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élections - Page 395

  • Le faux succès des primaires et la déroute annoncée de François Fillon (1/2)

    Comme lors de primaires socialistes de 2007 et 2012, médias et partis politiques y sont allés de cœur pour célébrer le succès des primaires de la « droite et du centre ».

    Bien peu ont dénoncé la pensée simpliste qui consiste à croire que le  vote suffit à fonder la démocratie (quels grands démocrates alors que tous ces potentats élus à coup de 90% des suffrages !) alors que c’est le citoyen qui fonde la démocratie. Et qu’en conséquence, le vote ne peut être démocratique si le corps électoral n’est pas clairement défini (avec donc un « dedans » et un « dehors », ceux qui en font partie et ceux qui n’en font pas), ce que l’on a clairement vu avec ces primaires de novembre et le jeu trouble, ou pour le moins suspect, joué par les « sympathisants » de gauche et du Front national qui se sont rendus aux urnes des « Républicains » et affidés. Autre élément également peu relevé : la formidable machine à éliminer les voix dissidentes qu’est le processus des primaires, que ces voix soient à l’intérieur du parti (M. Guaino pour Les « Républicains », M. Filoche pour le parti « socialiste »), ou à l’extérieur (tout élément extérieur au parti mais sur une ligne politique supposée proche étant, au nom de « l’unité » - voire du « Front républicain » -, sommé de se taire ou de se rallier au principe des primaires, desquelles il peut très bien finalement se faire éjecter comme ce fut le cas pour M. Larrouturou). Enfin, le système des primaires suppose qu’il existerait un ensemble, plus ou moins figé, d’électeurs qui seraient irrémédiablement de « la droite et du centre ». En gros, un « peuple de droite », comme il existerait un « peuple de gauche » (personne ne semblant encore avoir l’audace de mentionner l’existence d’un « peuple du FN »). Et donc, de fait plus de « peuple français », soit une négation complète de la République (qui suppose l’unité et l’unicité des membres de la Cité) d’une part et de la démocratie d’autre part (puisque les citoyens seraient cantonnés à une posture idéologique déterminée par des apparatchiks de partis, sans y changer). Ajoutons en outre que le principe même des primaires à l’intérieur d’une même « famille » politique consiste bien davantage à désigner un individu-candidat qu’à former un programme politique collectif (sur ce point la convergence idéologique des candidats à la primaire « de la droite et du centre » était flagrante), autre déni de démocratie qui vise à interdire au citoyen la participation effective à la politique qui sera conduite pourtant en son nom.

    La deuxième escroquerie consiste à présenter les primaires comme une source de légitimité et de rassemblement dès lors qu’elles déplacent quelques millions de votants. Or, avec ses 4,3 millions de votants, la primaire de « la droite et du centre » n’a déplacé même pas 10% du corps électoral (9,3% pour être précis[i]). Et si l’on prend en compte les électeurs de la « droite et du centre » - ou supposés tels – ceux-ci regroupaient au premier tour des présidentielles de 2012 (Nicolas Sarkozy, François Bayrou, Nicolas Dupont-Aignan) 13,7 millions d’électeurs. Ce qui signifie donc que la primaire de la « droite et du centre » n’a réussi à déplacer même pas un électeur « de droite et du centre » sur trois (et même pas un sur deux si l’on ne prend en compte que les suffrages recueillis par Nicolas Sarkozy). Vraiment pas de quoi pavoiser !

    A suivre : la déroute annoncée de François Fillon.

    [i] En prenant comme base le nombre d’inscrits à la présidentielle de 2012, ce qui ne représente pas la totalité d’un corps électoral qui en outre a cru numériquement depuis 2012.

    http://loeildebrutus.over-blog.com/2017/01/le-faux-succes-des-primaires-et-la-deroute-annoncee-de-francois-fillon-1/2.html

  • Les salariés boudent les élections professionnelles : la faute aux syndicats !

    La place qu’accorderont à ce sujet les futurs candidats à l’élection présidentielle attestera de leur volonté de faire évoluer et de moderniser notre pays.

    Depuis le 30 décembre, les 4,6 millions de salariés des entreprises de moins de 11 personnes (TPE), ainsi que les employés à domicile, sont appelés à choisir un syndicat pour les conseiller et les défendre pour les quatre prochaines années.

    En 2012, première année de la mise en place de cette consultation, seulement 10,38 % des salariés avaient voté. La campagne 2016 pourrait être encore pire puisque, à ce jour, uniquement 5 % du corps électoral concerné s’est prononcé.

    Pourtant, faire mieux qu’en 2012 était l’objectif affiché du ministre du Travail Myriam El Khomri. Il est vrai qu’avec trois millions d’euros investis dans la campagne de communication et 20 millions d’euros dépensés au total pour l’impression des documents, les subventions aux syndicats et la mise en place du système d’information, le gouvernement et les organisations syndicales pouvaient espérer mieux. Aujourd’hui, nous assistons donc à une surenchère de ces mêmes organisations afin que soit repoussée jusqu’au 30 janvier, voire jusqu’au 3 février, une consultation qui devait normalement s’achever le 16 janvier.

    Cet artifice procédural, qui table sur le temps pour faire venir des électeurs supplémentaires aux urnes, n’occultera cependant pas l’échec que représentent ces élections professionnelles. Une fois de plus, le désintérêt des salariés envers l’action des syndicats est manifeste et ne pouvait se traduire de façon plus nette et définitive.

    Plus que des manœuvres visant à « limiter les dégâts », c’est bien à une interrogation de fond que sont confrontés, une nouvelle fois, les syndicats.

    En effet, l’actualité de ces derniers mois, avec, pour le secteur privé, les manifestations violentes contre la loi Travail, cautionnées par la CGT, ou encore, pour le secteur public, les manifestations, hors contrôle syndical, de policiers, prouve que le système représentatif actuel des personnels du public ou du privé a atteint ses limites. 

    Ces éléments sont également attestés par le fait que la France est, parmi les pays de l’OCDE, celui dont le taux de syndicalisation est le plus faible – autour de 8 %. Ceci est en grande partie dû au fait que les relations syndicales entre « patrons et travailleurs » empruntent encore grandement à la lutte des classes. Alors que, dans de nombreux pays, le monde du travail a su pacifier ses relations internes, la France connaît encore des périodes où l’action syndicale se traduit par un véritable terrorisme. Chantage sur la presse, blocages en tous genres induisant une paralysie totale du pays, stratégie du chaos : certaines méthodes utilisées par certaines organisations syndicales, tout en se trouvant aux marges de la loi, sont encore utilisées dans le cadre d’un rapport de force qui n’a plus sa place au sein des sociétés modernes.

