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élections - Page 461

  • Défaites de la gauche à deux élections départementales

    Sur le canton de Niort-1, le binôme constitué de Romain Dupeyrou et Rose-Marie Nieto (divers droite), a remporté cette élection avec 53,41% des voix, devant Hermann Cadiou (PS) et Monique Johnson (EELV) à 46,59%. Sur ce même canton, lors du premier tour, le binôme Dupeyrou-Nieto était arrivé en tête avec 47,77% des voix, devant le binôme Cadiou-Johnson, crédité de 45,93%. Les candidats du Front national avaient été éliminés au premier tour avec seulement 6,3%.

    Sur le canton de Niort-3, le tandem centre-droit Agnès Jarry-Guillaume Juin a remporté plus facilement ce second tour avec 59,19 % des suffrages exprimés, battant le binôme socialiste Désirée Roua et Nicolas Videau, crédité de 40,80% des suffrages. Sur ce même canton, le binôme FN avait obtenu 8,72%. 

    La participation ne s'élève qu'à 22,53%. 

    Ces deux partielles faisaient suite à l'invalidation des scrutins de 2015, qui avaient vu la victoire des candidats de droite, de seulement quelques voix: 18 voix d'écart sur Niort-1, 32 voix sur Niort-3. 

    Michel Janva

  • Une anticipation présidentielle par Georges FELTIN-TRACOL

    Membre du Comité central du RPR néo-gaulliste entre 1979 et 1981, responsable des CAR (Comités d’action républicaine) au milieu des années 1980, puis député de l’Isère du « Rassemblement national » de 1986 à 1988, délégué général du FN jusqu’en 1998, président-fondateur du MNR (Mouvement national-républicain) et candidat à la présidentielle en 2002, Bruno Mégret s’est retiré de la vie politique active en 2008. Cela ne l’empêche pas de continuer à s’y intéresser. Il donne ainsi ses impressions avec Le temps du Phénix. Pour l’occasion, Bruno Mégret s’aventure dans un genre nouveau : le récit d’anticipation politique. Son histoire décrit le quinquennat (2017 – 2022) d’un président – jamais nommé – issu du mouvement national qui entreprend le redressement difficile du pays. 

    Quelques commentateurs ont cru voir dans cette parution un acte inavoué de candidature à la présidentielle de l’année prochaine. Afin de donner une profondeur certaine à ce président idéal, l’auteur le pare de quelques traits personnels. « Lorsqu’il était jeune, fraîchement sorti d’une grande école de commerce, il avait passé deux ans à Harvard et en était revenu avec un diplôme et de bons souvenirs (p. 114). » Polytechnicien et ingénieur des ponts et chaussées, il étudia à l’université californienne de Berkeley. À propos de la Turquie, le président déclare à ses conseillers : « C’est que j’aime beaucoup ce pays, je m’y suis rendu de nombreuses fois en touriste quand j’étais plus jeune (p. 126). » Il n’a pas grandi en Provence, mais plutôt de Lorraine, terre de son vieil ami, Jean-Claude Bardet qui anima naguère la revue Cité-Liberté de l’Institut d’Études Occidentales de Thierry Maulnier et de Dominique Venner (1). Bruno Mégret s’offre même une mise en abyme avec cette réflexion présidentielle : « Ce roman de politique fiction, relatant le mandat d’un président, que j’ai publié il y a huit ans […]. Eh bien, j’aurais dû m’abstenir. Dans l’action réelle, il s’est révélé gênant (p. 325). » 

    Avec un brio certain, l’auteur relate les cinq années harassantes d’une présidence qui inaugure une véritable révolution nationale-conservatrice à l’instar de la Hongrie du Ministre-Président « illibéral » Viktor Orban. Les embûches sont toutefois considérables. Dès le soir de l’élection, des opposants violents occupent les rues. « L’état d’hystérie dans lequel se trouvaient les anciens maîtres du pays lui avait fait craindre en effet que des manœuvres dilatoires voire subversives ne vinssent entraver le fonctionnement normal des institutions (p. 13). » Bruno Mégret reste néanmoins optimiste. Malgré le départ du président sortant avant l’arrivée de son successeur, le nouveau président parvient à s’installer à l’Élysée d’où il prête un étonnant serment aussitôt critiqué par les quotidiens bien-pensants, L’Univers et Autonomie

    Un scénario optimiste 

    Dans la réalité, toutes les structures de l’État profond républicain se coaliseraient afin d’empêcher son investiture. Le Conseil constitutionnel, menacé de voir ses prérogatives réduites, invaliderait le second tour en cas de faible écart de voix. Pour une fois unanimes, les syndicats plongeraient le pays dans une grève générale dont les actions contre la sinistre loi El Khomri ne sont que de modestes épiphénomènes… Par ailleurs, il est envisageable que le Premier ministre en exercice ne démissionne pas et conduise depuis Matignon une guerre totale contre l’Élysée en entravant par exemple la campagne législative des candidats de la nouvelle majorité présidentielle. En outre, l’Union pseudo-européenne, l’ONU, l’OTAN, l’OMC, le FMI, les médiats, certains gouvernements étrangers (ceux de Berlin, de Londres, de Washington, d’Ankara, de Doha, de Riyad et de Tel-Aviv) interviendraient dans la campagne électorale et multiplieraient les pressions plus ou moins discrètes. La haute-administration retarderait le cas échéant toute décision non politiquement correcte, voire, degré suprême de cynisme, l’appliquerait avec un zèle si élevé que cela engendrerait de nouvelles protestations. La victoire d’un patriote signifiant la fin de leurs prébendes, tous saboteraient les premiers pas du nouveau président afin de le fragiliser et, surtout, d’inciter ses électeurs à s’en détourner au plus vite. « Au fil des années, la démocratie en France s’était progressivement vidée de son sens et que le peuple avait été mis sous tutelle par une classe dominante intolérante et arrogante. Une oligarchie qui contrôlait les médias, la justice ainsi que les partis politiques et imposait à tous sa pensée unique. Certes, les élections avaient lieu de façon à respecter les apparences de la démocratie mais, quel qu’en fût le résultat, elles ne changeaient pas les grandes lignes de la politique menée (pp. 72 – 73). » Cette observation implique de passer par une épreuve de force totale. 

    Le parti du Président, l’Alliance nationale, profite de l’éclatement de la droite pour s’allier avec la frange la plus compatible, le Rassemblement populaire. La majorité présidentielle emporte 314 sièges aux législatives de juin 2017. L’opposition est éclatée et fragilisée. Le Président impose un gouvernement de quatorze ministres sans ministre délégué, ni secrétaire d’État. Il s’agit de montrer l’exemple en allégeant les administrations (il suggère de réduire de 70 % le nombre des autorités administratives indépendantes). Or un gouvernement aussi restreint n’est guère approprié, même si ses membres se dédient pleinement à leur tâche. 

