Europe et Union européenne - Page 745
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Giorgio Agamben : « De l’Etat de droit à l’Etat de sécurité
Pour le philosophe italien Giorgio Agamben, l’état d’urgence n’est pas un bouclier qui protège la démocratie. Il a, au contraire, selon lui, toujours accompagné les dictatures.On ne comprend pas l’enjeu véritable de la prolongation de l’état d’urgence [jusqu’à la fin février] en France, si on ne le situe pas dans le contexte d’une transformation radicale du modèle étatique qui nous est familier. Il faut avant tout démentir le propos des femmes et hommes politiques irresponsables, selon lesquels l’état d’urgence serait un bouclier pour la démocratie.Les historiens savent parfaitement que c’est le contraire qui est vrai. L’état d’urgence est justement le dispositif par lequel les pouvoirs totalitaires se sont installés en Europe. Ainsi, dans les années qui ont précédé la prise du pouvoir par Hitler, les gouvernements sociaux-démocrates de Weimar avaient eu si souvent recours à l’état d’urgence (état d’exception, comme on le nomme en allemand), qu’on a pu dire que l’Allemagne avait déjà cessé, avant 1933, d’être une démocratie parlementaire.Or le premier acte d’Hitler, après sa nomination, a été de proclamer un état d’urgence, qui n’a jamais été révoqué. Lorsqu’on s’étonne des crimes qui ont pu être commis impunément en Allemagne par les nazis, on oublie que ces actes étaient parfaitement légaux, car le pays était soumis à l’état d’exception et que les libertés individuelles étaient suspendues.On ne voit pas pourquoi un pareil scénario ne pourrait pas se répéter en France : on imagine sans difficulté un gouvernement d’extrême droite se servir à ses fins d’un état d’urgence auquel les gouvernements socialistes ont désormais habitué les citoyens. Dans un pays qui vit dans un état d’urgence prolongé, et dans lequel les opérations de police se substituent progressivement au pouvoir judiciaire, il faut s’attendre à une dégradation rapide et irréversible des institutions publiques.Entretenir la peurCela est d’autant plus vrai que l’état d’urgence s’inscrit, aujourd’hui, dans le processus qui est en train de faire évoluer les démocraties occidentales vers quelque chose qu’il faut, d’ores et déjà, appeler État de sécurité (« Security State », comme disent les politologues américains). Le mot « sécurité » est tellement entré dans le discours politique que l’on peut dire, sans crainte de se tromper, que les « raisons de sécurité » ont pris la place de ce qu’on appelait, autrefois, la « raison d’État ». Une analyse de cette nouvelle forme de gouvernement fait, cependant, défaut. Comme l’État de sécurité ne relève ni de l’État de droit ni de ce que Michel Foucault appelait les « sociétés de discipline », il convient de poser ici quelques jalons en vue d’une possible définition.Dans le modèle du Britannique Thomas Hobbes, qui a si profondément influencé notre philosophie politique, le contrat qui transfère les pouvoirs au souverain présuppose la peur réciproque et la guerre de tous contre tous : l’État est ce qui vient justement mettre fin à la peur. Dans l’État de sécurité, ce schéma se renverse : l’État se fonde durablement sur la peur et doit, à tout prix, l’entretenir, car il tire d’elle sa fonction essentielle et sa légitimité.Foucault avait déjà montré que, lorsque le mot « sécurité » apparaît pour la première fois en France dans le discours politique avec les gouvernements physiocrates avant la Révolution, il ne s’agissait pas de prévenir les catastrophes et les famines, mais de les laisser advenir pour pouvoir ensuite les gouverner et les orienter dans une direction qu’on estimait profitable.Aucun sens juridiqueDe même, la sécurité dont il est question aujourd’hui ne vise pas à prévenir les actes de terrorisme (ce qui est d’ailleurs extrêmement difficile, sinon impossible, puisque les mesures de sécurité ne sont efficaces qu’après coup, et que le terrorisme est, par définition, une série des premiers coups), mais à établir une nouvelle relation avec les hommes, qui est celle d’un contrôle généralisé et sans limites – d’où l’insistance particulière sur les dispositifs qui permettent le contrôle total des données informatiques et communicationnelles des citoyens, y compris le prélèvement intégral du contenu des ordinateurs.Le risque, le premier que nous relevons, est la dérive vers la création d’une relation systémique entre terrorisme et État de sécurité : si l’État a besoin de la peur pour se légitimer, il faut alors, à la limite, produire la terreur ou, au moins, ne pas empêcher qu’elle se produise. On voit ainsi les pays poursuivre une politique étrangère qui alimente le terrorisme qu’on doit combattre à l’intérieur et entretenir des relations cordiales et même vendre des armes à des États dont on sait qu’ils financent les organisations terroristes.Un deuxième point, qu’il est important de saisir, est le changement du statut politique des citoyens et du peuple, qui était censé être le titulaire de la souveraineté. Dans l’État de sécurité, on voit se produire une tendance irrépressible vers ce qu’il faut bien appeler une dépolitisation progressive des citoyens, dont la participation à la vie politique se réduit aux sondages électoraux. Cette tendance est d’autant plus inquiétante qu’elle avait été théorisée par les juristes nazis, qui définissent le peuple comme un élément essentiellement impolitique, dont l’État doit assurer la protection et la croissance.Or, selon ces juristes, il y a une seule façon de rendre politique cet élément impolitique : par l’égalité de souche et de race, qui va le distinguer de l’étranger et de l’ennemi. Il ne s’agit pas ici de confondre l’Etat nazi et l’État de sécurité contemporain : ce qu’il faut comprendre, c’est que, si on dépolitise les citoyens, ils ne peuvent sortir de leur passivité que si on les mobilise par la peur contre un ennemi étranger qui ne leur soit pas seulement extérieur (c’étaient les juifs en Allemagne, ce sont les musulmans en France aujourd’hui).Incertitude et