    À n’en pas douter, ce sont ces attitudes, improductives et délétères, que condamnent aujourd’hui les salariés en boudant les urnes. De la même façon qu’ils souhaitent une profonde transformation de la classe politique et de la façon dont est dirigée la France du XXIe siècle, les Français souhaitent aussi voir l’émergence d’un syndicalisme progressiste, réformateur et responsable. Ils attendent, en particulier, que dirigeants politiques et syndicaux, qui ont partie liée, soient plus à l’écoute de celles et ceux qu’ils prétendent représenter.

    La place qu’accorderont à ce sujet les futurs candidats à l’élection présidentielle attestera de leur réelle volonté de faire évoluer et de moderniser notre pays.

    http://www.bvoltaire.fr/olivierdamien/salaries-boudent-elections-professionnelles-faute-aux-syndicats,306060

  • Jean-Lin Lacapelle : « Il se prépare un printemps des patriotes de France »

    Jean-Lin Lacapelle, 49 ans, secrétaire FN aux fédérations, vient de boucler un Tour de France de 96 départements. Son physique d’acteur de cinéma et son surnom de « nettoyeur » en font une forte personnalité dont on attend parfois la visite avec inquiétude. Sa mission : professionnaliser le mouvement de Marine Le Pen et en faire un parti prêt à l’exercice du pouvoir qui est toujours beaucoup plus difficile que sa conquête.

    8778-20170114.jpg— Vous êtes un ancien haut cadre de L’Oréal. Comment passe-t-on du n° 1 de la beauté à la bête immonde ?

    — Je suis en effet un ancien cadre de L’Oréal mais je suis avant tout un militant de toujours du Front national et de la cause nationale. Je suis arrivé en 1984 au FN. J’ai occupé différentes fonctions. J’ai été conseiller régional de 1998 à 2010 dans le Centre, candidat une vingtaine de fois à différentes élections. Je me considère avant tout comme un militant patriote avant d’être un cadre d’entreprise privée. Maintenant il est vrai que cette double expérience, à la fois politique et à la fois professionnelle dans le privé, a laissé penser à Marine Le Pen que je pouvais peut-être apporter une valeur ajoutée dans la mission qu’elle m’a confiée, celle du secrétariat national aux fédérations au sein de l’appareil du Front national et celle de responsable de la mobilisation militante dans le cadre de son équipe de campagne.

    — Quel était le but de votre Tour de France des fédérations FN ?

    — Lorsque Marine Le Pen nous a hissés à la hauteur du premier parti de France en recueillant 30 % des suffrages aux dernières régionales, elle a exprimé clairement l’objectif de professionnaliser le mouvement. Ça ne veut pas dire casser le mouvement ni le changer bien évidemment, mais améliorer le fonctionnement du Front national et hausser notre niveau d’exigence. Cela signifie aussi renouveler un certain nombre de cadres sans les écarter, je tiens à cette précision. Si nous sommes contre le cumul des mandats, nous sommes aussi contre le cumul des responsabilités et il est bon de mettre un peu de sang neuf dans les rouages.

    — Vous dites que l’on ne peut plus diriger le Front national comme il y a 15 ans. Concrètement, comment procédez-vous pour améliorer l’appareil frontiste ?

    — Très rapidement, au fil de mes déplacements, je me suis rendu compte qu’il y avait un besoin d’écoute et de proximité entre le siège et les fédérations et il m’a paru nécessaire et important de faire le tour des départements. J’en suis à 85 fédérations visitées sur 96. Sous la forme de conférences de presse, réunions de bureaux qui me donnent l’occasion de rencontrer personnellement les cadres, les élus et les candidats et moments de convivialité lors d’un dîner, car c’est important aussi d’allier l’utile à l’agréable.

    Les choses avancent très vite. Je me suis fixé quatre objectifs. Premièrement : les bonnes personnes aux bons postes. Il faut avoir les bons secrétaires départementaux. Avec le secrétaire général Nicolas Bay, nous avons proposé au Bureau politique 35 nouveaux secrétaires départementaux qui ont été nommés depuis. C’est un gros renouvellement. Secondement : les bonnes structures. Il est important que chaque secrétaire départemental ait une équipe étoffée autour de lui. Plus on a de talents, plus on a de compétences, plus on est efficace. L’objectif était aussi de professionnaliser les structures fédérales. Troisièmement : les bons outils.Etre actifs sur les réseaux sociaux, avoir une permanence. Pour l’image du Front national, nous avons souhaité moderniser nos structures et faire en sorte que chaque département ait sa permanence. Nous avons ouvert des permanences dans des départements qui n’en avaient jamais eu. La Charente par exemple, l’Ain, la Meuse.

    Le quatrième point enfin et pas le moindre, ce sont les bons candidats. Cela veut dire hausser notre niveau d’exigence sur le choix des pré-investitures pour les élections législatives. Nous partons du postulat que Marine Le Pen sera élue présidente de la République et qu’il y aura un raz de marée bleu marine à l’Assemblée nationale. Il lui faut donc un groupe constitué de députés capables de défendre son projet politique. Nous sommes d’autant plus exigeants dans le choix et la désignation de nos candidats et dans le niveau de qualité requis.

    — En allant à la rencontre de ces nombreux Français, quelle préoccupation ou quelle inquiétude vous ont paru les concerner en priorité ?

    — La France est à genoux. On sent les Français extrêmement inquiets. Mais on les sent lucides. Je ressens pour la première fois une fenêtre de tir historique dans la candidature de Marine Le Pen. Elle est la seule capable d’apporter une lueur d’espoir, un projet politique clivant et rupturiste, le seul projet sur le territoire du patriotisme. Quand on voit les exemples du Brexit, des référendums en Italie, en Hongrie, de l’élection en Autriche qui aurait dû être gagnée s’il n’y avait pas eu de fraude lors du premier scrutin, mais aussi de l’élection de Trump aux Etats-Unis, on sent qu’il se prépare un printemps des patriotes en France. Le clivage droite-gauche est depuis longtemps pour moi révolu, je fais partie de cette école-là. Je crois que tout va se jouer maintenant sur la candidature de Marine Le Pen candidate des Français, candidate du peuple et des patriotes français. Face aux candidats du système, à ceux qui ne veulent pas changer l’Union européenne et veulent poursuivre la politique catastrophique qui nous a menés là où nous sommes.

    — Notre famille d’idées reproche à Marine Le Pen une gauchisation de ses idées. N’est-ce pas plutôt son électorat qui se modifie, avec l’arrivée d’anciens électeurs de gauche séduits par les idées qu’elle défend ? Comme 30 % des fonctionnaires par exemple qui disent avoir une bonne opinion d’elle.