    La nouvelle majorité pratique en économie un programme assez libéral : hausse à 25 % de la TVA, réécriture et simplification de tous les codes, élimination des normes pléthoriques qui pénalisent les petites et moyennes entreprises. Ne cachons pas que toutes ces décisions libérales laissent parfois le lecteur dubitatif, mais ce libéralisme est fort heureusement tempéré par un État redevenu stratège

    Pour un audiovisuel enfin national 

    Le nouveau Président cerne bien les maux institutionnels. Il abolit la primauté des traités internationaux sur les lois nationales. Il organise très tôt un référendum de révision constitutionnelle. Estimant par ailleurs que le pouvoir médiatique est le premier des médiats (influence de l’ami Jean-Yves Le Gallou ?), la nouvelle équipe gouvernementale s’inspire des excellents précédents survenus en Hongrie, en Pologne et en Croatie ainsi que des bulletins municipaux dans les communes de l’Hexagone. Tout en transformant le CSA, le gouvernement pourrait faire du groupe France Télévisions la « voix officielle de la France ». France 2garderait sa vocation généraliste sans verser dans l’information permanente et les jeux débiles; France 3promouvrait l’enracinement régional et la découverte du patrimoine; France 4 se consacrerait aux analyses géopolitiques et diplomatiques; France 5 s’occuperait de la culture, des sciences, de l’enseignement et des techniques. Quant à France Ô (future France 6), elle célébrerait l’Outre-mer et le potentiel thalassocratique de la France et de l’Europe. 

    Le gouvernement patriote abroge bien sûr les lois anti-racistes ainsi que « comportementales ». « Étaient également ciblées toutes les lois récentes cherchant à contraindre nos compatriotes à un mode de vie politiquement correct souvent qualifié de “ citoyen ”. Ainsi en allait-il par exemple de la loi instaurant la pénalisation des clients de prostituées ou celle incitant les hommes à prendre un congé parental à la place des femmes (p. 51). » Il abandonne le fétichisme de la parité au profit de la seule compétence. Pour le Président, « la vraie politique ne consiste pas à soigner les symptômes mais à combattre la maladie (p. 88). » Il simplifie le millefeuille territorial administratif. Tandis que les départements perdent toute autonomie pour constituer des subdivisions administratives régionales, l’intercommunalité devient une « communauté », d’où une nouvelle organisation, plus cohérente avec « trois échelons simples et clairs, les communes, les communautés, les régions. Et, surtout, chaque niveau se verra attribuer des compétences propres et exclusives sans aucun chevauchement. Il sera mis fin à la situation actuelle où tout le monde s’occupe de tout (p. 119) ». Les limites régionales seraient revues : « Redonner sa place à l’Alsace et de rétablir la Savoie, le Dauphiné et le Pays niçois notamment (p. 118). » 

    Par une politique forte et volontariste, le Président et sa majorité au Palais-Bourbon arrêtent enfin les flux migratoires, incite à l’indispensable réémigration et exige, hélas !, l’assimilation des étrangers non-européens, ce mirage dangereux qui favorise le métissage. Ce président a aussi compris les enjeux du siècle. Son « gouvernement […] a engagé un programme très ambitieux d’économie d’énergie et de remplacement des hydrocarbures par des énergies renouvelables, à la fois pour accroître notre indépendance nationale, lutter contre les pollutions et anticiper la raréfaction des ressources (p. 145) ». Les blocages récents des raffineries et le risque de pénurie d’essence démontrent la part disproportionnée prise par les véhicules et les énergies fossiles dans la vie économique et quotidienne des Français. Sortir de cette dépendance désastreuse relève d’une prise de conscience vitale. Dans un autre domaine majeur, prenant involontairement et sans le savoir l’exemple du Bélarus qui maintient un secteur agricole dynamique, « alors que la planète ne produit pas assez pour nourrir tous ses habitants, il nous faut dans le secteur agro-alimentaire une Europe autosuffisante et largement exportatrice. Nous voulons que nos campagnes et nos terroirs restent peuplés et entretenus par vous, agriculteurs et éleveurs (p. 131) ». Pour lui, « l’avenir n’est plus au libéralisme sauvage et aux migrations illimitées qui détruisent les communautés et nivellent le monde, mais à l’équilibre entre les puissances et à la régulation des échanges qui préservent les identités, assurent la sécurité, la protection et l’épanouissement de tous (p. 316) ». Ce chef d’État qui apprécie les séries télévisées Rome et Game of Thrones, s’oppose au Traité transatlantique et refuse avec panache l’entrée de la Turquie dans l’infâme magma bruxellois. 

    Juste installé, le nouveau président fait immédiatement prendre des mesures salutaires. Bruno Mégret croît en la pertinence des cent premiers jours. En 2012, notre Flamby non-national désigna plusieurs commissions dont une présidée par Lionel Jospin, et montra à tous qu’il improvisait, avant, l’été venu, de partir en train pour Brégançon. Dès lors, sa popularité chuta, car il n’osa pas lancer de fortes initiatives dès mai – juin – juillet, désarçonnant ainsi ses électeurs du second tour (d’ailleurs plus anti-Sarközy que pro-PS). Le raccourcissement stupide du mandat présidentiel oblige de frapper immédiatement les esprits d’entrée, quitte à légiférer simultanément pour différents domaines afin de mieux briser l’hostilité médiatique ambiante. « Les médias et l’opposition aiment bien traiter un sujet à la fois. S’ils doivent se battre sur deux fronts, ils seront beaucoup moins performants. Au demeurant, avec le plan économique d’urgence, c’est même trois fronts que nous allons ouvrir (p. 51). » 

