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élections - Page 742

  • La France des invisibles est devenue visible

    Patrick Buisson est interrogé dans Le Monde. Extrait :

    "Comment interprétez-vous la mobilisation massive de La Manif pour tous ?

    La France des invisibles est devenue visible. A travers La Manif pour tous, cette France a accédé à une conscience civique et politique. Nul ne peut mesurer l'impact qu'aura cette révolution culturelle. Nous sommes dans cette phase que décrivait Lénine de politisation de catégories jusque-là réfractaires ou indifférentes à l'égard de la chose publique. Regardez ce qui s'est passé avec les catholiques qui, en opposant la loi morale reliée à la transcendance comme légitimité supérieure à la loi, se sont redécouverts pleinement chrétiens et pleinement actifs contre la prétention de César de se substituer à Dieu. Il y a là incontestablement comme un écho à l'appel lancé par Nicolas Sarkozy lors de son discours du Latran en 2007 : "La France a besoin de catholiques convaincus qui ne craignent pas d'affirmer ce qu'ils sont et ce en quoi ils croient." D'une certaine manière, ce mouvement aura été la première manifestation de ce qu'on peut appeler un populisme chrétien.

    Dans une crise économique aussi grave, la mobilisation de la droite n'est-elle pas outrancière ?

    La place symbolique accordée par le pouvoir à cette réforme a été perçue par beaucoup comme un non-sens. La faible consommation du pacs par les homosexuels aurait dû interpeller le législateur sur la réalité d'une quelconque demande en ce domaine. Malgré cela, François Hollande a voulu en faire un marqueur politique. Du coup, il a mis simultanément en évidence l'activisme sociétal de la gauche et sa faillite sociale. Un fort ressentiment s'est développé dans les catégories populaires à l'égard de l'exécutif, qui est apparu avant tout préoccupé de donner satisfaction aux revendications purement idéologiques d'une minorité de privilégiés appartenant à la classe urbaine dominante. La fracture sociale passe aussi par là.

    Quels enseignements la droite doit-elle en tirer pour revenir au pouvoir ?

    Il y a un continuum parfait entre la campagne de Nicolas Sarkozy engagée en février 2012 sous la bannière des valeurs et la mobilisation, un an plus tard, de centaines de milliers de Français sur des questions sociétales dont on disait qu'elles ne passionnaient personne. La synergie dialectique créée par le candidat Sarkozy a rendu à ce peuple la fierté de se battre pour autre chose que des intérêts catégoriels. Elle lui a du même coup redonné une suprématie morale. En ce sens, la présidentielle n'a pas été un échec, mais une défaite fondatrice.

    Cette ligne droitière est contestée à l'intérieur même de l'UMP. Est-elle la seule efficace pour battre la gauche ?

    Une récente enquête de l'IFOP pour la Fondation Jean-Jaurès atteste de l'émergence de cette droite des valeurs portée par un haut niveau d'adhésion de l'opinion. D'aucuns persistent à garder les yeux grand fermés sur ce mouvement de fond. Ils voudraient vite refermer la parenthèse du sarkozysme et de La Manif pour tous. Ils rêvent d'un retour à ces temps où la droite n'était qu'une moindre gauche ou, pour reprendre le mot de Muray, une "petite gauche de confort". Avec cette mécanique implacable si bien décrite par Mark Twain : "Les gens de gauche inventent des idées nouvelles ; quand elles sont usées la droite les adopte." Ce ressort-là est cassé. On ne reviendra pas à la case ante Sarkozy. Ceux qui voudraient à nouveau faire de la gauche et des médias les arbitres de la stratégie de la droite mènent un combat d'arrière-garde. [...]

    La crise doit amener la droite à repenser son rapport à l'économie. Il n'y a pas d'économique pure. L'économique est toujours le reflet d'une métaphysique. On est passé d'un capitalisme entrepreneurial qui, en osmose avec l'éthique chrétienne, conférait une valeur morale au travail, à l'investissement à long terme, à l'ascétisme et la satisfaction différée à un capitalisme financier qui privilégie la pulsion et la compulsion, le court-termisme et la jouissance instantanée. La crise économique actuelle est en réalité une crise de civilisation, celle d'une forme de capitalisme qui favorise des comportements humainement, socialement et économiquement destructeurs. [...]

