Europe et Union européenne - Page 451
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Georges Dumezil sur les Indo- Européens
Les fonctions tripartites indo-européennes, est une thèse formulée par Georges Dumézil à partir de la mythologie comparée. -
Brexit – Le coup d’État des élites, par Olivier Bault
Si le sujet n’était aussi grave, il y aurait matière à rire face à cette Commission et ce Parlement européens qui prétendent défendre la constitution nationale contre la majorité parlementaire en Pologne mais qui encouragent les parlementaires britanniques à violer leur propre constitution pour bloquer le Brexit voulu par le peuple. Certes, le Royaume-Uni a une particularité : il n’a pas de constitution écrite. Néanmoins, toute une série d’usages et de procédures hérités de plusieurs siècles de parlementarisme ont outre-Manche valeur de règles constitutionnelles, et c’est bien cette constitution-là qui est allègrement violée cette semaine par les parlementaires hostiles au Brexit.
Andrea Leadsom, « leader » de la Chambre des communes (c’est-à-dire ministre chargé des relations avec la Chambre des communes), a dit après l’adoption expresse d’un projet de loi permettant au Parlement de prendre le contrôle du Brexit et de bloquer le Brexit dur maintenant prévu pour le 12 avril : « Si ces gens avaient des armes, nous décririons cela comme un coup d’Etat militaire. » L’attention des médias, après le vote en quelques heures de ce projet de loi proposé par un député travailliste et un député conservateur et adopté à une voix de majorité (313 contre 312), s’est concentrée sur le vote de la travailliste Fiona Onasanya, mise en prison en janvier dernier et qui bénéficie d’une mesure de libération anticipée suite à une affaire de mensonges à la police pour éviter une amende pour excès de vitesse. Sans le vote de cette délinquante, font remarquer les pro-Brexit, le coup d’Etat de la Chambre des communes échouait.
Le projet de loi en question, désormais à la Chambre des lords où il fait aussi l’objet d’une procédure accélérée avec un vote en dernière lecture planifié pour lundi, contraindrait Theresa May à demander un nouveau report du Brexit et à obtenir l’assentiment du Parlement pour la date négociée avec les 27. Une fuite reprise vendredi matin par les médias britanniques évoquait un report de douze mois que voudrait proposer le président du Conseil européen Donald Tusk, en échange de la promesse d’un maintien du Royaume-Uni dans l’union douanière européenne ou même d’un deuxième référendum. Ces deux propositions étaient négociées cette semaine par Theresa May avec le leader de l’opposition, le travailliste d’extrême gauche Jeremy Corbyn, que le Premier ministre a invité lundi soir à la table des négociations pour trouver une solution conjointe à l’impasse actuelle, aggravant les scissions au sein du Parti conservateur et provoquant la démission de deux secrétaires d’Etat. Une dizaine d’autres membres du gouvernement pourraient bientôt suivre selon le Telegraph.
La Chambre des lords, à l’ambiance d’habitude plutôt calme, bouillonnait jeudi alors que certains des pairs du Royaume tentaient d’empêcher l’adoption expresse du projet de loi de la Chambre des communes en dénonçant une violation flagrante de la constitution. Certains tories ont même mis en avant le risque d’une insurrection violente des électeurs si les parlementaires refusent d’accepter le résultat du référendum de 2016. Lord Lawson, ancien chancelier de l’Echiquier (ministre des Finances et du Trésor) de Margaret Thatcher de 1983 à 1989, s’est dit scandalisé : « Je siège au Parlement depuis quarante-cinq ans et il n’y avait jamais eu un tel exemple de vandalisme constitutionnel à cette échelle. »
Olivier Bault
Article paru dans Présent daté du 5 avril 2019
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Comme en 2007, les marchés ne veulent voir que le verre à moitié plein
Marc Rousset
Boulevard Voltaire cliquez ici
Le CAC 40 a continué sa belle remontée à 5.476,20, ce vendredi 5 avril, tandis que Wall Street, suite à un rapport sur l’emploi, de bonnes nouvelles sur le dossier commercial sino-américain ainsi que sur le Brexit, terminait au plus haut de l’année. Face au ralentissement de l’activité mondiale et aux risques systémiques, les marchés regardent le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide.