    France et Europe, un destin commun 

    Sans déflorer toute l’intrigue, focalisons-nous principalement sur l’Europe, les relations internationales et le rôle interlope des États-Unis. Le Président débat souvent avec ses amis souverainistes anti-européens. Prenant acte de la fin du bipolarisme Est – Ouest et de l’épuisement de l’unipolarité étatsunienne, le Président se détourne d’un hypothétique regain de la seule puissance française. En Français d’Europe conséquent, il estime que « notre vision de l’Europe est la seule qui corresponde au monde d’aujourd’hui […]. Une planète multipolaire qui a succédé au monde bipolaire de la Guerre froide et qui est marquée par le recul de l’Occident et la montée des autres civilisations. Pour exister dans ce monde-là, il n’est qu’une voie possible, celle que nous proposons, une Europe puissante et indépendante (p. 63) », ce qui implique de vouloir en même temps une politique ambitieuse de réindustrialisation et de démondialisation. Hostile à la sortie de la France de la Zone euro si elle acquiert une dimension de puissance, et de l’Union européenne, quitte à la refonder sur des assises plus identitaires et nationales, le Président « considérait qu’à l’époque du choc des civilisations, face à la Chine, à l’Inde, aux États-Unis ou au monde musulman, la France seule ne pouvait plus rien. Il estimait donc que l’avenir passait par l’Europe à condition qu’elle changeât de nature et d’objectif. Il voulait que l’Union se préoccupât d’indépendance, d’identité et de puissance, qu’elle réduisît sa bureaucratie, instaurât une régulation des échanges à ses frontières et fît de l’euro un instrument de la croissance économique du continent (p. 57) ». Il se prononce même clairement en faveur du devenir européen de la France. « La petite France, […] c’est la sortie de l’Histoire. Car il s’agit en réalité du choix entre le déclin ou la renaissance. Les nations comme les civilisations sont, tels les êtres vivants, en expansion ou en régression. Or, si l’on ne choisit pas la seconde option, on se condamne à subir la première. Dans le monde multipolaire qui est désormais le nôtre, vouloir une France seule revient à choisir le déclin. La voie de l’expansion est celle d’une Europe s’érigeant en grande puissance pour s’imposer face aux autres grands pôles de civilisation qui dominent maintenant le monde contemporain (p. 58). » Il ajoute à l’intention d’un de ses contradicteurs, camarade de parti, qu’il « préfère encore que [ses petits-enfants] vivent dans une Union européenne même fédérale devenue l’une des principales puissances de la planète, défendant notre civilisation, notre identité et nos valeurs, plutôt que dans une nation affaiblie, envahie, soumise et isolée qui ne serait plus que l’ombre d’elle-même. Il vaut mieux une Europe des nations forte et fière qu’une France seule, faible et petite (p. 59) ». Cet aveu ne peut que ravir les lecteurs d’Europe Maxima. Il est vrai que « dans le monde multipolaire d’aujourd’hui, l’Europe est devenue un nain diplomatique et sa civilisation est aujourd’hui la seule à ne pas avoir d’expression politique forte, contrairement à la Chine ou à l’Amérique (p. 61). » On y trouve en filigrane l’inspiration de Julien Freund qui préfaça vers 1985 L’Impératif du renouveau (1986). Quand il ne s’affirmait pas « réactionnaire de gauche », Julien Freund aimait se définir comme « Français, Européen, régionaliste et gaullien ». Bruno Mégret expose ainsi une conception de l’Europe politique qui résulte d’une belle synthèse entre un certain gaullisme, une pratique diplomatique pompidolienne incarnée par Michel Jobert, un européisme défendu par Michel Poniatowski et les travaux précurseurs des « Nouvelles Droites » européennes. 

    Un pacte alter-européen est conclu au palais impérial viennois de Schönbrunn entre quelques États ouvertement eurosceptiques (Autriche, Pologne, Hongrie, etc.) favorables à une construction européenne plus encline à la subsidiarité et moins bureaucratique. La France se rapproche de la Russie à la très grande colère de Washington. Quelques heures à peine après son arrivée à l’Élysée, le Président apprend que les États-Unis ont prévenu le nouveau ministre français des Affaires étrangères qu’ils se montreront très attentifs « à la manière dont la France respectera les principes qui régissent la communauté internationale (p. 25) ». La France ne s’en formalise pas et propose au contraire « une alliance militaire européenne se substituant à l’OTAN (p. 61) » tout en s’en inspirant. Ce désir impérieux de Paris de s’émanciper du joug atlantiste indispose les officines de l’État profond étatsunien. Ceux-ci répliquent par le déclenchement d’émeutes dans les banlieues de l’immigration et d’attentats meurtriers sous faux drapeau islamiste… Bruno Mégret aurait pu aller plus loin et évoquer une « révolution colorée » dans l’Hexagone manigancée par la CIA, elle qui finance déjà en sous-main antifas et gauchistes « maintenant ralliés au capitalisme et à sa version la plus radicale, celle du libre-échangisme mondial (p. 103) » dont le matériel de propagande s’exprime en anglais. Dans une bande dessinée récente, La Présidente (2), qui narre le quinquennat de Marine Le Pen, le scénariste François Durpaire évoque lui-même l’implication des services secrets étatsuniens dans la révolte des banlieues…

    Le péril étatsunien 

    L’avènement d’une Europe-puissance et d’un euro comme « monnaie de change et de réserve comparable au dollar (p. 246) » irrite de plus en plus les politiciens d’outre-Atlantique. La France redevient un agent libre du jeu européen qu’en septembre 2020, l’explosion finale de la Belgique permet l’indépendance de la Flandre, le rattachement de la Wallonie à la France et l’élévation de la région de Bruxelles en District européen. Les Français ne sont désormais plus « alignés sur les États-Unis ni intégrés au concept américain de “ communauté internationale ”. Nous comptons donc comme un acteur autonome d’autant plus important que nous avons une forte influence en Europe et une alliance privilégiée avec la Russie (p. 280) ». 

    Bruno Mégret entend redonner la priorité au politique par rapport à l’économique, au droit et au médiatique. Qui écrira d’ailleurs une Essence des médiats ? Il accorde en tout cas au cœur de sa réflexion politique un impératif de l’armée, de la guerre et de la défense. L’auteur reprend à son compte l’enseignement brillant de Julien Freund. « En réfléchissant sur l’échec de la CED, et en analysant la manière dont les États européens se sont constitués au cours de l’histoire, je suis arrivé à la conclusion que le vrai principe fédérateur en politique est le militaire et non l’économique ou le culturel. En effet, c’est par des guerres ou à la suite de guerres que les États se sont constitués. En théorie donc l’initiative de la CED était politiquement correcte, puisqu’elle essayait de fonder l’unification européenne sur l’intégration des forces armées, mais elle était prématurée, car elle contrevenait à l’idée de communauté, du fait que la contribution respective des membres était par trop inégale. Autrement dit, on a ruiné par précipitation une idée politiquement juste. Or, on ne répare pas une telle erreur, parce qu’on ne joue pas avec le militaire comme on peut jouer avec l’économique (3). » 

    La constitution d’une nouvelle CED eurocentrée et détachée de toute influence étatsunienne et/ou atlantiste, l’« Alliance militaire européenne » (AME), réunissant la France, le Portugal, le Danemark, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie et l’Autriche, provoque finalement à l’été 2021 une crise diplomatique majeure avec la Maison Blanche. Le 3 juillet, depuis sa résidence estivale de Camp David, le président yankee rompt les relations diplomatiques avec la France et ses alliés de l’AME, gèle leurs avoirs financiers et restreint la délivrance des visas. Le chantage assorti de pressions et de menaces inouïes indignent les Européens qui comprennent enfin l’urgence de penser et d’agir en hommes européens. « Avec la nouvelle politique monétaire et commerciale, l’Europe assurait dorénavant une fonction à la fois protectrice et offensive et qu’avec l’Alliance militaire, elle allait recouvrer son autonomie, sa force et son influence (p. 303) », soit l’application du dessein de Charles de Gaulle et des remarquables plans Fouchet. 

    Le temps du Phénix de Bruno Mégret mérite d’être lu, médité et discuté. Tels des Diogène postmodernes, recherchons avec notre lampe, l’homme (ou la femme) qui ferait ce si excellent chef d’une République nationale-européenne française… 

    Georges Feltin-Tracol 

    Notes

    1 : cf. Georges Feltin-Tracol, Thierry Maulnier. Un itinéraire singulier, Auda Isarn, 2014. 

