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Europe et Union européenne - Page 993

  • L'euro, c'est le vol !

     

    En cas de crise, les banques pourront prélever les dépôts des épargnants

    Les représentants de l’Union européenne ont décidé de mettre à contribution les épargnants à partir de 2016.

     

    Après la ponction des épargnants chypriotes cette année et l’idée émise par le FMI d’une supertaxe de 10% sur le patrimoine, l’Europe vient d’entériner la participation des déposants au renflouement des banques en cas de crise grave. L’accord, scellé mercredi 11 décembre, est passé relativement inaperçu, alors qu’il pourrait être d’une importance capitale pour les épargnants.

    Banksters européens en réunion

    Les Européens se sont mis d’accord sur une loi prévoyant des règles de renflouement interne des banques, ou "bail-in", afin d’éviter de faire participer les Etats au sauvetage des établissements financiers.

    "Grand pas franchi ce soir : accord #BRRD pour 28", a écrit sur son compte twitter le commissaire européen chargé des Services financiers, Michel Barnier, en référence à la directive sur le sauvetage des banques. "Contribuables ne seront plus premiers à payer pour erreurs des banques", a-t-il ajouté.

    "C’est un pas fondamental vers la réalisation de l’union bancaire", a assuré Michel Barnier dans un communiqué. [...]

