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élections - Page 740

  • Les orwelliens, ou la naissance d’une gauche conservatrice

    On se demande d’où sortent tous ces opposants au mariage gay. L’ampleur des manifestations est une surprise, bien souvent aussi pour les acteurs eux-mêmes. La surprise vient d’abord de ce que l’on sous-estime l’importance d’une mouvance conservatrice qui reconnaît la finitude humaine comme pierre d’angle, et n’accepte pas de se lancer tête baissée dans des programmes d’émancipation aveugles.

    Naturellement, on trouve la plupart des catholiques pratiquants dans cette mouvance, puisque le catholicisme assume le mal comme péché du monde, et, même s’il lutte constamment contre lui – ou en tout cas devrait le faire –, il n’attend pas de créer le paradis sur Terre ni ne souhaite singer Dieu. Ce courant se trouve en ce moment en pleine renaissance. Il se rend compte de sa force et il ne craint plus les intimidations médiatiques. Il est donc porteur d’avenir, même si ses faiblesses sont réelles : un manque de conceptualisation, une grande naïveté dans le combat des idées et une diversité de courants internes qui suscite de constantes dissensions.

    En effet, lorsqu’un courant est minoritaire et raillé, il est porté par l’éthique de conviction davantage que par l’éthique de responsabilité, et cherche donc moins à être efficace qu’à être pur : dès qu’apparaît dans cette mouvance un groupe qui réussit quelque chose (par exemple La Manif pour tous), aussitôt il se scinde en groupes querelleurs.

    Mais autre chose se produit de tout à fait nouveau. Depuis le début de ce siècle, une partie des soixante-huitards de gauche sont devenus ce que j’appellerais – car ils n’ont pas encore de nom – des orwelliens. Ce courant, dont les têtes pensantes se placent volontiers sous le patronage du grand Orwell, se compose d’esprits libres. Non pas libres seulement dans le discours, comme les soixante-huitards en général, mais dans la réalité : politiquement, ils sont antitotalitaires, et pas seulement anti-fascistes, ce qui est un progrès considérable pour des socialistes. Et en ce qui concerne les réformes de société, leur ethos émancipateur n’a cependant plus rien à voir avec les idéologies prométhéennes : il est fondé sur la finitude humaine et ses limites. Ces limites s’imposent, d’après eux, aussi bien aux moeurs qu’à l’activité économique.

    Au fond, les orwelliens s’appuient sur l’affirmation suivante : pourquoi faudrait-il appliquer le principe de précaution dans nos relations avec la nature, et jamais dans nos réformes de société ? Ou encore : pourquoi une écologie pour la nature, et pas une écologie pour l’homme ? L’homme aussi a besoin d’une "maison" (oikos), d’un milieu naturel, et de même qu’on ne peut ni ne doit faire n’importe quoi avec la nature, on ne peut ni ne doit non plus faire n’importe quoi avec l’homme.

    Hannah Arendt disait que le totalitarisme consiste à croire que "tout est possible " – eh bien, les réformes de société (le mariage gay, par exemple) qui énoncent que "tout est possible" renferment, répliquent, instruisent une forme de totalitarisme. Autrement dit, dans la marée de mécontents formant les nombreuses manifs pour tous, il y a un courant d’écologistes d’un genre nouveau : ce sont des écologistes de l’homme autant que de la nature.

    Au milieu des défenseurs des ours blancs, des incendiaires d’OGM, des fumeurs de haschisch en sandales, ils sont les seuls à récuser le libéralisme , et pas seulement là où cela les arrange, de même qu’Orwell récusait le totalitarisme à tous égards, et pas seulement dans le cas du fascisme. Ce qu’ils récusent dans le libéralisme, ce n’est pas seulement la toute-puissance de l’argent ou le règne de la violence économique. Leur critique est plus profonde.

    Ce qu’ils reprochent au libéralisme, c’est son individualisme et sa neutralité devant les évolutions sociales même les plus aberrantes, jusqu’à admettre le dépassement de toute limite. S’ils aiment la liberté, celle-ci ne représente pas pour eux la valeur-phare à l’aune de laquelle il faudrait tout calibrer. Ils cherchent la mesure humaine, et comme ils n’ont pas de religion pour la décrire, ils s’en remettent à l’expérience historique et sociale. C’est pourquoi un certain nombre d’entre eux ont été des admirateurs de Tony Blair, l’ex-premier ministre britannique.

