« La plupart de nos militants étaient révoltés contre la société, mais également intégrés dans leur génération ; ils n’étaient pas tombés d’une autre planète… »
entretiens et videos - Page 855
-
Ordre Nouveau, d’Alain Renault
À l’heure où l’actuel Premier ministre Jean-Marc Ayrault, entend engager la dissolution de plusieurs groupes dit « d’extrême-droite » sans qu’on sache encore s’il s’agit d’un simple effet d’annonce légalement impossible à tenir, il est intéressant de rappeler le précédent de la dissolution d’Ordre Nouveau… il y a quarante ans ce mois-ci !Ancien dirigeant d’Ordre Nouveau, Alain Renault a présenté la réédition d’un ouvrage collectif, introuvable pendant des décennies, résumant l’histoire et les positions de ce mouvement pas vraiment comme les autres. Souvenirs et remise en perspective… (voir aussi l’article du Gaulois « Ordre Nouveau au Palais des Sports en 1971, par Marc Noé »)Quarante ans après sa dissolution, le mouvement Ordre Nouveau exerce toujours la même fascination. Nostalgie ? Ou effet de look sacrément efficace ?La nostalgie est très « tendance », c’est même un marché… Il est bien certain que pour ceux qui ont connu cette époque, elle se confond avec leur jeunesse et ils entretiennent parfois la flamme comme d’autres font le succès de la « tournée des yé-yé »…Quant aux jeunes générations, elles peuvent naturellement être fascinées par un passé plus ou moins mythifié, comme nous étions nous-même fascinés par nos aînés de Jeune Nation ou les grands anciens du Parti Populaire Français ou des Camelots du 6 février 1934.Qu’Ordre Nouveau en soit le support n’a rien d’étonnant puisqu’il était le mouvement nationaliste le plus important des années 70 et que son action avait connu un fort retentissement médiatique.Ce qui a fédéré « l’extrême droite » de l’époque, c’était l’anticommunisme. Cela suffisait-il à susciter une doctrine alternative au système d’alors ?La plupart des militants étaient révoltés contre la société, mais également intégrés dans leur génération ; ils n’étaient pas tombés d’une autre planète. L’engagement par simple « anti-communisme » est souvent l’alibi de ceux qui veulent minimiser leur action de l’époque.Il y avait de nombreux autres moyens que le militantisme à l’extrême droite pour lutter contre le seul communisme. La première affiche d’Ordre Nouveau était « Face au Régime, face au marxisme, pour un Ordre Nouveau », ce qui est loin d’une simple lutte contre les Rouges.Certes, « l’Ordre Nouveau » était une notion vague et la « doctrine alternative » n’a jamais été très développée. Quant au système d’alors, c’était le même que celui d’aujourd’hui, il s’est simplement renforcé. Il est d’ailleurs lui-même une sorte de communisme, les formes d’oppression sont simplement plus subtiles.À contrario, l’extrême droite, à l’instar de l’extrême gauche, a donné naissance à un indéniable vivier de futurs talents. Était-ce là le destin d’Ordre Nouveau ? Servir de pépinière plutôt que de sections d’assaut ?Est-ce le mouvement qui donne du talent à ses adhérents ou ceux-ci qui apportent leurs talents au mouvement ? C’est l’éternel problème de la poule et de l’œuf. En réalité il y a une interaction et le militantisme est extrêmement formateur comme le relevait déjà Henry Charbonneau dans ses Mémoires de Porthos.On y côtoie une ménagerie diverse allant du gorille au singe savant, du videur de boîte au normalien, on apprend à rédiger, prendre la parole, arbitrer des conflits, jouer les imbéciles en certaines circonstances, tenter de passer pour intelligent dans d’autres, monter des coups avec une caisse vide, recruter…Recruter, c’est persuader un individu de payer une cotisation qui permettra d’imprimer du matériel qu’il sera chargé de propager à ses frais avec comme seule perspective personnelle un séjour au poste de police ou à l’hôpital. Bref, quand on est devenu un bon militant, on est armé pour la vie, mieux qu’en acquérant 3 UV de plus dans son cursus universitaire.Quant aux sections d’assaut, il ne faut pas tomber dans le mépris affiché par quelques intellos pour de gros bras présumés microcéphales. D’abord, on peut être à la fois costaud, courageux, intelligent et cultivé. Je vous concède que l’espèce est rare, plus rare d’ailleurs que celle de ceux qui n’ont aucune de ces qualités. Mais, bien souvent, il vaut mieux disposer de quelques solides gaillards que d’évanescents exégètes de la pensée d’Oswald Spengler.Cela ne sert à rien de réfléchir dans une cave si l’absence de force vous interdit d’en sortir. Comme le dit un chant : « L’homme des troupes d’assaut trace le chemin de la liberté. »¢Ordre Nouveau, présenté par Alain Renault, Éditions Déterna, collection « Documents pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa, 460 pages, 35 euros. -
Il serait plus courageux de dissoudre l’Union Racaille
Entretien sur Boulevard Voltaire avec Renaud Camus
Comment avez-vous perçu les réactions de la classe politique et des médias à l’annonce de la mort du militant d’extrême gauche Clément Méric ?
Comme de la farce greffée sur de la tragédie, ce qui doit être la définition du mélo, non ? Mélenchon est notre Robert Macaire, il ressuscite le boulevard du Crime.
Évidemment, par curiosité, on aurait aimé voir ce qui se serait passé si, trente secondes plus tôt ou trente secondes plus tard, un poing « antifa » avait renversé et tué malencontreusement un pauvre jeune « fa ». En tout cas, c’est bien la première fois que les belles âmes de gauche, et celles de la droite remplaciste, daignent verser des larmes sur la mort d’un p’tit gars bien de chez nous, tué par un immigré. N’était le chagrin qu’on éprouve de cette mort idiote, on se réjouirait presque de voir ça…
Le look, la fréquentation des mêmes lieux, une violence à fleur de peau : skinhead et antifa se ressemblent comme deux gouttes d’eau…[...]
La suite sur Boulevard Voltaire
-
Jean-David Cattin : “Le racisme antiblanc existe aussi en Suisse”
GENEVE (NOVOpress) – Gérald Pichon, l’auteur de “Sale Blanc ! Chronique d’une haine qui n’existe pas”, a rencontré pour NOVOpress Jean-David Cattin, de l’association Les Identitaires et militant identitaire suisse, pour faire le point sur la substitution de population et le racisme antiblanc qui touchent la Confédération helvétique.
- Bonjour Jean-David, tu es l’un des cadres du mouvement identitaire, militant au sein de cette mouvance depuis une dizaine d’années à Genève, tu es donc en première ligne pour assister au phénomène du “Grand Remplacement” dans le canton genevois. Peux-tu nous évoquer, notamment dans les prisons, comment se traduit cette substitution de population ?
Dans les prisons, il y a trois grandes catégories d’étrangers, les étrangers résidant en Suisse légalement ou illégalement et les étrangers résidant en France. Dans la prison de Champ-Dollon, 92% des prévenus sont étrangers, ce qui exclut les naturalisés de fraîche date. Dans la prison de Thorberg qui est destinée à l’exécution des longues peines, on a pu compter jusqu’à 98% de détenus étrangers et plus de 40 nationalités. A Champ-Dollon toujours, près de 60% des détenus sont musulmans. Par ailleurs, 39,2% sont originaires du continent africain. Pour être complet, il faut signaler que la prison est en surcharge de 200%. Ce qui indique mieux que n’importe quelle statistique sur l’insécurité, l’explosion de la violence dans le canton de Genève.A la vue de ces statistiques, il parait complètement hallucinant d’apprendre qu’un seul et unique criminel étranger a été expulsé de Genève durant l’année 2012.
Si l’insécurité à Genève est un problème grandissant, notamment suite à l’ouverture des frontières et une politique d’asile laxiste, le remplacement de population autochtone et l’imposition de normes culturelles non-européennes se font toujours plus importants. On a ainsi pu assister à des demandes de carrés confessionnels dans les cimetières, comme au Grand-Saconnex à Genève mais aussi à la construction de minarets ailleurs en Suisse. Heureusement, la votation pour l’interdiction des minarets est passé par là et il n’est désormais plus possible de construire des minarets. Si ces revendications existent, c’est que la population musulmane a grandi à vu d’œil. Elle est passée de 3.000 en 1960 à plus de 400.000 aujourd’hui, essentiellement d’origine balkanique et turque.
Les 85,1% de la population résidente permanente étrangère en Suisse proviennent d’un pays européen, dont les trois quart de l’UE. En ce qui concerne la population d’origine subsaharienne, elle concerne 2,5% de la population étrangère qui est de près de 2 millions (sur 8 au total). Cela exclu donc les naturalisés, qui sont proportionnellement plus nombreux chez les extra-européens et les clandestins qui sont estimés au nombre de 100.000. Le Grand Remplacement serait donc un terme un peu abusif pour qualifier la situation suisse, toutefois notre pays étant très petit, il peut être beaucoup plus vite submergé qu’un pays avec la profondeur démographique de la France.
- Comme le montre le livre “Sale Blanc ! Chronique d’une haine qui n’existe pas”, la transformation de la France en société multiraciale et donc multiraciste s’accompagne par l’explosion de la violence à l’égard des Français de souche. En Suisse, selon toi, ce n’est pas le Blanc en tant que tel qui est la cible prioritaire, mais le Suisse, l’autochtone, peux-tu nous parler de cette différence ?
