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élections - Page 431

  • Aligner le régime des artisans sur celui des auto-entrepreneurs

    A 26 ans, Pierre Grandjean, créateur d'entreprises, préside le Collectif Audace, réseau de « jeunes actifs patriotes » intégré au Rassemblement Bleu Marine. A l’occasion de la parution de « Vivent nos entreprises ! », il expose à Minute une partie de ses réflexions économiques :

    6a00d83451619c69e201b8d2286558970c-800wi.png"Vous êtes très critique sur le statut d’auto-entrepreneur…

    Il est toujours difficile de supprimer un statut qui existe et qui, en plus, a été populaire. Nous ne sommes pas contre les auto-entrepreneurs dans l’absolu. Ce statut a permis à quantité de gens, soit de sortir du travail au noir, soit d’avoir des revenus qu’ils n’avaient pas – le plus souvent des compléments de revenus –, et ça c’est positif. En revanche, et c’est là qu’est le problème, ce statut a été autorisé à tort et à travers, notamment dans le bâtiment, où les entreprises traditionnelles se sont vues concurrencées par des auto-entrepreneurs avec des charges bien moindres et ont été fragilisées. Là, l’inégalité est très gênante parce qu’elle impose une concurrence déloyale entre l’auto-entrepreneur et l’entreprise traditionnelle.

    Mais alors, pourquoi rester dans un raisonnement de gauche, qui conduit à vouloir aligner le régime de l’auto-entreprise sur celui de l’entreprise dite traditionnelle, et ne pas totalement inverser le raisonnement en réclamant l’alignement du régime des artisans du bâtiment sur celui des auto-entrepreneurs ?

    Ce serait merveilleux ! [rires] Derrière se pose quand même la question de l’équilibre budgétaire… Mais en effet, s’il était question d’égaliser, il faudrait le faire en alignant sur le taux le plus bas, et non, comme c’est de coutume en France, sur le taux le plus haut. Donc tendre vers le taux appliqué à l’auto-entrepreneur. Surtout que prendre 25 % du chiffre d’affaires, ce n’est déjà pas mal !"

    Michel Janva

  • Les primaires et le mépris

    Ce soir se déroulera un débat télévisé que sans doute beaucoup de Français regarderont. Ils se colleront devant leur poste dans le but de savoir quel candidat de droite à la candidature mérite leur préférence. Pourtant comme dans certaines courses cyclistes sur piste c'est dans la période immobile, d'observation et de position avant le départ, que se joue la plus grande partie de la confrontation.

    La procédure des primaires, faussement importée du système américain, a singulièrement déformé la réforme de 1962. Au prix d'une forfaiture, celle instituait en France l'élection du président au suffrage universel. Et sur cet élu on a fait reposer toute l'architecture des pouvoirs. Et c'en est au point qu'on se demande pourquoi il existe des assemblées supposées élaborer et voter les lois. On entend couramment parler d'un pouvoir suprême, sans s'interroger sur le détenteur de ces superpouvoirs. Ce concept infantilisant se révèle de moins en moins plausible tant il est attribué à personnalités de plus en plus falotes, fragiles et friables, selon une courbe régulièrement déclinante depuis un demi-siècle.

    Si j'en crois en effet Mediapart ce matin "voter ou ne pas voter Juppé à la primaire de droite (quand on est de gauche) ?" serait devenu le débat à la mode, et probablement le seul, entre gens de gauche, et l’occasion de longues dissertations sur ce que le journal gauchiste en ligne appelle "deux visions du vote : l’électorat stratège et l’éthique de la délibération." Et de faire de la sorte le tour d’horizon des arguments les plus pertinents, ou les plus vicieux, de chaque camp.

    Autrefois on pouvait penser, et je le pensais fortement, que la république avait simplement, seulement, bêtement, peur du peuple. Quand on compare Louis XIV déjeunant à Versailles devant le défilé de ses peuples, et nos présidents hyperprotégés, ridiculement sursécurisés, on prend conscience de la différence entre l'autorité naturelle et paternelle du prince et l'autoritarisme administratif des élus. Le roi de France guérissait les écrouelles avec l'aide de Dieu, nos chefs d'États républicains se barricadent dans leurs palais.

    Je laisse le lecteur deviner ma préférence et ne reviens pas sur le sentiment qu'inspire cette comparaison.

