Nous avons supporté le scandale du Crédit Lyonnais et bien d'autres. Voici maintenant Dexia dont les difficultés étaient connues depuis longtemps mais dont le sauvetage, organisé en urgence, nécessite des milliards d'argent public.
Le gouffre est ancien, il est le fruit des énarchos-socialos au pouvoir depuis des décennies. Pour assurer le sauvetage les contribuables vont être invités à verser des sommes immenses, difficiles à évaluer.
Il y a, d'abord, la part de la France dans une augmentation de capital réservée aux trois états, France, Belgique et Luxembourg, le feu vert ayant été obtenu le 21 décembre : il s'agit en quelque sorte d'une nationalisation à trois. Mais ce n'est qu'une broutille. En parallèle, les états donnent à Dexia une garantie de 85 milliards d'euros, la France en fournit la moitié environ. Pour des raisons que les lecteurs de ces flashs connaissent bien, de telles garanties se transforment toujours en pertes, car la garantie n'est qu'un habillage provisoire pour masquer le gouffre.
Il y a encore DMA ou Dexia Municipal Agency, l'entité qui porte les crédits aux collectivités territoriales françaises dont 10 milliards de prêts toxiques. La France l'acquiert pour un euro symbolique. Parallèlement et sans rigoler du tout Dexia promet un retour à l'équilibre en 2018. Dans son actif, se trouve un portefeuille de 245 milliards d'euros de participations très liées au secteur public en Europe notamment en Espagne et en Italie ; cette description résumée ne présage rien de bon. Combien faudra-t-il provisionner ?
L'HISTOIRE DE DEXIA
En 1987, il s'agissait d'une obscure petite division de la Caisse des Dépôts et Consignations, finançant les collectivités locales. Elle s'en émancipa pour devenir le crédit local de France, coté en Bourse et privatisé. En 1996, eut lieu un mariage avec le voisin belge du même métier, l'union recevant un nouveau nom : DEXIA. L'objectif était de devenir un leader mondial dans le financement des collectivités locales. L'inconvénient de ce métier est la faiblesse des marges. Au lieu de chercher à améliorer le cœur du métier, les dirigeants partirent à l'aventure.
Ce fut, tout d'abord, la « transformation » ce qui est un péché capital dans le domaine financier. Ils empruntèrent à court terme pour pas très cher et prêtèrent à long terme pour plus cher ; une mécanique infernale était lancée. Comme cela rapportait beaucoup d'argent, les mêmes dirigeants se lancèrent dans une boulimie d'acquisition d'entreprises, d'activités, ou même de portefeuilles : Espagne, Italie, Japon, États-Unis étaient leurs terrains de chasse. Tout baignait, mais ce n'était qu'une apparence. En 2008, brusquement, DEXIA eût besoin de 260 milliards d'euros, la banque n'ayant que quatre jours de liquidités devant elle. Les États belges, français et luxembourgeois furent appelés au secours. Chemin faisant, l'action a perdu 94 % de sa valeur. Pendant cette course folle, DEXIA a poussé les collectivités territoriales à s'endetter pour réaliser des projets des élus en les chargeant d'emprunts toxiques : la révolte gronde chez des responsables locaux découvrant la ruine par des contrats insensés et se tournant vers l'Etat pour compenser. Constatons que des palais pour des collectivités ont été bâtis avec des emprunts toxiques !
Nous savons tous que par le poids insupportable de leur organisation et du train de vie de leurs dirigeants, ces collectivités génèrent une partie appréciable de l'ouragan fiscal écrasant l'économie. DEXIA a ajouté au malheur en poussant à des investissements inutiles au gré des caprices des élus.
NE PAS RECOMMENCER
Avant la découverte de la catastrophe, les avertissements n'ont pas manqué ; les responsabilités sont innombrables : luxe et nombre des administrateurs, représentants des collectivités, Caisse des Dépôts et Consignations, ministères. Les barbichettes se sont tenues les unes avec les autres.
DEXIA nous renvoie comme dans un miroir les défauts de l'économie administrée : gâchis des interventions publiques dans le domaine économique, irresponsabilité générale, folie des grandeurs, légèreté dans le choix des investissements, course absurde vers l'étranger lointain et dangereux.
Il ne faut surtout pas recommencer ; or c'est ce que fait le pouvoir provisoirement en place. Il vient de créer la banque publique d'investissement ou BPI qui double plusieurs organismes déjà existants et les élus salivent à l'avance. Un nouveau futur scandale s'annonce.
MICHEL de PONCINS http://libeco.net
Europe et Union européenne - Page 1075
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DEXIA OU LE SCANDALE DE TROP
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CRISE ET CHATIMENT
Les nouvelles sur le front du chômage ne sont pas réjouissantes surtout en France, mais aussi dans d'autres pays de la CEE. En France, sur un an, la progression est de 6,2 %, les seniors étant particulièrement touchés ; le pouvoir en est réduit à se réjouir d'un ralentissement léger de son accroissement.
La spirale de l'endettement sans limite gagne partout. Des plans d'austérité se préparent et, déjà, en Espagne, le futur plan est compris par le peuple, en grève générale, comme un châtiment pour des fautes qu'il n'a, certes, pas commises. Il est remarquable que Mariano Rajoy, le nouveau premier ministre, qui n’est pas responsable de la ruine infligée au peuple espagnol, souffre cette grève générale. Mais s’il persiste à persécuter son peuple par les faux remèdes de la CEE et du FMI réunis, il deviendra lui-même à son tour responsable.
Dans cette conjoncture désastreuse, Angela Merkel se pose de plus en plus comme la Reine de Prusse. On a vu en France les Prussiens de trop nombreuses fois ; ce souvenir n'empêche pas le « petit » Français de courir aujourd'hui après la Prussienne.
Plus étonnant : Angela Merkel veut davantage d'Europe. Elle se rêve, ainsi, en Reine du continent tout entier ; la CEE va-t-elle devenir une résurgence approximative du Saint Empire Romain Germanique ? La comparaison historique serait plaisante.
