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élections - Page 458

  • Regard sur l'actu #28 : le Brexit, et après ?

    Les électeurs britanniques ont voté pour le « Brexit », la sortie du Royaume-Uni (et non pas de l'Angleterre ou de la Grande-Bretagne...) de l'Union Européenne (et non pas de l'Europe...). Cette décision courageuse malgré une campagne anxiogène ponctuée par le tragique assassinat de la député anti-Brexit Jo Cox est assurément un coup de canon à l'échelle internationale. Le NON Français au Traité Constitutionnel Européen (TCE) n'était pas de même nature car il refusait simplement une certaine orientation de l'UE et les motivations du NON étaient extrêmement disparates. Le « OUT » britannique est donc le premier véritable défi qu'impose un peuple européen à la technocratie berlino-bruxelloise.

    Les effets économiques

    Il est très complexe d'appréhender les effets que le Brexit aura sur l'économie britannique, européenne et mondiale. Si la Bourse de Londres a perdu 7 à 8% et que la Livre Sterling a baissé de 12% par rapport au dollar et de 8% par rapport à l'Euro vendredi matin, cela n'est pas la catastrophe économique attendue. Si ces chiffres sont inquiétant pour les Londoniens et pour les expatriés, il n'en est pas forcément de même pour les TPE ou les PME qui vont pouvoir exporter plus facilement grâce à une monnaie moins forte, même si la presse se veut, évidemment, alarmiste. Mais la chute du cours de la Livre sterling devrait permettre aux acheteurs étrangers en dollars ou en euros de pouvoir consommer encore plus sur le territoire britannique. Dans le même temps, notons que le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE), Mark Carney, s'est voulu plutôt rassurant, il est prêt à débloquer les fonds nécessaires en monnaie nationale ou étrangère pour assurer une certaine stabilité aux marchés financiers de la City qui ont un poids considérable dans l'économie britannique. Une des préoccupations des milieux d'affaire concerne aussi certaines compagnies low cost qui ont basé leur siège au Royaume-Uni, une bonne nouvelle pour Air France et les autres compagnies nationales européennes ?

    Parmi les autres effets, le recul du Traité transatlantique n'a été que peu évoqué. Les Etats-Unis perdent ici un appui important dans l'élaboration et l'imposition de ce traité aux peuples européens. Bien sûr cela ne sera pas suffisant puisque l'Allemagne demeure un relais majeur pour les Etats-Unis. Mais les Allemands vont se retrouver désormais à devoir dialoguer principalement avec les Français dont le poids des agriculteurs est non négligeable.

    Vers une explosion du Royaume-Uni ?

    Les scénarios les plus fous sont élaborés depuis vendredi. Rapidement, les Ecossais réclament leur indépendance sous deux ans et leur maintien dans l'UE, souhaitant profiter de leur manne pétrolière et des subsides européennes. Si l'Irlande du Nord a aussi voté majoritairement contre le Brexit, c'est par l'unionisme que certains voient leur maintien dans l'UE. Ainsi le Sinn Fein réclame un référendum sur l'Union de l'Irlande. Autre hypothèse qui peut paraître farfelue, l'indépendance du Grand Londres. Une pétition a été lancée dès vendredi surchange.org pour réclamer l'indépendance de la capitale britannique au maire, Sadiq Khan. Toutes ces hypothèses ont semblé immédiatement improbables à certains commentateurs, particulièrement pour l'Irlande du Nord et Londres. Mais avec un regard de géographe, cela semble bien moins farfelu qu'il n'y paraît. En effet la mondialisation est en train de façonner de nouveaux territoires et de cliver fortement les nations. Ainsi, si dans la région de Manchester ou dans les territoires ruraux, dont certains principalement travaillistes, les électeurs étaient favorables au Brexit, dans le Grand Londres, ville-mondiale cosmopolite, les électeurs y étaient opposés. L'exemple de Singapour démontre qu'une cité-état parfaitement intégrée à la mondialisation peut tirer son épingle du jeu, même si son indépendance en 1965 dépend d'un autre contexte. Le territoire est souvent le produit des dynamiques économiques et des dynamiques de pouvoir d'une époque concernée. Le Grand Paris ou le Grand Londres sont des villes mondiales qui n'ont plus rien à voir avec les pays dont elles sont les capitales et les tentations d’indépendance sont nombreuses pour les champions de la mondialisation. Le Grand Londres, le Grand Paris (la région Île de France), Barcelone avec la Catalogne, voilà autant d'exemples d'aires urbaines dont le statut pourrait évoluer sous pression des élites économiques mondialisées. On retrouve ici la France périphérique de Christophe Guilluy, mais appliquée au Royaume-Uni. Les bénéficiaires de la mondialisation ne vivent plus les mêmes réalités que ceux qui en sont exclus. Leur approche du territoire est également très différente. L'urbain au sens de Michel Lussault, celui qui habite, se déplace et travaille en ville devient très différent de l'habitant d'un tiers-espace entre urbain et rural correspondant de façon simplifié au phénomène périurbain. Les « populismes » sont dont une réaction de cet Occident périphérique pour élargir le titre de l'ouvrage de C. Guilluy, les classes moyennes menacées par la mondialisation, comme le démontre aussi la candidature de Donald Trump aux Etats-Unis.