terreurC’est dans ce cadre qu’il faut considérer le sinistre projet de déchéance de la nationalité pour les citoyens binationaux, qui rappelle la loi fasciste de 1926 sur la dénationalisation des « citoyens indignes de la citoyenneté italienne » et les lois nazies sur la dénationalisation des juifs.Un troisième point, dont il ne faut pas sous-évaluer l’importance, est la transformation radicale des critères qui établissent la vérité et la certitude dans la sphère publique. Ce qui frappe avant tout un observateur attentif dans les comptes rendus des crimes terroristes, c’est le renoncement intégral à l’établissement de la certitude judiciaire.Alors qu’il est entendu dans un État de droit qu’un crime ne peut être certifié que par une enquête judiciaire, sous le paradigme sécuritaire, on doit se contenter de ce qu’en disent la police et les médias qui en dépendent – c’est-à-dire deux instances qui ont toujours été considérées comme peu fiables. D’où le vague incroyable et les contradictions patentes dans les reconstructions hâtives des événements, qui éludent sciemment toute possibilité de vérification et de falsification et qui ressemblent davantage à des commérages qu’à des enquêtes.Cela signifie que l’Etat de sécurité a intérêt à ce que les citoyens – dont il doit assurer la protection – restent dans l’incertitude sur ce qui les menace, car l’incertitude et la terreur vont de pair.C’est la même incertitude que l’on retrouve dans le texte de la loi du 20 novembre sur l’état d’urgence, qui se réfère à « toute personne à l’égard de laquelle il existe de sérieuses raisons de penser que son comportement constitue une menace pour l’ordre public et la sécurité ». Il est tout à fait évident que la formule « sérieuses raisons de penser » n’a aucun sens juridique et, en tant qu’elle renvoie à l’arbitraire de celui qui « pense », peut s’appliquer à tout moment à n’importe qui. Or, dans l’Etat de sécurité, ces formules indéterminées, qui ont toujours été considérées par les juristes comme contraires au principe de la certitude du droit, deviennent la norme. -
Les vœux d’Angela Merkel sous-titrés en arabe
Afin "d'atteindre de nombreux réfugiés", la chaîne publique ZDF a sous-titré ses vœux, comme ceux du président fédéral, en anglais et... en arabe !
Pour nos amis allemands patriotes aussi, l’année 2015 s’est terminée encore plus mal qu’elle avait commencé. Non seulement leur pays s’est vu « gratifié » d’un million cent mille réfugiés – du moins, prétendus tels par leurs autorités, chiffre quatre fois supérieur à celui de 2014 – mais ils viennent de subir le pire affront qu’un élu au sommet d’un État puisse infliger à sa nation : l’humiliation par le double jeu, le double fardeau du sacrifice et de la culpabilisation.
Les vœux d’Angela Merkel pour ses compatriotes ? Qu’ils acceptent bien gentiment les migrants, sans broncher, même si « cela va coûter de l’argent […] » parce qu’« il est évident que nous devons aider et accueillir ceux qui cherchent un refuge chez nous ».
Évident pour qui, donc ? Sans aucun doute pour Peter Sutherland – ex-directeur de l’OMC, ex-commissaire européen à la concurrence, ex-directeur de Goldman Sachs, mais actuel membre du groupe Bilderberg, directeur de la Trilatérale, conseiller spécial de l’ONU pour l’immigration ainsi que conseiller au Vatican – qui, dans une récente interview sur le site de l’ONU, préconise pour l’Allemagne en particulier, mais pour quasiment chaque pays d’Europe, d’accueillir plus d’un million de migrants par an sur les trente prochaines années. Autrement dit, avec d’un côté de faibles taux de natalité, et de l’autre un taux vigoureux, dans 30 ans, les Européens ont toutes les chances d’être devenus les indigènes dans leurs propres pays…Lien permanent Catégories : actualité, Europe et Union européenne, immigration, islamisme, lobby 0 commentaire -
L’hymne de PEGIDA devance la chanteuse Adèle et se classe premier au box office des ventes d’Amazon Allemagne
L’hymne du mouvement anti-immigration PEGIDA, une musique sans parole intitulée Gemeinsam sind wir stark (« Ensemble, nous sommes forts ! »), est commercialisé sur différents portails internet et connaît un énorme succès.
Cet hymne de PEGIDA est notamment diffusé par le géant Amazon.
Ce morceau musical est passé numéro un des ventes de singles sur Amazon Allemagne, devançant la chanteuse Adèle et sa chanson « Hello ».
Le mouvement PEGIDA a annoncé que les bénéfices qu’il percevra de la vente de cet hymne seront utilisés pour venir en aide aux « sans logis allemands« .
Mais Amazon conserve un tiers du produit de la vente et a annoncé pour sa part qu’il reverserait cet argent « à une organisation de bienfaisance soutenant les réfugiés« .
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GPA : La Manif Pour Tous dénonce une manipulation grossière
Communiqué de presse
GPA : La Manif Pour Tous dénonce une manipulation grossière
Le refus par la France de retranscrire à l’état civil les actes de naissance de jumeaux nés par GPA à l’étranger est parfaitement conforme au droit français et européen. La Manif Pour Tous dénonce une sur-interprétation et une instrumentalisation des arrêts de la CEDH par des lobbies qui veulent faire avancer la légalisation de la GPA en France malgré la condamnation claire de cette pratique indigne et intolérable par le Premier ministre Manuel Valls et, tout récemment, par le Parlement Européen.
Ce 25 décembre 2015, Le Monde a rendu publique la proposition faite par la France à M. X de lui verser 33 750 € pour la non-retranscription des actes de naissance de jumeaux à l’état civil français, ces enfants ayant été obtenus par M. X en faisant appel à une mère porteuse à l’étranger malgré le fait que la législation française interdise la GPA (Gestation Pour Autrui, ou Grossesse Pour Abandon). « La GPA est un délit pour lequel la loi prévoit une amende de 7500 €. Là, l’Etat propose un dédommagement deplus de 33000 € alors que M. X devrait, au contraire, payer une amende ! C’est aberrant ! » commente Ludovine de La Rochère, Présidente de La Manif Pour Tous.
