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entretiens et videos - Page 797

  • Politique & Eco n°43 - Ivan Blot et la conférence internatIOnale de Valdaï

  • Radio Courtoisie : J.-M. Le Pen reçu par H. de Lesquen, suite à sa suspension du FN (11.05.15)

  • Robert Ménard au Club de la Presse d’Europe 1

     

    Un entretien sans langue de bois – de la part du maire de Béziers – entre Robert Ménard et les journalistes du Club de la presse (Nicolas Poincaré, Serge July, Gérard Carreyrou et Olivier Duhamel). Au menu, le statistiques ethniques, la réalité de l’immigration à Béziers, les rebondissements au Front National…

    http://fr.novopress.info/

  • Zemmour: la reconquête par la culture

    C'est l'objet d'un entretien accordé à Politique Magazine. Extrait.

    "Dans votre livre, vous expliquez que ce qui a sauvé les soixante-huitards, c’est qu’ils ont échoué à prendre le pouvoir. Que voulez-vous dire par là ?

    Cette explication est tirée d’une discussion entre Alain Peyrefitte et Georges Pompidou rapportée dans Le Mal français, le livre de Peyrefitte. Or, contrairement à ce qu’on pourrait croire, le libéral, le progressiste, le moderne, ce n’est pas Pompidou, c’est Peyrefitte. Son action à l’Éducation nationale est une catastrophe ! En 1968, De Gaulle, qui ne comprend pas ce qui est en train de se passer, le pousse sur le devant de la scène en pensant qu’il va sauver les meubles. Mais c’est le contraire qui se passe. Pompidou, qui est le vrai conservateur, a tout compris. Il sera d’ailleurs furieux contre Chaban-Delmas et son discours de politique générale sur la « nouvelle société » où, remarque-t-il, pas une seule fois ne figure le mot « Etat ». De fait, Premier ministre en 1969, juste après les événements de mai, Chaban fait entrer l’esprit soixante-huitard dans les institutions gaulliennes. Esprit qui va, dès lors, se diffuser dans la société, comme le ver dans le fruit.

    En fait, essentiellement, sous l’argument culturel ?

    Oui, c’est par la culture, d’abord par la culture savante avec ce que les Américains appellent la french theory, puis par la culture populaire, que ces idées se sont diffusées. Dans mon livre, j’analyse un certain nombre de films et de chansons représentatifs de cette idéologie qui va progressivement subvertir la société traditionnelle d’avant les années 70. Ce fut d’autant plus efficace que la plupart des artistes de l’époque avaient un talent formidable. La violence comique d’un Coluche frise le génie ! Pas un seul des « humoristes » d’aujourd’hui – qui se contentent sagement d’être des chiens de garde de l’idéologie dominante – n’arrive à la cheville de ce pur produit de l’esprit de 68 qui fut sans doute l’un des plus grands « déconstructeurs » de la seconde moitié du XXe siècle. Ironie de l’histoire : si ces artistes avaient un tel talent, s’ils l’ont fait fructifier, c’est qu’ils ont bénéficié de l’excellente formation classique qu’ils ont contribué à détruire. De même avaient-ils eu un père à qui se confronter pour devenir des hommes. Mai 68 a tué la figure du père. Le féminisme en a fait une mère comme une autre."

    Paula Corbulon http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Entrevue #17: Frédéric, responsable du M.A.S. Sud Ouest

    Le Cercle Non Conforme : 1) Peux-tu nous expliquer brièvement pourquoi tu t'es engagé au M.A.S et pourquoi tu y as pris des responsabilités ?

    Frédéric : Le choix de mon engagement au MAS depuis 2012 est le résultat d'un long parcours politique.

    Engagé sous le drapeau de la 3V fin 80 début 90, j'ai gravité autour de la sphère NR au lycée, pour m'engager quelques années plus tard dans la dite « droite nationale » où j'ai pris quelques responsabilités de cadre local dans le Sud Ouest, tout en étant responsable local des Cercles de résistance du réseau Unité Radicale.

