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Marion Maréchal-Le Pen et Etienne Bousquet-Cassagne |
Article paru sur Metamag
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Marion Maréchal-Le Pen et Etienne Bousquet-Cassagne |
Article paru sur Metamag
Les écologistes, tels que l'on peut les définir étymologiquement, m'ont souvent plu et me séduisent encore. Si l'est un principe qui insupporte l'homme, d'hier comme d'aujourd'hui, c'est bien celui d'irréversibilité: nous avons ainsi une propension à rejeter ou à nier, un phénomène ou un événement dès lors ou, parce qu'irréversibles, nous n'y pouvons rien. Tel est par exemple le cas pour la mort contre laquelle, nous sommes sans défense. Tel est aussi le phénomène des désastres écologiques, dont rien ne nous indique à ce jour, si nous pouvons encore les enrayer. Après tout, des espèces disparues, surtout dans le cadre des dernières décennies, il en est beaucoup. Tel est aussi la déforestation qui se poursuit, amputant progressivement les poumons de la planète: rien ne permet, quand bien même nous commencions à replanter, que le phénomène puisse être enrayé. Idem pour la fonte des glaces, notamment aux pôles.
Des écologistes, il en est beaucoup, en terme de positionnement sur le segment politique. Ceux pour lesquels mon cœur bât sont souvent adeptes de ce que l'on appelle écologie profonde (deep ecology) ou à un degré moindre, du courant environnementaliste. Je songe aussi aux eco-guerriers. Dans un cas comme dans l'autre, se voit fustigé l'aspect politicien des dirigeants politiques écologistes qui, dans les faits, ont constitué un pôle dont l'intérêt est d'être une courroie de transmission d'une certaine tendance de la gauche, que l'on peut qualifier de gouvernement (social-démocrate), du système, ou de progrès. Croire, comme le font beaucoup de Français que Hollande et son gouvernement, ne sont pas de gauche au motif qu'ils ne le sont pas assez, s'avère donc une erreur: il existe, notamment en France, un courant d'origine socialiste qui depuis plus d'un siècle, a décidé de rompre avec le socialisme tel qu'on le définissait naguère. Partant du principe que c'est le capitalisme qui crée le plus de richesses, ils l'ont donc rejoint, espérant que de ce type d'organisation économique, il soit possible de soutirer et de redistribuer des avantages sociaux, ce au profit des plus démunis.
En un peu moins d'une quarantaine d'années, aussi bien la gauche ultra (que les spécialistes nomment aussi « gauche de contestation »), que la gauche nationale ou républicaine, ont quasiment disparu, l'une comme l'autre: la sociale-démocratie a presque tout balayé sur ce segment. Parenthèse, il en est de même à droite où les courants légitimiste (René Rémond, initiateur de la formule, a préféré par la suite, et cela me semble bien mieux ainsi, la qualifier de droite-contre-révolutionnaire), mais aussi bonapartiste (qui est à l'équivalent à droite de ce qu'est à gauche le courant national républicain, dont le gaullisme est une des émanations.) ne sont plus. Peut être bien que le ralliement du Rpr au libéralisme économique des libéraux de l'Udf, ainsi que le choix occidentaliste en matière de défense de ces chiraquiens, constituent la cause de cette disparition. Pour la droite contre-révolutionnaire (majoritairement, ceux que l'on nomme « royalistes », malgré les efforts du GAR, il n'est pas impossible que l'effondrement soit la conséquence d'une erreur non tactique mais stratégique: quand bien même distribue t-on tracts et faisons collages d'affiches invitant à la monarchie ou au Roy, que ces deux mots clefs si péjoratifs dans l'opinion publique, ne feront à nouveau sens, que lorsque le Peuple saura ce que fut réellement la monarchie d'avant 1789, l'idée qu'ils en ont étant bien trop erronée. A gauche, il n'est pas certain que l'initiative de Jean-Pierre Chevènement, créant sa propre structure, extérieure au parti socialiste, ait été un succès. D'une part, son mouvement qui a pris plusieurs appellations, n'a pas décollé; d'autre part, extérieur au parti, il s'interdisait de facto de pouvoir y peser. Quant à Montebourg, qui cherche à se placer dans la foulée de l'enfant terrible du Ceres, il me fait songer à une phrase-constat du Général de Gaulle : «Un porte-avions avec un moteur de Vespa.»