Plus d'Europe, cela veut dire des parlottes pendant des lustres et la ruine par un flot torrentiel de directives reflétant un socialisme destructeur, avec, en sus, une incertitude juridique cancéreuse. Quant à la richesse des eurocrates elle s'étale dans tous les journaux. L'enrichissement personnel indu (EPI) de ces eurocrates est au cœur de la ruine. La dernière révélation, particulièrement déplaisante, est celle des droits aux congés extravagants des diplomates européens : 93 journée par an ! La Baronne Ashton, censée être ministre des affaires étrangères du « machin » européen, a bien conscience de sa propre inutilité puisqu'elle accepte de ne pas avoir à sa disposition en tout moment la totalité de son dispositif.
Les remèdes imposés par la « communauté internationale », se fracassent sur de fausses équations et de mauvais raisonnements. On promet aux peuples abasourdis de souffrir au lieu de la richesse qu'ils devraient et pourraient facilement avoir. Nul ne peut s'étonner alors d'observer la percée toute récente dans les sondages en France du représentant patenté du communisme, idéologie la plus meurtrière du défunt XX°siècle.
CROISSANCE, OU ES-TU ?
La première fausse équation est l'idée que la croissance arrangera tout, à la fois pour le chômage et pour l'endettement. Ainsi s'explique la bataille des chiffres, la croissance étant officiellement annoncée comme molle. Pour que cette croissance résolve le chômage et l'endettement, il faudrait des niveaux à la chinoise. En outre, avant le moindre effet, les délais seraient considérables. Les pouvoirs socialisants dans toute l'Europe et, notamment, en France freinent de tout leur poids l'économie et, de ce fait, interdisent les rêves.
La deuxième erreur est l'idée d'incitations officielles à cette croissance par des politiques publiques. Comme toute politique économique officielle, elles ne pourraient que se retourner contre leurs propres objectifs. A l'échelle européenne, le drame ne peut que se multiplier.
Last, but not least : Angela Merkel a imaginé, le 30 mars, de renforcer le M.E.S. ou Mécanisme Européen de Stabilité en le dotant de milliards en plus. En programmant ainsi un flot de monnaie créé ex nihilo, elle oublie allègrement le souvenir cuisant de l'hyperinflation allemande au siècle dernier. Il est vrai que l'OCDE s'y met aussi en évoquant un pare-feu de mille pillards d'euros?
Autre double erreur : afin de réduire les déficits, objectif louable en soi, les gouvernements se contentent de taper sur le contribuable pour prendre l'argent là où il est : c'est la chasse ouverte aux riches et aux « mauvais » capitalistes. Malheureusement, personne ne parle sérieusement de supprimer vigoureusement des dépenses publiques en commençant par les plus scandaleuses.
Rappelons que, s'il existe un tribunal de l'histoire, la Prussienne devra répondre d'un double crime dû aux éoliennes : destruction de magnifiques paysages de son pays, ainsi que de ses sols où des milliers de tonnes de béton resteront enfouis pour toujours!
LA RICHESSE POUR TOUS
La voie de la richesse pour tous est connue et largement ouverte.
Elle passe par la double libération des entreprises seules aptes à créer de la richesse, que ce soit l'entreprise d'un seul, ou une TPE ou une entreprise de centaines de milliers d'employés.
La première libération est le détricotage du code du travail qui compte plus de 2 600 pages, pèse 1 kilo et demi et est réparti en plusieurs tomes en croissance perpétuelle. Il ne peut, certes, être question de le détricoter à grande vitesse. Tout récemment, les pouvoirs, pourtant socialisants, de plusieurs pays ont montré la voie à emprunter en raccourci ; pour permettre aux employeurs d'embaucher il faut qu'ils puissent débaucher sans problème quand les commandes ne sont plus là. La généralisation de cette évidence dans toute l'Europe réduirait fortement le problème gravissime du chômage.
La libération fiscale consisterait à supprimer totalement un ou deux des impôts les plus destructeurs pour les entreprises, avec évidemment la suppression des dépenses publiques correspondantes. En France il existe un fouillis inextricable de 6000 dispositifs d'aides aux entreprises dont le coût global est très supérieur à l'impôt sur les sociétés !
LE TAM-TAM MEDIATIQUE
Dans les périodes électorales, nous assistons stupéfaits à des gerbes de promesses intenables. A part cela on nous dit de toutes parts qu'il faudra « souffrir ».
Pourquoi les dirigeants européens s'obstinent-ils dans l'erreur ? Il y a sans doute trois explications.
Promettre de « la sueur, du sang et des larmes » est une attitude « churchillienne » qui plaît aux foules et est peut-être rentable sur le plan électoraliste, horizon indépassable de ces personnages.
A force de prêcher l'erreur, avec l'aide du tam-tam médiatique, on finit par s’en convaincre soi-même.
En dernier lieu, se tromper avec la foule n'est guère dangereux électoralement. Par contre, avoir raison tout seul demande du courage et de la clairvoyance, toutes denrées assez rares dans des démocraties plus ou moins frelatées.
MICHEL DE PONCINS. http://libeco.net/ -
Condamnation d’Ante Gotovina, l’Union européenne impose sa loi à la Croatie (2011)
Le 16 avril dernier, près de 50.000 Croates se sont rassemblés sur la place Ban Jelacic, la plus grande de Zagreb, pour protester contre le verdict du Tribunal pénal international pour la Yougoslavie qui avait condamné, la veille, le « héros national » Ante Gotovina à 24 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Les manifestants, des anciens combattants, parfois en uniforme, des jeunes, parfois des familles entières, ont conspué le TPIY et l’Union européenne qui imposent leur loi à la Croatie et leur gouvernement qui trahit les intérêts nationaux.
De quoi était donc accusé Ante Gotovina ? Tout simplement d’avoir, en 1995, alors qu’il était général de division et commandant du district militaire de Split, organisé l’opération Tempête dont le but était de reprendre le contrôle de la région croate de Krajina au main de séparatistes Serbes depuis 1991. Cette « reconquête » militaire entraîna l’exil d’une partie de la population serbe, ainsi que de multiples destruction, quelques pillages et la mort de trente-deux civils… C’est pour ces « crimes », que dans d’autres circonstances on désigne sous l’appellation plus neutre de « dommages collatéraux », que Gotovina, qui n’était nullement sur le terrain mais qui supervisait les opérations depuis son état-major, fut poursuivi et vient d’être condamné.
Ceci serait tristement banal si l’affaire Ante Gotovina ne présentait pas une particularité singulière : ce Croate était aussi … Français, et qui plus est un discret serviteur de la France !
Pour comprendre ceci, un flash-back s’impose.