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Le mariage pour tous, mais pas avec le FN

    Fraternité enfin, mais pour certaines alliances uniquement.
    Les Romains avaient déjà constaté en leur temps que ce qui est permis à Jupiter ne l’est pas aux vaches (Quod licet Iovi, non licet bovi). Au XVIIIe siècle, Voltaire critiquait lui aussi le « deux poids, deux mesures » pour l’application des droits. Aujourd’hui, notre site éponyme rapporte quotidiennement les entorses aux valeurs républicaines : liberté d’expression sauf pour ceux qui ne sont pas d’accord avec le régime, égalité mais pas dans le traitement des émeutes du Trocadéro (400 CRS et gendarmes qui n’interviendront pas) et des Manifs pour tous (4.500 agents des forces de l’ordre qui se défoulent).
    Boulevard Voltaire.

    Fraternité enfin, mais pour certaines alliances uniquement. Ainsi, dans la Somme, le militant UMP Arnaud Cléré a annoncé son intention de faire une liste commune avec le FN « car cela fait trente ans que Gamaches est géré par une municipalité socialo-communiste ». Ce brave homme pensait que le rôle d’un parti d’opposition était de prendre la place du parti au pouvoir et que la droite devait s’opposer à la gauche… Ce raisonnement a déplu à L’UMP qui a exclu Arnaud Cléré de ses rangs, car on ne doit pas s’allier avec le FN, quitte à perdre les élections.

    Nul besoin de s’allier avec le FN pour être suspecté d’intelligence avec l’ennemi : lorsqu’un candidat FN se retire au second tour, la gauche accusera la droite d’avoir pactisé avec le diable, et lorsqu’un candidat de gauche se maintient, la droite lui reproche d’avoir fait élire Marion Maréchal Le Pen. Pire : aux municipales de Béziers, Robert Ménard se déclare sans étiquette, mais vu que le FN ne présente personne, l’on s’acharnera à lui en coller une.

    À l’inverse, il est des alliances licites, quod licet Iovi : le PS ratisse large, des stalinistes jusqu’au MODEM… et désormais jusqu’à l’UMP ! En effet, dans les Bouches-du-Rhône, Roland Povinelli, maire sortant PS, se représentera avec des colistiers UMP. Monique Robineau, conseillère régionale et secrétaire départementale adjointe de l’UMP, déclare : « Dans une élection municipale, il faut aller au-delà des étiquettes politiques, s’attacher aux valeurs humaines et au travail accompli. » C’est aussi ce que pensait Arnaud Cléré… non licet bovi.

    Non contents de nous avoir habitués aux désistements de second tour au nom du « front républicain » et du « cordon sanitaire », PS et UMP organisent désormais des listes communes dès le premier tour. Le mariage pour tous, mais pas avec le FN !

    En cette période de crise, l’organisation des élections étant très coûteuse, je suggère un moyen de faire des économies aux prochaines municipales : n’autoriser que deux listes, le FN et les autres. Cela permettrait de supprimer le second tour et simplifierait le choix des électeurs. Je me demande même s’il est vraiment nécessaire d’organiser un premier tour tant le FN est diabolique. Ainsi, nous serions d’office dirigés par le PS et l’UMP. Bref, rien ne changerait…
    Jean-André Bossy Boulevard Voltaire  Le 3 juin 2013

    http://www.polemia.com

  • Un climat malsain

    Le rassemblement hier soir à Paris en hommage à Clément Méric,  militant antifa, impliqué récemment  dans des actions coup de poing contre les défenseurs de la famille traditionnelle, membre du syndicat extrémiste SUD,  n’a pas drainé les foules. Il a été cependant le  lieu  de plusieurs bagarres  place Saint-Michel dont certains médias se sont fait l’écho. Des journalistes ont  été pris à partie, notamment une jeune femme  de I télé par un individu arborant un autocollant du parti communiste,  comme le montre une vidéo relayée sur  le site du Figaro. Dénonçant, avec raison d’ailleurs, une  récupération politicienne de ce drame,  les militants de l’ultra gauche ont copieusement hué,  bousculé, traité de « vautours » et de charognards » les politiciens présents. Ont  été réduits au silence et contraints  au départ élus UMP, PC et PS, notamment  Jean-Luc Mélenchon,  la candidate bis des bobos à Paris  Nathalie Kosciusko-Morizet, sa consœur socialiste Anne Hidalgo, le commissaire politique anti FN du parti de gauche Alexis Corbière … Courageux mais pas téméraires, Bertrand Delanoë et Harlem Désir (qui avait  annoncé sa venue) ne se sont pas montrés sur place.

