géopolitique - Page 418
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Lafarge – Daech : un scandale d'Etat ? - Journal du vendredi 18 mai 2018
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Syrie: des snipers français arrêtés!
Ils se seraient retrouvés au poste de contrôle syrien par erreur! Paumés mais groupés!
Selon le site russe, Mail.ru, 60 militaires français auraient été arrêtés à un poste de contrôle dans le nord-est syrien. Cité par l’agence de presse iranienne Fars, le site russe affirme que c’est l’armée syrienne qui aurait mis la main sur ce groupe de militaires français au nombre desquels figurent des snipers.
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Il n’y a plus de communauté internationale
Quand on entend, sans rire, des spécialistes affirmer que la communauté internationale condamne les violences israéliennes à Gaza et le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, on en reste pantois. De quelle communauté internationale parle-t-on ?
A l’origine il s’agit des démocraties liées aux Usa et des régimes dépendants. Comment peut-on sur l’Iran et Gaza ou Jérusalem parler encore de communauté internationale.
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Trump déclare la guerre économique à l’Europe
Jean-Michel Vernochet
En se décidant à sortir du Traité relatif au programme nucléaire iranien dit 5+1 (les Cinq membres permanents du Conseil de Sécurité + l’Allemagne), Donald Trump déclare en fait, littéralement, la guerre à l’Europe. Ceci n’étant pas une clause de style parce qu’en dénonçant unilatéralement cet accord collectif et en annonçant le rétablissement d’une batterie de sanctions draconiennes à l’encontre de Téhéran au cours du prochain semestre, il met du même coup, la France et l’Allemagne à genoux. Il s’agit en effet ni plus ni moins, dans l’actuel contexte de crise sociétale aiguë, de la perte d’un marché providentiel de 83 millions d’âme.
Un débouché en pleine expansion depuis la fin de 22 années de blocus économique [1] et l’accord de contrôle extérieur du programme nucléaire civil iranien du 14 juillet 2015. Lequel pouvait laisser espérer aux Allemands de regagner leurs positions perdues après 2005. Celles-ci cumulaient alors à 5,67 milliards de dollars soit 14,4% de leurs exportations. Pour la France, les constructeurs automobiles PSA et Renault sont eux aussi immédiatement menacés par la volte-face de la politique américaine. Peugeot détient actuellement 30% d’un marché iranien difficilement reconquis après son retrait de 2012 pour obéir à l’injonction comminatoire de son partenaire américain General motors [2]. Celui-ci avait fait miroiter à PSA, en échange d’un manque à gagner à l’export vers l’Iran de 450.000 véhicules l’an, l’ouverture de l’immense marché chinois. Promesse mirobolante, évidemment non tenue. Notons qu’à l’époque, les syndicats compradores habituellement si prompts à s’insurger pour un oui ou pour un non, ne pipèrent mot.
Au moment où est tombé le couperet américain ce 8 mai (avec quatre jours d’avance sur la date annoncée), le groupe PSA se préparait à la production en Iran de la Peugeot 301 ainsi que de la Citroën C3. Rappelons que les constructeurs français tenus par leurs partenariats transatlantiques, tombent, en cas de refus d’obtempérer, sous le coup de la loi fédérale, laquelle n’a pas la main légère avec les contrevenants. Tous les acteurs économiques ont à l’esprit les 8,9 milliards de dollars d’amende que dut verser la BNP au Trésor américain en mai 2015 pour avoir transgressé les oukases de Big Sister America et fricoté de l’an 2000 à 2010 avec Cuba, l’Iran, le Soudan et la Libye, tous pays sous embargo.
Beaucoup pensent que l’interdépendance économique est un puissant facteur de paix internationale. Que nenni ! C’est oublier que certains, les forts, sont alors en position de dicter leur loi aux faibles et que ceux-ci n’ont d’autres choix que de se soumettre. Cinquante ans après mai 1968, il serait judicieux de se souvenir de l’embargo américain instauré sur le tourteau de soja et les porcs menacés de famine dans les élevages bretons… L’initiative du président Trump est à ce titre un véritable coup bas pour l’économie européenne sacrifiée notamment sur l’autel des fantasmes sécuritaires de l’État hébreu… mais pas seulement, car l’affaire est au final beaucoup plus complexe et plus tordue.
On peut en effet s’interroger sur l’enchevêtrement de calculs nébuleux qui conduit l’Amérique à s’aliéner volontairement et à peu de profit, ses alliés européens ? Parce que cela revient avons-nous dit, à les mettre au pas et les faire passer (une fois de plus) sous les fourches caudines de l’État profond américain seul décideur… le président Trump ne se maintenant actuellement à la Maison-Blanche que dans la mesure où il en exécute les consignes. Une hyperclasse qui agit en sous-main et qui, ayant échoué à imposer une hégémonie directe sur le reste du monde, préfère désormais opter pour les voies détournées de la guerre économique, de la subversion politique et de la diplomatie armée (soft power), afin d’atteindre ses objectifs de domination tous azimuts.