Nous sommes en 1973, Ante Gotovina a 18 ans et il choisit ce qu’il croit alors être la liberté : il quitte clandestinement la Yougoslavie communiste et « passe à l’Ouest ». Après quelques péripéties, il se retrouve en France où il décide de s’engager dans la Légion étrangère. Il est affecté au 2e REP et rejoint le groupe de commandos de recherche et d’action en profondeur. Après cinq ans de service, durant lesquels il participe à l’opération Kolwezi, son contrat avec la légion arrive à son terme. Il quitte donc l’uniforme, en 1979, et reçoit, en récompense de ses bons et loyaux services, la nationalité française.
Si, à partir de cette date, Gotovina n’appartient plus à l’armée française, il n’en continue pas moins de servir la France. Au REP, il s’est lié aux frères Erulin et donc à la DGSE pour laquelle il va travailler à l’international, assurant discrètement des missions de formation militaire en Amérique latine.
En 1990, c’est sans doute la DGSE qui lui demande de rentrer en Yougoslavie. Il y est « l’homme des Français » dans le camp croate. L’opération Tempête et la manière dont elle est menée, ne nuit d’ailleurs nullement à sa carrière et il est dans la foulée nommé général de corps d’armée, avant d’être de mars 1996 à septembre 2000 inspecteur général de l’armée croate.
Mais, en septembre 2000, le nouveau président de Croatie, Stjepan Mesic, pour favoriser l’entrée de la Croatie dans l’Union européenne, demande la collaboration de l’armée avec le TPIY. Devant le refus d’Ante Gotovina, le président le raye des cadres et le met d’office à la retraite. Or Gotovina est alors très influent et très hostile à l’entrée de la Croatie dans l’Union européenne. Chacun comprend qu’il peut jouer un rôle politique de premier plan et être le grain de sable dans la mécanique bien huilée de l’intégration de la Croatie. Il faut donc l’abattre. Tout d’abord, il est accusé de conspirer pour organiser un coup d’État, puis, en juin 2001, il est inculpé par le TPIY, accusé « de persécutions pour des motifs d’ordre politique, racial et religieux, de meurtre, de déplacement forcé de population, et de destructions sans motif de villes et villages »
Sentant que l’affaire tourne au vinaigre, l’ambassade de France à Zagreb s’empresse de fournir un passeport français au militaire, tandis que d’autres services se chargent de l’exfiltrer. De son côté, Interpol émet un mandat d’arrêt international en août et les États-Unis offrent une récompense de 5 millions de dollars pour sa capture. Une capture qui ne se produira que quatre ans plus tard, en Espagne, en décembre 2005. Entre temps, les frères d’armes de l’ombre de Gotovina auront organisé sa cavale.
L’émotion que soulève l’arrestation est grande en Croatie. 70.000 personnes manifestent à Split et un sondage d’opinion montre qu’Ante Gotovina a le soutien de 60 % de la population. Le cardinal-archevêque de Zagreb quant à lui accuse le TPIY d’être « politisé et à la solde des grandes puissances » et se dit convaincu de « l’innocence d’Ante Gotovina » alors que le Commissaire européen à l’élargissement, Olli Rehn, se félicite pour sa part de la capture et déclare qu’« un obstacle majeur a été levé à l’adhésion de la Croatie ».
Personne n’ayant intérêt à ce qu’elle fasse trop de remous trop tôt, l’instruction du procès Gotovina va durer cinq années pleines. Durant celle-ci, la France veilla soigneusement à faire oublier qu’elle avait tenté de mener une politique indépendante dans l’ex-Yougoslavie. En Croatie, par contre, Ante Gotovina n’a pas été oublié et il est devenu une figure de référence pour les mouvement nationalistes et anti-européens et la manifestation du 16 avril dernier montre bien son importance symbolique car elle équivaudrait en France, vu le rapport de population, à 650.000 personnes descendant dans les rues.
S’il est le plus célèbre des militaires ou civils, serbes ou croates, condamnés par le TPIY en raison des événement de Krajina, Ante Gotovina n’est pas le seul. Jugé en même temps que lui le général Mladen Markac a été lui-aussi lourdement condamné et cent soixante dix autres prévenus sont encore en attente de jugement pour la même affaire… Quand au fondateur de la République serbe de Krajina, Milan Babic, il s’est suicidé dans la cellule de La Haye où il attendait son procès. Quelque soit les actes que les uns et les autres, qu’ils soient Serbes ou Croates, aient commis ou ordonnés, on ne peut s’empêcher de penser que les humaniste de notre « justice internationale » leur font surtout payer le fait d’avoir été des hommes de conviction, animés par des valeurs qu’il faut faire disparaître - nationalisme, sens du devoir, virilité, engagement total, etc. – car elles sont incompatibles avec le monde que nous concocte l’Occident libéral.
C’est d’ailleurs ce qu’à très bien compris Ante Gotovina qui a été à l’initiative, après le décès de Slobodan Milosevic, d’une lettre de condoléances commune des prisonniers serbes et croates du TPIY de La Haye, une manière d’affirmer clairement que s’ils avaient été adversaires, ils n’avaient jamais été des ennemis.
Loic Baudoin http://www.voxnr.com/ -
De la sainte alliance à l'union européenne
On ne saurait, par respect, comparer le compagnon de Madame Twitter au roi Louis XVIII. Au moins la Restauration mit-elle de l'ordre dans les finances publiques. Et, une fois Laurent Fabius définitivement démonétisé, ne pouvant faire appel à Chateaubriand, on espère qu'au moins Monsieur Normal ne commettra pas la sottise de recourir à Bernard Henri Lévy.
Comparaison n'est donc pas raison. Mais les parallèles ne relèvent pas que du paradoxe.
Ainsi l'actuel président va bientôt se trouver dans le dilemme du roi revenu d'exil. Leurs légitimités formelles oubliées, leur force politique les rattachent l'un comme l'autre à un ordre européen voué à l'éclatement.
La Sainte-Alliance est morte en tant qu'institution vers 1823.
Ces derniers mois, en regard, ont souligné le déséquilibre explosif entre les deux principaux piliers de l'Union européenne, telle qu'elle avait été conçue à Maastricht. Et cela va remettre en cause l'ensemble des institutions.
