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Europe et Union européenne - Page 677

  • Le lobby de la haine et les vestiges historiques

    Bernard Plouvier

    La menace en était agitée depuis des années. C’est désormais officiel : le gouvernement autrichien veut exproprier les possesseurs de la vieille (et superbe) bâtisse où naquit, le samedi-saint 20 avril 1889, vers 17 heures, Adolf Hitler, soit le site de l’hôtel-auberge Zum Pommer (au Poméranien) de Braunau sur Inn.

    On comprendrait fort bien que des édiles veuillent démolir un bâtiment insalubre, menaçant ruine, gênant l’édification d’un beau projet d’urbanisme. Ce n’est absolument pas le cas. Officiellement, le but de cette destruction d’un monument historique, datant du XVIIIe siècle, est d’empêcher l’afflux de néo-nazis… soit un pèlerinage annuel d’une centaine d’individus sur une planète qui en compte plus de 7 milliards !

    Pourtant, viennent surtout visiter les sites fréquentés par Adolf Hitler, à Linz, Vienne, Munich ou Berlin, des historiens, en plus des inévitables badauds, ceux-là mêmes qui en font autant avec les lieux hantés par n’importe quelle célébrité du show-business.

    Depuis le début des années 1980, et de façon parallèle à une nouvelle campagne de réclamations tous azimuts d’indemnités-réparations-restitutions ou pour l’établissement (aux frais des contribuables) de multiples lieux de culte et d’entretien du devoir de mémoire, au titre de la Shoah, l’on constate une reprise d’activité du lobby de la haine.

    C’est bien sûr un lobby « qui n’existe pas ». Pas plus qu’il n’a existé de « syndicat dreyfusard », de « judéo-bolchevisme », ou qu’il n’existe de lobby sioniste orientant la politique étrangère des USA (du moins avant l’arrivée aux apparences du Pouvoir du crypto-islamiste Barack-Hussein Obama).

    On a donc relancé la campagne de haine vis-à-vis d’authentiques hommes de sciences qui furent des nazis, par l’effet de leur patriotisme : on pense à l’éthologue Konrad Lorenz, à l’épidémiologiste et infectiologue de grand talent Hans Reiter ou à l’anatomo-pathologiste mondialement connu en son temps Robert Roessle. La musique de Richard Strauss est toujours honnie en Israël et la mémoire de Karajan régulièrement insultée par des minables qui n’ont pas le quart du talent dont faisait preuve ce grand chef.      

    La haine se fait désormais destructrice. Après la maison natale du Führer, on en viendra à détruire l’aire des Congrès du NSDAP à Nuremberg, les brasseries munichoises où il a parlé, tel hôtel où il a séjourné.

    Dans tout cela, qui s’intéresse aux générations futures ? Détruire des témoignages du passé, ce fut toujours et partout une absurdité. Les Talibans ont détruits les représentations géantes du Bouddha en Afghanistan.

    De nos jours, en Europe danubienne, on va détruire une vieille demeure, admirablement restaurée et solide (au point que les vandales veulent en conserver les fondations), pour assouvir une haine de représentants autoproclamé d'un peuple qui se croyait et se proclamait seul « élu d’un dieu », la haine d’un peuple qui se proclame de « race pure et sainte »… c’est le genre de délire que l’historien des années 1919-1945 connaît fort bien, trop bien même pour comprendre qu’on puisse encore enseigner de telles inepties. C’est pourtant ce que l’on apprend aux jeunes et aux moins jeunes qui fréquentent (en stricte séparation des sexes) les Yechivot ou écoles talmudiques.

    Le racisme débouche immanquablement sur l’endogamie et les génocides. N’importe quel lecteur de l’Ancien Testament peut aisément s’en rendre compte et nul ne doit l’ignorer. En revanche, détruire des vestiges historiques est pure absurdité. Ce n’est pas en vandalisant le patrimoine culturel de notre continent que l’on va lutter contre la bêtise, contre les conduites potentiellement criminelles.