    — Pour la première fois, nous concourons pour gagner. Marine Le Pen doit recueillir 50 % et une voix pour gagner au second tour. Ça veut dire qu’elle ne doit pas être la candidate exclusive du Front national. Elle est au-dessus des partis. Elle est soutenue par le Front national mais elle est la candidate du rassemblement national, du rassemblement patriote et comme elle l’a elle-même formulé, la candidate du rassemblement présidentiel. C’est ce qu’elle incarne aujourd’hui. Si nous voulons gagner l’élection présidentielle au scrutin majoritaire et conquérir les plus hautes fonctions de l’Etat, nous devons rassembler la majorité des Français et sortir des clivages. Marine a cette capacité d’ouverture et de rassemblement.

    propos recueillis par Caroline Parmentier

    Entretien paru dans Présent daté du 14 janvier 2017

    http://fr.novopress.info/202752/jean-lin-lacapelle-il-se-prepare-un-printemps-des-patriotes-de-france/

  • Contrat d’armement « Donas » : des rétro-commissions pour payer les campagnes présidentielles de 2017 -

    C’est un véritable scandale politique, et pourtant, l’information est complétement passée inaperçue. L’excellent livre « Nos Très Chers Émirs » des journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot est un ouvrage référence concernant les relations diplomatiques entre la France et le Qatar, l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis. Alors que sa sortie avait provoqué quelques remous suite aux révélations du comportement de certains politiques français (JM Leguen, JV Placé, Nicolas Bays etc…) vis à vis du Qatar, le plus gros scandale du livre n’a pourtant pas fait de bruit…

    Alors que les auteurs détaillent les aléas qui entourent ce contrat d’armement de près de 3 milliards signé en 2013 entre la France et l’Arabie Saoudite au profit du Liban, ils écrivent page 75-76 : Mais ce contrat Donas cacherait aussi une sombre affaire de rétro-commissions. Des rétro-commissions partagées entre la gauche et la droite, avant l’élection présidentielle de 2017.

    Un industriel, qui s’est retiré des négociations lorsque sa société a découvert le pot aux roses, nous a mis sur la voie. Dans le Donas, selon lui « les rétro-commissions se cachent dans un contrat de maintenance d’une valeur initiale d’environ 700 millions d’euros. Elles sont dissimulées dans ce qu’on appelle dans notre jargon un contrat de maintien en conditions opérationnelles (mco). C’est en général dans la partie maintenance que les commissions sont dissimulées, car on peut toujours être flexible sur le nombre d’heures soi-disant nécessaire à la maintenance d’un équipement. Ce contrat mco est géré par une petite société, Ineo Défense. Nous en sommes sûrs à 100%. Pourquoi Ineo Défense est-elle impliquée dans un contrat de ce montant-là ? Ça nous a paru immédiatement suspect. On a cherché un peu. On a trouvé. Mais à partir de là, nos dirigeants n’ont plus voulu être associés à la partie maintenance du Donas. »

    Deux intermédiaires sont aux avant-postes : un dirigeant d’Ineo Défense et un ancien cadre de Thalès qui dispose de sa propre société de conseils. L’un deux, lié au puissant lobby franc-maçon au ministère de la Défense, est proche de l’actuel directeur général de l’Armement, Laurent Collet-Billon.

    Quant à l’autre, son nom a été cité par la presse libanaise dans les négociations sur le Donas pour sa proximité avec les milieux de la sécurité israélienne. La personne qui supervise le contrat est l’amiral Jean-Louis Guillaud, ancien chef d’état-major sous Nicolas Sarkozy.

    Un négociateur du Donas révèle : « le général Kahwaji, commandant en chef de l’armée libanaise, m’a affirmé qu’il avait appelé l’amiral Guillaud pour lui dire qu’il avait appris par les services de renseignements saoudiens qu’un de ses intermédiaires faisait partie du contrat Donas et qu’il avait servi dans l’armée isarélienne. « Ah bon ! a répondu Guillaud. Je vais enquêter » , a-t-il ajouté. Une semaine plus tard, il faisait répondre à Kahwajoi que ce n’était pas vrai. »

    On soupçonne Ineo Défense d’absorber la rétro-commission pour le compte d’un candidat socialiste à l’élection présidentielle et l’ancien cadre de Thalès pour celui d’un candidat de l’opposition. On ignore le montant des rétro-commissions, mais la norme pour ce type de contrat varie généralement en 5 à 10%   A ce jour, il n’y a eu aucune réaction officielle à ce sujet…
    http://www.contre-info.com/contrat-darmement-donas-des-retro-commissions-pour-payer-les-campagnes-presidentielles-de-2017#more-43323 |

  • Pourquoi Fillon se moque de la France et de la Russie

    Le piège Fillon-Macron va-t-il se refermer sur une France plus couillonne et tatillonne que jamais ? Le changement dans la continuité. C’est cela, hein, citoyens petits-bourgeois ?

    Il valait mieux Fillon que Juppé, c’est entendu. Juppé était le clone d’Obama-Clinton-Hollande. Mais pour autant il ne faut pas Fillon. Fillon c’est l’éternel problème français : la fascination de la médiocrité petite-bourgeoise. Hollande aussi a une gueule de notaire (ou du clerc Léon de Mme Bovary ?), avec des mœurs de bourgeois sauvage (cf. Sarkozy). Alors c’est ou Hollande ou Fillon, ou Fillon ou Macron ? Pitié, tournez la page.

    Sur Fillon on dira ce que Houellebecq dit cruellement de Bayrou :

    « Ça en fait l’homme politique idéal pour incarner la notion d’humanisme, d’autant qu’il se prend pour Henri IV, et pour un grand pacificateur du dialogue interreligieux; il jouit d’ailleurs d’une excellente cote auprès de l’électorat catholique, que sa bêtise rassure. »

    Tout national-révolutionnaire boit du petit lait là.

    Et sur la question islamique que ce drôle de catho se flatte de combattre, Guillaume Faye rappelle :

    « Son livre Vaincre le totalitarisme islamique l’a aidé et installé dans le public droitier comme plus dur qu’un FN qui recule sur ce sujet capital. Cela dit, quand il était Premier ministre de Sarkozy, ce brave Fillon n’a rigoureusement rien fait contre l’islamisation de la société française, contre l’immigration de colonisation. Pourquoi voulez-vous qu’il change ? »

    Il changera d’autant moins qu’il a l’électorat des modérés, de la droite molle, des cathos bourgeois, des fonctionnaires retraités (encore, encore !) et des amateurs de Bergoglio. Je sais de quoi je parle.

    Ensuite, Fillon ? Mais lisez son programme, bon Dieu ! Seulement trente-six pages !