     Bruno Gollnisch l’a dit et répété, nous l’évoquions dans nos derniers articles, il était assez évident que les sondages publiés récemment sur les intentions de vote  atteignant un niveau jamais atteint en  faveur du FN aux élections européennes, allaient entraîner une réaction du Système.

     Cela explique l’instrumentalisation  de ce drame, la volonté de « mouiller » le Front dans ce triste fait divers,  les  manœuvres indignes et autres tentatives de déstabilisation, de sidération  pour dissuader les électeurs de mettre le bulletin FN dans l’urne.

     Chien de garde des idéologues de la  République mondialiste, Jean-Luc Mélenchon  est en pointe dans cette offensive pour sauvegarder les intérêts et les prébendes des hauts dirigeants de l’UMP et du PS.

     Faisant mine d’attaquer  ses coreligionnaires,  le grand oriental  Mélenchon  a de nouveau répété sur son blog comme devant les médias que « La violence sauvage qui a assassiné Clément Méric ( …) a connu un développement particulier du fait de son impunité et de la campagne de dédiabolisation du Parti des Le Pen auxquels ces groupes (d’extrême droite, NDLR) sont liés (…).  La complaisance et la dédiabolisation systématique des Le Pen doit cesser. Nous ne devons plus être si seuls avec les militants anti-fa  à porter le poids de la résistance pendant que d’autres jouent sans vergogne l’instrumentalisation. »

     Au lendemain de ce  drame, le journaliste-militant socialiste  Jean-Michel Aphatie  recevant Marine Le Pen  sur RTL,  n’a pas manqué d’apporter sa contribution au développement de ce climat malsain. Il a relayé sans vérification les propos d’un soi-disant témoin de la bagarre qui a entrainé la chute mortelle du jeune Méric, « témoin »   faisant état d’un « agresseur »  très grand, avec… « un t-shirt du Front National ». Ce qui est évidemment totalement faux et la présidente du FN a relevé « (avoir)  déjà vu ces amalgames…Si certains se servent de cela pour salir le Front national, ils devront en répondre ! »

     Tout aussi perfide et, il faut le dire, avec la même indigence intellectuelle, l’employé de RTL   a tenté de mettre en porte-à- faux Marine au motif que si elle a dénoncé fermement la violence , elle avait rendu hommage à la mémoire de Dominique  Venner et exprimé son « respect » pour ce « geste éminemment politique ». Elle a   emporté l’adhésion des auditeurs quand elle a souligné  « La manière profondément malhonnête » avec laquelle Jean-Michel Aphatie   « (mélange) toutes ces affaires ».

     Certes,  au registre de l’affirmation  la plus stupidement grandiloquente, le député socialo-trotskyste Jean-Christophe Cambadélis, a  aussi enfoncé le mur du çon  en affirmant que le décès du jeune Méric était  « Le premier meurtre en temps de paix depuis les années 30 »

     Bruno Gollnisch constate pour sa part que la mort   de François Noguier, 22 ans,  élève-ingénieur des Arts et Métiers ParisTech, n’a pas suscité la même émotion des pleureuses professionnelles. Pourquoi ? Posez la question c’est y répondre.

      Le jeune homme a été  agressé  lors de la fête de fin d’année qui s’est déroulée dans la nuit de vendredi à samedi derniers, dans l’enceinte de l’Ensam de Châlons. Il est  décédé mardi des suites de ses blessures.  Selon la presse locale, l’étudiant  aurait refusé une cigarette à son agresseur étranger à l’école  et  « de type nord-africain » qui l’aurait frappé  très violemment,  son crâne étant  venu « heurter brutalement les pavés de la cour de l’établissement pour se fracturer au niveau de la tempe ».

     Et ce n’est pas là manifestement le premier décès  d’un Français en temps de paix depuis disons les années 70…

    http://www.gollnisch.com

  • Elections européennes : vers une scission à l'UMP ?

    Lu dans Valeurs actuelles :

     

    V"Sans doute la question européenne est-elle la plus vivace des divisions de l’UMP. L’échéance des élections européennes impose au parti de trancher. [...] Tout a commencé avec la publication du projet de fédération franco-allemande, proposé par le courant humaniste de l’UMP de Jean-Pierre Raffarin et Luc Chatel [...]. En réponse, huit députés de la Droite populaire, parmi lesquels Lionnel Luca, Philippe Meunier et Jacques Myard, signent un communiqué de presse menaçant d’une scission aux européennes. « Il n’y a aucun point commun entre nos visions, qui sont absolument irréconciliables », nous confie ainsi l’un d’entre eux. Les tensions sont vives : le député Philippe Meunier, ainsi, annonce qu’il ne « suivra(i) pas une liste qui prône l’Europe fédérale », quand Luc Chatel indique qu’étant « les plus européens de l’UMP, il faut que (leur) voix soit entendue »… [...]

