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géopolitique - Page 589

  • Manipulation, subversion, déstabilisation

    Cet entretien, bien que datant de 1985, est d’une rare actualité. Yuri Bezmenov, ex-agent du KGB passé à l’Ouest dans les années 1970 y raconte par le menu les techniques de déstabilisation et de manipulation de l’opinion. Il révèle ainsi comment le bloc socialo-communiste :

    • a sciemment mis en œuvre une politique globale de manipulation de l’opinion et des élites au niveau mondial.
    • a conditionné les écoliers et étudiants occidentaux aux idéaux socialistes sur au moins trois générations. Cette tâche représentait selon lui 85% de l’activité du KGB.
    • a systématiquement recruté tous les faiseurs d’opinion à l’ouest pour influencer et déstabiliser le monde non-communiste.
    • a conditionné et “dé-moralisé” (perte des valeurs) des pans entiers de la société, devenus les “idiots utiles” du socialisme. 

    On comprend pourquoi la génération des années 60 est contaminée par le marxisme dans sa façon de penser et que, pour remonter la pente, il est nécessaire de diffuser nos idées : c'est pourquoi le combat est d'abord culturel et métapolitique, comme l'explique Philippe de Villiers. Et c'est actuellement ce qui se déroule sous nos yeux avec le mouvement dextrogyre et le phénomène de La Manif pour Tous. Mais il faudra une génération pour arriver à un résultat concret.

    Michel Janva

  • Poutine : Daesh est financé par 40 pays, y compris par des pays-membres du G20

  • Premier bilan militaire et géopolitique de l’intervention russe en Syrie

    Général (2S) Jean-Bernard Pinatel, Fondateur du Groupe Permanent d’Évaluations de Situations (GPES), puis directeur du Service d’Information et de Relations Publiques des Armées (SIRPA, devenu DICOD) et, après une reconversion dans l’industrie où il a occupé des postes de direction générale, il est actuellement consultant en géostratégie de l’innovation et des risques pour les directions de recherche et de développement.

    ♦ L’intervention de la Russie en Syrie est l’expression d’une stratégie cohérente qui s’appuie sur des composantes historiques, culturelles, religieuses et civilisationnelles. Elle a été rendue acceptable aux yeux de l’opinion internationale par l’émotion suscitée par la barbarie des exécutions perpétrées par Daesh et la destruction du patrimoine historique de Palmyre.

    Elle vient à point nommé pour pallier l’inefficacité de la stratégie américaine qui n’a pas réussi à stopper la progression de Daech en Irak et en Syrie malgré 15 mois de frappes aériennes.

    Vladimir Poutine a compris ce que François Hollande a été incapable de percevoir : si Damas devenait capitale islamique aux mains de l’Armée de la conquête (Al Nosra et consorts) ou de l’Etat Islamique, ou des deux, « l’islamisme aurait prouvé sa force. Et alors, rien ne pourrait arrêter la vague d’enthousiasme populaire mondiale qui s’ensuivra et aucune armée ne sera lancée à l’assaut de cette ville de deux millions d’habitants. Le monde basculera comme il a basculé symboliquement à la chute du Mur de Berlin » (1).

    1/ Premier bilan militaire.

    En un mois et demi les forces syriennes appuyées par les frappes russes ont repris presque complétement le contrôle de l’axe stratégique Damas – Hama -Alep et dégagé l’aéroport international situé à l’Est d’Alep. Cette offensive a été menée essentiellement contre les forces d’Al Nostra (Al Qaida) qui contrôlaient la région entre Alep et Lataquié après avoir pratiquement éliminé les rebelles dit modérés depuis 2014.

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    Cette efficacité tient à plusieurs facteurs

    • 1) l’armée d’Assad qui cédait du terrain a été remobilisée et renforcée par des détachements du Hezbollah et des forces spéciales iraniennes et rééquipée de matériel moderne russe;
    • 2) les Russes ont déployé toute une panoplie de moyens aériens, terrestres et navals à l’efficacité complémentaire (2). Situés à proximité immédiate du théâtre d’opération, les appareils russes peuvent effectuer plusieurs sorties par jour;
    • 3) Les Russes auraient également mis en place en Syrie tout un dispositif de contre-mesures électronique et de brouillage qui rend aveugle et les djihadistes et les forces américaines (3).