    On annihile les errements du passé par la compréhension du contexte, la réflexion éthique, enfin par la modification des comportements individuels et collectifs. Dans tout cela, il n’y a aucune place logique et raisonnable pour le vandalisme architectural.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Camouflet polonais à l’Union européenne

    La chronique de Philippe Randa

    « Mais de qui se moque la Pologne en achetant des hélicoptères américains ? » titre La Tribune… Est-il besoin de préciser ? Oui, et donc, la réponse est : « Mais c’est… bien sûr ! de l’Union européenne ». De qui d’autre ?

    C’est bel et bien un magistral bras d’honneur des Polonais qui, non seulement annulent une commande d’hélicoptères à Airbus, mais annoncent surtout que c’est pour acheter désormais… du matériel américain !

    « Cette décision reflète d’abord la défiance de la Pologne, gouvernée depuis octobre 2015 par le Parti Droit et Justice (PiS), nationaliste et conservateur, à l’égard du couple franco-allemand. Ce n’est pas le premier point de divergence : la construction du gazoduc Nord Stream II ; l’accueil des réfugiés et leur répartition entre États membres ; ou encore les garanties apportées aux contre-pouvoirs en Pologne sont autant de sujets de tension… », explique Cyrille Bret, maître de conférences à Sciences Po et cofondateur du site EurAsia Prospectives.

    « Nous allons ouvrir des entretiens qui s’achèveront avant la fin de l’année », a ainsi déclaré le ministre polonais de la Défense Antoni Macierewicz qui enfonce le clou en ajoutant lors d’un point de presse à l’issue d’une rencontre avec la direction des usines PZL Mielec (sud-est) qui appartiennent à Lockheed Martin : « Cette année encore les premiers appareils de ce type seront livrés aux forces spéciales pour leur permettre de s’exercer… »

    « Décision inacceptable » pour notre ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, « Choix préoccupant par rapport à la conception de la défense européenne » s’étrangle Manuel Valls ou encore fureur de François Hollande qui alerte les pays européens sur les dangers de n’acheter que des armes américaines…

    Qu’à cela ne tienne, le camouflet est réel et, malgré mauvais cœur et mauvaise fortune, l’Union européenne est bien obligée de manger son chapeau (fabriqué à Taïwan ?).

    Lire aussi EuroLibertés cliquez ici

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  • Union européenne : les gémissements du fantôme

    L’Union européenne pourrait s’auto-détruire et c’est inacceptable pour un certain nombre de responsables politiques, qui, selon l’expression du président du conseil européen Donald Tusk ont, décidé de « reprendre le contrôle ».

    La rentrée est bien délicate pour les dirigeants européens : rien ne va plus au sein de l'Union, et cette construction européenne, si ardemment désirée par certains au point d'avoir autorisé toutes les compromissions, tous les mensonges, toutes les tricheries, paraît aujourd'hui dans l'impasse. Pire ! Ils n'avaient pas fière allure, en cette mi-septembre, en se retrouvant pour le sommet de Bratislava. Pensez ! le Brexit, la présidentielle autrichienne, l'opposition qui gronde et progresse un peu partout, à commencer par l'Allemagne ; la construction européenne paraît se déliter plus vite que ne se démaillait la toile de Pénélope ! Alors, contre mauvaise fortune, nos politiques s'essayaient à faire bonne figure. L'inénarrable François Hollande, qui n'en peut manifestement plus d'accumuler les casseroles alors qu'il ambitionne de moins en moins secrètement de se succéder à lui-même, affirmait à la veille dudit sommet que le choix qui se posait à eux était « soit la dislocation, soit la dilution, soit c'est au contraire la volonté commune de donner un projet à l'Europe »...

    La question nationale

    Angela Merkel, quant à elle, n'a pas hésité à souligner que l'Union européenne était dans une « situation critique », en l'appelant à « mieux faire ». Et pour cela, elle a en quelque sorte, parmi d'autres idées, enterré la question européenne des quotas de migrants. Il est loin le temps où Bruxelles devait être l'inspiratrice des États-membres. C'est bien la question nationale, il est vrai multipliée par autant de pays qu'en compte l'Union, qui prévaut désormais.

    Mais détricoter ce qui a été fait n'a jamais constitué une politique, mais plutôt signé son échec. Jean-Claude Juncker en a bien conscience qui a voulu prononcer un « discours sur l'état de l'Union » offensif.

    Le président de la Commission européenne ne manquait pas de courage en cela. Car, à défaut d'une vision qui paraît manquer étrangement à tous ces responsables politiques, il faut une forte dose d'imagination et de bonne volonté pour évoquer, sans trembler, l'état européen actuel.

    Un plan B pour Juncker

    Car, pour satisfaire d'abord les États-membres de l'est, il faut convenir que leur situation, en première ligne migratoire, est loin d'être facile. Et accepter donc d'entendre leurs objurgations qui paraissent rimer avec Europe des nations. Même si la rime doit s'avérer pauvre...

    La Hongrie vient d'ailleurs de confirmer cette démarche, quelque critique que se permettent d'aucuns du scrutin, en votant contre la politique migratoire de Bruxelles. Ses voisins du groupe de Visegrad font depuis des mois chorus. Et Angela Merkel lâche donc du lest.

    La tâche de Jean-Claude Juncker n'était donc pas aisé, d'autant que le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, envisage tout bonnement d'exclure la Hongrie de l'Union européenne. On n'est jamais trahi que par les siens...

    Le président de la Commission européenne nous a donc proposé, en quelque sorte, un plan B, jusqu'ici décrété inexistant. Mais ce plan B, à la façon du traité de Lisbonne succédant au projet de Constitution européenne, ressemble furieusement au plan A, saupoudré de quelques formules destinées à calmer les ardeurs colériques, voire belliqueuses de certains.

    De ce point de vue, le discours catastrophiste d'Angela Merkel va dans le même sens - jusque dans l'expression. Quand Donald Tusk évoque faiblesse et chaos, Jean-Claude Juncker parle de menace. En clair, tout trois s'entendent sur la situation critique de l'Union européenne.

    Il faudrait être naïf pour croire que cette dramatisation tendait à satisfaire certains esprits eux aussi critiques. Le discours, rodé depuis des décennies, et manifestement emprunté à certaine logorrhée soviétique, ne varie guère : si l'Union européenne va mal, c'est qu'il faut davantage d'Union européenne. Et tant pis pour les Britanniques. Et, songe sans doute François Hollande, pour Nicolas Sarkozy...

    La colère des Italiens

    Dans cette atmosphère quasi médicale, beaucoup n'auront sans doute pas prêté attention aux protestations de Matteo Renzi. Le président du Conseil n'a pas caché sa déception de voir que ce nouveau sommet n'avait, en définitive, et une fois de plus, rien changé. Et refusé, pour ce motif, de participer à la conférence de presse que donnaient Angela Merkel et François Hollande.

    « Je ne peux pas prendre part à la conférence de presse conjointe avec le chancelier allemand et le président français, parce que je ne partage pas leurs évaluations », a-t-il déclaré. « S'ils sont satisfaits des résultats, je suis heureux pour eux. » Devant la satisfaction manifestée par ses collègues, il ajoute : « Dire que le document d'aujourd'hui est un pas en avant sur la question des migrants relèverait de l'imagination ou de l’acrobatie verbale. » Et d'ajouter : « Je ne sais pas à quoi Angela Merkel se réfère quand elle parle de "l'esprit de Bratislava". »

    « Si les choses continuent ainsi, conclut-il auprès de nos confrères du Corriere della Sera, au lieu de l'esprit de Bratislava, nous parlerons du fantôme de l'Europe. »

    Hugues Dalric monde&vie 12 octobre 2016

  • Signez la pétition "Mum, Dad & Kids" !

    http://www.mumdadandkids.eu/fr

  • Allemagne : des migrants ont pris le contrôle d’une petite ville

    La maire de Garmisch-Partenkirchen, une petite station de ski bavaroise, a demandé de l’aide à l’État de Bavière pour gérer une« situation explosive » créée par une recrudescence de criminalité de la part des migrants. Elle expose la situation de la ville dans une lettre qui a fuité dans la presse.

    En effet, la maire, issue du parti social-démocrate SPD, se plaint de « très graves problèmes » et écrit que « l’ordre public et la sécurité » sont mis en danger s’il n’y a pas d’action rapide. Dans la ville, le Centre Abrams, anciennement une caserne de l’armée américaine, héberge aujourd’hui environ 250 demandeurs d’asile. Si l’année dernière la plupart d’entre eux étaient des familles syriennes, aujourd’hui environ 150 sont d’origine africaine, et 80% sont des jeunes hommes seuls. « La situation s’empire de plus en plus depuis plusieurs semaines autour du centre d’enregistrement Abrams », écrit-elle. Les occupants actuels de l’installation sont devenus« problématiques » et posent des problèmes à « l’ordre public ».

    La presse locale a rapporté des affrontements, des agressions contre les biens et les personnes, ainsi que des agressions sexuelles, notamment au sein du centre. Les plaintes des riverains se multiplient, et la maire précise qu’elles ne viennent pas de groupes d’extrême-droite. « Ils nous expriment leurs difficultés. Il y a de très graves problèmes avec les réfugiés à Garmisch-Partenkirchen. »

    Source

    http://www.contre-info.com/

  • L’Europe est une prison dont on ne sort pas sans en payer le prix

    De quel endroit ne peut-on sortir sans en payer le prix ? Demandez à un Tchèque ou à un Polonais, il vous répondra, ils ont déjà vécu ça.

    « Si je commence à faire des concessions sur la liberté de circulation, alors un autre État membre, demain, viendra dire « Moi aussi, je ne veux pas autant de travailleurs bulgares et roumains », et puis un deuxième, et puis un troisième, cette fois un pilier de la construction européenne, et nous fermerons tous nos frontières et il n’y aura plus d’Europe. »

    Cette phrase prononcée le week-end dernier par Angela Merkel à l’adresse de Theresa May mérite notre attention.

    L’emploi du « Je » indique clairement que c’est la chancelière allemande qui, désormais, est à la baguette, c’est clair et net. Était-ce prévu dans les traités ? Avons-nous voté pour ça ? Bien évidemment non. Comme il est loin, le temps où Mitterrand et Helmut Kohl marchaient main dans la main. Premier enseignement, donc : aujourd’hui, le couple franco-allemand n’existe plus, c’est pour la France un échec terrible.

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  • Mensonge n°1 sur les attentats : "La plupart des djihadistes sont des convertis"

    Les Identitaires ont réalisé une série de 3 argumentaires synthétiques pour répondre aux mensonges diffusés par les médias encadrants au sujet des attentats islamistes en France. Voici le premier (cliquez sur l'image) : Image4

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • François Lenglet : « Les responsables de la crise : les élites mondialisées et leur libre-échangisme »

    Les prochaines échéances électorales seront dominées par les populistes, explique l’éditorialiste François Lenglet dans Tant pis ! Nos enfants paieront (Albin Michel), un livre où il retrace la généalogie de la profonde mutation idéologique en train de s’opérer, du libéralisme au protectionnisme.

    Vous expliquez que les inégalités entre générations n’ont jamais été aussi criantes. Est-ce un phénomène inédit ?

    C’est d’abord un constat. Pour la première fois dans l’histoire, les seniors profitent – malgré des disparités importantes – de revenus et de conditions de vie bien supérieurs à toutes les autres tranches d’âge. C’est une inversion inédite, observable dans la plupart des pays mais qui est plus marquée encore en France que chez nos voisins. Les grands bénéficiaires de cette inversion sont ceux qu’on appelle les « baby-boomers », nés dans les années 1940 et 1950.

    Cette génération s’est intégrée sans difficulté sur un marché du travail en pleine santé, grâce à la croissance exceptionnelle des Trente Glorieuses. Elle s’est enrichie en achetant à faible prix un patrimoine immobilier avec des créances remboursées en monnaie de singe, grâce à l’inflation. Elle a organisé un état-providence financé à crédit grâce auquel elle prend – ou prendra – une retraite dans des conditions de confort sans précédent.

    En quoi cela a-t-il un impact sur les générations suivantes ?

    Parce que les règles ont changé. Nicolas Sarkozy et François Hollande, nés au mitan des années 50, sont les meilleurs représentants de cette génération de favorisés qui a toujours su tirer profit de circonstances avantageuses. Faut-il expliquer autrement le changement radical d’environnement économique au début des années quatre-vingt ? Un renversement opéré sous l’impulsion de la banque centrale des états-Unis, bientôt imitée par la plupart des pays : on remonta d’abord les taux d’intérêts pour favoriser l’épargne et on désindexa ensuite les salaires des prix afin de juguler l’inflation, destructrice de dette.

    C’est ainsi que le modèle des Trente Glorieuses, fondé sur l’investissement, laissa la place au modèle actuel, fondé sur la rente et le capital. Depuis trente ans, les jeunes et les travailleurs doivent donc supporter non seulement leurs emprunts privés, mais aussi le poids de la dette publique qui n’a jamais été aussi élevée. Dette qui sert, en particulier, à financer la retraite, la santé et autres transferts à destination des seniors ! C’est tout le problème qui se pose actuellement dans la gestion des crises, particulièrement en Europe. On voit bien que la préoccupation principale est de préserver la valeur des dettes accumulées et, in fine, du capital.

    C’est le cas de la Grèce…

    La Grèce est un cas d’école d’erreur économique. Et d’erreur majeure… D’un côté, on lui interdit de s’endetter davantage et, de l’autre, sa compétitivité est structurellement obérée par une monnaie qui ne correspond pas à son niveau de spécialité. C’est dramatique. Les crises asiatiques ont été surmontés à l’aide de dévaluations qui ont fait baisser le coût des exportations, ramené la croissance et permis à l’économie de redémarrer en quelques mois. Rien de tel pour la Grèce qu’on maintient à tout prix dans la zone euro pour qu’elle s’acquitte de dettes… qu’elle est bien incapable de rembourser !

    Si la Grèce aurait intérêt à sortir de l’euro pour dévaluer sa monnaie, la solution ne pourrait-elle pas s’appliquer pareillement à la France ?

    L’histoire, le contexte, les économies ne sont pas comparables. Sortir de la monnaie unique ne résoudrait pas tous nos problèmes comme par magie. En France, les promoteurs d’une sortie de l’euro en font le préalable au financement d’un programme absurde de distribution généralisée et d’allocations en tout genre. Soyons sérieux. On ne répare pas le moteur d’une voiture en changeant les pneus ! En revanche, il est certain que l’euro a aggravé nos faiblesses.

    Quid des questions de compétitivité ou de la montée en gamme de notre économie ? L’union monétaire a été bâtie sur des illusions, sans tenir compte des déterminants de long terme de la croissance. Il est d’ailleurs de plus en plus probable que la zone euro ne subsiste pas telle qu’on la connaît. Des sorties, des changements de périmètre et d’organisation sont à prévoir à court terme. Mais la génération libérale qui l’a mise en place s’y accrochera, même si c’est au mépris de l’évidence. On l’a vu avec la Grèce.

    Sauf que les partis hostiles à l’Union et à la monnaie unique ont le vent en poupe. D’une façon générale, les positions protectionnistes, souverainistes, voire nationalistes, se multiplient…

    En effet, c’est d’ailleurs la thèse principale de mon livre. La prochaine présidentielle sera dominée par ceux qu’on appelle les populistes. C’est vrai pour la France, mais c’est le cas partout dans le monde et cela n’a rien d’étonnant. La crise financière a donné le sentiment que les règles de l’économie mondialisée n’étaient pas les mêmes pour les petits et pour les gros. La période de très forte mondialisation qui l’a précédée a accru les inégalités entre ceux qui profitent de l’ouverture, les plus qualifiés et les plus mobiles, et les autres, qui en subissent les conséquences en termes de revenu et d’emploi.

    Elle a créé des désordres, déstabilisant les communautés par une immigration incontrôlée sur laquelle se focalisent les peurs. Ajoutez à cette potion amère les attentats qui sont venus renforcer le sentiment d’insécurité générale et vous obtenez tous les ingrédients d’une très forte poussée de populisme. Populisme qui exacerbe le ressentiment des citoyens contre l’impunité dont semblent jouir les responsables de la crise : les élites mondialisées et leur libre-échangisme.

    D’aucuns prétendent que le phénomène n’est que passager. Est-ce votre sentiment ?

    Absolument pas. Les crises économiques et migratoires ont cristallisé une révolution idéologique progressive, comparable à celle déclenchée par le libéralisme il y a cinquante ans. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère idéologique où le besoin de protection est plus fort que le désir de liberté. Maints exemples en attestent. Je pense par exemple à l’usage des nouvelles technologies, hier symboles de la mondialisation et de l’ouverture au monde et aujourd’hui de plus en plus utilisées comme des outils de surveillance.

    Si l’on vous suit bien, vous nous annoncez le Front national au pouvoir ?

    Pas nécessairement. Généralement, les partis populistes cèdent le pas à partir du moment où les partis traditionnels comprennent les peurs qui sont à l’origine de leur extension. Ils s’approprient les thèmes populistes mais avec leur humanisme, ce qui change quand même la donne. C’est ce qui se passe au Royaume-Uni, avec la nouvelle orientation des Conservateurs. Teresa May a une très grande intelligence du Brexit et répond exactement au bon niveau pour couper l’herbe sous le pied des populistes.

    Ce n’est pas encore le cas sur le continent, d’où les scores énormes des populistes en France et, désormais, en Allemagne. Mais le corset craque de partout. Schengen explose. Que la Commission européenne mène une enquête sur Barroso est aussi le signe d’un changement d’époque, comme la récente polémique sur les travailleurs détachés, inimaginable il y a seulement cinq ans. Nous vivons actuellement l’exact contraire de la fin des années quatre-vingt qui, avec la chute du mur de Berlin, fut le sommet de la vague libérale et mondialisante portée par une génération de « baby-boomers » alors dans la maturité de son âge. D’autres générations montent aujourd’hui en puissance et elles n’ont pas les mêmes aspirations.

    Vous établissez un parallèle entre la situation actuelle et les années 30. L’histoire est-elle un éternel recommencement ?

    Il y a des récurrences, des phénomènes qui se reproduisent à intervalles réguliers et dans des formes relativement similaires. C’est le cas, grosso modo, tous les quatre-vingt ans, ce qui correspond à peu près à la durée d’une vie humaine. Comme si les mêmes erreurs étaient commises dès que les témoins de la catastrophe précédente n’étaient plus là. Même si l’intégralité du schéma n’est pas forcément réplicable, les similitudes sont frappantes entre la situation actuelle et la crise des années trente ou celle de 1873 : crise financière, longue période de stagnation, montée des populismes, reflux de la mondialisation, retour des frontières… Tout cela met vingt ans à se matérialiser. Le temps que la génération qui a créé les conditions de la crise quitte le pouvoir et soit remplacée par une autre.

    Le retour du protectionnisme, est-ce la fin de la mondialisation ?

    C’est plutôt le protectionnisme qui se mondialise ! On pense toujours que la mondialisation est un phénomène récent, linéaire et irréversible. Rien n’est plus faux. Nous sommes au cœur d’un processus démarré il y a 500 ans, qui connaît avancées et reculs. La première réaction à la mondialisation, dans une période de grandes découvertes à l’origine de fortunes inouïes, c’est la Réforme de Luther dont un texte très important est une critique féroce du commerce international. Libre-échange ou protectionnisme, il n’y a jamais de victoires définitives. En la matière, il n’y a pas de loi éternelle. L’un et l’autre progressent et régressent alternativement en fonction des époques, des intérêts nationaux et du degré de tolérance des peuples à l’ouverture. Or le nôtre, et c’est rien de le dire, est de plus en plus faible… 

    Tant pis ! Nos enfants paieront, de François Lenglet, éditions Albin Michel, 240 pages, 18€

    Entretien repris du numéro d’Octobre de Politique magazine. A commander ici pour 5€ seulement !