Ne reste donc plus, aussi bien côté droit que gauche, sur notre échiquier politique national, que presque exclusivement des libéraux aux doctrines interchangeables. Parti nouveau, si on considère toute l'histoire de la cinquième république, les écologistes avaient leur carte à jouer, et leurs dirigeants à l'origine, de proclamer, avec sans doute conviction, une nouvelle façon de faire de la politique. Le déroulement de l'histoire depuis, nous a montré toute autre chose. Des écolos purs et durs d'ailleurs, il n'y en a plus guère aujourd'hui. Où sont donc passés par exemple, les post-soixantehuitards, soucieux de vivre en dehors de la structure capitaliste, dans le cadre d'une ferme autogérée, permettant d'exister frugalement mais conformément à leurs idées ? Et la postmodernité qui, une fois de plus, a tout laminé, et l'arrivisme crasse des dirigeants écologistes ont balayé ce qui restait – ou presque - de noble dans l'engagement écologiste.
Une étude du Cevipof vient d'être publiée et nous apprend ce qu'il en est de l'écologie politique actuelle et notamment des rapports entre la base et le sommet. L'insatisfaction règne chez les écolos, conscients désormais que EELV "Europe Ecologie les Verts" n'est qu'un parti comme il en est tant d'autres, à savoir politicard. Ainsi l'approbation à la participation des écolos à un gouvernement de gauche (ils ne sont plus que 49% a approuver alors qu'ils furent 79% en 1999: quelle chute !). Même en matière d'âge, c'est d'une révolution dont il s'agit (32% des adhérents avaient plus de cinquante ans en 1999 alors qu'aujourd'hui, les adhérents ont bien vieilli puisqu'ils sont 56% à avoir plus de cinquante ans.). C'est bien sur très inquiétant pour le parti écologiste dont l'avenir peut maintenant être peint en noir. De même, alors qu'à gauche, on a vocation à bêler de façon pavlovienne, dès lors où il est question d'Europe, ils sont désormais 56% à craindre la diminution des avantages sociaux en France, suite aux desiderata des dirigeants européens. Quant à Noël Mamère, figure phare du mouvement, s'il envisage maintenant le départ des écolos du gouvernement, il s'apprête à solliciter un cinquième mandat de maire, ce qui est bien contraire à l'état d'esprit des écologistes...
Pendant ce temps, le Front National engrange....
Alain Rebours http://www.voxnr.com/
A un lecteur qui lui demandait si l'UMP comptait abroger la loi Taubira en cas d'alternance politique, Jean-François Copé répond "non" dans un courriel daté de ce jour :
"Vous avez bien voulu me faire part de vos observations concernant le mariage et l’adoption par les personnes de même sexe. Je tenais à vous assurer que j’avais pris connaissance de votre courrier avec toute l’attention qu’il mérite et que j’avais pris bonne note de vos remarques. Compte tenu de l’importance de ce sujet de société, avant de répondre à votre courrier, j’ai souhaité prendre le temps de la réflexion pour vous apporter, après le vote de la loi, des informations précises concernant la position de l’UMP.
Alors que la crise économique et sociale demande des réactions rapides du pouvoir en place, alors que depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande, la France compte 1300 chômeurs supplémentaires chaque jour, alors que l’insécurité grandit dans notre pays, le Président de la République a décidé de faire de cette question, qui divise profondément nos concitoyens, une priorité.
Des milliers de Français ont posé des questions légitimes sur l’organisation de la famille, sur la place que nous voulons donner aux enfants dans notre société, sur l’avenir de la filiation, sur les implications à long terme de cette « réforme de civilisation » selon les mots mêmes de Christiane Taubira. Ces attentes auraient mérité infiniment mieux que la fin de non-recevoir condescendante que leur ont opposée François Hollande et son gouvernement sous prétexte que la question aurait déjà été tranchée par l’élection de mai dernier, ou qu’un référendum serait impossible sur la famille.
A l’UMP, nous nous sommes en grande majorité positionnés contre ce texte. Cela n’empêche pas certains membres de notre famille politique d’avoir, à titre personnel, des positions différentes sur ce point, ce que chacun respecte. Nous considérons, en effet, que le mariage n’est pas seulement une affaire privée, mais un contrat passé entre personnes majeures et consentantes qui veulent que leur communauté de vie soit reconnue par l’Etat ainsi qu’une institution publique qui organise la filiation, un cadre destiné à donner une protection aux enfants.