N'en doutons pas en effet. Le système s'est développé sur la base d'un cafouilleux traité négocié en 1991. À cette époque, il y a plus de 20 ans, on pouvait espérer que les ambiguïtés seraient levées. Il n'en a rien été, bien au contraire. On a empilé de nouveaux textes, de faux accords, d'irréalisables promesses.
Le projet ambitionnait de dépasser le cadre rustique, mais infiniment plus clair du traité de Rome de 1956. Un tournant pestilentiel avait certes été pris en 1979, avec l'élection du prétendu "Parlement européen" (1)⇓ au suffrage universel. C'est à ce moment-là qu'il fallait dire "non".
Or, la plupart des politiciens hexagonaux, ayant fait de cette institution illusoire et factice leur mangeoire, n'ont jamais su ni la réfuter ni la réformer.
Dans cet écheveau et cet échafaudage complexe de pactes contradictoires, on doit observer que celui de 1991 est allé beaucoup plus loin dans la direction tracée par la série des conventions qui se sont conclues à partir de 1813 au sein de la sixième coalition. Un texte bien intentionné de 1814 a permis d'englober l'ensemble sous le nom de Sainte Alliance. Celle-ci réunira après Vienne (novembre 1814-juin 1815) les congrès d'Aix-la-Chapelle (1818), Troppau (1820) et Vérone (1822).
De cette Europe conservatrice du XIXe siècle on regrettera sans doute certains bienfaits. La paix européenne qui en résulta dura au moins jusqu'à la guerre de Crimée.
De l'Europe issue du traité de Rome puis de l'Acte Unique sont également sortis un certain nombre de bénéfices dont il faut se féliciter.
Il advient, dans tous les systèmes un moment où, malheureusement, les effets pervers l'emportent. Talleyrand déplorera un jour, quand les arrières pensées du tsar romantique Alexandre Ier lui apparurent dévoilées : "Malheureuse Europe".
Or la véritable liquidation de la Sainte Alliance advint le jour où l'Angleterre, en 1822-1823, préféra le Grand Large, la relation avec l'Amérique, les Indes à son implication dans les affaires du Continent. Cette participation active aux diverses coalitions et combinaisons européennes, financées par Londres, avait été rendue inévitable, à partir de janvier 1793, par les crimes de la Révolution française. Après Waterloo, elle était devenue moins nécessaire. L'attitude des puissances continentales et la persistance des absolutismes anachroniques la rendaient de plus en plus impopulaire outre-Manche.
Aujourd'hui nous rentrons, à bien des égards, sans qu'on puisse certes comparer ni François Hollande à Napoléon ni Angela Merkel à Guillaume II, dans une époque comparable.
À Londres David Cameron s'oriente résolument vers une politique de redressement de la Grande Bretagne. Elle l'éloignera de plus en plus de la technocratie européenne.
Et de l'autre côté de l'Atlantique un virage non moins considérable semble se dessiner.
Certains croient pouvoir demeurer indifférents aux élections états-uniennes de novembre. La quasi-unanimité des moyens de désinformation parisiens applaudit d'ailleurs à l'avance à la réélection du président Obama.
Il convient par conséquent de dissiper plusieurs illusions.
Commençons par celle d'un retour des États-Unis à ce que nous considérons comme de l'isolationnisme. Rappelons que le dernier brillant représentant de ce courant Pat Buchanan lui consacra un livre axé sur les principes fondateurs de son pays "une république et non un empire" (2)⇓. Lors de l'élection présidentielle de 2000, il fut candidat du parti de la réforme et rassembla 450 000 voix soit 0,4 % des suffrages. Après s'être opposé à la guerre d'Irak en 2003, il se ralliera à nouveau aux républicains en 2004 et soutiendra la deuxième candidature de George Bush.
Quant à l'origine de l'isolationnisme des États-Unis une légende tenace l'attribue à la présidence de Monroe en 1823. Il s'agirait d'une sorte d'idéologie de l'indépendance réciproque. "Chacun chez soi" pense-t-on volontiers, l'Amérique aux Américains, et par conséquent l'Europe aux Européens.
Le texte de la proclamation de cette fameuse "doctrine" en 1823 mérite dès lors d'être relu à nouveaux frais. Or, il se borne à réfuter une hypothèse. À la faveur de la décomposition des empires espagnol et portugais, il s'agissait d'empêcher que d'autres puissances européennes viennent à s'établir sur le continent sud-américain. Cela visait essentiellement la France bourbonnienne qui intervenait avec l'appui diplomatique de la Russie afin de rétablir l'absolutisme en Espagne. À partir de cette date le rapprochement l'Angleterre et l'Amérique allait devenir plus fort que l'intérêt de Londres pour l'Europe continentale.
On doit noter ainsi que le document fut rédigé par John Quincy Adams, secrétaire d'État. Il agissait alors en accord avec le nouveau maître du Foreign Office, George Canning.
Jusqu'en 1822 la diplomatie britannique avait été dirigée de haute main par Castlereagh devenu lord Londonderry. La mort, d'ailleurs très étrange, de ce ministre, l'un des rares Britanniques, dans l'Histoire des Temps modernes, à avoir cru en l'Europe, laissa le champ libre à son ennemi personnel de toujours (3)⇓ et à un renversement assez rapide des orientations du cabinet de Saint-James.
La répugnance des Américains pour les alliances permanentes, surmontée par la signature du pacte atlantique de 1949, remonte beaucoup plus loin. Elle se rattache dans son principe aux fondations mêmes de leur Fédération. La lettre de Washington de 1796 à ses concitoyens à la fin de son deuxième et dernier mandat évoque ainsi l'existence de deux hémisphères.
La période d'entente entre Canning et John Quincy Adams, loin d'écarter toute ingérence "européenne" permit à la Grande Bretagne de multiplier par 15 en 10 ans son commerce avec l'Amérique du sud accédant à l'indépendance. À ces pays, les exportateurs anglais vendaient en 1825, 3 fois plus de marchandises que ne le faisaient les Américains du nord.
Ce qu'on appelle la mondialisation ne date pas d'hier.
La voie que semble prendre l'Europe n'incite pas à l'optimisme. La crise pourrait au moins nous rendre lucides.