Un rappel à l’ordre n’est donc pas à exclure à l’endroit des Macron et Merkel qui se sont crus autorisés à venir s’ingérer (à domicile) dans la géostratégie de l’imperium nord-américain. Notons que M. Macron s’est ridiculisé en allant quémander à Washington que le Département d’État accepte de prendre en considération ses misérables desiderata (la préservation de la petite part hexagonale du juteux marché persan), prétendant pouvoir faire accepter la renégociation de l’accord par Téhéran. Ce dont il n’est pour l’heure pas question. Alors que déduire sinon que conclure, de la décision des élites américaines de revenir sur l’engagement pris en 2015 ? Précisant que ni le Département d’État, ni le Pentagone, ni la CIA, et surtout pas le Deep State - à savoir le complexe militaro-industriel, les néoconservateurs (d’anciens trotskystes, soixante-huitards reconvertis, qui pour beaucoup tiennent aujourd’hui le haut du pavé), les likoudniki de diverses obédiences, les puissants groupes de pression sionistes faiseurs et tombeurs de rois, Wall Street – n’ont été mis hors-jeu, exclus ou seraient restés étrangers à cette fatale décision de sortie de l’Accord 5+1. De plus, qui parmi ces différents acteurs, aurait pu se préoccuper de plaire ou déplaire au petit marquis élyséen et de chercher des voies raisonnables en vue d’éteindre les incendies qui n’en finissent pas de se multiplier au Levant ? Reste qu’à défaut d’avoir conservé une influence directe au Proche Orient - ayant perdu la guerre de Syrie et l’Irak livré à la majorité chiite - la Grande Amérique gouverne par le maintien d’un certain chaos et le soutien relatif de l’irrédentisme kurde ?
Les oligarchies du Nouveau Monde savent les européens lâches, désunis et dépendants, auto-intoxiqués qu’ils sont - entre autres - par leurs soi-disant Valeurs ! Par ailleurs ce sont des rivaux qu’il convient de brider. Le grand théoricien de l’impérialisme yankee, le franckiste Brzezinski, énonçait la chose avec clarté dans le Grand échiquier (1998) - reprenant en cela les idées directrices de l’immémoriale politique continentale des Britanniques – à savoir que l’Europe devait demeurer coûte que coûte désunie (rien de contradictoire ici avec l’Union européenne qui est un moyen d’assujettir les nations tout en détruisant leur puissance souveraine) et politiquement débile. Nous y sommes. Cette loi géopolitique s’applique aujourd’hui dans toute sa rigueur derrière les embrassades et les guignoleries de façade. Peu chaut à M. Trump que M. Macron ait été désavoué par le dangereux revirement de la politique extérieure de l’Union. Il n’a cure de lui sauver la face. De toute façon la presse dont le président hexagonal est le fils puîné l’aura fait à sa place.
Comme si également ces fantoches européens - les trois « M » Merkel, May, Macron - pesaient lourds face aux bibliothèques de dossiers et de disques compacts dramatiquement dévoilés par le triste sire Netanyahou, ci-devant Premier ministre du 51e membre des États-Unis ? Oubliant de dire au passage que ces documents d’archives exfiltrés d’Iran on ne sait par qui ni comment, dataient de 2003. Comme quoi les vieilles ficelles font toujours recette. Et ce depuis la fiole de sucre glace brandie naguère au Conseil de Sécurité par l’Oncle Ben’s Colin Powell prétendant qu’il s’agissait d’Anthrax, preuve accablante de la poursuite d’un programme irakien d’armes de destruction massive ! Néanmoins, prouver de cette manière, en ouvrant l’armoire aux squelettes, la perpétuation en 2018 d’un programme offensif en contredisant ex abrupto tout les rapports de l’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA) relatifs au suivi de l’application de l’Accord de dénucléarisation, il faut à la fois une certaine dose de cynisme et de mauvaise foi… ainsi que l’active complicité d’une presse détenant tous pouvoirs sur une opinion publique entièrement forgée par ses soins… et par ses assidus mensonges !