    2 : François Durpaire et Farid Boudjellal, La Présidente, Les Arènes, 2015.

    3 : Julien Freund, La fin de la Renaissance, PUF, 1980, p. 11.

    • Bruno Mégret, Le temps du Phénix, Éditions Cité Liberté (78, rue de Malnoue, 93160 Noisy-le-Grand ou editions-cite-liberte.fr), 2016, 327 p., 20 €.

    http://www.europemaxima.com/

  • Comme en Suède, cet assassinat aussitôt médiatisé vient bouleverser les derniers jours du référendum

    Article très intéressant de François Asselineau suite à l'assassinat de la députée pro-UE Jo Cox :

    Sans-titre

    "Ayant été interrogé par Radio Sputnik le 8 juin dernier - il y a 8 jours, j'avais mis en garde les auditeurs sur le fait que les partisans du maintien dans l'Union européenne étaient prêts à tout pour terroriser les électeurs. Et j'avais en particulier rappelé ce qui s'était passé dans les jours précédant le référendum du 14 septembre 2003 en Suède, pour ou contre l'adoption de l'euro.

    Voici le verbatim de mon entretien sur Radio Sputnik :

    "Alors j’espère qu’au Royaume-Uni, il ne va pas se produire la même chose que ce qui s’était produit en Suède.

    Puisque je rappelle qu’en Suède, comme les sondages pour l’entrée de la Suède dans l’euro donnaient désespérément le Non gagnant, eh bien la porte-parole du camp du Oui, qui était Mme Ana Lindh, la jeune ministre des affaires étrangères du gouvernement suédois de l’époque, qui avait 42 ans et qui était une jeune femme très photogénique, et qui avait été l’égérie du camp du Oui, eh bien a été assassinée dans une galerie commerciale de Stockholm par un type.

    L’affaire a été à moitié élucidée -… c'est une espèce de Serbe sorti d’un hôpital psychiatrique, enfin un type qui a à peu près le profil de Lee Harvey Oswald, si vous voyez ce que je veux dire….

    Et elle a été, donc, assassinée deux jours avant la tenue du référendum.

    Et au lieu d’arrêter le référendum et de le reporter, eh bien le gouvernement du Premier ministre M. Personn, à l’époque Premier ministre de la Suède, a maintenu le référendum. Et pendant les 48 heures précédant le scrutin, on a chanté les louanges de cette femme qui avait été assassinée pour le triomphe du Oui. Et on a expliqué aux Suédois que cela allait changer probablement la donne, et qu'ils allaient voter Oui.

    Je ne sais pas si vous vous rendez compte. Il y a même eu un sondage Gallup, qui a été le dernier sondage publié, qui avait indiqué que le camp du Oui, miraculeusement, allait triompher, du fait de cet assassinat mystérieux.

    En fait, bon, ça n’a pas eu lieu. Le non l’a remporté en Suède. Et puis, ce qui est intéressant, c'est que toutes les prophéties d’Apocalypse qui avaient été faites pour la Suède, eh bien, donc c'était en 2003, eh bien treize ans après, plus personne n’en parle.

    Et pourquoi plus personne n’en parle ? Eh bien parce que la Suède, je ne vais pas dire qu’elle se porte merveilleusement bien car elle fait quand même partie de l’Union européenne. Mais elle est, parmi les pays de l’Union européenne, l'un des pays, sinon celui, qui se porte le mieux
    [...]  Alors tout ça pour dire, j’espère que le Brexit…, il ne va pas y avoir…, je serais un des plus ardents partisans du camp du Oui au Royaume-Uni, je prendrais des gardes du corps. Parce que vous comprenez, si évidemment il y avait un attentat ou s'il y avait quelque chose comme ça qui se passait au Royaume-Uni, les médias vous expliqueraient aussitôt : « vous voyez, si on sort de l’Union européenne » ; ils feront un amalgame qui n’a aucun rapport entre, par exemple, le terrorisme, le risque d’attentat et puis la sortie de l’UE (...) Si le Royaume-Uni sort de l’Union européenne, ça va inéluctablement avoir un effet de domino parce que tout simplement les peuples d’Europe vont regarder ce qui va se passer et puis ils constateront que ce n’est pas l’Apocalypse promise par les européistes. »

    Ce 16 juin, mes propos tenus il y a 8 jours viennent de se révéler tragiquement justes et prémonitoires. On a appris en effet, ce 16 juin 2016 après-midi, que la séduisante députée britannique pro-UE, très en pointe dans la campagne en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l'UE, a été blessée par balles et poignardée à mort par un mystérieux assassin.

    Les dépêches de presse précisent obligeamment - alors même que l'enquête n'a pas démarré - que l'assassin aurait crié « Britain First ! » (« La Grande-Bretagne d'abord ! »), jeudi, au moment d'accomplir son geste....

    Le mystérieux assassinat d'Ana Lindh - porte-parole du Oui à l'euro - était survenu en Suède le 11 janvier 2003, 3 jours avant le référendum pour ou contre l'euro, et alors que tous les sondages donnaient le Non à l'euro gagnant.

    Le mystérieux assassinat de Jo Cox - l'une des porte-parole du maintien dans l'UE - survient le 16 juin 2016, 6 jours avant le référendum pour ou contre la sortie de l'UE, et alors que tous les sondages donnaient le Brexit gagnant.

    Comme en Suède il y a 13 ans, cet assassinat est aussitôt médiatisé et vient bouleverser les derniers jours du référendum, au moment où tous les sondages donnent le référendum perdu pour le camp européiste. On notera que l'une des premières personnalités à réagir à l'assassinat de Jo Cox a été John Kerry, secrétaire d’État américain, qui s’est inquiété d’une « attaque contre tous ceux qui croient à la démocratie »....

    Comme en Suède il y a 13 ans, il est probable que, dans les prochains jours, des sondages miraculeux fassent état d'un soudain renversement de tendance et d'une victoire possible des européistes « par respect pour la défunte »...

    Je présente toutes mes condoléances les plus attristées aux proches de la député Jo Cox, et je conjure le grand peuple britannique de faire comme les Suédois il y a 13 ans, c'est-à-dire de ne pas céder à l'émotion provoqué par cet assassinat aussi effroyable que mystérieux."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/06/comme-en-su%C3%A8de-il-y-a-13-ans-cet-assassinat-est-aussit%C3%B4t-m%C3%A9diatis%C3%A9-et-vient-bouleverser-les-derniers.html

  • Par ici la sortie

    Incapable de faire respecter l’ordre public, le gouvernement rejette la faute des débordements dans les manifs contre la loi el Khomri  sur la CGT. Il ne s’agit certes pas d’exonérer la centrale syndicale d’obédience communiste de ses fautes lourdes, voire de ses éventuelles complicités, plus ou moins implicites,  avec les casseurs antifas. Une engeance que le FN subit depuis des années aux abords de ses réunions comme le rappelait  Bruno Gollnisch dans sa toute récente vidéo mise en ligne  sur notre blogue. Pour autant il est piquant  de voir qu’il n’a fallu que quelques jours à l’Etat pour repérer et expulser des hooligans russes reconnus coupables d’affrontements  avec  des supporters anglais à Marseille notamment. Nos lecteurs ne seront pas non plus étonnés de constater que les « grands » médias taisent pudiquement la part prise  dans ses violences dans la cité phocéenne,  commises au même moment et au même endroit,   par « nos »   racailles autochtones. Or, l’exécutif serait  pourtant  incapable de mettre  hors d’état de nuire  quelques centaines d‘antifas.