JG Malliarakis http://www.insolent.fr
Apostilles
- cf. à ce sujet "Le Parlement européen, une utopie, une imposture, un danger" Jacques Bordiot 1978. cf. à ce sujet "Le Parlement européen, une utopie, une imposture, un danger" Jacques Bordiot paru en 1978.⇑
- "A Republic, Not an Empire: Reclaiming America's Destiny "Patrick J. Buchanan, 1999, disponible sur Amazon.com⇑
- La Jeune Angleterre de Disraëli jugeait sévèrement l'un et l'autre comme deux "médiocres" dans son livre culte "Coningsby ou la nouvelle Génération". Les lecteurs de L'Insolent peuvent se procurer ce livre, en le commandant
- directement sur le site des Éditions du Trident
- ou par correspondance en adressant un chèque de 29 euros aux Éditions du Trident 39 rue du Cherche Midi 75006 Paris. ⇑
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Le professeur Monti, les bergers du Qatar et les laquais du mondialisme
C’est les nouveaux rois mages ! C’est Noël ! Les Bilderbergs, mondialistes et technocrates de tout poil et banquiers de Goldman Sachs ont pris le pouvoir. Nous verrons si comme le disait Serge de Beketch ils continueront à nous tondre (c’est bien parti en France, et pas que pour les riches, et pas que pour les riches !), ou bien s’ils vont commencer à nous sacrifier quelques têtes dans l’indifférence générale des mâcheurs de chewing-gum et des contemplateurs de télé et autres absorbeurs du dernier Apple. Comme dit Boris Vian, ils cassent le monde, il en reste assez pour moi ! C’est notre honte, et on l’ignore !
Le système, je le dis comme je le pense, ne prend même plus de gants pour nous l’imposer bien profonde, la globalisation. Je suis tombé par hasard une ces pages de challenges, la revue Thénardier de la gauche-caviar, que je n’avais plus lue depuis vingt ans, et qui appartenait alors à Perdriel et au Nouvel Obs, organe vieillissant de la gauche valeureuse !
Je cite le journaliste, qui parle d’un raout luxueux au Martinez cannois (où entre nous soit dit, à côté de la suite à 20 000, la piaule sur Booking.com n’est qu’à 160 euros la nuit : la crise bat large…). Il y a Monti en pleine forme, démissionné pour être remis en selle par les 300 qui dirigent le monde, et bien sûr les qataris, nos patrons du moment, les seuls à ne pas payer d’impôts en France et à faire ce qu’ils veulent de nos troupes : « On m’informe que Mario Monti a remis sa démission, elle sera effective après l’adoption de la loi de stabilité budgétaire, on me dit qu’il pourrait s’agir d’un mouvement tactique, annonce Thierry de Montbrial, interrompant le diner de gala et le spectacle offert, ce samedi soir, par Total à l’hôtel Martinez, à Cannes. »
Montbrial, on l’a toujours connu : l’affreux passait déjà aux dossiers de l’écran. Il sera là dans quarante ans. Il terrorisait notre vieil ami Yann Moncomble. C’est le poli technicien chargé de la promo du mondialisme en France. Là, il est entouré de beau linge, le linge sale du pétrole, venu en famille avec les patrons qataris applaudir la leçon du signore Monti, qu’on dit très catholique. Ô saint François, que tu es loin !
On lit dans le style peu fleuri, un rien cynique et puis blasé du bon journal : « Avant même que la nouvelle ne tourne sur internet et ne trouble le marché des changes, Jean-Claude Trichet et les deux cents convives sont au courant… Au bar de l’hôtel, Nina Mitz et Guillaume Foucault, les communicants influents qui épaulent Montbrial pour faire du buzz autour de la cinquième édition de sa conférence internationale, offrent des verres aux quelques journalistes présents : les images de Mario Monti dans les couloirs du Martinez commencent à circuler sur les chaines d’info, assurant à la “WPC” une belle renommée. »
Admirez cette prose de gazette bien branchée ! Au milieu de cette kommandantur – aux ordres d’ailleurs de l’OTAN –, arrive ce grand spécialiste de rien et surtout champion d’impopularité dans son pays. Il faudrait un Dino Risi pour nous le calculer, ce drôle-là.
Car Mario Monti était là, tout à l’heure, venu sagement écouter un discours de l’eurodéputée Sylvie Goulard, une amie proche avec qui il a trouvé le temps d’écrire ces derniers mois De la démocratie en Europe (Flammarion) qui met en garde les opinions publiques contre ses « instincts aveugles. »
Les Goulard contre les soudards ! Car les instincts aveugles, c’est vous cher lecteur ! C’est tout ce qui dans le bulletin de vote, le sondage ou même le porte-monnaie (trop pauvre ! trop riche !) ne convient pas aux mondialistes qui nous ont coulé en bâtissant (j’allais écrire en abêtissant !) le Titanic de l’euro. Ils ne devraient pas s’inquiéter en haut lieu ; car la masse se tient à carreau, on l’a connue plus agitée…
Mais Monti va braire en âne savant (le sénateur de famine nombreuse est aussi recteur de la Bocconi, la fac friquée de Milan où les enfants des exilés fiscaux vont apprendre en Audi l’économie de marché) : « À l’heure de la sieste, Mario Monti, ancien commissaire européen, se lance dans un monologue devant ses amis éclairés. S’exprimant à la fois en français et en anglais, sans doute conscient de son manque de charisme, il range son texte et promet en souriant de ne pas nous emmener « de la digestion au rêve ». À l’aise devant cet auditoire essentiellement constitué d’hommes d’affaires et super-technocrates, il parle de Jean Monnet, de l’Europe qui est un « flux asymptotique », de la « pollution court-termiste des politiques nationales », de la façon dont il faut faire avancer et intégrer toujours plus le « management » de la zone euro dans un « délicat équilibre » avec la démocratie, du bien fait des potions qu’il a administré à son économie. »
Avec le management, ce mot sacré de l’ère des Illuminati, ça déménage toujours! Monti utilise le baragouin néo-matheux des élites d’aujourd’hui, dont le courageux universitaire Bricmont avait dénoncé les excès il y a déjà quinze ans. On en ferait une syncope de leur asymptote ! Et merci pour la « pollution » des politiques nationales, signor professore ! Vous savez au moins ce que veut dire polluzione, en italien ?
Le journaliste larbin, cette spécialité de la presse des finances, s’ennuie du charabia amphigourique et se permet même une insolence !