Ajoutons que le Premier ministre israélien, parle toujours de guerre contre le grand voisin iranien, mais qu’il n’a guère les moyens de ses ambitions guerrières hormis ses inutilisables vecteurs Jéricho à tête nucléaire : ses chasseurs-bombardiers F16 sont à bout de souffle et sa dizaine de F35 sont trop précieux pour être exposés sans nécessité absolue à des tirs de représailles… pas plus qu’il n’aurait la sottise d’envoyer ses pilotes au casse-pipes, lesquels, lorsqu’ils tirent leurs missiles vers des positions iraniennes de Syrie, le font généralement depuis l’espace aérien libanais, prudence oblige car le 10 février un chasseur-bombardier de Tsahal était abattu par la défense aérienne syrienne, le premier depuis 1982. Les temps changent. Au demeurant les guerres israéliennes destinées à nettoyer par cercles concentriques successifs la périphérie de l’entité sioniste, se font toujours à moindre coût et assez généralement par procuration : 1991 « Tempête du désert », 2003 « Choc et effroi »…
Ou bien encore s’achèvent en foirade comme lors de la deuxième guerre du Liban de juillet 2006 – le sixième conflit israélo-arabe – lancée (mais non déclarée) au prétexte controuvé que deux soldats de Tsahal auraient été capturés en Eretz Israël (et non enlevés comme le clamait la presse hébreu). Pour l’heure, la puissante Armée de défense israélienne excelle surtout à faire des cartons meurtriers sur les Palestiniens… 40 mort ces dernières six semaines et deux milliers de blessés. Là encore nous aurions pu nous attendre à des reportages de la part de ces mêmes envoyés spéciaux qui, dans Alep Ouest assiégée par les forces loyalistes ou dans la Ghouta orientale où s’étaient retranchés un dernier carré de terroristes d’Al-Qaïda (prétendument perpétrateurs du 11 Septembre ?), faisaient pleurer Margot sur le sort des djihadistes en dépit du fait que ceux-ci avaient pris les habitants de ces villes martyrs en otages et comme boucliers humains.
Quant à M. Netanyahou, en délicatesse avec sa propre justice pour malversations, il est en fin de compte, semble-t-il, brillamment parvenu à faire endosser par Washington une politique coercitive de sanctions maximales à l’encontre de l’Iran, sa bête noire tout en se prévalant d’une intention de neutralité de la part de Vladimir Poutine à l’égard des frappes de missiles israéliens en Syrie contre les bases de Gardiens de la Révolution [3]. Maintenant vers quoi allons-nous ? Quelles leçons provisoires tirer des récents événements ? Que veut ou que cherche M. Trump en calmant d’un côté le jeu entre les deux Corée – ce qui pourrait lui valoir un prix Nobel de la paix et le rendre de facto indéboulonnable – et en œuvrant de l’autre à la déstabilisation de l’Iran, voire en préparant une Troisième guerre du Golfe ? On en parle sérieusement dans le landernau des initiés.
Au final, en dénonçant l’accord, non seulement la Maison Blanche va créer de graves difficultés économiques à ses alliés et tributaires européens, faisant le calcul que de toutes les façons ceux-ci feront profil bas. Qu’ils se coucheront, quoiqu’il leur en coûte, devant les insatiables exigences israéliennes relayées par Washington (wag the dog… il est patent que la queue remue le chien et non l’inverse !). Allons plus loin. L’Amérique du Deep state, au-delà du complexe obsidional israélien, vise assurément plus loin que la simple destruction d’un État persan candidat au leadership régional et grand rival de l’Arabie wahhabite, alliée privilégié de Washington et de Tel-Aviv.
Iran qui certes développe des missiles à longue portée et des drones de combat à partir de technologies justement fournies par Pyongyang, et de facto menacerait à court terme la sécurité de l’État juif (puisqu’il se désigne lui même ainsi). M. Trump s’étant convaincu d’avoir fait plier la Corée du Nord (mais une interprétation inverse de la désescalade et du réchauffement des relations interétatiques autour de la Mer du Japon est également très recevable – nous y reviendrons), peut-être se dit-il que la menace d’un recours à la force, est (ou serait à nouveau), payante ? Ce faisant, dans le cas de l’Iran, il ne peut ignorer qu’en dénonçant unilatéralement l’accord de 2015, il prend le risque de déstabiliser le pays en profondeur, en accroissant la division du pays entre modernistes et conservateurs, ceci affaiblissant le camp pro occidental dont la tête de file est l’actuel président Rohani… et revigorant du même coup celui de conservateurs.
L’on voudrait relancer en Iran une contestation insurrectionnelle que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Les Anglo-américains ne sont jamais, ni avares ni en retard d’une révolution de couleur ou de velours… Des révolutions qui d’ailleurs se greffent souvent sur un légitime terreau de revendications et des carences politiques avérées. Ainsi de l’Ukraine et ces jours-ci l’Arménie et la Moldavie. Soyons assurés que les experts en coup tordus de la CIA, machiavéliens parmi les machiavéliens, ne chôment pas et qu’un projet de regime change pour l’Iran est peut-être d’ores et déjà en cours d’application. Avec pour premier objectif de réinsérer l’Iran [4] dans une mondialisation sociétalement et économiquement libérale-libertaire… et par la même occasion, de resserrer le dispositif de contention – le cordon sanitaire – que tissent patiemment les puissances atlantiques autour de la Russie et de l’espace continental eurasiatique.