La dette française frôlera les 100 % du PIB en 2022 et non pas 90 %, comme dans de précédentes estimations. En cas de crise similaire à celle de 2008, elle devrait même dépasser les 120 %. En matière d’effort structurel sur les dépenses publiques, l’exécutif répète inlassablement : « Vous allez voir ce que vous allez voir, mais dans deux ans seulement. » La triste réalité Macron, c’est que le taux de croissance sera au maximum de 1,4 % jusqu’à la fin de son mandat, que seuls 1.500 postes ont été supprimés dans la sphère de l’État en 2018, que seulement 4.500 devraient l’être en 2019, tandis que la ruineuse et suicidaire immigration, de l’ordre de 450.000 personnes par an, continue…
L’indice PMI IHS Markit manufacturier français du mois de mars est ressorti assez déprimé, à 49,7. La France paie les erreurs laxistes, depuis quarante ans, d’une politique de désindustrialisation et de demande keynésienne avec des déficits publics, au lieu d’avoir pratiqué, comme l’Allemagne, une politique de l’offre compétitive des entreprises, la seule politique possible pour créer et sauver des emplois industriels.
En zone euro, l’indice PMI IHS Markit manufacturier se replie de 49,3 à 47,5 en mars, affichant son plus bas niveau depuis avril 2013. L’indice allemand, lui, a plongé à 44, en mars, contre 47,6, en février. L’Europe pourrait bien être le point de départ de la prochaine crise car la France et l’industrie allemande, et non plus seulement l’Europe du Sud, sont en cause.
Le bilan de la BCE représente 41 % du PIB, contre 22 % pour les États-Unis et 101 % pour le Japon – le pire exemple. Il n’est plus possible, en zone euro, d’augmenter les taux d’intérêt car ils seraient supérieurs aux faibles taux de croissance des pays européens, augmentant mécaniquement le poids de la dette dans les PIB. Il y a là un grave problème car les taux d’intérêt doivent être normalement relevés par les banques centrales en période normale afin de pouvoir être abaissés lorsque la récession apparaît. En fait, la zone euro n’a plus le choix qu’entre les taux bas ou la faillite immédiate des États et les krachs bancaires, obligataires, boursiers et immobiliers. Tout explosera lorsque la récession finira, malgré tout, par arriver !
En Italie, une contraction du PIB de -0,2 % est prévue pour 2019, avec un taux de croissance de 0,4 % en 2020. Le gouvernement populiste, conscient des effets négatifs du revenu citoyen et de l’avancée suicidaire de l’âge de la retraite, a pris pour la première fois, suite aux pressions du patronat et de Bruxelles, de bonnes mesures : suramortissement des investissements, simplification de l’impôt sur les bénéfices, soutien à l’innovation. Mais cela ressemble à de la poudre de perlimpinpin trop tardive dans un pays à l’arrêt depuis vingt ans.
Les impôts, en Italie, devraient être augmentés de 32 milliards d’euros pour éviter une augmentation du déficit budgétaire à 3,5 %.
Aux États-Unis, Trump souhaite une baisse immédiate des taux d’intérêt à 0,5 % et le retour au « QE » laxiste de la création monétaire. Les taux courts sont à 2,5 %, au même niveau que les taux à dix ans. Or, il faut habituellement, en cas de récession, une baisse de 3 à 5 % du taux directeur pour relancer l’économie. Les taux américains pourraient basculer un jour, comme en Europe et au Japon, en territoire négatif. Mais un autre signe noir pourrait apparaître : celui de la dédollarisation et de la chute du dollar. Les banques centrales de nombreux pays achètent de plus en plus d’or et, cerise sur le gâteau, l’Arabie saoudite a fait des déclarations fracassantes, ce vendredi 5 avril, en affirmant réfléchir à une alternative au dollar dans le cadre des transactions pétrolières qui fut à l’origine même du règne du dollar.
Les Bourses grimpent suite à l’afflux laxiste de liquidités et aux bas taux d’intérêt, mais les productions réelles ne suivent pas. Les dangers de krach dans le monde sont multiples et multi-pays interconnectés.
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Asselineau domine le débat France 2 - meilleurs moments (4 avril 2019)
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Europe sans défense ?
Au lendemain d'un pseudo-débat cacophonique, avouons ici préférer l'évocation des vraies questions européennes : à commencer par celle de nos moyens de défense globalement insuffisants et désordonnés.