Pour un peu, on prêterait une oreille plus attentive à Silvio Berlusconi qui a qualifié ce matin « il professore » de « technicien de l’austérité germano-centrée. »
Comme dirait mon vieux rédacteur en chef Jean-Edern Hallier, les canards laquais n’ont plus de respect ! À Monti, qui aimerait bien être nommé et non élu (souvenez-vous de Jacques Delors !) succède Trichet le bien nommé, l’homme de tous les désastres, du Lyonnais et de l’euro, l’homme de la suffisance et des insuffisances :
Heureusement, Jean-Claude Trichet nous remet dans le droit chemin en nous rappelant tout ce que Mario Monti, en treize mois de pouvoir à Rome, aura « apporté à la stabilité de l’Europe et donc du monde. »
Jusque là, rien que du scandaleux, donc que du banal ! Mais voilà la fin qui est plus marrante, et qui explique comment on a fait de l’Europe une chambre à gaz, pardon, une poule aux œufs d’or pour les mini-émirs (qui font le maximum) de la péninsule dite arabe : Mais tout n’est pas perdu pour les Italiens. Le richissime banquier koweïti Abdulmajeed Alshatti, notre voisin de table, lorsque les conversations reprennent sur l’Italie après l’annonce faite par Thierry de Montbrial, nous explique en riant qu’il continuera de préférer Porto Fino à Cannes, « envahi par les Qataris » ou Marbella, « fief des saoudiens. »
Vive le choc des civilisations ! Les qataris ne boivent pas le même champagne dans la même boîte que tous nos koweïtis ! Les Saoudiens vont se faire boire ailleurs !
Supporter la fin de l’histoire avec de tels numéros et de si bons rois mages c’est vraiment un sacré challenge, c’est le cas de le dire !
On laisse la parole au Christ, qui nous avait montré comment nous y prendre, quand on était chrétien et pas démocrate-chrétien :
14 Et il trouva dans le temple les vendeurs de bœufs et de brebis et de colombes, et les changeurs qui y étaient assis.
15 Et ayant fait un fouet de cordes, il les chassa tous hors du temple, et les brebis et les bœufs ; et il répandit la monnaie des changeurs et renversa les tables.
16 Et il dit à ceux qui vendaient les colombes : Ôtez ces choses d’ici ; ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic.
Je me demande ce qu’il prendrait aujourd’hui devant les tribunaux, Jésus.
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FORUM DE DAVOS Une mondialisation chaotique
Le Forum économique mondial n'a rien perdu de son attractivité : pour sa 41e édition, il a réuni à Davos, du 26 au 30 janvier, quelques 2 500 participants, et accueilli trente-cinq chefs d'État ou de gouvernement.
On connaît le G8, le G20, voire le G2 – États-Unis et Chine –, autant de "sommets" politiques et économiques censés encadrer et donner du sens aux désordres du monde. Il ne faudrait pas oublier un autre forum, celui de Davos qui, à la fin de chaque mois de janvier, ramène le ban et l'arrière-ban du capitalisme mondialisé dans la très sélecte station grisonne. Non sans dresser, par réaction, des forces hostiles qui s'expriment notamment dans le cadre de "l'Autre Davos", forum alternatif qui s'est tenu du 21 au 23 janvier à Bâle, autrement dit à bonne distance.
Économie et géopolitique
On a beau se dire depuis quelques années, surtout depuis les convulsions du capitalisme financier il y a trois ans, que le grand raout de Davos a peut-être fait son temps,son pouvoir d'attraction n'en demeure pas moins intact. Comme l'atteste l'édition 2011 qui, du 26 au 30 janvier, a vu la participation de trente-cinq chefs d'État ou de gouvernement, en plus, bien sûr, des quelque 2 500 leaders économiques, industriels, financiers et lobbyistes contribuant au budget annuel de ce World Economic Forum (WEF). Étonnant, quand on sait que le Forum de Davos « n'est pas un endroit où se prennent des décisions », comme a tenu à le rappeler Klaus Schwab, président et fondateur (il y a une quarantaine d'années) de cette plate-forme de discussion.
Ce caractère informel, sans nécessité de résultat visible, c'est sans doute ce qui séduit les participants, affranchis durant quelques jours des contraintes médiatiques. En tout cas, cette année encore, les politiques et autres "décideurs" n'ont pas boudé leur satisfaction de se retrouver dans les Alpes suisses, en délivrant des messages plus ou moins convaincants mais reflétant la nouvelle réalité du monde, c’est-à-dire le transfert progressif du pouvoir vers l'Asie et le Sud. C'est pourquoi à la notion de pays émergents se substitue peu à peu celle, plus pertinente, de "marchés de croissance" – un concept qui présente toutefois le défaut de rester étroitement économique et de négliger la dimension géopolitique.
Le sanglant attentat perpétré le 24 janvier à l'aéroport moscovite de Demodedovo, qui a contraint Dmitri Medvedev à retarder son déplacement à Davos, illustre trop bien cette interdépendance. Le président russe a quand même pu prononcer, comme prévu, le discours inaugural du forum, un privilège qui l'an dernier avait été accordé à Nicolas Sarkozy. Logiquement, Medvedev a battu le rappel de la "communauté inter-nationale" pour lutter contre le terrorisme et toutes les haines « qui détruisent les progrès économiques et sociaux ». Reconnaissant qu'il existe encore beaucoup à faire en Russie pour éradiquer la corruption, il a néanmoins affirmé que Moscou deviendra « un grand centre financier avec de faibles taxes », et annoncé que son pays adhérera cette année à l'OMC (Organisation mondiale du commerce) et à l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).
Quels risques ?
Les organisations internationales, ce n'est pas ce qui manque. Cependant, a relevé la présidente de la Confédération helvétique Micheline Calmy-Rey, « dans un monde fortement globalisé où les risques sont nombreux, il n'y a pour l'heure aucune instance capable de trouver des solutions justes aux défis à surmonter ». Ces risques sont identifiés : outre le terrorisme et l'instabilité politique (Tunisie, Égypte), les dettes souveraines ainsi que l'inflation due à la surchauffe en Chine et en Inde sont, aux yeux des économistes et des dirigeants d'entreprise, les principales menaces du moment.
