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élections - Page 742

  • Candidats UMP : quelle liberté pour des alliances locales ?

    Lu dans Le Monde :

     

    "Au sein de l'UMP, un autre point de clivage apparaît : celui des sanctions à prendre vis-à-vis des élus de droite qui fricotent avec les partisans du FN. Le parti de M. Copé a prononcé le 14 mai l'exclusion d'Arnaud Cléré, candidat UMP à Gamaches (Somme), qui a annoncé son intention de faire une alliance avec le FN. Mais Roland Chassain, maire UMP des Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône), qui s'était désisté en faveur du parti frontiste aux législatives, n'a reçu qu'une lettre d'avertissement. Deux poids deux mesures ? " Il n'a pas été jusqu'à nouer une alliance effective avec le FN ", se défend M. Copé. Pour Xavier Bertrand et François Fillon, l'UMP ne doit pas attendre que des élus franchissent le pas pour les exclure. Le député de l'Aisne s'est dit favorable à l'exclusion de tous ceux qui souhaitent faire une alliance avec le FN, comme... Roland Chassain.

    Lors de la campagne des municipales, l'UMP risque de se retrouver de nouveau confrontée à des rapprochements entre ses candidats et ceux du parti de Marine Le Pen."

     

    Et dans un autre article :

     

    "Dans ce Sud-Est où l'UMP est omniprésente, se pose évidemment la question des alliances. " Nous tendons la main à tous ceux qui veulent nous rejoindre. Il n'y a d'ailleurs pas que des gens de droite qui viennent vers nous ", avance M. Bay. Il cite le cas - particulier - d'Anna Rosso-Roig, candidate Front de gauche aux législatives de 2012, qui vient de rejoindre le FN. Il concède cependant que " dans la majorité des cas, ce sont des gens de l'UMP ". Le FN explique volontiers qu'il n'a pas besoin de démarcher, les " contacts " viennent d'eux-mêmes. Ce phénomène s'explique, selon M. Bay, par une " fracture entre la base UMP et la direction nationale ". Les militants UMP " ne se sentent pas en phase avec le discours officiel. D'un côté, Jean-François Copé leur envoie des signaux et de l'autre, il leur pose un interdit définitif concernant les alliances ", affirme-t-il."

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • J’ai fait un rêve : Un nouveau président règle le problème de l’immigration

    Quels changements pour y parvenir ?
    Semaine d’émeutes raciales en Suède. Assassinat d’un militaire britannique par un islamiste. Tentative de meurtre d’un soldat français en mission Vigipirate sur l’Esplanade de la Défense. Emeutes du Trocadéro. La présence en Europe d’une immigration inassimilable pose des problèmes gravissimes. Par son geste sacrificiel, l’historien Dominique Venner a voulu réveiller les « consciences endormies ». Dans le texte qui suit, Henry de Lesquen expose les changements nécessaires pour interrompre les flux migratoires. La lucidité exige la radicalité.
    Polémia.

    Je ne me prends pas pour Martin Luther King. Mais j’ai fait un rêve : les Français avaient élu à la tête de l’Etat un homme qui partageait nos convictions. Et je voudrais vous raconter ce qui s’est passé dans mon rêve.

    Premier acte : réforme de la constitution
    Dès qu’il prend ses fonctions, le nouveau président désigné par le destin pour sauver la France entreprend de grandes réformes pour régler le problème de l’immigration dans des conditions moralement et humainement irréprochables, comme le dit la devise de l’association Voix des Français (www.vdfr95.com). Son premier acte est de modifier la constitution par référendum pour que le peuple français recouvre l’exercice de la souveraineté.
    D’abord, il est stipulé que la loi française l’emporte sur les dispositions des traités et les normes du droit international, fût-il européen. Il n’est donc plus question que nos lois subissent la censure de la cour de justice de l’Union européenne ou de la Cour européenne des droits de l’homme. Tout juge qui prétendrait le contraire se rendrait coupable de forfaiture (crime qui est réintroduit dans le code pénal).
    Ensuite, l’usage du référendum est consacré et généralisé. Toute loi votée par le Parlement peut être soumise à référendum par le président de la République. Un référendum d’initiative populaire a lieu pour toute proposition de loi présentée par 1% du corps électoral.
    Il est expressément stipulé que la loi adoptée par référendum ne peut être censurée par le Conseil constitutionnel ni par aucun autre juge, puisqu’elle émane directement du peuple.
    Enfin, toute décision du Conseil constitutionnel peut être cassée ou réformée par décision du président de la République, lequel soumet sa décision à l’approbation du peuple par référendum ou à celle du Parlement réuni en congrès et votant à la majorité qualifiée.