    Petit à petit j'ai fait le constat que les orientations de cette mouvance (au sens large) correspondaient de moins en moins à ma vision du monde et à ses réalités. J'ai donc décidé de partir en 2002. J'ai participé à plusieurs aventures durant quelques années, jusqu'à l'apparition du Mouvement d'Action Sociale où j'ai pris la responsabilité de la section Sud Ouest jusqu'à ce jour.

    Ce qui a été fondamental dans le choix de mon engagement au MAS, c'est sans aucun doute la volonté d'un mouvement d'allier la parole à l'action, ce qui est malheureusement chose très rare dans le paysage de la dissidence actuellement.

    Le C.N.C. : 2) Quelles sont les activités et les actualités de ta section ?

    Frédéric : Elles sont diverses et variées, mais toutes recentrées sur l'aspect social. Cela va du militantisme de terrain (collage de banderoles, boitage, tractage) aux actions sociales et écologiques  ( nettoyage de quartiers laissés à l'abandon par les services locaux) en passant par le sport et la formation politique.

    Au MAS, nous ne concevons pas une action sans qu'elle ait un but social que nous puissions retranscrire dans le réel et sur le long terme. Nous préférons les actes aux belles paroles, c'est pourquoi nous demandons à nos militants de s'impliquer au sein de notre réseau en rapport avec leur expérience professionnelle. Pour exemple, lors de nos sorties Trace nous proposons des cours de secourisme, de premier secours sur blessés, d'évacuation de blessés en milieu hostile (montagne, forêt) le tout encadré par des professionnels urgentistes et des militaires réservistes tous militants dans notre réseau. Ces sorties, outre l'aspect pratique, sont souvent l'occasion de rencontrer des personnes pour qui le militantisme peut prendre plusieurs aspects, et d'échanger entre camarades dans un esprit festif lors des veillées.

    Le C.N.C. : 3) Récemment les militants du M.A.S. Sud-Ouest ont mené une action remarquée sur les berges du canal du Midi à Toulouse ? Peux-tu nous en dire plus sur la genèse, la réalisation puis les retours de cette action ?

    Frédéric : Le point fort du Mouvement d'Action Sociale, est sans aucun doute la volonté d'allier l'action à la parole. Nous partons du principe que toute contestation est veine si elle n'est pas accompagnée de gestes forts, de concret, et d'une lutte sur le long terme. 

    Nous sommes pour certains habitants du quartier de la gare Matabiau à  Toulouse où les opérations «  berges propres » se déroulent depuis quelques mois. Nous avions, quelques temps avant le début de l'opération en janvier, en collaboration avec une association locale, alerté les services publics sur l'état de délabrement de notre quartier. Nous n'avions reçu comme réponse qu'un article de la Dépêche du midi, annonçant que le quartier subirait d'important travaux de réaménagement  pour la construction de la nouvelle gare LGV Toulouse Paris a l'aube des années2020, donnant au quartier une nouvelle image, avec un secteur d'hôtels de luxe et d affaires. Nous sommes donc partis du constat que ce quartier souffrait depuis plusieurs années de l'abandon des services de la mairie droite & gauche confondus. Effectivement notre quartier était livré à la prostitution, à l'insécurité, et à la toxicomanie sans que la mairie ne prenne ses responsabilités. Cela n'était plus supportable pour bon nombre de Toulousains.