S'exprimant surtout en sa qualité de président du G8 et du G20, Nicolas Sarkozy a lui aussi mis en garde contre les « grands risques » de 2011, les dettes souveraines, donc, les déséquilibres monétaires et financiers (allusion aux rôles respectifs du yuan et du dollar, qui pénalisent l'euro), ainsi que « la volatilité extrême du prix des matières premières ». Sur ce point, le président de la République préconise, avec le concours de Dmitri Medvedev, une régulation des marchés agricoles. En revanche, le président russe rejette catégoriquement l'idée d'une taxe sur les transactions financières que soutient Sarkozy. Pour l'essentiel, Nicolas Sarkozy a repris à Davos les thèmes qu'il avait abordés dans sa conférence de presse du 24 janvier à Paris. À quoi il a ajouté un plaidoyer au ton polémique en faveur de la monnaie unique européenne : « Jamais, Mme Merkel et moi ne laisserons tomber l'euro. » D'ailleurs, « il n'y a pas de crise de l'euro », a proclamé sans rire Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, selon lequel il n'existe qu'un problème d'assainissement budgétaire pour les États en difficulté. Autrement dit, il suffit de serrer la vis.
Ne dirigeant pas un pays en difficulté, Angela Merkel n'en a été que plus à l'aise pour défendre la monnaie unique, son euromark... Elle a en outre apporté son soutien aux propositions de la présidence française du G20 sur la réforme du système monétaire et les négociations commerciales du cycle de Doha. Mais quand Merkel et Sarkozy prônent une régulation de l'économie (compatible avec le libre-échange), le Premier ministre britannique appelle à une libéralisation accrue du commerce mondial.
L'année du Lapin
Les problèmes existentiels des Européens, l'activisme déconnecté du réel que déploie l'actuel président du G20, ou encore l'atonie des États-Unis représentés notamment par leur secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, contrastaient à Davos avec l'optimisme et le dynamisme créatif des "émergents", en particulier asiatiques – illustration d'un monde à deux vitesses. Le thème retenu pour ce 41e Forum de Davos était « normes communes pour une nouvelle réalité ». Ce qui postulait l'aspiration à une gouvernance mondiale et par conséquent une « harmonisation des normes » entre l'Europe et l'Asie. On en est encore loin. Même si les Chinois, emmenés par leur ministre du Commerce Chen Deming, ont promis de faire des efforts, en augmentant leurs importations et en promouvant leur consommation intérieure. La prospective n'étant pas le fort du WEF, qui n'a vu venir ni la crise des subprimes ni celle des dettes souveraines, on s'en tiendra à une seule certitude : venus en force à Davos, les Chinois ont de bonnes raisons de festoyer en ce jeudi 3 février, premier jour de l'année du Lapin.
Guy C. Menusier L’ACTION FRANÇAISE 2000 Du 3 au 16 février 2011 -
Grande-Bretagne : Le pays va t-il quitter l’Europe ?
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Les tricheurs
Sans craindre l’oxymore, le quotidien gratuit Direct Matin évoque aujourd’hui « Le OUI franc de la gauche » au traité budgétaire qui a été voté mardi par une Assemblée bien peu nationale. 477 députés ont voté pour, 70 contre –dont 20 élus du PS-, 21 se sont abstenus. Le PS a donc eu besoin des votes du groupe UMP pour la ratification d’un traité négocié il est vrai par Nicolas Sarkozy…Celle-ci intervient alors que tous les pays de l’euroland empruntent le chemin de l’austérité budgétaire, c’est-à-dire d’une récession presque certaine, ce qui aggravera tous les problèmes de l’Europe bruxelloise.
Avec ou sans visite de Mme Merkel, comme hier à Athènes, la Grèce sombre chaque jour davantage dans le chaos, au moment ou le taux des obligations à 10 ans en Italie vient d’atteindre 6,29% ; un seuil ou le coût de refinancement de la dette existante va provoquer un défaut, même dans le cas où le budget primaire italien serait en excédent…
L’hypothèse d’une flambée des taux sur la dette italienne, conduisant à une panique bancaire gigantesque, déclenchée par les craintes sur la solvabilité des banques transalpines en cas de défaut et devant la peur que l’Italie ne finisse par quitter l’euro, n’est plus seulement de l’ordre du mauvais fantasme…
Autre domaine dans lequel le PS met ses pas dans ceux de la droite libérale, le libre champ laissé au Qatar pour déverser sa propagande prosélyte dans nos banlieues sous couvert de bonnes intentions économiques http://www.gollnisch.com/2012/09/25/le-qatar-en-banlieue-et-le-retour-aux-sources/.
En début de semaine, Laurent Fabius, invité lors de l’émission Tous politiques France Inter/AFP/Le Monde, a défendu les investissements qataris. « On a beaucoup parlé du Qatar, c’est vrai que son action est souvent spectaculaire» a expliqué le ministre des Affaires étrangères. «Mais dès lors que ces investissements sont positifs pour la balance française, pour l’emploi, je ne vois pas pourquoi on serait réticents ». « Le Qatar a fait le choix d’un partenariat profond avec la France, la France en est heureuse », a-t-il déclaré. « Ca ne veut pas dire du tout qu’il puisse y avoir une pesée sur notre politique étrangère », a-t-il ajouté.
Une Pesée peut être pas, mais identité de vue certainement comme on l’a constaté hier en Libye et comme on le voit aujourd’hui en Syrie. Et M. Fabius n’ignore rien non plus du rôle nocif joué par le Qatar au Mali qui arme et finance également dans ce pays les groupes terroristes djihadistes. Invité de RTL le 6 juillet, Monsieur Sadou Dallio, maire de la ville malienne de Gao, lançait un pavé dans la mare, en expliquant que «le gouvernement français sait qui soutient les terroristes (au Mali). Il y a le Qatar par exemple qui envoie soi-disant des aides, des vivres tous les jours sur les aéroports de Gao, Tombouctou etc. ».
Cela n’est pas pour rassurer sur les intentions profondes de cette pétromonarchie et le FN rappelait le mois dernier qu’Yves Bonnet, ancien chef de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), avait accrédité les soupçons formulés par Marine Le Pen sur l’argent investi en France par le Qatar, le financement de réseaux islamistes radicaux par ce pays…
A cette aune les professions de foi laïcardes et républicaines du PS en général et de Manuel Valls en particulier sont assez…stupéfiantes. Dans Le Bulletin André Noël il est rappelé très justement que les propos du ministre de l’Intérieur lors de l’inauguration de la Grande mosquée de Strasbourg –voir notre article en date du 1er octobre- qui paraît-il, caracole dans les sondages comme le ministre le plus apprécié du gouvernement Ayrault, illustrent toute l’hypocrisie maligne du Système.