    Nous nous trouvons ainsi devant une forme nouvelle de conservatisme de gauche, qui a d’ailleurs abandonné de la gauche son misérabilisme agaçant, son côté jocrisse d’aristocrate en haillons. Ce sont des gens qui récuseront la croissance illimitée, mais qui refuseront aussi la légitimation de la polygamie et de l’inceste, qui nous pend au nez. La liberté doit s’incliner devant la mesure humaine et la décence commune. L’ubris est à bannir partout, même là où cela pourrait limiter nos propres envies.

    Ainsi le refus de ces réformes, qui relèvent du prométhéisme sadien, ne s’inscrit pas seulement dans une pensée chrétienne. Pour la première fois au sein du courant émancipateur, le nouveau n’est pas forcément meilleur. L’écologie a suscité l’émergence d’une gauche conservatrice.

    Chantal Delsol - Le Monde

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  • Il ne va plus être possible d'apaiser les jeunes en raison du mépris du gouvernement

    Lettre ouverte au président de l'Abbé François-Marie Blaïn du Poët :

    "Monsieur le Président,

    Hier, comme de nombreux Français, je me suis rendu à Paris pour manifester, non contre des personnes, mais contre une loi inique que je combattrai autant que Dieu me prêtera vie. Je suis Prêtre catholique et fier de l'être malgré mon indignité. Certains pensent que la place d'un Prêtre n'est pas dans une manifestation. Dans ce cas, nous étions nombreux hier à n'être pas à notre place si j'en juge par les nombreux confrères croisés dans la foule, y compris certains Evêques. Mais pourquoi ne serions-nous pas à notre place? Ne vient-on pas chercher notre bulletin de vote quand il s'agit d'élection? Sommes-nous devenus des citoyens de second rang? La place du Pasteur est d'être avec son troupeau, surtout lorsque celui-ci est menacé par des lois qui visent à le détruire.

    Il y a un mois, après une autre manifestation, j'ai écris à votre Ministre de l'Intérieur une lettre à laquelle il n'a pas daigné répondre. Dans cette lettre, je disais ceci: «En tant que prêtre catholique, je rencontre beaucoup de personnes, et notamment beaucoup de jeunes qui commencent à être à bout et qui pourtant sont très loin d'être des extrémistes. Je m'efforce, car c'est mon devoir, de les apaiser, mais je sens bien que cela ne va plus être possible très longtemps. Etant donné que vous êtes responsable de l'ordre intérieur du pays, je tiens à vous le signaler, afin que vous ne puissiez dire que vous n'étiez pas au courant.» Ces propos, je vous les adresse cette fois à vous, Monsieur le Président. Ces jeunes sont de plus en plus à bout, mais leur résistance n'est pas celle de ceux qui ont fait Mai 68! Ils ne sont pas violents, mais ils sont vigilants et ils veillent. Leur lutte est la défense de la vérité. Ma place est d'être parmi eux, de les former et de les soutenir dans la résistance qu'ils mènent pour préserver leur avenir.

    «Les mots ont toujours un sens. Il faut leur donner leur signification. La Résistance, c’était par rapport au nazisme, à l’Occupation», avez-vous déclaré devant des journalistes à l’issue d’une visite au lycée Buffon. Depuis quand le terme 'résistance' est-il réservé dans le dictionnaire à une époque de l'histoire? A-t-il un label 39-45? «Nul n’a le droit d’utiliser ces mots, dites-vous, pour défendre des idées - si on peut appeler ça des idées – d’aujourd’hui.» Vous avez bien raison de souligner: «si on peut appeler ça des idées», car pour eux, à la différence de leurs aînés de Mai 68, il ne s'agit pas d'idéologie, mais de réalité, de vérité. Vous avez condamné ceux «qui utilisent les mots de la Seconde Guerre mondiale, la lutte contre le nazisme, à des fins qui n’ont plus rien à voir avec ce que ces mots, justement, ont signifié». N'y a-t-il plus de dictature de nos jours? Ou auriez-vous donc peur que ces jeunes vous accusent de dictature? Trop tard, ils le font déjà, et ce n'est pas moi qui irai leur dire qu'ils ont tort.