     

    Aviation russe en Syrie

    Aviation russe en Syrie (Pour une meilleure lecture, cliquer sur l’image)

    2/. Facteurs géopolitiques sous-jacents à l’intervention Russe.

    Rappel historique

    La Russie au début du XXe jouxte l’empire Ottoman, la Perse et l’Afghanistan (carte ci-dessous). 

    3-mica(Pour une meilleure lecture, cliquer sur l’image)

    L’influence Russe en Perse est reconnue par la signature de la convention anglo-russe du 31 août 1907. Elle divise l’Iran en 2 zones d’influence: les provinces du Nord deviennent une zone d’influence russe, celles du Sud une zone d’influence britannique, la région de Téhéran étant déclarée « neutre ».

    Vladimir Poutine dès son accession au pouvoir a renforcé les liens avec l’Iran (4), ce qui s’est traduit en 2015 par une reprise de la coopération en matière de systèmes de Défense. Avec les autres pays riverains un accord de septembre 2014 (5) met fin à plusieurs différends sur le partage des ressources.

    Au Moyen-Orient, durant la guerre froide, L’Union soviétique a soutenu les mouvements de libération. Cette coopération avec des partis politiques non-marxistes s’est concrétisée par l’appui au parti nassérien : l’Egypte de Nasser devient l’un des principaux alliés de Moscou jusqu’au revirement de Sadate en 1972. Avec la Syrie les relations ont été ouvertes à la même époque (1955) et se sont traduites par un échange d’ambassadeurs et la signature d’accords commerciaux. L’URSS n’est devenue un véritable allié de la Syrie qu’après l’attentat de Munich (1972). C’est à cette époque que Damas a concédé à l’URSS la base maritime de Tartous.

    Aspects culturels, religieux et « civilisationnel »

    Depuis le XIXe siècle, il existe dans les élites russes un courant de pensée orientaliste dont la concrétisation théorique la plus influente est l’eurasisme. Le premier mouvement eurasiste avait été fondé dans les années 1920 par des intellectuels russes de l’émigration (6). Pour ces intellectuels l’identité russe est née d’une fusion originale entre les éléments slave et turco-musulman. La Russie constitue un « troisième continent » situé entre l’Occident dénoncé comme matérialiste et décadent et l’Asie.

    Après la chute de l’URSS et durant le chaos des années 90, Alexandre Guelievitch Douguine reprend ces idées et les intègre dans la théorie géopolitique de Mackinder qui oppose dans la lutte pour la suprématie mondiale « l’île mondiale » (l’Amérique) et « terre mondiale » (l’Eurasie). La civilisation anglo-saxonne, protestante, individualiste et dirigée par le profit et la finance, serait irréductiblement opposée à la civilisation continentale, russe-eurasienne, orthodoxe et musulmane, plus solidaire et dans laquelle les secteurs stratégiques seraient détenus par l’Etat. Le but déclaré du mouvement néo-eurasiste est de constituer un grand bloc continental eurasien pour lutter à armes égales contre la puissance maritime « atlantiste » qui entraîne le monde vers le chaos.

    Ce courant de pensée intègre les musulmans dans une vision civilisationnelle commune et, à la différence de l’Occident, ne confond pas islam et islamisme.

    La lutte contre le salafisme en Syrie est ainsi pour les Russes une guerre civilisationnelle alors que les salafistes sont pour les américains qu’un ennemi de plus qu’il faut contenir plutôt que détruire (7), mis presqu’au même rang que la Russie, dans le cadre de leur stratégie de domination mondiale.

    3/. Vers une sortie de crise en Syrie : les atouts de la diplomatie Russe au Moyen-Orient.

    La Russie, après une éclipse de 25 ans qui a suivi la chute de l’URSS, revient ainsi au centre du jeu diplomatique au Moyen-Orient et tient dans ses mains les clés d’un règlement négocié alors que la France, par la politique à courte vue de François Hollande (8) et de Laurent Fabius, s’en est exclu durablement.

    La Russie est le seul pays qui peut parler à tous les pays musulmans quels que soient leur obédience, sunnite ou chiite.