Ministre française des Armées, Mme Parly intervenait le 18 mars devant le conseil atlantique à Washington. Utilisant un certain genre d'humour qui plaît aux États-Unis, elle commença son propos très sérieux par une plaisanterie. Jouant sur l'homonymie de son prénom et de l'ouragan dévastateur "Florence", qui ravagea l'Amérique du Nord en septembre 2018, elle s'efforça de démontrer qu'elle n'était pas venue chez nos alliés non pour détruire, mais au contraire pour construire[1].
On vient de célébrer, trop discrètement, le 70e anniversaire du traité de Washington, signé en avril 1949. On se situait alors au commencement de la guerre froide. Dès 1945 dans une lettre à Truman, puis en 1946 dans son discours de Fulton, Churchill avait dénoncé le rideau de fer coupant le Vieux Continent en deux.
Le monde ayant, depuis lors, passablement évolué, cette alliance se cherche une nouvelle définition. La sécurité de l'Europe de l'Ouest a reposé pendant plus d'un demi-siècle sur l'effort des États-Unis. Or, ceux-ci, désormais, sous la présidence de Donald Trump, affirment souhaiter voir partager le fardeau[2].
Depuis la crise de Géorgie en 2008, et plus encore depuis celle de Crimée de 2014, et de la guerre hybride du Donbass, la question officiellement posée est, celle de la part de leur produit national que les pays européens consacrent à leur budget militaire. Il a été posé en principe, au sein de l'Otan, qu'à partir de 2015, et dans un délai de 10 ans cet effort serait porté à hauteur de 2 %.
Au départ, en 2013, hormis les États-Unis (4,07) et la Grande Bretagne (2,26) un seul pays observait cette évaluation comptable : la Grèce (2,21), et ceci pour des raisons nationales évidentes[3]. 5 ans plus tard en 2018, l'Estonie (2,07), la Pologne (2,05) la Lettonie (2,03), la Lituanie (2,0) observent désormais le ratio. Au contraire, la Belgique (0,93) et l'Espagne (0,93) demeurent au-dessous de 1 %.
Quant à la France macronienne, elle déclare : "nous soutenons pleinement l'insistance des États-Unis sur les 2 %. Le président Macron a même suggéré récemment que les Européens pourraient inscrire cet objectif dans un traité."
Hélas, dans les faits, la France est passée de 1,86 à 1,82.
Cette contradiction entre les paroles et les actes des dirigeants français nous est devenue trop coutumière. Elle nous amène à reconnaître avec Péguy "qu'il est quelque chose de pire que d'avoir une âme perverse c'est d'avoir une âme habituée."
Au moins aussi grave : nos cousins germains d'outre Rhin, actuellement gouvernés par la Groko, cette grande coalition socialo-merkelienne, s'y refusent. Les sociaux-démocrates par la voix du ministre des Finances Olaf Scholz ne veulent pas dépasser 1,5 % de leur PIB. Leur unique argumentaire repose sur une affirmation pacifiste partagée tant par le parti écologiste des Grünen, que par le parti marxiste Die Linke. La rééducation de ce peuple, si bien réussie depuis 1945, joue à l'évidence son rôle.
Si l'on s'en tient aux budgets militaires l'Europe, dans son ensemble a, quand même, en 5 ans, a quand même accru son effort de 77 milliards d'euros, mais elle ne pèse encore que 28 % de l'alliance. En gros le budget militaire des États-Unis pèse 600 milliards de dollars, dont 30 milliards affectés à la défense de l'Europe, celui, dispersé[4], des 28 de l'ordre de 300 milliards.
Un long chemin reste à parcourir pour consolider l'industrie de défense. Les Européens disposent de 20 types d'avions de combat différents, alors que les États-Unis n'en ont que 6. Des progrès ont, certes, été accomplis par la décision franco-allemande en 2017 de construire un char de combat européen[5] et en 2018 un système d'avion de combat européen, Dassault Aviation ayant été désigné chef de file du programme européen du Système de combat aérien du futur (SCAF).[6] En juin 2018, la Commission européenne a aussi proposé de doter de 13 milliards d'euros le Fonds européen de la défense qui contribuera à ces programmes.