    Monsieur le Président, si les mots ont un sens, pourquoi le mot 'mariage', qui désigne l'union d'un homme et d'une femme, a-t-il perdu cette signification par votre seule volonté et celle d'un lobby? Vous avez tout fait pour en pervertir le sens et ainsi permettre à une union qui n'a rien de naturelle d'en prendre le nom, et vous osez dire aujourd'hui à ces jeunes qu'ils n'ont pas le droit d'utiliser le mot de 'résistance'! Oui, Monsieur le Président, les mots ont un sens. Et si vous voulez me traiter d'homophobe parce que j'écris que cette union n'a rien de naturelle, je vous réplique tout de suite en vous disant que je ne m'attaque pas aux personnes (que je respecte), ce que signifie l'accusation d'homophobie, mais à des actes qui, que vous le vouliez ou non, sont intrinsèquement mauvais et ne peuvent en aucun cas être assimilés à l'union matrimoniale.

    Monsieur le Président, ces jeunes je les aime et je suis prêt à mourir pour les défendre. Si je leur enseigne que le Christ a dit: «Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu», je leur dit aussi que, par la voix du premier Pape, il a affirmé haut et clair: «Il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes». Si vous vous attaquez aux jeunes et aux familles, alors il vous faudra d'abord passer sur mon corps et sur les corps de beaucoup de Prêtres. Recevez, Monsieur le Président, l'assurance de mon respect pour votre fonction et de mes prières pour votre personne."

    Michel Janva   http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Ludovine de La Rochère :"Le retrait de la loi Taubira est un enjeu politique et une priorité pour les élections à venir"

    Extrait d'un entretien de Ludovine de La Rochère, présidente de la Manif pour Tous sur Newsring :

    521608-la-presidente-de-la-manif-pour-tous-ludovine-de-la-rochere-le-5-mai-2013-a-paris"Ce mouvement doit et va se poursuivre avec cette belle dynamique. Il restera spontané, populaire et autonome. Il est hors de question qu’il soit récupéré par tel ou tel parti politique. Notre stratégie, nos actions et nos moyens financiers ne dépendent de personne. Sur le plan politique, nous resterons non-partisans. (...)

    Depuis le début du mouvement, la manif pour tous appelle tous ceux qui sont mobilisés à agir de manière calme, déterminée et pacifique, pour que toutes les familles puissent venir manifester et se faire entendre. De la même manière, jamais la Manif pour tous ne s'en est prise, d'une manière ou d'une autre, aux personnes dans leur vie privée ou intime. Il n'est donc pas question pour nous d'intervenir en plein milieu de la célébration d’un mariage en mairie.

    En revanche, nous soutiendrons les maires qui refuseront de célébrer des mariages entre personnes de même sexe. Le mariage, c'est la filiation puisque l'on sort de la mairie avec un livret de famille. Se marier, c'est s'aimer et fonder une famille. Nous soutiendrons ces maires qui ont conscience que le mariage de deux hommes ou deux femmes n'a pas de sens et qui le montreront par un acte courageux. Nous espérons qu'ils seront nombreux (...)

    Notre position non-partisane n’enlève rien au fait que le retrait de la loi Taubira est un enjeu politique et une priorité pour les élections à venir. Par le passé, un certain nombre de lois votées et promulguées ont été retirées (...) Ce n'est donc pas parce que cette loi est promulguée que nous allons nous arrêter. Nous ferons le nécessaire pour nous faire entendre par les candidats à des mandats, notamment en poursuivant nos actions de sensibilisation sur les conséquences de la loi. Les candidats de l'UMP, comme ceux des autres partis, doivent entendent nos voix et prendre en compte notre demande de retrait de la loi Taubira, pour que cela fasse partie des enjeux prioritaires des prochaines élections. Nous continuerons donc les actions de rue, les actions judiciaires (...)

    Même s’il est trop tôt pour que les partis se positionnent, j'imagine qu’ils vont y réfléchir d'ici la prochaine élection présidentielle. Nous ferons ainsi savoir pour quel candidat nous nous orienterons à telle ou telle élection, par rapport à leur position sur la loi Taubira et au-delà des clivages politiques (...) Cette loi est scandaleuse. J'espère vivement que les responsables politiques prendront conscience de l'erreur qu’elle constitue, et comprendront que c'est un non-sens.

    Philippe Carhon http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Robert Ménard : « aujourd'hui, la gauche est en train de perdre la bataille des idées »

    Journaliste, fondateur de l'association Reporters sans frontières, créateur du site internet d'information Boulevard Voltaire, Robert Ménard, autrefois trotskiste, se déclare aujourd'hui réactionnaire. Ardent défenseur de la liberté de penser, qu'il met en pratique sans mâcher ses mots, il a bien voulu répondre à notre enquête sur la droite.