    Elle dispose d’une élite ainsi que de cadres diplomates et militaires parlant l’arabe dont Evgueni Primakov, décédé 25 juin 2015 à Moscou, était le représentant le plus éminent. Celui que l’on dénommait le « Laurence russe », avant sa carrière politique qui a débuté avec la fin de l’URSS, avait acquis une connaissance approfondie du Moyen-Orient (9) grâce à 35 ans de présence et d’études comme journaliste sur place puis comme universitaire.

    Vladimir Poutine, grâce à ces diplomates, a réussi la performance, en octobre 2003, d’être le premier chef d’un État à majorité non musulmane à prendre la parole au sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), qui regroupe cinquante-sept États musulmans. Faisant valoir que les 8 républiques autonomes (10) portent le nom de peuples musulmans, il a obtenu pour la Russie le statut de membre observateur de cette organisation internationale, appuyé dans cette demande par l’Arabie Saoudite, dépositaire des lieux saints et par l’Iran chiite.

    La Russie a donc les mains libres en Syrie car la campagne des primaires pour les élections présidentielles de 2016 bat son plein aux Etats-Unis et se focalise comme d’habitude sur les questions de politique de sécurité intérieure, d’économie et de social.

    Obama, poussé par le camp démocrate, fera tout pour finir son mandat avec un succès contre Daesh sans toutefois prendre le risque qu’un seul soldat américain soit fait prisonnier par l’EI. Il est donc obligé de laisser faire Poutine en espérant au final partager avec lui les marrons que le leader russe aura retiré du feu islamiste.

     Général (2S) Jean-Bernard PINATEL
    14/11/2015

    Source : Analyse, Syrie

    Notes :

    (1) Général Jean-Claude Allard : Quatre remarques sur la stratégie française contre l’État Islamique

    (2) A ce jour, différentes sources ouvertes font état : 1) d’un groupement naval avec deux croiseurs intervenant depuis la Méditerranée et une flottille de quatre navires opérant depuis la Caspienne qui ont frappé avec des missiles de croisière des cibles à Rakka, Idlib et Alep. 2) d’une trentaine d’avions de combatsguidés au sol par des forces spéciales russes qui ont réalisé au 11/11 plus de 2000 frappes. 3) De 5 000 militaires, essentiellement issus de la 810ème brigade d’infanterie de marine de la Mer Noire, qui assurent la sécurité des infrastructures militaires russes à Tartous et Lattaquié, apportent un soutien logistique aux troupes du gouvernement central, tandis qu’un bataillon de chars (3 compagnies de 10 chars) et une vingtaine d’hélicoptères MI24 appuyent au plus près les forces syriennes.

    (3) Les moyens de guerre électronique terrestres, navals et aériens que la Russie a déployés permettent de surveiller l’intégralité du spectre électromagnétique pour localiser les émetteurs de l’ennemi et les brouiller. La guerre électronique s’étend aujourd’hui au brouillage des communications, des radars et des surveillances électro-optiques. Les équipements modernes générateurs de contre-mesures, y compris dans le spectre visible, infrarouge ou laser, utilisent des moyens de surveillance électro-optiques aériens et spatiaux (IMINT) pour contrecarrer les Russes dans l’anéantissement de l’EI. Pour protéger le dispositif contre les moyens de recherche de l’OTAN, les Russes ont déployé en Syrie, plusieurs Krasukha-4. Les avions russe Su-24, Su-25, Su-34 sont équipés de conteneur de brouillage SAP-518/ SPS-171, et les hélicoptères Mi-8AMTSh avec desRichag-AV. A cela s’ajoute le navire Priazovye (de classe Vishnya), appartenant à la flotte russe de la mer Noire, qui a été déployé en mer Méditerranée, près de la côte syrienne. Ce navire est spécialisé dans le brouillage et la collecte des informations de type SIGINT et COMINT (interception de tous les réseaux de communications). Source : L’arme ultrasecrète qui permet à Poutine d’assoir sa suprématie dans la guerre radio électronique en Syrie ?

    (4) En avril 2015, le président russe Vladimir Poutine a signé un décret permettant de reprendre les livraisons de systèmes missiles antiaériens S-300 en République islamique.