Dans sa réaction auprès du quotidien Le Monde, Me Caroline Mécary, avocate de M. X, déclare : « on est face à un gouvernement qui ne respecte pas la jurisprudence de la CEDH. » Il s’agit là d’une manipulation grossière : en effet, tout arrêt de la CEDH est valable in concreto, c’est-à-dire pour le cas jugé. Enl’occurrence, Me Caroline Mécary évoque une décision de la CEDH qui ne traite que du cas personnel des enfants nés de GPA commandées par les couples Mennesson et Labassé. Ils n’ont juridiquement pas vocation à s’appliquer à tous les enfants nés de GPA à l’étranger au profit de Français. Cela reviendrait en outre, pour la France, à légaliser les GPA convenues et réalisées à l’étranger. Ce commentaire de Me Mécary est une instrumentalisation des arrêts Mennesson et Labassé, commeLe Monde est instrumentalisé dans cette affaire pour tenter de susciter une polémique autour de la proposition de dédommagement faite à M. X.
D’autre part, ces arrêts de la CEDH concluaient spécifiquement sur la retranscription à l’état civil de la filiation des enfants avec leur père, puisqu’en l’espèce celui-ci était leur père biologique. Or, dans le cas de M. X, étonnamment, il n’est pas précisé s’il existe un lien biologique entre M. X et ces jumeaux, ni quelle filiation a été inscrite à l’état civil de leur pays de naissance, ni quel est ce pays !? L’opinion publique est à la fois trompée sur la portée des arrêts Mennesson et Labassé, et sous-informée puisque cette affaire est rendue publique, mais sans les informations indispensables à sa compréhension !
Face à ces tentatives de manipulation, La Manif Pour Tous rappelle que :
- Le Premier ministre Manuel Valls a lui-même déclaré dans une interview au quotidien La Croixpubliée le 3 octobre 2014 (soit après la publication des arrêts Mennesson et Labassé), que « le gouvernement exclut totalement d’autoriser la transcription automatique des actes étrangers, car cela équivaudrait à accepter et normaliser la GPA. »
- Les difficultés de retranscription à l’état civil français étaient connues d’avance par M. X qui ne pouvait pas ignorer la loi française dans ce domaine au moment où il a passé un contrat de GPA. Autrement dit, M. X se plaint de ce qu’il a lui-même mis en œuvre pour ces jumeaux, lesquels ont été, en outre, volontairement privés par lui de leur mère, ce qui est contraire à la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE). A ce sujet, Manuel Valls avait déclaré dans son interview du 3 octobre 2014 :« Il est incohérent de désigner comme parents des personnes ayant eu recours à une technique clairement prohibée… tout en affirmant qu’ils sont responsables de l’éducation des enfants, c’est-à-dire chargés de la transmission de nos droits et de nos devoirs ! »
- Ces jumeaux ont bien, comme tout un chacun – et heureusement ! -, l’état civil et la nationalité de leur pays de naissance. A ce propos, la position du Premier Ministre a été également très claire : « Il ne faut pas laisser dire non plus que ces enfants sont sans filiation ni identité. Ils ont une filiation et une identité, mais établies à l’étranger » (quotidien La Croix, 3 octobre 2014). C’est encore une fois M. X qui, dès l’origine de son projet, avait prévu d’emmener ces enfants en-dehors de leur pays, en connaissance de cause quant aux conséquences en France en matière d’état civil.
- Le Parlement Européen vient de se prononcer sur ce sujet le 17 décembre 2015 en condamnant toutes formes de GPA dans son rapport annuel sur les droits de l’Homme et la démocratie dans le monde.
La France se trouve donc en parfaite cohérence avec l’Europe en refusant de supprimer les mesures – dont la non-retranscription des actes de naissance à l’état civil français – qui retiennent les éventuels candidats à la GPA et empêchent, par conséquent, l’extension de cette pratique qui conduit à l’exploitation de femmes et au trafic d’enfants.
En revanche, la France n’est pas en cohérence avec elle-même en proposant un dédommagement en lieu et place d’une amende : les pouvoirs publics doivent respecter la loi de la République !
La dignité de la femme et de l’enfant n’ayant pas de frontière, La Manif Pour Tous invite la France, patrie des droits de l’Homme, à protéger les femmes et les enfants de toutes origines de cette nouvelle forme d’exploitation en luttant contre la GPA en France comme à l’étranger.
Contact presse : Héloïse
h.pamart@lamanifpourtous.fr – Tel : 06 81 70 76 58
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Liberté d'expresssion sur l'avortement
D'Olivier Bault dans Présent :
"Le 26 novembre dernier, la Cour européenne des droits de l’homme, a rendu un arrêt qui pourrait faire date. L’Etat allemand était attaqué par un de ses citoyens à qui la justice de son pays avait interdit de distribuer des tracts contre l’avortement. Klaus Annen concentre son action sur la dénonciation de médecins concrets, avec prénoms et noms. En juillet 2005, il a distribué dans des boîtes aux lettres, à proximité de la clinique de deux médecins avorteurs, des tracts dénonçant ces derniers et leur pratique de l’avortement qualifié d’acte illégal même s’il n’est pas puni par la loi. En effet, la loi allemande fait la différence entre les interruptions médicales de grossesse, légales, et les interruptions volontaires de grossesse théoriquement illégales mais non punies par la loi pendant les 12 premières semaines de grossesse.
Toujours dans son tract, M. Annen faisait un parallèle avec le génocide des juifs par les nazis pour démontrer que des actes illégaux peuvent ne pas être punis par la loi mais qu’ils restent des crimes aux yeux de Dieu. Le tract renvoyait aussi au site www.babycaust.de sur lequel le militant pro-vie publie des listes de médecins avorteurs.
