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élections - Page 392

  • Le Front national, agent perturbateur du système politique français

    Version française de Joël Gombin, « Der Front National ist nur ein Störfaktor », Tagesspiegel, 13 juin 2016.

    La quasi-élection du candidat du FPÖ à l’élection présidentielle autrichienne a eu un certain écho en France, certains y voyant comme une réplique d’un séisme de droite extrême qui secouerait toute l’Europe, et pourrait bien toucher la France en 2017. La plupart des commentateurs s’accordent en effet à penser que Marine Le Pen, la présidente du Front national, sera présente au second tour. Il semble moins évident qu’elle puisse faire aussi bien que son collègue autrichien…

    La première dimension à prendre en compte pour comprendre en quoi le succès actuel du FN en France est à la fois comparable et différent à celui d’autres partis de droite populiste radicale en Europe est l’histoire. Contrairement à des pays comme l’Autriche, en France l’extrême droite a été fortement discréditée politiquement après la Seconde guerre mondiale, et jusqu’en 1984 à quelques brèves exceptions près, notamment durant la guerre d’Algérie, elle est électoralement très marginale.

    Mais, à l’inverse, la France n’entretient pas un rejet aussi fort qu’en Allemagne de tout ce qui touche à la période des fascismes ; et le souvenir des expériences historiques de régimes fascisants y est plus lointain qu’en Espagne, au Portugal ou en Grèce.

    Une extrême droite puissante électoralement a pu ainsi se reconstituer en France dès les années 1980 ; ce qui signifie aussi que l’ancrage du Front national dans le paysage politique français est plus profond que beaucoup de partis relevant de vagues récentes de développement des partis nationaux-populistes, tels le PVV néerlandais, le UKIP britannique ou, dans un genre un peu différent, la Ligue du Nord italienne.

    Pourtant, au-delà de ces histoires différentes, la plupart des pays d’Europe occidentale sont travaillés par les mêmes mouvements tectoniques. Les clivages traditionnels, qu’avaient si bien analysés Seymour M. Lipset et Stein Rokkan dans les années 1960, s’affaiblissent partout, même s’ils n’ont pas complètement disparu. De vieux partis tentent de survivre, mais ils ne sont plus capables de donner un sens à la mobilisation de leur base électorale. À l’inverse, de nouveaux clivages émergent. De nombreux politologues soulignent l’importance d’une dimension qui émerge progressivement à partir des années 1960, qu’on appellera « nouvelle politique », « post-matérialisme », « libéralisme culturel » et son inverse, l’ « autoritarisme », etc.

    Les partis populistes de la droite radicale s’inscrivent avant tout sur ce « deuxième axe », et sont souvent ceux qui s’y inscrivent le plus clairement. En France, Vincent Tiberj a montré comment le FN mobilise fortement un électorat antilibéral culturellement ; il n’est guère concurrencé sur ce créneau que par la droite de Nicolas Sarkozy, auprès des électeurs les plus libéraux économiquement. Les droites françaises sont travaillées en profondeur par ces enjeux depuis plusieurs décennies, avec des convergences à la base fortes sur les questions culturelles entre les électeurs de la droite traditionnelle et ceux du Front national.

    Mais, tout comme les mouvements des plaques tectoniques peuvent être insensibles pendant de longues périodes pour ensuite libérer une grande quantité d’énergie de manière très soudaine et très violente, le champ politique français n’a probablement pas encore subi tous les effets de ces mouvements tectoniques. Ici, il faut prendre en compte un troisième paramètre : les institutions et le système partisan. Les institutions de la Ve République encouragent structurellement une vie politique bipolaire, et rendent nécessaire de constituer des coalitions pour l’emporter. Cette situation a de fait exclu le Front national de l’accès aux positions de pouvoir significatives. En cela, la situation de la France est fort différente de celle des pays pratiquant le scrutin proportionnel, où les partis de droite radicale ont pu être intégrés comme partenaires minoritaires à des coalitions dirigeantes, à l’instar du FPÖ en Autriche ou de la Ligue du Nord en Italie.

    En France, un système partisan essentiellement tripolaire et des institutions faites pour deux acteurs rendent aujourd’hui le fonctionnement du système démocratique extrêmement incertain : le rapport entre l’expression démocratique de l’électorat et les résultats en termes de parti au pouvoir et de politiques menées devient de plus en plus ténu. Cela mine la confiance de la population dans les institutions politiques. Or, la défiance politique est, on le sait, l’une des causes principales du vote pour le Front national. Dès lors, s’enclenche un cercle vicieux dont nul ne peut dire aujourd’hui comment on pourra en sortir. Ainsi, à institutions constantes, et sauf circonstances exceptionnelles comme le furent par exemple celles de la scission du parti lepéniste en 1999, on voit mal aujourd’hui ce qui pourrait entraver l’ascension du FN, sans pour autant que son accès au pouvoir d’État apparaisse en l’état actuel des choses comme vraisemblable.

    L’importance du Front national dans la vie politique française des prochaines années pourrait donc bien tenir non pas à son influence directe sur le pouvoir et sur les politiques menées, mais sur sa capacité à gripper le fonctionnement du système tout entier. Il devrait sans doute inciter à une réflexion sur le rapport entre les institutions politiques du pays, forgées à la grande époque des clivages traditionnels, et l’état de la société et du système partisan, qui a profondément évolué depuis.

    https://tempspresents.com/2016/06/14/le-front-national-agent-perturbateur-du-systeme-politique-francais/

  • « Les Cinq tendances » ou Une révolution idéologique surgit.

    Polémia a reçu de son correspondant Philippe Christèle cet article. Cette publication a paru quelques jours avant deux articles du Figaro sous forme d’interviews, l’une émanant d’un universitaire canadien dont les travaux portent principalement sur le multiculturalisme et les mutations de la démocratie contemporaine…, l’autre du PDG d’un grand groupe, leader mondial des services prépayés aux entreprises.

    Ces communications se rejoignent par l’intérêt que leurs auteurs portent l’un et l’autre aux changements de comportement consécutifs, ou tout au moins en parallèle avec deux récents événements, le Brexit et l’élection de Donald Trump. L’article ci-après montre la totale conviction de son rédacteur dans l’influence de ces événements sur les managers.
    Polémia

    « Après le Brexit et cette élection [celle de Donald Trump], tout est désormais possible. Un monde s’effondre devant nos yeux. Un vertige. » Ce tweet rédigé par l’ambassadeur de France aux États-Unis lors de la victoire de Donald Trump a choqué tant il dérogeait à la nécessaire réserve diplomatique. Toutefois, sur le fond, le diplomate n’a probablement pas tort. Chargé de cours aux HEC à Montréal, le sociologue Mathieu Bock-Côté lui donne ainsi raison, en affirmant que « de la victoire du Brexit à la révolution Trump […] un monde semble mourir, un autre semble naître ».