    Il se fout de la Russie et de la France. Pour lui il faut être un bon gestionnaire, un idolâtre du couple franco-allemand et un simple kapo de l’Europe. Pour le reste on dirait du Jack Lang :

    « L’avenir d’un pays réside dans sa jeunesse. La politique familiale a permis à la France d’avoir une démographie plus dynamique que d’autres pays comme l’Allemagne. C’est une force. Encore faut-il offrir à tous nos jeunes des perspectives… »

    La politique familiale a surtout permis à la France d’avoir des problèmes de banlieue et 30% de chômeurs. Après il fait référence à la locomotive allemande, qui est plutôt un vampire pour l’Europe – dont elle détruit depuis l’euro les usines et ruine les finances :

    « Ainsi, l’Allemagne compte 1,5 millions d’apprentis, soit trois fois plus que la France et un taux de chômage des jeunes d’à peine 8 %, contre 20 % en France. »

    Fillon ignore la diplomatie et la politique étrangère. Comment la Russie pourrait lui faire confiance ? A l’heure où Washington prépara sa guerre en Europe, il se contente d’exiger plus de coopération avec une Allemagne soumise comme jamais à la CIA et au pentagone :

    « Renforcer les coopérations militaires entre Etats membres et créer un fonds européen qui permette de financer les opérations extérieures que notre pays assume trop souvent seul. Il faut mener un dialogue avec l’Allemagne sur l’effort de guerre pour qu’elle s’engage militairement ou financièrement. »

    Après évidemment il donne sa vision usuraire d’une France forte, à la pointe.

    « Qui peut impulser un tel chantier ? La France agissant de concert avec l’Allemagne. Mais pas une France à genoux qui demande un nouveau report de ses engagements sur les déficits budgétaires. Car, quelle image renvoie la France aujourd’hui ? Celle d’une puissance moyenne sur le déclin. Nous Français pourrons insuffler cette nouvelle dynamique européenne avec nos partenaires Allemands lorsque nous aurons regagné notre crédibilité sur la scène européenne et mondiale, c’est à dire lorsque que nous aurons engagé de façon décisive la rénovation de notre modèle économique et social. »

    La rénovation on la connait : privatisation de ce qui reste, baisse des retraites, de la sécu, le SMIG à 600 comme en Espagne, sans oublier les 40 heures (et donc la fin des heures sup’).

    Fillon est un fils de notable, un simple troufion giscardien. Il est de ceux dont se moquait pour rien Marc Bloch dans son Etrange défaite ; ils semblent indélogeables ces notables. Je relisais la Condition postmoderne de Lyotard. Au chapitre 5, ce dernier écrit que le projet Giscard de rattraper l’Allemagne sur le plan économique n’est pas vraiment un projet excitant. CQFD. En 1979 !

    Un autre politicien allemand, auquel on compare tout le monde nos jours (Poutine, Trump et même Fillon) écrivait lui au début de son Combat :

    « En toute hâte, on rajoute encore des pièces jusqu’à ce que l’on puisse à bon droit espérer que l’on a de nouveau calmé et pleinement contenté l’armée des petits bourgeois « moyens » et de leurs épouses. Ainsi réconforté, on peut commencer, confiant en Dieu et en l’inébranlable sottise du citoyen électeur, la lutte pour la « réforme » de l’État, comme on dit. »

    Augustin Courteille

    http://www.voxnr.com/7658/pourquoi-fillon-se-moque-de-la-france-et-de-la-russie

  • La priorité : former un front patriotique contre le front mondialiste

    Prétendre appliquer un projet de reconstruction nationale sans Marine Le Pen et le FN est une imposture.

    « Il n’y aura plus de France sans identité, et il n’y aura pas d’identité sans souveraineté. » Par cette formule 1, Marine Le Pen intègre les deux versants essentiels et fondamentaux de toute politique nationale. Identité et souveraineté sont inextricables.

    Un pays est avant tout un peuple et une identité forgée au cours des siècles, une histoire, une âme. Notre pays n’est pas un « pays d’immigration », sous-entendu une zone sur laquelle tout étranger aurait le droit de s’installer. C’est un pays européen, et nos lois (laïcité comprise) et traditions dérivent du christianisme. L’islam ne peut être accueilli que dans un cadre d’exception – les harkis, par exemple.

    Tout n’est pas que matériel… Et une autre phrase de Marine Le Pen résonne au cœur de tant de Français qui se sentent dépossédés de leur essence même : « La France est un pays de culture gréco-latine et de civilisation chrétienne, et cela détermine notre mode de vie. » 2 Elle se bat pour rétablir la France libre, sa culture, son histoire et notre héritage commun. Elle qui définissait et dénonçait déjà, il y a plus de 10 ans, les deux totalitarismes du XXIe siècle : le mondialisme et l’islamisme.

    De plus en plus, on observe ce mondialisme qui avance avec l’islamisme à sa suite : directement en Libye et en Syrie, ou après chaque tuerie islamiste, les mondialistes matraquant sur leurs médias de masse que le plus grand danger est la montée des « extrémistes populistes » !

    Le mondialisme germe dans la culture de mépris et de haine de notre civilisation, qui a été répandue par le socialo-gauchisme après 1968 et par « l’antiracisme » après 1981, voulant fragmenter la nation pour produire des « communautés » victimisées, des « minorités » culpabilisantes, agressant des majorités « tyranniques » et contrôler psychologiquement ces groupes par les sentiments d’injustice et de culpabilité. L’État-nation est alors ciblé comme un élément opprimant l’individu-roi, rejoignant l’idéologie libérale.

    Après 1989, le libre-échangisme total a étendu l’attaque contre l’État-nation et contre toute volonté de respect d’équilibres économiques (public/privé, liberté/protection, production/consommation, importations/exportations) pour favoriser les intérêts des corporats et financiers globaux (avec, ici, leurs pions LRPS, Valls, Macron, Fillon, etc.). Ces autres mondialistes veulent des transhumains, sans identité ni racines, interchangeables, et voient les nations comme des barrières non tarifaires s’opposant à leur dogme de libre circulation. D’où leur volonté de les fragmenter pour ne plus avoir que des segments de marché directement adressables et partout similaires.

    L’immigration de masse, mise en place par les précédents pour leurs profits, pour renouveler et faire grossir leurs « marchés », a eu pour conséquence la propagation de l’islamisme. Ce fléau a été amplifié par la démographie, et par la finance infinie des pétromonarchies islamiques, qui a agi ici via l’électoralisme irresponsable et corrompu des « dirigeants » LRPS, par le vide spirituel et la déchéance culturelle.

    La priorité est donc de former un front patriotique qui comprend les différentes sensibilités, des nationaux libéraux aux gaullistes sociaux, pour enfin contrer le front mondialiste. Sans alliance, les discours sur l’identité ou sur le combat contre l’islamisme resteront vains. Et prétendre appliquer un projet de reconstruction nationale sans Marine Le Pen et le FN est une imposture qui a déjà duré beaucoup trop longtemps !