    La suite sur Challenges

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-euro-c-est-le-vol

  • « L’Allemagne disparaît » de Thilo Sarrazin

    Une note de lecture de Michel Geoffroy
    À la lecture du livre de Thilo Sarrazin, on ne reconnaît plus l’Allemagne, nation cataloguée unanimement comme la première puissance économique européenne. La nouvelle Allemagne ressemble fortement à ce que nous vivons en France –  hélas ! – depuis un grand nombre d’années. Toutes les évolutions négatives déjà constatées dans notre pays et qui touchent le domaine civilisationnel s’y retrouvent : l’hégémonie politico-médiatique, la dégénérescence du savoir et de la culture, l’assistance sans limite destructrice du travail, la  théorie du remplacement avec son paquetage de déséquilibres, etc. Il faut rendre hommage aux éditions du Toucan qui ont traduit et diffusé « L’Allemagne disparaît », l’ouvrage de Thilo Sarrazin. Cette maison d’édition s’était déjà fait remarquer, en octobre 2011, par la publication de l’opus de l’Américain Christopher Caldwell (voir en fin d’article). Michel Geoffroy présente ce nouvel ouvrage, et engage celui qui veut bien prendre conscience de la face cachée de l’outre-Rhin à le lire et à le faire lire.
    Polémia
    Le livre de Thilo Sarrazin paru en 2010 a été traduit en français en 2013 aux éditions du Toucan, sous le titre L’Allemagne disparaît. On ne saurait mieux faire que d’en recommander la lecture.
    Ce livre a connu, en effet, un succès d’édition impressionnant en Allemagne qui a pourtant valu à son auteur – homme de gauche – la diabolisation, la démission, en septembre 2010, du directoire de la Bundesbank et la quasi-exclusion de son parti, le SPD.
    Un crime contre la pensée
    Cet essai jugé hérétique et promis au bûcher médiatique n’est pourtant ni un brûlot ni un pamphlet, mais un gros rapport (près de 500 pages dans l’édition française), très documenté, comportant force références (plus de 500 notes), tableaux et diagrammes. Cela explique d’ailleurs son succès outre-Rhin.
    Quel crime contre la pensée Thilo Sarrazin a-t-il donc commis ?
    Celui d’affirmer, preuves à l’appui, que l’effondrement de la démographie des Allemands de souche provoquait la transformation radicale du pays ; d’affirmer aussi qu’il préférait une Allemagne allemande plutôt qu’une Allemagne où les femmes sortiraient voilées et où la majorité de la population serait d’origine immigrée – et de préconiser enfin différentes mesures visant à inverser la situation.
    La guerre contre l’intelligence
    Le livre de T. Sarrazin ne traite pas uniquement de l’immigration turque, loin de là. Son ambition se révèle plus vaste.
    Il se consacre en effet principalement à la question de la transmission du savoir, des valeurs et de la compétitivité industrielle de l’Allemagne.
    Selon lui, les performances allemandes reposaient, dès le XIXe siècle, sur un enseignement professionnel et universitaire de très bon niveau qui garantissait l’existence d’une couche importante de compétences dans la population. À cette époque la moitié des publications scientifiques se faisaient d’ailleurs en allemand.
    Aujourd’hui le niveau d’exigences scolaires et universitaires ne fait que baisser, à la différence de ce qui se produit en Inde ou en Chine, alors que la seule ressource de l’Allemagne réside dans sa matière grise. L’enseignement diminue notamment les exigences en matière de mathématiques et de maîtrise de la langue : or, il s’agit de deux disciplines essentielles pour l’acquisition ultérieure de compétences universitaires et scientifiques et pour l’accès au marché du travail, car le retard pris en ces domaines ne se rattrape quasiment jamais. Cela résulte en partie des difficultés de scolarisation d’enfants d’origine immigrée mais pas seulement : les utopies pédagogiques nées des années 1960 ont aussi leur part de responsabilité.
    La société des assistés
    T. Sarrazin met ensuite en lumière la progression numérique au sein de la société allemande d’un groupe social qui vit désormais des transferts sociaux et non plus de son travail. L’expansion de ce groupe résulte d’abord des personnes qui, faute de compétences suffisantes, n’arrivent pas à s’employer sur un marché où l’emploi non qualifié régresse constamment. Mais elle provient aussi des minima sociaux généreux qui dissuadent d’occuper un emploi. Ces transferts augmentent en outre en fonction du nombre d’enfants, à la différence des salaires.
    La fin de l’immigration du travail
    Ce groupe se renforce enfin du fait de l’immigration et du regroupement familial car les minima sociaux procurent de toute façon des revenus bien supérieurs à ce que les immigrants ne pourraient jamais obtenir en travaillant dans leurs pays d’origine.
    Pour T. Sarrazin ces minima sociaux obtenus sans aucune contrepartie enferment ceux qui en bénéficient dans une situation de non-emploi et de non-performance : il est beaucoup plus intéressant de bénéficier de ces transferts qui, ajoutés à un peu de travail au noir voire à quelques trafics, vont procurer finalement une situation beaucoup plus favorable que celle d’une personne qui ferait l’effort de travailler en Allemagne pour un faible salaire.
    Selon T. Sarrazin, qui compare sur ce plan les politiques sociales allemande et nord-américaine, c’est la raison principale du « chômage » et de la mauvaise intégration de certains immigrés en Allemagne.
    L’intégration en échec
    Son analyse n’est à vrai dire pas excessivement originale, s’agissant des effets pervers des minima sociaux, sinon qu’elle provient d’un homme de gauche. Par contre, elle devient hérétique quand elle contredit le discours compassionnel et victimaire stéréotypé de l’oligarchie vis-à-vis de l’immigration : car pour lui les immigrés ne viennent plus en Allemagne chercher du travail mais seulement des minima sociaux.
    Il aggrave son cas en montrant en outre l’absence d’homogénéité dans l’intégration des immigrés puisqu’il affirme que globalement ceux de religion musulmane réussissent le moins : ils cumulent les moins bonnes performances scolaires, le plus gros taux de non-emploi, la plus forte proportion de comportements à risques – enfin, le plus gros taux de natalité.
    Attention ! L’auteur ne se rendrait-il pas coupable d’islamophobie en affirmant cela ? Voilà qui est insupportable quand on se nomme Sarrazin…
    La coupe est pleine
    La coupe de l’hérésie est pleine quand T. Sarrazin reprend l’analyse de tous ces facteurs sous l’angle de la question démographique. Les Allemands de souche font de moins en moins d’enfants, à la différence de ceux qui vivent des transferts sociaux et des immigrés de religion musulmane, donc du groupe qui présente les moins bonnes performances scolaires. Par conséquent, le ratio actifs/inactifs va fatalement continuer de se dégrader, l’Allemagne va perdre en compétitivité et, dans un horizon temporel proche, les personnes d’origine allemande deviendront minoritaires par rapport à celles de religion musulmane dans leur propre pays. L’Allemagne finira ainsi par s’éteindre, comme dans l’un des scénarii qu’il évoque à la fin de son livre.
    Un livre contre la résignation
    On ne saurait, bien sûr, résumer en quelques lignes un tel ouvrage sans le trahir.
    Mais on comprend pourquoi l’analyse de T. Sarrazin ne passe pas auprès d’une oligarchie qui, à Berlin, à Bruxelles comme à Paris, ne cesse d’appeler au « grand remplacement » des Européens. A fortiori quand l’auteur refuse la résignation et préconise de fermes mesures pour inverser la tendance qu’il croit déceler : révision des minima et des transferts sociaux, respect de l’obligation scolaire et abandon du « Multikulti » et surtout mesures visant à encourager la natalité des autochtones !
    Quel crime contre la pensée, qui nous renvoie bien sûr « aux-heures-les-plus-sombres-de-l’histoire-allemande », hurlent les bien-pensants ! Mais cela ne l’a pas empêché d’avoir plus de 2 millions de lecteurs outre-Rhin. En Allemagne aussi le pays réel ne correspond donc plus au pays médiatiquement légal.
    La lecture de L’Allemagne disparaît donne donc à réfléchir. Car au-delà des spécificités allemandes, son livre procure un sentiment désagréable de déjà vu.
    Ne sommes-nous pas tous des Allemands que l’on veut aussi éteindre et remplacer ?
    Michel Geoffroy, 3/12/2013
    Thilo Sarrazin, L’Allemagne disparaît, éditions du Toucan, mars 2013, 496 pages
    Titre original : Deutschland schafft sich ab (DVA, Munich, 2010)
    Traduction de l’allemand : Jean-Baptiste Offenburg
    http://www.polemia.com/lallemagne-disparait-de-thilo-sarrazin/

  • Quand Vladimir Poutine parle de la Russie de demain…

    poutine-chrétien-MPI

    MOSCOU – Le président de la Fédération de Russie a prononcé aujourd’hui son message annuel à l’Assemblée fédérale. Devant les deux chambres législatives réunies, les ministres fédéraux, les gouverneurs des régions et les principaux dignitaires religieux du pays, Vladimir Poutine a passé en revue de nombreux sujets : la Constitution du pays, la protection sociale, l’économie et les exportations, la modernisation de l’Etat, l’immigration, la concorde interethnique, l’ordre international, la sécurité du pays et le rééquipement des forces armées, les droits de l’homme, les valeurs morales.

    Pour son neuvième message à l’Assemblée fédérale, Vladimir Poutine a surtout exposé les défis et les priorités de développement pour la Russie dans les années futures. En 2000, quelques mois après sa première élection à la présidence du pays, Poutine évoquait la préservation de l’intégrité de l’État alors en péril, le renforcement de la verticale du pouvoir et la lutte contre la pauvreté. Aujourd’hui, treize années ont passé et la Russie regarde vers le futur.

