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Europe et Union européenne - Page 893

  • Pourquoi l’Amérique a besoin d’une guerre majeure en Europe ?

    Excellente vidéo qui montre les enjeux géostratégiques entre les USA, l’UE et la Russie. Les commentaires en langue russe sont sous-titrés en français.

    http://medias-presse.info/pourquoi-lamerique-a-besoin-dune-guerre-majeure-en-europe/15146

  • L’Europe et la Russie

    Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

    J’ai volontairement repris, dans le titre, la façon de s’exprimer de la plupart des journalistes et des dirigeants de l’UE et de l’OTAN, lesquels décrivent le conflit actuel comme opposant d’un côté « Kiev et les Européens » et de l’autre « Moscou ». Or rien n’est plus absurde ; la Russie fait partie de l’Europe et le conflit n’est qu’un conflit interne à l’Europe. En réalité, c’est un peu plus que cela, mais pas dans le sens que l’on croit, comme on le verra.

    Revenons d’abord très brièvement sur l’enclenchement du conflit et sur les vraies responsabilités, pour lesquels quelques commentateurs, minoritaires hélas, ont apporté malgré tout une vision éclairée. Tout a commencé quand l’UE a fait miroiter à l’Ukraine une certaine forme d’association sans englober la Russie dans sa démarche. Je passe sur la propagande et sur l’organisation de l’agitation, sur le non-respect des accords négociés à Kiev. Je passe aussi sur le rôle des USA et sur leur doctrine Brzezinski. C’est l’UE qui a commis la faute originelle et qui n’a rien fait pour corriger son erreur en maintenant toujours la Russie à l’écart. C’est elle et elle seule qui porte la responsabilité des morts d’aujourd’hui. Ce ne sont pas les USA, qui sont libres de leurs choix, les dirigeants européens n’ayant pas mission d’appliquer la stratégie d’un état qui n’est pas européen. Ce n’est pas l’Ukraine, qui est en décomposition. Ce n’est pas non plus la Russie. 

    La Russie pouvait-elle faire autre chose que réagir ? Chaque fois qu’elle s’est montrée conciliante, elle a été écrasée, humiliée. L’OTAN avait promis de ne pas s’étendre aux anciennes républiques soviétiques en échange de la réunification allemande ; la Russie n’a pas réagi quand cela s’est fait et maintenant l’OTAN envisage de s’étendre à l’Ukraine. Poutine a bien compris le message. Il a réagi en Géorgie et a fini par s’y faire respecter, même s’il est dommage que cela ait abouti à une situation bancale, avec des états non reconnus. Il a réagi de façon remarquable en reprenant une Crimée qui est russe et dont le rattachement à l’Ukraine par Khrouchtchev était justifié par la continuité géographique. Il devait réagir au Donbass. Là, on ne sait pas comment cela se terminera, mais il est peu probable que l’issue soit satisfaisante.

    Que faut-il faire du côté de l’UE ? Il ne s’agit pas non plus de laisser entendre à la Russie qu’elle peut se permettre n’importe quoi : certains nostalgiques de l’URSS voudraient l’invasion de l’Ukraine. Mais il y a des dirigeants sérieux à Moscou alors qu’il n’y a que des pantins à Kiev. Il faut donc négocier comme Nicolas Sarkozy l’a fait pour la Géorgie, en reconnaissant à la Russie une part de bon droit et en indiquant ce qu’on exigeait d’elle par ailleurs. En Ukraine, il faudrait exiger de la Russie le respect de l’Ukraine et exiger d’elle de ne plus intervenir au Donbass dès lors que l’Ukraine aurait conféré un statut d’autonomie à cette province. En même temps, il faudrait faire comprendre aux dirigeants de Kiev qu’ils ne peuvent espérer aucun soutien s’ils n’acceptent pas cette autonomie. Partant de là, la Russie prendrait à sa charge le redressement économique de l’Est et l’UE celui du reste de l’Ukraine, dans le cadre d’une formule d’association UE-Ukraine-Russie.