Le racisme antiblanc existe, j’ai même entendu il y a quelques années, pour la première fois en Suisse, quelqu’un se faire traiter de cul-blanc. Cependant, comme expliqué précédemment, il est vrai que les populations étrangères vivant en Suisse sont encore largement majoritairement d’origine européenne. En Suisse vivent d’importantes communautés balkaniques, ibériques, italiennes, allemandes et françaises, cela empêche donc un développement important de la haine antiblanche à proprement parler.Il existe par contre une sorte de haine de l’autochtone, ou en tout cas une tendance à ringardiser tout ce qui est typiquement suisse que cela soit dans les milieux d’extrême-gauche à la pointe de l’ethnomaoschisme ou dans certaines communautés même européennes, qui méprisent ces petits Suisses qui ont mieux réussi que leurs grandes nations. Si ce sentiment existe même parmi des populations d’Europe de l’Ouest, il faut souligner que beaucoup d’Européens se retrouvent dans les valeurs conservatrices d’un parti comme l’UDC.
- Peu de Français le savent mais les Suisses subissent chez eux aussi une violence de la part de bandes ethniques (Kosovars, Bosniaques ou extra-Européens). As-tu quelques exemples à nous donner ?
En particulier à partir de la guerre du Kosovo, la Suisse a accueilli un nombre important d’albanophones, plus de 200.000, ce qui représente plus de 10% de la population du Kosovo. Les phénomènes de bandes basées sur des critères ethniques voire claniques n’ont pas tardé à apparaître et les jeunes Suisses en sont souvent victimes que ce soit dans les cours d’école ou lors des soirées.Cette cohabitation très difficile avec ces nouveaux immigrés est allée jusqu’à engendrer des violences très graves, comme en 2011, lorsqu’un célèbre lutteur suisse s’est fait trancher la gorge après s’être fait traiter de “Sale Suisse” par deux albanophones alors qu’il buvait tranquillement une bière en terrasse.
Parallèlement à ces événements très graves, l’insulte “sale Seutch” ou “sale Suisse” en langage racaille s’est répandue dans les cours d’école comme une trainée de poudre. Le terme recouvre un peu celui de “boloss”, impliquant une dimension de ringardise qu’on peut lier à la nationalité et à l’éducation de celui qui s’en voit affublé.
- Quelques intellectuels helvètes sont en pointe pour inoculer “le poison de la mauvaise conscience occidentale”, notamment Jean Ziegler, la Suisse va-t-elle devenir un pays ethnomasochiste ou le sursaut identitaire, notamment grâce à l’UDC, est-il en marche ?
Jean Ziegler appartient à cette génération d’intellectuels profondément marxistes ayant vécu mai 68 et qui déçus du prolétariat autochtone s’en sont trouvé un de substitution, plus exotique et plus miséreux. Depuis 40 ans, comme beaucoup de ses semblables, historiens ou philosophes, il s’acharne à dépeindre son propre pays et la civilisation à laquelle il appartient comme étant profondément et intrinsèquement pervers, dominateurs et in fine responsables de toute la misère du Tiers-Monde.Ce travail de sape qui a été mené avec, il est vrai, un certain talent et une idéologique sous-jacente qui a défaut d’être juste a sa cohérence. Aujourd’hui encore, il en reste des traces profondes, celles de la mauvaise conscience occidentale et de l’attrait abstrait pour la diversité même parfois chez les plus conservateurs. Toutefois, le sursaut identitaire est clairement en marche depuis 10 ans. Le résultat de la votation du dimanche 9 juin 2013, qui a vu près de 80% des Suisses accepter le durcissement du droit d’asile, n’est que le dernier d’une série de votation qui atteste du ras-le-bol des Suisses face à l’immigration massive.
-
Hommen : "ce n'est qu'un début"
Fabien (pseudonyme) est responsable national et porte-parole des Hommen. Il revient sur l'opération menée dimanche sur le court Philippe Chatrier de Roland-Garros :
"La lutte contre la loi Taubira n'est pas un combat politique, mais un combat de société. Nous savions que nous allions être critiqués. Mais sur Facebook et sur Twitter, nous constatons une explosion des messages de soutien. Notre objectif est de libérer la parole du peuple. Le gouvernement n'a pas écouté les immenses mobilisations du printemps. Il s'en frotte les mains. C'est pourquoi nous avons choisi de faire connaître cette situation dramatique dans le monde entier. D'où notre choix d'intervenir à Roland-Garros.
De ce point de vue-là, quels résultats avez-vous obtenus ?
Nous avons pu les constater dès hier soir en faisant le tour de la presse internationale sur le web. Disons que nous n'avons pas pu trouver de journaux qui n'en parlaient pas. Nous sommes présents partout : au Brésil, au Mexique, aux Etats-Unis, au Canada, en Afrique, en Russie... Et dans des titres importants comme le New York Times par exemple.
Vous portez un masque blanc, vous vous exprimez sous pseudonyme... Pourquoi ?
Derrière le masque blanc que nous portons, nous considérons qu'on retrouve tous les Français qui s'opposent au mariage gay. Ce n'est pas un slogan, mais une réalité. Quand nous montons des actions, nous ne nous connaissons pas forcément. Ce sont souvent des nouveaux-venus qui se mobilisent pour une ou plusieurs opérations, et parfois nous ne les reverrons pas.
Êtes-vous néanmoins rattaché à l'un des mouvements officiels d'opposition au mariage gay ?
Nous ne sommes rattachés ni au Printemps Français, ni à la Manif pour Tous, ni au Camping pour tous, ni à aucun autre de ces différents mouvements. Nous sommes libres et autonomes, mais nous avons bien évidemment des relations avec eux. [...]
Quelle seront vos prochaines opérations ? On va vous voir à chaque étape du Tour de France maintenant ?
Je vous laisse la surprise. Ce qui est certain, c'est que ce n'est qu'un début. François Hollande veut nous interdire d'employer le terme de "résistance". Mais c'est un acquis. La résistance est en marche et elle se structure. Jamais on ne lâchera pour défendre le mariage et le droit des enfants, jusqu'à ce que la loi Taubira ne soit plus qu'un mauvais souvenir.
Cette loi avait été annoncée par François Hollande. Elle a été votée par le Parlement et promulguée. N'y a t-il pas un moment où il faut accepter le jeu démocratique ?
Il serait bon en effet que le gouvernement accepte enfin le jeu démocratique, quand une majorité de Français s'oppose à une loi. La démocratie, cela signifie que le pouvoir appartient au peuple. Quand le peuple n'a plus le pouvoir, on glisse vers le totalitarisme. Tout le monde sait que François Hollande n'a pas été élu sur cette proposition, mais sur le chômage et l'économie. C'est sur ces thèmes que les Français l'attendent. Pas sur le mariage gay."
-
La France des invisibles est devenue visible
Patrick Buisson est interrogé dans Le Monde. Extrait :
"Comment interprétez-vous la mobilisation massive de La Manif pour tous ?
La France des invisibles est devenue visible. A travers La Manif pour tous, cette France a accédé à une conscience civique et politique. Nul ne peut mesurer l'impact qu'aura cette révolution culturelle. Nous sommes dans cette phase que décrivait Lénine de politisation de catégories jusque-là réfractaires ou indifférentes à l'égard de la chose publique. Regardez ce qui s'est passé avec les catholiques qui, en opposant la loi morale reliée à la transcendance comme légitimité supérieure à la loi, se sont redécouverts pleinement chrétiens et pleinement actifs contre la prétention de César de se substituer à Dieu. Il y a là incontestablement comme un écho à l'appel lancé par Nicolas Sarkozy lors de son discours du Latran en 2007 : "La France a besoin de catholiques convaincus qui ne craignent pas d'affirmer ce qu'ils sont et ce en quoi ils croient." D'une certaine manière, ce mouvement aura été la première manifestation de ce qu'on peut appeler un populisme chrétien.
Dans une crise économique aussi grave, la mobilisation de la droite n'est-elle pas outrancière ?
La place symbolique accordée par le pouvoir à cette réforme a été perçue par beaucoup comme un non-sens. La faible consommation du pacs par les homosexuels aurait dû interpeller le législateur sur la réalité d'une quelconque demande en ce domaine. Malgré cela, François Hollande a voulu en faire un marqueur politique. Du coup, il a mis simultanément en évidence l'activisme sociétal de la gauche et sa faillite sociale. Un fort ressentiment s'est développé dans les catégories populaires à l'égard de l'exécutif, qui est apparu avant tout préoccupé de donner satisfaction aux revendications purement idéologiques d'une minorité de privilégiés appartenant à la classe urbaine dominante. La fracture sociale passe aussi par là.
Quels enseignements la droite doit-elle en tirer pour revenir au pouvoir ?
Il y a un continuum parfait entre la campagne de Nicolas Sarkozy engagée en février 2012 sous la bannière des valeurs et la mobilisation, un an plus tard, de centaines de milliers de Français sur des questions sociétales dont on disait qu'elles ne passionnaient personne. La synergie dialectique créée par le candidat Sarkozy a rendu à ce peuple la fierté de se battre pour autre chose que des intérêts catégoriels. Elle lui a du même coup redonné une suprématie morale. En ce sens, la présidentielle n'a pas été un échec, mais une défaite fondatrice.
Cette ligne droitière est contestée à l'intérieur même de l'UMP. Est-elle la seule efficace pour battre la gauche ?
Une récente enquête de l'IFOP pour la Fondation Jean-Jaurès atteste de l'émergence de cette droite des valeurs portée par un haut niveau d'adhésion de l'opinion. D'aucuns persistent à garder les yeux grand fermés sur ce mouvement de fond. Ils voudraient vite refermer la parenthèse du sarkozysme et de La Manif pour tous. Ils rêvent d'un retour à ces temps où la droite n'était qu'une moindre gauche ou, pour reprendre le mot de Muray, une "petite gauche de confort". Avec cette mécanique implacable si bien décrite par Mark Twain : "Les gens de gauche inventent des idées nouvelles ; quand elles sont usées la droite les adopte." Ce ressort-là est cassé. On ne reviendra pas à la case ante Sarkozy. Ceux qui voudraient à nouveau faire de la gauche et des médias les arbitres de la stratégie de la droite mènent un combat d'arrière-garde. [...]