    Mais il convient certainement d'aller plus loin. On doit constater que les couches dirigeantes, au fil de l'évolution des régimes eux-mêmes sont devenues essentiellement, unanimement, voire brutalement méprisantes à l'endroit de ceux, dont pourtant elles tirent leur mandat, sans aller jusqu'à utiliser le mot franchement inapproprié de légitimité. Sans le vote populaire, elles ne sont rien, et pourtant, c'est devenu une sorte de règle mondiale de mépriser l'opinion populaire. Le mot "populiste" désignait autre fois les démocrates chrétiens. Il pourrait être considéré comme un doublon pour "démocrate". Or, il passe aujourd'hui pour l'inculpation éliminatoire majeure, sans que l'on en connaisse d'ailleurs une définition claire.

    Ce n'est pas une dérive exclusivement française c'est une tendance mondiale. Quand on attribue le Prix Nobel de la paix à un politicien désavoué par le peuple comme Santos en Colombie, on marque bien quelle valeur est accordée au droit de suffrage.

    Dans les manuels scolaires d'hier figurait en bonne place une caricature du Second Empire dénonçant la procédure du plébiscite, un "bibiscite" c'est un mot latin qui veut dire oui.

    De plus en plus la réponse est devenue non, sans qu'en fait on sache vraiment la question. Hier, c'était une plaisanterie de Woody Allen "la réponse est non mais rappelez-moi la question" disait l'humoriste new-yorkais. Ce n'est plus une boutade c'est désormais une règle morale. Pardon, il faut dire : une "valeur".

    Car ce non, dans la pratique ce non est interprété comme un oui.

    Aux primaires de la droite on trouve donc normal que la gauche s'institue l'arbitre. Doit-on dès lors s'étonner du mépris qui en résulte ?

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • Primaires : l'élection confisquée par l'oligarchie

    Importé des États-Unis et adaptée au bipartisme, la primaire, en France, conforte l’emprise de l’oligarchie partisane sur le jeu de dupes démocratique.

    Sous-présidentielle dans la présidentielle, les « primaires » sont une nouveauté chez nous, importée des États-Unis. Significativement, c'est le parti socialiste, qui est aussi celui où Ton trouve le plus grand nombre de membres de la Fondation France-Amérique, qui est à l'origine de cette importation. La droite "classique" s'est alignée pour ne pas louper le train de la modernité et organise pour la première fois une primaire en son sein. Il faut vivre avec son temps...

    Cette imitation des États-Unis s'imposait-elle vraiment ? Outre-Atlantique, les primaires s'insèrent dans le cadre du bipartisme. Rien de tel chez nous, le bipartisme n'appartenant pas à notre tradition politique. L'organisation de primaires contrevient au contraire à l'esprit des institutions de la Ve République, dont le fondateur se méfiait de la démocratie en général - dont il avait lui-même utilisé les faiblesses - et particulièrement des partis politiques. Or les primaires confisquent un peu plus la démocratie au bénéfice de l'oligarchie partisane.

    Désormais, l'on ne verra plus qu'une tète, officiellement choisie par le parti lui-même. Principe démocratique oblige, officiellement tous les électeurs sont invités à participer à la primaire, moyennant le paiement d'une somme modique, ce qui pourrait avoir de fâcheuses conséquences si une coterie adverse s'organisait pour perturber l'élection du candidat à la présidentielle. En réalité, le parti peut espérer que seuls ses sympathisants, sinon ses adhérents, se déplaceront pour voter : vu le pourcentage des abstentionnistes à la présidentielle elle-même, imaginerait-on les électeurs se ruer vers les urnes pour départager Sarkozy et Juppé ?

    La combine des parrainages

    Par sécurité, et pour limiter les conséquences des candidatures multiples en leur propre sein, les partis ont toutefois imaginé de recourir au jeu des parrainages, qui leur permettait déjà d'établir leur mainmise sur le système lors de la présidentielle en empêchant les candidatures-Coluche : on reste entre soi. En outre, le procédé a longtemps permis de handicaper les candidats "hors système", en particulier le Front national, en les contraignant à consacrer une grande partie de leurs efforts à courir après les parrainages d'élus, tandis que les candidats des partis établis se concentraient entièrement sur leur campagne.