    Second acte : grande loi sur l’immigration
    Le second acte du président de la République est de soumettre au peuple, par un nouveau référendum, une grande loi sur l’immigration, qui comporte huit volets :
         – Primo, la législation antiraciste est abrogée en vue de rétablir non seulement la liberté d’expression, mais aussi l’indispensable liberté de discrimination ;
        – Secundo, la préférence nationale est instituée dans tous les domaines : emploi, prestations sociales, logement… ;
        – Tertio, les contrôles aux frontières sont rétablis, le Traité de Schengen dénoncé ;
        – Quarto, le droit de la nationalité est réformé, pour que ne subsistent plus que deux voies d’accès à la nationalité française : le jus sanguinis, droit du sang, pour les enfants de parents français ; et la naturalisation par décret après vérification de l’assimilation du candidat. En outre, le gouvernement est chargé de réexaminer le statut des millions de Français de papier et invité à les déchoir de la nationalité française en cas d’indignité, de binationalité ou de défaut d’assimilation ;
        – Quinto, le droit de séjour des étrangers est réformé. Ceux-ci sont tous tenus de demander une autorisation de séjour, qui leur est accordée discrétionnairement et pour un temps déterminé. Elle peut leur être retirée à tout moment, sans qu’aucun juge ait qualité pour s’y opposer. L’immigration étant désormais considérée comme une faveur révocable ad nutum, toutes les dispositions qui faisaient obligation à la France de recevoir un étranger sont déclarées nulles et non avenues, sans exception, notamment le droit d’asile et le regroupement familial, mais aussi les règles de l’Union européenne dont bénéficient les ressortissants de pays membres, comme les Romanichels venus de Roumanie ou d’ailleurs ;
        – Sexto, tout étranger peut être expulsé de France par simple arrêté préfectoral, lequel est considéré comme un acte de gouvernement et ne peut être contesté devant les tribunaux. L’étranger peut être mis en détention administrative ou relégué dans une partie du territoire français dans l’attente de son expulsion, à moins qu’il ne parte de lui-même ;
        – Septimo, l’immigration illégale est réprimée. Les soi-disant « sans-papiers » sont des délinquants passibles d’un an de prison en vertu de la loi qui était déjà en vigueur avant l’élection du nouveau président (article L. 621-1 du Code des étrangers). Ils ne sont pas poursuivis, sauf exception, à la première interpellation, mais mis en détention administrative avant leur expulsion. Condamnés par le tribunal correctionnel, ils sont effectivement emprisonnés s’ils récidivent en revenant en France et sont ensuite expulsés après avoir exécuté leur peine de prison ;
        – Octavo, les immigrés illégaux ne bénéficient plus d’aucune aide. Ces hors-la-loi ne peuvent plus recevoir la moindre aide publique, sous quelque forme que ce soit (allocations, logement, école, soins…). L’Aide médicale d’Etat est supprimée. En outre, les particuliers qui leur fournissent un emploi, un logement ou une assistance quelconque, ne serait-ce qu’en s’abstenant de les dénoncer à la justice, sont systématiquement poursuivis par le procureur de la République pour complicité ou recel de preuves. Les associations ou organisations qui viennent en aide aux immigrés illégaux sont dissoutes par décret.
    Départ de deux millions d’immigrés en cinq ans
    Les progrès sont alors très rapides sur le front de l’immigration. Les immigrés illégaux sont nombreux à quitter la France d’eux-mêmes, n’y trouvant plus ni assistance ni emploi ni logement. S’ils restent, ces hors-la-loi sont mis en détention aussitôt qu’ils sont interpellés, avant d’être expulsés manu militari ou relégués en Guyane si aucun pays n’accepte de les accueillir.
    Les immigrés en règle sont obligés de s’en aller quand leur autorisation de séjour est expirée ou si elle est rapportée. Sinon, ils rejoignent les rangs des immigrés illégaux, avec toutes les conséquences que cela implique.
    Grâce à cette politique de salut public, le nouveau président réussit à faire partir de France deux millions d’immigrés en cinq ans. Le rêve !
     Henry de Lesquen,
    Président de Voix des Français
    27/05/2013 http://www.polemia.com
     Cet article, publié dans Voix des Français n° 128 de novembre 2010, a été modifié le 27 mai 2013.

  • La chasse aux loups

     

    Ils ont les mêmes cursus, les mêmes relations, les mêmes prébendes. Ils sont tous, ou presque, nés une cuillère d’argent dans la bouche. Ils ont tous, ou presque, fréquenté les mêmes écoles et machines à penser de leur système.

     

    LIls ont les mêmes copains dans les médias, ils fréquentent les mêmes clubs d’influence, ils sont inspirés par les mêmes loges maçonniques. Ils ont la même idole, horizon indépassable de leurs « non solutions », l’Europe de la destruction des nations, l’Union Européenne. Ils sont soumis d’un même esprit à la finance internationale qui détruit les peuples.

     

    Ils ont le même goût du mensonge : sur eux-mêmes, sur leurs mœurs, sur leurs biens, sur la France, sur l’Europe, sur la situation, sur leurs programmes. Ils ont les mêmes sympathies contre nature pour les terroristes du monde entier : ceux du FLN avant-hier, ceux du Kosovo hier, ceux de Libye, de Syrie ou de Tchétchénie aujourd’hui.  Ils préfèrent les Femen à Benoit XVI.

     

    Ils sont intransigeants et forts avec les faibles : l’ouvrier, le patron de PME, le père et la mère de famille nombreuse, l’enfant à la poussette ou dans le ventre de sa mère, le vieillard ou l’handicapé. Ils sont veules et ils démissionnent face au fort : les voyous des banlieues, les syndicats subventionnés, les maffias de tous poils, les apatrides qui les financent, les médias qui les flattent, avec lesquels ils copulent par l’esprit ou la chair. Ils se couchent devant les mêmes lobbies.

