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Europe et Union européenne - Page 590

  • Une victoire si amère que ça ?

    A la Une du Figaro d'hier lundi ... 

    Il a fallu bien des années à Alain Minc pour s'apercevoir que les nations, comme les personnes, ont, selon son expression, un ADN. C'est ce que les élections allemandes viennent de nous rappeler. Et de nous démontrer avec la force de l'évidence. 

    Manifestement, Allemands et Français, nous ne sommes pas le même peuple. Nos ADN sont différents, parfois opposés. Malgré De Gaulle et Adenauer, malgré Giscard et Schmidt, Mitterrand et Kohl, malgré les avions, le TGV, Internet, Erasmus, les réseaux sociaux, les interdépendances de tous ordres, notamment économiques ou financières, etc. C'est comme si rien n'était de taille, malgré l'opinion courante, à gommer les différences. 

    Nous avons élu le président de la République il y a à peine un peu plus de trois mois. Mais Emmanuel Macron a surtout été choisi parce qu'il incarnait les apparences de la rupture : par l'âge, la culture, le maintien, l'allure et parce qu'il signifiait le « dégagisme ». C'est à dire l'éviction programmée et rapide de toute une caste honnie dont on ne voulait plus. En l'affaire, l'électorat d'avril dernier n'a pas cherché beaucoup plus loin. Un trimestre a suffi pour que la cote de popularité du Chef de l'Etat soit au plus bas. On sait qu'elle a perdu 24 points en juillet-août et, aujourd'hui, plus de 60% des Français se disent mécontents, dont 20% de « très » mécontents. La rue manifeste, les routiers font mine de bloquer les postes d'essence et Mélenchon invite les jeunes à se mettre « en mouvement ». Il joue son Bolivar ou son Lénine et agite les vieux rêves de la Révolution. 

    Dimanche dernier, les Allemands ont renouvelé le Bundestag qui pour la quatrième fois reconduira Angela Merkel â la chancellerie. S'il n'y en a pas de cinquième, elle y sera restée 16 ans. D'ailleurs, comme Helmut Kohl, son mentor.  

    Merkel gouvernera à la tête d'une coalition ; son parti, quoique largement en tête, ressort légèrement affaibli de la consultation de dimanche. Mais, c'est évident, elle a très largement l'estime et le soutien du peuple allemand. Au reste, l'on a trouvé, Outre-Rhin, les débats Merkel-Schulz terriblement ennuyeux, tant leurs programmes sont proches. L'Allemagne est un pays de consensus. En France, il est rare et éphémère. Amère victoire pour Merkel ? C'est surtout une vision française ...

    Bainville réfléchit dans son Journal, vers 1932-33, sur le « besoin d'être commandés » des Allemands, peut-être plus vif, chez eux, que chez la plupart des autres peuples. Commandés, ils le seront peu après sous une forme extrême, où l'hubris, le romantisme, l'exaltation, l'horreur et, pour finir, l'apocalypse suprême, affecteront, dans un unanimisme peu contestable, ce peuple, d'ordinaire raisonnable, sagement laborieux et uni.  

    Quatre-vingt-dix députés de l'AFD entreront bientôt au Bundestag, véritable lieu de la souveraineté allemande, ce qui brise un peu l'unanimisme dont nous avons parlé, ou, vu autrement, le reconstitue contre une AFD pour l'instant à 13%.  

    L'essor de l'AFD témoigne - et c'est une première - de l'ébranlement des tabous - ou des complexes - allemands d'après-guerre. Ce parti sera-t-il amené à constituer un jour autour de lui une unanimité de substitution ?  On ne peut jurer de rien. Mais dans cette grande et opulente maison de retraite  constitutive aujourd'hui pour partie de la nation allemande, brandir la menace d'une quelconque résurgence d'un mouvement ou d'un climat ayant une vraie parenté avec la période nazie, nous paraît relever d'une propagande de piètre niveau. 