    Maintenant, si l’on replace le conflit dans une perspective européiste plus ambitieuse, en pensant à la future république à instaurer sur notre continent, le conflit prend une tout autre dimension. Bien sûr, on doit regretter cette guerre interne à l’Europe, qui fait des victimes dont on aurait pu se passer et qui va installer un fossé entre des Européens frères. Pourtant, étant donnée l’attitude des dirigeants de l’UE qui sont à la solde d’une puissance alliée mais étrangère, il fallait qu’elle ait lieu. Quelles que soient les réticences que l’on puisse avoir à propos des dirigeants russes, il faut reconnaître que la Russie d’aujourd’hui est le principal point d’ancrage de l’européanité sur le continent. Ainsi le conflit est-il une guerre entre l’Europe, représentée par la Russie, d’une part, et les mauvais démons de cette Europe, représentés par l’UE d’autre part. Il est donc essentiel que la Russie ne se couche pas dans cette affaire. C’est la survie d’une Europe européenne qui est en jeu.

    En attendant, comment faire confiance aux dirigeants des USA et à ceux de l’UE en matière géopolitique ? Les Américains n’ont pas compris que cela fait deux décennies qu’ils ont tout faux quant à leurs alliances. Le 11 septembre ne leur a-t-il pas suffi ? L’exécution ignoble de leurs deux otages par les islamistes d’Irak et de Syrie ne leur a-t-elle pas ouvert les yeux ? Quant aux membres de l’UE, l’exemple de la Libye ne leur dit-il rien ? Ont-ils vraiment pris conscience de ce qui va se passer quand leurs milliers de djihadistes reviendront de Syrie ? Il est vrai que les pays de l’Est de l’UE sentent moins les dangers venant du Sud. Mais comment un dirigeant polonais, par exemple, lequel a nécessairement visité Paris à plusieurs reprises, peut-il se montrer aveugle ?

    Peter EISNER (PSUNE/LBTF)

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/09/10/l-europe-et-la-russie.html

  • La CEDH n'oblige pas les Etats à autoriser l'entrée sur leur territoire d'enfants nés par GPA

    Les autorités d'un Etat peuvent légitimement procéder à des "vérifications juridiques" avant d'autoriser l'entrée sur leur territoire d'un bébé né par mère porteuse à l'étranger, a estimé aujourd'hui la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), donnant raison à la Belgique face à un couple ayant eu recours à cette pratique en Ukraine.

    Ce couple de Belges avait saisi la Cour en avril 2013, quelques semaines après que les autorités de leur pays eurent refusé de délivrer des documents de voyage à leur enfant, né par GPA en février 2013 en Ukraine.

    La Convention européenne des droits de l'homme n'oblige pas les Etats à "autoriser l'entrée sur leur territoire d'enfants nés d'une mère porteuse" sans avoir pu "préalablement procéder à certaines vérifications juridiques".

    Michel Janva

  • GB : 100 députés se révoltent : sortons de l’UE, l’immigration, ça suffit !

    Le gouvernement anglais est secoué par un nouveau cyclone qui risque de faire vaciller sur ses fondements toute l'architecture européenne. Cent députés conservateurs, conscients que les indépendantistes de l'UKIP s'envolent dans les sondages, sont prêts à se révolter contre le Premier Ministre David Cameron et ont décidé que, pendant la campagne électorale de 2015, ils demanderont sans détours de quitter l'UE avec armes et bagages. Ils ne veulent plus attendre (Cameron a proposé un référendum populaire pour 2017). On dégage de l'UE, sans référendum, point barre. 

    Et cela se passe dans un pays en constante croissance économique. (...) 

    Ce projet concerne Londres, certes, mais nous sommes tous indirectement concernés : une UE sans le Royaume Uni sera-t-elle mieux ou pire, qui peut le dire ? Elle sera de toute façon très différente de ce qu'elle est actuellement. 

    D'un point de vue politique, les conservateurs actuellement au gouvernement avec les libéraux, craignent fortement pour leur survie car l'Ukip, le parti indépendantiste de Nigel Farage, est en train d'éroder complètement leur base électorale. 

    Il y a quelques semaines, un député Tory, Douglas Carswell, s'est démis de sa charge et se représentera aux élections complémentaires sous les couleurs de l'Ukip. Les sondages lui donnent un avantage de 44 points sur le candidat conservateur et Carswell deviendrait ainsi le premier parlementaire de l'Ukip (United Kingdom Indipendence Party) à Westminster. 

    Le programme est très simple et sans concession : 

    Quitter l'UE et stopper l'immigration. 