     

    Ils ont le même goût du néant, la même obsession morbide de l’autodestruction : de la patrie, et de son identité, de la famille et de son unité, des métiers, de tout ce qui unit la chair et l’esprit dans ces petites communautés de vie, ces solidarités concrètes qui sont la réalité de la vie française.

     

    Ils ont tous décidé, une fois pour toute et contre les derniers réflexes de défense du peuple de France, que la France c’était fini, et que tout ce qui se rattache, de près ou de loin, plus ou moins consciemment, à cette réalité millénaire, doit disparaitre, à coup de mensonges, de lois iniques, d’anti culture, de propagande, de repentance, de dénigrement, et encore et toujours de mensonges !

     

    Ils sont fondamentalement, en leur âme et conscience, les MEMES, ce sont les loups qui nous dévorent !

     

    Si nous voulons vivre debout, et en ces jours de mai, divine surprise, des millions de Français montrent qu’ils veulent vivre debout, nous devons partir à la chasse aux loups !

     

    Problème : par lesquels commencer ? Ils sont nombreux, organisés, complices. Nous sommes nombreux, parfois incertains face à leur perversion, pas encore organisés, mais leur déguisement nous aide ! Il y a les loups qui se présentent comme des loups, parlent comme des loups, agissent et tuent la France comme des loups. Ils s’appellent eux-mêmes la Gauche, les médias les appellent la Gauche. Ils arrivent précédés de leur odeur de loup, on peut s’enfermer à double tour dans la bergerie de nos familles !

     

    Mais il y a aussi les loups qui se couvrent de peau de mouton, qui s’approchent des enfants de France en bêlant et en frottant leur faux museau de mouton au doux duvet des nôtres. Ils pensent comme des loups – quand ils pensent – ils ont des intentions de loup, mais ils parlent et se présentent comme des moutons. On ne les voit pas trop venir, on est trop accoutumé à leur faux pelage, on caresse confiant leur peau de mouton, on les introduit dans la bergerie et on se laisse, presque sans réagir – ou bien tard, manger par ces loups.

     

    Parce qu’ils nous trompent, ceux-ci sont pires que les autres, par leur côté loup garou, par les maléfices de transformation qui dans les périodes de pleine lune pré-électorale leur donne le pouvoir de transformer certains moutons en loups dévorants comme eux.

     

    ALORS CE SONT EUX QU’IL FAUT CHASSER EN PREMIER !

     

    Après, la situation sera plus claire, nous pourrons combattre les autres loups sans être trompés ! Et pour les chasser, il faut leur arracher leurs peaux de mouton, pour que leur pelage de loup, leurs oreilles de loup, leur haleine de loup, leurs dents de loup apparaissent au grand jour, soient vus, sentis, portés à la connaissance de tous !

     

    C’est donc la chasse aux loups qui commence !

     

    Et elle ne s’arrêtera pas ! Pas avant que les loups, alors peu nombreux, acculés, dénoncés pour ce qu’ils sont et traqués de toute part, soient mis hors d’état de nuire ! Et encore, et d’abord, les loups à peau de mouton, les loups qui nous trahissent !

     

    VEt la chasse aux loups, aux loups déguisés en mouton, elle commence à Paris, elle commence avec les primaires de l’UMP !

     

    Alors, Amis de la manif pour tous, amis du printemps Français, amis de toutes tendances politiques qui voulez que vive la France, armez votre parole, vos courriers, armez vos bulletins de vote et rejoignez la battue ! Taïaut ! Le salut de notre pays, la liberté dans la vérité, est au bout de la chasse !

     

    Pour éliminer de la primaire parisienne de l'UMP, celle qui s'est abstenue sur la loi Taubira, c'est 3 euros. Il faut s'inscrire ici, jusqu'au 3 juin compris.

     

    Selon un sondage, le mieux placé derrière NKM est Jean-François Legaret, maire du 1er arrondissement, qui a participé à toutes les Manif pour Tous.

    Le Salon Beige  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Les orwelliens, ou la naissance d’une gauche conservatrice

    On se demande d’où sortent tous ces opposants au mariage gay. L’ampleur des manifestations est une surprise, bien souvent aussi pour les acteurs eux-mêmes. La surprise vient d’abord de ce que l’on sous-estime l’importance d’une mouvance conservatrice qui reconnaît la finitude humaine comme pierre d’angle, et n’accepte pas de se lancer tête baissée dans des programmes d’émancipation aveugles.

    Naturellement, on trouve la plupart des catholiques pratiquants dans cette mouvance, puisque le catholicisme assume le mal comme péché du monde, et, même s’il lutte constamment contre lui – ou en tout cas devrait le faire –, il n’attend pas de créer le paradis sur Terre ni ne souhaite singer Dieu. Ce courant se trouve en ce moment en pleine renaissance. Il se rend compte de sa force et il ne craint plus les intimidations médiatiques. Il est donc porteur d’avenir, même si ses faiblesses sont réelles : un manque de conceptualisation, une grande naïveté dans le combat des idées et une diversité de courants internes qui suscite de constantes dissensions.