     De fait, la victoire de Donald Trump ne tient pas tant à ses seules qualités de tacticien qu’à des évolutions économiques et sociologiques majeures travaillant en profondeur l’ensemble des sociétés occidentales. Le résultat de la présidentielle américaine représente donc bien une crise, au sens que donnait à ce mot le penseur révolutionnaire italien Antonio Gramsci : « ce qui sépare l’ancien du neuf ». Et il serait donc bien illusoire de croire qu’elle restera cantonnée à la seule sphère électorale pour le simple fait que les électeurs sont aussi des salariés, des managers, des consommateurs. Comme l’affirme Ludovic François, professeur à HEC, « les entreprises ne peuvent ignorer les aspirations et ressentiments des classes populaires et moyennes qui se sont notamment cristallisées dans le vote Trump ». Cet article représente une première exploration de cette terra incognita. Elle a été menée en procédant à la manière des managers confrontés au défi de l’interculturel, c’est-à-dire en se prémunissant de tout jugement moral. D’abord parce que la morale aboutit à décrire le monde tel que l’on voudrait qu’il soit et non tel qu’il est. Ensuite, parce que la posture volontiers moralisante de certains dirigeants a contribué à l’accentuation de cette crise.

    À l’issue de ces premières investigations, deux convictions se sont forgées. La première est que ce monde en gestation exige une profonde révision des fondamentaux actuellement en vigueur dans le management. La seconde est que les managers sont bien armés pour relever ce défi car, à la différence d’autres types d’élites, leur métier les prédispose à mieux comprendre un réel dans lequel ils sont, par nature, immergés.

    Ce que révèle l’élection de Trump pour l’entreprise : Cinq tendances à prendre en compte par le management

    À rebours d’autres scrutins, la dernière présidentielle américaine ne traduit pas seulement un changement du rapport de forces politique. C’est un « vote total » exprimant des exaspérations, des aspirations et des espérances appelées à se déployer au-delà de la seule sphère électorale et, tout particulièrement, dans le monde du travail. Voici, à destination des managers qui vont y être confrontés – ou le sont déjà – un premier décryptage des aspirations révélées par la victoire de Donald Trump.

    1/ Un désir d’autorité incarnée et entraînante

    Tout au long de la campagne, les adversaires de Donald Trump ont mis en cause sa personnalité autoritaire, son caractère abrupt, afin de valoriser, en contrepoint, la figure féminine de son adversaire démocrate. Au delà des clichés, ce sont, plus fondamentalement, deux modèles de leadership qui étaient ainsi proposés aux électeurs par les deux candidats. D’un côté, un modèle de « chef à l’ancienne » : patriarcal, viril voire rugueux jusqu’à la caricature. De l’autre, un modèle censé être aujourd’hui plus en vogue : matriarcal, empathique et mesuré. D’un côté, un tribun instinctif au verbe haut, promettant d’exercer son pouvoir avec énergie et bon sens en faisant appel au peuple. De l’autre, un leader à la parole maîtrisée, se prévalant à bon droit de sa compétence, de sa connaissance détaillée des dossiers, de son expérience de l’administration et du soutien inconditionnel des experts. Or, contre toute attente, c’est le premier qui a eu la faveur des électeurs. Comment l’expliquer ? Peut-être par la méfiance que suscitent désormais des leaders jugés trop lisses, mesurés, distants et désincarnés pour être vraiment sincères. Une leçon à méditer en entreprise où l’on oublie trop souvent que, pour mobiliser les salariés sur un projet collectif, les plans bien cadrés, les argumentaires bien ficelés et les slogans bien calibrés ne suffisent plus. Il faut y ajouter de l’enthousiasme, du courage, de l’énergie et de l’allant. La parole de l’expert peut certes susciter l’approbation. Mais c’est le verbe incarné des leaders et des managers qui met en mouvement citoyens et salariés.

    2/ Une révolte contre le carcan des normes et du politiquement correct

    Comme on le sait, tout au long de sa campagne, Donald Trump a joué de son image de bad boy, prenant un malin plaisir à transgresser tous les codes de la bienséance en vigueur dans l’establishment politique et médiatique en s’emparant de tous les sujets tabous. Pour Laure Mandeville, correspondante du Figaro, « l’un des atouts de Trump, c’est qu’il est politiquement incorrect dans un pays qui l’est devenu à l’excès ». Et de suggérer qu’en votant pour Trump, les électeurs américains ont aussi manifesté leur volonté de retrouver une liberté de parole mais aussi d’action dans un pays saturé jusqu’à la paralysie de codes, de règles, de normes… En transgressant les interdits du politiquement correct Trump serait ainsi apparu, aux yeux de ses concitoyens, comme un leader capable de faire voler en éclats ce carcan étouffant. Lui-même joue sur ce registre affirmant notamment que « son but n’est pas de rédiger des centaines de pages de réglementations gouvernementales et de tracasseries administratives » car « ce dont le pays a besoin c’est d’un leadership qui peut réparer ce gâchis et commencer à appliquer des solutions pratiques ». Et si, en entreprise aussi, on espérait secrètement l’essor de managers désireux de libérer la parole et l’action de l’écheveau de normes et de process qui les emprisonnent ?

    3/ Un vif attachement à l’industrie et au monde de la production

    Lors de la campagne, Hillary Clinton a largement bénéficié du soutien moral et financier des géants de l’économie de l’immatériel, symbolisés par la triade Hollywood, Wall Street, Silicon Valley. De son côté, Donald Trump a, lui, consciencieusement proclamé sa volonté de défendre bec et ongles les anciennes industries manufacturières et le Made in America, quitte à dénoncer, pour cela, les accords de libre-échange qui lient les États-Unis aux pays à bas coûts de production. Un choix audacieux – et dont la pertinence économique reste à démontrer – mais qui a parlé au cœur de ses concitoyens. Comme l’a relevé le géographe Joel Kotkin dans les colonnes de Forbes, « les États qui ont voté Trump sont caractérisés par une économie de production de biens tangibles : industries traditionnelles, alimentation, énergie. Trump l’a emporté dans les États manufacturiers traditionnels. Il a séduit les cols-bleus de l’Ohio, du Wisconsin, de l’Indiana, de l’Iowa et du Michigan. » Cet analyste en déduit que le vote Trump est un vote passéiste et anti-écologiste car « plus un État est émetteur de dioxyde de carbone, plus il a voté Trump »… Mais l’ampleur du soutien dont a bénéficié le candidat républicain dans les zones manufacturières rappelle aussi le vif attachement des travailleurs de l’industrie aux entreprises qui leur procurent non seulement du travail mais aussi une profonde fierté et une identité. Ce refus populaire de la désindustrialisation représente à l’évidence un gisement d’énergie et d’engagement qu’il ne faut pas négliger, ni aux États-Unis ni en France.

    4/ Une réaffirmation de la valeur travail par la working class

    Le succès politique de Donald Trump s’appuie aussi sur son succès dans les affaires dont il ne manque jamais de se prévaloir en rappelant qu’à la différence de ses adversaires – aussi bien les caciques du parti Républicain qu’Hillary Clinton il ne fait pas partie de l’establishment bien né, qu’il a grandi sur les chantiers de construction et ne doit sa réussite qu’à son dur labeur. Un message en phase avec le rêve américain, ainsi relayé à l’été 2016, par Donald Jr, fils du candidat et vice président de la Trump Organization affirmant que son père jugeait les gens sur leur travail si bien que « beaucoup de top executives de notre compagnie ont commencé comme ouvriers… Mon père voit chez les gens le potentiel que d’autres patrons sous-estimeraient car leur CV ne comporte pas le nom d’un collège prestigieux ». Un discours relevant à coup sûr du storytelling mais qui a davantage séduit que celui des démocrates, davantage centré sur les aides sociales et l’assistanat. Quand Hillary Clinton mettait l’accent sur le care, soulignant sa volonté de « prendre soin » des exclus et des déshérités, Trump proposait aux leftovers, ces laissés pour compte de la mondialisation, de leur redonner du travail, en faisant notamment miroiter le lancement d’un programme de grands travaux à travers le pays. En choisissant Trump, la bien nommée working class a clairement rappelé qu’entre l’assistanat et le travail, elle préfère le second car, outre un revenu, il offre une opportunité de se réaliser.