    (5) Ce quatrième sommet de la Caspienne a rassemblé la Russie, l’Iran, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan et le Turkménistan. Ces pays ont trouvé un accord sur les questions de « « sécurité et de stabilité dans la région ».

    (6) Tournant vers l’Orient, Petr Savitski, 1921

    (7) Il n’est pas impossible qu’un Daesh affaibli serve mieux les intérêts stratégiques américains qu’un Daesh détruit complétement.

    (8) Il s’est ridiculisé auprès de Poutine avec l’affaire des Mistrals. Les Russes méprisent les lâches et les vassaux. Il a été incapable de comprendre que sans troupes au sol, les frappes aériennes ne permettraient pas de vaincre Daesh. Il n’a pas pris la mesure du risque que si l’EI s’emparait de Damas, l’évènement soulèverait les foules arabes et ferait basculer des millions de musulmans dans le Djihad. Il n’a rien compris à la nature de la crise syrienne et aux risques en retour que sa politique faisait courir aux Français.

    (9) 1956 à 1970, il a été journaliste pour la radio soviétique et correspondant au Moyen-Orient pour la Pravda. De 1970 à 1977, il est directeur adjoint de l’Institut d’économie et de relations internationales de l’Académie des sciences. Parlant couramment l’arabe, il est directeur de l’Institut d’études orientales de l’Académie des sciences de 1977 à 1985. Durant cette période, il a dirigé la rédaction de nombreuses thèses universitaires, dont celle de Mahmoud Abbas (Président de l’Autorité palestinienne depuis 2005). De 1985 à 1989, il retourne à l’Institut d’économie et de relations internationales en tant que directeur.

    (10) Outre la Tchétchénie, ce sont l’Ingouchie, le Daghestan, les Adyghés, la Kabardino-Balkarie, la Karatchaevo-Tcherkessie, le Bachkortostan et le Tatarstan. Les plus importantes et les plus peuplées sont le Tatarstan et le Bachkortostan. Plus de la moitié des Tatars vivent à l’extérieur du Tatarstan ; à elle seule, la région de Moscou compterait un peu plus de musulmans que le Bachkortostan.

    http://www.polemia.com/premier-bilan-militaire-et-geopolitique-de-lintervention-russe-en-syrie/

  • Politico rapporte que Bush savait que l’attaque terroriste de 2001 était imminente et qu’il voulait qu’elle ait lieu

    Ex: http://www.arretsurinfo.ch

    Un article extraordinaire de Politico du 12 novembre, intitulé « Les attaques vont être spectaculaires », révèle que le directeur de la CIA George Tenet, et que son chef de l’anti-terrorisme, Cofer Black, avaient prévenu la Maison Blanche, mais qu’on leur avait répondu : « Nous ne sommes pas tout à fait prêts à examiner cette question. Nous ne voulons pas lancer le compte à rebours. » Comme le journaliste de Politico, Chris Whipple, l’explique ensuite : « Traduction: ils ne veulent pas qu’un écrit montre qu’ils avaient été avertis. »

    Ça ne pourrait pas être pire. Bush savait que ça allait arriver, mais n’a rien fait pour l’empêcher. Il n’a même pas essayé. En d’autres termes, sa seule vraie préoccupation, à l’époque, était que ce soit fait d’une manière telle qu’on ne puisse pas prouver qu’il le savait – pour qu’il puisse nier qu’il avait laissé consciemment cela se produire. Il a bien insisté là-dessus. Et c’est ce qu’il a fait, il a toujours nié sa participation.

    Whipple écrit ensuite:

    Le matin du 10 juillet, le chef du département de l’agence qui surveillait Al-Qaïda, Richard Blee, a fait irruption dans le bureau de Black. « Et il a dit :  Chef, ça y est. Le toit s’est écroulé, » raconte Black. « Les informations que nous avions réunies étaient absolument incontestables. Les sources se recoupaient. Et c’était en quelque sorte la goutte qui faisait déborder le vase. » Black et son adjoint se sont précipités dans le bureau du directeur pour informer Tenet. Ils sont tous tombé d’accord qu’il fallait organiser  une réunion d’urgence à la Maison Blanche.

    Cette réunion a eu lieu à la Maison Blanche. Mais avec Condoleezza Rice, la conseillère à la sécurité nationale et l’amie personnelle de Bush, et pas avec Bush lui-même – la possibilité de nier était l’obsession de Bush, et agir de cette façon permettait de la préserver; si on apprenait un jour que cette réunion s’était tenue, Rice serait la seule personne à devoir se justifier. Elle protégeait le Président, qui ainsi n’aurait pas à rendre de comptes sur le fait qu’il avait permis l’attaque – si un jour on lui en demandait. En dépit de l’importance et de l’urgence du problème, Bush n’a pas jugé utile de venir en personne parler à Tenet et à Black, ni de les interroger.

    Black et Tenet ont été stupéfaits de sa réponse. Black a dit Politico : « Je continue à ne rien y comprendre. Je veux dire, comment est-il possible d’avertir ses supérieurs autant de fois sans que rien ne se passe ? C’est un peu comme dansLa Quatrième dimension.*»

    Toutefois, lorsque la Maison Blanche avait dit: « Nous ne voulons pas lancer le compte à rebours, » la réponse à ce mystère était déjà claire, et Black et Tenet étaient tous les deux des gens intelligents; ils savaient ce que ça voulait dire, mais ils savaient aussi qu’ils se mettraient en danger s’ils venaient à dire publiquement: La Maison Blanche avait l’intention de faire une déclaration du genre, « Nous ne savions pas que ça allait se produire, » après les faits. Et c’est, bien sûr, exactement ce que la Maison Blanche a dit. Et elle continue à le dire : le successeur de Bush n’a aucun intérêt à changer de version ; le président Obama a lui-même menti au public, quand il a dit, par exemple, que les attaques du 21 août 2013 au gaz sarin en Syrie avaient été perpétrées par les forces de Bachar al-Assad, alors qu’elles l’avaient été par les forces qu’Obama soutenait – et il savait pertinemment que c’était elles qui l’avaient fait – ; ou quand il a dit que le renversement, en février 2014, du président ukrainien Viktor Yanoukovitch – démocratiquement élu (mais corrompu comme la quasi-totalité des derniers dirigeants ukrainiens) – était une révolution démocratique, et non pas un coup d’Etat américain que sa propre administration avait commencé à préparer au printemps 2013.

    George W. Bush vient d’une famille de pétroliers, et toute l’opération a tourné autour du pétrole. Un autre copain de Bush était «Bandar Bush», le prince Bandar bin Sultan al-Saoud, le membre de la famille royale saoudienne qui était à l’époque ambassadeur du Royaume à Washington, mais qui, par la suite, est devenu le principal stratège international de la famille Saoud. Wikipedia, par exemple, dit de lui qu’« après la fin des tensions avec le Qatar sur l’approvisionnement de groupes rebelles [pour renverser Assad en Syrie], l’Arabie saoudite (sous la direction de Bandar) a détourné ses efforts de la Turquie pour les orienter vers la Jordanie en 2012 ; il a exercé des pressions financières sur la Jordanie pour pouvoir y développer des camps d’entraînement supervisés par son demi-frère et adjoint Salman bin Sultan. »

    Le président Obama continue de protéger George W. Bush, et d’empêcher la famille Saoud d’être poursuivie pour être le principal bailleur de fonds des djihadistes (« terroristes »), en maintenant au secret dans une prison fédérale l’homme qui avait servi Oussama ben Laden en tant que comptable d’Al-Qaïda et collecteur de fonds ; il se rendait surtout en Arabie saoudite, la patrie des Sunnites, mais aussi dans d’autres royaumes arabes sunnites, pour recueillir des dons en espèces de plusieurs millions de dollars pour la cause d’Al-Qaïda du djihad mondial, du liquide provenant, entre autres, du prince Bandar bin Sultan lui-même. Le comptable / collecteur de fonds a dit qu’ils payaient de gros salaires à leurs combattants. C’était des mercenaires tout autant que des djihadistes. Le comptable / collecteur de fonds a également dit que « sans l’argent des Saoudiens, rien ne serait possible ». Le témoignage du comptable / collecteur de fonds a été requis dans une affaire judiciaire initiée par des membres de la famille de victimes du 11 septembre, et même le président américain n’a pas réussi à l’empêcher, ou alors il s’en est servi pour signifier subtilement au roi saoudien que nous, les États-Unis nous sommes le boss et que nous pouvons le faire tomber, si Obama décide de le faire. C’est seulement grâce à la collaboration des médias étasuniens que le secret du financement du mouvement de djihad international pourra désormais être gardé.

    Mais l’aristocratie américaine ne veut certainement pas que le Président, dont ils sont propriétaires, le fasse ; après tout, les Saoud leur ont toujours énormément rapporté. Comme Thalif Deen de Inter Press Service l’a rapporté le 9 novembre 2015, «Le gros contrat d’armement  d’environ 60 milliards de dollars d’armes avec l’Arabie Saoudite, est considéré comme le plus gros de toute l’histoire des États-Unis. Selon le Government Accountability Office (GAO.)**, l’organisme d’audit apolitique du Congrès des États-Unis, environ 40 milliards de dollars de transferts d’armes aux six pays du Golfe ont été autorisés entre 2005 et 2009, et l’Arabie saoudite et les Émirats Arabes Unis en ont été les plus gros bénéficiaires. « Les Saoud en achetaient plus que toutes les autres familles royales sunnites réunies, plus encore que les Thani qui contrôlent le Qatar. Ces deux pays et les Émirats arabes unis, tous des dictatures fondamentalistes sunnites, ont le plus contribué à faire tomber le leader chiite laïc de Syrie, Bachar al-Assad. L’aristocratie étasunienne a également et de longue date, le soutien de la famille Saoud pour réaliser son vieux rêve de prendre le contrôle de la Russie.

    Le 9 octobre 2001, juste après le 11 septembre, Le New York Times a cité Bandar Bush:

    « Ben Laden avait l’habitude de venir nous voir, quand l’Amérique, je dis bien l’Amérique, aidait nos frères moudjahidines en Afghanistan par l’intermédiaire de la CIA et de l’Arabie saoudite, pour se débarrasser des forces laïques communistes de l’Union soviétique », a déclaré le prince Bandar. « Oussama ben Laden est venu nous dire : « Merci. Merci d’avoir fait venir les Américains pour nous aider ».

    Bien que le communisme soit arrivé à son terme, le gouvernement de la Russie est toujours laïc, et la Russie est un concurrent de plus en plus sérieux pour les dictateurs pétroliers sunnites fondamentalistes sur les marchés pétroliers et gaziers internationaux (en particulier le marché européen); ainsi donc, les dictatures djihadistes et les Etats-Unis font cause commune dans le but de remplacer le gouvernement de la Russie pour le plus grand profit des aristocraties de toutes ces nations.

    Et, de plus, pour faire ce travail, les investisseurs de Lockheed Martin et d’autres fournisseurs du Pentagone tirent au passage un grand profit de la vente d’armement, etc.. Le président des Etats-Unis est leur meilleur démarcheur commercial. Dans la Stratégie sécurité nationale 2015*** du président Obama, le terme « agression ». revient 18 fois, dont 17 fois en référence à la Russie. Il s’agit là de la mission qu’Obama assigne au ministère de la «Défense» des États-Unis, car, bien sûr, les Etats-Unis ne pourraient jamais participer à une « agression » ; de fait, le terme « agression » n’est jamais appliqué aux États-Unis eux-mêmes. Par exemple, notre bombardement de la Libye pour se débarrasser de Mouammar Kadhafi, un allié de la Russie, était purement défensif, absolument conforme aux traditions du département de la « Défense » des États-Unis.

    Voici un autre extrait de l’article du  NYT de 2001 sur Bandar Bush :

    Il a reconnu que la cause d’une partie de la rage des milieux islamistes radicaux est économique, et que les droits de l’homme étaient un luxe que certains pays arabes ne pouvaient pas se permettre. « Nous voulons d’abord que la plupart des gens aient assez à manger. Si nous y arrivons, alors il sera temps de s’occuper de tous vos fantasmes, à vous les Américains, » a-t-il dit.