    Existe-t-il aujourd'hui une différence entre la droite et la gauche, ou ces notions vous paraissent-elles obsolètes ?
    Si vous parlez de la droite et de la gauche parlementaires, les différences ne sont pas grandes. Sur le terrain économique - l'Europe, le choix du marché -, vous pouvez les chercher à la loupe. Et sur les questions de société, si la droite descend aujourd'hui dans la rue contre le « mariage pour tous », rappelez-vous que Nicolas Sarkozy y était, à un moment, favorable. Si les politiques de droite trouvent soudain cette loi scandaleuse, c'est parce qu'ils sont dans l'opposition ! J'en ai marre de cette droite qui a honte de ce qu'elle est, qui n'ose pas dire ce qu'elle pense, n'appelle jamais un chat un chat, mais montre toujours patte blanche - à la gauche, cherche à se faire adouber - par la gauche, s'excuse, s'auto-flagelle... Je rêve d'une droite hussarde qui ait du culot, de l'impertinence, qui soit forte et jette son gant à la figure des gens de gauche, sans état d'âme. Aujourd'hui, qu'est-ce qui différencie Nathalie Kosciusko-Morizet de sa rivale socialiste à Paris, Anne Hidalgo ? Ce sont les ; mêmes bobos, qui pensent pareil, vivent pareil, s'habillent pareil, appartiennent au même monde, aiment les mêmes films et lisent les mêmes livres... Cette droite-là me dégoûte ! C'est celle d'une classe politique minable qui ne vit que de ses petites combines et ne rêve que de devenir ministre, ou à défaut d'un strapontin. C'est pourquoi je ne me définis pas comme « de droite ».

    Justement, comment vous définissez-vous politiquement aujourd'hui ?
    Je suis réactionnaire, parce que je pense que le progrès ne va pas forcément dans le bon sens et que je suis attaché à des valeurs très traditionnelles. Etre réactionnaire, c'est se battre pour ces valeurs, y croire, les faire passer avant sa carrière. Par exemple, je ne souhaite pas que l'on dispense des cours d'éducation sexuelle à l'école primaire à ma fille pour lui dire qu'au fond, toutes les formes de sexualité se valent - cela ne fait pas de moi un homophobe, mais comme 99 % des familles et des Français, je n'ai pas envie que ma fille devienne homosexuelle. On m'a reproché d'avoir osé le dire. Je pense encore mille autres choses qu'il n'est pas « bien » de penser. Ainsi, je ne signerais pas une pétition pour le rétablissement de la peine de mort, mais j'ai dit que si l'on avait coupé le cou à Dutroux, cela ne m'aurait pas empêché de dormir - ce qui m'a valu les pires problèmes dans la presse. La droite le pense aussi, mais n'ose pas l'avouer. Ils n'ont rien dans le pantalon.

    Qu'est-ce qui différencie l'homme de droite de l'homme de gauche ?
    Dans l'exercice de mon métier, j'ai souvent constaté une différence, surtout sensible entre l'extrême droite et l'extrême gauche : la droite nationale n'hésite pas à débattre avec des gens d'extrême gauche ou de gauche, ce qui n'est pas vrai dans l'autre sens. La gauche est d'une intolérance et d'un sectarisme invraisemblables, peut-être parce qu'elle est absolument certaine de représenter le bien. La droite, elle, est plus lâche qu'intolérante - sauf quand M. Copé parle du Front national : à ces moments-là, il devient quasiment de gauche...