    En effet, entre 2000 et 2013, le PIB de la Russie a plus que doublé, la dette publique  a été résorbée de manière spectaculaire pour n’atteindre plus que 11 % du PIB aujourd’hui, l’inflation a fortement diminué, la situation démographique a commencé à se redresser, le pays est respecté… Vladimir Poutine, ce n’est pas que des déclarations chocs sur les terroristes islamistes et la décadence de l’Occident, c’est aussi et surtout des résultats et une réussite indéniable.

    Nous vous proposons quelques extraits choisis du discours de Vladimir Poutine.

    Immigration

    « L’absence dans cette sphère [des migrations] d’ordre convenable, en plus de déformer la structure de l’emploi, cause des déséquilibres dans le domaine social, provoque des conflits interethniques, aggrave la situation criminogène. Il faut mieux ordonner l’arrivée des étrangers en Russie en régime sans visas. Ils doivent assumer des engagements respectifs, payer les impôts. »

    « Il faut régler la question des étrangers arrivés en Russie sans visas et se trouvant ici depuis longtemps sans objectif clair. Le délai de leur séjour dans le pays doit être limité, tandis que ceux qui violent la législation migratoire se verront interdire l’entrée sur le sol russe. »

    Ce n’est pas la même approche qu’en France, dirait-on.

    Politique internationale et de défense

    « Nous ne prétendons pas au titre de superpuissance, au sens de volonté d’hégémonie mondiale ou régionale, nous n’attentons pas aux intérêts de qui que ce soit, et n’imposons notre protection à personne, nous n’essayons d’apprendre à vivre à personne, mais nous chercherons à être leaders dans la défense du droit international, dans les efforts visant à faire respecter la souveraineté nationale, l’indépendance et l’identité nationale des peuples. »

    « Personne ne doit se faire des illusions quant à la possibilité de s’assurer une supériorité militaire sur la Russie. Nous ne l’admettrons jamais. »

    Souveraineté nationale, indépendance, identité nationale, défense nationale : la Russie aux antipodes de la France.

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  • Comment l’Union européenne a poussé l’Ukraine vers l’Est