Dans de nombreux domaines, d'autre part, la supériorité des États-Unis demeure totale : les Américains disposent de 71 % des avions de surveillance, de 72 % des hélicoptères d'attaque, de 81 % des transports stratégiques, de 91 % des avions-citernes, de 92 % des UAV Male et Hale, de 100 % des bombardiers stratégiques et de systèmes d'alerte avancée des missiles balistiques.
Reste aussi à faire prendre conscience à l'opinion des nouveaux dangers[7] ‑ les nouvelles menaces ne venant pas seulement de l'islamisme pudiquement réduit à l'appellation de "terrorisme" – à une opinion intoxiquée par un demi-siècle d'illusoires discours pacifistes. Rappelons à cet égard un vieux proverbe français : nul n'a droit en sa peau qu'il ne la d
JG Malliarakis
Apostilles
[1] cf. Discours prononcé à Washington le 18 mars 2019
[2] Le propos du président américain est encore plus catégorique. Il va jusqu'à dire, à Bruxelles le 10 juillet 2018 : "L’Union européenne empêche nos agriculteurs et nos entreprises de faire des affaires en Europe (déficit commercial de 151 milliards de dollars américains). Et ils veulent ensuite que nous les défendions avec joie par l’intermédiaire de l’OTAN et que nous en payions gentiment. Ça ne marche pas !"
[3] Les dépenses de défense des pays de l'OTAN sont publiées chaque année par l'organisation.
[4] 22 des 28 États membres de l’Union sont membres de l’Otan. L’Autriche, Chypre, la Finlande, l’Irlande, Malte et la Suède n'en font pas partie. Outre les États-Unis, 6 membres de l’Otan n'appartiennent pas à l'UE ; le Canada, l'Islande, la Turquie, la Norvège, le Monténégro et l'Albanie. La Macédoine du Nord deviendra le 30e allié en décembre 2019.
[5] cf. article "Le char futur sera franco-allemand"
[6] cf. article "La France prend le manche du futur avion de combat européen"
[7] On doit lire et faire connaître par exemple "Cyber. La guerre Permanente" par Jean-Louis Gergorin (Cerf 2018) ou "La Visée économique de la Chine" par Antoine Brunet (ed. L'Harmattan, 2014). -
Chute libre
C’est aujourd’hui qu’est annoncée, sous la verrière du Grand Palais (en majesté et surtout en toute transparence comme le symboliserait l’endroit choisi ?) la « restitution du Grand débat ». Au nombre des préoccupations des Français figure en bonne place le ras-le-bol devant le fiscalisme confiscatoire, une demande d’équité dans le domaine des impôts et autres taxes auxquels nous sommes soumis. Justice et mesure qui ne sont pas au rendez-vous jugent nos compatriotes. Ils constatent ave effarements les délirantes retraites chapeaux et autres parachutes dorées dont bénéficient les présidents des grands groupes qui quittent leur poste, sans que les millions d’euros qu’ils empochent soient en outre (toujours) en lien avec les résultats obtenus. On se souviendra que Bruno Gollnisch s’est ému de longue date de ces dérives, citant à l’époque notamment le cas d’un certain Carlos Ghosn… La tribune publiait la semaine dernière quelques exemples de PDG dont les salaires, retraites et avantages apparaissent hors-sol, hors de proportion. Le départ dans deux jours de l’Allemand Tom Enders, 61 ans, président exécutif du groupe Airbus (il sera remplacé par Guillaume Faury) a ainsi attiré l’attention. «Le président exécutif d’Airbus, est-il écrit, va toucher une enveloppe globale pouvant atteindre 36,8 millions d’euros à compter de son départ à la retraite (…) selon une estimation réalisée par le cabinet d’étude Proxinvest. Tom Enders pourrait toucher 26,3 millions d’euros, somme provisionnée par Airbus pour ses années de retraite, des actions gratuites de performances évaluées à 7,3 millions d’euros et 3,2 millions pour une indemnité de non-concurrence d’un an. (…). Ça fait cher la prime de non-concurrence, 12 mois c’est vite passé… Si dans un an et demi il a envie de faire du conseil pour une autre compagnie, il aura le droit, souligne à l’AFP Loïc Dessaint, directeur de Proxinvest, qui conseille les actionnaires… »