Les médecins ont alors engagé des poursuites contre le militant pro-vie, l’accusant de suggérer qu’ils commettraient des actes illégaux au regard de la loi et que leur action serait comparable aux crimes commis par les nazis. Et ils ont tous gagné leurs procès devant la justice allemande. Celle-ci a interdit à Klaus Annen de poursuivre la distribution de ses tracts et lui a ordonné de supprimer les listes de médecins avorteurs publiées sur son site. M. Annen s’est donc adressé à la CEDH, estimant que les sentences des juges allemands portaient atteinte à sa liberté d’expression garantie par l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme.
Les juges de Strasbourg ont, eux, estimé que M. Annen avait le droit de qualifier les avortements d’illégaux dans la mesure où il expliquait dans le tract le sens qu’il donnait au mot « illégal ». Klaus Annen voulait en effet sensibiliser les gens au fait, reconnu par la CEDH, que le droit peut diverger de la morale. D’où la comparaison du « Babycauste » à l’Holocauste qui n’aurait pas non plus dû être condamnée par la justice allemande.
L’Allemagne devra donc verser 13 696,87 euros à Klaus Annen au titre des frais de procès, sachant toutefois qu’elle a un délai de trois mois pour faire appel.
Cet arrêt a déjà fait jurisprudence en Pologne où le 22 décembre un tribunal, invoquant la liberté d’expression garantie par la Constitution polonaise et la Convention européenne des droits de l’homme, a donné raison à deux militants pro-vie qui avaient qualifié de meurtres d’enfants les interruptions médicales de grossesse légales pratiquées par une clinique privée et qui avaient organisé des manifestations devant la clinique avec des photos d’enfants avortés. [...]"
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2015/12/libert%C3%A9-dexpresssion-sur-lavortement.html
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L’arrivée de migrants une « invasion organisée » ?
Un communiqué de l’AFP en provenance de Prague annonce : « Czech leader calls migrant wave in Europe an “organised invasion” » (Pour le dirigeant tchèque la vague d’immigrés arrivant en Europe est une « invasion organisée »).
Pour le président tchèque Milos Zeman l’arrivée de migrants sur l’Europe est « une invasion organisée » ; il a estimé que les jeunes hommes de Syrie et d’Irak feraient mieux de rester dans leur pays et de « prendre les armes » contre l’Etat Islamique :
« Je suis profondément convaincu que nous avons affaire à une invasion organisée et non pas à un mouvement spontané de réfugiés », a affirmé Zeman dans son message de Noël adressé samedi à la République tchèque.
Il a ajouté que la compassion était une chose « possible » pour ce qui concernait les réfugiés âgés ou malades et pour les enfants, mais non pour les jeunes hommes qui, pour lui, feraient mieux de retourner chez eux pour combattre les djihadistes :
« Une grande majorité de ces migrants illégaux sont de jeunes hommes en bonne santé, et célibataires. Je me demande pourquoi ces hommes ne prennent pas les armes pour aller se battre pour la liberté de leur pays contre l’Etat islamique », a déclaré Zeman, élu président de la Tchéquie au début de l’année 2013, ajoutant qu’en s’enfuyant de leurs pays déchirés par la guerre ils ne faisaient que renforcer l’EI. Et le septuagénaire de faire ensuite la comparaison avec l’époque où des Tchèques avaient quitté leur pays au moment de l’occupation nazie de 1939 à 1945.
Ce n’est pas la première fois que Zeman affiche une position controversée à propos de la pire crise de migrants que connaisse l’Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale. En novembre, le président, bien que de gauche, assistait à un rassemblement anti-islam à Prague en compagnie d’hommes politiques d’extrême droite et d’une unité paramilitaire.
Le premier ministre tchèque, Bohuslav Sobotka, qui avait déjà critiqué les propos du chef de l’Etat, a déclaré que le message de Noël de Zeman était fondé « sur des préjugés et son habituelle façon de simplifier les choses ».
Les migrants ne sont pas la seule cible des remarques caustiques de Zeman: la semaine dernière il voulait que son pays introduise l’euro aussitôt que la Grèce endettée abandonnerait la monnaie commune, ce qui avait amené Athènes à rappeler son ambassadeur. Il avait également déclaré qu’il avait été « très déçu » que les pourparlers de l’été visant à faire sortir la Grèce de l’euro n’avaient pas abouti.
Tant la République tchèque que la Slovaquie, deux pays anciennement communistes qui ont rejoint l’Union européenne en 2004, ont refusé le système des quotas instauré par l’UE pour la distribution des réfugiés provenant de la vague actuelle de migrants.
Plus d’un million de migrants et de réfugiés ont rejoint l’Europe cette année, la plupart pour échapper à la violence en Afghanistan, en Irak et en Syrie.
La crise a mis à rude épreuve les liens au sein de l’Union européenne, avec, d’une part, la plupart des membres les plus récents fermement opposés aux migrants, et, d’autre part, certains pays du Nord, comme l’Allemagne, qui accueillent ces gens qui fuient la guerre.
Peu de demandeurs d’asile choisissent de rester en République tchèque, pays membre de l’OTAN abritant 10,5 millions de personnes.
Quoi qu’il en soit, une enquête récente a montré que près de 70% des Tchèques s’opposent à l’arrivée de migrants et de réfugiés dans leur pays.
AFP, 26/12/2015
Source : news.yahoo.com
http://www.polemia.com/larrivee-de-migrants-une-invasion-organisee/
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Invasion migratoire : ils préfèrent aider les autres avant les nôtres
Faut-il être un immigré clandestin pour espérer trouver rapidement un logement en France ? Telle est la question que désormais, les Français sont en droit de se poser quand on assiste, médusés, à la multiplication des initiatives en faveur des "migrants".