    En Angleterre, ce sont les Anglais qui décident. [...]

    Source http://www.lesobservateurs.ch/2014/09/06/gb-100-deputes-se-revoltent-sortons-lue-limmigration-ca-suffit/?utm_source=dlvr.it&utm_medium=facebook

    http://www.oragesdacier.info/2014/09/gb-100-deputes-se-revoltent-sortons-de.html

  • BCE : les critiques de l'ancien économiste en chef

    Lu sur le blog d'Yves Daoudal :

    "Jürgen Starck, économiste en chef de la Banque centrale européenne de 2006 à sa démission en 2011, écrit dans le Handelsblatt que la BCE est sur la voie de devenir une « bad bank » européenne en raison des « énormes risques » qu’elle prend en matière de politique monétaire. Il ajoute que la réorganisation stratégique en cours à la BCE est contraire au traité de Maastricht et ne répond à aucune légitimité démocratique.

    Les propos de Jürgen Stark sont repris et commentés dans des journaux allemands, anglais, irlandais, italiens, espagnols, grecs… Il n’y a pas un seul journal français à les citer, si l’on en croit Google actualités."

    Michel Janva

  • Les scénarios monétaires d’une Écosse indépendante

    Les chefs de file du «oui» et du «non» au référendum se sont écharpés lundi (25 août) soir à propos de l’avenir monétaire de l’Écosse si elle devenait indépendante, au cours d’un dernier débat télévisé. Description des quatre scénarios possibles qui divisent Londres et Édimbourg.

    L’UNION MONÉTAIRE AVEC LONDRES

    C’est l’option proposée par Alex Salmond, le chef de file des séparatistes et premier ministre écossais, en cas de victoire du «oui» au référendum du 18 septembre. L’Écosse et ce qui resterait du Royaume-Uni (Angleterre, Pays de Galles et Irlande du Nord) négocieraient une union monétaire autour de la livre sous l’égide de la Banque d’Angleterre.

    L’avantage: une continuité rassurante pour les entreprises écossaises et pour les marchés. Le hic: les trois principaux partis de Westminster (conservateur, libéral-démocrate et travailliste) ont dit «no» à cette possibilité.

    LA «STERLINGISATION»

    Le chef de la campagne «Better Together» favorable au maintien de l’Écosse au sein du Royaume-Uni, Alistair Darling, l’a reconnu lundi : rien n’empêcherait une Écosse indépendante d’utiliser la livre sterling sans l’accord de Londres. Les exemples fourmillent : Panama ou l’Équateur utilisent le dollar, le Monténégro et le Kosovo l’euro, sans en référer à la banque centrale de référence. Mais sans accord avec le Royaume-Uni, l’Écosse serait soumise à la politique monétaire fixée à Londres et devrait constituer elle-même une réserve de fonds pour créer un prêteur de dernier ressort.

    UNE MONNAIE ÉCOSSAISE

    Édimbourg pourrait créer sa propre devise adossée à une banque centrale proprement écossaise. Séduisante pour les indépendantistes – l’Écosse aurait alors la main sur sa politique monétaire – cette solution entraînerait un certain nombre de risques : l’Écosse emprunterait à des taux sans doute plus élevés qu’en restant adossée à la livre et sa nouvelle monnaie pourrait essuyer quelques secousses sur les marchés. Pour se protéger, Édimbourg pourrait décider d’arrimer la valeur de sa monnaie à celle de la livre, quitte à renoncer à la souplesse entraînée par un taux de change flottant.

    L’EURO

    Les indépendantistes voudraient que l’Écosse adhère le plus vite possible à l’Union européenne, un processus néanmoins long et incertain. Au vu des difficultés actuelles de la zone euro et des contraintes budgétaires liées à l’adoption de la monnaie unique européenne, M. Salmond a mis en sourdine cette option lors du dernier débat.

    Mais si Édimbourg et Londres ne parvenaient pas à s’entendre sur une union monétaire, la question du rattachement du nouveau pays à la zone euro pourrait revenir sur la table.

    LA PRESSE.CA

    http://fortune.fdesouche.com/354125-les-scenarios-monetaires-dune-ecosse-independante#more-354125

  • Donald Tusk

    par Jean-Paul Baquiast

    Ex: http://www.europesolidaire.eu

    Ce nom est celui de la personnalité qui prendra le 1er décembre la tête du Conseil européen. Mais qu'est-ce que le Conseil européen?