    Notes:

    1. Estivales MLP, 18 septembre 2016.
    2. Interview à Al Jazeera, 28 décembre 2012.
    http://www.bvoltaire.fr/stefanversac/priorite-former-front-patriotique-contre-front-mondialiste,305570
  • Une affaire qui nous concerne

    Aux Etats-Unis les gros médias suscitent au moins autant qu’en France la défiance, les critiques, voire l’animosité d’une très large partie de la population qui doute (très souvent) légitimement de leur partialité, de leur honnêteté, de leur indépendance. Donald Trump le sait bien sûr, lui qui a eu contre lui au cours de sa campagne la quasi totalité du quatrième pouvoir...ce qui n’a pas manqué d’ailleurs d’asseoir sa légitimité auprès de très nombreux électeurs. Hier, à moins de  dix jours de sa cérémonie d’investiture, pour sa première conférence de presse depuis son élection à la présidence, il  n’a pas ménagé les journalistes  assimilés dans l’esprit des Américains à unSystème dont Obama est un pur produit. Même les opposants les plus radicaux à Trump l’admettent. Dans le journal britannique The Guardian, l’essayiste et militant  afro-américain d’extrême gauche  Cornel West,   affirmait que dans une Amérique ou les fractures, les  écarts entre riches et pauvres n’ont jamais été aussi importants, ou les inégalités se sont  creusées,  Obama a préféré « Wall Street »  aux citoyens de base; « le règne d’Obama n’a pas produit ce cauchemar de Donald Trump, mais il y a contribué ».

    Ces deniers temps, Barack Obama et son administration n’ont pas ménagé leurs efforts pour savonner la planche au futur  président des Etats-Unis notamment en avivant  les tensions avec la Russie de Vladimir Poutine, avec laquelle M. Trump entend nouer des relations plus apaisées. Sur son blogue, Jacques Borde note d’ailleurs que  « des voix de plus en plus nombreuses, et non des moindres surtout, se font entendre pour reprocher à Obama sa conduite aux limites du supportable. L’ex-maire de New York, Rudolph Giuliani a affirmé que  Ce que fait Barack Obama, je le trouve sans précédent (…). Je n’ai jamais vu de président au pouvoir créer tant d’obstacles pour le futur. Le très francophone et très écouté Charles Krauthammer, célèbre pour ses chroniques politiques dans le Washington Post, Time Magazine et Fox News, a écrit un édito cinglant où il s’interroge sur la possibilité qu’Obama ait un jour des comptes à rendre à la justice sur ses deux mandats successifs. »

    Washington  Post  qui est au nombre des médias que Donald Trump a sévèrement étrillé hier  pour avoir relaté,  relayé sans recul estime-t-il,  ce qu’il appelle des mensonges, à savoir ses liens présumés depuis des années avec la Russie. Il  a même  été affirmé  dans un dossier publié notamment  par  CNN, le  New York Times, Buzzfeed, que  le gouvernement russe le ferait chanter ayant  en sa possession  une  vidéo  d « actes sexuels pervers organisés / supervisés par le FSB (les services secrets russes, NDLR)»  entre lui et  une prostituée  russe en 2013 à Moscou.

    Selon le site d’information  russe francophone sputnik,  «Le hic, c’est que toute cette histoire, incroyablement détaillée et sensationnelle, n’est en fait qu’un… canular et un immense fake ! Selon le forum anonyme anglophone 4Chan (…) ces documents  (mis en forme de manière à faire croire qu’elles émanent des services secrets, NDLR), ont été créés par un utilisateur et envoyés à Rick Wilson, que CNN décrit comme  le plus hardcore des haters (ennemis, NDLR) de Trump (…). Et les médias libéraux, dont CNN, BuzzFeed, Cosmopolitan, sont tombés dans le panneau !»

    Sur Dreuz info, Magali Marc souligne que «le  site d’information BuzzFeed a mis en ligne un faux dossier de 35 pages de notes rédigées par un  ancien officier du renseignement britannique  (Christopher Steele), sur commande d’opposants politiques de Donald TrumpBuzzfeed a décidé de publier la totalité du rapport tout en reconnaissant tout à la fin que les allégations qu’il contient n’ont fait l’objet d’aucune enquête.» Et de citer (traduire) un  texte publié le 10 janvier dans le New York Post, du célèbre  journaliste néo-con, John Podhoretz, ex soutien de George W. Bush, favorable  à la guerre en Irak, hostile à toute politique de restriction de  immigration,  et  qui tient à préciser qu’il «(ne fait)  aucunement partie des partisans de Trump.»

    M. Podhoretz n’en note pas moins avec honnêteté constate Bruno Gollnisch,  que « le caractère diffamatoire et calomnieux de ce que Buzzfeed a publié est tellement au-delà des limites de ce qui pourrait être considéré comme étant un tant soit peu acceptable, que même ceux qui sont les plus offensés par les excès politiques de Trump n’ont pas le choix que de se porter à sa défense et à la défense de quelques autres personnes mentionnées dans les journaux et dont les noms sont également traînés dans la boue. Il n’y a véritablement aucune preuve offerte dans ces notes ou de la part de BuzzFeed à l’effet qu’une seule phrase contenue dans ces documents soit factuelle ou vraie. De plus, nous savons que la plupart des principales organisations d’information américaines ont vu ces notes et qu’en dépit de leur hostilité foncière bien connue envers Trump, ont choisi de ne pas les publier ou même d’y faire référence après avoir échoué dans leurs efforts visant à authentifier ces accusations.»

    Bref, une ultime manipulation qui pourrait peut-être aussi se lire à l’aune des propos du  journaliste iconoclaste  Mario Dinucci , une des plumes du quotidien communiste italien Il Manifesto: «Les stratèges néo-cons, artisans de la campagne (anti-Trump, NDLR), essaient de cette façon d’empêcher un changement de cap dans les relations des États-Unis avec la Russie, que l’administration Obama a ramenées à un niveau de guerre froide. Trump est un  trader qui, en continuant à fonder la politique étasunienne sur la force militaire, entend ouvrir une négociation avec la Russie, possiblement aussi pour affaiblir l’alliance de Moscou avec Pékin. En Europe ceux qui craignent un relâchement de la tension avec la Russie sont avant tout les dirigeants de l’OTAN, qui ont acquis de l’importance avec l’escalade militaire de la nouvelle guerre froide, et les groupes de pouvoir des pays de l’Est – en particulier Ukraine, Pologne et pays baltes – qui misent sur l’hostilité envers la Russie pour avoir un soutien militaire et économique croissant de la part de l’OTAN et de l’UE.» Une affaire, on l’aura compris,  qui nous concerne au premier chef.

    https://gollnisch.com/2017/01/12/une-affaire-qui-nous-concerne/

  • Emmanuel, roi de la Jungle : les migrants votent pour Macron

    Minute-2804-Couv-251x350.jpgFRANCE (NOVOpress) : Pour l’hebdomadaire Minute, cela ne fait aucun doute : Emmanuel Macron est le candidat des migrants et le symbole de l’alliance libérale-libertaire entre Jacques Attali et Daniel Cohn-Bendit. Avec Macron, « la gauche immigrationniste a trouvé son messie », écrit Philippe Martin, dont nous publions ci-dessous l’article.