    L'UE se disloque en périphérie de l'Allemagne

    Traditionnellement les empires s'effondrent par leurs marges. Les territoires lointains, mal contrôlés, soumis aux pressions extérieures, finissent tôt ou tard par se déliter et entraînent dans leur chute l'ensemble de l'espace impérial. Or avec l'UE, c'est un phénomène très différent qui se manifeste. En partant du postulat que l'Allemagne est désormais le cœur de l'UE et que la politique eurocratique se fait sous impulsion berlinoise, on constatera que les pays les plus frondeurs sont aux périphéries de l'Allemagne : Angleterre (terme employé ici à dessein), France, Autriche, Hongrie, Pologne, République-Tchèque, Danemark ou Pays-Bas. Il y a une réaction du premier cercle contre le diktat économique et migratoire de la chancelière Merkel. A l'inverse les marges sont dans deux positions différentes, soit elles subissent, soit elles profitent. Ainsi la Grèce, l'Espagne ou le Portugal sont dans une position de soumission, malgré leur situation socio-économique désastreuse et l'Ecosse, l'Irlande du Nord ou la Catalogne veulent rester dans l'UE. Hors UE, les milieux libéraux ukrainiens s'inquiètent du Brexit et veulent maintenir leur volonté d'intégration alors que la Suisse, elle, a retiré sa demande d'adhésion. Les marges sont donc plutôt favorables à la politique Allemande et aux mécaniques de l'UE. C'est une « Europe périphérique » par sa géographie mais aussi par sa composition sociale qui devient frondeuse. La mécanique redistributive est contestée au sein des Etats, comme le montre les velléités d'indépendance de la Catalogne ou de la Flandre, mais aussi à l'échelle européenne comme on le constate avec la France et l'Angleterre, mais aussi avec l'Autriche ou le Danemark. Alors que tout le monde prédisait un effondrement de l'UE par le sud, ce sont finalement, en dehors des Anglais, les pays qui contribuent le plus à l'UE qui veulent en partir. Le cas du V4 étant sensiblement différent, puisque surtout lié au refus de l'immigration.

    Quelle UE ?

    Difficile de faire trop de prospective, mais quelques éléments sont déjà importants à noter. Le groupe parlementaire britannique va disparaître au parlement européen. Soit 73 députés de moins, ce qui en faisait le troisième contingent derrière l'Allemagne (96) et la France (74) et à égalité avec l'Italie. Les trois pays les plus fournis en parlementaires derrière l'Allemagne seront donc désormais la France, l'Italie et l'Espagne (54 députés). La Pologne sera 4ème avec 51 députés. Voilà de quoi faire pression sur l'Allemagne sans avoir un cheval de Troie euro-atlantiste dans les pattes. Je vous renvoie également à mon article intitulé « le couple franco-allemand doit-il faire chambre à part » où je parle d'un « divorce » entre pays germaniques et pays latins. Les latins s'alliant avec le V4, majoritairement catholique et hostile à l'immigration, et l'Allemagne avec la Russie, pour équilibrer les puissances. Cette optique est loin d'être désormais une simple théorie. Français, Italiens et Espagnols pourront désormais agir ensembles et s'allier, pourquoi pas, avec la Pologne.