    En effet, lorsqu’un courant est minoritaire et raillé, il est porté par l’éthique de conviction davantage que par l’éthique de responsabilité, et cherche donc moins à être efficace qu’à être pur : dès qu’apparaît dans cette mouvance un groupe qui réussit quelque chose (par exemple La Manif pour tous), aussitôt il se scinde en groupes querelleurs.

    Mais autre chose se produit de tout à fait nouveau. Depuis le début de ce siècle, une partie des soixante-huitards de gauche sont devenus ce que j’appellerais – car ils n’ont pas encore de nom – des orwelliens. Ce courant, dont les têtes pensantes se placent volontiers sous le patronage du grand Orwell, se compose d’esprits libres. Non pas libres seulement dans le discours, comme les soixante-huitards en général, mais dans la réalité : politiquement, ils sont antitotalitaires, et pas seulement anti-fascistes, ce qui est un progrès considérable pour des socialistes. Et en ce qui concerne les réformes de société, leur ethos émancipateur n’a cependant plus rien à voir avec les idéologies prométhéennes : il est fondé sur la finitude humaine et ses limites. Ces limites s’imposent, d’après eux, aussi bien aux moeurs qu’à l’activité économique.

    Au fond, les orwelliens s’appuient sur l’affirmation suivante : pourquoi faudrait-il appliquer le principe de précaution dans nos relations avec la nature, et jamais dans nos réformes de société ? Ou encore : pourquoi une écologie pour la nature, et pas une écologie pour l’homme ? L’homme aussi a besoin d’une "maison" (oikos), d’un milieu naturel, et de même qu’on ne peut ni ne doit faire n’importe quoi avec la nature, on ne peut ni ne doit non plus faire n’importe quoi avec l’homme.

    Hannah Arendt disait que le totalitarisme consiste à croire que "tout est possible " – eh bien, les réformes de société (le mariage gay, par exemple) qui énoncent que "tout est possible" renferment, répliquent, instruisent une forme de totalitarisme. Autrement dit, dans la marée de mécontents formant les nombreuses manifs pour tous, il y a un courant d’écologistes d’un genre nouveau : ce sont des écologistes de l’homme autant que de la nature.

    Au milieu des défenseurs des ours blancs, des incendiaires d’OGM, des fumeurs de haschisch en sandales, ils sont les seuls à récuser le libéralisme , et pas seulement là où cela les arrange, de même qu’Orwell récusait le totalitarisme à tous égards, et pas seulement dans le cas du fascisme. Ce qu’ils récusent dans le libéralisme, ce n’est pas seulement la toute-puissance de l’argent ou le règne de la violence économique. Leur critique est plus profonde.

    Ce qu’ils reprochent au libéralisme, c’est son individualisme et sa neutralité devant les évolutions sociales même les plus aberrantes, jusqu’à admettre le dépassement de toute limite. S’ils aiment la liberté, celle-ci ne représente pas pour eux la valeur-phare à l’aune de laquelle il faudrait tout calibrer. Ils cherchent la mesure humaine, et comme ils n’ont pas de religion pour la décrire, ils s’en remettent à l’expérience historique et sociale. C’est pourquoi un certain nombre d’entre eux ont été des admirateurs de Tony Blair, l’ex-premier ministre britannique.

    Nous nous trouvons ainsi devant une forme nouvelle de conservatisme de gauche, qui a d’ailleurs abandonné de la gauche son misérabilisme agaçant, son côté jocrisse d’aristocrate en haillons. Ce sont des gens qui récuseront la croissance illimitée, mais qui refuseront aussi la légitimation de la polygamie et de l’inceste, qui nous pend au nez. La liberté doit s’incliner devant la mesure humaine et la décence commune. L’ubris est à bannir partout, même là où cela pourrait limiter nos propres envies.

    Ainsi le refus de ces réformes, qui relèvent du prométhéisme sadien, ne s’inscrit pas seulement dans une pensée chrétienne. Pour la première fois au sein du courant émancipateur, le nouveau n’est pas forcément meilleur. L’écologie a suscité l’émergence d’une gauche conservatrice.

    Chantal Delsol - Le Monde

    http://www.actionfrancaise.net

  • Il ne va plus être possible d'apaiser les jeunes en raison du mépris du gouvernement

    Lettre ouverte au président de l'Abbé François-Marie Blaïn du Poët :

    "Monsieur le Président,

    Hier, comme de nombreux Français, je me suis rendu à Paris pour manifester, non contre des personnes, mais contre une loi inique que je combattrai autant que Dieu me prêtera vie. Je suis Prêtre catholique et fier de l'être malgré mon indignité. Certains pensent que la place d'un Prêtre n'est pas dans une manifestation. Dans ce cas, nous étions nombreux hier à n'être pas à notre place si j'en juge par les nombreux confrères croisés dans la foule, y compris certains Evêques. Mais pourquoi ne serions-nous pas à notre place? Ne vient-on pas chercher notre bulletin de vote quand il s'agit d'élection? Sommes-nous devenus des citoyens de second rang? La place du Pasteur est d'être avec son troupeau, surtout lorsque celui-ci est menacé par des lois qui visent à le détruire.