    Face à l'incompétence et au silence des services de la voirie de la mairie, nous avons donc décidé de prendre les choses en mains et de participer à  la vie de notre quartier en lançant la campagne « opération berges propres » entre les deux écluses de Bayard Matabiau. Une dizaine de militants du MAS se sont donnés rendez-vous en Janvier pour inaugurer l'opération qui fut un succès tant sur le plan pratique (plus de 700 kilos de déchets en tout genre récupérés) que sur le plan humain, puisque nous avons reçu un accueil très favorable des résidents totalement résignés au devenir de leur quartier. En une matinée nous avons nettoyé 200 mètres de berges, récupéré 700 kilos de détritus en tout genre, et récolté pas loin d'une centaine de seringues usagées à même le sol, que nous avons envoyé au maire de Toulouse avec les précautions sanitaires requises. Nous n'avons pour l'heure reçu aucune réponse ni demande de rencontre. Cela nous importe peu puisque nous œuvrons pour le bien de notre quartier et de ses résidents, et nous continuons régulièrement à  faire des interventions sur ce secteur. En ce qui concerne les retours, nous recevons toujours un très bon accueil lors de nos interventions. Nous ne nous cachons pas derrière une association bidon, nous nous réclamons du MAS. Nous n'avons aucune honte à dire que nous sommes des patriotes défendant leur quartier face au laxisme des pouvoirs locaux. Le quartier Bayard Matabiau est une Zone à Défendre au même titre que Sivens. Nous avons d'ailleurs pris comme devise «  ton quartier c'est ta vie, défend ton quartier ».

    Le C.N.C. : 4) Des actions de nettoyage ont également été réalisées par les sections Nord et Méditerranée. La section Auvergne, quant à elle, a participé aux mobilisations contre la ferme des mille veaux. Que penses-tu de cette dynamique ?

    Frédéric : Je trouve toutes ces actions très constructives, et je ne peux qu'encourager les patriotes sincères à  multiplier ce genre d'actions sociales et de militer dans ce sens.

    Plus globalement, il faut pouvoir sortir d'un militantisme de base qui serait juste d'aller coller des autocollants, dire qu'il faut que le peuple se prenne en main, le tout derrière son écran ou sur le papier,  et continuer comme cela à  rester dans l'incantatoire. Il faut que les patriotes pour qui les mots France communauté et solidarité ont encore un sens, reprennent tout les vecteurs qui fondent notre société, et reprennent pied dans le réel.

    Nos actions sociales telles que solidarité populaire, le projet entraide famille, l'entraide calaisienne (nouveau projet social de Calais dont je salue l'initiative) doivent être le moteur de la révolution sociale que nous appelons de nos vœux. Il est primordial pour nous d'être sur ces terrains de luttes.

    Le C.N.C. : 5) Le M.A.S. a été régulièrement cité ces dernières semaines à propos d'une prétendue « infiltration » de l'extrême-droite dans le combat écologique. Ne penses-tu pas, au contraire, que ce sont les forces de gauche, donc les forces « progressistes », qui ont récupéré l'écologie qui leur est philosophiquement opposée ?

    Frédéric : Absolument, et certains  occupants de Sivens l'ont bien compris. J'en veux pour preuve ce pauvre Mélanchon qui s'est fait bousculer par quelques Zadistes courageux qu'il a rapidement dénoncé comme étant de dangereux militants d'extrême-droite infiltrés sur la ZAD. Nous voyons donc que d'un côté la gauche de Mélenchon est désavouée sur son propre terrain de lutte, et d'un autre côté l'extrême gauche antifasciste pille le centre ville de Toulouse lors de samedis d'émeutes suite à la mort de Rémi Fraisse. A ceux qui nous accusent de récupérer tel ou tel combat, nous leur répondons que ce n'est pas en cassant un dab, ou en taguant une banque qu'ils vont faire tomber le capitalisme, et qu'ils vont donner les moyens au peuple de reprendre son destin en main. Au milieu de ça, nous nous plaçons comme étant la véritable alternative. Si nous avons tant été décrié par des journaux comme les inrocks ou sur les blogs de l'extrême-gauche antifasciste, ce n'est pas anodin. Ils commencent à comprendre doucement qu'ils n'ont plus le monopole des luttes, tant ils sont totalement coupés des réalités du peuple. 
    Plus sérieusement et pour couper court a tout délire, comment pourrions-nous être taxé de récupérer le combat écologiste par cette gauche, qui justement s'arrache les cheveux depuis des décennies quand nous parlons de la terre de nos ancêtres, de sauvegarde de la nature, de sauvegarde de notre patrimoine? Quand nous clamons haut et fort que cette terre est la nôtre et que nous voulons la préserver face au rouleau compresseur libéral? Quand enfin nous faisons nôtre l'adage de Dominique Venner «  la nature comme socle, l'excellence comme but, la beauté comme horizon »?
    Pour nous ce combat n'est pas nouveau. Il nous a d'ailleurs assez longtemps été reproché.