    Autre effet possible, la baisse de l'influence de l'anglais dans les institutions européennes. Seules l'Irlande (bilingue anglais/gaélique) et Malte (bilingue anglais/maltais) ont l'Anglais comme langue officielle. Pourra-t-on continuer à imposer cette langue à des pays latins qui sont désormais le plus fort contingent devant la Pologne alors qu'il n'y aura que 17 députés anglophones sur 678 députés après le Brexit ? L'Allemand occupera aussi une place de choix si on compte les 96 députés allemands et les 18 autrichiens, pour un total de 114, sans oublier les pays où l'Allemand est pratiqué (République Tchèque, Danemark, Pays-Bas…). Les Français ont tout intérêt à réclamer l'usage de leur langue au sein des institutions européennes en lieu et place de l'anglais en jouant sur le caractère universel de celui-ci là où l'Allemand n'est qu'une langue mineure.

    Au final si les conséquences du Brexit sont difficiles à déterminer à moyen terme, ce n'est pas un élément mineur dans le contexte actuel. Que ce soit sur le plan de la politique intérieure, de la géopolitique, de l'économie ou des contestations sociales, le Brexit aura d'ici un à deux ans, si la volonté des électeurs est respectée, des effets indéniables. De Gaulle disait « Si vous ne voulez pas l’intégration, alors il faut la Grande-Bretagne et si vous ne voulez pas de la Grande-Bretagne, alors il faut l’intégration. Il nous faut l’un ou l’autre. Nous ne pouvons pas nous trouver sans l’intégration, ni sans la Grande-Bretagne ». Le Brexit pourrait donc tout autant affaiblir l'UE que la renforcer, il aura en tout cas pour effet d'offrir à la France une opportunité historique de défendre son idée de l'Europe.

    Jean / C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2016/06/26/regard-sur-l-actu-le-brexit-et-apres-5819225.html

  • Vers un printemps des peuples européens ?

    À l’évidence, une aube nouvelle s’est levée sur le Royaume-Uni – peut-être bientôt désuni à en juger par les velléités écossaises et irlandaises de s’émanciper du frère ennemi britannique, sans doute pour des motifs profondément irrédentistes que spontanément europhiles. Avec 52 % de « oui » et surtout, ce qui est le plus important, un taux de participation de 72 %, le peuple britannique a indéniablement et magistralement montré la voie à suivre aux autres peuples d’Europe.

    Marine Le Pen, en France, Geert Wilders au Pays-Bas, appellent à une consultation référendaire posant également la question du maintien de ces pays dans l’Union européenne. Matteo Salvini, le chef du parti autonomiste de la Ligue du Nord leur embraye le pas, à l’instar de la Suède et du Danemark, voire de la Pologne ou de la Hongrie déjà passablement excédés par les oukases bruxellois. Même l’Allemagne, de tendance plutôt pro-européenne, s’interroge sur un « germanexit » avec près de 30 % des sondés se prononçant en sa faveur.

    Que n’a-t-on entendu, de part et d’autre de la Manche, sur le « saut dans l’inconnu », que représenterait un « Brexit » à sourde connotation « raciste et xénophobe », pour reprendre les mots extrêmes d’un Bernard-Henri Lévy qui aura encore perdu une occasion de se taire. Il n’empêche. De Londres à Paris, en passant par Bruxelles et Frankfort, les élites mondialisées n’ont pas manqué d’exciper les arguments les plus saugrenus pour susciter un climat anxiogène considérablement alourdi par le meurtre de la députée européiste Jo Cox.

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  • Incertaine Espagne par Georges FELTIN-TRACOL

    Il ne fait pas bon actuellement d’être un bureaucrate de Bruxelles. Après des résultats municipaux calamiteux pour le Système en Italie et un Brexit aussi soudain qu’inattendu, la capitale de l’Union pseudo-européenne tremble maintenant pour l’Espagne. En effet, les électeurs élisent, ce dimanche, députés et sénateurs six mois après un premier scrutin survenu en décembre dernier. La routine politicienne a été chamboulée puisque le bipartisme entre les socialistes du PSOE et les conservateurs libéraux du Parti populaire (PP) établi à partir des années 1980 s’est effacé au profit d’un ensemble quadripartite dû à l’apparition simultanée du mouvement centriste libéral centralisateur anti-régionaliste Ciudadanos (« Citoyens ») d’Albert Rivera et de la formation de gauche radicale anti-austérité Podemos (« Nous pouvons ») de Pablo Iglesias.