    Ses réunions prennent la forme de sommets rassemblant les chefs d'État ou de gouvernement de l'Union Européenne. Ils décident en principe des priorités politiques générales et des grandes initiatives à prendre au plan de l'Union. Le Conseil se réunit généralement quatre fois par an, sous la présidence d'un président permanent. Ce président sera jusqu'au 1er décembre le belge Herman Van Rompuy. Lui succédera ensuite le polonais Donald Tusk, qui vient d'être élu à ce poste fin août.

    Seuls les fins connaisseurs de la mécanique bruxelloise peuvent dire avec précision en quoi la voix du Conseil européen se distingue de celle des grands Etats membres, notamment de celle de l'Allemagne – ou de celle des Etats-Unis . Récemment, il a décidé d'accroitre les sanctions contre la Russie. Belle initiative, prise sans doute sous les pressions américaines alors que beaucoup de gouvernements européens commencent à douter de l'opportunité de ces sanctions, dont par ailleurs les répercussions négatives pèsent de plus en plus sur leurs économies. Mais autant que l'on sache, le Conseil n'a guère débattu de l'opportunité de cette mesure.

    Qui peut dire par ailleurs dans quels autres domaines il se fait remarquer par l'originalité et l'audace de ses prises de positions? Nous pensons en particulier à la question de la relance des investissements productifs et de la recherche scientifique en Europe, comme au rôle que pourrait avoir la Banque centrale européenne en soutien de telles mesures. Aussi bien les présidents successifs du Conseil européen ne se sont pas fait remarquer par leur fortes personnalités, l'audace de leur propositions. Par charité n'insistons pas.

    Le nouveau président, Donald Tusk, va-t-il faire exception? Autrement dit, trouvera-t-on quelqu'un au bout de la ligne lorsque l'on fera le n° de téléphone de l'Europe? Va-t-il porter haut et fort la parole européenne dans toutes les graves crises qui s'annoncent, diplomatiques, politiques, économiques, environnementales? Disons que, s'il s'est heureusement différencié, comme chef du gouvernement polonais, des deux inénarrables et dangereux frères qui l'avaient précédé, il ne laissera pas de traces mémorables dans l'histoire récente de la Pologne. Ou alors, quelque chose nous aura échappé.

    Ce n'est pas être méchant de penser que, s'il a été choisi, ce fut pour donner enfin, dix ans après l'entrée des pays de l'Est dans l'Union, une place au plus important et symbolique d'entre eux, la Pologne. Mais, une raison bien moins bonne à nos yeux s'y est ajoutée. Le surgissement de la crise ukrainienne et la volonté des Etats-Unis de trouver un soutien sans faille à leur politique dans cette région a beaucoup joué. L'appel à un responsable polonais s'imposait alors. La Pologne, encore mal guérie de ses années de résistance à l'URSS, n'a pas compris que la Russie d'aujourd'hui n'est plus celle de Staline. Elle est systématiquement à l'avant garde des initiatives les plus aventureuses et dangereuses de l'Otan. Plus en profondeur, pays profondément catholique, elle ne désespère pas de pouvoir faire reculer l'Eglise orthodoxe russe, son ennemie séculaire depuis des siècles.

    Les nations plus prudentes à l'égard des initiatives américaines et plus ouvertes à la coopération avec la Russie, d'abord, avec les pays du BRICS ensuite, ne trouveront sans doute pas en Donald Tusk la voix un peu audacieuse dont elles auraient besoin pour se faire entendre. Ce sera dommage, non seulement pour elles, mais pour l'Europe toute entière – y compris pour la Pologne, que nous aimons tous bien en France.

    PS au 02/09. On lira, au sujet de l'élection de Donald Tusk, un article plus détaillé que le nôtre de Philippe Grasset. On y trouvera aussi une appréciation sur le futur rôle possible de la remplaçante de Catherine Ashton, l'Italienne Mogherini dont nous n'avions pas parlé, faute d'éléments suffisants. Mais nous y reviendrons sûrement..