    Nous ne récupérons absolument rien. Nous sommes la nature qui se défend, nous nous battons face aux oligarques, aux promoteurs immobilier, aux élus du PS locaux qui votent les travaux de construction d'un barrage qui n'a aucun sens, face aux délabrements de nos lieux de vie, etc..
    Nous n'avons de cesse de dénoncer quotidiennement les attaques du capitalisme sur la nature, sur nos vies, sur la santé, sur les animaux etc.....
    En ce sens nous ne nous contentons pas de dénoncer ces méfaits, nous sommes sur le terrain des luttes et nos actions sociales le prouvent chaque jours
    - Construction et participation aux AMAP, contre les politiques empoisonnements des terres par les grands trust comme Monsanto, Bayer, etc...
    -Actions écologiques pour la sauvegarde de notre patrimoine telles que les opérations berges propres à Toulouse, les actions de nettoyage des cours d'eau dans le Gard, le Nord etc...
    -Bénévolat dans les animaleries
    -Actions de solidarité populaire pour les plus nécessiteux de nos compatriotes dans les grandes villes comme  Nancy, Paris
    - Création du micro crédit a taux 0, contre le pouvoir des banques véritable bras armé de la dictature du capital.

    Notre réponse à ceux qui nous accusent de faire de la récupération tous azimuts est dans nos actes. Nous sommes ce que nous faisons, et beaucoup comprennent notre démarche. En ce sens notre présence sur les terrains de lutte comme Sivens est tout à fait légitime, elle est le résultat d'une prise de conscience de l'enjeu vital de l'écologie radicale que nous appelons de nos vœux dans nos textes fondateurs, ni plus ni moins.

    Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • [Radio Courtoisie L’action française, ce soir sur Radio Courtoisie à 18h

     

    Ce soir sur Radio Courtoisie à 18h, notre secrétaire général de l’Action Française Étudiante, Antoine Berth, interviendra dans l’émission de Charles de Meyer qui s’intitulera "Faut-il être républicain ?". Avec comme autres intervenants : le député Nicolas Dhuicq, la journaliste Eugénie Bastié, et Philippe Pichot-Bravard, professeur d’Histoire du droit et auteur d’un ouvrage récent sur la Révolution française.

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Radio-Courtoisie-L-action

     
     
  • Identités nationales contre uniformisation des marchés : la révolte grandissante des peuples contre les élites dans la mondialisation

    Entretien avec Michel Guénaire

    Ex: http://www.atlantico.fr

    L'émergence de nouvelles puissances conduit à repenser la mondialisation. La Chine, l'Inde ou la Russie veulent défendre tant leur identité que leurs parts de marché.

    Atlantico : Dans votre dernier livre, Le retour des Etats, vous défendez l'idée que la crise de la mondialisation oblige à repenser un monde où les Etats sont au centre du jeu. Peut-on aller jusqu'à parler de fin de la mondialisation ou "démondialisation "?

    Michel Guénaire : Je ne crois pas que l'on puisse parler d'une fin de la mondialisation, mais plutôt d'une transition. La mondialisation se poursuit, mais les acteurs changent. Ce ne sont plus les entreprises et les banques souveraines par leur richesse et leur liberté, aux côtés de nations contraintes de se plier à l'ordre néo-libéral, qui règlent la marche du monde. Ce sont des Etats qui expriment les intérêts de leur population contre la logique des marchés, et ce sont surtout des Etats de l'est du monde qui viennent défier les Etats de l'ouest du monde. La mondialisation n'est plus synonyme de l'adoption par tous les pays du monde du même régime politique, économique et social qu'ont promu les Occidentaux depuis trente ans.