    Aucun n’est néanmoins parvenu à s’accorder malgré leur envie unanime de chasser l’actuel président du gouvernement et chef du PP, Mariano Rajoy. Sa politique libérale d’austérité, son centralisme exacerbé et les nombreuses affaires de corruption qui frappent son entourage les empêchent de constituer une quelconque alliance. Le PSOE aurait pu conclure un pacte de gouvernement avec Podemos et Ciudadanos, mais ces deux derniers ont des programmes opposés, en particulier sur la rigueur budgétaire et la tenue d’un référendum d’autodétermination en Catalogne (Rivera est contre, Iglesias est pour). En outre, Pablo Iglesias a exigé du PSOE la moitié des ministères (dont celui de l’Intérieur) et la vice-présidence du gouvernement, ce que les responsables socialistes ont immédiatement refusé. Le blocage a provoqué la dissolution des Cortès

    Pour les législatives d’aujourd’hui, les mêmes se représentent. Selon les sondages (qu’il faut lire avec précaution), le PP conserverait sa première place sans obtenir la majorité absolue des sièges; Ciudadanosresterait bon quatrième. La sensation proviendrait d’un PSOE dépassé par Podemos. Contrairement aux élections de fin 2015 et après de vives dissensions internes, Podemos vient de renoncer à sa position populiste « ni droite ni gauche » qui entendait défendre l’« Espagne d’en-bas » contre la « caste » politicienne de l’Établissement pour s’entendre avec Izquierda Unida (« Gauche unie » qui rassemble communistes, alternatifs et Verts) sous la bannière d’Unidos Podemos (« Unis, nous pouvons »). Ainsi reprend-il une tactique assez réussie aux municipales grâce à des listes civiques d’extrême gauche républicaine toujours focalisées sur leur défaite de 1939. Iglesias justifie ce rapprochement en se revendiquant désormais « progressiste de sensibilité sociale-démocrate » alors qu’il ne cachait pas jusque-là son admiration pour le Vénézuélien Hugo Chavez, le Bolivien Evo Morales et… l’Argentin Juan Péron. Il anima par ailleurs une émission sur une télévision de langue espagnole lancée et financée par Téhéran. 

    Une Syriza espagnole vient de former et pourrait « PASOKiser » le PSOE réduit au rang de partenaire mineur d’un futur gouvernement Iglesias. Il sera cependant très difficile à ce professeur trentenaire en sciences politiques et à la célèbre queue de cheval d’accéder à cette fonction, car les caciques droitiers du PSOE, le PP et Ciudadanos rejettent par avance tout référendum d’autodétermination en Catalogne tandis que Podemos en soutient le principe sans pour autant  prôner l’indépendance, soulignant plutôt le caractère plurinational de l’Espagne. 

    Il est probable que les barons du PP excluent à terme Rajoy et s’entendent ensuite au nom de l’unité nationale à préserver avec Ciudadanos et quelques élus du PSOE avec le risque élevé de faire exploser le parti socialiste. Unidos Podemos va-t-il toutefois profiter du Brexit et de ses appels incessants en faveur d’une autre Europe plus populaire, plus sociale et moins financière ? On ne peut qu’observer que le clivage droite – gauche perdure encore au-delà des Pyrénées au point d’estomper les questions nationales et sociales.

    Georges Feltin-Tracol

    http://www.europemaxima.com/

  • Brexit : Pour François Hollande, « le danger est immense face aux extrémismes et aux populismes »

    « Le danger est immense face aux extrémismes et aux populismes. Il faut toujours moins de temps pour défaire que pour faire, pour détruire que pour construire. La France pays fondateur de l’Europe ne l’acceptera pas. Un sursaut est nécessaire. L’Europe pour aller de l’avant, ne peut plus faire comme avant » a expliqué François Hollande.


