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élections - Page 435

  • Quand Alain Juppé était contre la dénaturation du mariage

    Décidément, les candidats libéraux-libertaires n'ont pas la grande forme. Après Hillary outre Atlantique, ce serait notre, heu, plutôt "leur" Alain. C'est du moins ce qu'on pourrait croire en considérant combien il a oublié ce qui étaient ses convictions il y a 20 ans. En l'occurrence au sujet des homosexuels et de la prétention de certains d'entre eux de pouvoir se "marier". En témoigne cet extrait de "La tentation de Venise", publié en 1993 par l'actuel maire de Bordeaux.

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    Merci à JL pour sa vigilance.

     

    Paula Corbulon

  • Referendum Hongrie : Zoltán Kovács : "On ne peut décider avec qui nous devons vivre ensemble."

  • La croix et la bannière

    Selon RTL, alors que « le vote FN ne cesse de progresser au sein de l’électorat catholique (32% aux dernières régionales) »,  le journal La Croix entend diffuser  prochainement auprès de ses 74 000 abonnés un petit opuscule afin de les dissuader de voter Marine et FN en 2017. De manière plus jésuitique diraient certains, Guillaume Goubert, patron du quotidien catholique,  ne formule  pas les choses aussi frontalement, mais le but visé est le même: « Il n’est pas question de partir en croisade contre le FN », « mais ces scores créent pour nous l’obligation de donner de la matière à nos lecteurs pour réfléchir avant l’élection. » Le rédacteur en chef de la revue, Jean Merckaert, rapporte encore RTL, a apparemment du mal (?) à appréhender le monde dans lequel vivent les  catholiques  se revendiquant comme tels: « On ne comprend pas nous-mêmes pourquoi le phénomène touche aujourd’hui autant de chrétiens. Alors, on a cherché à comprendre plutôt que de dénoncer ».  

    Ce ce qui est en tout cas certain affirme Bruno Gollnisch c’est que le FN , avec toutes les imperfections qui  sont celles de toute  entreprise humaine,  est de très loin le seul  mouvement politique de tout  premier plan dont le programme, même si il peut apparaître trop timide et timoré  à certains catholiques  sur ces questions,  défend résolument une politique  d’accueil de la vie, la loi naturelle, la famille, et de manière générale les valeurs helléno-chrétiennes. A contrario, il faut être aveugle ou de mauvaise foi pour ne pas le voir,  les projets et surtout le bilan du PS et de la droite au pouvoir  sont (également) dans ces domaines très condamnables. La Croix compte-t-il le rappeler et  en informer ses lecteurs plus avant ?

    Paris-Match nous affirme aujourd’hui que Nicolas Dupont-Aignan, à la tête de son petit parti souverainiste Debout la France, lui aussi  ne comprend pas, si ce n’est la montée du FN, du moins qu’il puisse être assimilé ou défini comme une sorte de « FN light ». Il dit par ailleurs en avoir marre  d’être dragué par le Front National.  Au vu de son programme qui, quoi qu’il en  dise, est assez largement un copier-coller de celui du Front National, et au regard de la gravité des périls qui pèsent sur la France, et que M. Dupont-Aignan analyse souvent de manière très lucide, un soutien (ne parlons pas de ralliement)  au candidat patriote le mieux placé, susceptible   de l’emporter,  serait un geste patriotique très légitime.  Cela n’en prend pas le chemin.  M. Dupont-Aignan explique que lui défend une « rupture raisonnable, » ne veut pas  « casser la vaisselle »… comprendre par là que le FN veut déchaîner le chaos ? Marine a fait justice dernièrement sur les plateaux  de cette accusation   grotesque. Faire peur… voila tout  ce qui reste  à nos adversaires…

    M. Dupont-Aignan en revanche  avait aussi prévenu comme nous l’avons fait que la primaire à droite serait sanglante. Elle l’est et la sortie du livre  « La cause du peuple » ‘(sic)  de Patrick Buisson,  un ex conseiller de Nicolas Sarkozy qui témoigne de l’intérieur,  n’arrange pas son image. Les deux hommes sont fâchés  depuis  les révélations sur les enregistrements de conversations privés de M. Sarkozy par M. Buisson, à l’insu de celui-ci.