C’est pourquoi, lorsque nous reviendrons au pouvoir, il faudra réécrire une partie de cette loi pour revisiter la question de l’adoption, empêcher l’adoption plénière et interdire que soit rayée complètement la filiation biologique. Concernant la Procréation Médicalement Assistée, je dénonce les manigances du gouvernement qui cherche à nous tromper. Sur cette question, la gauche avance masquée, essayant de nous faire croire que la légalisation de la PMA pour les couples d’homosexuelles n’est pas à l’ordre du jour. Nous resterons donc vigilants pour empêcher toute légalisation de la PMA pour les couples de femmes, cette légalisation engendrant inévitablement celle de la Gestation pour Autrui et de la marchandisation des corps. Restant à votre entière disposition, je vous prie de croire, Cher Monsieur, à l'expression de mes sentiments fidèles et dévoués."
Comment régénérer le socialisme français à un an des municipales ? Hollande a trouvé : par l’ethno-socialisme. Juste après le vote du “mariage pour tous” à l’Assemblée nationale, François Hollande s’est empressé de visiter Les Mureaux (photo) pour reconquérir des voix. Il copie ainsi le modèle Obama qui avait pas mal réussi. On verra ainsi, ces prochains mois, les ténors socialistes circuler en banlieue et ressortir le projet de vote des immigrés aux municipales. Faire voter les deuxième et troisième générations, c’était déjà l’objectif premier du think tank socialiste Terra Nova.
Le calcul de l’ethno-socialisme est avant tout électoraliste. Il se greffe sans problème sur la pensée développée par SOS Racisme et relayée par le premier secrétaire du Parti Socialiste, Harlem Désir. Ce calcul oublie l’acculturation, la percée des religions en banlieue, la montée de l’Islam, la déscolarisation grandissante de ces quartiers et le renouveau évangélique antillais et haïtien.
L’ethno-socialisme réduit le parti socialiste à n’être qu’un fond de commerce comme un autre surfant sur le délitement sociétal et la décomposition sociale, l’antiracisme et la délinquance. Si être de gauche, c’est en effet plier devant Bruxelles, s’agenouiller aux pieds des banquiers, répéter à qui mieux mieux « qu’on n’y peut rien », que « nous n’avons pas le pouvoir », que « la France n’est pas seule », à quoi bon demander alors demain à quelques adolescents de lire Marx ou d’arborer fièrement des tee-shirts Che Guevara ? Si être de gauche en France, c’est confondre le socialisme et la théorie du genre, l’universalisme et le communautarisme à quoi bon enseigner les vertus de la virilité ouvrière ou de la common decency d’Orwell ? La gauche au niveau de la pensée se remettra-t-elle de ce quinquennat, perdue dans l’ethno-socialisme ?
Et que dire au passage, des écologistes ? En désaccord avec le plan de compétitivité et l’exécution du rapport Gallois, les écologistes sortent de cette expérience socialiste totalement déconsidérés. Alors que la crise pose sciemment la question du changement de modèle économique (la décroissance par exemple), les écologistes ne sont taraudés que d’une seule question : faudra-t-il quitter le gouvernement et quand ? Avant les municipales et risquer une énième crise gouvernementale ? Mais les écologistes font aussi partie du gouvernement et c’est même pour eux, que Martine Aubry leur avait réservé, dans l’accord avec le PS, de nombreux sièges de députés potentiels. Pour quelle défense de l’environnement ? Aucune. Pour quelle alternative naturaliste concrète ? Un néant complet sauf, la défense des sans papiers et le vote des immigrés. Les Mureaux, c’est donc aussi un petit clin d’œil aux écologistes de gouvernement ? Pourtant la candidate écologique fut battue aux dernières élections par un verdict implacable, à peine plus de 2% des voix pour Eva Joly !
Mais il y a parfois, en politique, des faits plus graves. Pascal Canfin, ministre français « écologiste » du développement a refusé d’embarquer dans un avion pour le Mali en raison de la présence à bord d’un Malien frappé d’expulsion. Le ministère des affaires étrangères, dont dépend Pascal Canfin, s’est refusé à tout commentaire. Or, le ministre devait participer le jeudi et le vendredi, à Bamako, à une réunion préparatoire à la conférence internationale des donateurs pour le développement du Mali, coorganisée par la France et l’Union européenne, le 15 mai à Bruxelles. Cécile Duflot a soutenu ouvertement Canfin en en profitant d’ailleurs au passage pour remettre sur le tapis la question de la double peine, pourtant supprimée sous Nicolas Sarkozy !