    Plusieurs personnes que nous avons rencontrées dans le cadre de notre enquête estiment qu'en réalité, la droite ne se définit que par rapport à la gauche : tout ce qui n'est pas de gauche est de droite. Cela explique-t-il l'hégémonie culturelle de la gauche ?
    Le penseur marxiste italien Gramsci disait que l'important était d'abord de gagner la bataille idéologique. Jusqu'à ces derniers mois, j'ai pensé que cette bataille des idées, culturelle, esthétique avait été gagnée par la gauche en Mai 68, la droite se trouvant réduite à se situer par rapport à l'hégémonie culturelle de la gauche, dans tous les domaines : de l'art contemporain aux questions d'avortement, de la vie du couple et de l'éducation à la Nation. Voyez ses hésitations et ses craintes quand il est question de la Nation et de la patrie : « Il ne faudrait pas qu'on nous prenne pour des nationalistes... » Si l'on demandait à Nathalie Kosciusko-Morizet de se définir comme nationale, elle le prendrait comme une injure.
    Pourtant, avec ce qui s'est passé ces derniers mois, au-delà de la lutte contre le « mariage pour tous », quelque chose a basculé. Je ne crois pas, malheureusement, que l'on parviendra à faire revenir la gauche sur cette loi, ni que la droite l'abrogera plus tard; mais même si la bataille semble perdue sur ce point, une véritable déflagration s'est produite. Dans les manifestations et partout en France, a émergé une génération de jeunes qui se lève non seulement contre cette loi, mais contre tout ce que nous venons de décrire. Et je crois qu'aujourd'hui, la gauche est en train de perdre la bataille. Quand on parle d'un mai 68 « à l'envers », cela ne signifie pas que des barricades seront dressées demain et que Hollande ne finira pas son quinquennat, mais que l'on assiste à un renversement des valeurs qui portera ses fruits politiques. Le mouvement de Mai 68 s'était terminé par une large victoire électorale de la droite, mais en réalité c'est Cohn-Bendit qui avait gagné. De même, Hollande n'abandonnera pas le pouvoir sous la pression de la rue, mais une révolution est en train de s'accomplir dans le domaine des idées, qui signe aussi la fin de la vieille droite dont nous parlions précédemment. À la place de MM. Juppé, Copé ou Fillon, je craindrais encore plus que la gauche ce qui s'est passé dans la rue. Frigide Barjot a eu beau donner une tribune à Jean-Pierre Raffarin et à Henri Guaino - qui a du souffle et que j'aime bien -, ces gens-là appartiennent au vieux monde. Quelque chose de nouveau est en train d'advenir.
    Propos recueillis par Eric Letty monde&vie

  • Béatrice Bourges : «La présence de Copé hier est clairement une tentative de récupération politique»

    Dimanche 26 mai, la Manif pour tous a mobilisé plusieurs centaines de milliers de personnes à Paris. Au lendemain de ce baroud d’honneur des opposants à la loi Taubira, Béatrice Bourges, porte-parole du Printemps français, revient sur cette journée de mobilisation tout en condamnant un « État de plus en plus répressif ». Entretien avec NewsRing

    Quel bilan dressez-vous de cette dernière mobilisation ?

    Béatrice Bourges : C’est une véritable réussite dans la mesure où on y a trouvé des personnes plus déterminées que jamais. Le mouvement est resté très familial malgré les mises en garde excessives et la volonté de découragement de Manuel Valls et du préfet de police. Les manifestants ont bravé tout cela et se sont fait confiance pour protester de façon non-violente. Plusieurs dizaines de personnes ont pourtant été interpellées dimanche après-midi, mais aussi avant et après la manifestation.

    Pour ce qui est des arrestations qui ont eu lieu en amont de la manif, il faut dénoncer certains comportements des forces de l’ordre. Sur les Champs-Elysées, le député italien Luca Volontè, présent à Paris ce week-end, a assisté samedi soir à l’interpellation de plusieurs jeunes qui manifestaient contre la loi Taubira. Une personne qui lui expliquait ce qu’il se passait a même été arrêtée et mise en garde à vue. Le parlementaire italien s’est immédiatement étonné de ces violences policières en France. Parmi les personnes arrêtées dans la nuit de samedi à dimanche, il y avait aussi un avocat, présent pour filmer des arrestations abusives et des jeunes filles qui ont été malmenées par les forces de l’ordre ! On vit dans un Etat de plus en plus répressif.

    La suite sur NewsRing

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  • Le totalitarisme de l'édredon