    En hébreu, Emmanuel signifie « dieu est avec nous ». Il est l’autre nom du messie. Pour les associations qui vivent de l’immigration et des migrants, Emmanuel Macron est l’inattendu, la divine surprise. Alors que tout semblait perdu pour la gauche en avril prochain, il est celui qui redonne l’espoir, celui qui multiplie les intentions de vote. « La chancelière Merkel et la société allemande dans son ensemble ont été à la hauteur de nos valeurs communes ; elles ont sauvé notre dignité collective en accueillant des réfugiés en détresse, en les logeant, en les formant », a proclamé le prophète la semaine dernière.

    Message reçu en un temps record. Dimanche dernier, Pierre Henry lui a apporté son soutien. Dans un tweet, il a salué « l’engagement en faveur des réfugiés » d’Emmanuel Macron et sa position en faveur « d’une Europe laïque ». L’influent patron de France Terre d’Asile n’est pas n’importe qui. Il est la quintessence de cette myriade d’associations et de groupuscules qui vivent de l’immigration, via les subventions publiques, et qui, de fait, permettent l’installation, précaire ou non, de l’immigration clandestine et son flux incessant.

    Diplômé de l’Ecole des Hautes Etudes en sciences sociales, licencié de philosophie, Pierre Henry est un ancien militant et élu socialiste. Membre du comité exécutif européen pour les réfugiés et exilés, il a siégé également à l’Office français de l’immigration et à l’Office des migrations internationales. En d’autres termes, Pierre Henry est un homme du système en place, une personnalité habituée à fréquenter les décideurs européens. Si le banquier Macron œuvrait dans le secteur de la libre circulation des capitaux, lui a toujours travaillé dans celui des libres migrations humaines. D’un côté, la fortune anonyme et vagabonde, de l’autre la foule anonyme des vagabonds et autres déshérités de cinquante ans de décolonisation.

    Ce rapprochement ne surprendra que les naïfs. L’ascension subite d’Emmanuel Macron, passé de l’anonymat au gouvernement, puis du gouvernement au statut de troisième homme de la présidentielle, relève de la seule décision de ceux qui nous gouvernent vraiment, que ce soit à Bruxelles ou à la Bourse. Alors que l’Allemagne de Merkel annonce vouloir mettre fin au salaire minimum pour mieux intégrer les réfugiés, il est désormais évident que le flux migratoire est indispensable à la finance internationale pour transformer l’Europe en un magma tiers-mondisé enfin exploitable au même titre que n’importe quel pays d’Afrique. Macron ne disait pas autre chose lorsqu’au plus fort de la vague migratoire de 2015, le 7 septembre, il s’enthousiasmait ainsi : « (l’arrivée des réfugiés) est une opportunité économique car ce sont des femmes et des hommes qui ont aussi des qualifications remarquables » ! Trois mois plus tard, c’était Cologne…

    En rejoignant Emmanuel Macron, Pierre Henry se retrouve en compagnie de deux symboles : Christine Lagarde, présidente du FMI, Daniel Cohn-Bendit, le septuagénaire soixante-huitard. La liberté du fric et celle du slip. On peut y ajouter Jacques Attali, le prophète du nomadisme, Claude Perdriel, fondateur du « Nouvel Observateur », Roland Castro, grand architecte mitterrandien. Dernière recrue en date, Carla Bruni ! Celle qui évoquait avec répulsion « le vieux sang pourri des Français » s’est découvert une passion pour l’homme de Rothschild.

    Cet aréopage souligne à merveille la ligne revendiquée haut et fort par Emmanuel Macron : le libéralisme de gauche. De gauche, pour faire bien, et puisqu’il y a une case de vide sur l’échiquier, libéral, car quand même, on est là pour les affaires. Un libéralisme qui hait les frontières et méprise les peuples. Un libéralisme qui, sous des formes diverses, dirige l’Europe depuis plus de trente ans. Un libéralisme qui est le vieux monde et dont Macron n’est qu’une vergeture.

    Dans ce contexte, qu’importe la primaire socialiste opposant les paléo-ringards aux néo-ringards, qu’importe le recul de Fillon dans les sondages, et celui de Marine Le Pen, qu’importe les querelles intestines du Front national, davantage que Mélenchon, Macron est l’homme de l’Internationale, la seule qui existe, celle de l’argent. Dans cette élection, il apparaît comme l’ennemi absolu de la France, de sa souveraineté, de son identité, comme l’ennemi mortel de la véritable Europe.

    Au moment où l’Amérique s’est donnée comme chef un Trump, où Poutine commande à la Russie, le choix par les Français d’un Macron ressemblerait fort à une épitaphe sur 2 000 ans d’histoire.

    Philippe Martin

    Article paru dans Minute n° 2804 du 11 janvier 2017

    http://fr.novopress.info/

  • Marine Le Pen donne sa position sur le nucléaire (11/01/2017)

  • Le salaire de la peur

    Anxiogène ? Vous avez dit anxiogène ? Comme c'est anxiogène ! Les mots sont comme les moutons, tout à coup ils s'amassent en troupeau, cela doit dépendre du vent, ou de certains signaux. En politique cela s'appelait hier des mots d'ordre, aujourd'hui des éléments de langage : tout le monde, des instituts de sondage à Henri Guaino, a soudainement jugé "anxiogène" le programme de François Fillon en matière économique et sociale, en particulier parce qu'il envisageait de toucher un peu à notre sacro-sainte Sécu. Il a bien vite fait machiné arrière. Anxiogène ! Est-ce que ce parangon de vieux jeune homme propre sur lui pouvait imaginer qu'on le dirait un jour anxiogène ? Reproche-t-on à un robinet d'eau tiède d'être anxiogène ? La rumeur du Paris politique ne pouvait aller plus loin dans le contre-emploi ! N'empêche, Fillon s'est dépêché de tourner casaque, il a eu peur et il a eu raison, il sait bien, ayant utilisé lui-même le truc contre ses adversaires, Sarkozy notamment, ce qu'il en coûte d'être catalogué anxiogène, c'est-à-dire de censément engendrer l'angoisse. Un système qui ne subsiste que par la peur qu'il inspire discrédite sans remède ses adversaires en les accusant de faire peur et d'exploiter la peur. Tel est le paradoxe fondateur de notre démocratie occidentale.

    Prenez l'euro, par exemple. Il allait peindre le destin de notre Europe en rose et or. Des ruisseaux de miel et de lait en couleraient. Pas de chance, ce sont les économies qui ont coulé. Alors, on a dit qu'en sortir n'était pas possible, que ce serait la catastrophe générale, l'apocalypse ici et maintenant, la paupérisation des riches et la mort des pauvres. Toutes les campagnes de propagande des sages de l'Europe, avec leur compassion grise et leur souci de ne jamais parler trop haut, reposent ainsi sur la peur, et sur elle seule - car la raison sait bien, par exemple, que la Norvège n'est pas morte de ne s'être pas ralliée à Maastricht, et que l'économie du Royaume-Uni a fleuri sans l'euro.