Socialistes et écologistes vont donc passer les prochains mois à courtiser la jeunesse des banlieues mais, à ouvrir trop d’espoirs, ils risquent la politisation de ces territoires et pourrait ainsi fomenter le levain de la colère.
Michel Lhomme http://fr.novopress.info
Source : Metamag.
Calamiteux ministre de l’Education sous Nicolas Sarkozy, soumis à tous les lobbies progressistes et antinationaux (notamment homosexualiste et immigrationniste), le vice-président de l’UMP Luc Chatel était hier l’invité de BFM-TV. Plus c’est gros, plus ça passe ?, il a assuré qu’ «À chaque fois que l’UMP est au pouvoir, le Front National est faible ». Affirmation aussi stupide que gratuite contredite par toutes les élections depuis 2002, à l’exception de la présidentielle et des législatives de 2007. M. Chatel, on l’aura compris, a tenté de commenter intelligemment le résultat du premier tour de la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot qui a vu l’élimination du candidat socialiste. Il en a tiré la conclusion que « des alliances objectives se font entre le Parti socialiste et le Front National », que « le vase communicant, il est entre le Parti socialiste et le Front National ».
M. Chatel a beau prendre les Français pour des imbéciles, ces derniers savent pourtant que c’est le candidat du PS, Harlem Désir, François Hollande, tous les apparatchiks socialistes, qui ont appelé comme un seul homme à voter UMP au second tour pour faire « barrage au Front National ».
On a même vu le candidat de l’UMP à Villeneuve-sur-Lot, M. Costes, caricature du politicien de droite molle, ému jusqu’aux larmes à l’évocation de ce touchant soutien « socialo-ripoublicain » pour qu’il rejoigne ses amis humanistes sur les bancs de l’assemblée.
A l’inverse, il est vrai aussi que de nombreuses voix se son élevées au sein des dirigeants de l’UMP pour appeler à voter PS, voire même communiste contre le FN (ce fut encore le cas lors des législatives de 2012). Ce qui a permis à Luc Chatel sur BFM hier d’affirmer encore que « le rempart contre le Front National, c’est l’UMP ».
Sur ce terrain, la gauche et l’UMP (du moins une partie d’entre elle) se livrent à une surenchère antidémocratique. Ainsi, rapportait l’édition du département de l’Essonne du Parisien, « Des militants socialistes avaient fait savoir qu’ils viendraient signifier que le FN n’est pas le bienvenu à Savigny », à l’occasion de l’inauguration samedi de la nouvelle permanence du FN par la secrétaire départementale, Audrey Guibert.
Un tract du PS a même circulé, fustigeant la venue à cette occasion d’une « sombre figure » (sic) du FN, à savoir Bruno Gollnisch qui a répondu avec plaisir à l’invitation qui lui a été faite.
Le député européen et président de l’AEMN a d’ailleurs tancé François Damerval, chef de cabinet de l’élue européenne Corine Lepage et résidant à Savigny, qui a trouvé intelligent sur twitter de demander à se amis d’éviter la commune durant la présence de Bruno Gollnisch!
Devant les dizaines de frontistes et les journalistes qui étaient venus pour cette inauguration, Audrey Guibert a dressé le panorama d’une ville et d’un département touchés de plein fouet par toutes les tares du Système UMPS . L’échec du beau parleur Manuel Valls, avec la hausse vertigineuse des braquages, des violences, des cambriolages ; le laxisme de la justice de Christiane Taubira ; l’immigration massive qui se poursuit, le communautarisme qui se développe avec le cas emblématique des prières de rue des salafistes dans la ville de Longjumeau, ex fief de NKM !
Audrey a aussi dénoncé avec raison une Union-Européenne qui « souhaite nous imposer notamment, l’entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l’Espace Schengen, en janvier 2014. »
Or, l’Essonne «est déjà largement touché par cette déferlante migratoire venue des pays de l’Est et qui se traduit par la multiplication des campements de Roms, transformant une partie de notre territoire en bidonville à l’exemple de la ville de Ris-Orangis, qui a été surnommée la ville aux 7 camps. L’installation massive et en toute illégalité des populations Roms a pour conséquence, l’accroissement de la délinquance dans notre département » (prostitutions, vols, cambriolages…).