    Il y a un mois, après une autre manifestation, j'ai écris à votre Ministre de l'Intérieur une lettre à laquelle il n'a pas daigné répondre. Dans cette lettre, je disais ceci: «En tant que prêtre catholique, je rencontre beaucoup de personnes, et notamment beaucoup de jeunes qui commencent à être à bout et qui pourtant sont très loin d'être des extrémistes. Je m'efforce, car c'est mon devoir, de les apaiser, mais je sens bien que cela ne va plus être possible très longtemps. Etant donné que vous êtes responsable de l'ordre intérieur du pays, je tiens à vous le signaler, afin que vous ne puissiez dire que vous n'étiez pas au courant.» Ces propos, je vous les adresse cette fois à vous, Monsieur le Président. Ces jeunes sont de plus en plus à bout, mais leur résistance n'est pas celle de ceux qui ont fait Mai 68! Ils ne sont pas violents, mais ils sont vigilants et ils veillent. Leur lutte est la défense de la vérité. Ma place est d'être parmi eux, de les former et de les soutenir dans la résistance qu'ils mènent pour préserver leur avenir.

    «Les mots ont toujours un sens. Il faut leur donner leur signification. La Résistance, c’était par rapport au nazisme, à l’Occupation», avez-vous déclaré devant des journalistes à l’issue d’une visite au lycée Buffon. Depuis quand le terme 'résistance' est-il réservé dans le dictionnaire à une époque de l'histoire? A-t-il un label 39-45? «Nul n’a le droit d’utiliser ces mots, dites-vous, pour défendre des idées - si on peut appeler ça des idées – d’aujourd’hui.» Vous avez bien raison de souligner: «si on peut appeler ça des idées», car pour eux, à la différence de leurs aînés de Mai 68, il ne s'agit pas d'idéologie, mais de réalité, de vérité. Vous avez condamné ceux «qui utilisent les mots de la Seconde Guerre mondiale, la lutte contre le nazisme, à des fins qui n’ont plus rien à voir avec ce que ces mots, justement, ont signifié». N'y a-t-il plus de dictature de nos jours? Ou auriez-vous donc peur que ces jeunes vous accusent de dictature? Trop tard, ils le font déjà, et ce n'est pas moi qui irai leur dire qu'ils ont tort.

    Monsieur le Président, si les mots ont un sens, pourquoi le mot 'mariage', qui désigne l'union d'un homme et d'une femme, a-t-il perdu cette signification par votre seule volonté et celle d'un lobby? Vous avez tout fait pour en pervertir le sens et ainsi permettre à une union qui n'a rien de naturelle d'en prendre le nom, et vous osez dire aujourd'hui à ces jeunes qu'ils n'ont pas le droit d'utiliser le mot de 'résistance'! Oui, Monsieur le Président, les mots ont un sens. Et si vous voulez me traiter d'homophobe parce que j'écris que cette union n'a rien de naturelle, je vous réplique tout de suite en vous disant que je ne m'attaque pas aux personnes (que je respecte), ce que signifie l'accusation d'homophobie, mais à des actes qui, que vous le vouliez ou non, sont intrinsèquement mauvais et ne peuvent en aucun cas être assimilés à l'union matrimoniale.

    Monsieur le Président, ces jeunes je les aime et je suis prêt à mourir pour les défendre. Si je leur enseigne que le Christ a dit: «Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu», je leur dit aussi que, par la voix du premier Pape, il a affirmé haut et clair: «Il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes». Si vous vous attaquez aux jeunes et aux familles, alors il vous faudra d'abord passer sur mon corps et sur les corps de beaucoup de Prêtres. Recevez, Monsieur le Président, l'assurance de mon respect pour votre fonction et de mes prières pour votre personne."

    Michel Janva   http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Ludovine de La Rochère :"Le retrait de la loi Taubira est un enjeu politique et une priorité pour les élections à venir"

    Extrait d'un entretien de Ludovine de La Rochère, présidente de la Manif pour Tous sur Newsring :

    521608-la-presidente-de-la-manif-pour-tous-ludovine-de-la-rochere-le-5-mai-2013-a-paris"Ce mouvement doit et va se poursuivre avec cette belle dynamique. Il restera spontané, populaire et autonome. Il est hors de question qu’il soit récupéré par tel ou tel parti politique. Notre stratégie, nos actions et nos moyens financiers ne dépendent de personne. Sur le plan politique, nous resterons non-partisans. (...)

    Depuis le début du mouvement, la manif pour tous appelle tous ceux qui sont mobilisés à agir de manière calme, déterminée et pacifique, pour que toutes les familles puissent venir manifester et se faire entendre. De la même manière, jamais la Manif pour tous ne s'en est prise, d'une manière ou d'une autre, aux personnes dans leur vie privée ou intime. Il n'est donc pas question pour nous d'intervenir en plein milieu de la célébration d’un mariage en mairie.

    En revanche, nous soutiendrons les maires qui refuseront de célébrer des mariages entre personnes de même sexe. Le mariage, c'est la filiation puisque l'on sort de la mairie avec un livret de famille. Se marier, c'est s'aimer et fonder une famille. Nous soutiendrons ces maires qui ont conscience que le mariage de deux hommes ou deux femmes n'a pas de sens et qui le montreront par un acte courageux. Nous espérons qu'ils seront nombreux (...)

