ll y a un art européen et une conception spécifiquement européenne de la beauté. C'est à la fois et depuis toujours une approche dynamique de l'espace, polyphonique de la vox et plurielle de la personne. L’art du mouvement et le mouvement de l'art. Une épopée qui remonte au temps de l’art pariétal.
Le premier signe de la beauté, c’est la déférence que sa seule présence instruit, un espace à captiver, envoûter, habiter. Les plus anciens témoignages de cette aventure conquérante siègent à Lascaux, aux Eyzies, à Altamira. Des réseaux de cavernes, certes, mais bascules en belvédères, en cathédrales souterraines distendues de persévérance, de hardiesses tournées vers la puissance, vers la préhension d’un espace pluriel dont l’ascendant vital inonde les parois. Las Vegas, en plein désert des Mohaves, le plus sec des Amériques, ne peut ériger sous le soleil du Nevada que sa seule vulgarité. La mise en œuvre de la beauté est chose d’Europe, et d’elle seule.
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