    Odessa, Ukraine. La Russie comme l’Ukraine se considèrent comme des nations européennes, faisant partie de la civilisation occidentale et, dans les deux pays, on trouve des gens qui souhaitent que leur pays devienne membre de l’Union européenne. Dans ces conditions, comment l’Union européenne a-t-elle pu faire pour retourner une telle situation favorable contre elle-même ?
    Elle l’a fait en opposant chacune des nations l’une contre l’autre et en cherchant à forcer l’Ukraine à choisir l’Europe contre la Russie. Au lieu d’adopter une stratégie qui aurait permis à l’Ukraine de capitaliser ses liens religieux, culturels et économiques avec la Russie, et qui aurait pu permettre de resserrer les liens entre l’Europe occidentale et la Russie, les négociateurs européens ont, dès le début, cherché à transformer l’accord d’association avec l’Union en test de loyauté.
    D’abord, ils ont rejeté la proposition de l’Ukraine, que la Russie acceptait au départ, selon laquelle l’accession à l’Europe serait compatible avec le fait d’être membre de l’Union douanière, le précurseur d’une Union eurasiatique liant entre eux les anciens Etats soviétiques. A présent, ils ont aussi rejeté la proposition du président Victor Yanoukovitch de négocier les problèmes (notamment celui du dumping européen envers la Russie à travers l’Ukraine) par un format tripartite qui combattrait les trafics transfrontaliers illégaux, ce qui intéresserait aussi Bruxelles.
    Ensuite, au lieu de mettre l’accent sur les valeurs de l’identité européenne slave, ils ont développé l’idée que l’association était un « choix de civilisation » entre la Russie et l’Europe. Comme la majorité des Ukrainiens regardent traditionnellement la Russie comme leur voisin le plus proche et le plus amical, n’est-il pas normal qu’ils aient rejeté un tel choix ?
    Enfin, les négociateurs européens ont fait l’erreur stratégique substantielle d’ignorer les différences fondamentales qui existent dans les valeurs traditionnelles et religieuses. La crainte d’une partie importante de la population chrétienne de l’Ukraine est que l‘Union européenne impose un programme moralement laxiste au système légal et éducatif ukrainien, y compris des valeurs familiales non traditionnelles que beaucoup rejettent ici. Les porte-parole de l’Union européenne n’ont rien fait pour rassurer sur ces sujets et leur arrogance a déposé une bombe à retardement face aux efforts d’intégration européenne de la région tout entière. En somme, au lieu d’aborder ces négociations en partenaire, l’Union européenne s’est comportée comme un club de golf privé qui veut bien tolérer les Ukrainiens comme des caddies mais qui n’a pas l’intention d’en faire des membres. On comprend que M. Yanoukovitch ait considéré tout cela comme « humiliant » pour son pays.
    La leçon la plus importante à tirer de l’échec de l’Union européenne est la nécessité urgente de modifier la vision conflictuelle qui inspire l’initiative du partenariat oriental. La réponse des représentants officiels de l’Union à la décision de l’Ukraine de repousser l’accord révèle ce que beaucoup suspectaient déjà, que cette initiative n’a d’autre but que de vouloir chasser la Russie de l’Europe en repoussant les frontières européennes plus à l’est. Mais comme la Russie et l’Ukraine se voient déjà comme partie de l’Europe, on peut penser que les deux pays vont rejeter ce choix conflictuel absurde que l’Union européenne leur impose : ce choix comme quoi être européen signifie se détourner de la Russie.
    Ce faux choix apporte de l’eau au moulin de l’Union eurasienne. Car ce groupe respecte l’héritage culturel commun qui vient de la période soviétique, qui est encore vivant dans cette région. Deuxièmement, afin de créer des liens, la Russie apporte déjà une aide économique sans commune mesure avec ce que l’Union européenne peut même imaginer. De plus, l’objectif final de l’Union européenne comme de l’Union douanière est le même, à savoir créer une zone de libre-échange de Dublin à Vladivostok. La seule différence est que, en raison de sa taille, l’Union eurasienne pourra négocier avec l’Union européenne dans de bien meilleures conditions que ce que des Etats isolés pourraient obtenir.
    Les critiques à l’égard de l’Union eurasienne portent sur deux points supplémentaires : le premier est que cette Union sera la réincarnation de la vieille URSS puique la Russie va dominer l’Union ; l’autre point est que les négociations commerciales entre d’anciens Etats soviétiques ne peuvent mener qu’à la stagnation économique.
    Comme économie la plus forte, la Russie sera la force dominante de l’Union eurasienne mais ce sera d’autant moins vrai que le nombre de nations membres augmente. Quant à l’idée que la Russie va restaurer l’URSS par des accords économiques croissants, c’est tout simplement stupide.  D’abord, l’Union eurasienne est fondée sur le respect des souverainetés des Etats. Et les compétences de l’Union européenne sont bien plus intrusives dans la vie des Etats que celles de l’Union eurasienne. Si l’un de ces groupes peut être suspecté de menacer les souverainetés nationales, c’est bien l’Union européenne.
    L’argument de la stagnation économique est malvenu car il oppose l’Union européenne tout entière à la seule Russie et non à l’Union eurasienne tout entière. De plus, la Russie fait partie des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) dont les économistes disent qu’ils seront les économies dominantes en 2050. Les critiques disent-ils que l’Ukraine doit renoncer à accéder à ces pays en croissance parce que cela renforcerait les liens entre l’Ukraine et la Russie ? Ce serait aussi intelligent que de vouloir couper son nez pour améliorer son visage !
    Les avocats de l’Union eurasienne ont d’autres arguments. D’abord, l’Union eurasienne adopte des standards analogues à ceux de l’UE mais les introduit graduellement afin d’éviter d’appauvrir la population locale, ce qui est important pour l’Ukraine dont l’équilibre politique et social est fragile. Deuxièmement, les règles de l’Union européenne sont taillées pour les besoins des pays membres actuels et risquent de ne pas être optimales pour d’autres. Le contraste est vif.
    L’Union européenne propose d’abandonner un héritage commun pour des alternatives libérales non populaires. Elle propose de réduire l’indépendance économique et juridique nationale en échange de la perspective floue de devenir membre dans des dizaines d’années voire jamais.
    Entretemps, beaucoup d’industries ukrainiennes seront ruinées par la suppression des barrières aux produits européens.
    L’Union eurasienne propose de regrouper des pays qui ont un héritage commun. Elle propose une coopération économique qui augmente les marchés et permet d’établir une nouvelle compétitivité. Elle doit promouvoir l’intégration économique sur un grand marché commun. De plus, l’Union eurasienne peut offrir une aide financière substantielle aux pays qui veulent s’adapter à un marché transcontinental.
    Rétrospectivement, la question à poser n’est pas pourquoi l’Ukraine n’a pas signé l’accord d’association, mais de se demander si pour ses leaders, signer aurait été la meilleure idée possible ?
     Nicolai Petro, professeur de sciences politiques à l’Université de Rhode Island (USA) 3/12/2013
     International New York Times, published 3 décembre 2013
    traduit de l’anglais par Yvan Blot.
    Titre original : How the E.U. Pushed Ukraine East
    http://www.polemia.com/comment-lunion-europeenne-a-pousse-lukraine-vers-lest/

  • Les Français désenchantés par l'UE

    Seuls 38% des Français considèrent la construction européenne comme une source d'espoir, tandis que 37% y voient même une source de crainte, selon un sondage BVA publié aujourd'hui par le Parisien. "Les Français vivent en ce moment un véritable désenchantement à l'égard de l'Europe", affirme BVA, qui relève que jamais depuis 10 ans la part des personnes percevant la construction européenne comme une source d'espoir n'avait été aussi faible. A titre de comparaison, elle était de 50% en décembre 2011. 

    L'institut note que "la fracture" entre ceux qui se perçoivent comme les gagnants et ceux qui se considèrent comme les perdants de la construction européenne est désormais "spectaculaire". Les seniors, les cadres, les urbains, les personnes disposant de hauts revenus, les sympathisants des partis de gouvernement voient encore majoritairement l'Europe comme une source d'espoir alors que les jeunes actifs (25-34 ans), les ouvriers, les "rurbains", les personnes aux revenus moyens-inférieurs et les sympathisants de l'extrême gauche comme de l'extrême droite la voient très majoritairement comme une source de crainte. 
    Alors que l'Europe traverse crises et plans d'austérité drastiques, une majorité des sondés s'accordent cependant sur un point: soixante-quinze pour cent pensent que ces dernières années, l'UE a été inefficace (peu efficace 56% et pas efficace du tout 19%). 