Les émoluments de Tom Enders sont-ils, pour autant, le seul objet de scandale ? Il y aurait aussi beaucoup à dire sur les menées de M Enders quand il était à la tête d’Airbus, sans que cela n’émeuvent apparemment « nos hommes d’Etat », qui, il est vrai, n’en sont pas à leur coup d’essai, nous l’avions dit notamment au sujet la récente et sidérante trahison des intérêts français que constitue l’affaire de la vente d’Alstom à General Electric. Pour le magazine Marianne, Emmanuel Lévy retraçait le 8 mars dernier la prise de contrôle d’Airbus par l’Oncle Sam. « Les choix » de M. Enders, « atlantiste assumé ont affaibli l’avionneur européen dans sa guerre avec Boeing. » « La décision d’arrêter l’A380 est le dernier mauvais coup porté par Tom Enders à Airbus , regrette l’un des membres de la direction du groupe aéronautique européen qui ne décolère pas : « Il fallait laisser une chance à cet avion en avance sur tous ses concurrents, et surtout ne pas fermer la porte aux grandes compagnies d’aviation avec lesquelles nous étions toujours en négociation. » Quittant Airbus en avril prochain, Tom Enders aurait pu avoir l’élégance, sinon la décence, de laisser ce dossier stratégique à son successeur, estime ce haut dirigeant. Désormais, poursuit-il, avec la fin du 380, Airbus n’a plus de nouveau programme dans les tuyaux et laisse ainsi le champ libre à Boeing. Un décrochage qui a commencé avec l’arrivée de Tom Enders à la présidence du groupe en 2007. »
En juillet 2016, dans Causeur, Roland Hureaux pointait cette mainmise américaine sur Airbus avec la nomination d’« un nouveau directeur technique », « un Américain de 36 ans, Paul Eremenko, qui a fait jusqu’ici l’essentiel de sa carrière dans une annexe du Pentagone, la DARPA (Defense Advanced Research Program Agency ), chargée des techniques de pointe en matière d’armement : robotique, drones, satellites. Cette nomination appelle plusieurs questions :– N’y a-t-il en Europe aucun ingénieur qualifié pour occuper ce poste ?– La réciproque est-elle concevable: Boeing nommant un directeur technique ayant travaillé dans son pays dans le domaine de la défense ? Rappelons que l’armement est dans le périmètre du groupe Airbus, comme de Boeing. On peut douter de cette réciprocité au vu d’une récente loi américaine qui prescrit qu’en cas de prise de contrôle d’une entreprise stratégique par un groupe étranger (même venu d’un pays de l’OTAN), bien évidemment le gouvernement américain se réserve de nommer l’ensemble des membres du conseil d’administration et de la direction, les nouveaux actionnaires n’ayant d’autre droit que de connaître les comptes et de percevoir des dividendes… »
Le tropisme otanesque de M. Enders, n’est pas seulement pointé par Marianne ou Causeur maus aussi par l’article très détaillé de Richard Labévière paru sur reseauinternational.net sur cette mainmise de Washington sur Aibus. Le profil tracé de Tom Enders est assez évocateur : « Ayant effectué ses études en Californie (mais pas à UCLA comme l’affirme sa biographie officielle), il a été ciblé très tôt par les services américains comme gendre d’un haut dirigeant de Daimler, ne faisant pas mystère de son atlantisme militant et de son attachement inconditionnel aux Etats-Unis. Sa proximité avec les services américains est confirmée par un officier européen de renseignement, alors que Tom Enders n’était que directeur de la stratégie de DAS – bras armé de Daimler dans l’activité défense du groupe allemand – tandis qu’EADS n’existait pas encore… . La même source ajoute : Tom Enders est devenu patron de l’activité Aéronautique et Défense de DASA, puis d’EADS à la fin des années 1990, à une époque où l’aval des autorités américaines était indispensable puisque l’armée allemande, particulièrement la Luftwaffe, travaillait en symbiose totale avec le Pentagone ».