    Notre position non-partisane n’enlève rien au fait que le retrait de la loi Taubira est un enjeu politique et une priorité pour les élections à venir. Par le passé, un certain nombre de lois votées et promulguées ont été retirées (...) Ce n'est donc pas parce que cette loi est promulguée que nous allons nous arrêter. Nous ferons le nécessaire pour nous faire entendre par les candidats à des mandats, notamment en poursuivant nos actions de sensibilisation sur les conséquences de la loi. Les candidats de l'UMP, comme ceux des autres partis, doivent entendent nos voix et prendre en compte notre demande de retrait de la loi Taubira, pour que cela fasse partie des enjeux prioritaires des prochaines élections. Nous continuerons donc les actions de rue, les actions judiciaires (...)

    Même s’il est trop tôt pour que les partis se positionnent, j'imagine qu’ils vont y réfléchir d'ici la prochaine élection présidentielle. Nous ferons ainsi savoir pour quel candidat nous nous orienterons à telle ou telle élection, par rapport à leur position sur la loi Taubira et au-delà des clivages politiques (...) Cette loi est scandaleuse. J'espère vivement que les responsables politiques prendront conscience de l'erreur qu’elle constitue, et comprendront que c'est un non-sens.

    Philippe Carhon http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Robert Ménard : « aujourd'hui, la gauche est en train de perdre la bataille des idées »

    Journaliste, fondateur de l'association Reporters sans frontières, créateur du site internet d'information Boulevard Voltaire, Robert Ménard, autrefois trotskiste, se déclare aujourd'hui réactionnaire. Ardent défenseur de la liberté de penser, qu'il met en pratique sans mâcher ses mots, il a bien voulu répondre à notre enquête sur la droite.

    Existe-t-il aujourd'hui une différence entre la droite et la gauche, ou ces notions vous paraissent-elles obsolètes ?
    Si vous parlez de la droite et de la gauche parlementaires, les différences ne sont pas grandes. Sur le terrain économique - l'Europe, le choix du marché -, vous pouvez les chercher à la loupe. Et sur les questions de société, si la droite descend aujourd'hui dans la rue contre le « mariage pour tous », rappelez-vous que Nicolas Sarkozy y était, à un moment, favorable. Si les politiques de droite trouvent soudain cette loi scandaleuse, c'est parce qu'ils sont dans l'opposition ! J'en ai marre de cette droite qui a honte de ce qu'elle est, qui n'ose pas dire ce qu'elle pense, n'appelle jamais un chat un chat, mais montre toujours patte blanche - à la gauche, cherche à se faire adouber - par la gauche, s'excuse, s'auto-flagelle... Je rêve d'une droite hussarde qui ait du culot, de l'impertinence, qui soit forte et jette son gant à la figure des gens de gauche, sans état d'âme. Aujourd'hui, qu'est-ce qui différencie Nathalie Kosciusko-Morizet de sa rivale socialiste à Paris, Anne Hidalgo ? Ce sont les ; mêmes bobos, qui pensent pareil, vivent pareil, s'habillent pareil, appartiennent au même monde, aiment les mêmes films et lisent les mêmes livres... Cette droite-là me dégoûte ! C'est celle d'une classe politique minable qui ne vit que de ses petites combines et ne rêve que de devenir ministre, ou à défaut d'un strapontin. C'est pourquoi je ne me définis pas comme « de droite ».

    Justement, comment vous définissez-vous politiquement aujourd'hui ?
    Je suis réactionnaire, parce que je pense que le progrès ne va pas forcément dans le bon sens et que je suis attaché à des valeurs très traditionnelles. Etre réactionnaire, c'est se battre pour ces valeurs, y croire, les faire passer avant sa carrière. Par exemple, je ne souhaite pas que l'on dispense des cours d'éducation sexuelle à l'école primaire à ma fille pour lui dire qu'au fond, toutes les formes de sexualité se valent - cela ne fait pas de moi un homophobe, mais comme 99 % des familles et des Français, je n'ai pas envie que ma fille devienne homosexuelle. On m'a reproché d'avoir osé le dire. Je pense encore mille autres choses qu'il n'est pas « bien » de penser. Ainsi, je ne signerais pas une pétition pour le rétablissement de la peine de mort, mais j'ai dit que si l'on avait coupé le cou à Dutroux, cela ne m'aurait pas empêché de dormir - ce qui m'a valu les pires problèmes dans la presse. La droite le pense aussi, mais n'ose pas l'avouer. Ils n'ont rien dans le pantalon.

    Qu'est-ce qui différencie l'homme de droite de l'homme de gauche ?
    Dans l'exercice de mon métier, j'ai souvent constaté une différence, surtout sensible entre l'extrême droite et l'extrême gauche : la droite nationale n'hésite pas à débattre avec des gens d'extrême gauche ou de gauche, ce qui n'est pas vrai dans l'autre sens. La gauche est d'une intolérance et d'un sectarisme invraisemblables, peut-être parce qu'elle est absolument certaine de représenter le bien. La droite, elle, est plus lâche qu'intolérante - sauf quand M. Copé parle du Front national : à ces moments-là, il devient quasiment de gauche...