La Secrétaire départemental du FN 91 a rendu également un bel hommage à Bruno Gollnisch, « qui se bat depuis de nombreuses années pour la défense de la famille, véritable socle de notre civilisation ». « Un esprit libre qui se bat toujours avec force et détermination contre la pensée unique et le dogme du politiquement correct qui sévissent actuellement dans notre société »,
Bruno Gollnisch qui a reçu un accueil chaleureux des adhérents, anciens ou nouveaux, s’est aussi entretenu avec les journalistes présents. Il a pu leur préciser les grandes ambitions qui sont celles du FN pour les prochaines élections municipales, notamment en Essonne : « Nous serons présents à Evry, Corbeil, Savigny, Athis-Mons , Viry-Châtillon, Longjumeau, Chilly-Mazarin et cela est le minimum syndical. J’ajouterai Ballancourt, Arpajon, Etrechy, Palaiseau, Etampes, Brétigny, Ris-Orangis, partout ou cela sera possible ! »
De Guillaume Bernard sur Atlantico :
"C’est avant tout la distorsion entre les espoirs qu’il avait suscité parmi ses électeurs de droite et la déception au regard de l’exercice du pouvoir qui explique son recul entre 2007 et 2012. La « ligne Buisson » a donc très vraisemblablement empêché l’hémorragie des votes de droite vers, d’une part, l’abstention et, d’autre part, le Front national (qui a progressé non seulement avec des votes de droite mais aussi avec d’autres venus de la gauche). Sans celle-ci, il n’est pas certain (rappelez-vous les enquêtes d’opinion qui donnaient Marine Le Pen au coude-à-coude avec lui) que Nicolas Sarkozy ait été au second tour ; s’il n’avait pas repris la « ligne Buisson » en 2012 (en rentrant d’ailleurs assez tard dans la campagne), cinq ans après sa victoire de 2007, il aurait sans doute pu être dépassé par la candidate du FN. [...]
Pour le dire d’une manière quelque peu crue, est-il certain que tous les élus de droite soient vraiment idéologiquement de droite ? Le FN progresse aujourd’hui en attirant à lui des électeurs venus de la gauche ; mais sa première grande poussée s’est faite par un transfert d’électeurs de droite déçus (voire plus) par leurs élus. La nature ayant horreur du vide, le FN s’est développé. [...]
L’abandon des idées de droite par les élus de ce camp s’explique par le « mouvement sinistrogyre » (Albert Thibaudet) qui a duré pendant deux siècles : les nouveaux courants politiques sont apparus par la gauche de l’échiquier politique et ont repoussé sur la droite les idées et mouvements nés antérieurement. C’est ainsi que, à l’exception de la droite réactionnaire, le reste de la droite est, en fait, issu de la gauche ou a été intellectuellement colonisée par elle. [...] Seulement, depuis les années 1990, les temps ont changé… [...] C’est ce que les contempteurs de Patrick Buisson n’ont, semble-t-il, pas saisi. Dans le fond, ils lui reprochent d’être un agent d’une forme de « lepenisation des esprits ». Sur quoi repose leur position ? Même s’ils n’en sont pas conscients, ils partent de l’hypothèse que le sinistrisme est encore actif et que la droite devrait se laisser entièrement convertir aux idées venues de la gauche. Il y aurait, là, comme une logique de l’histoire. Ils ont donc trouvé en Patrick Buisson le coupable idéal puisqu’il a conduit Nicolas Sarkozy (et la « droite forte » aujourd’hui) à ne pas jouer le jeu du sinistrisme. Pire, la « ligne Buisson » permettrait à la droite radicale de conserver un espace vital où prospérer puisque le discours droitiste à l’UMP jouerait le rôle de tampon, une sorte de bouclier, entre elle et les idées progressistes. La persistance (et même la progression dans l’opinion) des idées de la droite radicale est une anomalie (celles-ci auraient du être éradiquées) qui ne peut s’expliquer que par une machination, un crime contre le sens inéluctable de l’histoire.