    Elle se durcit. Elle est un jeu disputé. Elle obéit à la nouvelle loi d'un monde multipolaire réaliste, où des puissances comme la Chine, l'Inde et la Turquie, la Russie, l'Iran ou encore le Brésil, s'organisent avec une volonté propre et des initiatives diplomatiques déliées des préjugés des vieilles chancelleries européennes.

    Comment le retour des Etats se manifeste-t-il ?

    Le retour des Etats correspond à une défense des intérêts des peuples. Il se manifeste donc par des positions affranchies et volontaires au nom de ces intérêts. Derrière la défense de ses intérêts, il y a la prise de conscience que chaque nation doit retrouver le chemin de son développement et sa propre identité. La nouvelle géopolitique du monde est déterminée par un retour des Etats qui lui-même entraîne ou porte un retour des cultures. Le village planétaire redécouvre qu'il a des quartiers.

    Si face aux désordres engendrés par la crise, l'attachement des individus pour les Etats et leur besoin de protection se sont clairement manifestés, les chefs d’État, après avoir été longtemps complices du système financier se sont montrés relativement impuissants à le réguler. Le désir d’État des peuples est-il vraiment partagé par les élites politiques et économiques ?

    C'est la question. Les peuples ou les sociétés civiles aspirent à un rôle fort et recentré de leurs Etats, mais les élites nationales continuent de se satisfaire du monde émollient du libre-échange. Par intérêt à leur tour, ou par inconscience ? Disons que, dans le meilleur des cas, elles ne réfléchissent pas. Il est frappant de voir à quel point, particulièrement en Occident, et pour ne pas le citer, dans un pays comme la France, les responsables politiques restent aveuglément attachés au monde d'avant la crise de la mondialisation. Ils y voient toujours le seul horizon de leur politique. Voici pourquoi aussi je crois que le projet politique de demain naîtra de la société civile, et non d'un énième programme d'une classe politique déphasée ou dépassée.

    Alors que vous indiquez que le levier des monnaies, de la diplomatie et des ressources naturelles, sont la clef du destin des Etats, l'Union européenne ne semble pas avoir rompu avec l'angélisme de la mondialisation. L'Europe est-elle en train de sortir de l'Histoire ?

    Si l'expression politique des grandes régions du monde repose sur l'instrument de l'Etat, l'Europe est effectivement en train de sortir de l'Histoire. L'Europe n'a pas le pouvoir décisionnel propre d'un Etat. Dans mon livre, je fais une proposition pour revenir à une Europe décidant par un nombre limité d’acteurs. En s’inspirant du Conseil de sécurité des Nations unies, je propose la constitution d’un Conseil européen de six membres : l’Allemagne et la France en seraient les deux membres permanents, quatre autres membres représenteraient quatre groupes d’Etats déterminées par zones géographiques. Cette nouvelle Europe des Six permettrait à l’Europe toute entière de franchir un pas. Celui d’une cohésion décisionnelle. Elle permettrait à la belle idée de la construction européenne d’atteindre son but. Celui d’une puissance active à côté des autres grandes puissances dans le monde.

    Selon vous, la voie de l'avenir ne ressemble pas à l'esquisse du traité de Rome. Dans le nouvel équilibre du monde qui se dessine quelle doit-être la place de l'Europe ?

    L'Europe doit prendre la place d'une région du monde organisée politiquement, ainsi que je viens de le dire. Ni plus, ni moins. L'Europe doit ainsi se réapproprier son modèle de développement, parce que ses peuples le lui demandent. L'Europe ne peut plus limiter ses interventions à la promotion des règles du libre-échange mondial. De ce point de vue, j'avance dans mon livre, comme corollaire de l'institution d'un Conseil européen de six membres, le retour de la Commission à un simple statut d'administration ou de secrétariat général du Conseil. L'un des égarements de la construction européenne aura été, durant ces trente dernières années, la bureaucratisation du fonctionnement des institutions européennes, dont la Commission aura été l'agent avec, il faut le souligner, la lâcheté complice des gouvernements nationaux.