    Casseurs  Français, mais aussi Belges, Néerlandais, Anglais,   Allemands  qui se livrent depuis maintenant  plusieurs  mois à un tour de France du saccage des biens publics (payés par nos impôts),  privés ( les commerçants, les automobilistes concernés  seront-ils vraiment indemnisés à la hauteur des préjudices dont ils sont victimes?) et aux  violences contre les forces de l’ordre (plusieurs centaines de blessés).

    Quel message est-il donc  ainsi envoyé aux ennemis de la France, puissance nucléaire, seconde économie de l’UE, qui constatent qu’une poignée de nervis encapuchonnés, pour ne rien dire des  quelques milliers de fous d’Allah fichés S , font plier  le gouvernement,  régner la terreur et crachent sur   notre dignité, notre sécurité, notre souveraineté?

    De souveraineté, mais aussi d’identité, il est encore question, ô combien,  à une semaine du référendum sur éventuelle sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne .  Nicolas Bay l’a rappelé,  même si  cette consultation débouchait sur le maintien des Britanniques  dans l’UE, « le message sera passé que l’Europe est un échec et qu’elle n’est pas démocratique  (…). Ce qui est intéressant, c’est que cela montre qu’une telle consultation est possible alors même que le Royaume-Uni, qui n’est ni dans la zone euro ni dans l’espace Schengen, subit moins d’inconvénients que (la France) ». Le député européen et secrétaire général du FN a pointé ce   « printemps du souverainisme » qui s’étend  sur l’Europe comme le prouve les récents résultats élctoraux en Autriche, en Hongrie, en Pologne, en Slovaquie

    Le meurtre sauvage   hier de Jo Cox députée travailliste  pro UE dans sa circonscription à Birstall (par un homme qui se serait déclaré opposé à Bruxelles), qui a soulevé l’émotion que l’on imagine,  peut-il  influer sur le cours du scrutin? Ce qui est en tout cas  certain, et de nombreux médias l’on souligné, c’est que la question de l’immigration est au cœur du débat outre-Manche.

    Le Point  donnait cette semaine la parole à Tony Travers, « spécialiste du Grand Londres, » selon lequel , « l’immigration est la vraie thématique de ce référendum, la capitale anglaise, foncièrement anti-Brexit, allie immigration et prospérité » affirme-t-il, « Londres a toutes les caractéristiques du maintien dans l’Union européenne : une population jeune, très éduquée, en majorité aisée. De plus, 40 % de la population est née à l’étranger et 40 % n’est pas blanche. À sa manière, le nouveau maire, Sadiq Khan, illustre par excellence cette ville-monde. »  Bref , bobos+ City+ immigration de peuplement+ idéologie multiculturaliste= adhésion à Bruxelles.  CQFD…

    Philippe Bernard, dans Le Monde,  résume la  campagne autour du Brexit chez nos voisins:  « Economie contre immigration. Du poids relatif de ces deux thématiques dans l’opinion britannique dépend le résultat du référendum du 23 juin sur le maintien (in) ou la sortie (out) de l’Union européenne. Tandis que les pro européens brandissent la menace d’une récession (…),  les partisans du  Brexit répètent que seul un divorce avec l’UE permettra de faire diminuer le flux d’immigration. Ces derniers rêvent de transformer le référendum sur l’Europe en consultation sur l’immigration. S’ils y parviennent, le Royaume-Uni sortira de l’UE tant l’obsession pour les étrangers, martelée depuis des décennies par la presse populaire tabloïd, paraît s’être enkystée  (sic) chez les électeurs britanniques. »

    Plusieurs sondages successifs, réputés, peut être à raison, peu fiables outre-Manche, a notamment expliqué Laurence Parisot, vice-présidente de  l’Ifop), enregistrent désormais une victoire des partisans du Brexit.  Bruno Gollnisch l’évoquait également dans sa vidéo enregistrée au Parlement européen, les européistes multiplient en conséquence  les mises en garde apocalyptiques. Exemples parmi d’autres, le chef du Parti travailliste Jeremy Corbyn, Le ministre libéral des Finances de David Cameron, George Osborne, Nicolas Sarkozy, leurs collègues bruxellois, la direction du PS et du Parti communiste évoquent  une « catastrophe » en cas de sortie de l’UE. Les gardiens du dogme, les commissaires politiques du microcosme invoquent une absence de plan B, promettent un effondrement économique, des impôts en pagaille et un chômage repartant à la hausse pour dissuader les Britanniques de voter pour la sortie de l’UE. Une propagande qui n’est pas sans rappeler celle qui fut mise en oeuvre lors du référendum sur la Constitution européenne de 2005,  qui nous fut certes finalement imposée par les parlementaires de l’UMPS .

    « Au Conseil européen, à la Commission, l’angoisse monte… Et on prend ses dispositions.  La dynamique n’est pas bonne et on approche du point de non-retour, glisse un diplomate européen, mardi 14 juin ». « (Le très atlantiste, NDLR)  président du Conseil européen Donald Tusk – qui a prédit, dans Bild, le début de la destruction de l’UE mais aussi de la civilisation occidentale (sic) en cas de Brexit –, aurait prévu de consulter les dirigeants européens juste avant le vote britannique pour tenter de mettre tout le monde d’accord sur une déclaration commune » rapportait Cécile Ducourtieux  correspondante du Monde à Bruxelles. L’Afp indique que « l’inquiétude continue à gagner les marchés financiers », qu’ « un vent de « panique souffle désormais sur le camp du maintien, ont expliqué au Times et au Guardian des sources au sein de la campagne en faveur de l’UE ».

    Une UE rejetée de plus en plus massivement, au nom de raisons objectives, par un nombre croissant d’Européens, que même ses grands pontes reconnaissent parfois lucidement. Début mai, lors lors d’une réunion publique sur « l’avenir de l’Europe » qui s’est tenue  à Rome, en présence du président du Conseil italien Matteo Renzi, du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, du président du Conseil européen Donald Tusk et du président du Parlement européen Martin Schulz, ces derniers ont décrit (une partie) des causes de ce désenchantement.

    L’Afp rapportait les propos suivants: « L’Europe est une promesse, mais une promesse qui n’a pas été tenue. (L’Europe) était une promesse faite tous les jours pour davantage d’emplois, davantage de services et de croissance, et des générations d’Européens ont consenti des sacrifices dans l’attente de cette promesse, au moins pour leurs enfants, a expliqué M. Shultz. Or, a-t-il ajouté, les dirigeants européens continuent à demander des sacrifices, moins de services, plus d’impôts, pour quoi faire ? Pour sauver des banquesIl y a dès lors un sentiment d’injustice. Ce n’est pas l’Europe qu’ils voulaient voir.»