    Source

  • En cas de crise, les banques pourront prélever les dépôts des épargnants

    Les représentants de l'Union européenne ont décidé de mettre à contribution les épargnants à partir de 2016. Après la ponction des épargnants chypriotes cette année et l'idée émise par le FMI d'une supertaxe de 10% sur le patrimoine, l'Europe vient d'entériner la participation des déposants au renflouement des banques en cas de crise grave.
    L'accord, scellé mercredi 11 décembre, est passé relativement inaperçu, alors qu'il pourrait être d'une importance capitale pour les épargnants. Les Européens se sont mis d'accord sur une loi prévoyant des règles de renflouement interne des banques, ou "bail-in", afin d'éviter de faire participer les Etats au sauvetage des établissements financiers.
     "Grand pas franchi ce soir: accord #BRRD pour 28", a écrit sur son compte twitter le commissaire européen chargé des Services financiers, Michel Barnier, en référence à la directive sur le sauvetage des banques. "Contribuables ne seront plus premiers à payer pour erreurs des banques", a-t-il ajouté. "C'est un pas fondamental vers la réalisation de l'union bancaire", a assuré Michel Barnier dans un communiqué.
     Des représentants du Parlement européen, du Conseil qui représente les Etats, et de la Commission européenne se sont mis d'accord au cours d'un "trilogue" sur ce texte, qui s'appliquera aux 28 Etats membres. Cette nouvelle directive s'articulera avec le Mécanisme unique européen de résolution des banques, qui fait toujours l'objet de difficiles négociations au niveau des ministres, et destiné lui à la seule zone euro. Les ministres des Finances doivent se retrouver mercredi prochain pour tenter de finaliser un accord sur ce sujet.
     Dépôts garantis jusqu'à 100.000 euros Selon la directive, lorsqu'une banque sera en difficulté, les autorités nationales pourront intervenir pour l'empêcher de sombrer. De source européenne, on a indiqué qu'une "recapitalisation préventive et des instruments publics de stabilisation" étaient prévus "sous de strictes conditions".
     La recapitalisation ne concernera ainsi "que les banques solvables qui doivent être recapitalisées en cas de faiblesses identifiées par les tests de résistance". Si une banque est proche de la faillite, le renflouement interne ou "bail-in" s'appliquera, par opposition au "bail-out" privilégié pendant la crise et qui faisait appel à l'argent public, creusant ainsi les déficits. Les premiers à payer seront les actionnaires et les créditeurs (autrement dit les épargnants qui disposent de fonds sur leurs comptes), qui devront couvrir au minimum 8% des pertes de la banque avant que l'on puisse faire appel à des fonds nationaux de résolution, abondés par le secteur bancaire. Les dépôts seront garantis jusqu'à 100.000 euros. Au-dessus de cette somme, les personnes physiques et des petites et moyennes entreprises bénéficieront d'un traitement préférentiel par rapport aux autres créanciers.

    http://desouche.blogspot.fr/2013/12/en-cas-de-crise-les-banques-pourront.html

  • Les bonnets en France, les fourches en Italie !

    La Fourche en Italie fait des ravages. Pas l’outil agricole mais le symbole matérialisant aujourd’hui le ras-le-bol des transalpins. Ras-le-bol pour les taxes, le travail précaire et le chômage, et surtout ras-le-bol face aux politiques.

    Un vent de protestation sans précédent bouillonne en continu comme un torrent dans toute l’Italie.

    Interruption du métro dans la capitale, fermeture des magasins dans les centres-villes, occupation des gares et des marchés, regroupements devant les palais institutionnels, opérations escargot aux frontières, marches contre les centres des impôts. Vagues après vagues, depuis dimanche dernier, le peuple déferle. Les manifestations contre « la caste politique » se multiplient dans la péninsule. Un mouvement spontané et anarchique échappant à toute logique baptisé les Forconi (« ceux qui brandissent des fourches », en italien) se propage dans toutes les villes de la péninsule. Lors des rassemblements, un cri unanime traduit l’exaspération des manifestants.

    Un cri qui chaque fois qu’un député apparaît aussi bien à Turin qu’à Milan, à Gênes où à Rome devant le Parlement, se répercute en écho : « Dégage, pourri ! »

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  • Belgique : les Veilleurs debout contre l’euthanasie

    Depuis le 6 octobre, les Veilleurs debout veillent deux fois par semaine devant le Parlement belge à Bruxelles. S’ils veillent à cet endroit, c’est parce qu’ils ont conscience de la gravité de ce qui se trame derrière la façade devant laquelle ils sont postés. En effet, les sénateurs belges s’apprêtent à voter l’élargissement de la loi sur l’euthanasie. Les mineurs pourraient, dès lors, faire appel à cet acte de mort.

    jeudi sénat Belgique

    Cela fait onze ans que l’euthanasie est en vigueur dans notre pays. Assez longtemps pour l’avoir vécu comme une mauvaise expérience. L’argument de compassion qu’utilisent les parlementaire est que « la souffrance n’a pas d’âge ». Les enfants peuvent souffrir autant, voire plus que certains adultes et pourtant il leur est impossible de demander la mort. La logique pourrait se tenir, outre le fait que les mineurs sont considérés comme n’étant pas assez responsables pour prendre une décision. La logique est fausse, parce que biaisée dès son fondement. Non, la mort n’est pas la solution à la souffrance, elle l’élimine sans la résoudre. Seul l’amour peut accompagner réellement le patient et sa famille. Ceci n’est bien sûr pas un appel à oublier les traitements médicaux, mais à concilier avec justesse ses moyens et l’aspect humain.

    Conscients de cette situation inhumaine, les Veilleurs debout ont voulu agir. Quoi de plus symbolique qu’une veille pacifique devant le Parlement, institution censée travailler au bien de la nation ? En nous tenant à cet endroit, nous voulons veiller sur toute la nation, sur tous les malades. Ils ont davantage besoin de soutien que d’injections létales ! Par cette action, les Veilleurs veulent atteindre un double objectif : dans un premier temps, donner une visibilité à l’opposition grandissante au sein de la population belge, mais aussi réveiller les consciences.