    Vous précisez que le retour des Etats ne signifie pas nécessairement le retour de l’État planificateur des Trente Glorieuses ou celui de l’État-nation qui s'était fait l'arbitre des relations internationales après la Seconde guerre mondiale. Quel sera, selon vous, le visage de l’État du XXIe siècle ?

    Un Etat fort et recentré, disais-je tout à l'heure, mais d'abord et avant tout un Etat politique dans le meilleur sens du terme. Les responsables politiques européens ont dévergondé l'idée d'Etat depuis trente ans, en l'étendant dans des secteurs de la vie de la société où il n'avait rien à faire, mais surtout en le considérant ou en le faisant fonctionner comme un acteur marchand. L'Etat a des compétences et des moyens qui doivent lui rester propres. Il doit conduire une action qui doit lui être propre. L'Etat, ou les Etats de retour, ne sont pas des Etats providence mais des instruments de reconquête d'une volonté politique des nations.

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    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Une question de taille, l’entretien, spécial Olivier Rey (2/2)

    Source : Présent du 25/04/2015
    Après la recension l’ouvrage Une question de taille, Pierre Saint-Servant convie à un entretien passionnant avec le philosophe Olivier Rey.

    Polytechnicien, mathématicien membre du CNRS, Olivier Rey enseigne désormais la philosophie à l’Université Paris 1. Il a notamment publié Itinéraire de l’égarement. Du rôle de la science dans l’absurdité contemporaine (2003) et Une folle solitude. Le fantasme de l’homme auto-construit (2006). Son deuxième roman, Après la chute, vient de paraître aux éditions Pierre-Guillaume de Roux.

    Dans les premières pages de votre livre, vous annoncez vouloir vous confronter à « des questions parmi les plus cruciales et les moins traitées de notre temps ». Quelles sont-elles ?
    La plupart des « débats » contemporains consistent à s’envoyer de grands principes à la tête. Le problème est que souvent, les principes dans lesquels on se drape servent à ne pas regarder la réalité telle qu’elle est. Je prends un exemple. Aristote, dans sa Politique, affirmait que le bien, pour un État comme pour toute chose, est qu’il ait la taille appropriée à sa nature et à sa fonction. Dès lors, la première question posée par Aristote était : combien de citoyens une entité politique doit-elle compter pour être saine ? Ce n’est qu’une fois cette question de l’ordre de grandeur réglée que l’on peut aborder la question du bon gouvernement. La plupart des problèmes auxquels nous sommes confrontés à l’heure actuelle tiennent à des questions de taille. Il faudrait cesser de se gargariser de principes, pour s’interroger sur les échelles appropriées à leur réalisation.

    Plusieurs chapitres de votre livre s’articulent autour de la pensée d’Ivan Illich ou s’en nourrissent. En quoi cette pensée est-elle profondément originale dans l’histoire des idées ?
    Au fond, la pensée d’Illich n’est pas si originale que cela : à sa manière, Illich n’a fait qu’appliquer au monde contemporain un mode de réflexion qu’on trouve chez Aristote et saint Thomas d’Aquin. En l’occurrence, il s’agit de comprendre que l’être humain s’épanouit et fructifie à l’intérieur d’un monde proportionné à ses facultés. Ce n’est pas bien compliqué, mais c’est essentiel.