La crise doit amener la droite à repenser son rapport à l'économie. Il n'y a pas d'économique pure. L'économique est toujours le reflet d'une métaphysique. On est passé d'un capitalisme entrepreneurial qui, en osmose avec l'éthique chrétienne, conférait une valeur morale au travail, à l'investissement à long terme, à l'ascétisme et la satisfaction différée à un capitalisme financier qui privilégie la pulsion et la compulsion, le court-termisme et la jouissance instantanée. La crise économique actuelle est en réalité une crise de civilisation, celle d'une forme de capitalisme qui favorise des comportements humainement, socialement et économiquement destructeurs. [...]
-
« J’ai été la première victime d’un système totalitaire » – Entretien avec Christian Vanneste
Cette semaine paraît, aux éditions Mordicus, M… au lobby gay ! (1) Une plaquette vigoureuse et alerte signée par Christian Vanneste, le président du Rassemblement pour la France (RPF), cloué au pilori (mais judiciairement blanchi) par ce groupe de pression de plus en plus intransigeant. Christian Vanneste prolonge dans « Minute » ce salutaire coup de gueule d’un homme libre.
Minute : Votre livre s’intitule M… au lobby gay!. Le M…, c’est pour Merde ou c’est pour Merci ? Car finalement, après toutes vos mésaventures, vous êtes maintenant libre de dire tout ce que vous voulez…
Christian Vanneste : Non, c’est le mot de Cambronne! C’est le célèbre mot qui vient confirmer, de façon claire et concise, ce que Cambronne venait de déclarer durant la bataille de Waterloo à un général anglais qui avait l’outrecuidance d’insister pour qu’il dépose les armes: « La garde meurt mais ne se rend pas! » C’est mon envoi au lobby gay: Vanneste meurt mais ne se rend pas !
Ce lobby, vous le dénoncez tout au long du livre, mais qu’est-ce exactement que le « lobby gay »?
Le lobby gay est un mouvement qui trouve ses racines aux Etats- Unis dans la pensée de Harry Hay, un intellectuel marxiste et homosexuel. Dès la fin des années 1940, Harry Hay a théorisé le mode de développement de ce groupe de pression, en identifiant le groupe homosexuel comme étant un groupe dominé et en en faisant une sorte de prolétariat. Selon sa théorie, le groupe homosexuel devait s’engager dans un processus de libération par rapport à l’idéologie excluante de l’ensemble de la société. La différence avec le marxisme, et l’une des aberrations de son raisonnement, est que le prolétariat avait vocation à devenir majoritaire et à constituer la totalité du peuple alors que toute revendication des homosexuels constitués en groupe de pression ne peut être qu’ultra minoritaire !
Sauf à basculer dans une autre dimension, totalement irréelle, et c’est ce qui se passe avec la « théorie du gender », qui, comme le marxisme, est une théorie culturaliste, qui nie l’importance de la nature. On en arrive à dire que l’orientation sexuelle est plus importante que le sexe, ce qui est complètement absurde car il y a bien évidemment, physiquement, une différence entre les sexes. C’est encore Harry Hay qui, dans les années 1970, a apporté sa caution intellectuelle au mouvement LGBT dont je n’ai jamais compris qu’on ne dénonce pas certaines de ses propositions dans un grand éclat de rire.
« Une vitesse de propagation jamais vue en France »
Non seulement la théorie a pris mais elle est passée à un autre stade, celui de la quasi-dénonciation de l’« hétérosexualité », conçue comme un simple mode particulier de sexualité…
Oui car, après lui, sont arrivés des « identitaires homosexuels », pour qui la sexualité fonde l’identité, et qui ont joué à fond la carte de la victimisation. Leur raisonnement, ou leur tactique, est d’une grande simplicité: si nous sommes exploités, c’est à cause de la culture hétérosexuelle contre laquelle il faut se regrouper et se mobiliser.
Sans réaction ?
Pendant longtemps, il n’y a pas eu de réaction, car on ne mesurait pas à quel point ces revendications farfelues allaient pénétrer la société. Cela semblait impensable qu’elles sortent d’une culture ultra minoritaire pour irriguer un jour jusqu’à l’enseignement dans les écoles ou jusqu’à la modification de la législation et du sens même des mots du dictionnaire! Il a fallu en arriver là, avec une vitesse de propagation jamais vue en France, pour que la résistance se lève et s’organise.
Vous faites là allusion au mouvement de la Manif pour tous…
A la Manif pour tous, au Printemps français et à tous les mouvements qui sont nés en réaction à la dénaturation du mariage, jusqu’aux Antigones. Les Français ont eu une réaction forte et cohérente, qui pose les bases d’un solide mouvement de reconquête des esprits par ce qui est tout simplement le bon sens.
Pendant longtemps, j’ai eu l’impression d’être seul: seul sur le plan intellectuel et politique, seul à résister à une idéologie dangereuse, absurde et pernicieuse portant at teinte à la liberté d’expression dans la mesure où, maintenant, toute critique de cette idéologie conduit au tribunal en vertu d’une législation qui contraint la parole et même la pensée! Lorsque j’ai été poursuivi – pour être finalement totalement blanchi, on oublie de le rappeler! –, je ne l’ai pas été à raison de ce que j’avais dit mais en fonction de ce qu’on me suspectait de penser au-delà de ce que j’avais dit! J’ai été la première victime d’un système totalitaire et je crains de ne pas être le dernier.
Ce mot d’« homophobe » est dépourvu de tout sens mais admettons- le pour répondre à votre question. Il n’y a jamais eu la moindre « homophobie » dans mes propos, c’est-à-dire le moindre appel à la haine ou à la violence envers les personnes homosexuelles. Je me contente de défendre une conception millénaire de la société. Que l’on veuille me bâillonner alors que je ne fais qu’exposer tout ce qui est à la base de la société et qui lui permet de se reproduire de génération en génération est tout simplement extravagant!
Le système totalitaire de contrôle de la pensée, a fortiori quand elle est catholique, comme c’est mon cas, repose sur la pression, les menaces de toute une myriade d’associations qui perçoivent des subventions inversement proportionnelles à leur représentativité et qui se permettent de traîner ceux qui résistent à leurs oukases devant les tribunaux pour un oui ou pour un non. Ces associations ne sont fortes que de la lâcheté de ceux qui, s’ils étaient fidèles à leurs convictions – ou à leurs électeurs – devraient les ignorer.
En fait, ces associations appliquent la méthode qui a fonctionné pour le racisme. C’est la technique du coucou: elles s’installent dans le lit de l’antiracisme et font pareil. Elles auraient tort de se gêner puisque ça fonctionne.
« Bien sûr que Copé était favorable au mariage homo ! »
Pourquoi cette lâcheté ?
Parce que les partis politiques ne sont plus que des agences de placement électoral, à commencer par l’UMP. Ce que Stéphane Bern vient de révéler sur Jean-François Copé tenant, en privé, des propos favorables au mariage homosexuel n’est que la divulgation publique de ce que je savais. Bien sûr qu’il était favorable au mariage homo! Beaucoup l’étaient à l’UMP. Mais comme leurs électeurs – ou leurs anciens électeurs – se sont levés pour dire non, ils sont devenus contre! Vous noterez au passage que Jean-François Copé dîne avec Stéphane Bern et Marc-Olivier Fogiel; moi pas.
Si j’ai été flingué, alors que j’étais très proche de Nicolas Sarkozy dans un premier temps, c’est parce que ces gens-là, qui n’ont aucune conviction et qui n’ont aucune formation philosophique, ceci expliquant cela, pensaient utile d’être bien avec le lobby gay qui comprend des associations mais aussi des gens fortunés.
Il faudra quand même un jour que l’on sache qui finance GayLib et comment ce mouvement est devenu associé à l’UMP!
Ce n’est quand même pas compliqué de comprendre que le mariage des homosexuels constitue un changement anthropologique majeur, il suffit d’avoir lu Claude Lévi-Strauss pour le savoir!
Peut-être Lévi-Strauss n’est-il pas enseigné à l’ENA…
L’ENA est une école d’ignorance et de fatuité. Elle ne produit que des dirigeants inefficaces et très sûrs d’eux.
Quand vous parlez, dans votre livre, d’« invasion de l’UMP par le groupe de pression homosexuel », vous y allez quand même un peu fort!
Vous trouvez? Il y en a plus qu’on ne le pense. Vous avez ceux qui sont déclarés, ce qui aurait été impossible il y a quelques années, parce qu’ils le sont, mais vous avez surtout ceux qui se sont déclarés pour des raisons électorales, particulièrement en région parisien e.
Et puis, et là on marche sur la tête, vous avez ceux qui ne sont pas homosexuels mais qui se déclarent « gay friendly », comme on dit, pour avoir les sympathies de la presse!
L’exemple emblématique est Nathalie Kosciusko-Morizet, qui mise sur la bienveillance des médias et le vote des homosexuels à Paris pour être élue.
Au-delà des personnalités, il ne faut pas négliger le poids des apparatchiks.
Je ne peux pas donner de noms mais, au sein de l’appareil de l’UMP, le groupe de pression homosexuel est extrêmement puissant. Ce cercle de l’ombre, si j’ose dire, pratique une sorte d’autorecrutement et cela finit par peser sur les décisions ou, pire encore, par des anomalies dans le fonctionnement parlementaire comme il a pu s’en produire au Sénat lors du vote sur le mariage des homosexuels.
Mais comment le groupe a-t-il pu renoncer à demander un scrutin public?