Malgré son apparente cohérence, il y a selon moi, dans cette analyse, une erreur quant à l’évolution profonde des forces politiques. Le sinistrisme a vécu ; depuis les années 1990, le mouvement s’est inversé, donnant naissance au « dextrogisme ». Les idées de droite qui étaient, jusqu’alors, comme comprimées sous la pression des idées venues de la gauche, se redéployent à nouveau, reconquièrent du terrain. Par conséquent, la « ligne Buisson » ne va pas contre l’histoire ; elle l’accompagne et en est l’une des illustrations (le populisme en étant la figure actuellement la plus marquante). Elle ne consiste pas en une « droitisiation » du discours de la droite modérée, ce qui reviendrait à dire que celle-ci se déporterait sur la droite ; cette stratégie cherche à maintenir l’UMP sur le même créneau électoral central à la droite (pour être capable de rassembler, au second tour, à la fois des personnes se situant à la fois plus au centre et plus à droite). Sous l’influence de Patrick Buisson, Nicolas Sarkozy ne s’est pas converti à la pensée contre-révolutionnaire ! En revanche, sous la pression du « mouvement dextrogyre », les hommes politiques classés à droite sont confrontés à une alternative : admettre de tenir un discours de droite pour maintenir leur positionnement électoral ou, à l’inverse, accepter de glisser sur leur gauche (vers le centre, dans un premier temps) s’ils entendent conserver leurs idées venues de la gauche. Face à ce choix, la « ligne Buisson » préconise la première solution.
Ce qui apparaît, à première vue, comme une radicalisation des idées exprimées à droite n’est, en fait, qu’une réapparition, à droite, du discours de droite. Il est vrai que cela peut surprendre certaines personnes qui se croient, très sincèrement, de droite (parce qu’elles n’ont jamais eu de sympathie ou d’indulgence pour le collectivisme du régime soviétique) mais qui ne le sont pas philosophiquement parlant. Sous le règne du sinistrisme, à l’exception de la droite radicale et de quelques personnalités difficilement classables, les hommes politiques étaient plus ou moins de gauche. Avec le « mouvement dextrogyre », la droite est en train de redevenir la droite et de repousser la gauche… à gauche. Et, ce, pendant que des électeurs de gauche basculent à droite…"
L'ancien maire UMP de Saint-Gilles (Gard) a annoncé lundi son ralliement à Gilbert Collard (Rassemblement bleu Marine), au cas où ce dernier déciderait de se présenter aux élections municipales de 2014. Dans les deux heures, le vice-président de l'UMP, Jean-Paul Fournier, sénateur-maire de Nîmes, a demandé l'exclusion d'Olivier Lapierre...
De son côté, Rachida Dati, également vice-présidente de l'UMP, a déclaré :
"Le FN ne serait rien si la droite renouait avec le peuple, avec ses préoccupations, si elle offrait un projet de société alternatif crédible comme nous l'avions fait lors de la campagne de 2007 [...] il faut nous remettre au travail pour incarner au niveau des idées, mais aussi au niveau des personnes et des comportements, un renouveau, réincarner un vrai mouvement populaire".
"Et cessons de brandir «le front républicain» qui n'a plus d'autre sens aux yeux des Français qu'un déni de démocratie qui depuis 30 ans ne permet pas de juguler les souffrances".
"[L]e front républicain est devenu pour le PS un moyen de dire que le peuple a tort. Ce n'est ni un programme, ni une ambition pour La France ! Les Français le savent et ont le sentiment que cet appel au +front républicain+ n'est qu'un moyen pour la classe politique de masquer ses échecs et défendre ses seuls intérêts".
"Cette trêve du débat entre la droite et la gauche face au FN n'a pas de sens. Aider la démocratie et la République supposerait pour la gauche de reconnaître son échec politique et sociologique".
Le résultat des élections est il une surprise ?
A l’évidence, aucun analyste n’avait prévu la victoire d’Hassan Rohani au premier tour de l’élection présidentielle [vendredi dernier]. Mais il ne faut pas oublier que l’Iran est un pays imprévisible qui puise sa créativité et son esprit d’innovation dans une culture poétique inaccessible aux prévisions mathématiques.