    Plusieurs personnes que nous avons rencontrées dans le cadre de notre enquête estiment qu'en réalité, la droite ne se définit que par rapport à la gauche : tout ce qui n'est pas de gauche est de droite. Cela explique-t-il l'hégémonie culturelle de la gauche ?
    Le penseur marxiste italien Gramsci disait que l'important était d'abord de gagner la bataille idéologique. Jusqu'à ces derniers mois, j'ai pensé que cette bataille des idées, culturelle, esthétique avait été gagnée par la gauche en Mai 68, la droite se trouvant réduite à se situer par rapport à l'hégémonie culturelle de la gauche, dans tous les domaines : de l'art contemporain aux questions d'avortement, de la vie du couple et de l'éducation à la Nation. Voyez ses hésitations et ses craintes quand il est question de la Nation et de la patrie : « Il ne faudrait pas qu'on nous prenne pour des nationalistes... » Si l'on demandait à Nathalie Kosciusko-Morizet de se définir comme nationale, elle le prendrait comme une injure.
    Pourtant, avec ce qui s'est passé ces derniers mois, au-delà de la lutte contre le « mariage pour tous », quelque chose a basculé. Je ne crois pas, malheureusement, que l'on parviendra à faire revenir la gauche sur cette loi, ni que la droite l'abrogera plus tard; mais même si la bataille semble perdue sur ce point, une véritable déflagration s'est produite. Dans les manifestations et partout en France, a émergé une génération de jeunes qui se lève non seulement contre cette loi, mais contre tout ce que nous venons de décrire. Et je crois qu'aujourd'hui, la gauche est en train de perdre la bataille. Quand on parle d'un mai 68 « à l'envers », cela ne signifie pas que des barricades seront dressées demain et que Hollande ne finira pas son quinquennat, mais que l'on assiste à un renversement des valeurs qui portera ses fruits politiques. Le mouvement de Mai 68 s'était terminé par une large victoire électorale de la droite, mais en réalité c'est Cohn-Bendit qui avait gagné. De même, Hollande n'abandonnera pas le pouvoir sous la pression de la rue, mais une révolution est en train de s'accomplir dans le domaine des idées, qui signe aussi la fin de la vieille droite dont nous parlions précédemment. À la place de MM. Juppé, Copé ou Fillon, je craindrais encore plus que la gauche ce qui s'est passé dans la rue. Frigide Barjot a eu beau donner une tribune à Jean-Pierre Raffarin et à Henri Guaino - qui a du souffle et que j'aime bien -, ces gens-là appartiennent au vieux monde. Quelque chose de nouveau est en train d'advenir.
    Propos recueillis par Eric Letty monde&vie

  • Béatrice Bourges : «La présence de Copé hier est clairement une tentative de récupération politique»

    Dimanche 26 mai, la Manif pour tous a mobilisé plusieurs centaines de milliers de personnes à Paris. Au lendemain de ce baroud d’honneur des opposants à la loi Taubira, Béatrice Bourges, porte-parole du Printemps français, revient sur cette journée de mobilisation tout en condamnant un « État de plus en plus répressif ». Entretien avec NewsRing

    Quel bilan dressez-vous de cette dernière mobilisation ?

    Béatrice Bourges : C’est une véritable réussite dans la mesure où on y a trouvé des personnes plus déterminées que jamais. Le mouvement est resté très familial malgré les mises en garde excessives et la volonté de découragement de Manuel Valls et du préfet de police. Les manifestants ont bravé tout cela et se sont fait confiance pour protester de façon non-violente. Plusieurs dizaines de personnes ont pourtant été interpellées dimanche après-midi, mais aussi avant et après la manifestation.

    Pour ce qui est des arrestations qui ont eu lieu en amont de la manif, il faut dénoncer certains comportements des forces de l’ordre. Sur les Champs-Elysées, le député italien Luca Volontè, présent à Paris ce week-end, a assisté samedi soir à l’interpellation de plusieurs jeunes qui manifestaient contre la loi Taubira. Une personne qui lui expliquait ce qu’il se passait a même été arrêtée et mise en garde à vue. Le parlementaire italien s’est immédiatement étonné de ces violences policières en France. Parmi les personnes arrêtées dans la nuit de samedi à dimanche, il y avait aussi un avocat, présent pour filmer des arrestations abusives et des jeunes filles qui ont été malmenées par les forces de l’ordre ! On vit dans un Etat de plus en plus répressif.

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  • Le totalitarisme de l'édredon