    Le roi saoudien est la personne la plus riche du monde, et de loin : il possède le gouvernement saoudien qui détient Saudi Aramco qui possède des réserves de pétrole de 260 millions de barils, ce qui à 40 dollars du baril, équivaut à un trillion de dollars ; et ce n’est qu’un début. Il faut y ajouter la richesse personnelle de personnes comme le prince Bandar, ou le prince Al-Walid Bin Talal Bin Abdulaziz Al Saoud – ce dernier est parmi les principaux actionnaires à la fois de Rupert Murdoch News Corp. et de Citigroup (et d’autres grandes sociétés). Donc, pour ce roi mille fois milliardaire et ces princes milliardaires, les « droits de l’homme » sont un luxe que l’Arabie saoudite ne peut pas se permettre. »

    Et voici quelque chose d’autre que Bandar Bush a déclaré au NYT:

    « Dans une démocratie occidentale, si vous perdez le contact avec votre peuple, vous perdez les élections », a déclaré le prince Bandar. « Dans une monarchie, vous perdez votre tête. »

    Résumons-nous : la raison pour laquelle le pote de Bush (et de la plus grande partie de l’aristocratie américaine), le prince Bandar, ne veut pas de la démocratie en Arabie Saoudite, c’est que c’est une monarchie et que tous les membres de la famille royale pourrait perdre leur tête si leur pays devenait démocratique. Ils veulent que «la plupart des gens aient à manger »  dans leur royaume, mais ils ne veulent pas de « tous vos fantasmes à vous, les Américains » Il leur faut d’abord construire des palais. Quand ils en auront assez (ce qui n’arrivera jamais), les Saoud laisseront les « droits de l’homme » entrer dans «leur» pays.

    C’est aussi la raison pour laquelle chaque membre de la royauté doit contribuer généreusement aux fonds que les religieux saoudiens – le clergé le plus fondamentaliste de tous les pays à majorité musulmane – leur désignent comme étant saints, à savoir des groupes djihadistes comme Al-Qaïda et ISIS, qui ont pour objectif de propager leur religion dans le monde entier. Tout cela a son origine dans l’accord de 1744, que le clerc anti-chiite fanatique Muhammad ibn Abd al Wahhab et l’ambitieux chef de gang Muhammad ibn Saoud (le fondateur de l’Arabie saoudite) ont conclu, et qui a établi simultanément la nation saoudienne wahhabite et la secte wahhabite de l’Islam, qui ont une seule et même tête : les descendants de Saoud. Cet accord a été fort bien décrit dans le livre d’Helen Chapin Metz publié en 1992 au catalogue de la libraire du Congrès américain,Arabie Saoudite: une étude du pays. (C’est moi qui en souligne une phrase) :

    Manquant de soutien politique en Huraymila [où il vivait], Muhammad ibn Abd al Wahhab est retourné à Uyaynah [la ville où il était né], où il a rallié à lui plusieurs dirigeants locaux. Uyaynah, cependant, était tout près de Al Hufuf, l’un des centres chiites duodécimains de l’est de l’Arabie, et ses dirigeants se sont naturellement alarmés du ton anti-chiite du message wahhabite. En partie en raison de leur influence, Muhammad ibn Abd al Wahhab a été obligé de quitter Uyaynah, et il est allé à Diriyah. Il avait auparavant pris contact avec Muhammad ibn Saoud, le chef de Diriyah à l’époque [à qui il avait insufflé sa haine des chiites], et deux des frères[de Saoud] qui l’avaient accompagné [Saoud] quand il [en accord avec les  enseignements Wahhabites de la haine des chiites] avait détruit des monuments funéraires [qui étaient sacrés pour les chiites] autour d’Uyaynah.

    En conséquence, lorsque Muhammad ibn Abd al Wahhab est arrivé à Ad Diriyah, les Al Saoud étaient prêts à le soutenir. En 1744, Muhammad ibn Saoud et Muhammad ibn Abd al Wahhab ont fait le serment musulman traditionnel de travailler ensemble à établir un État dirigé selon les principes islamiques. Jusqu’à cette époque, les Al Saoud avaient été considérés comme des chefs tribaux traditionnels dont le pouvoir était fondé sur une autorité ancienne, mais vague.

    Muhammad ibn Abd al Wahhab a offert aux Al Saoud une mission religieuse clairement définie sur laquelle assoir leur autorité politique. Ce sentiment de mission religieuse imprègne toujours clairement l’idéologie politique de l’Arabie saoudite des années 1990.

