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Europe et Union européenne - Page 675

  • "Migrations" : il ne faudrait pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages

    6a00d83451619c69e201bb09c97394970d-800wi.jpgDe Jacques de Guillebon dans La Nef, à propos des derniers propos du pape sur l'immigration :

    "[...] On nous a beaucoup reproché de manquer de respect à la parole du pape actuel. Ce n’est pas du tout notre intention, et nous n’avons nulle volonté de créer du scandale. Mais il faut avouer que nous sommes nombreux à être troublés par son discours en cette matière, qui en plus de faire fi de la pensée traditionnelle de l’Église sur les nations, semble faire peu de cas des réalités actuelles. Et surtout pose, même si ce n’est certainement pas son but, à nouveau la grande question des rapports du spirituel et du temporel. Non point que nous croyions comme certains laïcards que l’Église n’ait son mot à dire dans les affaires humaines – et la DSE que nous venons de citer est là pour témoigner du contraire. Mais cette DSE pose elle-même ses propres limites :

    « La doctrine sociale implique également des responsabilités relatives à la construction, à l'organisation et au fonctionnement de la société : obligations politiques, économiques, administratives, c'est-à-dire de nature séculière, qui appartiennent aux fidèles laïcs, et non pas aux prêtres ni aux religieux. Ces responsabilités reviennent aux laïcs d'une façon spécifique, en raison de la condition séculière de leur état de vie et du caractère séculier de leur vocation : à travers ces responsabilités, les laïcs mettent en pratique l'enseignement social et accomplissent la mission séculière de l’Église. »

    LA RESPONSABILITÉ DES LAÏCS

    Alors, en effet, et nul ne le nie, la hiérarchie ecclésiastique est plus que fondée, c’est son devoir même, à inciter ses fidèles à pratiquer la charité, et à se préoccuper des faibles, des pauvres, etc. Mais quant aux moyens politiques à déployer pour en arriver là, elle n’en a pas nécessairement la compétence. Saint Louis, qui n’était pas le dernier des sots, avait bien fait comprendre au pape qu’il serait toujours là pour le défendre contre l’empereur, mais qu’il ne serait jamais l’instrument de ses prétentions temporelles. Jeanne d’Arc savait que Dieu aimait les Anglais, mais chez eux, etc. Aussi est-ce nous, les laïcs chrétiens, qui sommes fondés à décider des moyens pour répondre à ces « migrations ». Mot magique qui ne veut d’ailleurs plus rien dire, ou alors nous sommes trop bêtes pour le comprendre et on voudrait bien qu’on nous explique. Pour François, il y a ainsi eu « une migration » des missionnaires catholiques qui évangélisèrent le monde. Nous voici tous devenus des migrateurs, tels certains oiseaux. Mais il ne faudrait peut-être pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages. Ou alors, il faudrait rappeler aussi la magnifique migration des colonisateurs européens aux siècles précédents. Migration que nous suggérons de remettre en œuvre aujourd’hui pour aller régler directement la question dans les pays en guerre ou sans État qui provoquent le départ massif de leurs malheureuses populations."

    Michel Janva

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  • Défense des patries charnelles oui, landërisation, euro-amérique non!

    Nous n’en avons pas fini avec la menace terroriste et le pire est peut-être devant nous.  Les  commanditaires et/ou initiateurs des attaques peuvent  compter sur un vivier d’islamo-racailles  (le profil type des individus impliqués dans les passages à l’acte) pour frapper  les infidèles. Après le double meurtre de la gare Saint-Charles, ce sont plusieurs bonbonnes de gaz reliées avec  un dispositif de mise en feu  qui ont été découvertes samedi dans un immeuble du XVIe arrondissement de Paris. Cinq personnes – dont une fichée pourradicalisation – ont été arrêtées  en lien avec cette affaire par les services antiterroristes et étaient en garde à vue hier. Cette cinquième colonne islamiste présente sur notre  se nourrit aussi d’une  immigration sauvage qui suscite l’opposition frontale des peuples européens.  Félicitons nous dans ce contexte de ce que déplore le site Euractiv,  à savoir un « échec patent de l’UE » puisque « le programme de relocalisation obligatoire des réfugiés ne sera pas prolongé. La Commission suggère (désormais) aux Etats-membres d’accueillir des réfugiés situés hors de l’UE de manière volontaire: un mécanisme appelé  réinstallation »...Réinstallation ?! Réinstallation  d’immigrés dans des  pays dans lesquels par définition  ces derniers n’ont jamais mis les pieds auparavant?  Le terme d‘installation tout court eut été plus adéquat et moins stupidement hypocrite…

    Cette fin de semaine, les regards des Européens étaient aussi braqués vers l’Espagne après le référendum d’autodétermination organisé dimanche par les indépendantistes en Catalogne  mais interdit par Madrid. Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, avait  estimé que « la tenue d’un référendum n’était pas la bonne solution » et la France comme les autres pays européens campent sur une ligne de soutien au gouvernement espagnol de Mariano Rajoy. Pas de quoi émouvoir le  président Catalan Carles Puigdemont… membre du Parti européen démocrate catalan (PDECAT), affilié au Parlement européen à l’Alliance des libéraux et des démocrates pour l’Europe (ALDE). « Aujourd’hui, avec cette journée d’espoir et aussi de souffrances a-t-il déclaré dimanche  soir, les citoyens de Catalogne, nous avons gagné le droit d’avoir un Etat indépendant qui prenne la forme d’une République. » Est-il besoin de le  préciser, ces représentants-là de la tendance  européenne et  régionaliste  se  défendent bien évidemment de partager  la moindre accointance  idéologique  avec les  sulfureux défenseurs de l‘ethno-régionalisme européen que furent au siècle passé un Drieu, un Paul Sérant, un Yann Foueré,  et autres défenseurs de l’Europe aux cent drapeaux qui  eux, certes, auraient été notamment certainement plus radicaux  dans leur approche des problèmes migratoires…

