelle car elle se manifeste par l’inégalité, tant dans la répartition des richesses que celle du pouvoir. En tant que telle, fait remarquer Galtung, la violence structurelle est marquée par La différence entre le potentiel et le réel, entre ce qui aurait pu être et ce qui est. (…) Ainsi, lorsqu’une personne mourrait de la tuberculose au XVIIIe siècle, il était difficile de concevoir qu’il s’agissait de violence puisque cela était probablement inévitable, mais si cette même personne meure de cette maladie aujourd’hui, malgré les ressources médicales de notre monde, alors la violence est présente selon notre définition.

    Autrement dit, à notre époque, les morts de la tuberculose ne sont pas une conséquence d’une connaissance médicale insuffisante, mais plutôt le résultat d’un manque d’accès à ce savoir en raison des structures sociales. C’est pourquoi en tant qu’anthropologue, Paul Farmer explique que « La violence structurelle est infligée à tous ceux dont le statut social leur dénie l’accès aux fruits du progrès scientifique et social ».

    La violence se manifeste de nombreuses façons mais son thème commun est la privation pour certaines personnes de leurs besoins fondamentaux en raison de structures sociales existantes. Ces besoins fondamentaux comprennent l’alimentation, les soins médicaux et les autres ressources indispensables à la réalisation d’une existence saine et au développement humain le plus complet. Une telle inégalité est ancrée dans l’oppression infligée à un groupe par un autre. Et, ainsi que Paulo Freire le formule, ces structures qui ont pour résultat l’oppression créent une violence structurelle :

    Toute situation dans laquelle « A » exploite froidement « B » et qui fait obstacle à sa recherche de l’affirmation d’elle ou de lui même en tant que personne responsable est une situation d’oppression. Une telle situation génère en elle même de la violence, même si celle ci est atténuée par une fausse générosité, parce qu’elle interfère avec la vocation ontologique et historique individuelle à être pleinement humain. Avec l’instauration d’une relation d’oppression, la violence a déjà commencé.

    Même si la violence structurelle affecte des millions de personnes dans le monde, elle n’est pas aussi visible que la violence directe. En fait, elle semble souvent anonyme, au point que les gens n’ont même pas conscience de son auteur. (…)

    Au bout du compte, si un système sociale crée l’inégalité et la maintient, à la fois dans le pouvoir et dans les richesses qui bénéficient à certains groupes sociaux tout en empêchant d’autre groupes de satisfaire leurs besoins fondamentaux, même si ce n’est pas intentionnel , alors la violence structurelle existe. Et si une telle inégalité est inhérente à un système social, alors la violence structurelle l’est aussi.

    Garry Leech, Le capitalisme, un génocide structurel, ou les mécanismes meurtriers de la mondialisation néolibérale. Éditions Le retour aux sources (octobre 2012). Acheter sur Amazon.

    http://fr.novopress.info/150192/jour-livre-capitalisme-genocide-structurel-les-mecanismes-meurtriers-mondialisation-neoliberale/#more-150192

  • Les entreprises françaises sont les moins rentables de toute la zone euro

    L’information est passée relativement inaperçue. Selon l’INSEE, Le taux de marge des entreprises françaises est tombé à 27,7% au troisième trimestre, à son plus bas niveau depuis 1985.

    Ces chiffres semblent contredire le sentiment général en France sur le creusement des inégalités et les milliards de profits réalisés par les plus grandes entreprises. Les sociétés du CAC 40, l’indice vedette de la Bourse de Paris, auront réalisé environ 80 milliards d’euros de bénéfices cette année, une progression de 15% par rapport à 2012.

    Mais c’est l’arbre qui cache la forêt. Si les multinationales vont bien, c’est parce qu’elles réalisent, comme leur nom l’indique, l’essentiel de leur chiffre d’affaires et plus encore de leurs bénéfices à l’étranger. Elles ne reflètent pas du tout la santé réelle des entreprises et de l’économie française.

    L’état de santé, en moyenne, des entreprises françaises est très préoccupant. Leur taux de marge est bien plus faible que celui des entreprises allemandes (plus de 40%), mais aussi italiennes, britanniques et même espagnoles (entre 34% et 40%). Les entreprises françaises sont tout simplement les moins rentables de la zone euro. Les profits des entreprises françaises font à peine plus de 6% du PIB, les allemandes et les italiennes un tiers de plus, les espagnoles et les américaines deux fois plus.
    Alors on sait bien en France que le profit s’est mal. Mais c’est le moteur de l’économie de marché et la baisse de rentabilité des entreprises française, qui n’est pas un phénomène nouveau, s’aggrave. Le taux d’autofinancement des investissements des entreprises est très faible et va encore diminuer cette année (à moins de 66%). Pour investir, elles sont obligées de s’endetter. C’est-à-dire de prendre des risques et de trouver des banques qui aient envie de prêter.

    C’est évidemment une bonne explication à la frilosité des investissements et donc des créations d’emplois privés et marchands, de vrais emplois qui ne sont pas financés par de la dépense publique, c’est-à-dire par des impôts et de la dette.

    Le Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice) n’est pas encore intégré dans la mesure du taux de marge effectuée par l’INSEE, mais il représente à peine un point de marge. Le mal est plus profond.

    Il tient aux charges pesant sur le travail et notamment au financement de la protection sociale par les salaires, mais pas seulement. Si les marges sont aussi faibles, c’est que les entreprises françaises ont perdu tout contrôle sur le prix de vente de leurs produits. Cela signifie qu’elles sont trop exposées à la concurrence avec des offres à trop faible valeur ajoutée, dans des gammes trop basses ou trop peu innovantes. Un cercle vicieux dont il n’est pas possible de sortir sans investir…

    «Vu leur situation très dégradée, les entreprises vont utiliser le Cice avant tout pour restaurer leurs marges et non pas pour embaucher ou investir, prévient Patrick Artus, directeur des études de Natixis. Or sans l’investissement, la reprise ne s’enclenchera pas.» Elle sera «poussive», a prévenu l’Insee. L’Institut prévoit en conséquence que le taux de chômage, après une stabilisation, devrait repartir légèrement à la hausse mi-2014.

    Les organisations internationales (OCDE, FMI, Commission européenne) ne croient pas non plus à un recul prochain du chômage en France. Elles pensent même que la hausse va se poursuivre en 2014.

    Slate  

    http://fortune.fdesouche.com/324362-les-entreprises-francaises-sont-les-moins-rentables-de-toute-la-zone-euro#more-324362