Chacun comprendra que face à de tels enjeux, les Européens et leurs indésirables industries de haute technologie concurrentes de leurs homologues américaines, doivent rentrer dans le rang de la mondialisation heureuse et apaisée sous la férule de l’Oncle Sam… surtout au moment où la libre circulation des biens et le retour du protectionnisme font l’objet du bras de fer commercial qui se joue entre Washington et une Chine populaire trop gourmande. L’aluminium européen vient d’ailleurs d’en faire les frais. Pauvres européens, cinquième roue du carrosse de M. Trump, lequel pense en priorité à la restauration de son parc industriel et au plein emploi outre-Atlantique. L’Europe devra, en conséquence, se soumettre, continuer d’avaler des couleuvres de la taille d’anacondas, voir croître l’armée de ses chômeurs et gérer elle-même ses crises et ses krachs à venir.
13 mai 2018
Notes
[1] Sévères restrictions des échanges commerciaux que R. Reagan met en place en 1988, un an avant la fin du conflit Iran/Irak. Dispositions accentuées en 1996 quand Washington adopte la loi d’Amato-Kennedy (8 août) en mettant l’embargo sur les importations de pétrole brut et en interdisant tous les investissements directs ou étrangers via les partenariat existant avec des sociétés non américaines.
[2] En 2010 PSA exportait en Iran 461.000 véhicules mais se retirait du pays en 2012 sous la pression de son éphémère partenaire, General Motors, ceci afin de se mettre en conformité avec les sanctions américaines. De retour en Iran, Peugeot y a immatriculé 443.000 unités en 2017 et 83.600 au cours des deux premiers mois de 2018 soit 30% du marché.
[3] https://fr.timesofisrael.com/netany... Le Kremlin 9 mai : « J’ai souligné l’obligation et le droit d’Israël à se défendre contre l’agression iranienne, menée depuis le territoire syrien. Les Iraniens ont déclaré leur intention de nous attaquer. Ils essaient de transférer des forces et des armes mortelles avec l’objectif explicite d’attaquer l’État juif dans le cadre de leur stratégie pour détruire l’Israël ».
[4] Lire « Iran, la destruction nécessaire - Persia delenda est » Xenia 2012.
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Perles de Culture #167 : Un russe nommé Poutine, portrait
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JERUSALEM ? UNE CAPITALE POUR DEUX !
Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat
Le 70e anniversaire de la création de l’Etat d’Israël et le transfert de l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, a déchainé un climat de violences inouï aux « frontières » de la bande de Gaza au sud-ouest du pays. Les Arabes de cette partie de Palestine libre de toute occupation étrangère, sont partis à l’assaut du no man’s land séparant leur « timbre-poste » de 350 Km2 et d’un million et demi d’habitants, de l’Etat Hébreu. Pneus enflammés, jets de projectiles à l’aide de lance-pierres, tentatives de franchissement, ont ponctué toute cette journée du lundi 14 mai. En face, les snipers de Tsahal ont « allumé » comme des pipes à la fête foraine, les jeunes manifestants. Bilan, entre 60 et 100 morts, des centaines de blessés. La communauté internationale s’est émue à juste titre face à cette riposte disproportionnée.
Trois constats
Le premier, c’est le cynisme qui habite les deux parties. L’Etat juif, tout d’abord, dont les autorités ont froidement répondu qu’elles protegeaient leur frontière et leur population contre toute tentative d’intrusion sur leur territoire. Confirmation donnée notamment par Mme Aliza Bin Noun, ambassadeur d’Israël en France, sur une chaine d’infos. (A noter qu’une barrière de sécurité entoure complètement le périmètre de la bande de Gaza, et qu’un mur en souterrain a été aménagé pour empêcher que les Gazaouïs ne creusent des tunnels).
Le second, c’est l’attitude du Hamas, le parti islamiste dominant la scène politique à Gaza. Il a envoyé sciemment au « casse-pipe » à son habitude, hommes, femmes et enfants, sachant pertinemment que les inévitables victimes feraient pleurer Margot dans les chaumières et, qu’inexorablement, les degrés de sympathie pour la cause israélienne, chuteraient. Tout le monde est, à juste titre, indigné par la mort d’un bébé asphyxié par des tirs de gaz lacrymogène, mais ses parents n’en étaient-ils pas responsables au premier chef ? Il me revient à l’esprit une citation de Bossuet, archevêque de Meaux au XVIIe siècle, qui disait à peu près ceci : « Dieu se rit des hommes qui se lamentent des conséquences des causes qu’ils chérissent ». On est en plein dedans !
Le troisième, c’est que si des autorités décident que leurs frontières soient infranchissables, elles le sont si des ordres de fermeté sont donnés aux troupiers. A méditer par l’Europe des 27 avec son dispositif de Schengen qui est une véritable passoire. (A noter que l’on n’est pas obligé de tirer à balles réelles sur des foules désarmées, qui il existe des munitions en caoutchouc, et que des tirs de semonce au-dessus des têtes ne sont pas des actes criminels, contrairement à ceux commis par l’armée israélienne dont l’image est à jamais ternie).
Le fond de l’affaire.