    Rien ne dit si l'Allemagne de l'unanimisme, à tout le moins du consensus, de la stabilité et de la richesse, durera longtemps. Son effondrement démographique l’inquiète et l’affaiblit. Pour l'instant, elle est satisfaite de son sort et en sait gré à ses dirigeants. La guerre qu'elle mène aujourd'hui - c'en est une - est industrielle et économique. Et c'est une guerre lucrative celle-là qui lui rapporte bon an, mal an, 250 milliards.  

    Nous avons gardé notre légèreté, notre inconstance, - essentiellement en politique - et notre manie gauloise des divisions infinies. De sorte que nous vivons, avec les Allemands, de part et d’autre du Rhin, Gaulois et Germains, sous des systèmes non plus ennemis, mais antithétiques.  

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien ci-dessous

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2017/09/25/2-5983323.html

  • Front national : vers une révision de la ligne sur l’Europe ?

    Minute-Marine-Le-Pen-251x350.jpgLe départ de Florian Philippot va-t-il entraîner une révision de la ligne politique du Front national sur l’Europe ? C’est ce que l’hebdomadaire Minute entrevoit dans son numéro paru ce matin, qui fait sa Une sur Marine Le Pen à l’heure du « renouveau » du FN. Extrait.

    « Il n’est pas innocent, à l’égard de l’évolution de la ligne politique que Marine Le Pen ne veut pas reconnaître, que la direction du Front national ait choisi, pour succéder à Florian Philippot à la tête du groupe FN au conseil régional du Grand Est, région frontalière s’il en est, l’élue alsacienne Virginie Joron qui avait signé en juin dernier sur Boulevard Voltaire une tribune très remarquée, qui avait été reprise par de nombreux sites, intitulée « L’Europe que nous voulons ».

    Habilement, elle y défendait une vision européo-centrée du combat politique du Front national (« La civilisation européenne, cet ensemble unique de peuples, de cultures, de traditions, de conscience de soi face au reste du monde, a toujours été dans l’ADN de notre mouvement »), n’excluant pas qu’il soit possible de réformer l’Union européenne « pour qu’elle devienne réellement l’instrument de la grandeur retrouvée des peuples européens » (« L’avenir le dira ») mais disait, « à titre personnel », préférer « le modèle du Conseil de l’Europe », qui, « refondé, renforcé et disposant d’un volet en matière de coopération militaire et de sécurité ferait du bien à l’Europe, du bien à la France ».

    C’est, aussi, sur la question européenne que va se jouer la crédibilité du Front national alors que, justement, le prochain scrutin qui se profile est les élections européennes de 2019. « C’est le moment où il faut refaire du contenu », a lancé Marine Le Pen à Toulouse samedi dernier. « On va parler des idées », a-t-elle promis aux militants venus l’écouter, après avoir insisté sur la nécessité de disposer de projets municipaux, de projets départementaux, de projets régionaux, d’un projet national et d’un projet… européen. Que l’Europe des nations et des libertés « prenne chair », a-t-elle lancé !

    Une manière d’entrouvrir une porte à une évolution puisqu’on ne voit pas comment, si le corpus frontiste était figé, on pourrait – enfin ! – parler des idées. Peut-être dans quelques mois rira-t-on, un peu jaune tout de même en pensant aux années perdues et à la logorrhée que les cadres FN ont dû ingurgiter et propager, à la relecture des argumentaires de Joffrey Bollée, le directeur de cabinet de Philippot, qui ramenait chacune des problématiques abordées à l’Union européenne, cause de tous les maux, y compris, on s’en souvient tant nous nous en étions moqués, lorsqu’un islamiste avait tué à Berlin au volant d’un camion qui avait eu le tort d’être… polonais. Un retour à la raison ne sera pas du luxe pour repartir sur des bases un peu plus sensées. »