    Homme très  cultivé, intelligent, issu d’une famille maurrassienne, pro Algérie Française, Patrick Buisson, milita dans sa jeunesse à la FNEF , syndicat étudiant anti-gauchiste, et étudiait à la faculté de Nanterre en  1968 comme Bruno Gollnisch qui se souvient : « Nous faisions partis d’un groupe qui assistait avec désolation au saccage des universités françaises ce qui forcément créé un lien quand vous êtes menacés physiquement par les militants d’extrême gauche,  que l’on vous empêche de passer vos examens… » Directeur de Minute en 1986, Patrick Buisson  y travailla en compagnie des regrettés  François Brigneau, Emmanuel Ratier, mais aussi de son  ami  Alain Renault (Secrétaire général du FN jusqu’en 1980, avant de rejoindre quelques années plus tardPhilippe de Villiers). Il fut aussi   le maître d’œuvre  au milieu des années 80 du  « L’album Le Pen »  ouvrage retraçant la vie du président du FN.

    Dans se recension du livre consacré en 2014 par Ariane Chemin et Vanessa Schneider à M. Buisson, « Le Mauvais Génie », Le Monde rapportait qu’il fut « l’un des conseillers les plus influents de la Ve République. De 2006 à2012, Patrick Buisson a travaillé main dans la main avec Nicolas Sarkozy, pour la campagne de 2007 d’abord, sans que personne alors ne le sache, puis durant tout le quinquennat ». Cet « ancien prof d’histoire » - qui a aussi  noué des relations  amicales avec Jean-Luc Mélenchon est-il indiqué –,  « a bénéficié d’une mansuétude fascinante au sein de la  Sarkozie. Patrick Buisson ne s’est pas contenté d’insuffler ses thèses identitaires au président de la République, il a irrigué toute la droite, fabriquant de nombreux  bébés Buisson . « 

    Thèses identitaires, irrigation que les Français n’ont pas vraiment vu à l’œuvre lors du quinquennat  Sarkozy qui battit notamment des records en matière  d’immigration de peuplement et de soumission à Bruxelles et à l’Otan.

    M. Sarkozy ne tarissait pas d’éloges sur M. Buisson est-il rapporté par Ariane Chemin et Vanessa Schneider :  « Il est mon hommema boussole, mon hémisphère droit, dit-il. Un génie, plaide-t-il devant Roselyne Bachelot. Un homme unique »,lâche-t-il à Bruno Le Maire. (…). M. Sarkozy le récompensera de ses bons et loyaux services en lui donnant, via Martin Bouygues, la direction de (l’excellente) chaîne Histoire.

    Désormais, l’ex conseiller explique son exécution par le fait que « Sarkozy sait que la présence de Marine Le Pen au second tour de la prochaine présidentielle est acquise, on jette donc la ligne Buisson aux poubelles de l’histoire. Mon utilité devient nulle. »

    En attendant, il balance sec en rapportant les propos de l’ex chef de l’Etat qui peuvent le gêner (?) auprès des militants et sympathisants LR qui voteront aux primaires de la droite. Ainsi en 2006, M. Sarkozy, alors  ministre de l’Intérieur a ne serait pas intervenu sciemment lors des émeutes anti-CPE pour déstabiliser le Premier ministre Dominique de Villepin : « Nous avions pris la décision de laisser les bandes de blacks et de beurs agresser les jeunes Blancs aux Invalides tout en informant les photographes de Paris Match «, écrit l’ancien conseiller. « L’émotion fut en effet à son comble après la publication des photos […] dont l’opinion ne retiendrait qu’une chose : des hordes sauvages étaient entrées dans Paris. »

    Nicolas Sarkozy aurait aussi déclaré : » Les valeurs du Front National sont celles de tous les Français ; c’est la manière dont le FN les exprime qui est choquante. Les Français n’aiment pas les plats trop pimentés qui emportent la gueule »; « Bien sûr que nous avons des valeurs communes avec le FN ». Un avis partagé en tout cas par la très grande majorité de la base de son parti.