    5/ Une forte volonté de reterritorialisation

     Tandis qu’Hillary Clinton se présentait comme la candidate du libre-échange et d’une économie de la fluidité des capitaux, des informations et des travailleurs, Donald Trump a placé la notion de frontière au cœur de son discours martelant ainsi « qu’une nation qui n’a pas de frontière n’est plus une nation », ou promettant de mettre un terme à l’immigration illégale et aux délocalisations. Pour de nombreux analystes, le succès rencontré par ce discours ne s’explique pas seulement par des penchants xénophobes. Il exprime aussi une légitime volonté de protection – des emplois et des modes de vie – après des décennies de dérégulation. Pour le journaliste économique Jean-Michel Quatrepoint, après le Brexit, l’élection de Trump annonce ainsi la fin du cycle néolibéral qui s’était ouvert 40 ans plus tôt avec les élections de Thatcher et Reagan. Et de prédire que l’ « on va vers une reterritorialisation du monde autour de quelques grands ensembles, qui commerceront entre eux mais qui auront aussi à cœur de privilégier leurs marchés intérieurs. Le mondial ne disparaîtra pas, mais le local devra se substituer au global ». Un constat qui pourrait déboucher sur une vision renouvelée de la RSE intégrant un critère de « loyauté territoriale » qui, de toute façon, conditionnera l’image de marque des entreprises.

    Philippe Christèle 5/01/2017

    Voir aussi :
    Mathieu Bock-Côté : «L’année 2016 a commencé à Cologne et s’est terminée à Istanbul»
    « L’entreprise doit être méritocratique »

    http://www.polemia.com/les-cinq-tendances-ou-une-revolution-ideologique-surgit/

  • Economie oui, mais pas celle de la réflexion

    Pour ses adversaires, la cause est entendue : le programme politique du Front national est « une arnaque », comme dit Manuel Valls. Mais l’argument d’autorité est un peu trop commode.

    Le programme économique frontiste peut être critiqué, mais pas caricaturé, surtout au regard des résultats économiques que nous vaut plus d'un quart de siècle de gestion libéralo-socialiste placée sous tutelle bruxelloise. Après tout, de quelle réussite les donneurs de leçons de l'UMP et du PS peuvent-ils se prévaloir ? D'un chômage de masse frappant au moins 10 % de la population active ? De la disparition de notre tissu de PMI et de PME ? De la crise de notre agriculture ? De budgets déficitaires depuis plus de 40 ans ? D'une dette publique qui dépasse 2 000 milliards d'euros ? De la perte de notre souveraineté économique et du contrôle de notre propre monnaie ? Ceux qui balaient d'un revers de main le programme économique du FN ne sont pas les mieux placés pour le faire.

    Ledit programme est bâti sur les concepts de « patriotisme économique » et de « protectionnisme intelligent ». Comme l'explique Jean-Yves Le Gallou sur le site de Polémia, il est possible d'y distinguer trois axes « la remise en cause du libre-échangisme mondial, la sortie de l'euro, la lutte contre "l'austérité" ».

    Concernant le premier axe - la remise en cause du libre-échangisme mondial -, les rédacteurs du programme opposent à l’ « ultra-libéralisme » mondialisé le recours au « protectionnisme intelligent », dont les prémices figurent dans la Charte de La Havane, signée en 1948 par une cinquantaine d'Etats. Cette Charte visait à développer la coopération entre les États membres, les engageait à ne pas se trouver en situation d'excédent ou de déficit de leur balancé commerciale sur le moyen-long terme, interdisait le dumping, autorisait le contrôle des mouvements de capitaux par les États, favorisait l'adoption par les pays signataires de normes de travail équitables. En somme, elle voulait établir les conditions d'un commerce extérieur pacifié en évitant l'hégémonie d'une puissance sur les autres. Les États-Unis firent obstacle à sa ratification pour conforter la prépondérance du dollar acquise à Bretton Woods - outil de leur propre hégémonie.

    Par ailleurs, le Front national fut le premier grand parti à dénoncer le Tafta, désastreux traité transatlantique que Sarkozy, puis Hollande, avaient donné mandat aux eurocrates bruxellois de négocier pour la France (après avoir poussé en 2014 à accélérer les négociations, le président socialiste en demanda l'arrêt en 2016...).

    Quant au deuxième axe - la sortie de l'euro monnaie unique -, il conditionne la réalisation de l'ensemble du programme, puisqu'il doit permettre à la France de retrouver sa souveraineté monétaire, et la possibilité de dévaluer pour relancer la croissance et réindustrialiser. Dans le même but, serait abolie la loi du 3 janvier 1973, qui a interdit à l'État d'emprunter sans intérêt auprès de la Banque de France (par exemple pour financer de grands travaux), pour le plus grand bénéfice des marchés financiers et des banques qui, eux, perçoivent des intérêts - ce qui alimente la dette publique.

    Le troisième axe concerne la lutte contre l'austérité et paraît relever d'une certaine utopie lorsque Marine Le Pen envisage, par exemple, de revenir à la retraite à 60 ans. Toutefois, le recours aux politiques d'austérité appliquées dans certains pays européens sous les pressions de Bruxelles et de la BCE n'a guère été probant.

    Au bout du compte, ces propositions sont-elles absurdes ? « En vérité, la crédibilité et le réalisme d'un programme sont jaugés au regard de la doxa dominante. S'éloigner du politiquement correct et de l'économiquement correct passe forcément pour "peu crédible" », observe Jean-Yves Le Gallou sur Polémia. Pourtant, en 2011, Alain Cotta et Christian Saint-Etienne, économistes qui n'appartiennent pas au Front national, s'accordaient à reconnaître, dans Monde&Vie (1) qu' « une monnaie est toujours le reflet d'un État et d'une souveraineté », qu'aujourd'hui, « le vrai conflit idéologique oppose les tenants de la poursuite d'un néo-libéralisme mondialisé et financiarisé, à ceux du retour au capitalisme d'État » ; et qu'avant même la politique de l'euro fort, celle du franc fort, voulue en 1993 par le directeur du Trésor Jean-Claude Trichet (appelé plus tard à diriger la Banque centrale européenne…)fut « à l'origine de toutes nos difficultés actuelles ».

    Si l'on peut discuter certains aspects du programme économique du FN, il n'en pose pas moins de vraies questions, auxquelles ses concurrents ne pourront pas se contenter de répondre par le mépris.