    Extrait du dossier sur le Front national paru dans Minute n° 2840 daté du 27 septembre 2017

    https://fr.novopress.info/

  • Immigration : la Commission européenne cède devant les Polonais, Hongrois, Slovaques et Tchèques

    6a00d83451619c69e201b7c924970f970b-800wi.jpgLu sur le blog d'Yves Daoudal :

    "On sait que la Commission européenne a lancé des procédures contre les pays qui refusaient de recevoir des « migrants », et que la Cour de Justice de l’UE a donné tort à la Hongrie et à la Slovaquie qui contestaient la légalité de la décision, au motif notamment que le texte remanié n’avait été avalisé que par deux Etats membres… mais ça fait une majorité selon les graves juristes de la CJUE.

    Quoi qu’il en soit, le texte est caduc aujourd’hui 27 septembre. Donc on ne peut plus l’appliquer chez les récalcitrants.

    Ce même jour, la Commission européenne « recommande un nouveau programme de réinstallation pour conduire en Europe au moins 50.000 des personnes les plus vulnérables ayant besoin d'une protection internationale dans les deux prochaines années ». Et elle a déjà « mis de côté » 500 millions d'euros pour soutenir les Etats membres qui accepteront d’en accueillir (donc 10.000 euros par personne).

    Mais, grande nouveauté : la Commission parle bien des Etats qui « accepteront » d’accueillir des « réfugiés ». Il n’est plus du tout question de « relocalisations » forcées décidées de Bruxelles.

    Autrement dit les méchants Polonais, Hongrois, Slovaques et Tchèques ont gagné sur toute la ligne…

    Les chiens aboient, la caravane passe. Mais les chiens sont fatigués d’aboyer, on dirait…"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Zoom - Xavier Moreau : Poutine sera candidat à sa réélection !

  • Jean Messiha (FN) : « Personne n’est obligé de venir chez nous ! »

    Jean-Messiha-600x300.jpg

    Monde-Vie-Jean-Messiha-251x350.jpgL’énarque Jean Messiha, porte-parole des Horaces, ce groupe de hauts fonctionnaires proches du Front national, a accordé un entretien au magazine Monde & Vie sur la « question identitaire ». « Il faut commencer par dire et par être ce que nous sommes, explique-t-il. Il faut écouter ce cri du tréfonds des âges : “Deviens ce que tu es“, “Connais-toi toi-même“. On peut résumer l’évolution de la situation migratoire et identitaire de manière très simple. Dans les années 50, on disait aux personnes qui venaient en France : “Devenez ce que nous sommes. “C’était l’époque de l’assimilation. En 1980, sous couvert d’antiracisme on a abandonné cette notion au profit de l’intégration que j’appelle de première génération, qui dit aux immigrés : “Restez ce que vous êtes.“ À partir des années 2000, on assiste à l’intégration de deuxième génération, qui est une gradation de la première par laquelle on dit aux immigrés : “Devenons ce que vous êtes.“ »

    En conséquence,

    « il faut renverser cette évolution régressive. Personne n’est obligé de venir chez nous. Si certains veulent devenir ce que nous sommes, ils sont les bienvenus. Mais nous ne deviendrons pas ce que certains agitateurs parmi eux veulent que nous devenions. La France doit rester la France. »

    Celui qui est né égyptien, est arrivé en France à l’âge de huit ans et n’a obtenu la nationalité française qu’à l’âge de vingt ans ajoute :

    « Dans les années 80, celles de ma jeunesse, on a appris à ce peuple qu’être français est une honte, que la France était un pays rance, qui a livré des enfants juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale, qui a été colonialiste, esclavagiste, etc. L’islamisme s’explique en grande partie, dans ce pays, par le fait qu’on a interdit à une génération de citoyens de se sentir fiers d’être français. À 15 ans, j’aspirais à devenir un Français et on m’interdisait de le devenir. Je me suis retrouvé face à un Mur de Berlin m’enfermant dans mon identité d’origine. J’ai dû consentir, pour devenir français de cœur, à un investissement personnel gigantesque. Mais chez beaucoup, ce mur a produit un effet rebond vers la culture d’origine. »