Les Nations-Unies ont reconnu et légitimé en 1947 un plan de partage équitable de la Palestine mandataire, elle-même issue du dépeçage de l’Empire Ottoman au lendemain de la Première Guerre mondiale. Ce plan prévoyait deux Etats, l’un Arabe, l’autre Juif avec, au milieu, un corpus séparatum internationalisé, Jérusalem. Les Juifs l’ont accepté, les Arabes l’ont fâcheusement refusé. Résultats des courses, après une guerre perdue en 1948 par les Etats de la Ligue Arabe face à la Haganah juive : 5 à 700 000 réfugiés palestiniens fuyant les zones de combat, qui en Egypte, qui en Jordanie, qui au Liban, qui à Gaza. Les guerres successives de 1956, de 1967, de 1973 et de 1982 au Liban, n’ont rien réglé. Israël s’est agrandi au détriment de ses voisins et Jérusalem a été réunifiée sous la seule bannière de David. Le signataire de ces lignes peut témoigner qu’avant la « Guerre des six jours », il était impossible d’aller directement sur les Lieux Saints occupés par les Jordaniens à partir de la partie juive de Jérusalem. Aujourd’hui les adeptes des trois religions monothéistes peuvent aller prier sur ces Lieux trois fois saints, totalement imbriqués, ce qui ajoute une bonne dose d’absurdité à la situation actuelle ! Les peuples et leurs Etats respectifs ne se reconnaissent pas, mais ils se côtoient dans une grande proximité, pour ne pas dire promiscuité, à chaque heure du jour !Un territoire pour deux peuples
Après les espoirs nés des accords d’Oslo en 1993 entre Rabin et Arafat, la situation s’est gelée et envenimée. La colonisation forcenée de la Judée et Samarie, - la « west bank » ou Cisjordanie, cette double boursoufflure qui compresse Israël entre la mer et le Jourdain-, par les religieux juifs, mais pas seulement, empêche toute négociation sérieuse. Sans compter qu’il y a le contentieux syro-israélien à propos du plateau du Golan annexé en 1967, un balcon au-dessus du lac de Tibériade d’où l’armée de Damas tenait sous son feu les kibboutz de la plaine. Sans oublier les affrontements récurrents entre le Hezbollah et Tsahal au Sud-Liban. Le baril de poudre attend la mèche ! Si la raison et les intérêts économiques bien compris de toutes les parties l’emportaient, nous assisterions à la création de l’Etat arabe de Palestine avec, pour capitale, Jérusalem-Est. Tout le monde le sait. Les plans sont dans les cartons. L’alternative à la solution des « deux Etats » ? Une entité unique, judéo-arabe, où bien vite ces derniers domineraient démographiquement les premiers, noyant sous un nombre incalculable de berceaux musulmans les berceaux juifs. Cela, Netanyahu ne peut pas l’accepter, pas plus que les Palestiniens ne peuvent accepter le statu quo. Alors, alors, la raison, pour une fois pourrait-elle l’emporter ? En tout cas, j’ai une pensée émue pour les jeunes professeurs d’histoire qui sont chargés d’enseigner, notamment, la shoah dans les écoles de la willaya du 9-3 !
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Virginie Vota décortique les manipulations médiatiques au sujet de l’accord nucléaire iranien déchiré par Trump
Virginie Vota s’emploie ici à lutter contre le prêt-à-penser au sujet de la décision de Donald Trump de déchirer l’accord nucléaire avec l’Iran. Elle met en évidence comment les médias français tentent de nous faire passer cela pour un exemple de plus du caractère capricieux de Donald Trump, alors qu’il s’agit bien évidemment d’une décision coordonnée avec Israël.
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La diplomatie Trump met le feu en Palestine - Journal du Mardi 15 Mai 2018
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Russie: le pont reliant la Crimée au continent a été inauguré ce 15 mai 2018 par Vladimir Poutine
Le « Pont de Crimée » a été inauguré, tous klaxons hurlants, par un vaste défilé de camions de chantier, dont celui de tête était conduit par Vladimir Poutine en personne, comme on le voit dans la vidéo. Ce sont ceux qui ont participé à la construction du pont qui ont pris place dans ces camions. Le président n’a visiblement pas boudé son plaisir car ce pont est l’emblème du couronnement de la Russie de retour parmi les plus grandes puissances de la planète. C’est le rattachement de la Crimée qui a valu au président russe de faire un bond dans le cœur de ses compatriotes qui en ce jour délectent probablement eux aussi ce pied-de-nez de 19 kilomètres envoyé à ceux qui ont fomenté les tueries de la place Maïdan à Kiev pour déstabiliser la Russie et l’enserrer dans leurs tenailles OTANesques.
Ce pont est destiné à la circulation automobile et ferroviaire et mesure 19 kilomètres de long, c’est le plus long de Russie, il enjambe le détroit de Kertch, permettant ainsi de relier la Russie continentale à la Crimée, seulement quatre ans après le rattachement de la presqu’île à la Fédération de Russie. Si l’Union européenne et les USA espéraient encore briser la détermination russe à coup de sanctions économiques pour refouler les deux millions de Criméens hors des frontières russes vers l’Ukraine, leurs intimidations ont reçu une réponse cinglante et définitive. L’ouverture du pont au trafic ferroviaire devrait avoir lieu début 2019.