Faut-il être un immigré clandestin pour espérer trouver rapidement un logement en France ? Telle est la question que désormais, les Français sont en droit de se poser quand on assiste, médusés, à la multiplication des initiatives en faveur des "migrants". Subitement, il semble possible de débloquer des budgets et de trouver des lieux pour héberger des populations entières qui ont quitté leur pays pour venir s'installer chez nous. Comme par enchantement, le gouvernement trouve 1 000 € par place d'hébergement de clandestins. Mais où était cet argent pour loger les SDF qu'on laisse crever seuls et abandonnés dehors ? Aujourd'hui, il vaut surement mieux s'appeler Tarik que Bernard, venir de Syrie plutôt que de Clichy.
En février dernier, la Fondation Abbé-Pierre avait pointé du doigt l'échec des politiques dans la lutte contre le mal-logement. La France peut ainsi s'enorgueillir de détenir un triste record avec 3,5 millions de personnes mal logées ! Comme le révélait une enquête parue dans Le Monde, "le 115, numéro d’urgence pour les sans-abri, a, lors de l’hiver 2013-2014, reçu 355 000 demandes d’hébergement mais ne dispose que de 140 000 places (...) Le droit au logement opposable, créé par la loi Boutin en 2007, a reconnu 147 000 personnes prioritaires mais 55 000 restent sans solution. Le nombre de demandeurs d’un logement social atteint 1,8 million, alors que seules 467 000 HLM sont attribuées chaque année, satisfaisant moins d’un quart des demandes." De son côté l'Armée du Salut, qui vient de fêter ses 150 ans d'existence, constate que la misère ne cesse de se développer. Quant à leurs centres d'accueil, ils sont tous pleins. Impossible donc de loger tous ceux qui viennent à leur rencontre pour demander de l'aide.
On ne parvient donc pas à offrir un toit à tout le monde en France ? Qu'importe ! Malgré cette situation préoccupante, des fonctionnaires de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) préfèrent s'activer en Allemagne pour inciter des milliers de "réfugiés" à venir s'installer chez nous, dans le cadre du "plan d’urgence" décrété par François Hollande. Et pour mettre toutes les chances de leur côté, ils se sont même décidés à distribuer des prospectus en arabe... En France, l’association Singa a lancé l'initiative CALM (Comme A La Maison) avec un site web proposant à des familles d'héberger des clandestins pendant plusieurs mois. Une sorte de Airbnb pour "migrants" qui ne peut qu'inciter les candidats à l'exil à venir tenter leur chance en France. Le slogan est assez clair : "Vous avez une chambre libre dans votre appartement ? Hébergez un réfugié !". Et nos SDF qui dorment dans la rue ? Seraient-ils trop de souche pour intéresser ces militants associatifs ?
Le gouvernement est également prêt à apporter un certain nombre d'aides aux communes qui acceptent de mettre en place des dispositifs d'hébergement pour les "réfugiés". Claude Huet, ancien SDF et responsable de l'association SOS Sans-abris, dresse aujourd'hui un constat amer : "Quand j'ai été reçu au ministère, j'avais demandé que chaque commune de France accueille un SDF. On m'a répondu que ce n'était pas possible !". Déjà en mai dernier, Claude Huet avait expliqué que les Français de souche semblaient être des citoyens de seconde zone dans leur propre pays : "Un centre d’hébergement d'urgence de 250 "lits" et seulement 3 FRANÇAIS. C'est de la préférence nationale ou étrangère ?".
Quand les jeunes identitaires sont venus en aide aux SDF Français de souche, des voix se sont élevées pour dénoncer une "discrimination". Par contre, aider les autres avant les nôtres, c'est mieux car cela participe à l'accélération de l'invasion.
Fabrice Robert
( tribune parue sur Boulevard voltaire). -
Quand une policière allemande ose dire les choses
À l’heure où, chez nous, les médias et autres politicards, atteints du syndrome de Stockholm, s’émeuvent davantage de l’attaque d’une salle de prière plus ou moins clandestine, en Corse, laissant passer au second plan le guet-apens tendu aux pompiers, une femme, commissaire de police en Allemagne, Tania Kambouri, 32 ans, d’origine grecque, dénonce dans un livre qui s’arrache comme des petits pains – L’Allemagne sous lumière bleue ou l’appel d’urgence d’une policière -, la criminalité des hordes islamisées à laquelle la police est confrontée dans son pays.
Kambouri raconte que les policiers sont désormais attaqués, insultés par des enfants et souligne particulièrement le manque de respect des musulmans envers la corporation. « La police a perdu toute autorité, se trouve démunie et se retire de plus en plus face aux agressions dans la rue », raconte-t-elle devant une salle pleine et attentive à Friedrichsthal, dans le Land Saar. Tambouri est de tous les plateaux, fait l’objet des colonnes de tous les journaux, promeut son livre dans tout le pays. Inimaginable en France, où j’entends déjà les cris d’orfraie.
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2016 : les responsables économiques allemands craignent l’explosion de l’Europe
"L’année prochaine sera l’année du destin", lance Ulrich Grillo, président du Syndicat fédéral de l’industrie (BDI).
Les présidents des syndicats économiques les plus importants d’Allemagne avertissent, dans une enquête de l’agence Reuters, que si le projet d’une Europe commune devait se fracasser sur les égoïsmes nationaux, ce serait la fin de la prospérité, du succès économique ainsi que de la sécurité.
« L’année prochaine sera l’année du destin », lance Ulrich Grillo, président du Syndicat fédéral de l’industrie (BDI). « Je me fais beaucoup de soucis pour l’avenir de l’Union européenne. En cette période, où la solidarité et la coopération sont indispensables, je vois une augmentation du retour à l’isolement et la constitution de “cercles défensifs”. » Le nationalisme n’a jamais mené à la prospérité, mais à plus d’instabilité économique. Le président du syndicat des artisans, Hans Peter Wollseifer, confirme : « L’Europe se met elle-même en danger. Si jamais les pays européens persistent à penser “petits États” et refusent la solidarité, nous allons tout perdre. Cette attitude met en danger tous les acquis de ces dernières décennies. J’appelle de mes vœux un symbole fort pour l’unité de l’Europe. » -
L’euro : vers la dictature? (2e partie)
Comment « sortir de l’euro » ?