    Politiquement correct, médiatiquement correct, judiciairement correct : le totalitarisme à la française étouffe la parole, mais la résistance s'organise.
    Le peuple français vient d'essuyer, à quelques jours de distance, deux camouflets qui témoignent du mépris que lui portent les prétendues élites qui ont pour mission théorique de le servir et de le guider. En premier lieu, le vote dans des circonstances ubuesques de la loi dite Taubira, dénaturant le mariage civil et ouvrant l'adoption aux homosexuels. Pour imposer, par le biais de ce texte, un changement de civilisation contre lequel les Français manifestent massivement dans la rue, le gouvernement l'a fait voter à mains levées par le Sénat, avant d'en brusquer le retour devant l'Assemblée nationale. C'est ainsi que l'on conçoit, en France, l'exercice de la démocratie, fût-il exercé, sans le peuple et contre lui, par un président élu par défaut appuyé sur une majorité de hasard.
    L'autre injure faite aux Français est venue d'un syndicat très politisé de magistrats qui trouvait plaisant, jusqu'à ce qu'un journaliste ne le révèle, d'épingler ceux qui ne trouvaient pas grâce à ses yeux au « mur des cons ». Parmi les « cons » figuraient les pères de deux jeunes filles sauvagement assassinées par des criminels récidivistes, que les juges membres de ce syndicat tiennent ordinairement pour les victimes de la société.
    Ces deux camouflets, chacun à sa manière, ont montré à de nombreux Français la face sombre, mais bien réelle, du totalitarisme à la française, un totalitarisme d'édredon qui contraint lorsqu'il ne parvient plus à étouffer. Ils illustrent aussi tout ce que l'alibi démocratique dissimule de mépris des libertés et des consciences, à l'abri de la pensée unique à laquelle une classe politique, médiatique et intellectuelle uniforme prétend soumettre les intelligences.
    Ce totalitarisme de l'édredon s'appuie sur un « politiquement correct » qui se décline en médiatiquement correct, en judiciairement correct, voire en « sociétalement » correct, qui menacent en tous ces domaines les libertés fondamentales et créent une fracture entre le peuple et les prétendues « élites » qui occupent les principales places de pouvoir en France, et qui pensent, parlent, enseignent, jugent, écrivent et votent à l'unisson. La fameuse distinction maurrassienne entre pays réel et pays légal retrouve ainsi une surprenante actualité, le « pays légal » ne se composant pas seulement de l'élite administrative et politique, mais englobant tous les cercles de pouvoir : presse, syndicats, magistrature...
    C'est ce totalitarisme à la française, hypocrite mais beaucoup plus intransigeant et coercitif que l'ensemble de nos compatriotes ne l'imaginent, que nous avons voulu décrire dans ce dossier, pas seulement en dénonçant ses abus extraordinaires, mais en en décrivant au contraire les mécanismes ordinaires.
    Au centre, se tient l’État : j'écris bien l’État, pas le gouvernement. En démocratie française, c'est la haute administration qui détient le véritable pouvoir, pour une raison simple : les ministres passent et les fonctionnaires restent. Ce sont eux qui connaissent les dossiers. Ce haut-fonctionnariat possède un moule qui est aussi une vitrine et un réseau, l’École nationale d'administration, dont l'actuel président de la République est un brillant représentant.
    Pensée unique et conformisme culturel
    C'est d'ailleurs une exception française que cette importance de l’État. Le totalitarisme dont il est question ici, en effet, est international et le politiquement correct ne sévit pas seulement en France : de nombreuses autres sociétés dites développées, aux États-Unis, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Belgique, en Hollande... ont aussi légalisé le « mariage pour tous », adopté et imposé l'idéologie du genre, que promeuvent d'ailleurs les grandes organisations internationales. À cet égard, le totalitarisme à la française n'est que illustration locale d'un totalitarisme à vocation planétaire.
    Cette importance de l’État est un héritage de l'histoire nationale, une composante de notre identité : c'est l’État, incarné par la monarchie, qui a fait la France. Mais pendant des siècles, son pouvoir s'est trouvé limité par des contre-pouvoirs qui n'émanaient pas seulement des Parlements, ni des ordres privilégiés, mais d'une myriade de communautés vivantes, à l'échelle des provinces, des villes, des métiers, nanties de franchises et de privilèges... Jacobine et centralisatrice, la Révolution a consacré la victoire de l’État sur ces contre-pouvoirs en détruisant les communautés : ainsi de la loi Le Chapelier de 1791 interdisant les associations professionnelles. Et l'Empire a couronné l'Administration, à la faveur du rapport de force pour le moins déséquilibré entre l’État et l'individu.
    Des communautés se sont recréées avec le temps - chassez le naturel, il revient au galop. Mais la méfiance de l'Administration à l'égard des communautés et des corps intermédiaires n'a pas désarmé et l'Etat n'a de cesse de les contrôler, si nécessaire en les achetant par le jeu des subventions - c'est ce qui ressort notamment du fameux rapport Perruchot sur le financement des syndicats.
    Si l’État reste au cœur du système, il n'en est cependant pas le seul acteur et ce n'est pas son administration, si nombreuse et pesante soit-elle, qui y exerce sur les esprits la plus grande coercition. La pensée unique s'appuie sur le conformisme culturel, auquel il est à la fois risqué et douloureux de déroger : comme le dit Xavier Bébin, secrétaire général de l'Institut pour la Justice, il faut une carapace solide pour résister au courant dominant.
    Voilà pourquoi l'ampleur et la persistance du mouvement de protestation contre la loi Taubira dénaturant le mariage est une excellente nouvelle. Pour la première fois depuis longtemps, un coup de ciseau est donné dans l'édredon. Cette entrée des Français en résistance, ce réveil des consciences utilise en outre Internet et les réseaux sociaux, instruments malaisément contrôlables par l’État et peu solubles dans la pensée unique. Il recommence à souffler une gentille brise de liberté.
    Eric Letty monde & vie 21 mai 2013