La construction du pont a été annoncée très rapidement après le référendum de mars 2014 et les travaux ont commencé dés février 2016. Cette inauguration est un signe très fort envoyé par le président Poutine à peine « intronisé » président pour la troisième fois ce mois-ci aux Criméens qui lui ont fait si spectaculairement confiance lors du référendum de rattachement mais encore lors de sa toute dernière réélection. La Crimée lui ayant donné le plus fort taux de voix en sa faveur (ou l’un des plus forts) de toute la fédération avec 92,15% des suffrages. C’est dire que la romance entre le président et la Crimée est au beau fixe. Jouez violons! Mais c’est aussi une belle fin de non-recevoir envoyée à ceux qui espéraient avec de lourdes sanctions économiques parvenir à faire plier l’ours russe.
Jusqu’à aujourd’hui la Russie continentale n’était reliée à la Crimée que par voie de mer ou par voie aérienne à travers ou au-dessus du détroit de Kertch. Pour l’heure, la capacité du pont est estimée à 40 000 véhicules par an et 47 trains par jour, permettant ainsi la circulation de 14 millions de passagers et de 13 millions de tonnes de marchandises par an.
Quelques mois après la rattachement de la Crimée à la Russie, Poutine avait déclaré à l’Assemblée fédérale de Russie le 4 Décembre 2014 :
« Ce fut en Crimée (…) que le Grand Prince Vladimir fut baptisé avant d’apporter le christianisme à la Rus. (…), le christianisme a été une puissante force unificatrice spirituelle qui a contribué à impliquer les diverses tribus et les unions tribales du vaste monde slave orientale dans la création d’une nation russe et de l’Etat russe. Ce fut grâce à cette unité spirituelle que nos ancêtres pour la première fois et pour toujours se sont considérés comme une nation unie. Tout cela nous permet de dire que la Crimée, (…), et Sébastopol ont une importance civilisationnelle et même sacrée inestimable pour la Russie. »Vladimir Poutine
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OTAN, UE, Turquie…la dérive des continents
Les autorités israéliennes l’avaient dit et répété: aucune manifestation de Gazaouis le long de la clôture séparant la bande de Gaza d’Israël ne sera tolérée. Des dizaines de milliers de Palestiniens ont passé outre hier pour protester contre le transfert de Tel-Aviv à Jérusalem de l’ambassade américaine. Le Figaro le rapportait, « les Palestiniens perçoivent comme une provocation la date choisie, précédant de 24 heures les commémorations de la Nakba , la catastrophe qu’a constitué la création d’Israël pour des centaines de milliers d’entre eux chassés ou ayant fui de chez eux en 1948. » Tsahal a indiqué que « les terroristes du Hamas » (accusés de manipuler les Palestiniens), étaient prioritairement la cible des tirs qui ont visé lundi cette foule impressionnante vivant à Gaza, ce territoire qui « ressemble de plus en plus à un camp de concentration» estimait déjà en 2009 le Cardinal et ministre du Vatican Renato Martino. Le bilan est lourd : 59 manifestants palestiniens abattus (dont huit enfants de moins de 16 ans d’après l’ambassadeur palestinien à l’ONU) et 2 400 blessés selon un bilan du ministère gazaoui de la Santé. La répression de cette manifestation a été vivement condamnée par Emmanuel Macron et les instances de l’UE. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, n’a pas été le seul à dénoncer lundi un «massacre » israélien. Amnesty International, ONG, partis de gauche et d’extrême gauche évoquent une « violation abjecte » des droits de l’homme, et des « crimes de guerre. » Sans surprise, les Etats-Unis ont bloqué lundi l’adoption d’un communiqué du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à « une enquête indépendante » sur cette manifestation et la répression dont elle a été l’objet. La Maison Blanche affirme que «la responsabilité de ces morts tragiques repose entièrement sur le Hamas. »
Comme l’Afrique du Sud, la Turquie a rappelé pour consultations ses ambassadeurs en Israël et aux Etats-Unis, et a décrété trois jours de deuil en mémoire des Palestiniens tués hier. «Israël sème le terrorisme d’Etat. Israël est un Etat terroriste. » « Ce qu’Israël a fait est un génocide. Je condamne ce drame humanitaire, ce génocide, d’où qu’il vienne, d’Israël ou d’Amérique» a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan dans un discours prononcé hier devant des étudiants turcs à Londres. Le tout début de ce millénaire semble déjà très loin, période ou Ankara et Tel Aviv étaient des alliés qui coopéraient militairement….