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Dernières élections en Bosnie-Herzégovine, le grand vainqueur est la République Serbe de Bosnie

    Dimanche 2 octobre 3,3 millions d’habitants de Bosnie-Herzégovine étaient appelés aux urnes pour élire leurs représentants locaux dans un scrutin à un tour unique. Les résultats de ces élections municipales ont permis de confirmer quelques signaux forts déjà perçus sur la scène politique dans les deux entités qui composent le pays.

    Dans la Fédération de Bosnie-Herzégovine (ex-Fédération croato-musulmane) le parti majoritaire SDA (Parti pour l’action démocratique) du président Bakir Izetbegović (fils de Alia Izetbegović, président de la République de Bosnie-Herzégovine puis président du collège présidentiel de Bosnie-Herzégovine et auteur de La Déclaration Islamique) ne peut pas vraiment crier victoire. Certes le parti bosniaque (musulman) gagne presque tous les arrondissements de Sarajevo (où la participation a été parmi les plus faibles du pays) mais perd des villes importantes comme Bihac, Zenica et Visoko gagnés par des indépendants. Avec son allié du SBB (Alliance pour un meilleur future en Bosnie) le SDA gagne en tout 34 municipalités soit 11 de moins qu’en 2012. Le SDP (Parti Social Démocrate) conserve quant à lui les villes de Tuzla, Gradacac, Gracanica, Kljuc et Bosanska Krupa.

    Dans les municipalités croates il n’y a pas de grand bouleversement : le HDZ (l’Union démocratique croate de Bosnie) gagne 16 municipalités et le SDP (Parti Social Démocrate 8.

    Le grand vainqueur des élections est indubitablement le président de l’autre entité de la Bosnie-Herzégovine, la République serbe de Bosnie (Republika Srpska) dont le président est Milorad Dodik. Son parti, le SNSD (Alliance des Sociaux Démocrates Indépendants), allié au DNS (l’Alliance démocratique nationale) a remporté 30 municipalités soit 11 de plus que les 19 gagnés lors des dernières élections. [....]

    Nikola Mirkovic

    La suite sur Stratpol

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Dernieres-elections-en-Bosnie

  • Pourquoi l’industrie est condamnée en France

    Les années passent,"les discours et manifestations en faveur de l'industrie française se multiplient et s'entassent, et bientôt on en remplira des bibliothèques sans parvenir à tous les abriter. Tel ministre éphémère en a fait sa réputation, pas un parti qui ne jure de son intérêt industriel. Le duo Valls-Hollande s'est distingué en la matière. Néanmoins, ces derniers temps, il devient très discret sur le sujet. Et pour cause. Notre industrie nationale, de statut public ou privé, continue à sombrer, et comme il en va de même du secteur agricole, les deux mamelles les plus gonflées de la France travailleuse des deux derniers siècles se tarissent irrémédiablement. Mais pourquoi donc ?

    Qui cherche la réponse à cette question pourtant simple n' en trouve pas, tellement sur chaque cas d'espèce les réponses sont extraordinairement embrouillées. Le début septembre de la rubrique sociale s'est focalisé sur le cas ALSTOM de Belfort, avec pour résultat une confusion à peu près totale. En toile de fond, la polémique sur la gestion étatique ou privée, avec les mots incantatoires de "nationalisation" et de "privatisation". De fait, l'entreprise en cause constitue un mélange des deux types, car l’État y figure, et ses 20 % lui permettent, en principe, d'y bloquer ce qui ne lui plaît pas, et d'être informé de tout ce qui s'y prépare. Cela, c'est la théorie. Dans la réalité, des communiqués officiels nous ont appris que le gouvernement et ses structures spécialisées ignoraient tout de l'affaire de Belfort, avant qu'elle ne s'étale à la une médiatique. Sanction prise contre la négligence des représentants du pouvoir au Conseil d'administration ? Néant. Parce que l'affaire ne revêtait pas d'intérêt majeur ? Pas du tout.