  • Le PS va-t-il perdre la majorité absoluée à l'Assemblée ?

    Le seuil de la majorité absolue à l’Assemblée nationale (289 sièges) se rapproche pour le groupe PS qui ne dispose à ce jour plus que de 291 sièges.

     

    Ce week-end, le PS a en effet perdu un siège dans la 8ème circonscription des Français de l’étranger (Moyen Orient). Le 2ème tour verra s’affronter la candidate UMP Valérie Hoffenberg (21,84 %) et l’UDI Meyer Habib (15,36 %). Pour ce qui concerne la 1ère circonscription (Amérique du Nord), le candidat UMP Frédéric Lefevre (29,15%) devance le candidat PS Franck Scemama (24,98%). Si la 1ère circonscription des Français de l’étranger devait être perdue par le PS dimanche prochain, nous en serions à un groupe de 290 sièges sachant qu’une partielle va avoir lieu en Lot et Garonne pour remplacer Jérôme Cahuzac les 16 et 23 juin prochains.

     

    Il est donc fort probable qu’au cours de la législature, le PS perde la majorité absolue à l’Assemblée nationale.

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Vers un réveil de la société civile française ?

    La question que bon nombre de Français se pose est écrite : 

     

    "À l'instar du mouvement Tea Party aux États-Unis, le peuple va-t-il finir par se lever en masse pour réclamer justice ?"

     

    Une première réponse :

     

    "Certes, la France n’est pas l’Amérique. Mais le temps politique s’accélérant chez nous sous l’influence conjuguée de la faillite de l’État-providence et de l’impuissance grandissante de nos élites déconsidérées, nous assistons, comme aux États-Unis avec le mouvement des Tea Party, au réveil de la société civile française.

    Rien n’est plus noble que le Tea Party, qui, finalement, n’est rien d’autre que l’expression d’une résistance assumée à l’oppression du pouvoir politique dès lors que celui-ci, au mépris des textes et en particulier de la Constitution, tente d’imposer sa tyrannie en outrepassant les limites imposées par la loi fondamentale.

    En France, le Tea Party est ressenti, en particulier au sein de notre classe politique en admiration béate devant Barack Obama, comme un mouvement d’extrême droite alors qu’il s’agit de tout autre chose : la réaction indignée de colonisés contre une tentative de racket légal fomentée en l’occurrence par le colonisateur britannique :

    Le 16 décembre 1773, soixante Bostoniens nommés les Fils de la liberté grimpèrent à bord des trois navires (...) costumés en Amérindiens (...) Silencieusement, entre 18 et 19 heures ils ouvrirent les tonneaux et jetèrent 342 caisses de thé par-dessus bord, puis ils les refermèrent pour les remettre à leur place, vides (Wikipedia).

    Est-il besoin de rappeler, tant cela tombe sous le sens, que l’article 2. de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 stipule : "Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression" ?" (suite).

    Lahire  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Un gouvernement bien pressé : les (mauvaises) réformes au pas de charge...

    Il y a quelques semaines et même encore aujourd’hui, les opposants au mariage gay se plaignaient de la brusquerie du gouvernement dans ce débat, et cela sous les lazzis d’une Gauche qui, au contraire, trouvait que les choses avaient trop traîné, et qui prônait la rapidité « pour passer aux choses sérieuses », comme si ce qui touchait à la nature même de la société et, au-delà, de la civilisation n’était pas important : en soi, un bel aveu, pourrait-on dire, de la légèreté d’une Gauche qui a oubliée depuis longtemps le sens des mots et des valeurs, et qui rechigne à lire Sophocle et Orwell !