    Jean-Pierre Nomen Monde&Vie 12 janvier 2017

    1) Monde&Vie n°851

  • Ubiquité ectoplasmique

    Cela n’est guère surprenant, le premier débat télévisé hier soir entre les sept candidats à la primaire à  gauche a été un flop d’audience. Selon Médiamétrie, seulement 3,8 millions de personnes étaient devant leur poste pour assister au duel (profondément ennuyeux) entre les ténors  de la gauche sous prozac,  désireux de faire bonne figure en ne lâchant par les coups. Un  chiffre à comparer au score de référence du premier débat de la « primaire de la droite et du centre » (5,6 millions). Cela  augure mal de la suite  pour la boutique socialiste,  à l’heure ou les candidats hors les murs , MM. Macron et Montebourg,   ont nettement plus le vent en poupe. Nous retiendrons pour notre part  de ce débat, et c’est après tout une nouveauté (une avancée?),  que de Jean-Luc Benhamias à Manuel Valls, de François de Ruygy à Arnaud Montebourg, tous les candidats présents se sont prononcés en faveur du rétablissement de la peine de mort.  Du moins dans  son application hollandaise, consistant à assassiner, liquider à l’étranger des djihadistes souvent de nationalité française. « Des enfants de la république » devenus  » terroristes  » selon la terminologie de M. Valls …

    Personnalité médiatique de cette république livrée à tous les mauvais vents,  dévoyée,  déracinée, hors-sol, abîmée par des décennies de cogestion gauche-droite,  Laurence Parisot, ex patronne du Médef, s’inquiétait hier sur la site de boursorama d’une  annonce de Pierre Gattaz,  son successeur à la tête du syndicat patronal. Celui-ci   a indiqué qu’il  recevrait  « sans  doute »  Marine Le Pen, comme tous les autres candidats à la présidentielle. « Je suis très étonnée par cette annonce » a-t-elle déclaré,  » je pense que c’est une erreur, peut-être même une erreur lourde de conséquences. En acceptant de recevoir Marine Le Pen, le Medef et Pierre Gattaz contribuent à sa banalisation ».  « Pierre Gattaz a évoqué le fait que j’aurais boycotté Marine Le Pen… Je ne l’ai pas boycottée, c’est beaucoup plus sérieux que cela, je l’ai dénoncée » (sic), a-t-elle ajouté. (…) On ne peut pas traiter la personne qui porte et qui défend ce programme comme n’importe quel candidat à l’élection présidentielle. »

    Et d’ajouter encore:  » le Front National a un programme, qui est non seulement, cataclysmique pour l’économie française, et européenne. Mais qui est en plus dangereux pour les valeurs de notre République, et pour des principes fondamentaux auxquels nous sommes attachés. » Le  psittacisme antinational de Mme Parisot n’est pas une surprise, on lui doit d’ailleurs  un livre signé de son nom  en 2011 (Un piège bleu marine) d’une indigence, d’une pauvreté intellectuelle et argumentaire à peu près équivalente aux productions  similaires du PS ou de NKM. La nouveauté réside dans cette invitation, si elle se concrétise,   de M. Gattaz  à Marine, sous la pression peut-être de certains  patrons, dirigeants de PME-PMI, TPE-TPI qui sont nombreux à être séduits par le programme frontiste.

    Certes,  Bruno Gollnisch, comme les autres dirigeants du  FN qui défendent  un sain capitalisme entrepreneurial,  à l’opposé de toutes les dérives d’un capitalisme financier, spéculatif, porté par une certaine idéologie libérale, n’ont jamais ménagé leurs critiques vis-à-vis des prises de position irresponsables et/ou économiquement, socialement désastreuses d’un  Pierre Gattaz .  En décembre  2015, Mme Parisot  félicitait d’ailleurs  Pierre Gattaz dans Les échos    affirmant qu’il avait  » raison »  de prendre position contre le FN   » en tant que porte-parole des chefs d’entreprises de France de faire savoir que le programme économique du Front National est un danger. Ce qui compte, c’est de faire de la pédagogie continue et d’expliquer régulièrement les effets désastreux qu’auraient ses propositions sur notre économie. »

    Une pédagogie à laquelle s’essaye le dignitaire de la très bourgeoise secte du Grand OrientJean-Luc Mélenchon qui, depuis trente ans, il était alors encore au PS et favorable à Maastricht, s’échine à expliquer aux catégories populaires qu’il ne faut pas voter pour le Grand Satan FN et Le Pen.  Comme en 2012, il s’emploie ces derniers temps à attaquer un FN qui recueille la majorité du vote ouvrier depuis 1988, phénomène qui s’est encore  accéléré ces dernières années. En meeting mercredi au Mans, le candidat d’extrême gauche creuse toujours  assez vainement le même sillon en expliquant que le FN  se livre à un « plagiat » (!)  de ses propositions, en voulant notamment pour preuve subliminale que Florian Philippot dans une récente vidéo publiée sur sa chaîne youtube arbore   » une tasse rouge »  !

    Hier , rapportait une dépêche de l‘AFp, devant la presse, M. Mélenchon  confirmé  sa stratégie consistant à multiplier les attaques contre l’opposition nationale, populaire et sociale, méthode qu’il juge habile pour bénéficier d’une bonne couverture médiatique… Il tiendra ainsi, tout comme Emmanuel Macron,  une réunion à Lyon le 5 février,  pendant  la convention présidentielle de Marine, tout en apparaissant sous forme d’hologramme au même moment,  » une première mondiale « ,  dans un meeting à Paris.

    Cette ubiquité ectoplasmique se retrouve dans la teneur des attaques qu’il formule contre la candidate soutenu par le FN, en reprenant pour le coup les mêmes éléments de langage des pontes du Medef, de Bruxelles, de la droite et de la gauche euromondialistes. A l’écouter, alors même qu’il affirme dans  le même élan sans trop de cohérence que le  FN reprend ses propositions, il éprouve en écoutant Marine   un « renouveau d’horreur et de dégoût de l’idéologie de cette femme », fustige « l’ignorance » et « l’obscurantisme » du Front National, entend  « marquer solennellement (par sa présence à Lyon, NDLR)  le gouffre qui sépare la logique, le programme politique de Marine Le Pen et la tradition républicaine des Français la plus profonde et la plus noble ».

    Effectivement un gouffre sépare les nationaux, les patriotes, les souverainistes qui défendent et soutiennent la candidature de Marine et les tenants de ce vieux Système à bout de souffle, les partisans du mondialisme ou de l’altermondialisme qui invoquent  la république pour peu qu’elle cesse d’être réellement française.  Ou pour reprendre la formule imagée de Patrick Buisson,  » les enracinés du local  »  d’un côté et de l’autre, les « agités du global » qui communient dans  « l’idéologie bougiste », « la maladie de Parkinson  de la mondialisation ». Choisis ton camp camarade!

    https://gollnisch.com/2017/01/13/ubiquite-ectoplasmique/

  • Mobilisation générale pour les Assises présidentielles de Lyon ! | Marine Le Pen

  • François Fillon, l'espoir invertébré

    À l’inverse de ce qu’écrivait mon ami Bruno Larebière dans le précédent numéro de monde&vie, il ne m’est pas possible de voir en Fillon le candidat de la « droite hors les murs »...