    Brexit : François Hollande pointe un « danger… par Lopinionfr

    http://fr.novopress.info/

  • Après la victoire du Brexit

    Impossible de reprendre cette chronique sans aborder la question de ce qu'on appelle le Brexit. Après des prévisions qui alternativement, et jusqu'à la dernière minute du 23 juin, envisageaient, sondages et paris à l'appui, la victoire de chacun des deux camps, il semble, qu'au fond, personne n'ait sérieusement envisagé les conséquences de la victoire du "leave".

    À vrai dire, même l'hypothèse inverse eût entraîné d'autres complications, notamment en raison des accords particuliers par lesquels depuis 43 ans la Grande Bretagne s'était assurée, habilement, un statut à part : au sein du marché commun, d'abord, auquel elle avait adhéré du bout des lèvres entre 1971 et 1973, puis à partir de 1991, date de la négociation oubliée de Maastricht, à laquelle elle avait participé pour fonder l'union européenne.

    Après un solstice de juin, où pour la première fois depuis 70 ans, la pleine lune coïncidait avec l'apogée du soleil dans l'hémisphère nord, la grande affaire se focalise donc désormais sur le choix qui était proposé par leur gouvernement aux Anglais, aux Écossais, aux Gallois, aux Irlandais du nord, du moins ceux d'entre eux qui résident dans le Royaume Uni, entre le maintien dans l'Union européenne et le retrait.

    L'Angleterre a choisi de quitter, non seulement l'Union, mais probablement aussi de manière irrémédiable, de récuser un processus dit de construction européenne, à quoi elle n'a sans doute jamais cru.

    Tout avait été dit, tout avait été entendu, en France, depuis des semaines, à propos des deux hypothèses.

    Et, une fois de plus, a été invoqué comme un mantra, le souvenir, très abusivement enjolivé, de celui qui se montra, pendant quelque 30 ans le plus grand commun diviseur du peuple français. Sa mémoire, dûment ravalée par la légende, est désormais présentée comme unificatrice. Et de nous rappeler, opportunément, son opposition à l'entrée de la Grande Bretagne dans ce qui ne se présentait alors que comme un marché commun.

    Tout cela appelle, bien sûr, de nombreuses rectifications.

    D'abord parce que, dans un ensemble comme l'Union européenne qui prit, avec le contreseing britannique en 1991, la succession du Marché commun, l'entrée et la sortie ne se présentent pas comme deux opérations symétriques. A priori même l'idée d'un retrait contrariait la philosophie des traités, qui envisageait, depuis le préambule du traité de Rome de 1957, une "union sans cesse plus étroite entre les peuples européens", ce dont les Britanniques ne veulent pas. MM. Cameron et Osborne qui ont fait, en ce printemps 2016, campagne pour le maintien avaient ainsi affirmé à l'automne 2015, de façon très explicite, leur opposition à cette formule. Est-ce donc à dire que s'ils l'avaient emporté le 23 juin ils se seraient ralliés à ce qu'ils rejetaient auparavant ?

    Rappelons que, pour le moment si, du point de vue politique, la victoire des brexiteurs est tombée sans appel, du point de vue juridique, diplomatique, et même institutionnel interne au Royaume uni, il ne s'est encore rien passé. Même la démission, annoncée dès ce 24 juin, par le Premier ministre en compagnie de son épouse devant le 10 Downing Street ne demeure encore que virtuelle. Il se réserve la marge, très large, d'un calendrier dépendant d'un congrès conservateur qu'on se garde bien de convoquer en urgence. On pourrait donc bien prendre le temps de faire évoluer la situation.

    Et on le prendra d'autant plus que tout reste à faire, qu'il s'agisse des 55 accords commerciaux, financiers, consulaires, etc. à renégocier, ou de points aussi épineux que les statuts futurs de l'Écosse ou de l'Irlande, ceci pour ne rien dire des bases extraterritoriales que Londres possède encore à Chypre ou du séculaire contentieux anglo-espagnol à Gibraltar.

    Est-ce à dire aussi que ceux qui, sur le continent, reprochent à l'Angleterre et à ses dirigeants la pratique du double langage sont décidés pour leur part à avancer, sans elle, dans le sens d'une Europe confédérale ? nous n'en sommes aucunement assurés.