    Tous nous avons tendance à nous accommoder de la situation actuelle, n’étant pas directement confrontés à cette souffrance. Cependant, le poison s’infiltre tout doucement et nous devons rester vigilants ! N’oublions pas que d’autres propositions d’élargissement de la loi nous attendent. L’élargissement, initialement destiné aux mineurs et personnes démentes, s’est finalement concentré seulement sur les mineurs. La proposition concernant les personnes démentes a été reportée à plus tard, « quand les mentalités seront prêtes ».

    En nous taisant, nous nous rendons complices de cette proposition-ci, mais également de toutes celles qui arriveront ! La loi n’est pas encore passée. Nous pouvons donc utiliser ce court terme qui nous reste pour contester cet élargissement de la loi. N’hésitez donc pas à rejoindre les Veilleurs, ou mieux encore : lancez d’autres moments, endroits pour veiller et faites-nous-en part, que nous puissions relayer ! Laissez marcher votre imagination, votre courage, et laissez parler votre conscience !

    Anne-Chantal André-Dumont dans Boulevard Voltaire

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/belgique-les-veilleurs-debout-contre-leuthanasie_92874.html#more-92874

  • Si vis pacem, para bellum

    Invitée de RTL, l’ex candidate socialiste à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal, a apporté son soutien, a peu près comme toutes les familles politiques à l’exception de l’extrême gauche, à l’intervention militaire française en Centrafrique validée par le Conseil de sécurité de l’ONU. La présidente socialiste de la région Poitou-Charentes s’est aussi saisie de cette occasion pour évoquer un vieux serpent de mer. A savoir que l’armée française, « première d’Europe » – ce qui ne correspond pas tout à fait à la réalité, NDLR-, pourrait servir de socle à «la formation d’une armée européenne qui impliquerait la responsabilité des autres pays européens davantage qu’ils ne le font aujourd’hui ». A la vérité, s’il y a parfois mutualisation des moyens entre pays européens dans le domaine de la Défense, l’intervention sur le terrain se heurte au problème du prix du sang (deux de nos soldats sont déjà tombés à Bangui), aux intérêts géopolitiques, économiques parfois divergents entre « partenaires » et font douter de la possibilité même d’une armée européenne

     Si la France intervient en Afrique et elle seule, précisait  le général  Vincent Desportes, c’est qu’«elle  était la seule à pouvoir le faire », forte de son expérience , de ses réseaux, de ses bases, de ses traités de défense la liant avec plusieurs de nos ex colonies. «Si personne ne s’occupe de l’Afrique subsaharienne, cette zone va devenir un trou noir dans lequel viendra s’implanter le djihadisme avant de déployer sa violence sur la France ».

     Quant  à nos « alliés », les Etats-Unis«  n’ont pas réussi leur implantation », les Britanniques « se sont franchement désengagés » et les autres pays de l’UE «  ont moins d’intérêts et ne savent pas faire ». « Un chef d’exécutif ne peut prendre le risque politique d’une intervention que si il est capable de rendre des comptes devant ses électeurs » note encore Vincent Desportes. « Pourquoi Angela Merkel n’intervient jamais, alors que son pays est la première puissance militaire européenne ? Parce qu’elle ne peut pas expliquer à un Bavarois qu’il faut aller se battre en Afrique… ».

     Comment ne pas voir l’impérieuse nécessité pour un pays comme la France qui entendrait grader son rang, sa souveraineté et défendre ses intérêts d’un outil militaire performant ? C’est à bon droit que le FN s’est ému  de la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 qui vient d’être votée. Elle  « consacre la baisse continue des budgets et celle tout aussi dramatique des effectifs. Sur la période ce sont encore 34 000 temps plein qui vont être supprimés après les 54 000 décidés par Nicolas Sarkozy. »

     L’ensemble des programmes d’équipement sont revus à la baisse quand d’autres ont tout simplement disparu du champ-même des discussions, à commencer par le second porte-avions (pourtant indispensable pour notre permanence à la mer). Rappelons qu’à l’heure où le gouvernement se gargarise avec indécence d’avoir la « première armée d’Europe », le Royaume-Uni, dont le budget défense dépasse de plus de 10 milliards d’euros annuellement celui de la France, est en passe d’achever la construction des deux plus gros porte-avions d’Europe. »

     Guillaume Faye le rappelait sur son blog, « cela fait maintenant plusieurs décennies que le budget de la Défense nationale joue le rôle d’une variable d’ajustement. Il ne cesse de baisser en valeur par rapport au PIB (…). La Défense est le seul secteur dans lequel l’État fait des coupes sombres et le seul dans lequel il ne faudrait pas en faire ! On préfère payer l’assistanat et l’AME pour les clandestins… ».

     «En réduisant le budget de la Défense et donc les commandes d’État, (et donc aussi les exportations !) poursuit-il ; est détruit  « peu à peu le remarquable tissu industriel français de pointe concentré sur l’industrie de Défense – véhicules, aéronefs, systèmes d’armes. Or l’industrie de Défense, ce qu’ont parfaitement compris les Américains, est non seulement créatrice de retombées technologiques civiles (exemple : Internet) mais de créations d’emplois. Le budget de la Défense est le plus créateur d’emplois, et d’emplois de haute technologie.  (…).  La raison est simple : c’est que les matériels  et investissements militaires sont des incorporateurs de technologies majeurs. »

     En terme de logique macro-économique, voici une comparaison : chaque euro investi par l’État dans les  emplois sociaux  aidés (sans parler de l’assistanat) va créer dix fois moins d’emplois que si l’État investissait dans les commandes militaires. Allez  expliquer ça aux énarques qui peuplent les cabinets ministériels, ils ne comprendront pas. C’est normal : on ne leur apprend que le droit administratif. L’économie réelle, ça reste réservé aux diplômés de HEC ou de l’Essec qui, eux, fuient pour aller vivre ailleurs. »