    « Je suis gaulliste et de surcroît je suis chrétien, cela veut dire que je ne prendrai jamais une décision qui sera contraire au respect de la dignité humaine, au respect de la personne, de la solidarité », a déclaré François Fillon, le 3 janvier sur TF1. Reste que les gaullistes sont loin d'avoir toujours respecté la dignité humaine, et quant à celle de la personne, elle n'a pas empêché le chrétien Fillon d'avoir voté toutes les lois socialistes favorables à l'avortement.

    Je ne lui reproche certes pas d'avoir fait état de sa foi chrétienne, ce dont s'indignent un Guaino ou un Bayrou (ce dernier avait déjà été l'un des seuls politiciens à protester contre la décision de Jacques Chirac de mettre les drapeaux en berne après la mort du pape Jean-Paul II...) Mais quel espoir placer en lui, dans l'éventualité où il serait élu président de «la République en 2017 ? Établi au cœur du système, il appartient pleinement à la droite « dans les murs », qui a avalé tous les crapauds que la gauche lui présentait, en en redemandant. Depuis le début de sa carrière voilà plus de 36 ans, cinq fois ministre, dans le gouvernement de Balladur, puis dans ceux de Juppé et de Raffarin sous la présidence dé Chirac, enfin premier ministre pendant tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy, François Fillon a soutenu et été associé à la politique de cette pseudo-droite conservatrice de tous les abandons, qui a conduit le pays (en alternance complice avec les socialistes) à la situation dans laquelle il se trouve. La juge-t-on si bonne qu'il faille le remercier ?

    Pendant toutes ces années, le principal acte de courage de Fillon aura consisté à réformer le régime de retraites des fonctionnaires, lorsqu'il était ministre des Affaires sociales, en 2003. Mais il avait alors suffi d'une visite de François Chérèque, le secrétaire général « réformiste » de la CFDT, pour que le ministre consentit aux syndicalistes du public toutes les compensations qu'ils souhaitaient, sans souci de leur financement. Chirac le voulait comment l'eût-il refusé ?

    « Courage Fillon » !

    L'anecdote est révélatrice. Devenu premier ministre de Sarkozy, Fillon, de même, a tout consenti et tout signé l'ouverture à gauche, le traité de Lisbonne, la constitution du conseil français du culte musulman, le maintien de l'immigration au niveau de 200 000 entrées par an, le pouvoir de flicage conféré à la Halde, la discrimination prétendument « positive », la catastrophique réforme des collèges inspirée par Richard Descoings, l'introduction par son ministre Chatel de l'idéologie du genre dans les programmes scolaires, l'explosion de la fiscalité et de la dette publique. Sur ce dernier chapitre, il avait, il est vrai, annoncé la faillite financière de la France, mais sur le reste, a-t-il jamais protesté ? Il se préoccupe aujourd'hui du sort des chrétiens d'Orient, ce qui est à son honneur, mais s'en souciait-il lorsque Sarkozy et Juppé contribuaient avant Hollande et Fabius à déstabiliser cette région par leur politique en Libye et en Syrie ?

    Il est vrai que l'ancien premier ministre s'est plaint de la manière de gouverner « clanique » de Nicolas Sarkozy, qui l'aurait mal traité. À en croire Patrick Buisson, le roquet des Hauts-de-Seine l'avait même surnommé « courage Fillon ! » Mais s'il était si malheureux, que n'a-t-il démissionné ? Son influence auprès de Sarkozy se réduisit paraît-il au maintien au gouvernement de son amie Roselyne Bachelot, qui attendit comme lui que la gamelle fût vide pour trouver la pâtée saumâtre. « Le pauvre homme ! », aurait dit Orgon.

    Parce que sa réussite à la primaire a permis d'éviter le retour de Sarkozy ou la candidature de Juppé, il nous est présenté comme le candidat naturel des catholique et de La Manif Pour Tous, réduite aux acquêts du du groupe « Sens commun ». Cette espérance répond à la soif de victoire d'une fraction de l'électorat conservateur accoutumée à élire la droite « dans les murs », qui s'essuie pourtant les pieds sur elle depuis des décennies. Mais Fillon n'est jamais qu'un moindre mal. Comment oublier qu’il fut le ministre de Juppé lorsque celui-ci était chef du gouvernement, et vice-versa ? Entre les programmes des deux hommes, il n'existe (sauf en politique étrangère) qu'une différence de degré, pas de nature, encore cette différence de degré est-elle faible. Et il est à la fois symbolique et révélateur qu'au lendemain de sa victoire, Fillon ait « récupéré » comme porte-parole celui du maire de Bordeaux, le calamiteux Benoist Apparu, type du politicien « dans les murs ». Il eût été très étonnant qu’il fit appel à une personnalité « hors les murs », comme Robert Ménard, par exemple.

    Est-ce sur cet invertébré qu'il faudra compter désormais pour restaurer le prestige et la parole de la France dans le monde ? À cinq mois de l'élection, Fillon accuse déjà physiquement les effets et les ravages des premiers bombardements médiatiques; il était déjà gai comme un pinson déplumé, le voici lugubre comme une dinde à la veille de Noël. À le voir si déprimé, me viendrait presque l'envie de lui taper dans le dos pour lui faire cracher ses humeurs noires, et de dire à ce droopy de la Sarthe « Allez, quoi, mon petit vieux, fais rillette aux électeurs ! »

    Eric Letty monde&vie  12 janvier 2017

  • La déroute annoncée de François Fillon (2/2)

    Suite de Le faux succès des primaires et la déroute annoncée de François Fillon (1/2)

    La bien-pensance médiatique – celle qui ne jure que par le duopole libéral-libertaire des « Républicains », du P « «S » et de leurs affidés – a tôt fait de présenter François Fillon comme un futur président de la République en puissance étant donné l’état de déliquescence plus qu’avancé de sa (pseudo) alternative (faussement) de gauche que représente le P « S », et ce quel que soit le candidat qui sortira des primaires de ce dernier.

    François Fillon a effectivement réalisé une excellente campagne des primaires « de la droite et du centre » :

    •  en attirant à lui la droite catholique traditionnelle clairement méprisée par Alain Juppé, plus que lassée par les tours de girouette de Nicolas Sarkozy, consciente des chances infiniment maigres de son propre candidat (JeanFrédéric Poisson) et lassées d’être perpétuellement non représentée dans les appareils de partis ;
    • en se présentant comme la réelle et seule alternative crédible au centrisme bobo, relativiste et multiculturaliste d’Alain Juppé d’une part, aux outrances vides de réel contenu de Nicolas Sarkozy d’autre part (ce que n’est pas parvenu à réaliser Bruno Le Maire) ;
    • et surtout en ouvrant grand son programme aux intérêts du grand patronat, de la finance et des multinationales qui l’ont de ce fait abondamment subventionné et soutenu[i].

    En rassemblant derrière lui une large base du socle électoral de la droite classique et tout en parvenant à taire – pendant la durée de la campagne[ii] – les contradictions de ce rassemblement (son programme économique très favorable au patronat sera très lourd pour les classes moyennes dont est pourtant très largement issu le milieu catholique traditionnel), François Fillon est parvenu a remporté haut la main ces primaires. Le bilan du quinquennat de François Hollande étant un boulet pour quiconque portera les couleurs PS, les habitués du bipartisme à la vue courte[iii] - et qui sont aussi, fort logiquement, des thuriféraires aveugles du principe des primaires – ont donc immédiatement discerné en François Fillon le futur chef de l’Etat. Pourtant le socle que qu’il a su mobiliser est extrêmement faible (voir également la premier partie de l’article). Si François Fillon devait, au jour J du 1er tour des présidentielles, se contenter des 1,9 millions d’électeurs qui ont porté leur choix sur lui au 1er tour des primaires (2,9 millions au 2nd tour), il ne réaliserait qu’environ ….  5,2% des voix (7,9% sur la base des électeurs du 2nd tour des primaires)[iv] !