    Voir http://www.dedefensa.org/article l_ue_en_ordre_de_bataille_mais_quelle_bataille__01_09_2014.html

     Jean Paul Baquiast

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/09/04/donald-tusk.html

  • Même pas besoin du gaz russe ?

    L’Europe ne devrait pas se soucier du bluff de Poutine concernant un embargo sur le gaz. Les voies alternatives existent. C’est la thèse défendue par certains, notamment aux Etats-Unis. Mais qu’en est-il au juste ?

    En début de semaine, en Sibérie orientale, Vladimir Poutine lançait, selon des mots cités par l’AFP, «le plus grand projet de construction du monde». Le gazoduc «Force de Sibérie» reliera les gisements gaziers de Iakoutie à la mer du Japon et à la frontière chinoise.

     

    Avant l’énoncé, depuis la Mongolie cette fois, de son plan de paix en huit points pour l’Ukraine – qualifié de poudre aux yeux par Kiev – le président russe envoyait un message on ne peut plus clair aux Européens : si vous renforcez vos sanctions, Moscou peut couper le gaz.

    10% du budget russe dépend des exportations gazières vers l’Ouest ? Plus pour très longtemps, les routes de l’Asie sont en chantier.

    Dans le bras de fer engagé avec les Européens, le gaz est l’«arme nucléaire» de Vladimir Poutine. Cette perspective fait trembler l’est du continent. Il en a déjà usé par le passé avec l’Ukraine.

    Mais cette menace est-elle crédible ? Certains en doutent. D’abord, quoi qu’en dise Moscou, la perspective d’une alternative chinoise pour la vente de ses hydrocarbures n’est pas pour demain et il en coûterait très – trop ? – cher à son économie avant que ce relais opère.

    Ensuite, et surtout, l’Europe pourrait en réalité d’ores et déjà se passer du gaz russe. C’est la thèse que défend par exemple Matthew Bryza, ancien diplomate américain et directeur du Centre international des études de défense à Tallinn. Dans un texte publié dans le Financial Times, il explique comment l’Europe peut couper court au bluff de Vladimir Poutine.

    Première étape : la Commission européenne doit s’assurer que toutes les installations de stockage de gaz naturel des pays membres soient remplies. Cela constituerait une réserve de 85 milliards de m3, plus de la moitié des 163 milliards de m3 importés de Russie en 2013.

    Deuxième étape, l’UE doit explorer le marché international du gaz naturel liquéfié (GNL) pour les 78 milliards de m3 restants, ses terminaux étant par ailleurs sous-utilisés. Les capacités existent. Du coup, «l’UE pourrait passer l’hiver sans importer une molécule de gaz russe», explique Matthew Bryza. Troisième et dernière étape, la Commission doit créer un fonds de 20 milliards d’euros pour financer ces achats, garantis par les Etats, un peu sur le modèle du Fonds de stabilité financière.

    Ce plan – apparemment limpide – est celui d’un critique invétéré de Moscou depuis des années et d’un proche des milieux pétroliers américains. Lorsqu’il évoque les pistes pour suppléer au gaz russe, il commence par les Etats-Unis – devenus exportateurs –, l’Australie (à l’autre bout du monde) et le Mozambique. Est-ce sérieux ?

    Les auteurs d’une étude de l’Institut d’économie de l’énergie de Cologne publiée cette semaine sont plus circonspects. Ils évaluent l’impact d’une coupure de gaz russe sur l’Europe sur un, trois, six et neuf mois.

    Le premier pays touché serait la Finlande, dont 100% de l’approvisionnement dépend de Moscou. Après trois mois, la Pologne et la Turquie commenceraient à souffrir, de même que la République tchèque, la Hongrie et la Slovaquie. Après six mois, ce serait au tour de l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, la Grèce, les Balkans et l’Estonie. Après neuf mois, l’Allemagne, la France et l’Italie seraient sévèrement touchées.

    Les autres pays, ceux bénéficiant de larges réserves ou d’un terminal GNL, seraient en grande partie épargnés. Les chercheurs allemands sont dubitatifs quant à un renouvellement rapide des sources d’approvisionnement sur un marché hautement spéculatif. La concurrence avec l’Asie serait rude et les coûts importants. Pour l’agence de notation Fitch, une décennie sera nécessaire à l’Europe pour se passer du gaz russe.