    À entendre les propos des hommes politiques français, des éditorialistes des gros journaux ou des radioteurs de toutes couleurs, à voir les déchaînements des chauvinismes sportifs on retire plutôt l'impression inverse.

    Au lendemain de ce vote, il conviendra pourtant, sur le Continent, de se parler enfin franchement.

    Nos dirigeants auront-ils le courage et la force de repenser l'union en la situant sur les terrains militaire, monétaire, diplomatique, et plus seulement commerciaux ? Auront-ils même le désir de ne demander désormais à personne, et par conséquent ni aux Américains ni aux Russes, pour parler clair, de nous protéger ou d'arbitrer nos querelles de voisinage ? Auront-ils le cran de refuser la dissolution de l'identité européenne ?

    Il y a sans aucun doute lieu de s'interroger, dans cette perspective, sur la politique de Mme Merkel, car tout tourne autour d'elle.

    Son secret espoir était de s'accorder avec David Cameron, substituant un condominium anglo-allemand, plus efficace, au couple franco-allemand que Hollande a démonétisé. Pour se sentir moins seule on remarquera que, tout de suite, c'est une réunion à trois, avec l'Italien Renzi qu'elle convoque.

    Un point faible paralysera la chancelière dans sa relation avec plusieurs pays du continent. Il résulte hélas de ses propres allers et retours, assez consternants, au cours de l'année 2015 sur la question migratoire. Tout au long de leur campagne, cette affaire aura été brandie par les brexiteurs plus inquiets, semble-t-il, de la libre circulation des Polonais que de l'implantation des Pakistanais.

    Oui, par conséquent, tout reste à faire, et surtout, pour ce qui est de la France, à balayer devant notre porte.

    http://www.insolent.fr/

  • France droitisée ou France radicalisée ?

    Avec le Brexit anglais, une autre digue vient encore de sauter. Grande jacquerie à venir ?

    La France se droitise, lit-on dans les gazettes. Ça reste à démontrer. Une fois n’est pas coutume, le sémillant Frédéric Lefebvre, naguère première gâchette de Nicolas Sarkozy, trouve les mots justes : « La France ne se droitise pas, elle se radicalise. » Ça, voilà qui est démontré depuis belle lurette ; enfin, depuis au moins le début du quinquennat hollandesque.

    Et, ce coup-ci, c’est plutôt la droite qui s’y colle en premier avec la Manif pour tous. Et pas n’importe quelle droite, s’agissant de cette France bien élevée qu’on n’avait pas vue arpenter le trottoir depuis 1984, grande époque des manifestations en faveur de l’école privée. Si les gros bataillons de cette dernière sont gentiment rentrés chez eux, ou dans la défunte UMP pour s’y faire plumer une fois encore, une frange d’irréductibles s’est radicalisée davantage : le mouvement des Veilleurs et leurs épigones partis fonder la remarquable revue Limite, prônant décroissance économique, écologie à la fois humaine et… radicale.

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  • Marine Le Pen : un référendum doit avoir lieu tout de suite dans tous les pays européens

    Marine Le Pen déclare à Présent :

    " C’est un grand jour pour la liberté en Europe. Je me suis engagée depuis déjà quatre ans à organiser un référendum en France sur ce sujet si je suis élue présidente de la République. Je pense maintenant que ce référendum doit avoir lieu tout de suite. Dans tous les pays européens. La seule décision raisonnable que doit prendre l’Union européenne aujourd’hui même, c’est d’annoncer qu’un référendum aura lieu dans chacun des pays de l’UE. Parce qu’on ne peut plus continuer à forcer des peuples, à les enfermer contre leur volonté. On s’est éloigné au fur et à mesure, gravement, du processus démocratique. Ça a été particulièrement vrai en France il faut le dire, à cause du référendum de 2005 où la parole des Français a été trahie. Maintenant, si l’Union européenne accepte de se regarder dans le miroir, il faut qu’il y ait un référendum dans chacun des pays de l’Union européenne et moi je réclame un référendum en France. [...]"