    Un référendum qui s’est déroulé comme l’a rappelé M. Puigdemont dans un climat  de grandes tensions et de violences avec la police qui cherchait à interrompre le processus de vote dans les bureaux, et dont le  taux de participation  aurait dépassé légèrement les  42%  selon  l’exécutif catalan.  Le OUI aurait atteint  les  90% , soit  2,26 millions de participants et  2,02 millions de bulletins OUI à la question « voulez-vous que la Catalogne devienne un Etat indépendant sous forme de République? ». Ce à quoi  les opposants et les légalistes répliquent que ladite consultation était dénuée des critères basiques établissant la sincérité du scrutin : caractère secret du vote, commission électorale indépendante, listes électorales transparentes… Quant à la loi régionale promulguée par les indépendantistes pour organiser le référendum, elle avait été suspendue il y a quelques semaines  par la Cour constitutionnelle espagnole. Les partisans de la rupture, nous l’avons vu,  n’entendent pas reculer  et la  région autonome de Catalogne est bloquée ce mardi par une grève pour « défendre son indépendance »,  ses « droits »,  et dénoncer les « les violences policières de l’Etat espagnol », qui affecte les transports, les universités, le port de Barcelone…

    Bruno Gollnisch notait sur ce blogue le 22 septembre qu’il ne pensait pas qu’une séparation de la Catalogne avec l’Espagne  soit  bénéfique. Il condamnait  plus largement  tout ce qui contribue à affaiblir  les Etats nations pour le plus grand profit des tenants de l’euromondialisme ou de l’eurofédéralisme. Certes, rappelions-nous alors, le gouverneur de la Banque d’Espagne et membre du conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne (BCE) , Luis Maria Linde, avait indiqué qu’une indépendance de la Catalogne  signifierait qu’elle serait « automatiquement exclu de la zone euro, car ce processus implique la sortie de l’Union européenne. » « Les banques catalanes pourraient cesser d’avoir accès au refinancement de la BCE.  Les dépôts pourront alors être gelés, comme cela a été le cas en Amérique latine ou en Grèce. » Mais  les indépendantistes,  dont une large part  s’accommode très bien  de la tutelle de l’Europe bruxelloise,  ne prennent pas cette menace au sérieux…parce qu’elle n’est pas crédible au vu du poids économique de la Catalogne qui représente 17% du PIB espagnol  ce qui  la rendrait  donc incontournable…

    Dans Le Figaro, Eric Zemmour  s’est arrêté sur le processus de détricotage  de l’Espagne, « une nation longue d’une histoire millénaire, mais dont les intellectuels de gauche n’ont cessé de dénoncer le caractère  fasciste, franquiste. L’école n’enseignait plus les hauts faits d’armes de la nation espagnole. Même la droite n’osait plus se dire espagnolista. La déconstruction a mené à la destruction. Les Espagnols ont désappris à être espagnols ; les Catalans ont réappris à être catalans. Quand un sentiment d’appartenance collective se délite, un autre lui succède. Et le progressisme de nos élites de gauche conduit directement à l’archaïsme tribal.» Toutes choses que le président de la Commission européenne,  Jean-Claude Juncker,   dont Emmanuel Macron tressait encore les louanges la semaine dernière, pourraient méditer avec profit.

    M. Juncker a tenu en tout cas des propos peu susceptibles de rassurer Madrid. Il y a quinze jours, invité d’euronews,  il a  affirmé que « la Commission Prodi, la Commission Barroso et la mienne avons toujours dit (que)  nous respecterions les arrêts de la cour constitutionnelle espagnole et du parlement espagnol,  mais il est évident que si un oui à l’indépendance de la Catalogne voyait le jour, nous respecterions ce choix ». « La Catalogne ne pourra pas devenir membre de l’UE le lendemain matin du vote.  » «Ce serait (aussi)  le cas de l’Écosse »,  « (la Catalogne) sera soumise à un processus d’adhésion comme l’ont été les États membres qui nous ont rejoints après 2004, ça ne se fait pas simplement en claquant des doigts. » Et d’ajouter avec un certain  détachement  et  fatalisme : « L’Europe est riche parce que les traditions régionales sont fortes, mais je ne voudrais pas que les traditions régionales s’érigent en un élément de séparation et de fragmentation de l’Europe. Mais qui suis-je pour pouvoir donner un avis éclairé à ceux qui sont tentés par des aventures indépendantistes ? »

    Et bien nous, nous pouvons donner un avis sur  ceux qui manœuvrent en faveur de l’affaiblissement des Etats européens. A côté d’un régionalisme  identitaire historique,  celui des Basques, des Catalans, des Flamands, des Corses… coexiste aussi un régionalisme technocratique -bien analysé par Pierre Hillard  notamment-, celui-ci ouvertement promu par Bruxelles dont la finalité est de dépouiller les Etats de leurs pouvoirs régaliens. Une dérive vers une landërisation à l’Allemande,  le fédéralisme,  entamée  depuis le traité de  Maastricht, au sein d’une construction européiste  dont la finalité est la mise en place d’une euro-amérique, d’un  marché transatlantique, marchepied vers une gouvernance mondiale.