Il s’agit évidemment d’un point clé, car l’euro est aujourd’hui à ce point indéfendable que sa défense se réduit à éviter tout débat, en l’hystérisant par l’annonce des pires catastrophes à la seule évocation d’une sortie de l’euro : mise de la France au ban des nations, dévaluation et hyperinflation, explosion de la dette qui devrait être remboursée en monnaie forte, le franc n’étant plus qu’une monnaie de singe, etc.
Notons tout d’abord un point essentiel : l’UE n’est toujours qu’une construction supranationale, qui laisse juridiquement intacte la notion de nation (et est donc de ce fait réversible).
L’euro n’est pas la « monnaie de la zone euro », mais la monnaie nationale de chacun des Etats de la zone euro, dont il se trouve qu’aujourd’hui elle leur est commune.
Remplacer l’euro par le franc (sur la base 1 franc = 1 euro, pour des raisons de simplicité évidente) est une opération uniquement technique, qui en soi n’a rien d’exceptionnel (l’histoire récente a vu de nombreuses sorties d’union monétaire, et il n’y a pas d’exemple que cela ait conduit à un échec). Notons qu’il s’agit d’une action avant tout immatérielle, la monnaie étant aujourd’hui pour l’essentiel dématérialisée.
Pour éviter tout risque d’action déstabilisatrice, cela nécessitera probablement un contrôle des capitaux pendant un certain temps, ce qui techniquement n’a rien d’extraordinaire et ne bloque en rien les échanges de biens et services (il est facile d’identifier les mouvements de fonds qui leur sont associés).
Il devrait y avoir une dévaluation du franc, puisque l’un des intérêts essentiels de cette opération est justement de permettre de redevenir compétitifs avec les autres pays développés (et en particulier avec l’Allemagne). Soulignons que des dévaluations, même importantes, sont des opérations qui n’ont vraiment rien d’exceptionnel, et que forte dévaluation ne signifie pas forte inflation. Ces dernières années la Grande-Bretagne, le Japon, l’Australie et le Canada ont dévalué leur monnaie d’environ 30% par rapport au dollar, et l’inflation y a à peine varié.
De plus, le montant nominal de la dette publique, exprimé en francs, ne serait pour ainsi dire pas modifié par cette dévaluation. En effet, 97% de la dette publique relève de contrats de droit français, et est donc libellée en monnaie nationale : les fluctuations du franc laisseront donc son montant nominal inchangé (de même que le montant de la dette publique française convertie en euro le 1/1/1999, sur la base de 1€ = 6,55957 F, a été laissé inchangé par les fluctuations de l’euro).
Le piège de la dette serait littéralement désamorcé, du seul fait de la possibilité retrouvée de la Banque Centrale de prêter directement à l’Etat (« monétisation de la dette»). Du jour au lendemain la France sera libérée de la tutelle de fait des marchés financiers.
Contrairement à ce que beaucoup pensent, et contrairement à la propagande actuelle, « monétiser la dette » n’est en rien inflationniste pour des montants allant jusqu’à 5% du PIB, ce qui serait très largement suffisant. C’est ce qui résulte d’un raisonnement global, que confirme l’observation de la réalité (en particulier la Grande-Bretagne et les Etats-Unis le font couramment). Voir là-dessus le § A du dossier :
http://www.polemia.com/wp-content/uploads/2014/05/dossier_euro_2014-05-05.pdf
Savoir comment se fera la sortie de l’euro, ce n’est pas le problème du jour. Il appartiendra au gouvernement français de le décider, en fonction du contexte du moment : sortie liée ou non à une sortie de l’UE, sortie concertée, sortie déclenchée par la France, sortie à l’occasion d’une crise déclenchée par d’autres pays, la France s’étant préparée à une réaction rapide…
Rien ne peut empêcher la France de reprendre sa souveraineté monétaire, puisqu’elle possède toujours tous les outils nécessaires, et rien ne peut réellement l’empêcher de les utiliser sans avoir à demander d’autorisation de la BCE ou de la Commission européenne.
Techniquement, une sortie d’union monétaire est une opération dont l’organisation demande assurément une certaine attention, et qui doit être faite dans le bon timing, mais qui n’a rien d’extraordinaire. Quant aux éventuelles actions déstabilisatrices, il n’y en aura que s’il est estimé qu’elles ont une chance de réussir.
A l’issue de cette opération, la France se retrouvera simplement dans la situation de l’immense majorité des pays de la planète, et sera ainsi infiniment moins vulnérable et plus respectée que maintenant.
Son endettement est très comparable à celui de la Grande-Bretagne qui, ce pays ayant gardé sa souveraineté monétaire (et en ayant d’ailleurs largement usé, ce qui fait que sa dette décroît maintenant), n’inquiète personne et ne compromet en rien son indépendance.
Le regain de compétitivité permis par une adéquation retrouvée de la valeur de sa monnaie à son économie lui permettra de commencer enfin à envisager une sortie de crise et une réduction progressive de son endettement. On notera qu’on nous explique depuis des années qu’il n’y a pas d’autre alternative que des « cures d’austérité », mais que personne n’a jamais été capable de présenter le moindre scénario de sortie de crise dans le cadre d’un maintien dans l’euro.
Cela ne signifie pas qu’il n’en résultera pas une certaine forme d’austérité, mais il s’agira cette fois ci d’une austérité porteuse d’avenir, puisque la France, qui est en train de disparaître en tant que pays de production, pourra redevenir vis-à-vis du reste du monde un peu plus productrice, et sera donc un peu moins consommatrice.
Il est évident que toute reconquête de souveraineté nationale devra être approuvée par référendum. Savoir si le référendum aura lieu avant, ou après, pour validation de la mise de l’UE devant un fait accompli, ce n’est, par contre, qu’une affaire de tactique.
Enfin, pour conclure, l’auteur de cet article ne peut résister au plaisir de citer les extraits suivants d’un dialogue entre le général De Gaulle et Alain Peyrefitte :
Alain Peyrefitte – Le Traité de Rome n’a rien prévu pour qu’un de ses membres le quitte.