Plus largement encore, le climat entre les occidentaux et la Turquie a bien changé depuis cette année 2002 qui a vu l’arrivée au pouvoir du parti AKP (Parti de la Justice et du Développement) et de Recep Tayip Erdogan au poste de Premier ministre. Un islamo-conservateur précédé d’une réputation de libéral raisonnable, favorable au développement des libertés individuelles et pro-européen. Le monde des affaires voyaient aussi d’un bon œil un pays qui a connu depuis le début des années 2000 une très belle embellie économique, laquelle a fait aussi des heureux en France, sixième fournisseur et client de la Turquie. Nos acteurs économiques y ont beaucoup investi, trois cents entreprises françaises y emploient des dizaines de milliers de salariés. Cette croissance de l’économie turque a été profitable à la classe moyenne, mais s’est sensiblement érodée ces derniers mois sur fond de hausse des prix et de dépréciation de la livre turque.
Il n’en reste pas moins que le président Erdogan et l’AKP gardent un réel soutien populaire. Sans énorme surprise, ils gagneront de nouveau les prochaines élections, présidentielle et législatives, qui devaient se dérouler en novembre 2019 mais dont la date a été avancée au 24 juin 2018; soit quatorze mois jour pour jour après le référendum -contesté par l’opposition ou ce qu’il en reste… - qui a enterré le régime parlementaire pour lui substituer un régime présidentiel.
Cahin-caha, le processus d’adhésion de la Turquie dans l’UE (enclenchée officiellement dés 1963 avec sa candidature à la Communauté Economique Européenne) s’est poursuivie. Certes celui-ci a été freiné par des opinions publiques européennes vent debout contre cette éventualité, mais aussi du fait des critiques sans cesse plus nombreuses des instances bruxelloises contre la dérive autoritaire, les atteintes aux droits-de-l’homme, voire l’agressivité et les menées géopolitiques d’Ankara. Le conflit syrien, le jeu très ambigu qui fut celui de M. Erdogan vis-à-vis de l’Etat islamique (EI) ou à tout le moins son soutien aux milices djihadistes anti-Assad -certes il ne fut pas le seul dans ce registre… – n’ont pas apaisé les tensions. Ni bien sûr le chantage opéré par l’Etat turc dans le dossier de la torrentielle immigration clandestine, qui a réclamé trois milliards d’euros à l’UE pour empêcher les centaines de milliers de migrants qui campent sur son sol de se répandre en Europe.
Le coup d’état militaire de juillet 2016 visant à renverser le régime, derrière lequel, non sans raison peut-être, Erdogan a vu la main des Etats-Unis, n’a pas arrangé la réputation d’Ankara dans le domaine du respect des droits de l’homme. La presse et les journalistes dissidents ont été muselés, 160 000 fonctionnaires -militaires, juges, enseignants… - ont été mis à pied et 50 000 Turcs ont été emprisonnés selon un rapport des Nations unies. Reuters rapportait en fin de semaine que la police turque a de nouveau arrêté 150 soldats, soupçonnés d’être liés à Fethullah Gülen, un prédicateur hébergé aux Etats-Unis qu’Ankara accuse d’avoir fomenté la tentative de coup d’Etat avec l’appui d’officiers kémalistes et de libéraux de gauche…
Si la Turquie est membre de l’Alliance atlantique, Michel Drac, dans une récente vidéo , s’interrogeait sur les conditions du maintien de la Turquie dans l’Otan, dont le régime estime t-il «est obligé de se durcir pour survivre car il est devenu un ennemi pour les Etats-Unis qui veulent le déboulonner.» Turquie qui apparaît au bord de de l’affrontement avec ses alliés - notamment en Syrie avec les forces spéciales françaises et américaines - du fait de sa volonté d’éradiquer les milices kurdes soutenues elles par les occidentaux car combattant l’EI. Le ministre des Affaires étrangères du Luxembourg , le socialiste Jean Asselborn, qui n’avait pas de mots assez durs pour dénoncer la Hongrie de Viktor Orban au motif qu’elle refusait d’ouvrir ses frontières aux immigrés clandestins, a demandé un débat au sein de l’Otan sur l’intervention turque dans le nord de la Syrie. Il a rappelé solennellement que l’Alliance atlantique est «un club qui partage les même valeurs démocratiques…» Autre point de friction, les incidents récurrents entre l’armée grecque et turque (appartenant toutes deux à l’Otan donc…) qui se multiplient en Mer Egée alors que la Turquie a été condamnée officiellement par l’UE pour ses actions illégales en Méditerranée.