     M. Buisson rapporte pareillement les jugements de M Sarkozy sur ses « amis » politiques. Jacques Chirac ? « Le plus détestable de tous les présidents de la Ve République. Je n’ai jamais vu un type aussi corrompu ». Un jour, il a voulu me faire signer un contrat avec l’Arabie saoudite. Je me demande encore comment il a osé me mettre ça sous le nez. Il en a tant fait qu’il était fatal que ça lui pète à la gueule. J’ai rarement rencontré quelqu’un d’aussi méchant et avide. »

    François Fillon ? Un  « pauvre type, minable… » François Baroin aujourd’hui présenté comme Premier ministre en cas de victoire en 2017 ? « Je l’ai acheté à la baisse. Trop cher, je te le concède, pour un second rôle. » Xavier Bertrand ? « C’est un méchant. Dix ans à essayer de placer des assurances en Picardie, dix ans à taper aux portes et à se prendre des râteaux, ça a de quoi vous rendre méchant pour le restant de vos jours. C’est d’ailleurs pour ça que je l’avais choisi. » Christian Estrosi ? « Une noisette dans la tête ».

    Autant  de révélations  et de commentaires qui a priori ne devraient pas faire de peine à Alain Juppé.

    http://gollnisch.com/2016/09/29/36695/

  • La Croix veut comprendre pourquoi tant de catholiques votent FN

    Le moins que l’on puisse dire est que, de Bayrou à Sarkozy, les candidats ne s’étouffent pas avec les convictions fortes…

    L’approche de l’élection présidentielle et les sondages qui placent tous Marine Le Pen au second tour en effraient beaucoup, notamment chez les crypto-socialistes autrement appelés sociaux-démocrates-chrétiens.

    Parmi eux, La Croix, qui s’apprête donc à diffuser à ses 74.000 abonnés un opuscule de 100 pages édité par la revue jésuiteProjet.

    Serait-ce un énième brûlot sur le thème « Nous n’avons pas les mêmes valeurs » ? Le rédacteur en chef s’en défend. Il s’agit, selon lui, d’un recueil de reportages, d’appels et d’analyses destiné à comprendre pourquoi 24 % des catholiques pratiquants ont donné leur voix au Front national aux dernières élections régionales.« On ne comprend pas nous-mêmes pourquoi le phénomène touche aujourd’hui autant de chrétiens. Alors, on a cherché à comprendre plutôt que de dénoncer », explique-t-il.

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  • Pour l’opposition, la forte hausse du chômage disqualifie Hollande

    La promesse de François Hollande de se représenter à l’élection présidentielle à la seule condition d’une inversion de la courbe du chômage se fracasse sur de mauvais chiffres.

    Il y a des signes qui ne trompent pas… C’est justement ce jeudi à 18 heures que devait être lancé un site internet appelant à la candidature de François Hollande. Patatras… L’évènement a été annulé sine die. Et pour cause, à la même heure une mauvaise nouvelle est arrivée du ministère du Travail: +1,4% de chômeurs (+50.200) au mois d’août pour la seule catégorie A. La plus forte hausse depuis janvier 2013. Une annonce qui intervient au pire moment alors que François Hollande accélère, avant d’officialiser ses intentions pour 2017 dans trois mois. Une candidature à un second mandat que le chef de l’Etat a plusieurs fois conditionné à une inversion de la courbe du chômage.

    Une promesse que n’a pas oublié la droite. «Confirmation que François Hollande ne se représentera pas», écrit le député Lionnel Luca sur Twitter. «Hollande (sera-t-il) candidat malgré la non inversion?», s’interroge l’ancien ministre Roger Karoutchi. «Alors que le président de la République fanfaronnait le mois dernier sur toutes les télévisions, la forte hausse du chômage en août doit le ramener à la réalité. Faute d’avoir fait des réformes structurelles, le chômage ne peut se replier durablement», tranche le sénateur Jean-Baptiste Lemoyne. Et le député Eric Ciotti de compléter: «Avant de se préoccuper de sa candidature à l’élection présidentielle de 2017, le président de la République, partagé entre méthode Coué et stratégie de l’autruche, serait mieux inspiré de s’atteler enfin à placer notre pays sur le chemin de la réforme afin de lutter réellement contre le chômage, qui, rappelons-le, était le principal engagement du candidat Hollande en 2012».

    Quant au sénateur FN Stéphane Ravier, il assène: «Qui peut encore croire les perroquets socialistes du “Ça va mieux”?!» Allusion au slogan lancé par les socialistes dès le printemps dernier. Pour le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, l’avenir du président de la République ne fait pas débat: «Plus que quelques mois avant la retraite de François Hollande. Enfin!»