Général De Gaulle – C’est de la rigolade ! Vous avez déjà vu un grand pays s’engager à rester couillonné, sous prétexte qu’un traité n’a rien prévu pour le cas où il serait couillonné ? Non. Quand on est couillonné, on dit : “Je suis couillonné. Eh bien, voilà, je fous le camp !” Ce sont des histoires de juristes et de diplomates, tout ça.
POINTS DIVERS
Ce qui s’est passé en Grèce n’a en aucune façon démontré qu’il était impossible de sortir de l’euro !
De façon générale il est très instructif de suivre ce qui se passe en Grèce, car les effets pervers de l’abandon par un Etat de sa souveraineté monétaire y sont accentués, et cela révèle en outre au grand jour la véritable nature de l’Union européenne.
Les leçons à en tirer sont en fait les suivantes :
- Plus personne ne pense réellement que la Grèce pourra retrouver une situation normale en restant dans l’euro. Cette crise a eu au moins le mérite de donner lieu, pendant quelques semaines, à de multiples échanges de vue, et c’est ce qui en est ressorti (même Alain Juppé, le temps d’un week-end, a cru devoir adopter cette position).
Au demeurant tous les acteurs de l’accord Grèce-Eurogroupe du 13 juillet, par lequel la Grèce a obtenu un plan d’aide de 86 milliards d’euros en contrepartie de l’acceptation de mesures d’austérité et d’un programme de privatisation allant au-delà de ce qui avait été fait jusqu’à présent, savaient pertinemment que cet accord ne résoudrait rien : voir l’article de Jacques Sapir « L’euro, raison délirante »
https://russeurope.hypotheses.org/4111- Qu’il s’agissait donc d’une décision uniquement politique, dont l’objectif était le maintien coûte que coûte de l’intégrité de la zone euro. Cela a d’ailleurs été indiqué on ne peut plus clairement par François Hollande lui-même le 13 juillet (voir l’article ci-dessus de Jacques Sapir).
- Qu’il est faux de dire qu’il n’y avait pas d’autre solution parce que les Grecs eux-mêmes, au vu de certains sondages, voulaient absolument garder l’euro : en votant à 61,3% non au référendum du 5 juillet, ils ne se sont pas laissé impressionner par l’argument majeur des partisans du oui, à savoir que le non entraînerait la sortie de l’euro, avec toutes les catastrophes censées en résulter.
- Une confirmation de la place essentielle dans la stratégie mondialiste de l’extrême gauche, qui par principe exclut toute démarche nationale, et dont par ailleurs les positions extrêmes pour tout ce qui concerne le domaine sociétal et l’immigration vont tout à fait dans le bon sens. En l’occurrence cela a permis de stériliser le vote de rejet de tout un peuple.
Notons au passage que tout le monde avait eu le temps d’examiner le scénario de la sortie de l’euro, et qu’il s’était presque dégagé un consensus pour estimer que, après le référendum du 5 juillet, toutes les conditions idéales pour un « Grexit » étaient réunies, politiquement et économiquement :
- Politiquement, Tsipras était certain d’avoir la majorité du peuple grec derrière lui et, pour justifier sa volte-face (car il avait été élu sur une imposture : faire croire qu’il pourrait mettre fin à la politique d’austérité en restant dans l’euro), il lui aurait été particulièrement aisé de faire constater qu’il ne quittait l’euro que contraint et forcé ;
- Economiquement, une part très importante de l’épargne grecque avait quitté la Grèce, et dès la dévaluation du drachme elle serait revenue non dévaluée.
Voir l’article très détaillé de Jacques Sapir « Les conditions d’un “Grexit” »
http://russeurope.hypotheses.org/4089
- Qu’il est inévitable que la Grèce fasse défaut sur une partie de sa dette, qu’elle reste dans l’euro ou non (à l’opposé de la France, la Grèce est presque exclusivement endettée en contrats de droit étranger, et une dévaluation du drachme retrouvé augmentera donc le montant nominal de sa dette).
Il n’est pas déraisonnable d’estimer à 50% (c’est ce qui s’est passé pour l’Argentine) le montant de ce défaut. Notons que, si l’on considère 30%, cela ne modifie guère les considérations qui suivent.
Cela signifie que la France ne devrait récupérer que la moitié des 60 milliards d’euros que, depuis 2008, elle a directement prêtés à la Grèce, ou pour lesquels, comme c’est le cas depuis la mise en place du FSEF (auquel a succédé le MES), elle s’est portée caution. La dépense publique se trouvera donc chargée de 30 milliards supplémentaires, ce qui enfoncera encore un peu plus la France.
Tout cela pour maintenir en place un système qui l’appauvrit et l’asservit.
30 milliards, c’est 1,5% du PIB de la France, c’est le budget annuel de la défense, c’est le gain espéré de plus d’une année d’austérité budgétaire, c’est 40% de l’impôt sur le revenu, c’est 3 fois le déficit annuel du régime des retraites que l’on prévoit d’ici quelques années du fait des discontinuités de la pyramide des âges…
De qui se moque-t-on ?
On notera au passage comment les montages appropriés mis en place par l’UE ont permis, par un véritable tour de passe-passe, d’éviter tout débat véritable. Imagine-t-on le gouvernement demandant au Parlement d’augmenter les impôts pour « sauver l’euro » ?
Le « gouvernement de la zone euro », étape vers la fédéralisation, ou vers la dictature ?
Dans la situation actuelle, même pour l’homme de la rue, deux points sont particulièrement choquants ou absurdes :
Comment parler « d’aide » aux pays en difficulté tant qu’il n’y a pas de transferts sans contrepartie ? Quand on donne une pièce à un mendiant dans la rue, on l’aide effectivement. Si on la lui prête en exigeant qu’il vous la rende le lendemain avec intérêts, on l’enfonce encore un peu plus ;
Imposer l’équilibre budgétaire quoi qu’il arrive est absurde : tout acteur économique, qu’il s’agisse d’un ménage, d’une entreprise ou d’un Etat, doit pouvoir s’endetter en tant que de besoin (pour faire face à une situation de crise, pour investir…), à charge pour lui, évidemment, de le faire de façon responsable.