C’est joyeux…
C’est la réalité. Moi qui ai commencé en politique à l’UJP, le mouvement des jeunes gaullistes, et étais bien sûr, en Mai 68, contre la « chienlit » et les idées folles que défendaient les révoltés, j’ai fini par m’a percevoir que, dans mon parti, devenu l’UMP, je n’avais plus que des adversaires. Dans le parti auquel j’étais resté fidèle, il n’y avait plus que des Rhinocéros, comme dans la pièce de Ionesco…
« Marine Le Pen est passée à ma gauche… »
Le mouvement suscité par le « mariage pour tous » a dû vous réjouir.
Ce mouvement me donne beaucoup d’espoir en cela qu’il vient du peuple. C’est la levée – la levée en masse si j’ose dire – des gens d’en bas, révoltés non seulement par le fait que notre pays connaît le déclin mais surtout par le fait qu’il s’enfonce dans la décadence. Les valeurs disparaissent, la seule qui tenait encore à peu près debout, la famille, est attaquée, et ce « vieux peuple », comme disait De Gaulle, se dresse enfin! Oui, l’espoir a changé de camp!
Oui, c’est une réaction de tout un peuple et c’est une réaction de la vie, cette vie qui finit toujours par gagner! J’espère que cela va se traduire par un mouvement politique quasiment révolutionnaire.
Comment le voyez-vous ?
Je ne le vois pas, j’essaye de le faire. Je suis pour l’union des droites, de toutes les droites, mais à une condition: que ce soit des vraies droites, et pas des gens qui font carrière.
Avec le Front national ?
Avec toutes les droites, même si, je dois le dire, les positions économiques de Marine Le Pen me dérangent énormément. En gros, Marine Le Pen est passée à ma gauche…
Etre vraiment de droite implique d’être conservateur sur les valeurs sociétales, ancré sur l’idée de nation et pragmatique sur le plan économique, ce qui ne peut se concevoir que lorsqu’on agit à l’intérieur d’un impératif qui est l’impératif libéral, qui est bien différent de la mondialisation.
Il faut aussi dire que la liberté est essentielle, à commencer par la liberté de l’information, absolument essentielle, ce qui est mon point de convergence avec Robert Ménard chez qui mon livre est édité.
Mais sur le plan économique, il faut être conscient que seuls des acteurs économiques qui ont la possibilité d’être libres peuvent donner une économie efficace.
Propos recueillis par Antoine Vouillazère http://fr.novopress.info
1. M… au lobby gay !, par Christian Vanneste, éd. Mordicus, 32 pp., 4,95 euros.
Article de l’hebdomadaire “Minute” du 5 juin 2013 reproduit avec son aimable autorisation. Minute disponible en kiosque ou sur Internet.
-
Pierre Hillard sur l'intervention de la France au Mali
Entretien avec Pierre Hillard à propos de l’intervention française au Mali.
Mecanopolis : Dans votre texte, « Un plan sioniste contre le monde arabe », que nous publions à la suite de cet entretien, vous indiquez que la « balkanisation des pays arabes » est un plan sioniste. Vous le démontrez d’ailleurs en citant « The zionist plan for the Middle East » – texte que nous plaçons en intégralité en fin d’article. Pensez-vous que l’intervention de la France au Mali participe à l’accélération de ce processus ?
Pierre Hillard : Suite aux événements qui ont secoué les pays arabes depuis 2011, nous assistons à une extension de ces troubles. Malheureusement, la France de François Hollande continue le travail délétère de Nicolas Sarkozy. Rappelons que notre président de la République est « Young Leader » de la Fondation franco-américaine dont une des têtes pensantes et agissantes s’appelle Frank Carlucci, ancien patron du groupe Carlyle très impliqué dans les attentats du 11 septembre 2001. Ajoutons aussi que Carlucci était, entre autres, l’ancien directeur-adjoint de la CIA. Pour arriver à la tête de la présidence, il faut montrer patte blanche. François Hollande a sûrement apporté des gages de fidélité. Le système a misé sur lui. Ce dernier doit maintenant renvoyer l’ascenseur. L’intervention française au Mali, en n’oubliant pas l’arrière-fond économique (or, pétrole, uranium…), est la continuation logique du processus de déstabilisation des pays arabes. Il est vrai que des mouvements islamistes fanatiques progressaient vers le Sud du Mali. Mais nous ne devons pas oublier que l’intervention franco-anglaise contre la Libye de Kadhafi a permis d’armer ces rebelles qui, maintenant, se retournent contre nous. Nous avons été pyromane et nous devenons pompier. Cette politique de Gribouille est sans fin. Le risque est grand que ces méthodes désastreuses ne fassent tâche d’huile et déstabilisent l’Algérie et le Maroc. Après tout, pour les tenants du mondialisme, tout le monde doit être à la fête.
La terminologie employée par le ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian, qui indiquait dès le début de l’opération SERVAL, que la « France est en guerre contre le terrorisme », de même que la déclaration du président Hollande, samedi dernier lors de ses vœux à Tulle, qui n’a pas hésité à prétendre que « les terroristes au Mali représentent un danger pour le monde entier » n’est pas sans rappeler la dialectique de l’administration Bush au lendemain des événements du 11 septembre 2001. La France a-t-elle un intérêt à faire en sorte que la théorie du « Choc des civilisations » devienne une réalité ?
PH : D’abord, rappelons les origines de l’expression « Choc des civilisations ». C’est Bernard Lewis, Juif anglais naturalisé américain et proche de Zbigniew Brzezinski, qui a théorisé cette formule en 1957 dans son ouvrage « Islam ». Samuel Huntington n’a fait que reprendre cette expression en 1992 qui a fait florès par la suite. Lewis, acquis à l’idée de recomposer les Etats arabes, a profondément marqué les élites dirigeantes américaines. Ce n’est pas l’effet du hasard si le lieutenant-colonel Ralph Peters a publié dans la revue militaire américaine AFJ, en juin 2006, une carte du Proche-Orient balkanisée en fonction des critères ethniques et religieux. Son auteur a pu publier son article, intitulé tout simplement « Frontières de sang » ainsi que la carte, parce que le comité de rédaction de cette revue militaire était en communion de pensée avec ce genre de politique. Ajoutons que Ralph Peters dans le New York Post du 22 juillet 2006 n’hésitait pas à se déclarer pro-israélien. Précisons que l’article d’Oded Yinon – appelant à une balkanisation des pays arabes en 1982, en particulier en prônant l’éclatement de l’Irak en trois zones (kurdes, sunnites et chiites), publié à l’origine dans la revue « Kivunim » (voir les références) – obéit aux mêmes critères. En publiant la carte du « grand Israël » avec les noms de Theodor Herzl et du rabbin Fischmann (les sources d’origine sont indiquées en bas de la carte) ainsi que le texte évoquant la balkanisation des pays arabes, les membres du comité de rédaction et le rédacteur, Yoram Beck, ont cautionné les propos brûlants de son auteur. Il serait intéressant d’étudier les CV des dirigeants de cette revue qui doivent, il y a de grandes chances, fréquenter les milieux sionistes. Admirons, si l’on peut dire le texte d’Oded Yinon qui, en 1982, annonçait cette politique de déstabilisation des pays arabes. Même en retenant cette hypothèse absurde d’un Yinon agissant seul, on pourrait lui décerner la palme de grand visionnaire car tout ce qui se passe depuis 2011 est conforme à ses dires. Alors, pour répondre à votre question, il va de soi que la France s’engage dans une politique folle en attisant le « Choc des civilisations ». En effet, cela ne peut aboutir qu’à un chaos généralisé. Dans la mystique maçonnique, le chaos est nécessaire pour passer à un niveau supérieur (« Ordo ab chao » selon la formule). La France en fera les frais. N’oublions pas que le mondialisme est un messianisme.
Youssef al-Qardoui, président de l’Union Internationale des Savants Musulmans (Oulémas), ainsi que du Conseil Européen pour la Recherche et la Fatwa, de même que le président égyptien Mohammed Morsi, ont condamné l’intervention française au Mali. Pensez-vous que cela soit de nature à faire de la France le nouvel ennemi de l’Islam ?
PH : Disons que cela ne va sûrement pas arranger les choses. La France se range du côté des défenseurs d’Israël et du sionisme. Observons qu’on est bien loin de la politique arabe du général de Gaulle. Les événements allant en s’aggravant, la France va être entraînée dans un tourbillon suite aux tensions croissantes entre le monde arabo-musulman d’un côté, Israël et les organisations sionistes de l’autre. En tant que patriote français, des dirigeants dignes de ce nom n’ont pas à être pro ou anti-arabe comme à être pro ou anti-israélien. Il s’agit de défendre avant tout les intérêts économiques et militaires français et de maintenir intact sa civilisation romaine et catholique. La vraie politique doit se faire en fonction de ces critères. Nous en sommes loin.
Au-delà du risque d’attentats évident sur le territoire français, craignez-vous que le conflit malien puisse être, d’une certaine manière, importé dans l’Hexagone, en faisant éclater des tensions déjà exacerbées par la crise économique ?
PH : Evidemment, le risque est grand. On oublie trop les enseignements de l’histoire. Ils montrent que la force d’un pays réside dans son unité culturelle. La présence de populations issues de civilisations différentes de la France n’aide pas à l’apaisement. Quand on est acquis à la civilisation de son pays, on opte automatiquement pour un comportement qui sert ses intérêts. Le problème est que cet état d’esprit n’est pas celui de millions de personnes en France comme en Europe. La colère de populations extra-européennes peut être attisée par une minorité pour accélérer le processus conduisant à un affrontement entre l’Occident et le monde arabo-musulman. Il va de soi que la crise économique et financière est un merveilleux outil pour déchaîner les haines conduisant à la guerre civile puis à la guerre tout court.
Avec un endettement de plus de 1900 milliards d’euros, un déficit de la balance commerciale de plus de 70 milliards pour 2012 – alors que, dans le même temps, l’Allemagne a réalisé un bénéfice de plus de 160 milliards -, une situation économique proche de la faillite et un taux de chômage record, ne pensez-vous pas que la France avait d’autres priorités que de se lancer dans une guerre à l’issue incertaine ?
PH : En fait, nous sommes esclaves d’une politique faite dans des cénacles anglo-américains et israéliens. Ces milieux sont prêts à nous sacrifier peu importe la situation économique désastreuse de la France. Le mal est trop engagé pour pouvoir faire demi-tour et nos laquais politiciens trop vils pour se reprendre. Nous aurons les conséquences : guerres et destructions en tout genre.
Entretien réalisé par Mecanopolis
Un plan sioniste contre le monde arabe ?
Dans notre article Printemps arabes : qui tire les ficelles ?, nous avons cité l’influence de différents protagonistes comme Bernard Lewis, Richard Perle ou encore Ralph Peters prônant la dislocation des pays arabes en une multitude d’entités ethniques et religieuses.
Nous évoquions le texte d’Oded Yinon, extrait de la revue Confluences méditerranée (n°61, printemps 2007) sous le titre « Une stratégie persévérante de dislocation du monde arabe », acquis lui aussi à un émiettement généralisé de cet ensemble géographique. Pêle-mêle, l’auteur appelle, en 1982, à l’éclatement en trois zones de l’Irak (chiites, sunnites et kurdes) et à une balkanisation complète du Liban, de l’Égypte, du Soudan, de la Libye, de la péninsule arabique etc.
Pour certains « naïfs », il est impossible qu’un « simple » journaliste israélien puisse élaborer un tel plan. Cependant, précisons qu’Oded Yinon a été rattaché au ministère des Affaires étrangères de l’État hébreu. Est-ce une coïncidence si son programme ressemble étrangement aux événements secouant les pays arabes depuis 2011 ?
C’est Israel Shahak (1933-2001), professeur de chimie et président de la ligue israélienne des droits de l’homme de 1970 à 1990, qui a levé le lièvre en traduisant en anglais le texte d’origine d’Oded Yinon paru en hébreu dans la revue « Kivunim ».
Nous avons la chance de posséder un exemplaire de la traduction anglaise paru dans le cadre de « The Association of arab-american University Graduates » (AAUG) publié en juin 1982. Se présentant sous la forme d’un livret de 26 pages 1 – sans compter une présentation par l’AAUG de la politique sioniste et d’un avant-propos sous la plume d’Israel Shahak -, ce précieux document intitulé « The zionist plan for the Middle East » relate précisément la politique prônée par Oded Yinon dans le cadre de la stratégie sioniste.
L’intérêt majeur de ce document est de souligner que le projet de balkanisation des États arabes est ancien. Israel Shahak, dans son avant-propos, cite le correspondant militaire du journal Ha’aretz, Zeev Schiff, qui, dans son édition du 2 juin 1982, affirmait que la meilleure chose qui pourrait arriver à Israël serait de voir la dislocation de l’État irakien en trois zones (chiites, sunnites et kurdes). Les événements actuels dans le monde arabe doivent réjouir certains du côté des rives du Jourdain.
Pierre Hillard http://www.mecanopolis.org
-
Entrevue du C.N.C#5: FRAKASS
1) Pouvez-vous présenter Frakass à nos lecteurs qui ne vous connaissent peut-être pas tous, d’autant que le groupe a une carrière assez longue à son actif…
Frakass est créé en 1986. La moyenne d'âge des membres du groupe était de 15 ans. A l'époque, le groupe ne faisait que des reprises et nous n'avions pas pour vocation de faire de Frakass un groupe à part entière. Le but était d'alimenter les soirées des rebelles blancs de notre quartier « Les Etats ». C'est un énorme quartier Lyonnais agencé comme une petite ville. Ces soirées concerts regroupaient environ 60 personnes (Skins, Punks et Rockers) où chacun pouvait se débarrasser de sa rage. En 1989 nous commençons à écrire nos propres chansons avec des titres tels que : «Ni rouge ni mort ; Légitime défonce... etc... ». Mais le groupe se sépare. En 1994, sous l'impulsion du label LUG RECORDS et divers amis des « Etats », je décide de remonter le groupe. En 1995, nous enregistrons une démo dont 3 titres paraîtront sur la compilation « France Explosion 2 ». En 1997, nous sortons notre 1er album qui est le reflet de nos années d'acier. Suivront cinq albums + un split cd.
2) Après « L’appel des dieux » qui avait été très bien accueilli, comment a été reçu votre dernier album « Rage » qui est sorti il y a quelques semaines maintenant ?
Je pense qu’il est encore trop tôt pour savoir si « Rage » a été bien accueilli par la majorité. Chacun de nos albums sont relativement différents les uns des autres, même s’il y a une cohésion entre tous; mais sont également différents de ce qu’on a l’habitude d’entendre. Il faut donc donner aux gens le temps de digérer l’album et avoir le recul nécessaire pour donner son opinion. D’ici 1 an, on pourra commencer à se faire une idée des répercutions comme ça a été le cas pour chacun de nos albums. Tout ce que je peux dire pour l’instant, c’est que « Rage » se vend bien et qu’il y a eu un fort engouement lors de sa sortie ; ce qui est plutôt positif.
3) Vous jouez maintenant depuis près de vingt ans. La scène musicale militante a bien changé en France et en Europe. Quels sont les grands changements que vous avez pu constater, qu’ils soient positifs ou négatifs à vos yeux ?Le changement majeur est que le style musical s’est vraiment diversifié. Car même si la base musicale est restée principalement « Rock », tout le panel de ce style est maintenant exploité, en passant du plus métal au plus rock’n’roll, du plus puissant au plus doux, allant jusqu’à faire des ballades… Et tout cela a forcement eu un impact sur les Rockers (et d’autres…) qui ont découvert qu’il existait une musique identitaire blanche et engagée. Dans nos salles, se côtoient désormais, skins, hools, chevelus, catho trad’, personnes lambdas, parfois punks. Je sais aussi que nombreux sont les petits jeunes des « skates parks » à écouter du RAC. Non seulement le style s’est diversifié, mais la qualité sonore a également évoluée par rapport aux premiers groupes des années 80.
4) Vous avez un bon nombre de concerts à votre actif et vous avez joué un petit peu partout en Europe. Quels sont les enseignements et impressions que vous avez pu faire et avoir à l’occasion de ces nombreux voyages, tant sur le mouvement en lui-même, que sur les gens qui en font partie ?
C’est une grande chance d’avoir pu visiter de nombreux pays Européens par le biais de la musique et ainsi créer des liens et construire des projets communs avec nos camarades de combat. Découvrir sur le terrain comment s’organise la résistance de notre famille de pensée sur le reste du continent, a un côté rassurant et rompt avec la sensation d’isolement que nous éprouvons tous assez souvent, je crois. Quand on observe le visage des pays de l’ex-bloc soviétique, immédiatement quelque chose saute aux yeux, on se dit « ici, tout est possible ! ». Mais restons lucides, ils sont également pour la plupart pris dans la spirale infernale de l’Union Européenne et ses savantes illusions, donc probablement, ne tarderont pas à ressembler aux pays de l’ouest. Pour ma part, se trouvent là-bas, les derniers bastions encore debout de notre civilisation, alors que chez nous, il ne reste qu’un champ de ruines (Tout n’est pas perdu, mais ça va être compliqué). Les Nationalistes de l’est sont largement moins frileux dans leurs convictions et idéaux que ceux de l’ouest et ne pratiquent quasiment pas l’auto flagellation tant prisée chez nous. Il y a une logique à tout ça « L’intoxication culpabilisatrice systématique d’après-guerre orchestré par les vainqueurs ». Comme on peut l’observer, le tableau n’est pas tout rose sur le vieux continent, mais qu’ils le sachent tous bien: « Notre foi est inébranlable ! ».
5) Que pensez-vous de la scène musicale militante française actuelle ? On dit souvent que la musique est une arme pour nos idées ; arrive-t-elle à bien remplir ce rôle aujourd’hui, malgré l’ostracisme qui touche tout ce qui se rapproche de nos convictions et idéaux ?
Je trouve que la scène française se porte plutôt bien, par le seul fait qu’elle continue d’exister après 30 ans d’ostracisme ambiant. Et on peut effectivement affirmer que la musique est une véritable arme pour véhiculer nos idées. On peut voir ça comme une tribune libre qui permet d’extirper notre jeunesse (et d’autres plus âgés), des griffes du système. Même si cela n’est pas toujours facile, elle tient bien son rôle, grâce à tous les gens motivés qui l’animent.
6) Le RAC français n’a jamais beaucoup marché à l’étranger, pourquoi selon vous ? Est-ce d’ailleurs réellement important tant qu’il marche en France ?
Il est vrai que ça a toujours été un peu compliqué pour les groupes français à l’étranger, mais nous ne sommes pas les seuls. La première des raisons est la barrière de la langue. Et c’est bien normal, car la vocation première d’un groupe RAC, est de toucher les gens par ce qu’il raconte, la musique n’est qu’un support. Seuls les groupes anglophones arrivent, pour certains, à percer un peu partout, car tout le monde comprend relativement bien l’anglais. Ça marche aussi pas mal pour les groupes Allemands pour d’autres raisons … Mais dans tous les cas, en général, un bon groupe qui joue à domicile, enflammera davantage les foules qu’un groupe étranger. Il existe quelques exceptions avec des pointures comme Bound For Glory ou Brutal Attack et quelques rares autres groupes, mais là non plus ce n’est pas toujours le cas… Il y a peut-être aussi un côté chauvin derrière tout ça. Je pense qu’il est néanmoins important pour les groupes de s’exporter, car ça permet de créer des liens et d’apporter une cohésion du mouvement au niveau Européen.