    Conscient du danger qui guette François Hollande, le secrétaire d’Etat Jean-Marie Le Guen s’est mué en démineur. «Je ne crois pas qu’on puisse décider d’une candidature sur le seul critère du chômage», a-t-il lâché sur BFMTV. Quant à la ministre du Travail, elle veut rappeler que «la tendance sur douze mois reste bonne». «Nous restons mobilisés», jure Myriam El Khomri. Pour le gouvernement, cette baisse aurait notamment pour cause les «difficultés rencontrées dans certains secteurs d’activité particulièrement affectés par les attentats de juillet» à Nice et Saint-Etienne-du-Rouvray. Un argument qui fait déjà bondir le député niçois Eric Ciotti. «Utiliser les attentats (…) pour masquer l’échec de François Hollande est tout simplement indigne!», s’agace le sarkozyste sur les réseaux sociaux, parlant même d’une «faute morale».

    Le Figaro

    http://www.voxnr.com/3904/lopposition-forte-hausse-chomage-disqualifie-hollande

  • Journal du Mercredi 28 septembre 2016 - Politique / Buisson-Sarkozy : les liaisons dangereuses

  • Nous irions vers la « guerre civile » ? Alain Juppé devrait lire ou relire Camus...

    Dans son « négationnisme » insensé pour tout ce qui touche aux dangers de l'Islam, Juppé vient de franchir un pas de plus - encore un ! - dans l'angélisme coupable et suicidaire : «...qui veut faire l'ange fait la bête », disait Pascal, et c'est tout à fait ce qui arrive à notre Alain bordelais. Ainsi, selon lui, en nommant le terrorisme islamiste et en l'attaquant (mais, c'est lui qui nous attaque, nous égorge, nous fonce dessus en camion, nous fusille aux terrasses des cafés...) on mènerait une politique qui conduit à « la guerre civile » ! Il devrait, avant de parler de ce sujet relire Camus, et son « Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde ».

    Or, si guerre il devait y avoir, ce ne serait pas une guerre civile (c'est-à-dire une guerre interne au peuple français), mais une guerre de Libération nationale, menée par les Français pour libérer la France de ces populations importées par le Système, qui ne veulent pas s'intégrer ni s'assimiler, mais nous intégrer et nous assimiler à « leur » Islam , dont nous ne voulons pas.

    Notre confrère Peroncel-Hugoz l'avait déjà fait remarquer, dans son commentaire du 5 mai 2016, posté sur Lafautearousseau :

    « UNE GUERRE CIVILE SE JOUE PAR DEFINITION ENTRE 2 PARTIES D'UN MEME PEUPLE, PAR EXEMPLE EN ESPAGNE JADIS OU EN SYRIE DE NOS JOURS. EN FRANCE IL EST A CRAINDRE QUE CE SOIT UNE GUERRE FRANCO-ETRANGERE SUR NOTRE SOL ENTRE INDIGENES ET ALLOGENES INSTALLES DANS LA PLACE. C'EST CE QUI SE PASSA AU LIBAN EN 1975-90 LORS DE LA GUERRE DITE A TORT CIVILE CAR ELLE FUT LIBANO-PALESTINIENNE OU SI ON PREFERE MARONITO-ISLAMIQUE . Je le sais, j'y étais ... »

    Précision : Camus n'a pas écrit la fameuse phrase sans cesse citée, mais déformée : « Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde». Dans L'homme révolté, il a écrit : « La logique du révolté est... de s'efforcer au langage clair pour ne pas épaissir le mensonge universel. » Et, dans un essai de 1944, paru dans Poésie 44, (Sur une philosophie de l'expression), il précisait : « Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde ».