    Bruno Gollnisch l’expliquait il y a déjà quelques années, « l’Eurocratie a très bien compris qu’il vaut mieux avoir comme interlocuteurs  100, 150, 200 collectivités territoriales en position de quémandeurs de crédits  plutôt que des Etats nations, si modestes soient-ils par leur taille, leur superficie ou leur population, car ils peuvent parfois opposer des résistances sévères (…).  Notre famille d’esprit  n’a jamais été hostile, et  était même à l’origine extrêmement favorable, à la défense, non seulement des identités nationales, mais également des identités provinciales, dans lesquelles nous voyions autant de particularismes culturels légitimes qui pouvaient s’épanouir en toute liberté dans la France de l’Ancien Régime. C’était un thème cher à Charles Maurras et à tous ceux qui, de près ou de loin, ont subi son influence, par réaction contre un jacobinisme révolutionnaire négateur de ces mêmes particularismes. Le problème, c’est qu’aujourd’hui ce régionalisme est utilisé par l’Union Européenne comme une arme contre les nations. »

    https://gollnisch.com/2017/10/03/defense-patries-charnelles-oui-landerisation-euro-amerique-non/

  • CATALOGNE : AUTONOMIE PROVINCIALE OUI, SOUVERAINETE ETATIQUE NON !

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    Le bloc notes de Jean-Claude ROLINAT

    Le pseudo référendum illégalement organisé le dimanche 1er octobre par le gouvernement régional de la Catalogne espagnole, s’est achevé dans la confusion et le ridicule. La Généralitat a, toutefois, gagné la bataille des images, et c’est important vis-à-vis de l’opinion publique locale et internationale. On connait, selon le slogan d’un célèbre magazine parisien, « le poids des mots, le choc des images ». Les photos et les films de policiers chargeant des manifestants, s’emparant d’urnes ou empêchant des électeurs « d’accomplir leur devoir » sans ménagement aucun, - mais connait-on une police qui agirait avec des « gants de velours ?-, ont tourné en boucle ce même dimanche 1/10 tant sur les réseaux sociaux que sur les chaines d’informations en continu. A noter que les membres des forces de l’ordre étaient surtout des Gardes civils ou des policiers nationaux rameutés de tout le pays,- pour la petite histoire logés sur des bateaux en rade de Barcelone, les hôtels étant complet ou refusant de les héberger !-, plutôt que des hommes appartenant à la police régionale, les Mossos d’Esquadra (1). Manque de confiance, risque de collusion, mauvaise volonté dans l’exécution des ordres ? Sans doute un peu tout cela mon général !

    Madrid ne peut pas accepter un précédent qui ferait éclater l’Espagne !

    Après la chute du régime franquiste par la disparition de son fondateur Francisco Franco Bahamonde, lequel avait assuré pendant presque quatre décennies la stabilité dans un pays ravagé par la guerre civile de 1936 à 1939, l’introduction d’un régime démocratique « à l’occidentale » qui se substituait à «celui de la « démocratie organique », permettait aux provinces espagnoles d’accéder à l’autonomie interne. Avec, toutefois, des statuts différents et un degré de compétences variable d’une région à l’autre, Galice, Catalogne et Pays Basque étant en pointe en raison, d’abord, de leur langue locale . Mais est-ce à dire que chaque peuple ayant un idiome, un dialecte, voire une langue spécifiques, aurait automatiquement le droit d’accéder à l’indépendance ? Dans ce cas ce n’est pas 194 pays membres que compterait l’Organisation des Nations Unies, mais mille, deux mille, trois mille et plus ! Rien que l’Inde et la Suisse, cette dernière n’étant qu’observateur à l’ONU, auraient respectivement droit, alors, à 18 et 4 sièges, un par « Etat linguistique » ! Et que dire de la Russie ou du continent africain ! Le morcellement des Etats-Nations en diverses entités politiques n’est pas sérieux, c’est même un facteur dangereux de divisions entre les peuples et un encouragement donné aux forces de la finance mondiale prêtes à s’emparer d’entités au format plus modeste, donc plus faibles à résister. Déjà, « on » nous dit que l’union des pays européens est une nécessité vitale pour pouvoir faire face à la concurrence des grands empires, Inde, Chine, Etats-Unis, Russie, alors que penser de micro Etats, même si, dans le cas catalan, nous avons à faire face à un « pays » de 7 millions d’âmes grand comme la Belgique ? L’Espagne est un vieux pays d’Europe, qui s’est un peu construit comme la France, autour d’un noyau central – Madrid et la Castille – par la volonté d’une dynastie. La volonté d’union du peuple espagnol ne fait aucun doute et même les résidents de Catalogne ne sont pas unanimes derrière la meute séparatiste du Président du gouvernement régional, Carles Puigdemont. Les sécessionnistes, regroupés au sein d’une coalition « Ensemble pour le Oui » » qui va des extrémistes de gauche d’Esquerra républicana aux « modérés » de la droite et du centre de Convergence et Union (CIU), totalisent 83 sièges sur 135 au Parlement de Catalogne, un vaste bâtiment à la façade rose ajourée d’arcades. L’opposition ou « unionistes » est composée de représentants des partis nationaux traditionnels, Parti populaire de Mariano Rajoy, Parti socialiste (PSOE) et les centristes libéraux/libertaires de Ciudadanos. Un sondage réalisé en novembre 2016 par l’institut CEO donnait 44,9 % de Oui, 45,1 % de Non et 10 % d’indécis. Un mois plus tard, l’écart se creusait encore un peu plus entre les « séparatistes » et les « unionistes ». La vérité nous oblige à reconnaitre que, juridiquement, le gouvernement de Madrid est dans son droit, la loi espagnole ne prévoyant pas de référendum « d’autodétermination » pour ses provinces. Les autorités catalanes, par ailleurs, n’ont pas facilité la publicité en faveur du Non, favorisant exclusivement la propagande pour le Oui. Elles ont même placardé des affiches représentant le général Franco disant « ne votez pas le 1eroctobre » ou « Non », pensant s’en servir comme d’un repoussoir. Il y eut même ici, en France, sur les ondes de la chaine « C News » le samedi matin 30 septembre, la curieuse prestation de l’ambassadeur d’Espagne présentant face aux caméras une photo du même général remettant un trophée au Barça, le club sportif catalan qui est, on le sait « mas un club », « plus qu’un club », une véritable institution à Barcelone. Pour « culpabiliser » les Barcelonais ? Les résultats, plus ou moins 90 % de votes positifs à l’heure où ces lignes sont écrites, ne sont absolument pas le reflet de l’opinion catalane, la consultation s’étant déroulée dans les conditions que l’on sait, et les partisans du Non l’ayant boycottée. Cette consultation ne peut avoir aucune valeur juridique. Si Madrid entrebâillait la porte pour ce type de « plébiscite », la péninsule risquerait de voler en éclat et la démocratie représentative avec l’armée, la Guardia civil et toutes les forces hispaniques centralisatrices ne l’accepteraient pas.

    La Catalogne pourrait-elle vivre toute seule ?

    On a soulevé l’hypothèse d’une déclaration unilatérale d’indépendance par le Parlement régional et, dans la foulée, celle de la « République ». D’abord cet Etat ne serait pas reconnu par ses voisins immédiats ni par les autres partenaires de l’Union européenne. Quant à l’économie catalane si florissante parait-il, n’oublions pas que ces 4 provinces du nord-est de l’Espagne ont une dette de 7,5 milliards d’Euros, soit 35,7 % du PIB, et que ce nouveau « pays » importerait plus qu’il n’exporterait. (Si ses frontières n’étaient pas bloquées par les pays voisins, comme celles du Kurdistan le sont et qui est un peu dans le même cas par exemple, par rapport au pouvoir central) .L’Eldorado catalan n’est pas aussi brillant que ses « thuriféraires » veulent bien le dire, le taux de chômage est tout de même de 14,85 %, et nombre de capitaines d’industrie songeraient à s’exiler en cas de séparation avec l’Espagne. Les indépendantistes démontrent leur indéniable force populaire avec la grève générale et la floraison de drapeaux rouges et jaune qui émaillent les cortèges. Mais la majorité – ou minorité ? – silencieuse ne descend pas forcément dans la rue, même si, ici ou là, des patriotes espagnols ont courageusement exprimés leur refus d’un divorce.

    Un référendum peut en cacher d’autres

    En Amérique du Nord, les Québécois se sont exprimés déjà deux fois sur leur « souveraineté-association ». La majorité des électeurs, dans les deux cas, ont dit non à la séparation d’avec le reste du Canada. En Ecosse aussi, le peuple s’est prononcé sur la sortie du Royaume-Uni, là aussi pour dire Non. Il y a une étonnante caractéristique qui réunit tous ces partis : ils sont, dans leur ensemble, de tendance social-démocrate  et résolument immigrationnistes. Le Parti Québécois ne considère-t-il pas qu’est Québécois tout résident parlant le Français ? Madame Sturgeon à Edimbourg, leader du SNP et Premier ministre local, considère également qu’est Ecossais tout habitant de l’Ecosse et les « rebelles » catalans ne se félicitent-t-ils pas d’avoir 500 000 musulmans sur leur sol ? On est loin du sentiment identitaire qui devrait caractériser, logiquement, tous ces mouvements séparatistes. Toutes ces entités provinciales européennes, comme l’Ulster, la Flandre, la Wallonie ou les régions italiennes à statut spécial, bénéficient d’une large décentralisation et d’une capacité à se gouverner elles-mêmes dans de   nombreux domaines. Tout peut être amélioré dans le sens d’une plus grande autonomie encore, mais il est une ligne rouge à ne pas franchir. C’est ce que les multiples partis ou organisations séparatistes refusent d’admettre, à commencer, chez nous, par les ultra-minoritaires partisans d’un Etat corse. Il existe au septentrion de l’Europe un archipel tranquille, qui flotte entre ciel et mer, qui aurait pu être au début du XIXème siècle le prétexte à une guerre terrible entre la Suède et la Finlande naissante. La sagesse et le pragmatisme l’ont emporté. Les populations suédoises de l’archipel des iles Åland ont été politiquement rattachées à la Finlande, mais les Alandais jouissent d’une autonomie totale dans TOUS les domaines, à l’exception de la monnaie, des affaires étrangères et de la défense. Dans les Caraïbes, le statut de Porto-Rico est également à méditer : l’ile a toujours refusé l’indépendance tout en souhaitant rester associée au grand frère américain. Bien plus loin encore, les iles Cook dans l’océan Pacifique sont heureuses de leur statut d’Etat associé à la Nouvelle-Zélande. Toute disposition permettant à un peuple de réaliser pleinement son d’identité tout en respectant l’intégrité d’un cadre national, est la bienvenue. Cela nous entraine bien loin de l’Espagne, certes, mais ne serait-ce pas une piste pour solder, par exemple, le dossier néo-calédonien ?

    Note

    (1) Force créée en juillet 1983 dont l’origine historique remonterait au XVIIIème siècle. Ses 17 à 18 000 hommes assurent les fonctions d’une police civile classique – circulation, enquêtes criminelles, protection. Elles ne se substituent pas, toutefois, à la police nationale ou à la garde civile qui restent les piliers policiers de l’Etat espagnol.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Catalogne : Malgré les violences policières, le “oui” à l’indépendance l’emporte avec 90% des voix

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    Ces images ont fait le tour du monde. Des membres de la Guardia civil en train de rentrer de force dans un bureau de vote de Gérone. C’est ici que Carles Puigdemont, le président de Généralité de Catalogne devait voter dimanche. Mais les policiers sont arrivés avant et ont confisqué les urnes.

    À travers toute la Catalogne les interventions très musclées de la police nationale ont laissé des traces. Au moins 92 personnes ont été blessées dont deux gravement. Selon les chiffres des services d’urgence de Catalogne plus de 760 personnes ont été l’objet d’une assistance médicale.

    Ces images de femmes, de jeunes, de familles molestées par la guardia civil ont été reprise en boucle à la télévision et sur les réseaux sociaux et ont suscité les réactions en Europe.

    Selon La Vanguardia, ces scènes de violence entre citoyens et policiers auraient eu lieu dans plus de quarante endroits en Catalogne. En grande majorité à Barcelone et à Gérone mais également dans des communes de moindre importance de la région.

    Qu’importent les violences, l’interdiction du référendum….ils étaient des milliers dimanche soir à attendre les résultats du vote sur la Plaça de Catalunya à Barcelone. Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, les organisateurs du scrutin revendiquent 2,2 millions de votants. 90% d’entre eux aurait dit oui à l’indépendance.

  • Du sang et des urnes en Catalogne : l'analyse de Jacques Sapir

    Lecture intéressante des événements de ce jour : 

    "Les incidents qui ont émaillé le “referendum” sur l’indépendance de la Catalogne sont de très mauvais augure. On ne peut pas, sans une émotion et une légitime colère, voir des manifestants pacifiques agressés par les forces de police, qui ont fait plusieurs dizaines de blessés. On ne peut pas, non plus, rester insensible à la vue de ces urnes confisquées, ou jetées à terre par ces mêmes forces de police. Ces incidents ne peuvent que radicaliser encore plus la revendication d’indépendance, et ils témoignent d’une perte de légitimité du gouvernement de Madrid. Car, l’histoire, et en particulier celle du XXème siècle, pèsent sur les relations entre Madrid et Barcelone. On ne peut ici faire abstraction de la Guerre Civile et des années de répression du temps du Franquisme.

    On peut se demander d’où vient cette revendication à l’indépendance. Car, au début des années 2000, les partisans de l’indépendance étaient clairement minoritaires. Il ne semble plus qu’il en soit ainsi. J’avais d’ailleurs organisé, le 19 septembre dernier, un débat dans l’émission que j’anime sur Radio-Sputnik entre Gracia Dorel-Ferré, historienne spécialiste de la Catalogne et Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) sur les questions ibériques (Amérique latine et Espagne)[1]. Ce dernier insistait sur le fait que les refus répétés du gouvernement central espagnol d’accorder à la Catalogne ce que le Pays Basque, voire la région de Valence, avaient obtenus avait conduit à une radicalisation du sentiment autonomiste en un véritable sentiment indépendantiste. Les manifestations monstres de ces dernières semaines, qui ont rassemblé plus d’un million de personne sur une population totale de 7,5 millions (l’équivalent serait donc une manifestation de plus de 9 millions de personnes en France), en témoignent.

    La responsabilité du gouvernement de Madrid est donc très largement engagée. Elle l’est, bien entendu, dans les violences policières de ce dimanche 1er octobre. Mais elle l’est aussi, et sinon plus, par les différentes fin de non recevoir qui ont répondu aux demandes des autorités légalement élues de Barcelone. L’indépendance de la Catalogne, si elle survient, sera largement le produit des relents de franquisme du gouvernement Rajoy, comme l’a dit Mme Gracia Dorel-Ferré. Il aura été, par sa bêtise bornée et par sa brutalité, le véritable déclencheur de ce mouvement indépendantiste" (suite).

    Lahire

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  • Angela Merkel : la grande désunificatrice

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    Coup de tonnerre aux élections législatives allemandes : percée de l’AfD identitaire, chute des partis traditionnels, coalition impossible à constituer.

    Dans cette lettre d’Allemagne notre correspondant François Stecher fait le point pour Polémia.
    Polémia

    Lundi 25 septembre, vers 08h00 du matin, lendemain d‘élection à Hambourg, gueule de bois pour les journalistes des médias dominants, quelques larges sourires – en public très vraisemblablement d’électeurs libéraux (FDP), en privé potentiellement d’un discret « Wutbürger » (citoyen en colère) – et surtout les mines atterrées des politiciens et sympathisants des « Volksparteien ».

    Les médias allemands en pleine désinformation…

    Toute en modération, la journaliste de NDR Info interroge Leif-Erik Holm, chef de la fraction AfD au Landtag de Mecklenburg-Vorpommern :

    — Que pensez-vous des récents propos d’Alexander Gauland, qui a déclaré qu’il y avait eu des éléments positifs dans le comportement d’Adolf Hitler pendant la guerre ?

    — Je ne m’en souviens pas, et, le connaissant bien, je puis affirmer qu’il ne peut avoir tenu de tels propos.

    — Je vous affirme, moi, qu’il les a tenus. Qu’en pensez-vous ?

    — Pardonnez-moi d’insister, je suis tout à fait certain qu’il ne peut avoir dit une telle chose.

    — Et moi tout aussi certaine, voire plus, qu’il l’a dit.

    — Si vous faites allusion à son propos sur le comportement des soldats allemands pendant la Seconde Guerre mondiale…

    — Oui, peut-être, vous me pardonnerez de ne pouvoir restituer la citation exacte… »

    …et les médias français en pleine désinformation

    Affolement, colère et sidération : il s’est bien passé quelque chose en Allemagne ce dimanche. Le décalage entre la situation réelle et la perception des médias français était, dans les heures qui ont suivi la proclamation des résultats, proprement ahurissant. Exemple emblématique, l’intervention de l’incontournable Marion van Renterghem, auteur de Angela Merkel, l’OVNI politique, sur la tout aussi nécessaire BFM TV dimanche soir : « Pour avoir bien étudié le visage d’Angela Merkel dans différentes situations, je peux vous dire qu’elle n’était pas du tout déstabilisée. »

    C’est pourtant bien le contraire qu’il faut affirmer : la chancelière, bête politique, savait parfaitement, à cette heure-là, que son avenir politique était en jeu. Elle a pu, à cet instant, mesurer le chemin parcouru, depuis ce fabuleux printemps 2015, lorsque les instituts de sondage laissaient peu à peu entrevoir la perspective d’une majorité absolue pour la seule CDU/CSU, cette majorité absolue manquée de si peu en 2013 : quel triomphe cela eût été, pour cette quatrième législature… Ecraser le Grand Homme, Kohl le Réunificateur… Elle en avait rêvé. Et les « migrants » ont brisé son rêve.

    Les « migrants » ont brisé le rêve de Merkel

    Elle savait déjà, à cet instant, que le montage de sa coalition de gouvernement serait un cauchemar – les spécialistes interrogés sur les ondes évoquent Noël, sans trop y croire ; les hypothèses les plus crédibles évoquent un délai de cinq mois… Les options qui s’offrent à elle sont connues :

    1. Reconduction de la «Grosse Koalition » avec la SPD ; c’est en réalité déjà un ménage à trois, avec un partenaire difficile – tout au moins pour la galerie, jusqu’à aujourd’hui – en la personne de Horst Seehofer, patron de la CSU bavaroise ;
    2. Coalition «Jamaïque » CDU/CSU alliée aux libéraux du FDP et aux écologistes (Grüne) ;
    3. Un gouvernement minoritaire, avec des majorités de projet ; bien que ceci soit absolument contraire aux souhaits des Allemands, une telle configuration a pu être envisagée une fois au niveau fédéral : en 2013, précisément lorsque CSU et CDU totalisaient ensemble 311 mandats au Bundestag et qu’il en fallait 316 pour détenir la majorité absolue.

    Monter une coalition : un cauchemar

    La première option (CDU/CSU/SPD) souffre d’une faiblesse majeure : le partenaire principal envisagé, la SPD, a fait clairement connaître, par la voix de sa tête de liste malheureuse, Martin Schulz, sa volonté d’entrer dans l’opposition. Ce choix, qui trouve un très large soutien au sein du parti lui-même – approuvé par près de 60% des électeurs – et à sa gauche – Sarah Wagenknecht (Die Linke) a salué ce retour de la SPD dans l’opposition – est justifié par le fait incontestable que l’alliance avec Angela Merkel s’apparente pour le parti au « baiser de la mort » : la chancelière a employé tout son temps et ses efforts à piller le programme de son allié, voire ceux des autres formations de gauche – on se souviendra de la décision de sortie du nucléaire, qui a anéanti les Verts en pleine ascension, les vidant de leur substance. Il faut à la SPD une cure d’opposition pour se refaire une santé, c’est une certitude ; qu’elle parvienne à regagner le terrain perdu sera une autre affaire. Angela aura toutes les peines du monde à convaincre Martin de décrocher son téléphone. A moins que Martin ne passe la main…

    La deuxième option (CDU/CSU/FDP/Verts) présente quelques attraits : elle a déjà été testée au niveau de plusieurs Länder – la Hesse, la Sarre et le Schleswig-Holstein – on peut s’y réjouir de cette diversité intrinsèquement bonne, où l’on s’enrichit de ses différences. Voire… Comment concilier les positions européistes à tout crin des Verts et les positions très eurosceptiques des Libéraux et de la CSU ? Comment faire tenir à bord de la galère gouvernementale des Verts immigrationnistes par essence, des Libéraux qui ne veulent garder que les réfugiés de guerre et chassent clairement sur ce sujet sur le terrain de l’AfD, et une CSU qui veut imposer une limite annuelle au nombre maximale de réfugiés admis sur le sol allemand ? Bien pire : en octobre de l’année prochaine auront lieu les élections au Landtag de Bavière. Horst Seehofer, dont le numéro de Gnafron ne convainc plus personne, a absolument besoin d’obtenir ce signe concret de son influence à Berlin, au risque de voir s’accélérer la fuite des électeurs de la CSU vers l’AfD. Avec 38,8% des suffrages, son plus mauvais résultat depuis 1949, la CSU a largement outrepassé vers le bas ce que l’on considère comme le « seuil de douleur » au sein de cette formation, c’est-à-dire 45%. Il en va de sa crédibilité personnelle. A moins que Horst ne passe la main…

    La troisième option (gouvernement minoritaire) doit être mentionnée par souci de couvrir tout le champ des possibles. Un gouvernement minoritaire n’a encore jamais vu le jour dans l’Allemagne d’après-guerre à la suite d’une élection. Il a pu, comme nous l’avons vu plus haut, être pensé, envisagé en 2013, dans un contexte très particulier, avec un nombre de députés très proche de la majorité absolue. La seule configuration qui permettrait d’approcher ce résultat serait une coalition « Jamaïque » sans la CSU (347 pour 355)… Impensable, en réalité, à moins de vouloir favoriser l’indépendance de l’Etat libre de Bavière.

    Vers une dissolution ?

    Une quatrième option doit encore être mentionnée : celle de la dissolution, et de nouvelles élections générales. Elle pourrait apparaître, d’ici quelques semaines, comme la seule praticable.

    Pour Angela, les semaines qui viennent vont être passionnantes. Elle a, en deux ans, achevé d’établir solidement sa réputation de duplicité. Son dernier « coup » en date, le vote par le Bundestag de la loi sur le mariage homosexuel, a mis la touche finale à cette fresque immense : présenter un projet de loi qui était au programme de la SPD pour la législature suivante, lui coupant ainsi l’herbe sous les pieds, avec une AfD mal placée pour se manifester sur ce sujet, compte tenu de la personnalité de sa co-tête de liste, tout en se déclarant hostile à la loi à titre personnel, chapeau l’artiste ! Jean de La Fontaine en aurait rêvé pour incarner Raminagrobis. Elle qui voulait surpasser Kohl, elle a obtenu ce résultat formidable : aucun Allemand n’est capable de citer une seule réalisation importante accomplie sous ses gouvernements. Ce que retiennent ses compatriotes, c’est la crise des réfugiés, et le « Wir schaffen das ». Grâce à elle, l’Allemagne est divisée en deux blocs à peu près égaux et résolument hostiles : elle restera dans l’Histoire comme la Grande Désunificatrice.

    Tout cela pour convoquer les électeurs aux urnes en janvier prochain, sans même finir ce quatrième mandat si ardemment désiré ?

    François Stecher 27/09/2017

    https://www.polemia.com/angela-merkel-la-grande-desunificatrice/

  • Emmanuel Macron sur l'Union européenne : tout sauf crédible

    Analyse d'Hubert Cordat sur Réinformation :

    "Mardi, à la Sorbonne, Emmanuel Macron était venu parler d’Europe, pour essayer de relancer un processus qui n’en finit plus de mourir – et d’abord dans l’esprit de ses habitants. Et son discours n’aura sans doute guère plus d’avenir, pour un certain nombre de raisons – et d’abord parce que c’était un discours faux. Le président de la République aura, au cours d’un discours-fleuve, proposé un certain nombre d’idées dont la réalisation pratique, dans son esprit, est en mesure de redonner du tonus à une Europe en panne. Le constat n’est plus un secret pour personne, et Emmanuel Macron veut prendre le taureau par les cornes pour se donner la stature d’un homme d’Etat. Alors, il multiplie, de fait, les propositions : force commune d’intervention européenne, fonds européen de défense, académie européenne du renseignement, force commune de protection civile, budget commun, taxe sur les transactions financières, convergence sociale et fiscale, élargissement du programme Erasmus pour que chaque jeune européen passe au moins six mois dans un autre pays, création d’universités européennes, renforcement du Parlement européen par des listes transnationales, nomination d’un ministre des finances de la zone euro, etc.

    Cette rapide énumération mériterait sans doute d’être approfondie, chacun des dossiers ainsi évoqués dans le discours présidentiel méritant d’être précisé par des personnalités compétentes plutôt qu’asséné au service d’une idéologie, dont Emmanuel Macron se veut une espèce de prophète.

    Le discours d’Emmanuel Macron à la Sorbonne

    Pour autant, il y a au moins trois raisons pour lesquelles le propos d’Emmanuel Macron manquait singulièrement de réalisme. La première est que rien, dans son propos, ne portait la marque du renouveau susceptible de relancer l’Europe en panne. Ses prédécesseurs ont dû tordre leur nez de l’entendre se présenter en super-héros européen, alors que les mesures avancées font l’objet de discussions récurrentes depuis des années. Il faudrait au moins, pour qu’elles acquièrent plus de réalisme, en préciser la mise en œuvre. Si ses prédécesseurs n’y sont pas parvenus, ce n’est pas faute d’y avoir, eux aussi, pensé. Et Emmanuel Macron ne donne pas, malgré sa grandiloquence, le sentiment de pouvoir faire sinon mieux, du moins plus.

    Quid de l’Allemagne ?