    On dit trop souvent que la modernité s’est nourrie « de vertus chrétiennes devenues folles » selon le mot de G.K. Chesterton. Vous semblez pourtant montrer que christianisme et sagesse antique se rejoignent pour contenir l’hubris et maintenir l’homme dans de justes mesures.
    Il fut un temps où on reprochait au christianisme d’avoir été le principal obstacle à l’avènement de la modernité. Maintenant que la modernité n’est plus si pimpante, on pourrait se dire : au fond, certaines réticences chrétiennes n’étaient pas si absurdes. Mais pas du tout : on s’avise que finalement, le christianisme est responsable de la modernité ! En fait, il y a des gens pour qui le christianisme joue le rôle du poumon chez Molière. Quelque chose ne va pas ? Le christianisme vous dis-je. Le christianisme a fait partie des conditions de possibilité de ce qu’on appelle la modernité, mais il n’en est pas cause. Le rapport de la démesure moderne au christianisme est celui d’une perversion à ce qu’elle pervertit. Illich aimait à rappeler cette phrase : la corruption du meilleur engendre le pire.

    L’illimitation moderne, au-delà de la soif intarissable du profit, n’est-elle pas une fuite désespérée devant la mort (avec le recours à tous les anesthésiants qui lui sont offerts) ?
    On peut le voir ainsi. Le « Connais-toi toi-même » des Grecs, c’était d’abord cela : sache que tu es mortel. Saint François, dans son cantique des créatures, disait de la mort corporelle : « ma sœur ». D’un côté, toutes les formes d’illimitation sont une façon de nous étourdir, d’oublier la mort. De l’autre, tous les subterfuges échouent devant elle. C’est pourquoi l’ivresse de l’illimité, pour perdurer, a maintenant besoin de prétendre abolir la mortalité. C’est le rôle alloué par le système aux propagandistes transhumanistes. Je suis déjà allé dans une réunion transhumaniste, par curiosité. On y côtoie un mélange très curieux de niais intégraux, qui idolâtrent la technoscience, et de cyniques brutaux, qui trouvent leur intérêt à entretenir cette forme de niaiserie.

    Disséquons certains aspects de la postmodernité. Vous évoquez le remplacement des « métiers » par des « emplois », que revêt cette mutation sémantique ?
    Notre monde est marqué par une division du travail poussée à l’extrême. C’est le principe de la manufacture d’épingles décrite par Adam Smith : la segmentation de la chaîne de production, avec des ouvriers affectés chacun à une tâche particulière, permet de produire bien plus d’épingles que si chaque ouvrier fabriquait une épingle de A à Z. Le même raisonnement se généralise à l’organisation de la société entière, et même désormais à celle du « village planétaire ». C’est l’une des raisons pour lesquelles les métiers, qui correspondaient à une division du travail raisonnable, dégénèrent en emplois, où il ne s’agit que d’occuper une microplace dans la mécanique générale. Une autre raison est une technicisation à outrance. Au bout d’un moment, les avantages dus à une production accrue ne compensent plus les sacrifices humains réclamés par l’augmentation de la productivité.

    Vous écrivez que « la liberté du citoyen consiste aujourd’hui à déléguer toujours plus de responsabilités ». La perte d’autonomie de l’homme post-moderne est centrale dans votre pensée. Pouvez-vous nous en soumettre quelques exemples ?
    La prétendue autonomie du sujet contemporain est pure rodomontade. Mon grand-père qui venait de la campagne du Dauphiné était bien plus autonome que moi, dont les capacités de survie en dehors de l’environnement techno-économique sont extrêmement réduites. Je dépends de tellement de « services » qui, au prétexte de me faciliter l’existence, ont fini par faire de moi un impotent ! Un des services les plus tentaculaires, aujourd’hui, est l’école. Au fur et à mesure de son accroissement, le système scolaire a dépossédé les familles, et les adultes en général, de leurs compétences éducatives, pourtant constitutives de l’humanité, pour s’en arroger le monopole. Avec l’école, on a un excellent exemple d’une institution qui, à une certaine échelle, était bénéfique, et qui, lorsqu’elle outrepasse toute limite, devient néfaste.