Tom Enders impose plus discrètement au sein des équipes de recherche d’Airbus, une ancienne gradée de l’US Air Force, Valerie Manning. Cette nomination provoque quelques réactions des services français qui ne manque pas de lancer de nouvelles alertes, mais en vain. La charmante jeune femme s’était vu refuser par une DCRI fort méfiante son habilitation et par conséquent interdire l’accès à certains sites français de fabrication de la filière armement d’EADS. Malgré tout, elle est notamment chargée de superviser à Suresnes l’audit réalisé sur le transporteur militaire A-400M. La proximité de Valerie Manning avec Tom Enders et d’autre hauts cadres du groupe a trop souvent défrayé la chronique interne d’Airbus pour ne pas accréditer la vraisemblance d’une confusion désastreuse du cœur et des armes… »
« Cerise sur le gâteau, Tom Enders a eu recours à la société Palantir dans le domaine des big data pour l’informatique d’Airbus. Dès 2004 Palantir, créé par Peter Thiel, Alex Karp et Nathan Gettings, proches du président Donald Trump, bénéficie de fonds importants de la CIA, multipliant différentes collaborations avec le renseignement, les forces armées et les services de police américains. Dernièrement Palantir a été associé à Cambridge-Analytica afin de collecter et d’exploiter – à leur insu – les données de millions d’abonnés au réseau numérique Facebook, lors de la campagne présidentielle américaine de 2016. Mais, ce détail n’a pas entamé la sagacité de Tom Enders… »
Précisons que comme nous l’avions déjà relevé en décembre 2016, en l’absence de moyens suffisants, notre Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a signé elle aussi un contrat avec Palantir pour le traitement des énormes flux informatiques qui ont permis aux Etats-Unis le démantèlement de réseaux terroristes. Mais comme le confiait alors « un agent de la lutte antiterroriste » au magazine Paris-Match: « Il est habituel et normal que la DGSI, comme les services secrets, la DGSE, partagent certaines informations avec des services de renseignement de pays alliés, au premier rang les États-Unis. Mais l’accord avec les Américains n’a pas été choisi, ils sont les seuls à disposer de cette technologie qui nous est nécessaire. Surtout, avec Palantir, les services US vont disposer d’une fenêtre grande ouverte sur des informations sensibles et notre lutte antiterroriste. C’est un moindre mal, mais il ne faut pas être dupe». Etre dupe, c’est une chose, mais être complice de notre mise sous tutelle, encourager notre inféodation c’est encore autrement plus grave. Et d’Alstom à Airbus, ce sont bien à des abandons conscients d’indépendance, de souveraineté, de défense de nos intérêts nationaux auxquels nous assistons de la part de ceux qui en ont normalement la charge.
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Nicolas Dupont-Aignan a reproché à Jean-Frédéric Poisson sa participation à la Marche pour la Vie
Jean-Frédéric Poisson était invité sur TV Libertés samedi soir. Il est revenu sur les raisons de son éviction de la liste de Debout la France et évoqué ses projets futurs pour continuer le combat politique.
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Bruno Gollnisch accuse Nathalie Loiseau, alors ministre des affaires européennes, de n’avoir rien fait
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L’ouvrage des méchants demeure périssable
Robert Schuman, haute figure morale au service des États-Unis, explique comment la France pourra profiter d’une association politique non contraignante.
Justice. L’Union européenne est une création des États-Unis d’Amérique.
Le livre de Philippe de Villiers J’ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu n’est pas déplacé dans cette rubrique où la justice est première.
Cette plongée romanesque et policière – car le livre se lit comme un roman d’espionnage – dans les origines de « l’Union européenne » a une dimension juridique de grande importance – notre droit, en effet, est de plus en plus tributaire de ce qu’on appelle, par abus de mots, « le droit européen » alors qu’il s’agit d’un simple ensemble de contraintes réglementaires, porté par une idéologie qui prétend s’imposer comme le nouveau pouvoir spirituel. La Cour européenne des droits de l’homme y joue le rôle d’un consistoire laïc.
Au fil du récit mené de main de maître – qui a parlé de plagiat ? on y reconnait à chaque ligne le style et la mise en scène de cet exceptionnel auteur dramatique qu’est le créateur du Puy du Fou –, on voit se dessiner, dans la galerie de portraits, le vrai visage des « pères fondateurs », Jean Monnet et Robert Schuman qui, à la fin, tels des Lénine dans la Russie libérée, gisent à terre, déboulonnés de leur socle commun comme de vulgaires idoles.