7) En 2010, vous avez sorti un album de ballades « Mémoires acoustiques », chose assez peu courante en France, à la différence de l’Allemagne par exemple. Pensez-vous rééditer l’expérience et/ou refaire des concerts acoustiques ?Depuis la sortie de « Mémoires Acoustiques », nous faisons régulièrement des concerts acoustiques en France et en Europe. Nous aimons le côté intimiste de ce genre de représentations, au fond d’un pub ou d’un bar avec une cinquantaine de personnes. Nous allons donc, bien sûr, continuer à en faire. Par contre, un second projet acoustique n’est pas du tout à l’ordre du jour, mais rien n’est impossible car nous marchons à l’instinct du moment présent, aussi bien pour les compositions que pour les concepts.
8) Quels sont les fondements sur lesquels se baserait la société pour laquelle vous combattez ?
Pour moi, une société ne peut être viable que si elle est bâtie sur une civilisation anthropologiquement saine. Le cosmopolitisme qui conduit forcément à terme au métissage, disloque la cohésion sociale du peuple qui la subit et freine sa capacité créative. L’idée générale imposée sur le fait que les races n’existeraient pas, est une énormité absolue et, désolé pour ceux que ça dérange, mais on peut également classer ces mêmes races en valeurs hiérarchiques. Je ne développerai pas plus sur le sujet, car mes arguments rempliraient cette page et passeraient inévitablement sous le coup des lois. D’autre part, même si la politique est indispensable pour organiser les sociétés, elle reste cependant secondaire à mes yeux. Elle est l’instrument qui fait avancer les peuples, mais en aucun cas les hommes ne doivent devenir l’instrument de cette même politique. Il m’apparaît évident que si l’homme blanc suit une hygiène ethnique stricte, il est capable de faire fonctionner n’importe quel système politique, du plus juste au plus injuste. Alors que le schéma actuel du melting-pot ambiant mène toute politique à l’échec. Les fondements sur lesquels se baserait la société pour laquelle je combats sont : Aryanisme, natalisme et socialisme. Je parle bien sûr d’un véritable socialisme qui, est pour moi, le système politique le plus juste. Autre chose, la politique ne peut être statique, ce qui est vrai aujourd’hui, peut être faux demain, et vice-versa. Elle doit être en perpétuel mouvement comme le sont l’homme et la vie.
9) La peine de mort fut abolie en France voici trois décennies, malgré une opinion publique qui y était majoritairement favorable. Aujourd’hui, de nombreuses personnes réclament son rétablissement. Au sein de notre mouvance, on entend parfois l’argument qu’il serait dangereux qu’elle soit rétablie, car elle serait vite utilisée par le système contre ses opposants. Quelle est votre position sur la question ?
Dans un premier temps, je ne pense pas que le rétablissement de la peine de mort nous sortirait de la fange dans laquelle nous baignons. Car les crimes suffisamment graves, menant à la peine capitale, restent minoritaires et n’ont aucun rapport avec l’abaissement de vie que subit notre société au quotidien. D’un autre côté, il est inacceptable qu’une mère de famille puisse croiser 20 ans après à la terrasse d’un bar, les doigts de pieds en éventails, le monstre qui a violé, assassiné puis coupé en morceaux sa fille de 14 ans …. D’un côté, l’enfermement total à vie, pourrait suffire, mais dans ce cas, il représente malgré tout un poids, un coût à la société. Donc, autant se débarrasser de cette vermine. Je suis pour le rétablissement de la peine de mort pour les crimes les plus intolérables, quand la culpabilité du prévenu est avérée de façon certaine, et sous réserve de circonstances atténuantes pour certains cas particuliers,par exemple pour un père de famillequi ouvreen deux le violeur de sa fille et disperse les morceaux aux quatre coins de la ville, ou l’ouvrier qui retrouve sa voiture sur cale au quartier, qui chaque jour subit des incivilités, et se fait régulièrement cramer la porte du domicile à l’essence. Connaissant pertinemment les fauteurs de trouble, disons qu’il décide brusquement avec quelques amis d’en chopper un, de l’attacher par les pieds dans un lieu tranquille, et de découper chaque jour quelques escalopes danssa chair suivi d’une poignée de sel jusqu’à ce qu’il dessèche, je ne trouve pas ça intolérable… Quant à ceux des nôtres qui avancent l’argument qu’il serait dangereux que la peine de mort soit rétablie par peur de représailles, par les tenants du système sur leurs opposants, je leur dirais que nos maîtresn’ont pas besoin de ça pour nous faire taire de façon globale, d’ailleurs s’ils en avaient besoin, elle n’aurait pas été abolie. Ils tiennent déjà le peuple par les couilles et ont tous les outils nécessaires pour écraser l’opposant avec l’armée, la police, les médias (qui abrutissent l’opinion public) et la justice (et oui 100.000 euros d’amendes et quelques années de prison suffisent fortement à calmer l’opposant). Certes, la peine de mort n’a jamais fait et ne fera jamais baisser la criminalité aigue, mais ça soulage…
10) Comment résister efficacement au système aujourd’hui ? Quelles actions (de la part de mouvements politiques ou autres) vous semblent actuellement aller dans la bonne voie ?
Pour résister au système (d’un point de vue individuel), il faut en comprendre les rouages, la mécanique. Bon nombre de personnes qui se disent « résistant au système » ont malheureusement les deux pieds dedans. Résister efficacement face à ce monstre, passe forcément par un minimum de connaissances historiques et géopolitiques du monde. Je dis bien du monde car le fléau, que nous subissons, n’est pas seulement français ni même européen, mais bien mondial. Je précise pour ceux que j’entends dire « Nous c’est la France, le reste du monde on s’en fout ! ». C’est vrai, la France d’abord, mais il faut bien comprendre que ce qui se passe de l’autre côté de la planète peut souvent avoir une incidence sur ton quotidien et sur ce qu’il y a dans ton assiette. Par exemple, la souffrance que nous subissons en France n’est pas la même que celle de la Syrie, mais le venin vient du même animal. Le problème à décortiquer est aussi simple que complexe, et souvent vicieux. Il appartient à chacun de ne pas se faire manger le cerveau. Si je dois me prononcer sur quelles actions de mouvement politique me semblent aller dans la bonne voie, je dirais, toute action qui avance à contre-courant du système établi et qui pousse à un réveil des peuples et des identités. Je profite de cette question pour donner mon avis sur toutes ces bases autonomes nationalistes (au sens large du terme) qu’on a pu voir émerger ces dernières années un peu partout en France et ailleurs. Je voyais plutôt ça d’un mauvais œil, car forcément, multiplication des groupes rime avec division. Mais avec le recul, on a pu observer l’excellent travail de la plupart de ces groupes qui, finalement, ont permis de ratisser bien plus largement au sein de toutes les classes de la société et ainsi, récupérer un grand nombre de citoyens pour qui il restait encore une étincelle de résistance. Bien entendu, comme c’était à prévoir, les divisions sont présentes. Ce ne sont bien souvent que des détails ou des stratégies différentes qui mènent les nationalismes à se diviser, mais cela devient vraiment déplorable quand ce sont des histoires de personnes. De toutes mes forces, je refuse de rentrer dans ces guerres de chapelle insignifiantes devant la situation immensément grave à laquelle nous avons à faire face
11) Depuis un certain temps, on trouve un grand intérêt, dans nos milieux, au survivalisme et à des auteurs comme Piero San Giorgio qui justifie ses thèses par l’inéluctabilité à court ou long terme d’un effondrement économique. Cela vous semble-t-il plausible et comment voyez-vous l’avenir prochain de la France et de l’Europe ?Je ne veux pas sombrer dans le pessimisme, mais très franchement, ça commence à sentir mauvais… Et aux vues des pitres que nous avons au gouvernement et à l’Assemblée Nationale, ce n’est pas prêt de s’arranger. A Pinder, ils ont au moins la décence de se déguiser ou au minimum, d’enfiler un nez rouge, au moins c’est drôle… Plus sérieusement, même s’ils arrivent à redresser la barre, l’effondrement économique est, pour moi, inéluctable à long terme. La pulpe du fruit, qu’ils s’efforcent de presser, rend ses dernières gouttes et ils le savent. Ce qu’il faut comprendre, nous évoluons dans un système qui est fait pour engraisser 1 pour cent de la population mondiale. Et il faut bien intégrer que ces porcs que nous engraissons, sont prêts à utiliser tous les vices, tous les mensonges, à fabriquer toutes les guerres, à commettre tous les massacres et autres génocides pour continuer à s’empiffrer, et ça, jusqu’à saturation. Un second problème nous pend aussi au nez, c’est le choc des civilisations ; qui me semble inéluctable à court ou à long terme. D’autant plus que nos maîtres ont, depuis quelques temps, changé de stratégie et souhaitent maintenant ce fameux choc des civilisations. Il suffit de voir la presse, les politiques, les médias, se déchainer et mettre volontairement le feu aux poudres et dresser les peuples les uns contre les autres. Nous sommes effectivement à l’aube de la fin d’un monde, d’un système, comme il y en a eu d’autres dans l’histoire. Ces périodes-là ne se sont jamais réglées dans la paix et l’harmonie, mais plutôt dans le fer et le sang, d’ailleurs l’homme en est le spécialiste, depuis tout temps. A y réfléchir, Hollande avait raison « le changement, c’est maintenant » héhé ! Pour ces deux raisons, il m’apparaît évident que nous devrions fortement commencer à penser au survivalisme pendant que nous sommes dans une période confortable pour apprendre à l’appliquer, car en situation de clash, tout va très vite, en effet une semaine suffit pour que cela soit le chaos partout. Désolé pour les moutons dociles qui pensaient que la France était protégée par une sorte de bouclier divin (le même qui l’a protégée du nuage de Tchernobyl…), mais la réalité est toute autre. Quant à nous tous, nous avons un atout supplémentaire que les personnes lambdas n’ont pas, « nos milieux ». Saurons-nous nous en servir le jour du chaos ? Je le pense. Mais il serait plus judicieux de commencer à y penser maintenant, car nous ne serons que plus efficaces le jour J, et surtout les semaines, les mois et probablement les années qui suivront.