    Mondialisme et irresponsabilité

    La suppression du site Alstom de Belfort de constructions ferroviaires, a été annoncée par la direction le 7 septembre, et aura lieu par transfert dans deux années à Reichshoften (Bas-Rhin, le nom rappelle une défaite française face aux Prussiens, mauvais présage) de 400 des 450 professionnels du territoire de Belfort. Autre évocation allemande, celle des 44 locomotives d'outre-Rhin achetées par la SN, alors que la spécialité d’Alstom-Belfort, ce sont précisément les locomotives... Les "survivants" ne devraient s'occuper que de "maintenance". Autrement dit, tout disparaîtra, et il est fort possible que les déplacés ne rejoignent jamais l'Alsace, remplacée par des indemnités de départ définitif.

    Le gouvernement Valls mit aussitôt son grain de sel par l’intermédiaire de son sécrétait d'Etat aux Transport Alain Vidalies qui joua la surprise maladroitement en précisant qu'il n'y avait de danger que dans deux ans, ce qui sous-entendait qu'il aurait fallu se taire. Le ministricule bomba le torse : « Je fais tout pour sauver le site ». Peu après, le président Hollande en personne, le paraphrasait depuis la Roumanie, où il était de passage. Les vannes du discours politique ainsi ouvertes, tout le monde s'exprima, avec des propos irresponsables. Ainsi Arnaud Montebourg, ainsi ministre du secteur : « 80 % des marchés publics doivent aller en direction du mode in France », et Jean-Luc Mélenchon, clamant que la « sortie des traités européens [...] s'impose [...] pour reconstruire notre industrie ». Comme s'il avait une baguette magique.

    Il faut néanmoins reconnaître que l'agité du néo-marxisme mettait le doigt sur la plaie, sans l'appeler par son nom de "mondialisme" car au pouvoir, il pratiquerait un "internationalisme" équivalent. Les salariés de Belfort travaillent avec des pièces venant de Pologne et de Tchécoslovaquie, et Alstom multiplie les délocalisations d'activités vers les pays du tiers monde. À tout ceci, une nationalisation d'Alstom ne changerait rien. Car il y a longtemps que des rames entières de métro sont fournis par le Germano-Canadien Bombardier, que l'espagnol CAF se tient prêt, et ainsi de suite. La nouvelle affaire Florange qui commence se rappellera à l'opinion le 24 septembre, jour de Belfort (50 000 habitants) ville-morte. Au passage, signalons la lutte féroce sur les mêmes fournitures entre Alstom et des entreprises bien françaises, comme les ACC de Clermont-Ferrand, problème qui pourrait être concilié, mais dont aucune autorité ne se préoccupe.

    Toujours les mystérieux « jeunes »

    Pendant que s'amorce un combat nécessaire, mais perdu d'avance, la CGT, FO et consorts ont poursuivi leur lutte déséquilibrée contre la loi EL Khomry. Le 15 septembre, à Paris et dans plusieurs métropoles régionales, des défilés ont eu lieu et, en particulier ceux de Paris et de Nantes, marqués par de sérieux incidents (un manifestant du syndicat trotskisant SUD a eu un œil crevé, deux policiers ont été également gravement blessés, etc.), sur 64 manifestants (ou présumés tels) interpellés, 32 ont été mis en garde à vue, proportion étonnante par son ampleur inhabituelle. Les habituels « jeunes gens masqués » apparaissant subitement en tête de cortège ont, comme à l’ordinaire, mis le feu aux poudres. Chose très surprenante, compte tenu du service d'ordre policier massif entourant le cortège, dont les éléments vont jusqu'à fouiller des grands-mères chargés de sacs à provision. Sans jamais parvenir à intercepter préventivement les casseurs. Etrange défaillance... Ceci dit, après 14 « journées nationales de mobilisation », la bataille juridico-sociale va maintenant commencer, entreprise par entreprise, et il y aura des surprises.

    Bien d'autres dossiers (EDF, Philips, la nouvelle convention médicale...) s'enveniment. Comme les partis de pouvoir et ceux qui veulent y accéder ne répondront que par des promesses électorales, ils déborderont dans les rues. Ainsi va la démagogie démocratique.

    Nicolas Tandler Rivarol du 22 septembre 2016