D’où en particulier les plaidoyers d’Emmanuel Macron, qui rencontrent un certain écho, pour l’introduction d’une « dose de fédéralisme », c’est-à-dire de transferts sans contrepartie, par la création d’un «gouvernement économique européen fort » qui serait « conduit par un commissaire aux compétences étendues » et qui notamment pourrait « veiller aux transferts financiers nécessaires lorsqu’un pays est affecté par une crise » mais aussi à « promouvoir les réformes souhaitables pour éviter les divergences entre nos économies » : voir l’article du Point : « Le plaidoyer de Macron pour un gouvernement de la zone euro »
Le problème est que le fédéralisme doit être total, ou il n’est pas (ce qui n’est qu’une autre façon de dire que l’union politique doit précéder l’union monétaire). Proposer que des transferts budgétaires puissent être effectués au compte-gouttes, sous conditions, par un commissaire non élu, ce n’est pas un pas vers le fédéralisme, c’est une étape de plus dans la mise en place d’une dictature.
Au demeurant la seule évaluation des transferts financiers qui seraient nécessaires s’il s’agissait réellement de construire un Etat fédéral montre qu’il n’y a là qu’une opération d’enfumage de plus, destinée à faire durer l’euro et, si possible, à obtenir des abandons de souveraineté supplémentaires.
Cette évaluation est assez simple, l’Allemagne étant le pays le plus riche de la zone euro, celui qui a la meilleure situation financière, et donc celui auquel incomberait l’essentiel des transferts nécessaires à la mise à niveau des autres pays. Il a été calculé que, la situation des pays de la zone euro étant ce qu’elle est, elle devrait y consacrer annuellement plus de 10% de son PIB, ce qui, indépendamment de toute autre considération, serait une charge parfaitement insupportable, et que, à juste titre, elle n’acceptera jamais : voir l’analyse de Jacques Sapir « Fédéralisme ? »:
http://russeurope.hypotheses.org/4347Et la Hongrie ?
Si Victor Orban peut témoigner d’une telle indépendance, ce n’est que parce que, dans la nouvelle Constitution qu’il a fait adopter en 2012 :
Il y a prééminence de la loi nationale : une disposition internationale n’a de valeur en Hongrie que si elle a explicitement été acceptée, ou explicitement transposée dans la loi hongroise. Il n’y a donc aucun risque (comme c’est le cas aujourd’hui en France, ce dont il est résulté, en particulier, qu’être en situation irrégulière en France n’est même plus un délit) qu’elle se retrouve imposée à la Hongrie, en Hongrie, par-dessus la tête de son gouvernement, par le canal de la justice hongroise ;
Elle permet l’existence d’un lien entre le gouvernement et la Banque Centrale.
La Hongrie avait été très durement touchée par la crise de 2008, ce qui avait conduit son gouvernement précédent à emprunter 20 milliards au FMI. Victor Orban s’était fixé comme priorité de retrouver une liberté de manœuvre monétaire lui permettant de s’affranchir de ce type de dépendance, y compris pour le futur.
Une première rédaction établissait explicitement un lien entre le gouvernement et sa Banque Centrale, en opposition manifeste à certaines dispositions européennes visant à institutionnaliser le dogme de l’indépendance des banques centrales (dogme dont les fondements théoriques et empiriques sont très incertains mais qui va évidemment tout à fait dans le bon sens, puisqu’il restreint la latitude de manœuvre des Etats).
Il n’est pas dénué d’intérêt de voir ce qui s’est passé :
Réaction très vive des marchés financiers, la Hongrie, qui devait refinancer sa dette, étant alors estimée très vulnérable :
« La Hongrie au bord du gouffre financier. A la crise politique s’ajoute une grave crise financière, qui pourrait mener le pays à la faillite » (Le Figaro 03/01/2012)
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/01/03/04016-2012010
Hurlements des médias : « Hongrie : l’outil monétaire ne doit pas tomber entre les mains d’Orbán » (Libération 2012/01/03)
Ouverture d’une procédure d’infraction accélérée par la Commission européenne (17/01/2012)
http://europa.eu/rapid/press-release_IP-12-395_fr.htm?locale=FR
Voir aussi l’article de France Info (17/01/2012) : « La Commission européenne lance un ultimatum à la Hongrie :
http://www.franceinfo.fr/actu/europe/article/la-commission-europeenne-lance-un-ultimatum-la-hongrie-105751La Hongrie a remboursé la totalité de sa dette au FMI (Le Capital 12/08/2013)
http://www.capital.fr/bourse/actualites/la-hongrie-a-rembourse-la-totalite-de-sa-dette-au-fmi-864690#sSw7iK2rJSBK6KgT.99La dette hongroise demeure aujourd’hui relativement élevée (76,3% du PIB fin 2014), mais elle diminue, et est composée pour l’essentiel de titres hongrois.
Au prix de quelques aménagements dans la Constitution hongroise, les procédures d’infraction ouvertes ont été levées par la Commission européenne, qui de toutes façons ne pouvait pas faire grand-chose.
En mars 2013 Victor Orban a nommé à la tête de la Banque Centrale son ancien ministre des Finances.
Aujourd’hui la BCE ne peut qu’exprimer ses inquiétudes en ce qui concerne l’indépendance de cette Banque Centrale.
S’agissant de la petite et très vulnérable Hongrie, ceci est exemplaire de ce que peut un gouvernement compétent qui s’est fixé comme priorité de défendre les intérêts de l’Etat qu’il dirige.
Antraigues, 1/12/2015
Voir :
L’euro : vers la dictature ? (Introduction)
L’euro : vers la dictature ? (1e partie)