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • « Si le pouvoir est accessible par les urnes, nous le prendrons bien volontiers »

    GazetteINFO.fr  (Dijon et Côte-d’Or ) a mis en ligne aujourd’hui  un entretien avec Bruno Gollnisch que nous reproduisons ici in extenso.

    GazetteINFO.fr : Le Front National réclame depuis longtemps la préférence nationale. En Grande-Bretagne, le Premier ministre David Cameron a évoqué cette possibilité…

    Bruno Gollnisch : Il l’a fait sous la pression, car en Grande-Bretagne, la situation de l’immigration est dramatique. On sait que des communautés, et notamment la communauté pakistanaise, a des membres violents, qui refusent de s’intégrer dans la société britannique.

    GazetteINFO.fr :La Suède a connu au mois de mai des émeutes urbaines très sérieuses. Comment analysez-vous cela ?

    Bruno Gollnisch :La Suède n’est pourtant pas un pays au passé colonial connu. Ces émeutes avaient une dimension avant tout ethnique, et même anti-suédois. Mais faut-il s’en étonner ? L‘Europe est devenue une vraie passoire. Les gouvernements occidentaux ont opté pour la politique du remplacement, celle des peuples européens par d’autres venus d’Afrique, d’Asie… C’est dangereux, et je ne comprends pas pourquoi cela ne soulève pas plus d’interrogation.

    Je crois surtout que les socialo-communistes français regardent cela avec une vraie complaisance. Il y a en Europe, et notamment en France, une tendance à l’auto flagellation. Sous prétexte que nous avons été un pays colonisateur, on se doit d’accueillir toute la misère du monde, à nos frais, avec des populations qui, dans certains cas, refusent de s’intégrer.

    GazetteINFO.fr : Marine Le Pen a réussi son opération dédiabolisation du Front National. En mesurez-vous les effets ?

    Bruno Gollnisch :D’abord, lors de l’élection à la présidence du parti, début 2011, certains ont tenté de m’opposer à Marine Le Pen, en affirmant que j’étais opposé à cette dédiabolisation, ce qui était évidemment une absurdité. Je crois que les gens s’aperçoivent que nous sommes un parti normal, légaliste, qui dit les choses et propose des solutions. Nos diagnostics sont souvent les bons.

     GazetteINFO.fr : Sur quels thèmes ?

    Bruno Gollnisch :L’Europe. On a clairement menti aux citoyens européens, et donc aux Français, en leur disant que l’Euro serait vecteur de stabilité, qu’il ferait baisser les prix. On voit le résultat… Nous avons dit la vérité sur l’immigration, la délinquance, l’arrogance et la brutalité des voyous. Qui peut nier tout cela ? Seulement, à la différence des autres partis, le FN en parle.

     GazetteINFO.fr :On dit souvent que Marine Le Pen veut le pouvoir, ce qui n’était pas forcément le cas de son père, Jean-Marie Le Pen…

    Bruno Gollnisch : C’est une erreur. J’attends que Jean-Marie Le Pen publie ses mémoires, pour rétablir la vérité. Il faut quand même se rappeler que le pouvoir ne lui a jamais été offert sur un plateau. On disait que le Front National était l’œuvre d’un seul homme, qu’il exploserait après son départ. Or, il n’en est rien. Rien n’a été fait pour aider le FN, qui parvient à atteindre en moyenne à chaque élection 18-20 %, malgré des modes de scrutin défavorables. Mais si le pouvoir est accessible par les urnes, nous le prendrons bien volontiers…

    http://www.gollnisch.com/

  • De quoi la référence au « populisme » est-elle le nom ?

    On parle en permanence du danger « populiste ».
    Et si cette référence masquait l’incapacité des élites à prendre en compte la rupture avec des classes populaires qui contestent les politiques menées ces dernières années, tant par la droite que par la gauche ?
    Christophe Guilluy donne son analyse, dans « Marianne », n° 841 du 1er au 7 juin 2013.