    Dans cette perspective, il lui est donc impératif d’élargir très grandement sa base électorale, sans pour autant perdre ce qu’il a conquis lors de ces primaires. Or, tant dans la forme (puisqu’il n’a cessé de scander qu’il était homme à se tenir à son programme) que dans le fond, son programme économique[v] lui interdit tout élargissement d’importance. François Fillon s’est d’ores et déjà mis à dos une très large majorité de la fonction publique (soit de l’ordre de 6 millions d’électeurs ...), non seulement parce que sa proposition est une aberration dans la situation économique que connaît notre pays (supprimer 500 000 emplois – dussent-ils être publics – alors que près de 6 millions de Français sont en souffrance sur le marché de l’emploi) mais aussi parce qu’une large part de cette fonction publique (hôpitaux, douanes, police, armées, enseignants) a déjà beaucoup souffert des réductions d’effectifs des deux précédents quinquennat[vi] et que les modalités de mise en œuvre sont demeurées très floues … si ce n’est en annonçant que les fonctionnaires restant devront travailler davantage alors même qu’une grande partie d’entre eux n’a en pratique jamais connu les 35 heures ! Conforme aux préconisations de l’Union européenne[vii], son projet de privatisation[viii]en masse de la sécurité sociale, tout aussi aberrant économiquement puisque le système de notre sécurité sociale est l’un des plus performants – sinon le plus performant –  de la planète en rapport coût-efficacité[ix], lui aliène d’emblée les classes populaires, la plus grande majorité des classes moyennes ainsi que, probablement, les personnes âgées, segment pourtant traditionnellement assez proche de la droite. L’ancien premier ministre et son équipe peuvent tenter de bien oiseux retournements sur ce sujet[x], il est plus que probable que le mal est fait et que cet électorat, le plus important numériquement et potentiellement le plus décisif[xi], lui a pour une grande part définitivement tourné le dos (et que ces retournements retourneront aussi une part de l’électorat qui a construit sa victoire aux primaires !). Rajoutons à tout cela que François Fillon peinera à regrouper derrière lui une frange grandissante (et sans doute majoritaire aujourd’hui) de Français plus que lassés par les travers de l’européisme bureaucrate et des politiques austéritaires qui y sont liées si l'ancien disciple de Philippe Séguin – mais qui en a totalement renié l’héritage en assumant ouvertement tous les « Munich sociaux » – continue à prôner les vertus de la souveraineté (ce qui s’entend bien) tout en demandant une intégration accrue dans la « gouvernance » de la zone euro (ce qui est totalement incompatible avec tout discours sur la souveraineté !). Enfin, les « Républicains » ne pouvant se permettre de tirer à contre-camps, le passif du quinquennat Sarkozy a été peu évoqué pendant la campagne des primaires. Nul doute que le premier ministre de tout ce piteux quinquennat ne pourra très longtemps s’exempter d’un devoir d’inventaire sur ces cinq années qui n’ont été guère glorieuse pour la France[xii].

    C’est donc une longue et pénible campagne qui s’annonce pour François Fillon jusqu’aux jours d’avril 2017 et rien ne garantit son accession au 2nd tour des présidentielles. Celles-ci seront probablement, comme c’est de plus en plus le cas dans toutes les démocraties frappées par le discrédit de plus de trente années de néolibéralisme, d’une très grande indécision et l'on peut s'attendre à voir nos éditocrates sondagiers s'émouvoir qu'un candidat plébiscité aux primaires se fasse piteusement disqualifié quelques mois plus tard au cours d'une élection pour le coup bien plus démocratique que ne le sont ces primaires.

    [i] Lire François Fillon : le candidat des banquiers et des grands patrons, c'est lui, Etienne Girard, Marianne, 23/11/2016.

    [ii] Ces contradictions se retrouvant dans les programmes d’à peu près tous les candidats de la primaire.

    [iii] Ce bipartisme n’a paru comme une évidence sous la Ve République que pour les élections de 1974, 2007 et 2012. Toutes les autres se sont jouées au moins à trois candidats en mesure de franchir le premier tour.

    [iv] Sur la base des 36,6 millions de suffrages exprimés au 1er tour des présidentielles de 2012.

    [v] Impôts, travail, sécurité sociale… le programme économique de Fifi mains d'acier, T homas Vampouille, Marianne, 28-nov-16.

    Santé et sécurité sociale : les incohérences du programme Fillon, Elie Arié, Marianne, 30-nov-16.

    [vi] La RGPP, révision générale des politiques publiques, initiée sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy qui consistait – entre autres – à ne pas remplacer arbitrairement un poste de fonctionnaire sur deux lors des départs à la retraire, poursuivie, dans une à peine moindre mesure par la MAP, modernisation de l’action publique, par M. Hollande.

    [vii] Quand l’Europe veut s’attaquer à la Sécurité Sociale, Laurent Herblay, Gaulliste libre, 23-oct-12.

    [viii] Privatisation que François Fillon avait déjà, plus ou moins discrètement, largement initiée lors de son passage à Matignon :

    Coût de la santé : le mensonge par omission du gouvernement, Laetitia Clavreul, Le Monde, 13-oct-10.

    Le gouvernement baisse de 35% à 15% le remboursement de 150 médicaments, Laetitia Clavreul, Le Monde, 17-avr-10.

    [ix] Une autre histoire de la Sécurité sociale, Bernard Friot & Christine Jakse, Le Monde diplomatique, dec-15.

    Sécurité Sociale: le risque de la privatisation, Elie Arié, Le Monde, 20-sept-10.

    Santé : c’est la privatisation qui coûte cher,                 Noam Ambrourousi, Marianne, 12-déc-14.

    Rajoutons que le programme de privatisation de François Fillon fera la part belle aux lobbies de la santé … ceux-là même qui plombent notre système de santé :

    Labos-professions de santé : 236 millions d’euros de cadeaux !, Clotilde Cadu, Marianne, 18-mars-15.

    Médecins : leurs liaisons dangereuses bientôt mises à nu, Clotilde Cadu, Marianne, 16-mars-15.

    Lobbies pharmaceutiques et Commission européenne : l'amour fou, Roger Lenglet, Figarovox, 06-sept-15.

    [x] Rembourser ou non le rhume : le camp Fillon se mouche, Etienne Girard, Marianne, 12-déc-16.

    Sécurité sociale : cette "clarification" de Fillon qui a tout d'un reniement, Etienne Girard, Marianne, 13-déc-16.

    [xi] Les mesures-chocs de François Fillon rejetées par les Français, Jean-Christophe Chanut, La Tribune, 09-déc-16.

    [xii] Lire :

    Réponse au tract bilan de Nicolas Sarkozy, l’œil de Brutus, 24/01/2012.