    « A trop idéaliser l’Europe, à la considérer comme un projet d’Union avec un seul Etat, une seule nation, c’est non seulement complètement irréaliste, mais aussi dévastateur pour son avenir. Le rêve d’un seul Etat européen, d’une seule nation européenne est une illusion. Nous devons accepter de vivre dans une Europe avec différentes monnaies, avec différentes forces politiques, et la pire chose est de prétendre de ne pas le savoir a indiqué de son côté M. Tusk. »  A eux d’en tirer les conséquences jusqu’au bout (mais ne rêvons pas), le  Front National lui l’a déjà fait.

    http://gollnisch.com/2016/06/17/par-ici-la-sortie/

  • Conférence du 14 juin à Paris : 2017, et après ?

    Les mardis de Politique magazine

    Conférence mardi 14 juin 2016

    2017, et après ?

    par Hilaire de Crémiers,
    directeur de Politique magazine,
    et
    Gilles Varange,
    chroniqueur de politique étrangère

    Rendez-vous à partir de 19h00
    Conférence à 19h30 précises
    Participation aux frais : 10 euros
    Etudiants et chômeurs : 5 euros

    Salle Messiaen
    3, rue de la Trinité
    75009 Paris
    Métro: La Trinité, Saint-Lazare

    Pour tout renseignement :
    Politique magazine, 1, rue de Courcelles, 75008 Paris
    Tel. : 01 42 57 43 22

    Paula Corbulon

  • La Grèce, mais pas seulement ... La France et les autres pays aussi ...

    Le terme de science est depuis quelques années à la mode. Probablement parce que les sciences dignes de ce nom réussissent et progressent – Kant l'avait bien perçu – là où les autres disciplines patinent. En science, ou il y a consensus et c'est là signe de succès, ou il y a désaccord au plus niveau et c'est alors la marque d'un problème restant à résoudre. Quand bien même accole t-on le terme de science à des disciplines non scientifiques (sciences historiques, sciences économiques, …) que cela ne signifie pas à en faire des sciences. Après tout, c'est un grand historien qui reconnut naguère que « l'histoire est fille de son temps » : constat bien peu scientifique …
    Ce qui est vrai de l'histoire l'est tout autant de l'économie. Selon que l'on veuille vanter ou critiquer l'actuel gouvernement grec, on se choisit tel ou tel économiste dont les points de vue sont pourtant subjectifs et non désintéressés. Et il ne manque assurément pas sur la toile de points de vue divergents sur le sujet. Bénéficiant du recul historique, les économistes aujourd'hui considèrent que face à la seconde crise économique sous Weimar, la politique menée, austérité, ne fut pas la bonne. Même si le cas grec n'est pas tout à fait le même force est de constater qu'il y a ressemblances et que le remède proposé est le même. De façon similaire, face à la crise bancaire de 2008, il y eut consensus chez les prix nobel d'économie, pour indiquer qu'il ne fallait pas venir en aide aux banques dont les pratiques furent douteuses. Nonobstant ce consensus, la clique mondialiste – ceux là mêmes qui mettent en exergue le sérieux face au problème grec – fit très exactement le contraire. A contrario, le cas islandais et sa réponse originale vient de nous montrer qu'une autre décision était possible, apportant de bien meilleurs résultats.
    Un aspect majeur du problème se doit d'être souligné. C'est que les Grecs se sont prononcés à plus de 60% contre le diktat européen. Et pourtant les zélateurs de Bruxelles, relayés par la majorité des hommes politiques, apôtres soi-disant des droits de l'homme et du droit des peuples à disposer d'eux mêmes, de court-circuiter le résultat du referendum devenu de par son résultat, plébiscite. Quand bien même évoque t-on l'économie qu'il ne faut pas omettre les réalités sociales : c'est ainsi que Bruxelles impose à Athènes la fin de la retraite complémentaire aux plus démunis. Donc Bruxelles n'est pas simplement qu'une structure économique puisqu'elle influe sur le quotidien des peuples.
    Evidemment, le Système et ses sbires jubilent en France. Et la mise sous le tapis des 60% de non grecs peut être tout à fait mis en parallèle avec nos 55% de non français au traité de Lisbonne. N'ayons pas la mémoire courte et soyons solidaires du peuple grec. Mieux, il n'est pas impossible que d'autres peuples européens soient pour des motifs éventuellement différents, consultés dans les années qui viennent. Il me semble indécent, à tout le moins en ce qui concerne les Nôtres, de ne pas les soutenir le moment venu, au motif que leurs gouvernements seraient trop à droite ou trop à gauche. A cet égard d'ailleurs, la contestation du fait bruxellois n'est nullement politicienne. Aider les Grecs aujourd'hui ou les autres peuples par la suite demain, c'est favoriser le retour de la France souveraine lorsque le moment sera venu.
    Rappelons pour les plus jeunes notamment que l'Europe, aujourd'hui si arrogante, on ne l'entendait guère voici trois décennies. On la constate aujourd'hui omniprésente. Et parce qu'elle est elle à stature européenne, elle pourra - Horaces et Curiaces – mater successivement les différents pays européens les uns après les autres, dès lors où chacun d'eux revendiquera sa souveraineté. L'idéal serait donc un referendum permettant à tous les Européens de façon simultanée de s'exprimer, quant à la poursuite ou non de la politique européenne menée actuellement. L'issue ne ferait guère de doutes. Voilà pourquoi l'Europe de Bruxelles ne peut être démocratique. Voilà aussi pourquoi nous avons le devoir de révolte.
    Philippe Delbauvre

  • 14 juin : Conférence à Paris sur le Brexit

    L'INSTITUT DE LA DÉMOCRATIE ET DE LA COOPÉRATION

    vous invite à un colloque sur le Thème

    Les conséquences économiques et politiques du ‘Brexit’

    mardi 14 juin 2016

    à 18h30 au 63bis rue de Varenne, Paris 7e.

    Interviendront:

    • Warwick Lightfoot, membre du groupe «Economists for Brexit» (Londres), conseiller spécial de trois Chanceliers de l’Échiquier;
    • Jean-Claude Werrebrouck, professeur émérite de sciences économiques à Lille, spécialiste des questions monétaires et des banques centrales; 
    • Henri Temple, professeur émérite de droit économique à Montpellier, auteur de «Théorie générale de la Nation» (Paris, 2014)

    Le débat sera présidé par Natalia Narotchnitskaïa, historienne, présidente de l’IDC, ancienne députée à la Douma. 