    Et Jean Messiha de conclure ainsi :

    « On a voulu instaurer dans les individus cette terre brûlée identitaire, qui correspondait à la culture soixante-huitarde, mais la nature a horreur du vide. Sur cette terre brûlée “laïque“ ont fleuri les cultures d’origine des immigrés et pour beaucoup cela a été l’islamisme. Le consumérisme ne suffit pas aux individus. On ne meurt pas pour son I-Phone ! »

    Extraits d’un entretien à lire en intégralité dans Monde & Vie n° 945 daté de septembre 2017

    https://fr.novopress.info/207484/jean-messiha-fn-personne-nest-oblige-de-venir-chez-nous/

  • Alstom - Siemens : faiblesse française ou force européenne - Journal du mercredi 27 septembre

  • Nouvelle vision pour l'Europe ? Virginie Joron succède à Florian Philippot

    stories.virtuemart.product.2840_page_01nsp_106.jpgLu dans Minute :

    "[...] Il n’est pas innocent, à l’égard de l’évolution de la ligne politique que Marine Le Pen ne veut pas reconnaître, que la direction du Front national ait choisi, pour succéder à Florian Philippot à la tête du groupe FN au conseil régional du Grand Est, région frontalière s’il en est, l’élue alsacienne Virginie Joron qui avait signé en juin dernier sur Boulevard Voltaire une tribune très remarquée, qui avait été reprise par de nombreux sites, intitulée « L’Europe que nous voulons ». Habilement, elle y défendait une vision européo-centrée du combat politique du Front national (« La civilisation européenne, cet ensemble unique de peuples, de cultures, de traditions, de conscience de soi face au reste du monde, a toujours été dans l’ADN de notre mouvement »), n’excluant pas qu’il soit possible de réformer l’Union européenne « pour qu’elle devienne réellement l’instrument de la grandeur retrouvée des peuples européens » (« L’avenir le dira ») mais disait, « à titre personnel », préférer « le modèle du Conseil de l’Europe », qui, « refondé, renforcé et disposant d’un volet en matière de coopération militaire et de sécurité ferait du bien à l’Europe, du bien à la France ».

    6a00d83451619c69e201b8d2ae7651970c-800wi.jpgC’est, aussi, sur la question européenne que va se jouer la crédibilité du Front national alors que, justement, le prochain scrutin qui se profile est les élections européennes de 2019. « C’est le moment où il faut refaire du contenu », a lancé Marine Le Pen à Toulouse samedi dernier. « On va parler des idées », a-telle promis aux militants venus l’écouter, après avoir insisté sur la nécessité de disposer de projets municipaux, de projets départementaux, de projets régionaux, d’un projet national et d’un projet… européen. Que l’Europe des nations et des libertés « prenne chair », a-t-elle lancé ! Une manière d’entrouvrir une porte à une évolution puisqu’on ne voit pas comment, si le corpus frontiste était figé, on pourrait – enfin ! – parler des idées.

    Peut-être dans quelques mois rira-t-on, un peu jaune tout de même en pensant aux années perdues et à la logorrhée que les cadres FN ont dû ingurgiter et propager, à la relecture des argumentaires de Joffrey Bollée, le directeur de cabinet de Philippot, qui ramenait chacune des problématiques abordées à l’Union européenne, cause de tous les maux, y compris, on s’en souvient tant nous nous en étions moqués, lorsqu’un islamiste avait tué à Berlin au volant d’un camion qui avait eu le tort d’être… polonais. Un retour à la raison ne sera pas du luxe pour repartir sur des bases un peu plus sensées."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Philippot quitte le FN, sénatoriales, percée de l’AfD, Corée du Nord, Irma…