« La République sera intransigeante avec ceux qui entendent la contester et je n’hésiterai pas à faire expulser ceux qui se réclament de l’islam et représentent une menace grave pour l’ordre public et qui, étrangers dans notre pays, ne respectent pas nos lois et nos valeurs. Je n’accepterai pas les comportements des salafistes et autres groupes qui défient la République » a assuré M. Valls. Paroles verbales que tout cela ! Que n’a-t-il expulsé les salafistes qui ont manifesté il y a quinze jours devant l’ambassade américaine ! »
« Alors qu’au son des trompettes Manuel Valls déménage les Roms, il s’emploie discrètement à multiplier les mosquées. Son idée profonde, afin d’y parvenir, » et « il l’a répété à Strasbourg », « est bien de les faire financer par le contribuable. Ne déclarait-il pas, en 2003, à l’hebdomadaire Marianne : Il faut faire évoluer la loi de 1905 afin de permettre la construction des lieux de culte à travers un financement transparent, et par conséquent public ? ».
En fait, est il encore relevé, ce nouveau « souffle à la laïcité » selon la formule employée par le ministre de l’Intérieur, « ce serait son abdication face à l’islam. Pour comprendre son attitude bienveillante et complice face à cette religion, on ne doit jamais oublier que Valls est franc-maçon, initié à la Loge la plus anticatholique, le Grand-Orient de France. »
« Pour ces maçons-là l’ennemie restera toujours la foi catholique et les amis de mes ennemis étant mes amis, cela explique pourquoi il veut rehausser la mosquée pour lui faire un jour dépasser la cathédrale» affirme encore cet article.
En juin de l’année dernière, devant le Conseil régional de Rhône-Alpes, l’élu et Secrétaire départemental FN du Rhône, Christophe Boudot, rappelait d’ailleurs que « la laïcité a été instaurée en France au début du siècle dernier sous la pression conjointe des mouvements anticléricaux et des réseaux maçonniques qui souhaitaient poursuivre ce qu’ils considéraient comme la grande œuvre civilisatrice de la terreur révolutionnaire et porter un coup fatal, à la civilisation catholique et à la pratique religieuse en France, en somme à la conscience et à la foi de 85 % des français de l’époque. »
« L’objectif avoué était bien sur, dans l’esprit des radicaux adorateurs de Robespierre, d’entamer, (plus exactement) de poursuivre la déchristianisation de notre société et l’éradication totale du sentiment religieux français, celui d’une certaine idée de la France, fille ainée de l’Eglise. Depuis, les choses ont pu trouver un certain équilibre. Equilibre précaire mais savamment dosé des relations entre la sphère religieuse et la sphère publique. »
Et le conseiller régional FN s’adressant aux amis de M. Valls comme à ceux de M. Copé, posait alors la vraie question : « pouviez vous regrettez cette France assimilatrice et garante de la laïcité républicaine alors que depuis 30 ans vous n’avez de cesse de la casser, en facilitant l’arrivée sur nos terres de millions d’étrangers africains et magrébins pour la plupart issus de peuples dont les mœurs, les coutumes et la religion sont incompatibles avec notre laïcité à la française. »
« L’anthropologue français Claude Levi Strauss déclarait au soir de sa vie que pour que les cultures persistent dans leurs richesses et leurs diversités il faut qu’il existe entre elles une certaine imperméabilité. Ainsi, vous faites vous les complices de dogmes encore plus puissants que celui que vous vouliez combattre, j’ai nommé : le mondialisme et le multiculturalisme destructeur des peuples. »
Idéologies mortifères affirme Bruno Gollnisch, que nous voyons à l’œuvre des travées de l’Assemblée « nationale » aux commissions bruxelloises, des fourgons de l’Otan à ceux du Qatar, et qui sont bien le plus grand défi que doivent relever les nations européennes (mais pas seulement) , qui entendent défendre leur souveraineté et leur identité.
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[PARIS] Vendredi 18 janvier 2012 à 19h00 précises MANIFESTONS NOTRE SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE GREC !
France, Grèce : Mêmes menaces, même combat
Sortons de l’euro ! Rentrons dans l’histoire !
Vendredi 18 janvier 2012 à 19h00 précises, MANIFESTONS NOTRE SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE GREC
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Les chantiers navals de Saint-Nazaire sous la menace de Bruxelles
Communiqué de Karim Ouchikh, conseiller de Marine Le Pen à la Culture, à la Francophonie et à la Liberté d’expression, président exécutif du SIEL
Au lendemain de la commande historique d’un paquebot géant par la compagnie américaine Royal Caribbean International aux chantiers navals STX, les conditions d’attribution de ce marché font à présent polémique.
La Finlande, – dont l’une des entreprises de construction navale était en compétition – a annoncé son intention de saisir la Commission européenne afin de vérifier que les règles de concurrence ont été respectées : Bruxelles devra ainsi se pencher sur la manière dont les autorités françaises, qui détiennent 33 % des ex-Chantiers de l’Atlantique, ont pu favoriser l’accord grâce à l’apport d’éventuelles aides publiques.
Une fois de plus, avec cette épée de Damoclès qui pèse désormais sur l’avenir de ce contrat providentiel, démonstration est faite que les entreprises françaises demeurent chaque jour à la merci d’un droit européen castrateur dont l’application autoritaire prive les États de notre continent de la liberté d‘apporter à leurs champions toute aide financière décisive, au nom du sacro-saint principe de concurrence libre et non faussé.
Rappelant que la commande américaine apporte un ballon d’oxygène inespéré pour les chantiers de Saint-Nazaire, Marine Le Pen et le Rassemblement Bleu Marine refusent catégoriquement l’édification d’un marché unique européen appelé à prospérer aveuglement aux dépens des intérêts bien compris des entreprises françaises et des salariés qu’elles emploient : plus que jamais la France doit prendre conscience, pour la sauvegarde légitime de ses intérêts économiques et sociaux, de l’ardente nécessité de réorienter radicalement une construction européenne devenue folle suivant un modèle protecteur qui tournerait résolument le dos au dogme mondialiste du libre-échange.