    Inscription:  idc@idc-europe.org / 01 40 62 91 00

    Paula Corbulon

  • Éric Zemmour devrait lire Dominique de Roux par Georges FELTIN-TRACOL

    Éric Zemmour fait débuter son célèbre Suicide français à la présidence de Georges Pompidou. Dans son entreprise bienvenue de déconstruction des déconstructeurs de notre civilisation, le journaliste – polémiste conserve de ces temps éloignés une nostalgie certaine, celle de la fin des « Trente Glorieuses », corroborée par de multiples témoignages de Français qui en gardent le souvenir ému du plein emploi et de la prospérité économique. Années bénies de la présidence du natif de Montboudif qui gouvernait une France enfin apaisée.

    Cette ère relative de sérénité collective se clôt, le 2 avril 1974, par la mort de Pompidou. Deux mois auparavant sortait le film de Jean Yanne, Les Chinois à Paris; quelques jours après la présidentielle disparition paraissait La France de Jean Yanne par Dominique de Roux. Mort en 2003 à l’âge de 69 ans, Jean Yanne fut un chanteur, un humoriste, un acteur, un auteur et un réalisateur qui participait volontiers aux émissions télévisées et radiophoniques de Jacques Martin et de Philippe Bouvard. Impertinent, caustique et gouailleur, Jean Yanne ne se privait jamais de se moquer des tares de la société française en recourant à toutes les subtilités de notre belle langue. Son film, Les Chinois à Paris, hautement corrosif parce qu’il s’attaquait à la fois au résistancialisme muséal installé et à la mode Mao en cours au Quartier latin, devenu l’antichambre en bord de Seine de la Révolution culturelle à Pékin, souleva déjà l’indignation des bien-pensants.

    Les bien-pensants, Dominique de Roux les méprisait souverainement et s’en gaussait régulièrement. Il faut reconnaître qu’il avait payé cher cette impertinence depuis Immédiatement (1971) et les sévères critiques à l’encontre de Maurice Genevoix et Roland Barthes. Ostracisé d’une République des Lettres faisandée, Dominique de Roux s’apprêtait à partir pour le Portugal et ses interminables guerres coloniales africaines. Avant son départ et en guise de solde pour tout compte, il laissa à ses compatriotes ce nouvel ouvrage. Jean Yanne accepta d’ailleurs de le préfacer, préface qu’on ne retrouve pas dans la présente réédition pour des questions de droits d’auteur.

    Dominique de Roux et Jean Yanne ne pouvaient que se rencontrer tant ils suffoquaient dans la société pompidolienne, cette société qui essayait péniblement – et sans le moindre succès ! – de combler le vide abyssal laissé par l’absence définitive de l’homme de Colombey-les-Deux-Églises. Dominique de Roux en veut beaucoup à Pompidou, « lui qui avait mis tant de hâte à tomber le Général, à le finir, et à interpréter le gaullisme (p. 18) ». Cette hostilité à l’égard de l’ancien Premier ministre se rencontrait aussi chez cette figure du gaullisme de gauche et ancien des « relèves des années 1930 », Louis Vallon, auteur en 1969 d’un terrible pamphlet, L’Anti-de Gaulle.

    Nouveau préfacier de La France de Jean Yanne, l’écrivain Richard Millet comprend cette colère contre le responsable d’un « appel de Rome » en janvier 1969. Il se trompe néanmoins sur un point politique précis. Il évoque la candidature à la présidentielle du président du Sénat, Alain Poher, chef de l’État par intérim. Il confond le second intérim de Poher avec son premier en 1969 au cours duquel il fut effectivement battu au second tour par Pompidou.

    Comme pour L’Ouverture de la chasse (1968) et Immédiatement, La France de Jean Yanne rassemble des réflexions et des aphorismes. Rédigées à la fin des années 1960 et au début de la décennie 1970, les sentences gardent encore une fraîcheur pour 2016. « Le reste, tout le reste ne concerne pas la France, mais les habitants actuels d’un espace géographique qui à partir de 1918 ont commencé à se perdre dans les sables de la carambouille et des bégaiements hémiplégiques, nouveaux tenanciers de quelques phantasmes culturels, à la limite de la convulsion (p. 93). » 

    Gaulliste singulier et avant-gardiste, Dominique de Roux éprouve un vif attachement pour Charles de Gaulle. « Qualités et défauts, il restera un général républicain de tradition aristocratique. Aristocrate : qui sait se prononcer contre ses propres intérêts (p. 99). » La définition s’applique aussi à l’auteur lui-même puisque, plutôt que de profiter d’une notoriété certaine, il se met volontiers à dos tout le petit monde de l’édition. Il constate bien avant Éric Zemmour que « les écrivains français devraient reprendre les classiques en faveur de la France (p. 145) ». Grande persiste son inquiétude pour l’avenir de la France. « Tout ce qui touche à la France est investi séance tenante d’une indifférence à l’essentiel. Instinct, inspiration personnelle sont empoisonnés aux sources. Il s’agit de coller au subalterne, de tourner à cloche-pied dans les cases des vertus de bourgeoisie, ce phare crétinisant du découragement collectif (p. 168). » 

    Dominique de Roux ajuste ses coups. Paria au sein des éditeurs, il se montre juste et cruel. « Quand on voit ce que devient l’édition en France ! Si souvent gargote, elle laisse échapper ses mesures : confusion des valeurs, glose lugubre, énorme amas de chansonnettes, commercialisation du clerc; l’atmosphère intellectuelle des baignoires de la rue Lauriston, grisaille de la porno ou le gosier glouton des femmes aux ailes de bécasse (pp. 50 – 51). » Il prévient en outre le lecteur de la censure implicite qui se manifeste dorénavant en maîtresse absolue sur les Lettres. « Les Amalrik, les Boukovsky sont des milliers en Occident, pas même étouffés, mais ignorés, balayés au niveau de manuscrit (p. 50). » Et si vous arrivez à dénicher un éditeur et que vous ne vous conformez pas aux injonctions néo-puritaines cosmopolites du moment, vous risquez de figurer sur une liste de proscription éditoriale. Richard Millet s’y est retrouvé dessus à l’initiative de la dénommée Annie Ernaux dont le dernier bouquin, salué par une grasse presse unanime et consanguine, raconterait ses déflorations répétées… La préhistoire du politiquement correct à la française date de cette période. N’oublions pas que René Pleven fit passer sa funeste loi en 1972. Un an plus tard, une autre loi aux conséquences financières désastreuses était entérinée. 

    Depuis, « nous ne sommes pas le tiers-monde. Notre richesse, nous allons devoir la rembourser (p. 104) ». Dominique de Roux assène ici une remarquable fulgurance, confirmée par l’actualité quarante ans plus tard avec l’emprise bancaire de l’endettement et la ruine sciemment fomentée des États par quelques minorités ploutocratiques mondialistes. Cette saillie n’est pas anodine : Dominique de Roux avait côtoyé Ezra Pound, rédacteur d’ouvrages hostiles à l’usure, et il s’en inspirait.