     Fin septembre,  le cri d’alarme qui s’était exprimé dans la lettre ouverte des «  sentinelles de l’agora »,  club de réflexion regroupe des officiers supérieurs et généraux des trois armées,  fit un certain bruit

     « La fin de la guerre froide, était il expliqué  les impératifs de l’Etat-providence et la volonté des « post-modernes » d’en finir avec le fracas des armes ont été les abrasifs les plus puissants pour réduire, en moins d’un demi-siècle, l’armée française à l’état d’échantillon. La force militaire est passée, dans le silence et la dénégation, du statut d’institution régalienne majeure à celui d’une société de services que l’on rétribue à la tâche. »

     Or, «l’absence actuelle de menace militaire majeure n’est qu’un simple moment de l’Histoire. Son calme apparent ne doit pas masquer les reconfigurations géopolitiques qui marginaliseront, pire élimineront sans pitié les nations au moral défaillant. »

     C’est pourquoi il est urgent de « permettre à la France de se remettre à penser en termes de risques et de puissance stratégique. Elle en a les moyens. Elle doit le faire sans l’attendre d’une Europe, puissance inexistante, ou d’une soumission transatlantique délétère voire de plus en plus illusoire. »

     Ce qui passez de prime abord par «un budget décent qui permette à nos soldats de disposer de l’entraînement et des équipements nécessaires, et au politique de s’engager sans le soutien déterminant des Etats-Unis… ».

     Bref les actuelles interventions françaises au Mali et en Centrafrique ne doivent pas cacher la décrépitude profonde, voulue, et engagée sciemment de notre outil militaire, avec les conséquences  potentiellement dramatiques que l’on sait pour la sécurité de nos compatriotes constate Bruno Gollnisch. Une catastrophique politique commune à une gauche et une droite qui ont aussi  renoncé très largement à la grandeur de la France en abdiquant toujours plus avant sa souveraineté.

    http://www.gollnisch.com/2013/12/12/si-vis-pacem-para-bellum/

  • Trancher la question ukrainienne

    L’Ukraine a toujours été un territoire à enjeux. Aujourd’hui, c’est un champ de bataille décisif sur lequel s’affrontent l’Occident capitaliste et l’Alternative Russe. Comme en Syrie, il s’agit d’un affrontement pyramidal et multi scalaire (à plusieurs échelles) entre ces deux pôles de puissance.

    -International : deux blocs face à face.

    -National, concernant l’avenir de ce pays artificiel et divisé qu’est l’Ukraine.

    -Communautaire et politique, au niveau de la myriade de groupes, de militants et de personnages individuels.

    -Mais aussi symbolique, illustré par la destruction de la statue de Lénine par des militants agitant des drapeaux de l’Union Européenne. Nous assistons à tout cela depuis la France, en nous interrogeant. Sommes-nous concernés ? Oui, définitivement. Aussi concernés que des français maréchalistes ou communistes lisant les nouvelles de la bataille de Stalingrad. Dans une guerre mondiale, tout le monde est concerné. Nous devons juger, réagir et  nous positionner en temps que nationalistes français, tout simplement.

     Juger avec recul…

    Nous n’avons aucune raison de haïr les ukrainiens. Au contraire, ils nous sont plutôt sympathiques, comme la majorité des slaves le sont pour les français. Les ukrainiens,  blancs et orthodoxes, sont encore largement préservés de la décadence culturelle et des invasions ethniques résultant du règne capitaliste que nous connaissons dans l’Ouest. Les ukrainiens sont courageux et rebelles : on pourrait s’étendre sur leur anarchisme si particulier durant la Révolution Bolchevique, sur leur lutte au côté de l’Allemagne National-socialiste contre Staline et sur la résistance des guérilleros de l’UPA jusque dans les années 60. Les Ukrainiens sont régulièrement martyrs : l’Holodomor (l’extermination stalinienne par la faim) l’esclavage, et aujourd’hui le dépeçage par les oligarques mafieux… Inutile de s’étendre sur la corruption du gouvernement ukrainien actuel ou sur ses lois anti-SDF complètement absurdes. La révolte et l’indignation d’une partie des ukrainiens a ses des raisons légitimes. Loin de nous l’idée de chanter les louanges du gouvernement Ianoukovitch. Au contraire, il faut réfléchir en connaissance de cause. Beaucoup d’ukrainiens ont vécu avec espoir l’écroulement de l’URSS, mais l’anarchie libérale qui s’est emparé de l’Est les a vite fait déchanter. Sur un autre plan, il est compréhensible que nombre d’ukrainiens se sentent étouffés par cette Russie gigantesque dans l’ombre de laquelle ils vivent. D’où la dimension identitaire très présente dans les émeutes de Kiev, identité arborée comme un fanion par les groupes nationalistes qui sont en tête des affrontements.
    …mais en évitant le relativisme paralysant.