    Mais, voilà : ceux qui hier vantaient la méthode gouvernementale par idéologie plus que par discernement et qui, pourtant, ne se reconnaissent pas forcément dans la politique de M. Hollande, se retrouvent à leur tour piégés par les mêmes procédés utilisés pour faire passer la réforme sociétale de Mme Taubira, et découvrent, tout à coup, qu’ils pourraient bien être les prochaines victimes d’un gouvernement qui se comporte en oligarchie sur les (mauvais) conseils de la Commission européenne et de la principale puissance du continent, l’Allemagne !

    Avec Frau Merkel, ça ne rigole plus...

    Ainsi, dans l’édition de « Marianne » du 18-24 mai 2013, Laurent Mauduit écrit-il ce qu’il aurait pu écrire aussi auparavant sur la question du mariage gay, et qu’il est tristement drôle de lire aujourd’hui sous sa plume encolérée : « Est-ce de la désinvolture ? Ou bien de la maladresse ? Voire du cynisme ? En tout cas, le fait est là, stupéfiant : le gouvernement a lancé la prochaine réforme du système des retraites de la plus mauvaise des façons. Comme s’il se moquait éperdument des réactions d’indignation que cela pourrait susciter dans l’opinion et notamment dans les milieux les plus modestes.

    Ce qu’il y a de plus stupéfiant, c’est d’abord la forme retenue par l’Elysée et Matignon pour promouvoir cette réforme. Nulle véritable concertation ! Nul débat approfondi pour tenter de trouver des pistes nouvelles ou originales –il en existe !- qui n’aggravent pas encore davantage la politique d’austérité. C’est à la hussarde que les dirigeants socialistes ont visiblement choisi d’agir. Après le défilé au pas de course, le 13 mai, de tous les dirigeants syndicaux et patronaux dans le bureau du Premier ministre, puis un nouvel et bref échange, les 20 et 21 juin, à l’occasion de la prochaine conférence sociale –qui aura de nombreux autres dossiers à son ordre du jour-, la consultation, si on peut appeler cela ainsi, sera bouclée. Et, en deux temps, trois mouvements, un projet de loi sera couché sur le papier pour être entériné à l’automne par le Parlement. » Changez le thème évoqué, et cela rappelle effectivement ce que le pays a connu avec la loi Taubira, cette même insouciance du gouvernement, qui confine au mépris, à l’égard des représentants des familles, des associations et des communautés religieuses (en particulier de l’Eglise catholique, traitée de façon indigne sous prétexte que la République était « laïque », en fait, plus sûrement, « laïciste », ce qui n’a pas le même sens…), des opposants qualifiés facilement et trop rapidement de « réactionnaires » et, nouvel élément de langage de cette « novlangue » républicaine contemporaine, d’ « homophobes ».

    Mais pourquoi ce gouvernement de la République changerait-il de méthode, puisqu’il se pare d’une légitimité électorale acquise pour un double mandat, présidentiel et législatif, de cinq ans ? Encore quatre ans, donc, sur cette lancée, pourrait-on dire… Sous la Cinquième République, les règles sont claires et la Gauche, qui a tant critiqué le fondateur de cette République et sa création institutionnelle, s’en sert à son tour, sinon avec l’esprit gaullien, du moins avec la légalité démocratique attachée aux institutions… M. Hollande, nouveau Créon, ne cherche pas à incarner l’esprit de la Cinquième mais à se servir de ses instruments : les moyens sont au service d’une fin qui n’est pas exactement celle du général de Gaulle, si hostile à l’esprit de parti et à ses politiciens de carrière.

    Après les élections : les horions...

    Laurent Mauduit n’a pas tort, quoiqu’il en soit, de dénoncer une méthode gouvernementale qui, si elle n’est pas anti-démocratique dans sa pratique, n’est pas forcément très démocratique dans son esprit… Car tous les efforts du gouvernement semblent être d’éviter les débats contradictoires et les pressions populaires, de quelque bord qu’elles viennent et pour quelques (bonnes ou mauvaises, d’ailleurs) raisons qu’elles soient. Dans le même temps, l’équipe de M. Ayrault suit une ligne politique et économique visiblement décidée ailleurs (à Bruxelles ou/et à Berlin) ou motivée par quelques féodalités dont elle est l’obligée (féodalités communautaristes pour la question du mariage, financières pour celle des retraites) : cela n’est guère rassurant, en fait…

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