    L’auteur du Cinquième Empire (1977) semble avoir lu très en avance les nouveaux et affligeants programmes de géographie proposés en collège et au lycée. « Ainsi, nous avons perdu la France. Bientôt on n’enseignera plus l’Hexagone, nous guérissant de la conscience des frontières et du reste (p. 35). » En effet, l’idéologie sans-frontiériste qui exalte le « migrant » et conspue le paysan s’élabore à cette époque.

    On pourrait multiplier les citations. Dominique de Roux exprime dans ce livre une déception (une amertume ?) qu’il épanchera dans la saudade de Lisbonne. La France de Jean Yanne contredit certains thèmes d’Éric Zemmour. Les ferments du déclin français agissent dès les années 1960 avant de proliférer, stimulés par le côté dévastateur du « libéralisme avancé » promu et entériné par le calamiteux duo Giscard – Chirac. L’Hexagone étouffe Dominique de Roux qui le quitte avec joie : La France de Jean Yanne décrit l’avilissement complet d’un Hexagone plus que proche.

    Georges Feltin-Tracol 

    • Dominique de Roux, La France de Jean Yanne, préface de Richard Millet, Éditions Pierre-Guillaume de Roux, Paris, 2015, 181 p., 19,50 €.

    http://www.europemaxima.com/?p=4956

  • Le Bilderberg mise sur Alain Juppé pour gouverner la France en 2017

    En juin 2015, à Telfs-Buchen en Autriche, le Groupe Bilderberg, ce club de mondialistes regroupant parmi les personnalités les plus puissantes du monde atlantiste - diplomates, politiques, militaires, banquiers, patrons de multinationales, têtes couronnées, dirigeants de grands media mainstream, services secrets... - avait invité Monsieur Alain Juppé, signifiant par là son allégeance, et surtout qu'il bénéficiera de l'appui de toute cette machinerie infernale pour accéder à la Présidence de la République Française.
    Quelques articles édifiant de l'époque:
    Lien 1 : Sud Ouest
    Lien 2 : Le Figaro
    Et une vidéo intéressante:


    La réunion 2016 du Groupe Bilderberg a lieu en ce moment à Dresde en Allemagne. Nous avons publié la liste officielle des participants ici (1). Vous remarquerez la présence étonnante au premier abord, du maire du Havre, Monsieur Edouard Philippe. Elle devient beaucoup plus cohérente lorsque l'on sait que ce dernier fait partie de l'équipe de campagne de Monsieur Juppé: il est tout simplement son co-porte-parole avec Benoist Apparu...

    (1) http://www.medias-presse.info/bilderberg-2016-la-liste-des-participants-dont-laurent-fabius/56007

    http://www.civitas-institut.com/content/view/1428/1/

  • Merkel « perd la boule » sur le Brexit

    Le 23 juin se tiendra le référendum pour le Brexit et la chancelière, qui se croit désormais la chef autoproclamée de l’Europe, menace !

    Dans les pas de son mentor Obama, Merkel affûte ses couteaux contre le Royaume-Uni, en prévenant qu’il ne pourrait plus s’attendre à conclure des accords commerciaux favorables s’il devait se trouver « hors zone ».

    C’est exactement ce dont Obama a menacé les Anglais il y a quelques semaines, et la « Mutti », qui manque assurément de fantaisie, ânonne les semonces du président américain, dont le mandat touche à sa fin. Obama, dont on se demande de quoi il s’occupe, et son toutou obéissant, Merkel, pris de panique, essaient de tyranniser l’Angleterre, l’avertissant que si la Grande-Bretagne votait pour le Brexit, elle serait sanctionnée !

    Ah, ils adorent ça, les sanctions, lorsque l’on ne danse pas selon leur tempo ! Sanctions contre la Russie, sanctions maintenant contre le royaume de Sa Majesté Élisabeth II ! Sanctions contre ses « salauds de sujets » s’ils votent mal. On se demande si la démocratie est un concept qui veut encore dire quelque chose dans leur cerveau ?

    Leurs « sanctions » ont renforcé le peuple russe à se tenir derrière leur président, qui n’a jamais été aussi populaire. Les agitations financées par Soros, contre le peuple américain qui plébiscite Donald Trump, le renforce à vouloir le porter à la Maison-Blanche et je vous parie ma chemise que les Anglais feront la même chose : ils voteront le Brexit, tant ces dictateurs du NOM (Nouvel ordre mondial) veulent les contraindre.

    Boris Johnson accuse le Foreign Office d’orchestrer le bal des vampires et déclare que la panique gagne devant les sondages qui donnent le Brexit gagnant. « Le Foreign Office essaye d’influencer les leaders européens à exercer des représailles contre les Britanniques s’ils devaient oser voter contre leur volonté, afin de reprendre le contrôle de la situation », déclare l’ancien maire de Londres. Et de continuer : « Les Allemands et les Hollandais doivent se faire du souci si nous ne payons plus à Bruxelles notre contribution hebdomadaire de 350 millions de livres sterling, afin d’entretenir les largesses de l’Union européenne. Angela Merkel, qui estime que nous aurons plus d’influence en restant dans l’Union européenne, est à côté de la plaque. David Cameron a essayé d’avoir les coudées franches pour plus de réformes, qu’elle a constamment bloquées. Ceux qui plaident pour rester dans l’Union européenne sont affolés, car ils constatent que les gens se détournent d’eux et de leurs propos qui promettent les feux de l’enfer. »

    La députée travailliste Kate Hoey s’énerve en lançant que « la dirigeante allemande serait bien avisée de rester en dehors d’une élection qui est très, très importante pour la démocratie britannique ».

    Sir Gerald Howarth, ancien ministre de la Défense conservateur, est d’avis que Merkel, qui a refusé de faire des concessions à David Cameron lors de certaines négociations, a clairement démontré que la Grande Bretagne n’a aucune influence au sein de l’Union européenne. « La Grande-Bretagne a contribué à la reconstruction de l’Allemagne après la guerre afin d’y restaurer la démocratie. Nous faire maintenant tancer par eux à vouloir procéder démocratiquement est très décevant », estime sir Gerald. Et il ajoute : « L’idée que nous ayons une influence à l’intérieur de l’Union européenne est pour les oiseaux. »

    Je ne citerai pas toutes les personnalités de la perfide Albion qui ne décolèrent pas, la place me manque. Une chose est certaine, c’est que ce référendum est en train de prouver que l’UERSS doit trouver une fin, et vite.

    Et, pendant ce temps, les Russes doublent leur exportation de gaz vers la Grande-Bretagne ! Avec ça, Merkel prétend que les Anglais ne pourraient plus bénéficier de « good deals » sans l’Europe ? Souvenez-vous, un psychiatre allemand de renommée, Hans-Joachim Maaz, avait diagnostiqué en janvier dernier, chez Angela Merkel, « tous les symptômes d’une dépression nerveuse » (Le Point) qui rendait sa politique « complètement irrationnelle ». Il semblerait qu’elle ne s’arrange pas

    Hildegard von Hessen am Rhein, 9/06/2016

    Source : Boulevard Voltaire.fr

    http://www.polemia.com/merkel-perd-la-boule-sur-le-brexit/