    Pour Camus, bien sûr, « un objet » ce n'est pas « les choses »; c'est un objet philosophique, le réel, ici et maintenant, ce qui tombe sous notre observation, tout ce qui est appréhendable par chacun de nous. 
  • "Le pire pour la droite, en 2017, ce ne serait pas de perdre mais d'être une nouvelle fois cocue

    Extrait de l'interviewaccordé par Patrick Buisson à Valeurs Actuelles :

    "Tout le pari de Sarkozy repose sur l'idée que l'électorat français de droite est toujours le plus bête du monde et aspire à le rester. Croire que, élu contre Marine Le Pen, avec comme Premier ministre François Baroin, le déconstructeur de crèches, Nicolas Sarkozy fera une politique de droite relève soit d'une insondable bêtise, soit d'une extrême candeur. Le pire pour la droite, en 2017, ce ne serait pas de perdre : ce serait d'être une nouvelle fois cocue"

    Et Patrick Buisson donne l'exemple de la politique migratoire de Nicolas Sarkozy :

    "Jamais le nombre d'entrées régulières et irrégulières d'immigrés n'aura été aussi élevé que sous le mandat de Nicolas Sarkozy (2007-2012). On a régularisé à tour de bras ! Mais dans le plus grand secret. Plus que sous Jospin (...) mais sans la publicité et la polémique qu'avait suscitées, à l'époque, la circulaire Chevènement"

    Philippe Carhon

  • Attention : Juppé est violemment modéré !

    L’expression peut rappeler le slogan de Mitterrand en 1981. « La force tranquille », à tort ou à raison, rassurait.

    « Je ne veux pas me présenter en prophète de malheur et dire aux Français qu’avec moi, demain sera pire qu’aujourd’hui », déclare Alain Juppé. Ce lauréat du concours général en latin et grec ancien ne peut pourtant pas ignorer que Cassandre disait vrai en prédisant la chute de Troie. Et, de fait, s’il semble difficile de faire pire que notre actuel Président, on peut douter de la capacité de M. Juppé à redresser la barre pour sauver la France du naufrage.

    Dans un entretien à La Vie, il s’est lui-même défini comme « violemment modéré ». L’expression peut rappeler le slogan de Mitterrand en 1981. « La force tranquille », à tort ou à raison, rassurait. Elle évoquait une autorité naturelle, capable de maintenir la puissance extérieure du pays, comme l’ordre intérieur et la paix sociale. Alain Juppé, lui, a la modération violente… Langue de bois, son audacieux oxymore inquiète plus qu’il ne rassure. Il semble, surtout, révéler les tiraillements d’un candidat sans convictions qui voudrait bien faire croire qu’il en a.

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  • Quand la gauche se veut réformiste

    C'est un copieux entretien du chef de l'État avec deux intellectuels de qualité, habituellement soumis à une moindre promiscuité, Marcel Gauchet et Pierre Nora, que Le Monde a fait partiellement connaître à ses lecteurs en ligne le 15 septembre, après que la revue Le Débat l'eut publiée[1].

    En gros, Hollande s'y réclame à nouveau de la social-démocratie. Dans le propos, on doit y voir cette variante mal définie du socialisme censée se caractériser par une prise de distance d'une distance avec le marxisme et d'une volonté de "réformes".

    On doit donc rappeler d'abord que la sociale démocratie allemande est le parti auquel s'était rallié Karl Marx, mais en tant qu'opposant interne, minoritaire et critique.

    Es cette époque la critique de Marx critique porte, pour faire court, sur les moyens : réforme, pour les sociaux-démocrates ; révolution pour les marxistes. En France, un siècle plus tard le PSU de Michel Rocard inventera le concept nègre-blanc de "réforme révolutionnaire" : on n'arrête pas le progrès conceptuel.

    Or, aujourd'hui, en France, ceux qui parlent de "réformer" le pays sont considérés comme les partisans du libéralisme le plus échevelé.

    Le même mot n'a plus le même sens. On entend ainsi souvent reprocher à Hollande de n'avoir procédé à aucune réforme, alors qu'il a accompli, depuis 2012, de vraies avancées sur le terrain de la destructrion de notre société et de ce qui reste de libertés.

    Si l'on se base sur le fameux programme de Gotha, adopté en mai 1875 par le parti social-démocrate allemand, on doit d'abord savoir que ce manifeste que Marx et Engels trouveront trop "démocrate bourgeois", commence cependant par la pétition de principe suivante :

    "Le travail est la source de toute richesse et de toute culture, et comme en général le travail productif n'est possible que par la société, son produit intégral appartient à la société, c'est-à-dire à tous les membres de celle-ci, tous devant participer au travail, et cela en vertu d'un droit égal, chacun recevant selon ses besoins raisonnables."