    Petit bilan des petites réformes de M. Sarkozy, l’œil de Brutus, 23/08/2011.

    http://loeildebrutus.over-blog.com/2017/01/la-deroute-annoncee-de-francois-fillon-2/2.html

  • Le faux succès des primaires et la déroute annoncée de François Fillon (1/2)

    Comme lors de primaires socialistes de 2007 et 2012, médias et partis politiques y sont allés de cœur pour célébrer le succès des primaires de la « droite et du centre ».

    Bien peu ont dénoncé la pensée simpliste qui consiste à croire que le  vote suffit à fonder la démocratie (quels grands démocrates alors que tous ces potentats élus à coup de 90% des suffrages !) alors que c’est le citoyen qui fonde la démocratie. Et qu’en conséquence, le vote ne peut être démocratique si le corps électoral n’est pas clairement défini (avec donc un « dedans » et un « dehors », ceux qui en font partie et ceux qui n’en font pas), ce que l’on a clairement vu avec ces primaires de novembre et le jeu trouble, ou pour le moins suspect, joué par les « sympathisants » de gauche et du Front national qui se sont rendus aux urnes des « Républicains » et affidés. Autre élément également peu relevé : la formidable machine à éliminer les voix dissidentes qu’est le processus des primaires, que ces voix soient à l’intérieur du parti (M. Guaino pour Les « Républicains », M. Filoche pour le parti « socialiste »), ou à l’extérieur (tout élément extérieur au parti mais sur une ligne politique supposée proche étant, au nom de « l’unité » - voire du « Front républicain » -, sommé de se taire ou de se rallier au principe des primaires, desquelles il peut très bien finalement se faire éjecter comme ce fut le cas pour M. Larrouturou). Enfin, le système des primaires suppose qu’il existerait un ensemble, plus ou moins figé, d’électeurs qui seraient irrémédiablement de « la droite et du centre ». En gros, un « peuple de droite », comme il existerait un « peuple de gauche » (personne ne semblant encore avoir l’audace de mentionner l’existence d’un « peuple du FN »). Et donc, de fait plus de « peuple français », soit une négation complète de la République (qui suppose l’unité et l’unicité des membres de la Cité) d’une part et de la démocratie d’autre part (puisque les citoyens seraient cantonnés à une posture idéologique déterminée par des apparatchiks de partis, sans y changer). Ajoutons en outre que le principe même des primaires à l’intérieur d’une même « famille » politique consiste bien davantage à désigner un individu-candidat qu’à former un programme politique collectif (sur ce point la convergence idéologique des candidats à la primaire « de la droite et du centre » était flagrante), autre déni de démocratie qui vise à interdire au citoyen la participation effective à la politique qui sera conduite pourtant en son nom.

    La deuxième escroquerie consiste à présenter les primaires comme une source de légitimité et de rassemblement dès lors qu’elles déplacent quelques millions de votants. Or, avec ses 4,3 millions de votants, la primaire de « la droite et du centre » n’a déplacé même pas 10% du corps électoral (9,3% pour être précis[i]). Et si l’on prend en compte les électeurs de la « droite et du centre » - ou supposés tels – ceux-ci regroupaient au premier tour des présidentielles de 2012 (Nicolas Sarkozy, François Bayrou, Nicolas Dupont-Aignan) 13,7 millions d’électeurs. Ce qui signifie donc que la primaire de la « droite et du centre » n’a réussi à déplacer même pas un électeur « de droite et du centre » sur trois (et même pas un sur deux si l’on ne prend en compte que les suffrages recueillis par Nicolas Sarkozy). Vraiment pas de quoi pavoiser !

    A suivre : la déroute annoncée de François Fillon.

    [i] En prenant comme base le nombre d’inscrits à la présidentielle de 2012, ce qui ne représente pas la totalité d’un corps électoral qui en outre a cru numériquement depuis 2012.

    http://loeildebrutus.over-blog.com/2017/01/le-faux-succes-des-primaires-et-la-deroute-annoncee-de-francois-fillon-1/2.html

  • Les salariés boudent les élections professionnelles : la faute aux syndicats !

    La place qu’accorderont à ce sujet les futurs candidats à l’élection présidentielle attestera de leur volonté de faire évoluer et de moderniser notre pays.

    Depuis le 30 décembre, les 4,6 millions de salariés des entreprises de moins de 11 personnes (TPE), ainsi que les employés à domicile, sont appelés à choisir un syndicat pour les conseiller et les défendre pour les quatre prochaines années.

    En 2012, première année de la mise en place de cette consultation, seulement 10,38 % des salariés avaient voté. La campagne 2016 pourrait être encore pire puisque, à ce jour, uniquement 5 % du corps électoral concerné s’est prononcé.

    Pourtant, faire mieux qu’en 2012 était l’objectif affiché du ministre du Travail Myriam El Khomri. Il est vrai qu’avec trois millions d’euros investis dans la campagne de communication et 20 millions d’euros dépensés au total pour l’impression des documents, les subventions aux syndicats et la mise en place du système d’information, le gouvernement et les organisations syndicales pouvaient espérer mieux. Aujourd’hui, nous assistons donc à une surenchère de ces mêmes organisations afin que soit repoussée jusqu’au 30 janvier, voire jusqu’au 3 février, une consultation qui devait normalement s’achever le 16 janvier.

    Cet artifice procédural, qui table sur le temps pour faire venir des électeurs supplémentaires aux urnes, n’occultera cependant pas l’échec que représentent ces élections professionnelles. Une fois de plus, le désintérêt des salariés envers l’action des syndicats est manifeste et ne pouvait se traduire de façon plus nette et définitive.

    Plus que des manœuvres visant à « limiter les dégâts », c’est bien à une interrogation de fond que sont confrontés, une nouvelle fois, les syndicats.

    En effet, l’actualité de ces derniers mois, avec, pour le secteur privé, les manifestations violentes contre la loi Travail, cautionnées par la CGT, ou encore, pour le secteur public, les manifestations, hors contrôle syndical, de policiers, prouve que le système représentatif actuel des personnels du public ou du privé a atteint ses limites. 

    Ces éléments sont également attestés par le fait que la France est, parmi les pays de l’OCDE, celui dont le taux de syndicalisation est le plus faible – autour de 8 %. Ceci est en grande partie dû au fait que les relations syndicales entre « patrons et travailleurs » empruntent encore grandement à la lutte des classes. Alors que, dans de nombreux pays, le monde du travail a su pacifier ses relations internes, la France connaît encore des périodes où l’action syndicale se traduit par un véritable terrorisme. Chantage sur la presse, blocages en tous genres induisant une paralysie totale du pays, stratégie du chaos : certaines méthodes utilisées par certaines organisations syndicales, tout en se trouvant aux marges de la loi, sont encore utilisées dans le cadre d’un rapport de force qui n’a plus sa place au sein des sociétés modernes.

    À n’en pas douter, ce sont ces attitudes, improductives et délétères, que condamnent aujourd’hui les salariés en boudant les urnes. De la même façon qu’ils souhaitent une profonde transformation de la classe politique et de la façon dont est dirigée la France du XXIe siècle, les Français souhaitent aussi voir l’émergence d’un syndicalisme progressiste, réformateur et responsable. Ils attendent, en particulier, que dirigeants politiques et syndicaux, qui ont partie liée, soient plus à l’écoute de celles et ceux qu’ils prétendent représenter.