    On dit avec raison que la définition d’une ligne politique commence par la délimitation entre l’ami et l’ennemi. Nous ne le cachons pas, nous sommes fermement positionnés du côté de l’Alternative Russe (pour des raisons que nous avons déjà largement commenté). Nous ne refusons pas de voir ses imperfections mais nous avons choisi notre camp. Nous, français, connaissons trop bien le poids de la dictature de l’Union Européenne pour vouloir autre chose que sa destruction complète et la reconquête de notre liberté nationale. Chaque nouveau pays gagné à l’Union Européenne prolonge un peu la durée de vie de cette entité vampirique. De surcroît, l’Union Européenne soumet automatiquement ses nouveaux esclaves à son régime mondialiste, autant sur le plan économique que moral ou culturel. Les gay-pride, les FEMEN ou les différentes plateformes militantes pour la  « liberté »  sont des instruments du soft-power européen dans son entreprise de conquête de l’Est et de réduction du dernier bastion blanc et libre. Ces instruments sont coordonnés par des réseaux de type OTPOR, organisateurs professionnels de « révolutions oranges », financés par George Soros et mandatés par la CIA. Nous avons pu le voir en Russie, en Serbie ou en Croatie. La guerre est ouverte et totale.
    Les nationalistes ukrainiens, instruments de la mondialisation capitaliste.

    natio ukrainien.jpg

    Il est triste, cruel et à la fois doucement ironique de retrouver en tête de ces manifestations ennemies des nationalistes. Certes, il s’y trouve aussi des SDF payés 1 euro de l’heure pour occuper la place, certes il y a divers partis démocrates. Mais l’image qui nous marque le plus, c’est celle de ces jeunes gens aux tempes rasées, masque sur la figure, brassard et drapeaux frappés de runes, gantés, armés de chaînes, et se mesurant courageusement à la police anti-émeute du gouvernement. Colère légitime, mais instrumentalisée cyniquement par les pires ennemis des Nations.

    Nous mettions souvent en garde les nationalistes français contre de telles récupérations, et il est vrai que c’est notre obsession, mais les faits nous donnent raison. Tout le passif du nationalisme ukrainien le prédisposait à une telle erreur. Construit exclusivement sur l’anticommunisme rabique (compréhensible sous Staline peut-être), sans autre horizon que l’opposition systématique à l’Est et l’alignement sur l’Occident, et se nourrissant de romantisme plutôt que de réflexion politique. Depuis les années 50, ou l’OTAN armait les maquis de la RONA jusqu’en 2008, année ou l’on retrouve des combattants nationalistes ukrainiens affiliés à la même RONA… dans l’armée Georgienne, volontaires russophobes. Quelle ironie ! Ces antisémites de traditions, qui s’enorgueillissent des souvenirs du volontariat ukrainien dans la Waffen SS, et qui servent par anti-communisme/anti-russisme anachroniques, de fantassins gratuits à l’Union Européenne Sioniste. Voilà où mènent le romantisme, le fétichisme, et l’obsession anticommuniste dépassées. Voilà aussi où mène une vision exclusivement identitaire lorsqu’elle est dépourvue de lecture géopolitique ou économique. Ces militants néo-païens racialistes, judéophobes et partisans du retour à la terre, servent de chair à canon à ceux qui veulent imposer le mariage gay, l’espace Schengen, le marché libre avec son cortège d’immigration massive, et le soutien inconditionnel à Israël.

    Ces gens-là prétendent troquer le rhume pour la lèpre…

    Tranchons dans le vif.

    L’Ukraine reste un assemblage de deux patries. L’une est la  périphérie de l’espace slave orthodoxe, grenier à blé de l’est, « petite Russie ». Une autre partie constitutive de l’Ukraine est vulnérable aux influences germaniques et considérée par l’Allemagne comme son pré carré (comme l’a été la Slovénie durant la désintégration de la Yougoslavie). Une large partie des ukrainiens, cosaques en tête, soutient la Russie et s’oppose à l’UE. En conséquent, l’Ukraine est vouée à la partition : la partie Ouest étant absorbée par l’espace germanique et l’Union Européenne, sa partie Est à rejoindre la Russie dont elle est une périphérie et qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Une autre alternative, catastrophique pour nous, serait le triomphe de la révolution orange et l’absorption de l’Ukraine par l’UE. Il risque d’en résulter une véritable situation de guerre civile, comme en Yougoslavie dans les années 90. Les nationalistes français prendront-ils le train pour aller défendre l’Ouest (comme ils le firent en Croatie) ou s’engageront-ils dans la reconquête de l’Europe par l’Est ? Quoi qu’il en soit, les images qui nous parviennent de Kiev sont cruelles à nos cœurs.

    On ne peut s’empêcher de les comparer avec notre souvenir des jeunes nationalistes français, qui en mai 2013, chargeaient avec vaillance les rangs des flics de l’UMPS, dispersant la racaille journalistique et appelant Poutine à l’aide devant l’ambassade de Russie. Les fanions noirs eurasiens côtoyaient les drapeaux rose et bleus de la Manif Pour Tous. Deux jeunesses, des combats radicalement antagonistes.

    Le refus du « mariage » homobourgeois participait à une dynamique de réaction des peuples à la mort programmée par nos ennemis capitalistes, réveil glorieux qui a débuté en Russie, avec la réanimation de la Sainte Eglise Orthodoxe, réveil relayé par les Serbes, les Biélorusses, la fantastique résistance Syrienne, les victoires diplomatiques de l’Iran et jusqu’au Venezuela de Nicolas Maduro. Au contraire, le combat des nationalistes ukrainiens s’inscrit dans une logique anachronique, un folklore d’arrière-garde détourné cyniquement par les pires ennemis des peuples et des identités que la terre puisse porter .

    Comme le dit si bien Aymeric Chauprade :

    « Se tourner vers l’Union Européenne en 2013, c’est aussi absurde que d’en appeler à l’URSS en 1991. »

    AUCUN SOUTIEN A LA SUBVERSION ORANGISTE EN UKRAINE !

    A BAS L’UNION EUROPÉENNE CAPITALISTE!!!

    Guillaume Lenormand pour le Cercle Non Conforme

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2013/12/10/trancher-la-question-ukrainienne-5243434.html