    Se poser la question du « populisme », obsédante aujourd’hui dans le débat public, c’est déjà tomber dans le piège de la mise à distance des classes populaires. Cet a priori récurrent permet de délégitimer leur discours. En effet, l’approche de la crise par le « populisme » vise à décrédibiliser les réactions des classes populaires et, in fine, à occulter les causes du rejet des classes dirigeantes. Cette rhétorique vise à écarter la responsabilité des partis de droite et de gauche depuis une trentaine d’années. Il s’agit, en fait, de rendre illégitime la contestation des choix économiques et sociétaux effectués par les organisations ayant exercé le pouvoir, quelles que soient leurs étiquettes.
    Si la mise en avant du « populisme » s’est généralisée parmi les élites, c’est parce qu’elle permet d’imposer un diagnostic « par le haut », en décrédibilisant le diagnostic « par le bas », celui des classes populaires. Or, contrairement à ce que l’on croit, le diagnostic rationnel, objectif, est celui des classes populaires, car ce sont elles qui vivent au quotidien, depuis trente ans, les effets de la mondialisation (stagnation ou déflation salariale, précarisation, chômage, fin de l’ascension sociale) et de son corollaire lié à l’immigration (aléas de la cohabitation, quartiers difficiles, problèmes de logement, déshérence de l’école, instabilité démographique, …).
    À la limite, on pourrait inverser le propos et dire que le « populisme » est le code de conduite des classes dirigeantes, car elles mentent sciemment aux classes populaires depuis des décennies sur leur projet néolibéral.
    Ainsi, contrairement à ce que l’on écrit et dit un peu partout, le diagnostic « par le bas » (désigné comme « populiste ») n’est pas le fruit d’un emportement irréfléchi, d’une radicalisation irrationnelle ou d’une protestation superficielle. Il s’agit bel et bien d’une analyse objective des retombées de choix économiques et sociétaux précis.
    Pourtant, à l’exception de quelques intellectuels, comme le philosophe Vincent Coussedière, auteur d’un livre intitulé Eloge du populisme, le problème est toujours abordé dans un sens péjoratif ou avec un regard condescendant. Certes, depuis le retour des « classes populaires » dans le débat public, la prudence est de mise. On ne dénonce plus le « beauf raciste et fasciste ». La stigmatisation du peuple « à la papa » a laissé place à une stigmatisation plus light.

    Des classes exclues et oubliées
    Aujourd’hui, on joue plutôt à la vigie antifasciste sur le mode de « l’histoire qui bégaie » ou de « la peur des années trente ». C’est plus subtil. Après chaque élection on a droit à la sempiternelle analyse sur le faible niveau scolaire des électeurs du FN, qui seraient peu éduqués, presque débiles et donc aptes à la manipulation. On suggère également que le « populisme » séduit des vieux (donc gâteux et limite débiles) qui ne comprennent rien au monde et se replient sur eux-mêmes.
    Le problème, c’est que l’électorat du FN est surtout composé d’actifs et de jeunes, alors qu’il est sous-représenté chez les plus de soixante ans. Jusqu’à présent, le vieillissement de la population est en réalité l’un des remparts les plus efficaces contre cette prétendue montée du « populisme ».
    Pour bien appréhender le phénomène, il faut l’instruire dans le temps long. Il est en effet la conséquence d’une mise à l’écart économique, sociale, culturelle, mais aussi géographique, d’une majorité des nouvelles classes populaires (ouvriers, employés, paysans, jeunes et retraités de ces catégories). Celles-ci ne font plus partie du projet des classes dirigeantes. Elles sont de plus exclues, oubliées, rejetées. D’où l’abstention et le vote FN, impossible à comprendre sans prise en compte de cette donnée structurelle.
    Dans ces conditions, le sempiternel débat sur les stratégies électorales du FN est vain. Si l’on n’agit pas sur les raisons qui conduisent à la montée de Marine Le Pen, il ne sert à rien de crier au loup. Le FN existe parce que des électeurs votent pour ce parti, et pas l’inverse. Les gens qui font ce choix ne sont ni débiles ni manipulés. Ils font des analyses rationnelles de leur vécu et en tirent des conséquences contestables, certes, mais qui s’expliquent. Et ils le font d’autant plus que Marine Le Pen a su adapter son discours à la sociologie de ses électeurs.
    Le « populisme » pose ainsi un problème de fond à l’ensemble de la classe politique. Il tend à faire disparaître la fracture artificielle entre la gauche et la droite, pour laisser pointer un affrontement entre les classes dominantes (qu’elles soient de droite ou de gauche) et les classes populaires. Il contraint les classes dirigeantes à ouvrir les yeux sur l’émergence de nouvelles classes populaires et d’une forme de contre-société.
    Christophe Guilluy, Marianne n° 841 - http://www.polemia.com
    1-7/06/2013