    Mais parlons-en, justement, des Anglais ! Le Brexit ! Que ne devait-il pas arriver si la Grande-Bretagne choisissait de quitter l'Union européenne ! Les fleuves remonteraient leur source. Les agneaux mourraient dans le ventre de leur mère. La City serait ruinée. La Grande-Bretagne entière serait réduite à la soupe populaire et le monde s'écroulerait. Bien sûr rien ne s'est passé comme cela et les Britanniques semblent faire de bonnes affaires. Et tout à l'avenant. Trump, par exemple. Côté effondrement de l'Amérique, ça ne semble pas parti pour. Le dollar, qui ne vaut pourtant pas tripette, ne cesse de prendre de la valeur par rapport à l'euro depuis qu'il a gagné. Que tout cela soit fragile et puisse évoluer, je veux bien, mais ce qui est sûr, c'est que les menaces proférées par les augures du système sur le ton le plus docte et sous les apparences de la science économique n'étaient que des illusions de prestidigitateurs. Des magiciens voulaient juste nous faire peur pour imposer leur politique, en même temps qu'ils accusaient ceux qui prétendent libérer les peuples de cette peur « d'attiser les peurs ». C'est vrai de l'Autriche aux États-Unis, c'est vrai depuis longtemps en France : Jean-Marie Le Pen a été le premier des hommes d'État postmodernes accusé de jouer sur les peurs.

    Pour dire les choses autrement le système vit du salaire de la peur qu'il provoque de toutes les manières. Et ce n'est pas un hasard si le mondialisme anglo-saxon, après avoir cultivé le fondamentalisme égyptien, saoudien, pakistanais, a suscité Al Qaïda puis laissé germer Daech. Le terrorisme islamique a été tantôt un allié pour les gendarmes du monde, tantôt un épouvantail commode, un ennemi, principal de substitution. Aujourd'hui il sert à unir tous les humains férus d'humanisme contre l'intégrisme et la haine, entendez qu'il sert à faire peur de toute conviction tranchée, mais en même temps bien sûr, ce terrorisme islamisme exonère paradoxalement l'islam de ses véritables tares et du vrai danger qu'il fait peser. Pour le mouton humaniste, ce qui est mauvais dans l'islamisme ce n'est pas l'islam, c'est l'intégrisme qui contamine aussi le christianisme. De sorte qu'un Trump qui déclare la guerre à l'islamisme est répréhensible et anxiogène. Chez nous d'ailleurs, les appels se sont multipliés depuis le Bataclan et la décapitation du père Hamel à l'issue de l'office à Saint-Etienne-du-Rouvray, pour ne pas entretenir un climat de suspicion et de défiance anxiogène, qui interdirait tout débat et finalement toute démocratie. C'est-à-dire qu'on suscite un épouvantail fallacieux pour apeurer les populations et les manipuler, puis qu'on jette l'interdit sur ceux qui désignent le véritable ennemi en les décrivant eux-mêmes comme facteurs de peur et de haine.

    Ce stratagème, qui n'a pas réussi à enrayer la dynamique de Trump aux Etats-Unis, gouverne en revanche l'élection présidentielle française. Fillon, qui s'était fait un masque de transgression pour prendre le rôle de Sarkozy en 2007, est revenu à ses sourires de premier communiant pour ne pas effrayer Passy. Mais 0 n'est pas le seul. Poisson avait eu quelques mots de bon sens sur les liens d'Hillary Clinton avec Wall Street et les lobbies sionistes, il a fait une prompte retraite en psalmodiant des demandes d'excuses, puis il a disparu des écrans radar. Sarkozy a sombré. Même Marine Le Pen, qui avait hérité de son père la charge de tribun du peuple, donc de grande gueule, peur de rien, s'est transformée en bobo avide de respectabilité (ce qu'elle est fondamentalement), craignant comme la peste de faire peur, de paraître agressive, de transgresser les interdits.

    Etonnant chassé croisé ! Au moment où les peuples, se sentant menacés de mort, se radicalisent, certains populistes se rangent comme Nigel Farage ou s'affadissent comme Marine Le Pen. Manque de lucidité ? Peur des responsabilités ? Cela fera sans doute manquer à la patronne du FN le rendez-vous de la présidentielle. Pourtant, on le constate à la télévision, elle ne manque pas de répartie, et ceux qui l'ont connue jeune savent qu'elle ne manque pas non plus de courage physique ni de caractère. Ce qui semble en revanche manquer à cette bourgeoise née en 1968, c'est une vraie réflexion, une formation politique sérieuse, ce sont des convictions et une culture qui lui donneraient du courage intellectuel, qui l'armeraient contre les menaces de la police de la pensée.

    On l'a vu notamment dans son obsession de l'antisémitisme, et notamment dans la malheureuse affaire de la fournée. On se souvient que Jean-Marie Le Pen, ayant vertement critiqué certaines personnes, avait remis le cas de Patrick Bruel à « une prochaine fournée ». Or c'est sa propre fille, aidée de Louis Aliot, qui a déclenché une affaire médiatique à ce propos, voyant dans le mot fournée une expression qui pourrait être considérée comme antisémite. On touche là à la monomanie et à la folie furieuse, associées au désire de nuire. Il est arrivé à Jean-Marie Le Pen d'avoir des jeux de mots discutables, comme son Durafour crématoire, discutable parce qu'il pouvait être compris de travers par les imbéciles - ce qui advint. Mais fournée ! C'est un mot couramment utilisé dans le sens où Le Pen l'a employé, par comparaison avec le groupe de pains que le boulanger prépare ensemble. Ni plus ni moins. Toute autre interprétation relève de la maladie mentale ou de la diffamation. Va-t-on interdire le mot fournil ? Fourneau ? Fornication ? Sans doute Marine Le Pen cherchait-elle un prétexte pour éliminer son père, mais en choisissant celui-là, elle a montré les limites de son personnage. La peur de paraître anxiogène la fait crever de trouille et lui ôte jusqu'à l'apparence du bon sens.