    L’actualité de la semaine vue par Bruno Gollnisch :

    • Florian Philippot quitte le Front National
    • Élections sénatoriales françaises
    • Percée de l’AfD en Allemagne
    • Les transports « propres » se discutent au Parlement européen
    • Tentatives de calmer le jeu en Corée
    • Terrible insuffisance de l’État à l’occasion d’Irma

    https://gollnisch.com/2017/09/25/philippot-senatoriales-afd-coree-nord-irma/

  • Catalogne, grenouille de la fable

    Le parlement de Catalogne a donc voté le 6 septembre l'organisation du référendum conduisant à l'indépendance de la nation catalane. La sécession commence par un de ces artifices parlementaires dont les gauchistes ont le secret* (lire l'article de Pellistrandi dans Telos - clic) mais nul ne doute que le 2 octobre, au lendemain d'un éventuel scrutin, l'indépendance sera proclamée, si seuls les bulletins des Macaboundeu pur-sang sont validés. Le chef de l'ancienne generalitat et nouvelle république se coiffera-t-il d'un casque sur le balcon de la présidence comme le regretté Allende ? C'est toute la question de cette pitrerie qui commence à agacer sérieusement le Galicien Mariano Rajoy, premier ministre blasonné à l'anguille que l'on a connu plus ondoyant. Il a compris que les cojones de l'insurrection - quand on aura terminé la sardane des tapettes - sont finalement les finances qu'il prend à pleines mains. S'il coupe... les virements l'affaire est pliée, du moins c'est le résultat de la simulation sur ordinateur. En attendant il se fait traiter de franquiste par les bébés-phoques de l'Indignación, ce qui lui en touche une sans faire bouger l'autre® (l'expression est déposée).
    La Catalogne se voit indépendante et riche au sein d'une Europe revisitée où émergeront les Nations sans Etat libérées enfin des Etats-nations. Elle est bien la seule, nul en Europe ne l'attend ! La Catalogne n'a rien laissé encore dans l'imaginaire collectif rhénan [le lecteur peut donner sa liste dans la section "commentaires"], sauf pour les chauffeurs routiers qui la connaissent comme le bas-ventre du Sud. La Jonquera (prononcez le Ji) est le plus formidable bordel d'Europe occidentale. Aller au Paradise ou au Lady Dallas marque une vie de camionneur...
    [fin de la séquence amorçage]
    Il y a deux ans, Albert Gea, reporter Reuters à Barcelone, émettait des doutes sur les lendemains de l'indépendance. Autant revenir à son article publié sur RFI :