  • A Lyon, il n'y a pas que l'UMP

    Extrait d'un article de Minute sur la primaire UMP à Lyon :

    "[...] Pour comprendre pourquoi tout ne se joue pas pour la droite lyonnaise lors de cette élection primaire de l’UMP, il nous faut revenir à la soirée du vendredi 15 mars 2013. Ce soir-là, une centaine de jeunes se pressaient dans une salle de la rue Sala, à quelques dizaines de mètres de la célèbre place Bellecour. Ils étaient là pour écouter la philosophe Chantal Delsol discourir sur l’actualité du clivage entre la droite et la gauche. [...] Il serait plus juste d’y voir aujourd’hui le pôle transpartisan de rassemblement de la droite indépendante lyonnaise. Ce soir de mars, on pouvait par exemple croiser Denis Broliquier, maire UDI du 2e arrondissement de Lyon (où se trouve la rue Sala), Patrick Louis, déjà cité, conseiller du 6e arrondissement, ou encore le président national des jeunes du Cnip, Antoine Aupetitallot. [...]

    Denis Broliquier, 51 ans, ancien directeur de cabinet de Million, incarne les espoirs de cette famille politique. Rappelons que la ville de Lyon compte au total neuf arrondissements, dont plus aucun n’est détenu par l’UMP! Sept sont en effet aux mains de la gauche et deux dans celles de « Lyon Divers Droite », la structure locale de Broliquier. Il faut rappeler aussi que Jean-Jacques David, maire Lyon DVD du 6e arrondissement, a battu l’UMP Dominique Perben, ancien garde des Sceaux, aux élections cantonales de 2011, sur le score sans appel de 54,06 % à 45,94 %. Déjà, à l’époque, Patrick Louis avait appelé, dans l’entre-deux-tours, à sauver le soldat Perben… [...] « Lyon Divers Droite », écrivions-nous après la défaite de Dominique Perben et la victoire de Jean-Jacques David – une « surprise majeure » pour « Le Progrès » –, « est l’une des meilleures preuves qu’une droite indépendante peut exister politiquement en dehors de l’UMP ». Il reste à savoir si le futur vainqueur de la primaire UMP et Denis Broliquier, patron de « Lyon Divers Droite », voudront s’entendre ou s’ils partiront en ordre dispersé."

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • C’est beau, c’est grand, c’est impartial, la justice ! Mais est-ce utile ?

