Dans une entreprise de tromperie il existe des étapes nécessaires, qui se succèdent, s’emboîtent et s’articulent. Si l’on veut placer un produit financier à haut risque, capter l’héritage d’un richard en fin de vie ou inciter un ado à essayer le cannabis, on ne s’appesantit pas sur le processus en présence de la victime. On ne lui souligne pas les conséquences et les risques. On ne lui explique pas que l’on compte sur sa naïveté ou son manque d’informations. On cherche au contraire à endormir sa méfiance, à mettre en avant les aspects positifs de l’affaire, à en dissimuler les risques. Pour tromper quelqu’un, autrement dit, il faut évidemment avancer masqué. Jusqu’à ce l’intéressé se rende compte de sa naïveté et de sa bêtise et voit clairement enfin qu’il a été joué… mais il est trop tard. C’est ainsi que la classe dirigeante a procédé pour mener depuis soixante ans sa politique d’invasion migratoire et de destruction des frontières en Europe.
A cette aune, une tribune récente du Monde mérite d’être signalée. Elle est signée Ben Judah, journaliste et chercheur franco-britannique.