12) Merci d’avoir répondu à nos questions. Avant de nous quitter, pouvez-vous nous dire quels sont vos prochains projets ?Nous avons plusieurs projets en cours avec d’autres groupes européens, mais je n’en dirai pas plus pour le moment. Nous sommes aussi, actuellement, sur un projet musical français annexe à Frakass, qui vient d’être enregistré et devrait sortir sous peu. Mais là non plus, je n’en dirai pas plus pour l’instant. Sinon, nous travaillons également sur le prochain Frakass. Cinq titres sont déjà écrits (textes et musiques), le titre de l’album devrait être « Le Sang Perdu ». Merci beaucoup pour cette entrevue et pour le soutien. Bonne continuation dans vos activités.
Le Cercle Non Conforme http://cerclenonconforme.hautetfort.com/
-
Un racisme anti-Blanc qui n’intéresse pas les médias
Le 30 juin 2010, dans un quartier habité par une forte communauté maghrébine, une famille ostracisée par son voisinage est exfiltrée de son domicile par les policiers sous un torrent de menaces et d'injures racistes anti-blanc. L'affaire a été jugée ce jeudi dans le silence médiatique. (Cet article a été publié sur Atlantico).Monsieur et Madame LETERME ont fait l’acquisition d’un appartement situé à Savigny-le-Temple, dans un quartier qu’ils savaient habité par une importante communauté maghrébine. Rapidement et régulièrement victimes d'injures à caractère discriminatoire et de menaces, ils ont dû être évacués de leur domicile avec l'aide de la police et ont porté plainte.
Monsieur LETERME s'est lui aussi retrouvé sur le banc des accusés poursuivi à côté de ses agresseurs pour un coup de poing qu’il aurait donné alors qu'il se débattait contre ces derniers. Indigné par le silence des grands médias sur cette affaire, l'avocat de la famille accorde une interview exclusive à Atlantico pour révéler ces faits au grand public.Atlantico : Vous défendez une famille obligée de quitter son quartier parce qu'elle n'appartenait pas au groupe ethnique majoritaire. Pouvez-vous nous donner plus de détails sur cette affaire ? Que s'est-il passé exactement ?Stéphane Maitre (Avocat au Barreau de Paris): Ce jour-là, une dispute a éclaté entre M. LETERME et un voisin à propos d’une dispute entre deux enfants. Rapidement, un attroupement des jeunes du quartier s’est formé autour de M. LETERME, heureusement rejoint par un ami. Ces derniers ont été roués de coups de poing, de bâtons et de planches. Ils ont été sérieusement blessés : plaie béante au niveau du crâne nécessitant 6 points de suture, traumatisme crânien, main fracturée, ecchymoses et hématomes multiples (7 et 21 jours d’ITT) ; Voyant le sang couler, les agresseurs ont pris la fuite. La police et les pompiers sont arrivés, ce qui a provoqué un nouvel attroupement. La famille LETERME s’est réfugiée dans le camion mais les jeunes du quartier hurlaient des injures et des menaces, frappant même sur le camion à coups de pied. Terrorisés, ils ont décidé de tout quitter ; en une nuit, ils ont fait leurs valises et ont déménagé le lendemain sous protection de la police.Pourquoi avoir choisi de rendre ces faits publics ? Avez-vous eu des difficultés à faire connaître cette affaire dans les grands médias ?Parce que la famille LETERME va se retrouver doublement victime, et veut témoigner d’une incroyable injustice : malgré l’agression violente dont il a été victime, M. LETERME s'est retrouvé lui aussi sur le banc des accusés, poursuivi à côté de ses agresseurs pour un prétendu coup de poing qu’il aurait donné pendant la bagarre, alors qu’il n’a fait que se débattre comme il pouvait pour se défendre contre huit personnes qui le rouaient de coups. Sous prétexte que l’un des agresseurs s’était fait délivrer un certificat médical de son médecin traitant et avait déposé plainte (deux jours après les faits), le parquet n’a rien trouvé de mieux que de convoquer M. LETERME, non seulement en tant que victime (ce qui était la moindre des choses), mais également en tant que prévenu auteur présumé de violences légères.Peut-on aussi parler d’un cas avéré de racisme anti-blanc ? Avez-vous plaidé en ce sens ?Les mots parlent d’eux-mêmes : l’un des prévenus a clairement menacé Madame LETERME en ces termes : « on va se retrouver, on va te faire la misère, on va te faire la peau, sale pute, sale blanche… on va se retrouver… on va vous trancher la gorge à toi et à ta fille ». Il ne s’en est même pas caché, tenant ces propos devant le policier qui protégeait Madame LETERME. Ce n’est pas la première fois. La famille LETERME avait déjà déposé deux mains courantes pour ce type de menaces ouvertement racistes.S’agit-il d’un fait divers ou d’une affaire politique qui dépasse le simple cadre juridique ?Il ne s’agit pas d’en faire une affaire politique, mais de constater que dans certains quartiers, il existe des cas avérés de racisme anti-blanc, où des habitants sont de fait ostracisés voire violentés parce qu’ils n’appartiennent pas à la communauté majoritaire. Cette affaire est assez topique : le lendemain, il y avait eu un article dans la presse locale, où il était expliqué en gros que c’est la famille LETERME qui n’avait pas su s’intégrer.Mais cette affaire est tout aussi emblématique d’une curieuse façon de traiter les victimes : après le traumatisme que cette famille a vécu, il est à peine croyable que le parquet ait eu l’idée de poursuivre la victime, qui n’a fait que se défendre. La victime, un père de famille sans histoire, s’est retrouvée sur le banc des accusés au même titre que ses agresseurs aux casiers judiciaires déjà très chargés (l’un d’entre eux avait déjà 11 condamnations à son casier et les autres de 3 à 6).Que nous révèle selon vous cette affaire de la société française ?Une propension inquiétante à l’inversion des rôles (victime/agresseur) et à l’aveuglement devant certaines réalités (les blancs sont aussi victimes de racisme). Il ne faut pas généraliser, mais ces réalités sont pourtant vécues dans notre pays, elles arrivent devant nos tribunaux. Elles restent pourtant largement sous estimées voire niées dans la pensée unique officielle et dans les grands médias.Quelle décision les juges ont-ils rendu dans ce dossier ?Deux peines de prison ferme (6 mois et 2 mois) sachant qu’en dessous de deux ans ferme, la peine est systématiquement aménagée, et 8 mois de sursis simple pour le troisième. Quant à mon client M. LETERME, à la fois victime et poursuivi pour violence légères, le Procureur a tout de même requis une peine de 1500 Eur d’amende contre lui ! Heureusement le tribunal ne l’a pas condamné. Il a été relaxé, car la poursuite le concernant était prescrite (simple contravention de violence légère, qu’il contestait au demeurant). Quant aux dommages et intérêts, ils s’élèvent en tout, pour la famille LETERME, à 7.800 euros pour tous les préjudices confondus pour les trois victimes (les parents et la petite fille de 12 ans). C’est sans aucune commune mesure avec le drame qu’ils ont vécu, et qui a changé leur vie puisqu’ils ont dû tout quitter, leur logement, leur région et même leur travail.
Atlantico http://www.francepresseinfos.com/ -
Après la catastrophe des deux grandes guerres mondiales, l'Europe est “entrée en dormition”
Fondateur et directeur de la Nouvelle Revue d'Histoire, Dominique Venner a écrit une cinquantaine d'ouvrages, dont une Histoire de l'armée rouge couronnée par l'Académie française. Tout au long de sa carrière, cet Européen de cœur et d'esprit n'aura jamais cessé de prôner la mémoire du passé comme recours contre le déclin, avec trois ouvrages majeurs : Histoire et tradition des Européens, 30000 ans d'identité, Le siècle de 1914 et Ernst Jünger, un autre destin européen.
• Éléments : Oswald Spengler publiait en 1918 le premier volume de son célèbre livre Le déclin de l'Occident. Il voulait en fait surtout parler de l'Europe. Près d'un siècle plus tard, ce mot d'« Occident » a-t-il encore un sens ? Quel est en tout cas celui que vous lui donnez ?
Dominique Venner : Vous avez raison de souligner qu'à il époque de Spengler, en 1918, Occident était synonyme d'Europe. Dans un essai récent, l'historien italien Emilio Gentile rappelle qu'en 1900, quand s'ouvrit la grande Exposition universelle de Paris qui nous a légué le Grand Palais, « civilisation rimait avec modernité, modernité avec européen, et européen avec occidental ». À cette époque, les États-Unis d'Amérique étaient une puissance marginale fort éloignée de l'Europe. Lorsque l'essayiste maurrassien et catholique Henri Massis publia en 1927 son essai Défense de l'Occident, le concept d'Occident se confondait encore avec l'Europe, et même avec la France. Plus tardivement, le titre Défense de l'Occident choisi par Maurice Bardèche pour la revue qu'il dirigea de décembre 1952 à novembre 1982, continuait de se rapporter à l'Europe plus qu'aux États-Unis. C'est pourtant durant cette période, à partir surtout de 1950, que le mot changea de signification en raison de la guerre froide, de la lutte Est et Ouest opposant les deux vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. Dès lors, Occident allait se confondre avec l'Ouest, c'est-à-dire avec les États-Unis qui en constituaient la puissance principale face à la menace très réelle de l'Union soviétique avant et après la mort de Staline. La sanglante répression du soulèvement national hongrois date de novembre 1956 et l'écrasement du printemps de Prague d'août 1968. Les Européens, désarmés dans leurs cœurs et leurs bras après 1945, se tournaient naturellement vers la puissance américaine qui semblait alors seule capable de les protéger contre une agression militaire soviétique que le général de Gaulle prenait lui-même très au sérieux vers 1950.