    Appliquée au parti lui-même, la combine des parrainages permet de limiter le nombre des candidats en lice et d'éliminer ceux dont la présence pourrait nuire aux principales têtes d'affiche, à commencer par le président du parti, qui dispose du grand avantage de tenir l'appareil. Ainsi Nadine Morano, Henri Guaino, Frédéric Lefebvre et Geoffroy Didier ont-ils été prématurément écartés de la compétition. La candidature de Nathalie Kosciusko-Morizet a au contraire été retenue, Juppé, Sarkozy et Fillon ayant officiellement incité leurs soutiens à lui accorder leurs parrainages. Il fallait qu'une femme soit sur les rangs, pour éviter au parti une accusation de machisme qui se dessinait déjà.

    Guaino a immédiatement annoncé qu'il ne s'en présenterait pas moins à l'élection présidentielle. Mais s'il « y va », il « ira » sans le parti et contre le parti, avec la contrainte de réunir les parrainages nécessaires. Les élus qui oseront les lui apporter encourront la vengeance du parti, qui dispensera en temps voulu, c'est-à-dire lors des prochaines élections locales, les précieuses accréditations qui sont au politicien ce que l’incardination est au curé. Privé d'accréditation, un élu ne pèse pas lourd, surtout si le parti envoie contre lui un rival revêtu de sa livrée ; les exemples de Jérôme Rivière à Nice aux législatives de 2007, ou de Christian Vanneste dans le Nord en 2012, exécuté par Nicolas Sarkozy parce qu'il déplaisait au lobby « gay » de l’UMP, sont là pour le rappeler à ceux qui l'oublieraient. Forte du manque d'intérêt, de la bêtise ou du caractère moutonnier de l'électorat, l'oligarchie partisane gouverne la démocratie.

    Des coups dans les tibias, sans direct au menton

    La primaire a toutefois deux inconvénients. En premier lieu, jusqu'à la désignation du candidat officiel, elle oblige les participants à la course à l'échalote à mener de front deux campagnes à la fois, l'une, déclarée et frontale, contre les adversaires politiques appartenant aux camps d'en face et l'autre, plus insidieuse, contre les camarades du parti, auxquels il convient en quelque sorte de décocher des coups dans les tibias sans porter de direct au menton, d'une part parce que l'électeur, présumé naïf, ne le comprendrait pas, et d'autre part, parce que l'on compte sur le ralliement du rival sitôt la primaire soldée. Or, le souvenir du duel Balladur-Chirac et de ses séquelles au sein du RPR, où il sema des rancunes durables, laisse présumer de ce qui se produirait si les couteaux étaient trop visiblement tirés. L'attitude d'Alain Juppé illustre bien cette lutte sur plusieurs fronts. Sur le front du centre gauche, le maire de Bordeaux attaque sans ménagement Emmanuel Macron, auquel, s'il est choisi au terme de la primaire, il disputera le même électorat ; et au sein de Les Républicains, il décoche indirectement des flèches à Nicolas Sarkozy, de préférence sans le nommer. Officiellement, à La Baule, tous les candidats Les Républicains ont promis de respecter un « gentlemen agreement », comme disent les Anglais. Mais combien de temps ce vernis résistera-t-il à la poussée brutale des ambitions et des appétits ?

    Hervé Bizien monde&vie 21 septembre 2016

  • Harald Vilimsky : "Nous voulons récupérer notre Autriche" – "Wir wollen unser Österreich zurück."

  • Nicolas Sarkozy a vidé de leur substance les dispositions constitutionnelles sur le référendum

    Ce qui ne l'empêche pas, campagne oblige, de plaider le recours au référendum. Antoine Vouillazère analyse dans Minute :

    "Gonflé, le Sarko ! Gonflé d’avoir, vendredi dernier face à Laurent Delahousse qui le recevait au « 20 heures » de France 2, expliqué avec la mine sérieuse et la parole maîtrisée de celui qui a mûrement réfléchi à la question, que, s’il était élu à la présidence de la République, il organiserait deux référendums qui se tiendraient pas plus tard que le mois suivant, lors du second tour des élections législatives, qui, coup de bol, tombe un 18-Juin. Car voyez-vous, monsieur Delahousse, « la démocratie, c’est tout de même la souveraineté populaire ». Chapeau l’artiste. Et bluffant, de la part de ce lui qui, après le non de ladite souveraineté populaire au référendum sur le traité constitutionnel de 2005 (non à 54,68 %), fit l’économie subreptice d’un nouveau référendum pour, une fois élu à l’Elysée, faire ratifier le traité de Lisbonne, sa copie conforme, par l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès. [...]

    Entre les deux tours de la présidentielle de 2012, Patrick Buisson avait proposé à Nicolas Sarkozy d’annoncer que, s’il était réélu, il organiserait deux référendums lors des élections législatives qui suivraient ! L’un aurait porté sur l’immigration, l’autre sur les syndicats. Sa note ne rencontra pas d’écho. Il lui proposa ensuite – il le relate dans son ouvrage – d’en organiser un sur l’introduction d’une dose de proportionnelle aux élections législatives. Refus. Est-ce ces notes que Nicolas Sarkozy a ressorties en même temps qu’elles lui revenaient à l’esprit à l’occasion de la sortie de La Cause du peuple ? [...]

    En 2008, Nicolas Sarkozy a fait procéder à l’une des plus importantes révisions de la Constitution de la Ve République, qui en avait déjà connues beaucoup. Les articles 11 et 88, qui concernent la pratique référendaire, furent tous deux modifiés. Et pas dans le sens de renforcer la parole du peuple… Depuis trois ans seulement, l’article 88 disposait, en son alinéa 5, que « tout projet de loi autorisant la ratification d’un traité relatif à l’adhésion d’un Etat à l’Union européenne [devait être] soumis au référendum par le président de la République ». On avait parlé, à juste titre, de « verrou référendaire » qui avait pour but principal d’empêcher que la Turquie n’entre dans l’Union européenne, le peuple y étant opposé de longue date. Or la réforme de 2008 fit adjonction d’un « toutefois », qui fit sauter ce verrou. Depuis lors, « le vote d’une motion adoptée en termes identiques par chaque assemblée à la majorité des trois cinquièmes » peut suffire à valider l’adhésion sans passer par la case « souveraineté populaire ». [...] Quant à l’article 11, qui était supposé s’ouvrir au référendum d’initiative populaire, sur le modèle suisse, Nicolas Sarkozy fit en sorte que celui-ci soit vidé de toute substance et que la procédure soit soumise à l’initiative des représentants du peuple – un cinquième des membres du Parlement ! – et non du peuple lui-même. [...]"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Le FN s'en prend à La Croix, «le journal le plus anti-patriote de France»

    Le journal catholique, qui va joindre à ses publications un numéro spécial de la revue jésuite Projet pour inviter ses lecteurs à réfléchir sur le vote FN, suscite la colère des responsables frontistes. 
    Si une part croissante de l'électorat catholique penche vers le Front national, les rapports entretenus par le parti de Marine Le Pen avec la représentation hiérarchique et médiatique de l'Eglise restent compliqués, si ce n'est tendus. Nouvel épisode ce jeudi matin: Marion Maréchal-Le Pen, qui au sein du FN affiche régulièrement son souci de s'adresser aux chrétiens, a décidé ne pas honorer l'invitation qui lui avait été faite sur le plateau de Face aux Chrétiens, l'émission politique organisée conjointement par la chaîne KTO, le journal La Croix, RCF, Radio Notre Dame. Sujet de la discorde: une campagne adressée aux lecteurs de La Croix pour les inviter à réfléchir sur le vote Front national à la veille de la campagne présidentielle. Comme révélé mercredi sur RTL, le journal enverra à partir du 7 octobre prochain un fascicule de 100 pages à ses 74.000 foyers en France. Faisant le constat que la proportion des catholiques pratiquants ayant déclaré vouloir voter pour Marine Le Pen est passée de 4% aux présidentielles de 2012 à 24% lors des dernières élections régionales, la rédaction invite ses fidèles à «réfléchir, comprendre et agir» sur le phénomène. Au FN, on oscille entre colère, indifférence et incompréhension. 
    «On ne lutte pas contre la volonté des imams d'imposer leurs discours pour recevoir par ailleurs des leçons des curés!», répète-t-on volontiers dans l'entourage de Marion Maréchal-Le Pen. Au cours d'une explication musclée mercredi soir, le journal La Croix a été accusé de vouloir proposer des «cellules de déradicalisation politique à ses lecteurs». «C'est quand même embêtant car le journal et son supplément seront distribués à plus de 70.000 foyers avec un titre biaisé: “Face à l'extrême droite”. Évidemment, il n'y sera pas question de skinheads ou du PNFE (groupuscule néo-nazi actif dans les années 90) mais du FN», peste un conseiller de la députée du Vaucluse. «Force est de constater qu'il y a un décalage entre la représentation des catholiques et la base. La hiérarchie est restée au modèle du prêtre-ouvrier des années 70, avec sa guitare aux Journées Mondiales de la Jeunesse. Malgré la tentation communautariste qu'eux aussi essaient de distiller, les croyants restent confrontés à la vraie vie. La base s'ouvre à nous parce que nous sommes pionniers sur les questions qui la concerne: immigration, insécurité, défense de l'identité…», croit-on savoir. Le souvenir d'évêques affirmant l'incompatibilité du discours frontiste avec l'esprit des évangiles est, par exemple, encore vif. 
    «Le journal catholique le plus anti-patriote de France» 
    C'est d'ailleurs par un certain mépris que cette campagne de réflexion politique est accueillie par certains des responsables frontistes. «Qui achète La Croix ? Qui est influencé par La Croix?», s'interroge auprès du Scan Louis Aliot. «Lorsqu'un journal devient un instrument ou un outil militant, il devient un tract politique. Si Marine est à 30%, c'est qu'il y a des raisons objectives, des causes et des espérances. Au diable, le journal qui se revendique du symbole du christianisme à des fins politiciennes. Je suis baptisé, catholique et croyant... Et ce que pense ce bulletin de gauche ne m'empêche pas de dormir...», balaye encore le vice-président du Front national. «Je regrette cette campagne», abonde Florian Philippot. «D'abord elle est bizarre: les lecteurs de La Croix qui votent FN sont appelés à “réfléchir”. Et pas les autres? Ce n'est pas très respectueux des lecteurs», ironise le bras droit de Marine Le Pen, qui voit dans La Croix «le journal catholique le plus anti-patriote de France». 
    Moins virulent, le trésorier du FN Wallerand de Saint-Just, vieux routier du parti, ne semble pas très surpris. «La Croix, c'est le journal des catholiques de gauche depuis l'après-guerre. Ils font ce qu'ils veulent, c'est un média d'opinion après tout», relève-t-il. «Il n'y a pas d'antagonisme entre le Front national et le monde catholique, il y a des incompréhensions vis-à-vis de certaines positions. Quand aujourd'hui la hiérarchie religieuse invoque la charité chrétienne pour professer l'accueil des réfugiés, elle se coupe de la réalité quotidienne des fidèles», assène le conseiller régional. 
    FN et médias: une histoire encore compliquée 
    Pour d'autres, le sujet n'est pas celui du catholicisme mais encore et toujours celui d'un traitement particulier du parti de Marine Le Pen par les médias. «Le quotidien La Croix veut “donner de la matière” à leurs lecteurs tentés par le FN, sur... Le FN. Aussi révoltant que la cellule de Libération», s'est indigné sur Twitter Gaëtan Dussausaye, le directeur du FNJ. Une référence à l'observatoire du FN lancé par le quotidien au début du mois de septembre, et qui se propose de passer au crible chaque détail de la campagne de la campagne frontiste jusqu'à la présidentielle. 
    Auprès du Scan, la rédaction de La Croix tient quant à elle à clarifier sa démarche et récuse en bloc les accusations portées par les cadres du FN. «Nous avons accepté que la revue jésuite Projet, à ses frais, utilise La Croix comme support de diffusion pour un numéro de cette publication consacré à l'extrême droite (...) Il s'agit d'un outil de réflexion où des articles de spécialistes s'articulent autour de trois thèmes: écouter, comprendre, agir. Ces mots, me semble-t-il, l'indiquent bien: il ne s'agit pas de stigmatiser ou de monter les personnes les unes contre les autres. Il ne s'agit pas en tout cas d'une prise de position de notre journal», explique le directeur de la rédaction du journal Guillaume Goubert. 
    Auparavant, le FN a de nombreuses fois eu maille à partir avec les médias, au niveau local notamment. Le journal La Voix du Nord avait notamment interpellé son lectorat lors des dernières élections régionales, en engageant une campagne contre Marine Le Pen. Ailleurs, comme à Fréjus, ce sont les cadres frontistes qui exercent volontiers toutes sortes de pression sur les journalistes dont les articles ne leur conviennent pas. Autre illustration: l'interdiction faite aux équipes de Mediapart et du Quotidien de Yann Barthès d'accéder aux «Estivales de Marine de Le Pen». À l'inverse, les médias qui apparaissent suffisamment conciliants avec le parti et son image ont récemment pu faire l'objet d'éloges. Le Petit Journal version Cyrille Eldin a récemment pu en faire l'expérience avec Florian Philippot.

  • Nicolas Sarkozy cherche à récupérer les voix de La Manif Pour Tous

    Un article de Marianne détaille les manoeuvres politiciennes de Nicolas Sarkozy pour s'attirer les voix des défenseurs de la famille, qui défileront dimanche prochain à Paris. Malgré  sur la loi Taubira, l’ancien chef de l’Etat a tout essayé : OPA sur le mouvement Sens commun, avec notamment la nomination de l'ancien président Sébastien Pilard dans son équipe de campagne, déjeuner plein de promesses avec Hervé Mariton... 

    Il y avait pourtant une solution : promettre (même si ça n'engage que ceux qui y croient) d'abroger la loi Taubira.

    Il ne lui reste plus qu'à venir manifester dimanche prochain !

    Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Impôts, chômage, TVA : les oublis et les intox de Nicolas Sarkozy sur l’économie

    Cent milliards d’euros d’économie, 40 milliards d’euros de baisse d’impôts, 300 000 suppressions de postes dans la fonction publique… Nicolas Sarkozy a détaillé son programme économique dans Le Figaro ce dimanche 2 octobre. Le tout, en délivrant quelques fausses affirmations ou approximations. Retour sur certaines de ses déclarations. 
    Sur Alain Juppé et la TVA 
    CE QU’IL A DIT « Sur les impôts, Alain Juppé veut augmenter la TVA, alors que François Hollande l’a déjà fait en 2012. Est-ce vraiment cela l’alternance ? »
    AMNÉSIE 
    Il est vrai qu’Alain Juppé propose d’augmenter le taux normal de la TVA d’un point, de 20 à 21 %, en contrepartie de baisses d’impôts. Il est tout aussi juste de rappeler que François Hollande a fait passer ce même taux de 19,6 à 20 % au 1er janvier 2014, alors qu’il l’excluait pendant sa campagne. 
    Mais cette pique est pour le moins audacieuse venant de Nicolas Sarkozy : ce dernier, alors chef de l’Etat, avait en effet mis en place en janvier 2012 une hausse de la TVA de 19,6 % à 21,2 % en échange de baisse de cotisations sociales, soit un taux légèrement supérieur à celui qu’envisage son rival à la primaire de la droite. François Hollande s’y était opposé pendant sa campagne et avait annulé cette hausse après son élection. 
    Il est donc curieux de faire passer la hausse de TVA proposée par Alain Juppé comme une mesure de « gauche », alors qu’elle tient d’une vision plutôt libérale de l’économie, défendue par Nicolas Sarkozy lui-même en 2012. Dans cette affaire, ce sont surtout les changements d’avis de l’ex-président et de François Hollande qui ont brouillé les lignes. 
    Sur les baisses d’impôts qu’il propose 
    CE QU’IL A DIT « Je suis d’ailleurs le seul à proposer une baisse de l’impôt sur le revenu. (…) Je suis en outre opposé à ne baisser que les impôts des entreprises, parce que je veux un équilibre entre ce qui sera fait pour elles et pour les ménages. » 
    POURQUOI C’EST FAUX 
    Visiblement, Nicolas Sarkozy n’a pas lu attentivement les programmes de ses rivaux. Il est en effet loin d’être le seul à proposer une baisse de l’impôt sur le revenu ou, plus généralement, de la fiscalité des ménages : 
    • Alain Juppé propose de baisser l’impôt sur le revenu de 2 milliards sur un total de 13,6 milliards de baisse de la fiscalité des particuliers ; 
    • Jean-François Copé propose une baisse de l’impôt sur le revenu de 5 milliards d’euros, là aussi au milieu de nombreuses baisses de charges ; 
    • Bruno Le Maire, François Fillon et Nathalie Kosciusko-Morizet proposent également des baisses d’impôts pour les ménages. 
    En résumé, seul Jean-Frédéric Poisson ne formule pas de propositions concrètes pour faire baisser l’imposition des ménages, alors qu’il appelle à faire baisser les charges des entreprises. 
     
    Sur le niveau de diplôme des chômeurs 
    CE QU’IL A DIT « Le problème du chômage en France est massivement celui des travailleurs non qualifiés : 80 % des demandeurs d’emploi n’ont pas le bac, 40 % n’ont aucun diplôme. » 
    POURQUOI C’EST FAUX 
    Les chiffres avancés par Nicolas Sarkozy sont très loin de la réalité. Selon les données de l’Insee pour l’année 2015, ce ne sont pas 80 %, mais 56 % des chômeurs, qui n’ont pas le bac en France. Les non-diplômés ou niveau brevet des collèges représentent quant à eux 29,4 % de l’ensemble des demandeurs d’emploi et pas 40 %. 
     
    Si l’on regarde le taux de chômage par diplôme estimé par l’Insee, on s’aperçoit, en revanche, que les personnes sans diplôme ou niveau brevet des collèges sont nettement plus touchées que l’ensemble de la population (16,8 % contre 10 % en 2015). Les diplômés d’un CAP ou d’un BEP s’en sortent mieux (10,8 % de chômeurs), juste derrière les diplômés du bac (10,1 %). Les détenteurs d’un bac + 2 ou d’un diplôme supérieur sont les mieux lotis (6,3 % et 6,2 %). 
    En résumé, il serait juste de dire que moins on est diplômé, plus on est exposé au chômage. Mais Nicolas Sarkozy grossit tellement le trait qu’il occulte le fait que près d’un chômeur sur deux (44 %) a le bac ou un diplôme plus élevé. 
    Sur son action pour Alstom en 2004 
    CE QU’IL A DIT « Aujourd’hui, et on le voit chez Alstom, où est l’Etat ? En 2004, j’ai fait entrer l’Etat dans le capital d’Alstom qui était en quasi-faillite. Nous avons joué notre rôle, redressé l’entreprise et revendu nos parts en dégageant un bénéfice. » 
    POURQUOI C’EST ROMANCÉ 
    C’est un argument récurrent chez Nicolas Sarkozy : à en croire l’ex-chef de l’Etat et ses partisans, il aurait « sauvé » Alstom par son action au ministère de l’économie. Le calendrier des événements colle assez bien à cette version, puisque c’est le 7 juillet 2004 que la Commission européenne a validé le plan de sauvetage du groupe industriel, qui incluait une renationalisation partielle. Soit à peine trois mois après sa prise de fonction, le 31 mars de la même année. 
    Reste que l’ancien président n’était pas le seul acteur de ce dossier, dans lequel il exagère quelque peu son rôle. Mario Monti, commissaire européen à la concurrence au moment des négociations sur l’accord, a contesté en 2007 le récit de Nicolas Sarkozy dans une tribune au Figaro. Il y rend hommage à Francis Mer, le ministre français chargé du dossier jusqu’à la fin de mars 2004 et explique que le processus était « très avancé » à l’arrivée de Nicolas Sarkozy à Bercy. 
    Sur les économies budgétaires sous François Hollande 
    CE QU’IL A DIT « Personne n’a vu la couleur des 50 milliards d’euros d’économies que François Hollande a annoncés en grande pompe en 2014. » 
    POURQUOI C’EST EXAGÉRÉ 
    Nicolas Sarkozy a raison sur un point : le gouvernement a quelque peu revu ses ambitions à la baisse sur le plan de 50 milliards d’euros d’économies décidé en 2014. Le ministre de l’économie et des finances, Michel Sapin, affirmait récemment que « 46 milliards d’euros » ont été trouvés entre 2015 et 2017. Une prévision optimiste et qui tient compte de 6 milliards d’euros d’économies réalisées sur la charge de la dette, un poste budgétaire qui n’était initialement pas inclus dans le périmètre du plan d’économies, notent Les Echos. 
    Les résultats seront donc inférieurs aux annonces. Il est néanmoins faux de laisser entendre que le plan d’économies a été purement et simplement enterré, quand des économies de plusieurs dizaines de milliards d’euros ont été réalisées. 

  • Karine Le Marchand :«Si je n’avais pas fait Marine Le Pen, on me serait tombé dessus»

    Le 6 octobre dernier, Karine Le Marchand est venue à la rencontre de 7 lecteurs dans les locaux du Parisien. L’animatrice est ainsi revenue sur la polémique suscitée par la présence de Marine Le Pen dans « Ambition intime ».

    http://fr.novopress.info/