    Dans l’immédiat, Bruxelles se prépare au pire. Mercredi, le commissaire européen à l’Energie, l’Allemand Günther Oettinger, évoquait le recours possible à une règle interdisant la sortie de gaz naturel liquéfié de l’UE et la limitation du gaz industriel en cas de crise pour préserver l’approvisionnement des ménages.

    Vladimir Poutine appuiera-t-il sur le bouton rouge ?

    Une chose est sûre, la guerre du gaz serait un désastre pour l’Europe aussi bien que pour la Russie. La Chine sourit à ce scénario, elle qui signe déjà des contrats pour du gaz russe avec un rabais de 40%.

    Le Temps

    http://fortune.fdesouche.com/354509-meme-pas-besoin-du-gaz-russe#more-354509

  • LMPT : 2 rapporteurs du Conseil de l’Europe enquêtent sur la répression policière

    Jeudi 11 septembre, deux députés rapporteurs nommés par le Conseil de l’Europe se rendront à Paris pour enquêter sur la répression des grandes manifestations contre la loi Taubira. L’ECLJ publie un rapport sur les violations des droits constatées. Grégor Puppinck écrit dans Valeurs actuelles :

    "Des responsables de la Préfecture de Police de Paris, le Procureur de la République de Paris, des membres des forces de l’ordre, des victimes d’arrestations arbitraires et de violences et leurs avocats seront, entre autres, entenduspar les deux rapporteurs nommés par la« Commission de suivi » (ou de monitoring) dans le cadre de la procédure initiée par le projet de résolution « Graves revers dans le domaine des droits de l'homme et de l'Etat de droit en France » (Doc. 13255) du 26 juin 2013. La liste précise des personnes convoquées est confidentielle.

    La Commission de suivi de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe est chargée de veiller au respect par les Etats de leurs obligations et engagements contractés au seindu Conseil de l’Europe, en particulier dans le domaine des droits de l’homme et de la démocratie.

    Durant ces auditions qui se tiendront à huis-clos à Paris, les deux députés rapporteurs, Valeriu Ghiletchi (Moldave, PPE) et Stefan Schennach (Autrichien, socialiste), chercheront en particulier àévaluer l’ampleur et à identifier les causes de l’usage abusif de la force, des gaz lacrymogène, des arrestations et gardes à vue arbitraires lors des manifestations non violentescontre le « mariage pour tous ». Rappelons que plus de 1000 manifestants ont été alors arrêtés, placés en garde à vue et fichés en quelques semaines.

    Déjà, le 27 juin 2013, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe avait adoptéune Résolutiondénonçant l’usage abusif de la force par les autorités françaises contre ces manifestants. L’Assemblée européenne invitait notamment à«  mener des enquêtes diligentes concernant le recours excessif ou disproportionné à la force par des membres des forces de l’ordre, et en sanctionner les responsables ».La veille, l’ECLJ avait présenté au Conseil de l’Europe un rapport réunissant de nombreuxTémoignages des victimes des répressions policières, en présence de représentants des manifestants.

    L’ECLJ a coordonné la rédaction et remis à la Commissionun nouveau rapportdéveloppant point par point les violations des droits constatées durant ces manifestations.Ce rapport a été rédigé par des avocats dont certains seront auditionnés. La finalité de ce rapport n’est pas seulement d’exposer publiquement les atteintes et violences commises contre des manifestants, mais aussi que la Commission se saisisse des défauts structurels du droit français qui ont permis au gouvernement de réprimer les manifestants dans un but politique. Ces défauts structurels, la Commission de suivi peut les condamner et demander au Gouvernement de les corriger.

    Parmi ces défauts structurels,le rapport pointe notamment des défauts dans les procédures de contrôle et de vérification d’identité, de garde à vue, dans le fichage systématique et dans l’absence d’indépendance du parquet.Plusieurs de ces défauts structurels ont déjà été identifiés et condamnés par la Cour européenne des droits de l'homme. Pour l’ECLJ, la Commission devrait utiliser cette procédure de suivi pour obtenir du Gouvernement français qu’il corrige sa législation et améliore ainsi le respect des droits et libertés. [...]"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/09/lmpt-2-rapporteurs-du-conseil-de-leurope-enqu%C3%AAtent-sur-la-r%C3%A9pression-polici%C3%A8re.html