    Politiquement correct, médiatiquement correct, judiciairement correct : le totalitarisme à la française étouffe la parole, mais la résistance s'organise.
    Le peuple français vient d'essuyer, à quelques jours de distance, deux camouflets qui témoignent du mépris que lui portent les prétendues élites qui ont pour mission théorique de le servir et de le guider. En premier lieu, le vote dans des circonstances ubuesques de la loi dite Taubira, dénaturant le mariage civil et ouvrant l'adoption aux homosexuels. Pour imposer, par le biais de ce texte, un changement de civilisation contre lequel les Français manifestent massivement dans la rue, le gouvernement l'a fait voter à mains levées par le Sénat, avant d'en brusquer le retour devant l'Assemblée nationale. C'est ainsi que l'on conçoit, en France, l'exercice de la démocratie, fût-il exercé, sans le peuple et contre lui, par un président élu par défaut appuyé sur une majorité de hasard.
    L'autre injure faite aux Français est venue d'un syndicat très politisé de magistrats qui trouvait plaisant, jusqu'à ce qu'un journaliste ne le révèle, d'épingler ceux qui ne trouvaient pas grâce à ses yeux au « mur des cons ». Parmi les « cons » figuraient les pères de deux jeunes filles sauvagement assassinées par des criminels récidivistes, que les juges membres de ce syndicat tiennent ordinairement pour les victimes de la société.
    Ces deux camouflets, chacun à sa manière, ont montré à de nombreux Français la face sombre, mais bien réelle, du totalitarisme à la française, un totalitarisme d'édredon qui contraint lorsqu'il ne parvient plus à étouffer. Ils illustrent aussi tout ce que l'alibi démocratique dissimule de mépris des libertés et des consciences, à l'abri de la pensée unique à laquelle une classe politique, médiatique et intellectuelle uniforme prétend soumettre les intelligences.
    Ce totalitarisme de l'édredon s'appuie sur un « politiquement correct » qui se décline en médiatiquement correct, en judiciairement correct, voire en « sociétalement » correct, qui menacent en tous ces domaines les libertés fondamentales et créent une fracture entre le peuple et les prétendues « élites » qui occupent les principales places de pouvoir en France, et qui pensent, parlent, enseignent, jugent, écrivent et votent à l'unisson. La fameuse distinction maurrassienne entre pays réel et pays légal retrouve ainsi une surprenante actualité, le « pays légal » ne se composant pas seulement de l'élite administrative et politique, mais englobant tous les cercles de pouvoir : presse, syndicats, magistrature...
    C'est ce totalitarisme à la française, hypocrite mais beaucoup plus intransigeant et coercitif que l'ensemble de nos compatriotes ne l'imaginent, que nous avons voulu décrire dans ce dossier, pas seulement en dénonçant ses abus extraordinaires, mais en en décrivant au contraire les mécanismes ordinaires.
    Au centre, se tient l’État : j'écris bien l’État, pas le gouvernement. En démocratie française, c'est la haute administration qui détient le véritable pouvoir, pour une raison simple : les ministres passent et les fonctionnaires restent. Ce sont eux qui connaissent les dossiers. Ce haut-fonctionnariat possède un moule qui est aussi une vitrine et un réseau, l’École nationale d'administration, dont l'actuel président de la République est un brillant représentant.
    Pensée unique et conformisme culturel
    C'est d'ailleurs une exception française que cette importance de l’État. Le totalitarisme dont il est question ici, en effet, est international et le politiquement correct ne sévit pas seulement en France : de nombreuses autres sociétés dites développées, aux États-Unis, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Belgique, en Hollande... ont aussi légalisé le « mariage pour tous », adopté et imposé l'idéologie du genre, que promeuvent d'ailleurs les grandes organisations internationales. À cet égard, le totalitarisme à la française n'est que illustration locale d'un totalitarisme à vocation planétaire.
    Cette importance de l’État est un héritage de l'histoire nationale, une composante de notre identité : c'est l’État, incarné par la monarchie, qui a fait la France. Mais pendant des siècles, son pouvoir s'est trouvé limité par des contre-pouvoirs qui n'émanaient pas seulement des Parlements, ni des ordres privilégiés, mais d'une myriade de communautés vivantes, à l'échelle des provinces, des villes, des métiers, nanties de franchises et de privilèges... Jacobine et centralisatrice, la Révolution a consacré la victoire de l’État sur ces contre-pouvoirs en détruisant les communautés : ainsi de la loi Le Chapelier de 1791 interdisant les associations professionnelles. Et l'Empire a couronné l'Administration, à la faveur du rapport de force pour le moins déséquilibré entre l’État et l'individu.
    Des communautés se sont recréées avec le temps - chassez le naturel, il revient au galop. Mais la méfiance de l'Administration à l'égard des communautés et des corps intermédiaires n'a pas désarmé et l'Etat n'a de cesse de les contrôler, si nécessaire en les achetant par le jeu des subventions - c'est ce qui ressort notamment du fameux rapport Perruchot sur le financement des syndicats.
    Si l’État reste au cœur du système, il n'en est cependant pas le seul acteur et ce n'est pas son administration, si nombreuse et pesante soit-elle, qui y exerce sur les esprits la plus grande coercition. La pensée unique s'appuie sur le conformisme culturel, auquel il est à la fois risqué et douloureux de déroger : comme le dit Xavier Bébin, secrétaire général de l'Institut pour la Justice, il faut une carapace solide pour résister au courant dominant.
    Voilà pourquoi l'ampleur et la persistance du mouvement de protestation contre la loi Taubira dénaturant le mariage est une excellente nouvelle. Pour la première fois depuis longtemps, un coup de ciseau est donné dans l'édredon. Cette entrée des Français en résistance, ce réveil des consciences utilise en outre Internet et les réseaux sociaux, instruments malaisément contrôlables par l’État et peu solubles dans la pensée unique. Il recommence à souffler une gentille brise de liberté.
    Eric Letty monde & vie 21 mai 2013