    Décidément, la réalité de la politique française rejoint la fiction des séries télévisées… Corruption à tous les étages, règlement de comptes maffieux, ces choses sont dites, c’est chaque jour une valse de mises en examen, suivies souvent, plus moins rapidement, de non-lieux…
    Aujourd’hui, on annonce que Jean-Noël Guérini, sénateur socialiste de Marseille, se voit à nouveau mis en examen et ce coup-ci pour « association de malfaiteurs, prise illégale d’intérêt, trafic d’influence, corruption passive, détournement de fonds publics et favoritisme »… après que sa camarade députée à la rose Sylvie Andrieux ait été déclarée coupable, le 22 mai dernier, de détournement de fonds publics par le tribunal correctionnel de Marseille, condamnée à trois ans de prison dont deux avec sursis, 100 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité…
    La semaine dernière, c’était l’ancien haut magistrat Pierre Estoup – l’un des trois juges du tribunal arbitral qui décida, en 2008, d’octroyer 403 millions d’euros à Bernard Tapie dans le litige l’opposant au Crédit lyonnais – de l’être pour « escroquerie en bande organisée » par les juges chargés du volet non ministériel de l’affaire.
    Qu’on soit donc président de la France (Chirac, Sarkozy), ministre (Cahuzac), députés, sénateur, simple maire ou juge, voire ancien ou ancienne président(e) du FMI, personne ne semble échapper à la justice française, quelle que soit son étiquette politique.(1)
    C’est beau, c’est grand, c’est impartiale, la justice !
    Oui, mais est-ce utile ? That is the question…
    Car la question, justement, n’est désormais plus de savoir qui sera le prochain mis-en-examen ou si telle formation politique est plus pourrie que telle autre, mais si l’action de la justice, suivie ou non de condamnations, sert à quelque chose.
    Citons deux cas.
    Celui d’Alain Juppé, condamné en 2004, par le tribunal correctionnel de Nanterre  à dix-huit mois de prison avec sursis dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris et à une peine de dix ans d'inéligibilité. Le tribunal avait alors notamment jugé qu’« Alain Juppé a, alors qu’il était investi d’un mandat électif public, trompé la confiance du peuple souverain…  »…  Ce qui ne l’a pas empêché d’être élu, puis réélu Maire de Bordeaux et nommé en 2007 ministre d'État, ministre de l'Écologie, du Développement  et de l'aménagement durables,  puis en 2010 ministre d’État, ministre de la Défense et des Anciens Combattants et enfin, toujours restant ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et européennes  jusqu’en 2012.
    Le cas, encore plus symbolique, de Gaston Flosse, Premier président du gouvernement de la Polynésie française,  réélu à de nombreuses reprises malgré sa mise en cause dans plusieurs affaires, ses innombrables non-lieux, sa radiation des listes électorales, le bénéfice d’une amnistie dans une affaire de déclaration de patrimoine dans laquelle il était poursuivi pour « faux et usage de faux »,  la privation de son immunité parlementaire, son placement à deux reprises en détention provisoire à la prison de Nuutania… Chaque fois, parvenant à faire annuler ses peines d’inéligibilité, il a conservé son mandat de sénateur. Il est redevenu le 15e président de la Polynésie française  le 17 mai dernier.
    Par ailleurs, on envisage le retour éventuel de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République « malgré son parcours d’obstacles judiciaires », tandis que Bernard Tapie, malgré ses dénégations, envisage, lui, de l’avis de tous, de se présenter à la Mairie de Marseille et que Jérôme Cahuzac n’entend pas quitter la scène publique sans s’être « expliqué devant les électeurs qui lui avaient fait confiance par le passé » : pas tout de suite, certes, mais plus tard, « quand les esprits se seront apaisés…», c’est-à-dire quand bien d’autres scandales politiques auront fait oublier sa petite indélicatesse fiscale, tout autant que son gros mensonge devant l’Assemblée nationale.
    Quant à Dominique Strauss-Kahn, il attend sans doute de revenir, lui aussi, sous les feux de la rampe politique, en faisant don de sa personne à la France, sans cesser pour autant de faire celui de son corps aux dames.
    Croire en la justice de son pays, pourquoi pas ! Mais pourquoi ?
    Philippe Randa www.francephi.com
    Note
    (1) On prendra connaissance avec stupéfaction de la longue liste des députés UMP confrontés à la justice (http://aqni.forumactif.org/t3528-la-liste-des-deputes-ump-confrontes-a-la-justice)… et de celle, toute aussi longue des députés socialistes, communistes et écologistes (http://pierre.parrillo.over-blog.fr/article-liste-des-elus-ps-et-de-gauche-condamnes-98170356.html)… La liste des sénateurs et maires UMPS, Centristes et autres condamnés peut aussi se découvrir sur (http://grosseimposture.over-blog.com/article-les-elus-et-la-justice-la-liste-noire-s-allonge-97122589.html).
    En ce qui concerne les membres ou élus du Front national, il y en aussi, certes, mais si quelques-uns l’ont été pour des délits dignes des autres élus de la République, dans l’écrasante majorité des cas, il s’agit de condamnations politiques, généralement d’« incitation à la discrimination raciale » pour avoir prôné la préférence nationale.

  • Droitiser la droite

    De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :

    "[L]a situation politique de la France change, sous l’influence d’au moins deux facteurs : la montée en puissance d’internet et le lancement de primaires ouvertes. Alors que la grosse presse est massivement acquise au politiquement correct, internet ouvre une fenêtre de liberté d’expression. Et, désormais, les sites de ce que l’on appelle la « réinfosphère », qui présentent les points de vue des dissidents que nous sommes, reçoivent des millions de visiteurs par mois. Ce ne sont pas encore des chiffres de l’ordre des audiences de TF1, mais ce sont déjà des chiffres comparables à ceux de la presse quotidienne nationale. Or, ces sites, dans leur diversité, ont ceci de commun qu’ils refusent le politiquement correct et qu’ils n’obéissent pas aux décisions des partis – même amis ! Désormais, une force de plusieurs centaines de milliers d’électeurs (et de lecteurs) de droite existe, fortement « conscientisée » comme disaient naguère les marxistes, contre tous les aspects du socialisme (qui agit contre l’identité française, contre les libertés économiques et contre la famille). Cette force est difficilement cernable, car elle est extrêmement diverse. Pourtant, elle existe bel et bien. Et présente la particularité d’un engagement politique principalement fondé sur des convictions.