• Bernanos disait que les optimistes sont des imbéciles heureux, et les pessimistes des imbéciles malheureux. Sans tout réduire à ce clivage, on doit constater que depuis quelque temps le « déclinisme » est en grand progrès. À date récente, toute une série d'essais se sont appliqués à décrire le déclin de l'Occident, de l'Europe ou de la France. L'Europe, en particulier, apparaît de plus en plus comme vivant en état d'apesanteur, inconsciente des enjeux mondiaux. Quel est votre sentiment ?
Tout en constatant le déclin évident de l'Europe, je ne me joins pas au chœur des déclinistes. J'ai analysé le déclin dans mon essai Le siècle de 1914, qui retrace de façon non convenue l'histoire du XXe siècle européen de 1914 à 1945, incluant les tentatives avortées de redressement vers 1920 ou 1930. Cet essai charpenté analyse historiquement le déclin de l'Europe durant notre « nouvelle guerre de Trente Ans » (1914-1945), comparable à bien des égards à ce que fut la guerre du Péloponnèse pour les cités grecques au Ve siècle avant notre ère.
Ma thèse est qu'après la catastrophe européenne des deux grandes guerres, l'Europe est « entrée en dormition », écrasée militairement, politiquement et moralement, et par ses propres fautes, son quasi suicide, sa terrifiante et inutile dépense d'énergies et de sang. L'idée démoralisante s'infiltra dans les esprits que, si la civilisation européenne avait engendré de telles horreurs, c'est qu'elle était viciée et maudite. Par ailleurs, après 1945 et, symboliquement, après la conférence de Yalta (février 1945), les deux puissances victorieuses de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis et l'URSS, se partagèrent l'Europe, imposant à celle-ci (avec des méthodes différentes) leur suzeraineté, leur modèle de société et leur interprétation de l'histoire, écrasant aussi les Européens sous le poids d'une culpabilité sans précédent, dont la Shoah fut le prétexte. Tandis que la partie orientale de l'Europe était soviétisée, les États-Unis importaient à l'Ouest les drogues de la consommation de masse et de la pornographie.
D'une façon que personne n'avait prévue, l'une des deux puissances suzeraines de 1945 a soudain fait implosion en 1991, remplacée, après dix années de confusion, par une Russie authentiquement nationale, qui a totalement rompu avec son passé bolchévique (mais pas avec les souvenirs glorieux de 1945, ce que l'on ne comprend pas en Europe).
Je constate symétriquement qu'après une période d'euphorie qui n'a pas excédé une dizaine d'années au-delà de 1991, les États-Unis ont enregistré une série de graves échecs militaires, géopolitiques et moraux qui les fragilisent en profondeur (Irak, Afghanistan, Égypte, Proche-Orient en général). Depuis l'élection du président Obama, leurs difficultés internes consécutives à une crise financière majeure et à des questionnements sur leur identité, bien analysés par Samuel Huntington dans son dernier essai Qui sommes-nous ? (Odile Jacob, 2004) sont également les signes tangibles d'un affaiblissement, dont les Européens pourront tirer partie à l'avenir afin de sortir de leur « endormissement ».
Mais il ne faut pas se tromper, les Européens sont eux-mêmes coupables des excès du système économique et technicien de croissance illimitée qu'ils ont engendré. Dès la Belle Époque, le concert d'optimisme avait été troublé par les prophètes d'une sorte d'apocalypse de la modernité. À ces pessimistes, la catastrophe imprévue qui commença durant l'été 1914 allait donner effroyablement raison. L'inquiétude de l'avenir était présente dans l'œuvre de grands artistes comme Wagner ou Tolstoï, Ibsen, Zola, Dostoïevski, D.H. Lawrence ou Nietzsche. Certes, aucun n'avait prévu la réalité de ce qui survint entre 1914 et 1945, mais tous avaient perçu les signes d'un noir horizon pour la modernité, autrement dit pour la « civilisation » de la science et de la raison.
Dès lors, une question s'infiltre nécessairement dans la pensée. Le triomphe du machinisme, du commerce et de la technique est-il constitutif de la civilisation européenne ? Bien entendu, ce triomphe est issu de l'esprit européen, de sa part « prométhéenne » ou « faustienne » comme disait Spengler. Cette part devenue obsédante ne contient pourtant pas la totalité de l'esprit européen. L'autre part, une part essentielle, que l'on peut appeler apollinienne, s'est trouvée masquée par les prodiges de la modernité. Dès lors que ces prodiges tournent au cauchemar, ne serait-il pas imaginable que les Européens soient tentés de retrouver la part apollinienne de leur civilisation afin d'équilibrer la démesure prométhéenne ? La question est pour l'heure sans réponse. Elle mérite pourtant d'être posée.
• Si l'Occident décline à l'intérieur de ses frontières, il paraît au contraire exploser à l'échelle mondiale. Ses valeurs se posent plus que jamais comme « universelles », ses technologies se répandent d'un bout à l'autre du monde. La mondialisation, qui semble aller de pair avec une homogénéisation des cultures, serait-elle synonyme d'occidentalisation ? De façon plus générale, quel regard portez-vous sur la mondialisation ?
Je suppose qu'en parlant des « valeurs » de l'actuel Occident, vous parlez du système américain. Vous pensez à la prétention messianique de la Manifest Destiny et de la « nouvelle Sion » qui voudrait s'imposer au monde. Vous pensez aussi à la prédation économique du gaspillage et de la spéculation financière. Mais ce que l'on observe dans le monde suggère que la modernisation technique s'accompagne le plus souvent d'un refus de l'américanisme (sauf, provisoirement, en Europe). Samuel Huntington avait fort bien vu qu'à l'avenir la renaissance de grandes civilisations se ferait contre l'Occident américain. Il avait noté que la modernisation s'accompagne le plus souvent d'une « désoccidentalisation ». On peut constater cette réalité dans faire islamique, en Inde, en Chine et en Amérindie (Amérique latino-indienne). Sans compter des aires de civilisation moins étendues. Pour ma part, je ne crois pas du tout à une homogénéisation des cultures, même en Europe, en dépit de ce que montre l'écume des élites faisandées.
• Dans ce qu'on appelait hier encore le Tiers-monde, des puissances émergentes s'affirment de plus en plus chaque jour. La Chine, principalement, constitue une énigme. Le XXIe siècle sera-t-il chinois ?
Il l'est déjà en partie, ce qui est une formidable revanche historique si l'on songe par comparaison à l'état de la Chine un siècle plus tôt, vers 1910. Depuis la fin de l'interminable période figée de la guerre froide, le monde est entré en mouvement, ce que montrent des changements culturels et géostratégiques immenses. Le monde est entré dans une nouvelle histoire où l'imprévu retrouve ses droits. Ce qui bouge ne peut qu'être favorable à un réveil européen par ébranlement de la puissance suzeraine que sont les États-Unis. Mais je ne pense pas que ceux-ci se laisseront facilement déposséder. Comme l'ont confirmé les révélation de Wikileaks, les Américains ont favorisé l'immigration invasion extra-européenne et musulmane en Europe dans le but de nous briser définitivement. En apparence, cela se révèle efficace. En apparence seulement. Les résistances imprévues qui s'éveillent lentement sont les signes de ce qui se passera à l'avenir. Je ne crois pas que les Européens se laisseront écraser dès lors qu'ils prendront conscience du danger, ce qui est encore loin d'être le cas. Les réveils historiques sont toujours très lents, mais une fois commencés, on ne les arrête plus.
• Vous êtes donc optimiste ?
Je suis un optimiste historique. À la différence de beaucoup d'intellectuels, j'ai d'abord été dans ma jeunesse un combattant avant de devenir un historien méditatif. Ce qui explique sans doute, si l'on ajoute des particularités de tempérament, un regard nullement conventionnel sur l'histoire qui se fait. J'emprunte à l'histoire tout ce qu'elle peut m'apporter pour voir clair dans le présent et humer l'avenir. Naguère, l'école structuraliste de la « longue durée » (celle des Annales) s'opposait à l'école de la chronologie courte, qui avait privilégié l'événement (l'histoire bataille). Je crois que ces deux façons d'étudier l'histoire ne s'opposent pas. Elles sont complémentaires et légitimes. On ne peut négliger l'histoire événementielle. Elle montre que l'imprévu est roi et l'avenir imprévisible : personne en 1910 ne prévoyait 1914, et personne en 1980 n'avait prévu 1990 pour la Russie, ni 1999. Simultanément, la longue durée attire l'attention sur la forte résilience des peuplés et des cultures. C'est pourquoi je ne crois pas aux fatalités historiques. Pas plus à celles qu'imaginait Spengler qu'à celles de Marx ou de Fukuyama (qui en est revenu).
• Quel est selon vous, à l'échelle mondiale, l'enjeu principal des décennies qui viennent ?
Concernant les Européens, tout montre selon moi qu'ils seront contraints d'affronter à l'avenir des défis immenses et des catastrophes redoutables. Dans ces épreuves, l'occasion leur sera donnée de renaître et de se retrouver eux-mêmes. Je crois aux qualités spécifiques des Européens provisoirement en dormition : l'individualité agissante, l'inventivité et l'énergie. Le réveil viendra. Quand ? Je l'ignore. Mais de ce réveil, je ne doute pas.
► éléments n°139 (dossier Le déclin de l'Occident ?), 2011. http://www.archiveseroe.eu/