    L'obsession de l'antisémitisme tenaille à ce point Marine et son équipe qu'elles sont tombées dans le piège grossier de ce qu'elles nomment dédiabolisation et qui n'est qu'une soumission. Mais peut-on seulement reprocher à la cheftaine d'un mouvement en perte d'identité ce que l'une des plus puissantes entreprises internationales se trouve contrainte de faire ? Google vient de baisser pavillon, pour ne pas paraître anxiogène et antisémite, devant les objurgations comminatoires des activistes de la shoah. C'est le Guardian, le grand quotidien de gauche britannique, qui a lancé la curée. Voici comment Olivier Chicheportiche, de Zdnet, raconte l'affaire : « Google est certainement un des plus puissants moteurs de recherche mais la hiérarchie des résultats pose parfois problème. [...] Lors d'une requête en anglais "l'Holocauste a-t-il eu lieu ?", c'est un site violemment négationniste, donc puni par la loi, qui remonte au premier rang sur pas moins de 14 millions de réponses. Malaise voire scandale. Google met régulièrement en avant la pertinence de ses résultats et défait, avec ce type de question, les seules réponses qui ont vocation à bien remonter sont celles des négationnistes... Pour autant, face à cette situation (et à d'autres la même requête en français fait remonter en premier résultat le site de Robert Faurisson, négationniste français), Google consent aujourd'hui à quelques efforts ».

    Quelques efforts ? Le mot est faible. Google a obtempéré en un temps record. Chicheportiche illustrait son papier d'une capture d'écran où l'on voyait, sur la page de recherche Google, Faurisson en premier et un autre site critique quant au « récit de l'Holocauste » en cinquième position. Aujourd'hui Faurisson arrive en septième position et Reynouard en neuvième. Et demain ? Même chose pour la question « La Shoah a-t-elle existé »? Le magazine en ligne Slate, lancé en France par l'ancien du Monde Colombani et Jacques Attali, se lamentait le 14 décembre que le premier site qui apparaissait pour répondre à la question s'intitulât ainsi : « Dix raisons pour lesquelles la Shoah n'a pas eu lieu ». Eh bien, c'est fini aujourd'hui les sept premiers sites sont tout ce qu'il y a de légal, orthodoxe et non anxiogène.

    Comment Google a-t-il fait ? Sans doute en modifiant son "algorithme", l'instrument mathématique qui lui permet de classer automatiquement, parmi les informations nombreuses qui circulent sur la toile, celles qu il fait remonter en tête. Ce n'est pas si simple, et on se demande aujourd'hui sur quelle nouvelle méthode le premier moteur de recherche au monde fonde son choix. Voici ce qu il nous en dit dans un communiqué :  « Juger quelles pages internet sont les mieux à même de répondre à une question est un problème complexe », sans doute, mais comment s’y prend-il ? Il ne le dit pas. Il tombe d'accord avec le Guardian et les activistes de la Shoah pour penser qu'il existe « des contenus qui ne font pas autorité », et cependant il ne les définit pas, ni ne donne de critère qui permette de les reconnaître. Ca n'empêche pas de faire la chasse à ces « contenus qui ne font pas autorité ». Voici encore ce qu'il en dit : « Lorsque des informations ne faisant pas autorité se classent trop haut dans les résultats de recherches, nous développons une approche évolutive et automatisée pour résoudre le problème, plutôt que de les retirer une à une manuellement ». Donc, à l'en croire, nous savons que Google n'a pas dépêché en catastrophe une équipe pour éliminer les sites révisionnistes, mais qu'il a bidouillé en quatrième vitesse un nouvel algorithme pour les rétrograder.

    Cela pose plusieurs questions qui sont pour moi terriblement anxiogènes. La première, est-il conforme à l'éthique républicaine qu'un moteur de recherche qui sert à tout le monde modifie son système de choix à la requête d'un ou plusieurs particuliers représentant des intérêts privés ? Ou bien le système de sélection est bon et il est bon pour ce qui regarde la Shoah, ou bien il est mauvais, et il est mauvais pour tout. Quand on a accusé Google de faire remonter les sites avec lesquels il était en relation d'affaires, l'accusation avait de la consistance, qu'elle fût fondée ou non, on dénonçait un biais : ici, ce n'est pas le cas, on dénonce un résultat.

    La deuxième question n'est pas anodine : qu'est-ce qu'un contenu qui ne fait pas autorité, et inversement qu'est-ce qu'un contenu qui fait autorité ? Ces questions induisent la vraie bonne question, concernant Google, donc le web, c'est, autorité auprès de qui ? Auprès des internautes qui posent des questions sur la Shoah ? Alors la réponse est assurément que les sites "négationnistes" font autorité, puisqu'ils apparaissent en tête et ce n'est qu'en introduisant un biais systématique que Google peut réduire cette autorité, artificiellement et mensongèrement. il faut être conscient qu'il s'agit d'une falsification. On peut la tenir, comme le font probablement les activistes de la Shoah, pour utile et bénéfique, ce n'en est pas moins une falsification manifeste.

    Mais le patron de Google, Sundar Pichai, a introduit dans une interview donnée à la BBC une question encore plus ardue en affirmant qu'il ne devrait exister « aucune situation dans laquelle de fausses informations sont répandues ». Vaste ambition, aurait répondu le général De Gaulle, et Ponce Pilate aurait ajouté : qu'est-ce que la vérité ? Car il ne s'agit plus ici d'autorité, mais de vérité. En l'espèce, si la loi française interdit expressément de nier le génocide des juifs par le Troisième Reich, elle n'oblige nullement à croire comme du bon pain tous les témoignages fantaisistes. Qui donc va décider, sur les différents sites à référencer, de la valeur des témoignages et des preuves allégués ? Prétend-on transférer à un moteur de recherche le travail d'historien déjà indûment confié naguère aux tribunaux ? Il y a là un vrai problème moral et philosophique.

    Monsieur Sundar Pichai, qui a l'algorithme dans le sang, a l'air de croire qu'on va le résoudre en améliorant les procédures informatiques. Ce n'est pas l'avis du Guardian, et de plusieurs sites qui réfléchissent sur la question. Ces philosophes du web pensent que, tant qu'on s'en tiendra à la technique mathématique des. moteurs de recherche, il n'y a pas de solution : une question de type « l'Holocauste a-t-il eu lieu » amènera toujours, en tête, des réponses révisionnistes. La solution proposée : déconnecter les algorithmes et rendre la main à l'humain, avec ses choix justifiés par "l'éthique". Vous avez dit censure ? Oui, décidément. Censure pour la bonne cause. Censure sacrée.

    C'est très instructif. La machine prend partout le pas sur l'homme, elle va conduire bientôt, elle a commencé à le faire, elle assure notre sécurité, elle pense notre avenir. Les algorithmes et le calcul mathématique sont partout, l'intelligence artificielle nous supplée, elle va nous remplacer, mais, pour la Shoah, non. Pour l'Holocauste, pas touche ! Ce saint des saint doit rester la propriété des hommes - enfin, de certains hommes. C'est touchant. Pour une fois que l'histoire de la Shoah va servir à quelque chose, défendre les hommes contre les machines, on ne va pas se plaindre ! On va plutôt en rire. Voilà une nouvelle qu'elle est bonne ! Allez, n'ayons pas peur ! Et bonne année 2017

    Hannibal Rivarol du 5 janvier 2017