Les réformateurs l’ont ils emporté ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la distinction entre réformateurs et conservateurs s’avère peu opérante en Iran. La preuve en est que parmi les six candidats en lice, cinq étaient classés ultraconservateurs ou conservateurs pragmatiques. Il s’agit de Saïd Jalili, d’Ali-Akbar Velayati, de Mohsen Rezaï d’Hassan Rohani et de Mohammad Ghalibaf. Seul un candidat, Seyed Mohammad Gharazi, était qualifié de modéré. A ce compte, les Iraniens avaient mathématiquement 83% de chances d’élire un conservateur. C’est oublier que le monde iranien est marqué depuis des siècles par un rêve qui n’a rien de conservateur, celui de réformer le monde musulman en prenant sa tête. Mais ce rêve souterrain, qui hante la plupart des hommes d’État iraniens se heurte à deux obstacles : l’Iran n’est ni Sunnite ni Arabe. Il est par conséquent tenu à l’écart par les pays musulmans qui s’effraient de son inépuisable créativité. Devant ce rejet, les Iraniens sont tiraillés entre deux types d’évolutions : soit un basculement vers l’Occident ou à l’inverse une consolidation des liens avec l’Asie. Même si les Iraniens se perçoivent comme des Occidentaux, ils ont été contraints par les sanctions récentes à se rapprocher simultanément de la Russie et de la Chine pour former une alliance plastique que l’on pourrait qualifier de Nouvel Empire Mongol.
Il conviendrait, par conséquent, de repenser la distinction entre réformateurs et conservateurs au profit d’un nouveau gradient Occident/Orient. Or cette nouvelle distinction bouleverse les schémas établis car il n’est pas plus conservateur de se tourner vers la Chine que vers l’Europe. La véritable question est par conséquent la suivante : qui l’a emporté entre les Océanides – partisans d’un rapprochement avec la puissance maritime américaine – et les Gengiskhanides – qui souhaitaient un rapprochement avec la Russie et la Chine. Les Iraniens nous ont répondu aujourd’hui de façon totalement inattendue avec la victoire des Iranides un tiers parti qui souhaite le retour à une politique d’équilibre internationale. Aujourd’hui, le Nouvel Empire Mongol connaît un vacillement et ce n’est pas tout à fait un hasard si les chancelleries russe et chinoise ont du mal à se positionner ce soir sur le résultat de l’élection.
Quel est le profil du nouveau président ?
Parmi les six candidats, les hommes ayant exercé des fonctions diplomatiques importantes étaient surreprésentés : il s’agissait de Saïd Jalili, ancien Vice-Ministre des Affaires Étrangères, d’Akbar Velayati ancien Ministre des affaires étrangères, et d’Hassan Rohani qui a une grande expérience de la diplomatie puisqu’il a été personnellement en charge du dossier nucléaire. A l’évidence, ces diplomates l’ont emporté sur les spécialistes de l’ordre intérieur
Peut on espérer un règlement de la question nucléaire ?
Il faut s’attendre à une inflexion sur ce point. Nous avons aujourd’hui un signe fort. Même s’il est improbable qu’Hassan Rohani remette en cause la volonté de l’Iran de mettre en place une filière nucléaire, les négociations peuvent avancer. Leur échec actuel s’explique en partie par la très grande difficulté pour les Occidentaux à prendre au sérieux les spécificités culturelles et juridiques de l’Iran. A la différence de la France, l’Iran a été occupé pendant près de mille ans par des puissances étrangères. Cette occupation a marqué en profondeur ses élites qui ont mis au point des procédés de négociation extrêmement sophistiqués afin d’assurer leur survie politique. Or, depuis la découverte des hydrocarbures, l’Iran est devenu le centre géopolitique de la planète contrôlant simultanément les richesses énergétiques de la mer Caspienne et du Golfe Persique. Cela amène les négociateurs iraniens à réfléchir à chaque mouvement diplomatique. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’Iran n’a pas donné le signal d’une proche normalisation. D’un point de vue intérieur, il a opéré un rééquilibrage en se repositionnant au centre. Dans ces circonstances, il ne fait guère de doute qu’Hassan Rohani n’acceptera de ralentir la nucléarisation de l’Iran qu’à condition que la communauté internationale accorde à l’Iran le statut de puissance régionale. Car au fond, par delà ses difficultés économiques, l’Iran aspire par dessus tout à une dignité retrouvée sur la scène internationale.
Thomas Flichy
Historien du droit et des institutions
Source : Realpolitik.tv.
Crédit photo : DR.http://fr.novopress.info