    « Dans l’immense tout s’effondre, même le bien. » Cet aphorisme de Leopold Kohr peut sembler obscur mais dans le même temps riche de développements. Pouvez-vous nous en livrer l’exégèse ?
    Je reviens à Aristote : pour qu’une chose soit bonne, il faut qu’elle ait une taille appropriée à sa nature et à sa fonction. Si certains seuils sont dépassés vers le haut ou vers le bas (aujourd’hui, c’est généralement vers le haut, du côté du trop gros et du trop rapide), alors ce qui était bon se corrompt. La formule de Kohr, c’est lui-même qui en donne la meilleure exégèse : « Les jeunes gens d’aujourd’hui n’ont pas encore compris que le changement sans précédent qui marque notre temps ne tient pas à la nature de nos difficultés sociales, mais à leur échelle. Comme leurs aînés, ils n’ont pas encore pris conscience que ce qui importe n’est plus la guerre, mais laGrande Guerre ; pas le chômage, mais le chômage de masse ; pas l’oppression, mais l’amplitude de l’oppression ; pas le pauvre, dont Jésus a dit qu’il serait toujours parmi nous, mais leur scandaleuse multitude. »

    N’y aurait-il aucun espoir pour que le système se bloque et s’effondre ? Partagez-vous la « stratégie du grain de sable », de préférence à celle du révolutionnaire « exalté » ? Le grain de sable de quelques existences enracinées, de petites communautés familiales qui n’ont pas totalement rompu avec le cosmos, cherchant à préserver et développer leur autonomie ?
    Au stade où nous en sommes, je ne crois pas que quelques grains de sable, ni même un sac entier ne suffiraient à faire dérailler la machine. Celle-ci poursuit sa course folle, et c’est d’elle-même qu’elle tombera dans le ravin. Notre rapport à cette catastrophe prévisible est ambigu : nous la redoutons, pour les ravages qu’elle causera, et nous l’attendons, comme l’occasion de recouvrer une certaine liberté et de renouer avec des modes de vie mieux accordés au monde et à notre propre nature. Ces modes de vie, moins « productifs » et plus solides, plus conformes à nos facultés, nous pouvons d’ores et déjà les ébaucher, dans nos rapports avec les autres et les choses. Non pour nous préparer aux chocs à venir, ou pas seulement : pour d’emblée vivre une vie qui ne soit pas un grincement, mais une note juste. Une des bénédictions de notre temps est de nous désintoxiquer des visions d’un avenir radieux, pour nous rendre au présent et à l’éternel.

    Propos recueillis par Pierre Saint-Servant

    http://fr.novopress.info/

  • Bruno Gollnisch répondait aux question de Jean-Jacques Bourdin sur RMC

    Bruno Gollnisch était ce matin l’invité de l’émission « Bourdin Direct » sur RMC.

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  • Bruno Gollnisch était l’invité de Fabienne Sintès sur France Info

    « Je crois que c’est grâce à l’action de Jean-Marie Le Pen que beaucoup de gens sont aujourd’hui élus députés, sénateurs, députés européens. Et en un temps où on a fait manifester des millions de Français au nom de la liberté d’expression, il serait paradoxal que le seul qui en soit privé soit Jean-Marie Le Pen » a déclaré Bruno Gollnisch. Et le député européen du FN qui affirme ne pas être le porte-parole du président d’honneur du FN dans cette affaire, appelle « à l’apaisement dans le souci de l’unité de notre mouvement parce que les problèmes de la France sont d’une gravité telle qu’ils requerraient cette unité du mouvement national. »

    Marine Le Pen a dit une chose « tout a fait admissible, compréhensible, juste, c’est qu’elle souhaite que la parole de Jean-Marie Le Pen n’engage pas le Front national. Mais si c’est ça, je crois que Jean-Marie Le Pen y est prêt », a expliqué Bruno Gollnisch. « Je pense qu’il est tout à fait prêt – je suppose – à donner acte que ce qu’il dit n’engage pas nécessairement le FN. »

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    Source : France Info.

    http://gollnisch.com/2015/05/04/bruno-gollnisch-invite-fabienne-sintes-france-info/