M. Drac constate encore que la frontière terrestre turco-grecque est devenue le principal point d’entrée de l'immigration massive vers l’Europe et souligne non sans ironie qu’ Emmanuel Macron s’était beaucoup avancé en déclarant que les frappes américano-franco-britanniques (visant des bâtiments vides) en Syrie mi-avril avaient permis d’enfoncer un coin dans l’alliance de fait entre la Turquie (qui a approuvé ces frappes) et la Russie. A l’évidence il n’en est rien. Ankara resserre ses liens commerciaux et ses coopérations (gazière, nucléaire) avec Moscou et est toujours partie prenante avec la Russie et l’Iran dans les négociations sur l’avenir de la Syrie – processus de paix d’Astana. Last but not least, nouveau camouflet pour l’Otan, comme cela avait été annoncé, la Russie a livré à la Turquie « des systèmes antiaériens russes S-400 Triumph. » Un geste rapporte le site sputnik « considéré par l’Otan comme une véritable provocation, a affirmé Der Spiegel, indiquant qu’ils pourraient devenir les yeux de Moscou et aider la Russie à obtenir des informations sur les F-35 », le chasseur furtif de nouvelle génération de l’US Air Force.
A l’heure ou un nombre croissant de Turcs se résignent, voire même sont opposés à l’idée de voir leur pays adhérer un jour à l’UE, le site Euractiv a relayé au début du moins une tribune signée par le député européen socialiste français Gilles Pargneaux, l’universitaire new-yorkais Alon Ben Meir, qui dénonce de longue date de l’activisme néo-colonial de la Turquie dans les Balkans, notamment en Albanie, et par la journaliste d’investigation kosovare Arbana Xharra. Très connue dans son pays , proche du PDK (Parti démocratique du Kosovo), celle-ci alerte depuis des années sur la montée de l’islam radical au Kosovo et des liens existant entre extrémistes islamistes kosovars et réseaux terroristes.
Ils écrivent ainsi que « la dérive anti-libérale et anti-occidentale d’Erdogan » doit conduire à « mettre fin au processus d’adhésion de la Turquie à l’Union (…). Il ne peut y avoir de renforcement commercial entre l’Union et la Turquie sans qu’il n’y ait une amélioration de la situation des droits de l’Homme (…). L’influence grandissante de la Turquie dans les Balkans ne peut être ignorée. L’arrestation de six Turcs résidant au Kosovo et proche de la confrérie de Gülen, l’arrestation de douaniers grecs afin d’obliger l’extradition de militaires turcs ou bien l’interventionnisme turc dans les mosquées en Bosnie, en Albanie et en Serbie représentent les derniers avatars de cette influence néo-ottomane, teintée d’Islam politique, de la Turquie vers l’Europe. Ceci pose d’autant plus question que la plupart de ces pays sont en phase de négociation pour accéder à l’Union européenne. »
« En définitive, la Turquie est passée de meilleur allié de l’Occident, de l’OTAN et de l’Union européenne à un partenaire ambigu et revanchard (…) nous ne pouvons faire l’économie d’une redéfinition de notre relation avec la Turquie, sans céder à ces provocations turques. Voilà le chemin que la diplomatie européenne doit emprunter. »
Rappelons au passage que le FN avait encore vu juste et avait prévenu des conséquences de la guerre d’agression menée par l’Otan contre la Yougoslavie et les Serbes en 1999, sur cet appui alors apporté aux islamo-mafieux albanais et kosovars , lors de la partition du Kosovo retranchée de la Serbie et imposée par l’Alliance atlantique.
Redisons aussi fort et clair, nous le rappelions en octobre 2014 , que la réduction de la civilisation européenne au totalitarisme des droits de l’homme agités ici comme un hochet, va de pair avec une Europe qui subordonne le politique à l’économique, qui se construit sur la dépouille des Etats souverains. La dérive de cette Europe là avait été parfaitement anticipée par Julien Freund dans «La fin de la Renaissance» (1980) : « on s’en prend aux nationalismes, sources de guerres intra-européennes qui auraient été, durant ce siècle (le XXe siècle, NDLR), des guerres civiles européennes. Mais en réalité c’est l’Etat qui est visé dans sa substance.»
Au plus fort du débat sur l’adhésion de la Turquie dans l’UE, le refus de réaffirmer les racines chrétiennes de l’Europe, d’en faire un « club chrétien » comme le notait pour s’en offusquer M. Erdogan et chez nous la quasi totalité du microcosme politico-médiatique, répondait bien sûr à un objectif.
Bruno Gollnisch le soulignait alors, «si l’Europe se définit par l’adhésion à des valeurs communes laïques qui sont celles en gros de l’individualisme libéral et des droits de l’homme , alors effectivement à ce compte il n’y a pas de raison de ne pas l’étendre jusqu’au Zaïre le jour où ce pays pratiquera la démocratie parlementaire ! C’est là qu’on voit bien, sans déformation et sans exagération, que dans l’esprit de ces gens là, l’Europe n’est qu’une espèce de plate-forme commune qui a vocation à s’entendre de plus en plus, dans laquelle, à condition de respecter une règle sacrée qui est celle de l’ouverture et du métissage, n’importe quel pays pourrait finir par entrer ». Au-delà même de la question turque, les prochaines élections européennes offriront à l’opposition nationale l’occasion de présenter aux Français son projet européen, loin des outrances des uns, et des faiblesses des autres.
https://gollnisch.com/2018/05/15/otan-ue-turquie-la-derive-des-continents/