    Forte économiquement aujourd'hui, la Catalogne pourra-t-elle encore le rester une fois indépendante ? En cas de victoire, Artur Mas (ndlr : aujourd'hui disparu) n'a pas l'intention de déclarer l'indépendance au lendemain des élections. Il se donne 18 mois pour entamer le processus de séparation. Dans un premier temps, il souhaite négocier avec Madrid une séparation en douceur et discuter avec Bruxelles de son maintien dans l'Union. Si les trois parties parvenaient à un accord, la Catalogne assumerait alors sa part de la dette espagnole. En revanche, faute d'accord, elle n’aurait plus aucune obligation, ce qui mettrait Madrid en difficulté, tout autant que la Catalogne qui sortirait alors de l'Union monétaire. Une menace à laquelle les indépendantistes ne croient pas. Selon eux, Bruxelles n'a aucun intérêt à exclure la Catalogne.
    Pourtant, des voix s'élèvent pour contrer l'optimisme des indépendantistes. Le gouvernement espagnol bien sûr, mais surtout les milieux d'affaire catalans. Ils agitent le chiffon rouge et mettent en garde l'opinion publique contre des conséquences dramatiques pour l'économie de la région. Chute du PIB, flambée des dépenses, explosion du taux de chômage, sans oublier la fuite des capitaux vers l'étranger. Une séparation de l'Espagne serait un choc pour le pays, et pour l'Europe... Certains patrons catalans sont sortis de leur réserve et prédisent un avenir assez sombre à la Catalogne. Les entreprises subiraient une perte de leur compétitivité, ralentissant les exportations. De leur côté, les banques préviennent qu'en cas de sortie de la zone euro, elles reverront l'opportunité de rester ou non en Catalogne. De plus, Barcelone sera confrontée à la question cruciale : à quel prix pourra-t-elle se financer sur les marchés, et pourra-t-elle encore bénéficier des financements de la BCE ?
    Un économiste distingué, le professeur Ferran Brunet de l'Université Autonome de Barcelone (UAB), prévoyait un avenir sombre en cas d'indépendance : L'économie catalane perdrait 14,2% de son PIB dans le meilleur des cas, et 23,5% dans pire des scénarios ; elle perdrait aussi 16% des emplois et son taux de chômage atteindrait 34% de la population active. Principale explication de cette évolution catastrophique supposée : la chute annoncée de 50% des ventes sur le marché espagnol où la Catalogne exporte plus de 40 milliards d'euros. Les économistes pro-indépendance rétorquent que le soulagement fiscal que représentera la cessation des transferts vers l'Espagne boostera l'économie au plan intérieur et résoudra tous les problèmes agités pour effrayer l'électeur. C'est faire peu de cas de l'environnement européen qui est indispensable à la Catalogne et de l'hostilité d'autres provinces aujourd'hui clientes, et surtout, de la phase de transition où les virements mensuels du Trésor madrilène des salaires publics, pensions, frais médicaux et allocations vers la Catalogne peuvent se tarir.
    Il n'y a pas une vague de submersion des positions castillanes en Catalogne. Après l'attentat islamique des Ramblas, le couple royal fut applaudi sur le parvis de la Sagrada Familia après la messe de requiem plus ou moins improvisée. Mais quand la mairie indignée organisa plus tard une manifestation de recueillement Place de Catalogne les sifflets et huées fusèrent à l'endroit du roi et du président du Gouvernement, les militants indépendantistes ayant été convoqués à dessein. Assez bolivarien en somme ! 

    Carte folklorique extraite de l'Atlas des Nations sans Etat de Mikael Bodlore-Penlaez

    A côté du républicanisme de saison, c'est bien une question de fric qui va régler l'affaire. Les indépendantistes "durs", minoritaires, ne sont pas les plus motivés par le succès économique de la République industrielle mais plutôt par leur chance d'accéder aux prébendes subalternes alors que dans la masse des suiveurs il y a beaucoup d'ouvriers, employés, petits patrons dont la perplexité va croître. Tant que la Catalogne restera branchée sur les tuyaux européens rien ne se dégradera réellement sauf la dispute avec Madrid sur la Dette souveraine et les crédits de développement ; mais la République risque bien de trouver guichets clos (BCE, BERD, BIRD), sinon des taux offshore très élevés pour placer sa dette non classée par les agences de notation. Nul doute que des régions en effervescence comme le Pays basque, l'Ecosse voire la Pandanie suivront de près la guerre picrocholine entre Madrid et Barcelone, sauf s'il y a un match de Champions League à la télé.
    Partir à la guerre sur la base de 50% de sympathisants locaux contre une Espagne revenue dans le concert de nations de référence est osé. Entre la mairie Podemos de Barcelone et la Generalitat c'est un vacarme de surenchères lancées sur des portées romantiques qui peut aboutir au chaos si les réticences finales de la majorité raisonnable sont trop fortes et désespèrent les partis gauchistes. Carles Puigdemont voudra-t-il sa page d'histoire à tout prix ? Ce grand lider n'est pas connu des bataillons de l'opinion au nord des Pyrénées et son sort indiffère ! On a trouvé mieux pour le martyre et Barcelone n'est pas Santiago. 

    https://royalartillerie.blogspot.fr/