    On doit bien comprendre que, dans ce contexte que "la société" (en allemand"Gesellschaft" y a une connotation encore plus forte) cela veut dire "l'État". La social-démocratie allemande évoluera par la suite, et aboutira à une rupture définitive avec le marxisme en 1959 tout en demeurant tributaire de l'influence du rival réformiste de Marx, Ferdinand Lassalle (1825-1864).

    Or, la Critique du programme de Gotha, texte fondamental du marxisme, manuscrit de Marx écrit en 1875, édité par Engels en 1891, reprend de façon systématique l'écart qui sépare la pensée de Marx de celle de Lassalle. Dès le lendemain de la mort de celui-ci, disparu en 1864 Marx lui-même l'avait souligné :

    "Tout d'abord, écrit-il, permettez-moi de vous exposer brièvement mes rapports avec Lassalle.

    Pendant toute son agitation nos relations furent suspendues :

    1° à cause de ses fanfaronnades et de ses vantardises doublées du plagiat le plus honteux de mes œuvres ;

    2° parce que je condamnais sa tactique politique ; et

    3° parce que je lui avais déclaré et "démontré", avant même qu'il eut commencé son agitation dans le pays, que c'était un non-sens de croire que "l'État prussien" pourrait exercer une action socialiste directe."[2]

    Cette "illusion" cependant n'en était pas tout à fait une. Elle a donné naissance, en effet, à une réalité puisque l'État prussien sous le gouvernement de Bismarck mit bel et bien sur pied, 20 ans plus tard, le système de sécurité sociale allemand qui, contrairement à son ersatz français, donne encore de bons résultats : protection sociale contre les risques maladie (depuis 1883), accidents de travail (1884), vieillesse et invalidité (1889).

    En gros, donc, la social-démocratie fille de Ferdinand Lassalle peut être considérée au départ comme une variante réformiste du marxisme dont elle partage les mortifères vues étatistes, au contraire du socialisme proudhonien.

    On lui sait gré d'avoir rompu avec toute référence marxiste lors de xson congrès de Bad Godesberg de 1959. À la même époque, et pour les mêmes raisons, — savoir : l'intervention soviétique à Budapest en 1956, [3] — le parti socialiste français SFIO se refuse certes à toute alliance avec le PCF, réduit à 10 députés aux élections législatives de 1959.

    Mais les amis de Guy Mollet refuseront toujours de rompre le cordon ombilical avec le socialisme étatiste. [4]

    Et, dès l'échec du projet Defferre en 1964 les socialistes français reprennent la voie d'une union de la gauche qui se concrétisera en 1965 autour de la candidature de François Mitterrand alors plus proche du radicalisme que du socialisme.

    Qu'un demi-siècle plus tard Hollande, disciple de l'opportuniste Mitterrand, se rallie à ces vieilleries permet certes de marquer sa [petite] différence avec Pierre Laurent, les communistes et leurs compagnons de surplace ès-Melenchon, ès-Montebourg, ès-Hamon, etc. Cela n'en fait pas un homme de l'avenir. Ni lui ni aucun de ses comparses de la déliquescente gauche hexagonale.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    [1]   cf. Le Débat n° 191 septembre-octobre, 2016

    [2] cf. lettre à Kugelmann du 23 février 1865

    [3] On tend à oublier l'importance de cette affaire dans la conscience européenne de l'époque. Pourtant elle avait amené Malraux à dire dans une de ces formules lapidaires dont il avait le secret : la Condition humaine est morte à Budapest. C'est aussi dans ce contexte que l'Académie suédoise avait attribué le Prix Nobel à Boris Pasternak (1958) et, avant lui, à Albert Camus (1957).

    [4] Le 22 janvier 2015 à Nanterre dans le cadre de l'Institut d'Histoire sociale Marcel Gauchet défendra de la sorte le point de vue pro-Marx dans un débat contradictoire fondamental avec André Senik, sur le thème "De Marx à Lénine, filiation ou mystification ?" Débat publié par la revue Histoire et Liberté

    6a00d8341c715453ef01bb084d2bb9970d-320wi.jpg"La Faucille et le Croissant"
    Islamisme et Bolchevisme au congrès de Bakou

    présenté par Jean-Gilles Malliarakis
    ••• ce livre de 225 pages au prix de 20 euros port gratuit est disponible aux Éditions du Trident
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    http://www.insolent.fr/