Le marchand du temple et le pharisien
Le « génial » Jean Monnet était d’abord et avant tout un intrigant, agent d’influence au service des services américains avec des rétributions qu’on peut dire « lourdes ». On songe, le talent en moins, au Voltaire de Frédéric II. Il a pu traverser les deux guerres mondiales sans jamais porter l’uniforme de son pays ni le servir dans quelque défense que ce soit. Quant à Robert Schuman, s’il a bien porté l’uniforme, en 14-18, c’était l’uniforme allemand, et en 39-45, il a erré de couvents en monastères pendant que d’autres combattaient sur tous les fronts. Deux « planqués » habiles, l’un plus mondain, dont le seul aspect attachant est son aventure amoureuse, bien qu’adultère, avec une splendide italienne qu’il épousera, grâce à la complicité de l’ambassadeur des États-Unis – son patron – et du maréchal Staline, en Union Soviétique, l’autre, « indigne national » rattrapé par De Gaulle, gagnait son banc à l’Assemblée Nationale comme un chanoine la stalle qu’il a si longtemps convoitée.
Ah ! que cette démolition est jubilatoire ! Les conformistes s’étranglent de rage. Philippe de Villiers, en démontrant que l’Union européenne est tout sauf européenne, que ce n’est même pas « les États-Unis d’Europe », mais tout simplement le règne des États-Unis en Europe et le prélude d’un gouvernement mondial, est allé, au bout du mensonge, à la Vérité. Et cette vérité nous annonce, avec certitude, l’écroulement de cette prétendue Union.
« L’ouvrage des méchants demeure périssable,
Les idoles d’argent qu’ils se sont élevées
S’écrouleront demain sur leurs bases de sable
Et la nuit tombera sur leurs formes rêvées »,
dit le psalmiste.
Après la nuit, la lumière du jour
Pour les assoiffés de justice qui sont aussi les amoureux de vérité, c’est une bonne nouvelle. Le temps est venu de revenir au juste et au réel en se libérant des carcasses absurdes et des dogmes idéologiques, pour retrouver la méthode du droit naturel qui veut que les juges et les avocats, au moyen de débats contradictoires, recherchent ensemble, dans chaque litige le droit – id quod justum est… ce qui est juste. Ce livre a sa place dans la grande tradition des écrivains « pourfendeurs de nuées », aux côtés de Léon Daudet et du Bernanos de La France contre les robots.
On comprend que les bénéficiaires de cette « construction » se démènent comme des diables pour conserver leurs places, seul but aujourd’hui de la presque totalité des partis, mouvements et institutions dites politiques qui ne sont plus que ce qu’Edouard Parker appelait « des complots d’éduqués » pour vivre confortablement de l’argent public sans avoir à gagner leur pain à la sueur de leur front. Mais la construction, aujourd’hui, vacille sous le choc de la révolte des « puent-la-sueur ». En mettant à nu le mensonge qui a présidé à sa fondation, Philippe de Villiers contribue puissamment à sa chute. Après, entre nations rendues à la liberté de leur souveraineté, on pourra enfin parler et, donc, s’entendre, et l’Europe, la vraie, deviendra possible.
Un jour, aux Baux-de-Provence, j’étais assis à la table des dédicaces, à côté d’Hélie de Saint Marc. Pendant une pause, ce vrai héros de la résistance, qui se mourait à Buchenwald tandis que Robert Schuman se faisait dorloter dans un prieuré, me dit en aparté : « Vous êtes royaliste, vous ? » Comme je cherchais une réponse un peu argumentée, sans attendre, il ajouta : « Pensez à ceci : le vrai chemin pour une Europe des peuples passe par une Europe des Rois. » Là est l’avenir, quand nous aurons dégagé les débris du mensonge.
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Jordan Bardella: "les européennes doivent être un référendum sur la politique de Macron"
Pour la tête de liste du Rassemblement national aux européennes, invité dimanche du Grand Rendez-vous sur Europe 1, cette élection est un moyen de mettre un coup d'arrêt à la politique conduite par l'exécutif.
Invité dimanche du Grand Rendez-vous sur Europe 1, Jordan Bardella, tête de la liste du Rassemblement national pour le scrutin du 26 mai prochain, a expliqué vouloir faire de cette élection un plébiscite pour ou contre Emmanuel Macron."Je l’assume : je crois que ça doit être un référendum sur la politique conduite par Macron", a-t-il déclaré, insistant notamment sur le fait que cette élection était la première depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron.