géopolitique - Page 457
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Pierre Hillard Atlas du mondialisme 1/3
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Le nationalisme économique américain à la croisée des chemins
Dans un monde occidental qui semblait irrémédiablement voué à la mondialisation totale, l’élection de Donald Trump a été un coup de tonnerre. Au-delà des reproches qui lui ont été faits quant à ses idées et à ses postures sur des sujets distincts de l’économie, force est de constater que Donald Trump a été élu, au moins en partie, sur un projet protectionniste. Christian Harbulot, spécialiste de l’intelligence et de la guerre économique, deux sujets étroitement liés, ne s’y est pas trompé en consacrant son dernier ouvrage au nationalisme économique américain.
La résurgence du nationalisme économique dans le débat politique entre en contradiction avec le discours jusqu’alors dominant sur la mondialisation des échanges », analyse en introduction le directeur de l’Ecole de guerre économique. Et Christian Harbulot de pointer du doigt les succès du dirigisme chinois qui a permis un développement industriel et commercial sans pareil.
Analysant la volonté de Donald Trump de promouvoir un protectionnisme raisonné mais puissant, il donne crédit au nouveau président des Etats-Unis d’avoir pris conscience « des effets dévastateurs de l’agressivité commerciale d’économies étrangères sur l’emploi aux Etats-Unis ». Et Christian Harbulot ne manque pas de rappeler ce qui semble avoir été oublié par de nombreux observateurs du géant américain : pendant de nombreuses décennies, les Etats-Unis se sont construits grâce au protectionnisme, grâce au nationalisme économique.
C’est après la Guerre d’indépendance que les Américains ont compris que le territoire sur lequel ils régnaient devait être protégé. Christian Harbulot cite notamment un extrait révélateur d’un discours d’Ulysses Grant faisant l’apologie du protectionnisme en étudiant le cas du développement de l’Angleterre.
C’est dans un objectif de « rupture des liens de dépendance vitale avec l’Europe » que les Américains du Nord optent pour le nationalisme économique.
Enfin, tout au long de leur histoire, les Américains ont su faire preuve d’adaptabilité en passant en mode isolationniste quand leur économie le nécessitait (crise de 1929, crise de 1970, etc.).
Tchatchérisme ou Reaganisme ?
Les deux exemples les plus récents et emblématiques de nationalisme économique dans l’esprit des Occidentaux sont évidemment les politiques menées par Margaret Thatcher et Ronald Reagan.
Dans un chapitre limpide, Christian Harbulot démontre que les différences avec la « Dame de fer » sont nombreuses malgré les points communs existant entre les deux dirigeants politiques. Les efforts de la dirigeante anglaise se sont presque exclusivement portés sur la réforme du système social. Elle n’a pas cherché à « développer une politique d’investissement national à des fins industrielles » mais a plutôt voulu développer l’économie de son pays, au prix même de la perte de fleurons industriels ou technologiques.
L’héritage reaganien est, lui, parfaitement assumé par Donald Trump. Christian Harbulot rappelle d’ailleurs que tous les candidats républicains s’en sont réclamés lors de la campagne. En France, pareil patronage fait immanquablement penser à celui du général De Gaulle. Adepte de la realpolitik, Reagan était un libéral convaincu mais finalement capable de prendre des mesures pragmatiques de protection de l’économie nationale. Par exemple, il avait pris en 1981 la décision de réduire l’importation de véhicules automobiles japonais pour lutter contre le dumping économique de ce secteur industriel étranger.
Depuis Reagan, deux concepts ont alimenté la politique économique américaine : pragmatisme et protection des intérêts américains. Christian Harbulot ne peut que constater que Donald Trump, au moins en apparence, est bien l’héritier de Donald Reagan.
Un ouvrage synthétique qui balaye plusieurs champs d’étude
Au travers de plusieurs chapitres bien construits et faciles à lire, Le Nationalisme économique américain de Christian Harbulot et ses élèves de l’Ecole de guerre économique met en perspective avec justesse les promesses et les menaces du début de règne de Donald Trump.
Deux chapitres complémentaires permettent d’appréhender des limites idéologiques avec lesquelles Donald Trump devra composer : d’un côté celles de son électorat pour qui la radicalité de l’Alt-Right peut être un aiguillon à prendre en compte ; de l’autre, l’idéologie cosmopolite véhiculée par les nouveaux maîtres du monde que sont les multinationales de la Silicon Valley.
Allant plus loin que le continent américain, Christian Harbulot rappelle que le nationalisme économique n’est pas une lubie de Donald Trump mais bien une constante de l’histoire humaine. Balayant rapidement mais efficacement quelques exemples historiques (République de Venise, Compagnie des Indes, etc.) et convoquant Keynes ou Braudel, Harbulot explique que le protectionnisme est au cœur des textes de grands penseurs depuis des générations.
Le nationalisme économique semble gagner du terrain aux Etats-Unis. En Europe, les peuples semblent peu à peu se tourner vers l’idée de protectionnisme, principalement motivés par la désindustrialisation mais aussi par l’immigration extra-européenne massive.
Pour juger de la pertinence d’un tel choix, tous les regards seront tournés vers les Etats-Unis durant les années à venir.
Nicolas Faure
Ouvrage collectif sous la direction de Christian Harbulot, Le Nationalisme économique américain, Collection Guerre de l’information, VA Editions, 2017, 118 pages.
Texte repris du site de Polémia
(titre initial : « “Le Nationalisme économique américain“ de Christian Harbulot »)Lien permanent Catégories : actualité, économie et finance, géopolitique, international 0 commentaire -
Trump - Poutine : premier rendez-vous sous haute tension - Journal du vendredi 7 juillet 2017
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Chaos à Hambourg: les forces de l'ordre font usage de canons à eau
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Vers la dissolution de la France ?
L’élection d'Emmanuel Macron - derrière qui se sont agrégées toutes les forces (maléfiques) du mondialisme, à savoir la finance, la maçonnerie et le lobby "gay" - donne toutes les raisons objectives de désespérer en la renaissance de la France tant la situation est catastrophique et les perspectives d'avenir funestes. Désespérer politiquement, c'est bien ce que veulent les tenants de l'oligarchie et leurs représentants en France.
Néanmoins, si l'on se bisse à un degré suffisamment élevé d'analyse en dépassant le brouillard que les courtes vues ne permettent pas, l'on peut apercevoir à l'horizon une ouverture historique.
La présidence Macron, c’est l ‘accélération de l’intégration européenne
Le soir de sa victoire, Emmanuel Macron a donné son discours à la suite de l'hymne de l'Union européenne (et non de l'Europe), « L’Hymne à la joie » de Ludwig van Beethoven. Le lendemain, 8 mai, jour de fête nationale, nous pouvions constater qu'il n'y avait, sauf exception, que des drapeaux européens qui ornaient les bus, le drapeau français ayant quasiment disparu de la circulation.
Mais Macron l'avait annoncé, son mandat sera celui de l'intégration finale à l'Union européenne avec, entre autres choses, la création d'un ministère européen de l’Économie dans le cadre d'un gouvernement européen en gestation depuis des années mais mis en pause par le très paresseux François Hollande. C'est aussi en vue de la dissolution terminale de l’État français dans l'Union européenne que Macron va détruire le code du travail et augmenter les charges sociales qui écraseront plus encore les Français ; l'objectif étant d'aligner la France sur les normes ultra-libérales pour faciliter l'intégration.
Comme l'a opportunément rappelé le politologue Pierre Hillard dans un discours récent(1), Emmanuel Macron, comme François Hollande, a été recruté par la Fondation franco-américaine (French-American Foundation(2)). Fondation américaine chargée de repérer et de coopter les futurs dirigeants français qui maintiendront la France sous la domination états-unienne.
Certains s'interrogeront : « quel rapport entre l'intégration à l'Union européenne et la soumission de la France aux États-Unis ? ». Le voici : Le 19 septembre 2000, le grand reporter du journal britannique Daily Telegraph, Ambrose Evans-Pritchard, rapporte dans un article(3) des informations tirées d'un document déclassifié du gouvernement américain révélant que c'est la CIA qui a, dans les années cinquante et soixante, fondé et dirigé le mouvement fédéraliste européen. Le grand reporter britannique explique que « l'Amérique travaillait avec acharnement à pousser la Grande-Bretagne à s'intégrer à un État européen. Un mémorandum daté du 26 juillet 1950, donne des instructions pour une campagne visant à promouvoir un véritable parlement européen. Il est signé du Général William J. Donovan, chef du bureau américain des services stratégiques en temps de guerre (OSS), l'ancêtre de la CIA. Le principal levier de Washington sur l'ordre du jour européen était le Comité Américain pour une Europe Unie (ACUE. American Committee on United Europe) créé en 1948. Donovan, qui se présentait alors comme un avocat en droit privé, en était le président.
Le vice-président. Allen Dulles, était le directeur de la CIA pendant les années 1950. Le comité comptait parmi ses membres Walter Bedell Smith, le premier directeur de la CIA, ainsi que d'anciennes personnalités et des responsables de l'OSS qui travaillait par intermittence pour la CIA. Les documents montrent que l'ACUE a financé le Mouvement européen, l'organisation fédéraliste la plus importante d'après-guerre. En 1958, par exemple, l'ACUE a assuré 53,5 % financement du mouvement. », et il poursuit avec des informations particulièrement intéressantes à propos du financement d'hommes politiques européens plus ou moins connus et présentés au grand public comme les architectes de l'Union européenne : « L'European Touth Campaign, une branche du Mouvement européen, était entièrement financée et contrôlée par Washington. Son directeur belge, le Baron Boel, recevait des versements mensuels sur un compte spécial. Lorsqu'il était à la tête du Mouvement européen, Joseph Retinger, d'origine polonaise, avait essayé de mettre un frein aune telle mainmise et de lever des fonds en Europe ; il fut rapidement réprimandé.
Les dirigeants du Mouvement européen - Retinger, le visionnaire Robert Schuman et l'ancien dRraraer ministre belge, Paul-Henri Spaak - étaient tous traités comme des employés par leurs parrains américains. Le rôle des Etats-Unis fut tenu secret. L'argent de l'ACUE provenait des fondations Ford et Rockefeller, ainsi que de milieux d'affaires ayant des tiens étroits avec le gouvernement américain. ».
Les Américains n'ont pas seulement fondé et financé ce qui deviendra l'Union européenne mais ils sont aussi à l'origine de la création de l'Euro ; ainsi Ambrose Evans-Pritchard apporte qu'une note émanant de la Direction Europe, datée du 11 juin 1965, conseille au vice-président de la Communauté Economique Européenne, Robert Marjolin, de poursuivre de façon subreptice l'objectif d'une union monétaire. Elle recommande d'empêcher tout débat jusqu'au moment où « l'adoption de telles propositions serait devenue pratiquement inévitable ».
La finalité de ce projet de construction européenne est de neutraliser politiquement le Continent, d'empêcher toute politique indépendante, tant sur le plan intérieur que sur celui de la politique extérieure, et ainsi de placer l'Europe sous la tutelle américaine. D'ailleurs, l'OTAN qui est le pendant militaire et géopolitique de l'Union européenne, a pour utilité de faire mener aux pays d'Europe et à leurs frais, les guerres impériales états-uniennes et notamment d'appliquer la politique de containment à rencontre de la Russie. Une politique extrêmement dangereuse qui aura pour conséquence de faire du territoire européen un champ de bataille dans une guerre opposant l'OTAN et l'Armée russe.
De même, la création de l'Euro avait pour but et effet d'affaiblir, voire de détruire économiquement l'Europe, en favorisant l'économie allemande - augmentation spectaculaire des exportations allemandes dès l'instauration de l'Euro en 2002, du fait que l'Euro est une monnaie à la taille de l'économie allemande et la zone euro, de fait, un marché libre à concurrence déloyale où l'industrie allemande, surajoutée au système de libre-échange global, a accéléré la destruction des industries européennes, en particulier celles de la France et de l'Italie, et ruiné économiquement ses voisins (la courbe des exportations françaises chute vertigineusement à partir de 2002)(4).
Les preuves et les éléments mettant en évidence l'application de cette vaste stratégie américaine de domination de l'Europe ne manquent pas. En 1997, dans son livre Le grand échiquier - où il traçait avec précision les lignes de la stratégie de domination américaine -, le très influent géopolitologue américain Zbigniew Brzezinski, écrivait :
« Le problème central pour l'Amérique est de bâtir une Europe fondée sur les relations franco-allemandes, viable, liée aux États-Unis et qui élargisse le système international de coopération démocratique dont dépend l'exercice de l'hégémonie globale de l'Amérique. On le voit, la question ne saurait se résumer à choisir la France et l'Allemagne. Sans l'un ou l'autre de ces deux acteurs, l'Europe n'existera pas.
Trois grandes conclusions émergent de ce qui précède.
Le soutien américain au projet européen est nécessaire (ce qui explique le déplacement de Barack Obama en Grande-Bretagne durant la campagne sur le Brexit. À cette occasion le président des États-Unis a menacé le Royaume-Unis de représailles commerciales en cas de sortie de l'Union européenne, remettant en question le partenariat du Royaume-Unis dans le système de libre-échange entre les États-Unis et l'Union européenne dans le cadre du traité transatlantique(5).
À court terme, il est justifié de s'opposer tactiquement aux positions françaises et de soutenir le "leadership" allemand.
Indépendamment l'une de l'autre, la France et l'Allemagne ne sont assez fortes ni pour construire l'Europe selon leurs vues propres, ni peur lever les ambiguïtés inhérentes à la définition des limites de l'Europe, cause de tensions avec la Russie. Cela exige une implication énergétique et déterminée de l'Amérique pour aider à m définition de ces limites, en particulier avec les Allemands, et pour régler des problèmes sensibles, surtout pour la Russie, tels que le statut souhaitable dans le système européen des républiques baltes et de l'Ukraine »(6)
La position agressive des dirigeants européens contre la Russie dans l'affaire ukrainienne est révélatrice de la stratégie géopolitique américaine et de l'instrumentalisation de l'Union européenne et de l'OTAN pour étendre son hégémonie ; ce que Brzezinski ne cachait pas lorsqu'il préconisait de sortir l'Ukraine de la sphère d'influence géopolitique russe afin de l'affaiblir : « L'indépendance de l'Ukraine modifie la nature même de l’État russe. De ce seul fait, cette nouvelle case importante sur l'échiquier eurasien devient un pivot géopolitique. Sans l'Ukraine, la Russie cesse d'être un empire en Eurasie. »(7)
Est-il étonnant d'entendre Emmanuel Macron affirmer qu'il faut mener une politique ferme contre la Russie ?
Le chaos économique et social, une stratégie européiste ?
La brutalité de la politique économique et sociale pourrait entraîner une cassure du tissu social français, amener au point de rupture ce que le géographe Christophe Guilluy appelle « la France périphérique », celle qui subit de plein fouet la globalisation économique et qui représente 60 % de la population française. Guilluy lui-même parle d'une future explosion de cette France périphérique mais majoritaire.
Le chaos économique et social qu 'entraîneront les réformes brutales de Macron pourrait précipiter la fin de son mandat, un affaiblissement ou un effondrement du régime et par suite mettre un ternie au projet de l'Union européenne. Mais ce chaos pourrait tout aussi bien être le moyen pour l'oligarchie d'opérer le transfert total et définitif de la souveraineté de la France vers le politbureau de Bruxelles ; il s'agit là du fameux concept de Karl Marx, le « saut qualitatif » menant à un « changement qualitatif », une redéfinition matérialiste d'une conception historique qu'il a empruntée, consciemment ou non, au messianisme juif, et qui a été actualisée dans les années 2000 par le néoconservateur juif américain Michael Ledeen sous la forme de ce qu'il appelle le « chaos constructif ».
Une opportunité historique va donc très certainement se présenter, mais au regard de la vacuité idéologique et programmatique, de la division et du noyautage des mouvements souverainistes en Europe (qui existent à droite mais aussi à gauche), il est à parier qu'ils se laisseront dépasser par les événements.
Dans ce contexte, l'espoir ne pourrait venir que d'un deus ex machina...
Jean TERRIEN. Rivarol du 18 mai 2017
1) < https://www.youtube£om/watch?v=//YVDV8_WBo >.
2) Leur site internet : < http://french-american.org/ >.
3) The Telegraph, Euro-federalists financed by US spychiefs, 19/09/2000, traduit en français par l'Union Populaire Républicaine le 18 novembre 2011.
4)Voir les courbes statistiques des balances commerciales française et allemande sur le site de Perspective Monde : < http://perspective.usherbrooke.cal >.
5) Le Hunfington Post, Barak Obama menace le Royaume-Uni de conséquences commerciales en cas de Brexit, 23/04/2016.
6) Zbigniew Brzezinski, Le grand échiquier, L'Amérique et le reste du monde, 1997, Bayard Editions, pp. 103-104.
7) Zbigniew Brzegnski, op. cit., p. 74.
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Entretien avec Pierre Hillard - Atlas du Mondialisme
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Ukraine : la révolution de Maïdan, un coup d’Etat de l’Otan préparé aux Etats-Unis ?
Les évènements qui se sont déroulés à Kiev, capitale de l’Ukraine, pendant l’hiver 2013-2014 ont eu une portée mondiale. La révolution de Maïdan, présentée tout d’abord comme une insurrection spontanée, s’est avérée finalement n’être qu’une nouvelle opération coloniale de Washington et de l’Otan.Tel est la thèse que Lucien Cerise défend dans Retour sur Maïdan, la guerre hybride de l’Otan, publié au éditions Le Retour aux sources.
« Il faut faire comprendre, explique l’auteur, qu’avec l’exemple de Maïdan, l’Otan a expérimenté une forme de “guerre hybride“ qui pourrait être appliquée à d’autres pays et notamment à la France si, par exemple, le peuple français votait “mal“ […]. Ré-informer les Français sur l’Ukraine c’est prévenir le même type d’événements en France. »
Invité de TV Libertés, Lucien Cerise expose comment « les méthodes putschistes anglo-saxonnes se sont affinées, et surtout radicalisées dans leurs objectifs, de la “révolution colorée“, soit le coup d’État ponctuel, à la “guerre hybride“ conçue pour durer et se répandre partout ».
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I-Média#158 : Macron Poutine : guerre des propagandes
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Révolution nationale en Inde par Georges FELTIN-TRACOL
Chers Amis de Radio-Libertés,
Focalisés par la campagne présidentielle française, les commentateurs politiques ne se sont pas intéressés aux élections provinciales survenues en Inde ce printemps. À tort ! Cinq provinces (l’Uttar Pradesh, Goa, Manipur, le Pendjab et l’Uttarakhand) renouvelaient leur parlement local. L’enjeu était de taille pour le Premier ministre fédéral, le nationaliste Narendra Modi. D’abord, avec 220 millions d’habitants, l’Uttar Pradesh est l’État le plus peuplé de l’Union indienne, ce qui donne une indication fiable de l’opinion publique. Ensuite, en novembre 2016, afin de lutter contre la corruption, l’enrichissement mafieux et le travail au noir, Modi ordonna le retrait immédiat des grosses coupures alors que 98 % des transactions financières se réalisent par des paiements liquides, provoquant ainsi un incroyable chaos économique et monétaire. Enfin, ces élections avaient valeur de test national pour le BJP (Parti du peuple hindou) au pouvoir depuis juin 2014. À la surprise générale, le BJP de Modi a remporté quatre provinces sur cinq, seul le Pendjab est revenu à l’opposition (le Parti du Congrès). En Uttar Pradesh, le scrutin majoritaire uninominal à un tour accorde au BJP près de 310 sièges sur 403 !
Créé en 1980, le BJP obtint quatre ans plus tard 7,74 % et deux sièges de députés fédéraux. Au pouvoir entre 1998 et 2004 dans le cadre de l’Alliance démocratique nationale (ADN) qui fédère vingt-quatre partis dont le Shiv Shena du Maharashtra et l’étonnant Parti socialiste révolutionnaire bolchevik au Kérala, le BJP conforte son assise électorale pour les échéances de 2019 et renforce la popularité de son chef. En fin politique, Narendra Modi a choisi comme Ministre en chef (Premier ministre régional) de l’Uttar Pradesh un sadhu, un ascète hindou. Ancien député fédéral de 44 ans, Shri Yogi Adityanah souhaite interdire l’abattage des vaches au nom de l’Hindutva (l’hindouité). Poursuivi dans dix-huit affaires judiciaires pour incitation à la haine et un temps emprisonné pour incitation à la violence, le nouvel homme fort de l’Uttar Pradesh s’oppose avec force aux deux religions étrangères qui menacent l’identité spirituelle indienne : l’islam (les musulmans sont 138 millions, soit 13,4 %) et les différents prosélytismes chrétiens.
Il est regrettable de ne pas s’intéresser à l’Inde, car une véritable révolution nationale s’opère dans ce pays qui,en 2050, sera le plus peuplé au monde.
Bonjour chez vous !
Georges Feltin-Tracol
• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 37, diffusée sur Radio-Libertés, le 9 juin 2017.
http://www.europemaxima.com/revolution-nationale-en-inde-par-georges-feltin-tracol/
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Norman Palma la crise du dollar et le nouveau système monétaire international 3