    Cette force peut constituer l’embryon du « Tea party à la française », dont beaucoup parlent, ces derniers jours, sur internet (et dans nos colonnes!). Notamment à la faveur des primaires ouvertes (c’est-à-dire où des non adhérents à l’UMP peuvent voter), qui devraient se développer dans les années à venir. Naturellement, ce mouvement sera différent du mouvement américain, mais il aura logiquement la même conséquence que ce dernier: il « droitisera » la droite. Plus précisément, il « droitisera » les deux droites: l’UMP et le FN. Pour l’UMP, c’est une évidence: les électeurs étant nettement plus à droite que les élus, donner la parole aux électeurs va mécaniquement « droitiser ». Mais, en retour, cela va influer sur le FN. De deux choses l’une: soit le FN continuera sur la ligne chevènementiste de Florian Philippot et, tôt ou tard, ses électeurs de droite le quitteront, comme ils l’ont fait en 2007, lors de l’élection de Nicolas Sarkozy; soit il reviendra sur la « ligne Reagan » (qui semble celle de Marion Maréchal) qu’il avait dans les années 80, pour être au moins aussi à droite que l’UMP sur les questions économiques et plus à droite sur les questions d’identité. Dans les deux cas, il cessera d’être un « problème » pour une UMP droitisée, puisque, soit une alliance sera possible, soit une alliance sera inutile.

    Cela en inquiète certains. Beaucoup continuent, en effet, à penser qu’une élection se gagne au centre. Mais c’est faux. Une élection se gagne principalement en réunissant son camp. Derrière cette idée fausse se cache certes une question importante : celle de l’expérience des personnalités choisies. Car, après avoir été exclus du pouvoir pendant des décennies, nous manquons effectivement d’hommes politiques d’expérience. Mais, d’une part, on voit mal comment des personnes inexpérimentées feraient moins bien que ce qui se fait aujourd’hui ; et, d’autre part, on peut acquérir de l’expérience en dehors des ministères. Et nous pourrions présenter bien des gens connaissant mieux le monde réel que « nos » ministres d’aujourd’hui !"

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • La primaire pour la désignation du candidat UMP à la mairie de Paris tourne au fiasco

     

    La primaire pour la désignation du candidat UMP à la mairie de Paris tourne au fiasco

    PARIS (NOVOpress via Bulletin de réinformation) – Cette élection primaire se transforme en pugilat. Les Parisiens sont appelés jusqu’à ce soir à désigner le candidat de l’UMP pour les prochaines élections municipales. Ils doivent départager l’ancien ministre Nathalie Kosciusko‑Morizet, présentée comme la grande favorite du scrutin, et Jean‑François Legaret, Franck Margain et Pierre‑Yves Bournazel.

     

     

    Cette élection n’a, semble‑t‑il suscité d’engouement que chez les opposants au mariage homosexuel qui entendent sanctionner l’abstention de Nathalie Kosciusko‑Morizet à l’occasion du vote de la loi Taubira. Ils privilégient les candidatures de Jean‑François Legaret et de Franck Margain, qui ont tous deux participé aux manifestations contre la loi Taubira.

     

    Les défenseurs de la famille traditionnelle font aujourd’hui figure de faiseurs de rois.

     

    Le scrutin se déroule dans un étrange climat de suspicion

     

    Dès vendredi, le quotidien gratuit Métro annonçait avoir réussi à déjouer les sécurités du système de vote électronique. Ses journalistes ont fait voter une même personne plusieurs fois. Immédiatement, Pierre‑Yves Bournazel a réagi publiquement pour demander l’interruption du scrutin.

     

    Antoine Rufenacht, ancien maire du Havre et président du conseil supérieur de la primaire, a opposé une fin de non‑recevoir à Bournazel.

     

    Pour calmer les esprits, il a toutefois accepté d’organiser une réunion samedi soir entre les différents candidats. Présents en personne à l’exception de Nathalie Kosciusko‑Morizet, tous ont accepté que le scrutin se poursuive.

     

    Cela veut‑il dire que tous les esprits sont calmés ?

     

    C’est loin d’être le cas. A l’issue de la réunion de samedi, les candidats à la primaire ont également accepté de ne pas intervenir dans les médias jusqu’à la clôture du scrutin, ce soir. Les perdants ne devraient pas manquer de dénoncer des fraudes dès l’annonce des résultats. La démonstration de la faillibilité du système de vote, qui s’ajoute aux nombreuses difficultés techniques rencontrées par les votants, leur donnera du grain à moudre. Pendant ce temps, un boulevard s’ouvre pour la candidate socialiste, Anne Hidalgo.

     

    Crédit photo : Fondapol, via Flickr (cc).http://fr.novopress.info