    Michel Janva

  • Victoire du Brexit : De l'effondrement de l'Union Européenne à la débâcle de l'oligarchie

  • BREXIT : POUR LA SOUVERAINETÉ ET LE DROIT DES PEUPLES À DISPOSER D’EUX-MÊMES

    Carl Lang, Président du Parti de la France

    A l’issue du vote historique des électeurs du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord qui viennent de décider de quitter l’Union européenne, Le Parti de la France réaffirme son attachement au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et au respect du principe de souveraineté nationale.

    Brexit : Pour la souveraineté et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes

    Certaines réactions d’hystérie politique et médiatique à l’encontre des peuples du Royaume-Uni sont une intolérable ingérence dans les affaires intérieures d’un royaume souverain.

    C’est d’ailleurs au nom de ce même principe de souveraineté que les peuples d’Ecosse et d’Irlande du Nord appellent à nouveau aujourd’hui à la sortie du Royaume-Uni au motif qu’ils ont voté non à la sortie de l’Union européenne.

    En application de l’article 50 du Traité de Lisbonne, le gouvernement du Royaume-Uni va devoir engager avec les instances européennes le processus de négociation afin de fixer les modalités du retrait ainsi que de leurs relations futures. Ce seront les conditions du divorce qui devront être approuvées par le Parlement européen avant d’être officielles. Tout ne fait que commencer.

    Le grand coup de pied dans la fourmilière européenne donné par ce vote de Brexit est l’occasion de ré-ouvrir le nécessaire débat sur les politiques et les institutions européennes qui sont aujourd’hui calamiteuses.

    Le Parti de la France rappelle sa volonté de construire une nouvelle Europe des nations souveraines et des peuples libres, une Europe qui défende l’identité et les valeurs européennes et chrétiennes de civilisation, une Europe libérée de la tutelle de l’OTAN, une Europe refusant la Turquie en son sein et établissant un partenariat privilégié, économique, politique et de sécurité avec la Russie.

    Si le Royaume-Uni conformément à son histoire et à sa géographie a choisi de couper le lien continental en privilégiant le Commonwealth et l’axe atlantique avec les USA, l’occasion nous est donnée de refondre le projet européen autour de notre bloc continental de civilisation.

    Etant aujourd’hui libérés de nos obligations européennes vis-à-vis du Royaume Uni, Le Parti de la France demande au gouvernement français de dénoncer immédiatement le traité du Touquet signé le 4 février 2003 qui transforme de fait Calais en ville frontière de la Grande Bretagne et les douaniers et policiers français en garde-frontières britanniques. Il appartient désormais au gouvernement britannique de gérer sur le territoire britannique le flux des dizaines de milliers de migrants qui souhaitent rejoindre la Grande-Bretagne. Il en va de l’intérêt national français et il serait temps, sur cette question devenue insupportable des migrants, que le gouvernement français défende les intérêts de la France.

     
  • Nicolas Sarkozy nous refait le coup du "nouveau traité européen"

    Après les non français et hollandais au traité constitutionnel européen (TCE), Nicolas Sarkozy avait sorti de son chapeau un "mini traité" qui n'était autre que le TCE, rebaptisé "mini traité" ou "Traité de Lisbonne", qu'il a fait adopter de force, sans consulter les peuples.

    A la suite du Brexit, il ressort le même artifice :

    "L'heure est à la lucidité, à l'énergie et au leadership [...] la lucidité commande de dire que ce sentiment de rejet est partagé par beaucoup de Français et beaucoup d'autres Européens. Ce qu'a dit le peuple britannique, d'autres peuples en Europe peuvent le dire. Nous ne pouvons, nous ne devons l'ignorer". "L'Europe peut fonctionner sans les Britanniques et nous avons d'ailleurs du temps pour repenser notre relation avec notre voisin. En revanche, l'Europe désormais à 27 ne peut plus fonctionner de cette manière".

    Sic : de la manière dont le Traité de Lisbonne la fait fonctionner...

     "La question de sa refondation profonde est donc urgente". "Je demande qu'une réunion de chefs d'État et de gouvernement européens prenne la décision d'élaborer un nouveau traité qui montrera aux peuples de notre continent que l'Europe est décidée à reprendre son destin en main".

    Ou comment s'asseoir une nouvelle fois sur ce que veulent les peuples.

    Demandons donc un référendum sur ce sujet.

    Michel Janva