    Deuxième difficulté pour Emmanuel Macron : le manque actuel de partenaires. On ne saurait faire, seul, une politique commune. Or les applaudissements serviles des media français devant « l’audace » (sic !) d’Emmanuel Macron, ou les tweets enthousiastes du très médiatique président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker ne sauraient suffire à donner vie à l’ambition du président français. Car, tout le monde le sait, et Emmanuel Macron lui-même le souligne, il faut à l’Europe un moteur, à savoir le fameux couple franco-allemand. Or, si Angela Merkel a réussi, dimanche dernier, à conserver sa place, elle va devoir gouverner avec l’appui du parti libéral FDP dont les idées sur l’Europe ne correspondent pas à celles du partenaire français. Pour ajouter à la complexité de cette situation, l’arrivée de l’AfD en troisième position aux élections législatives allemandes, dimanche dernier, va obliger le chancelier à se garder de toute improvisation trop européiste, sous peine de donner encore du grain à moudre à un parti en pleine expansion.

    Un faux sur l’Europe

    Troisième point enfin, le manque de souffle. Il ne suffit pas de multiplier les instituions et comités Théodule pour éviter la débâcle européenne. Surtout quand le discours sur l’Europe ne semble guère plus prometteur que les propos que le président réserve aux seuls Français. Ceux-ci manifestent d’ailleurs assez clairement un désintérêt grandissant pour Bruxelles, qui a trop montré que sa vision était trop éloignée de celle des peuples qu’elle voudrait dominer. Macron peut pointer du doigt l’ennemi nationalisme. Les Français ont surtout l’impression que son rêve les entraîne très loin, trop loin d’une terre à laquelle ils sont attachés : la France. Il ne suffira pas, pour les faire changer d’avis, de falsifier l’histoire, en essayant de leur faire croire que l’Union européenne est la fille de l’Europe. Bruxelles et ses commensaux se sont trop séparés des racines européennes pour que l’équation leur paraisse encore crédible…"

     par Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2017/09/emmanuel-macron-sur-lunion-europ%C3%A9enne-tout-sauf-cr%C3%A9dible.html

  • La Commission européenne veut faire concurrence aux passeurs

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    8956-20170930.jpgLe commissaire européen chargé de l’immigration, le Grec Dimitris Avramopoulos, qui déclarait à Genève le 6 mars dernier que « les Vingt-Sept auront besoin à l’avenir de six millions d’immigrés », cherche à combler la baisse du nombre d’immigrants illégaux arrivant par la Libye. Il a présenté mercredi un plan pour « réinstaller » en Europe au moins 50 000 personnes depuis l’Afrique du Nord et la corne de l’Afrique. « L’Europe doit montrer qu’elle est prête à partager la responsabilité avec les pays tiers », a soutenu le commissaire européen, « les personnes qui ont un vrai besoin de protection ne doivent pas risquer leur vie ni dépendre des passeurs ».

    Ce qu’on appelle « réinstallation » ne doit pas être confondu avec la « relocalisation » des immigrants clandestins déjà arrivés en Italie et en Grèce, et que l’on voudrait redistribuer dans toute l’UE selon un système de quotas. La « réinstallation » consiste à faire venir les demandeurs d’asile directement depuis des pays hors-UE.

    A ce jour, 23 000 ont été ainsi « réinstallés » depuis des camps de réfugiés situés en Turquie et au Moyen-Orient, et la Commission voudrait maintenant étendre ce système alors que l’Italie vient seulement de réussir, en coopération avec le gouvernement de Tripoli, à mettre à mal le service de navette gratuite pour immigrants illégaux qu’assuraient les ONG européennes avec la bénédiction de Bruxelles et de Berlin (les deux tiers de ces ONG opérant en Méditerranée centrale sont allemandes). Le porte-parole de la Marine libyenne a même annoncé cette semaine que tout bateau d’ONG européenne s’approchant sans autorisation à moins de cent milles nautiques des côtes de la Libye serait désormais séquestré.

    La Commission cherche donc à « court-circuiter » (sic) les passeurs, mais aussi les autorités libyennes et italiennes, par un système de « réinstallation », alors même que le système de « relocalisation » de 160 000 demandeurs d’asile en deux ans s’est soldé par un échec puisque, à l’expiration du délai en ce mois de septembre, seuls 29 000 demandeurs d’asile avaient été « relocalisés » depuis la Grèce et l’Italie, sans compter qu’une bonne partie de ces 29 000 immigrants ont déjà disparu dans la nature après avoir été envoyés dans un pays qu’ils n’avaient pas choisi.

    Parallèlement, la Commission européenne, par la voix du Grec Avramopoulos, a constaté mercredi qu’il fallait accélérer les expulsions car, au niveau européen, seul un tiers des déboutés du droit d’asile quittent effectivement l’UE. C’est mieux que la moyenne française, mais cela reste une incitation à l’immigration illégale. La Commission propose d’améliorer les procédures d’expulsion, mais si M. Avramopoulos veut encore six millions d’immigrés rapidement, on sent bien que cette proposition n’est qu’un leurre.

    Le désastre migratoire provoqué par les politiques européennes a bien entendu mis à mal l’espace Schengen, et la proposition, également avancée mercredi par la Commission, de permettre aux Etats membres de prolonger jusqu’à trois ans les contrôles « provisoires » aux frontières n’est rien d’autre qu’un constat d’échec.

    Olivier Bault Article paru dans Présent daté du 29 septembre 2017

    https://fr.novopress.info/

  • Alain Bucher : la soumission à l'Europe par la dépendance énergétique