    La place qu’accorderont à ce sujet les futurs candidats à l’élection présidentielle attestera de leur réelle volonté de faire évoluer et de moderniser notre pays.

    http://www.bvoltaire.fr/olivierdamien/salaries-boudent-elections-professionnelles-faute-aux-syndicats,306060

  • Jean-Lin Lacapelle : « Il se prépare un printemps des patriotes de France »

    Jean-Lin Lacapelle, 49 ans, secrétaire FN aux fédérations, vient de boucler un Tour de France de 96 départements. Son physique d’acteur de cinéma et son surnom de « nettoyeur » en font une forte personnalité dont on attend parfois la visite avec inquiétude. Sa mission : professionnaliser le mouvement de Marine Le Pen et en faire un parti prêt à l’exercice du pouvoir qui est toujours beaucoup plus difficile que sa conquête.

    8778-20170114.jpg— Vous êtes un ancien haut cadre de L’Oréal. Comment passe-t-on du n° 1 de la beauté à la bête immonde ?

    — Je suis en effet un ancien cadre de L’Oréal mais je suis avant tout un militant de toujours du Front national et de la cause nationale. Je suis arrivé en 1984 au FN. J’ai occupé différentes fonctions. J’ai été conseiller régional de 1998 à 2010 dans le Centre, candidat une vingtaine de fois à différentes élections. Je me considère avant tout comme un militant patriote avant d’être un cadre d’entreprise privée. Maintenant il est vrai que cette double expérience, à la fois politique et à la fois professionnelle dans le privé, a laissé penser à Marine Le Pen que je pouvais peut-être apporter une valeur ajoutée dans la mission qu’elle m’a confiée, celle du secrétariat national aux fédérations au sein de l’appareil du Front national et celle de responsable de la mobilisation militante dans le cadre de son équipe de campagne.

    — Quel était le but de votre Tour de France des fédérations FN ?

    — Lorsque Marine Le Pen nous a hissés à la hauteur du premier parti de France en recueillant 30 % des suffrages aux dernières régionales, elle a exprimé clairement l’objectif de professionnaliser le mouvement. Ça ne veut pas dire casser le mouvement ni le changer bien évidemment, mais améliorer le fonctionnement du Front national et hausser notre niveau d’exigence. Cela signifie aussi renouveler un certain nombre de cadres sans les écarter, je tiens à cette précision. Si nous sommes contre le cumul des mandats, nous sommes aussi contre le cumul des responsabilités et il est bon de mettre un peu de sang neuf dans les rouages.

    — Vous dites que l’on ne peut plus diriger le Front national comme il y a 15 ans. Concrètement, comment procédez-vous pour améliorer l’appareil frontiste ?

    — Très rapidement, au fil de mes déplacements, je me suis rendu compte qu’il y avait un besoin d’écoute et de proximité entre le siège et les fédérations et il m’a paru nécessaire et important de faire le tour des départements. J’en suis à 85 fédérations visitées sur 96. Sous la forme de conférences de presse, réunions de bureaux qui me donnent l’occasion de rencontrer personnellement les cadres, les élus et les candidats et moments de convivialité lors d’un dîner, car c’est important aussi d’allier l’utile à l’agréable.

    Les choses avancent très vite. Je me suis fixé quatre objectifs. Premièrement : les bonnes personnes aux bons postes. Il faut avoir les bons secrétaires départementaux. Avec le secrétaire général Nicolas Bay, nous avons proposé au Bureau politique 35 nouveaux secrétaires départementaux qui ont été nommés depuis. C’est un gros renouvellement. Secondement : les bonnes structures. Il est important que chaque secrétaire départemental ait une équipe étoffée autour de lui. Plus on a de talents, plus on a de compétences, plus on est efficace. L’objectif était aussi de professionnaliser les structures fédérales. Troisièmement : les bons outils.Etre actifs sur les réseaux sociaux, avoir une permanence. Pour l’image du Front national, nous avons souhaité moderniser nos structures et faire en sorte que chaque département ait sa permanence. Nous avons ouvert des permanences dans des départements qui n’en avaient jamais eu. La Charente par exemple, l’Ain, la Meuse.

    Le quatrième point enfin et pas le moindre, ce sont les bons candidats. Cela veut dire hausser notre niveau d’exigence sur le choix des pré-investitures pour les élections législatives. Nous partons du postulat que Marine Le Pen sera élue présidente de la République et qu’il y aura un raz de marée bleu marine à l’Assemblée nationale. Il lui faut donc un groupe constitué de députés capables de défendre son projet politique. Nous sommes d’autant plus exigeants dans le choix et la désignation de nos candidats et dans le niveau de qualité requis.

    — En allant à la rencontre de ces nombreux Français, quelle préoccupation ou quelle inquiétude vous ont paru les concerner en priorité ?

    — La France est à genoux. On sent les Français extrêmement inquiets. Mais on les sent lucides. Je ressens pour la première fois une fenêtre de tir historique dans la candidature de Marine Le Pen. Elle est la seule capable d’apporter une lueur d’espoir, un projet politique clivant et rupturiste, le seul projet sur le territoire du patriotisme. Quand on voit les exemples du Brexit, des référendums en Italie, en Hongrie, de l’élection en Autriche qui aurait dû être gagnée s’il n’y avait pas eu de fraude lors du premier scrutin, mais aussi de l’élection de Trump aux Etats-Unis, on sent qu’il se prépare un printemps des patriotes en France. Le clivage droite-gauche est depuis longtemps pour moi révolu, je fais partie de cette école-là. Je crois que tout va se jouer maintenant sur la candidature de Marine Le Pen candidate des Français, candidate du peuple et des patriotes français. Face aux candidats du système, à ceux qui ne veulent pas changer l’Union européenne et veulent poursuivre la politique catastrophique qui nous a menés là où nous sommes.

    — Notre famille d’idées reproche à Marine Le Pen une gauchisation de ses idées. N’est-ce pas plutôt son électorat qui se modifie, avec l’arrivée d’anciens électeurs de gauche séduits par les idées qu’elle défend ? Comme 30 % des fonctionnaires par exemple qui disent avoir une bonne opinion d’elle.

    — Pour la première fois, nous concourons pour gagner. Marine Le Pen doit recueillir 50 % et une voix pour gagner au second tour. Ça veut dire qu’elle ne doit pas être la candidate exclusive du Front national. Elle est au-dessus des partis. Elle est soutenue par le Front national mais elle est la candidate du rassemblement national, du rassemblement patriote et comme elle l’a elle-même formulé, la candidate du rassemblement présidentiel. C’est ce qu’elle incarne aujourd’hui. Si nous voulons gagner l’élection présidentielle au scrutin majoritaire et conquérir les plus hautes fonctions de l’Etat, nous devons rassembler la majorité des Français et sortir des clivages. Marine a cette capacité d’ouverture et de rassemblement.

    propos recueillis par Caroline Parmentier

    Entretien paru dans Présent daté du 14 janvier 2017

    http://fr.novopress.info/202752/jean-lin-lacapelle-il-se-prepare-un-printemps-des-patriotes-de-france/