    Muhammad ibn Saoud a commencé sa mission à la tête d’une armée qui passait dans les villes et les villages du Najd pour éradiquer diverses pratiques populaires et chiites. La campagne a permis de rallier les villes et les tribus du Najd à la loi Al Saud-wahhabite. Dès 1765, les forces de Muhammad ibn Saoud avaient établi le wahhabisme – et avec lui l’autorité politique Al Saoud – sur la plus grande partie du Najd.

    Donc: l’Arabie saoudite a été fondée sur la haine des musulmans chiites, et elle a été fondée sur un accord de 1744 entre un dignitaire fondamentaliste sunnite Wahhabite qui haïssait les Chiites, et Saoud, un chef de bande impitoyable, un accord aux termes duquel le clergé accorderait aux Saoud la sainte légitimité du Coran; et, en échange, les Saoud financeraient la propagation de la secte fanatique anti-chiite de Wahhab.

    Tandis que l’aristocratie étasunienne veut, à tous prix, conquérir la Russie, l’aristocratie Saoudienne veut, à tous prix, conquérir l’Iran.

    Voici ce que le prince saoudien Al-Walid ben Talal al-Saoud aurait dit à ce sujet le 27 octobre 2015, dans le journal Al Qabas du Koweït :

    De mon point de vue, le litige du Moyen-Orient est une question de vie ou de mort pour le Royaume d’Arabie saoudite, et je sais que les Iraniens cherchent à renverser le régime saoudien en jouant la carte palestinienne, et donc, pour déjouer leur complot, l’Arabie Saoudite et Israël doivent renforcer leurs relations et former un front uni pour contrecarrer le programme ambitieux de Téhéran.

    L’ennemi, pour les aristocrates saoudiens, n’est pas Israël; c’est l’Iran. Ils détestent les Iraniens, plus encore qu’ils ne détestent les Russes. En fait, Talal a également dit ce jour-là : « Je me rangerai aux côtés de la nation juive et de ses aspirations démocratiques si une Intifada palestinienne (un soulèvement) se déclenche. » Les Israéliens haïssaient les Iraniens autant que les Iraniens détestaient les Israéliens, et le Prince Talal accueillait les Israéliens dans sa mission de détruire l’Iran. Donc : les Saoud et Israël sont du même côté.

    George W. Bush a continué la guerre de l’Amérique contre la Russie. Le 29 mars 2004, il a fièrement amené dans l’OTAN, le club militaire anti-russe, 7 nouveaux membres, qui étaient tous auparavant des alliés de la Russie au sein de l’URSS et du Pacte de Varsovie. Ces 7 pays sont: la Bulgarie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie.

    Barack Obama a poursuivi cette politique anti-russe, le 1er avril 2009, en ajoutant l’Albanie et la Croatie, puis en perpétrant un coup d’Etat en Ukraine qui a fait de ce pays un état fanatiquement anti-russe et anxieux d’adhérer à l’OTAN. Obama a également fait tuer le libyen pro-russe, Mouammar Kadhafi, et a fait attaquer le syrien pro-russe, Bachar al-Assad par les djihadistes armés par les familles royales d’Arabie saoudite et du Qatar.

    L’ami des familles royales arabes, Oussama ben Laden, a finalement été sacrifié sur l’autel de l’objectif suprême de l’alliance américano-saoudienne, qui était d’éliminer le leader laïc pro-russe de l’Irak, Saddam Hussein, et d’engendrer (via le 11 septembre, etc.) l’hystérie collective qui a permis de faire passer des lois dictatoriales par le Congrès des États-Unis, et par de plus en plus de pays dans le reste de l’Empire américano-saoudien.

    En outre, les industries militaires américaines se sont bien remises de l’effondrement boursier qui a précédé le 11 septembre, en grande partie grâce au succès de la campagne pour instiller la crainte de la Russie, à l’augmentation du terrorisme et à l’hystérie publique concomitante qui permet à un pays « démocratique » d’envahir et d’envahir encore pour tuer les combattants djihadistes que « nos amis » les Saoud et d’autres familles royales arabes sunnites financent.

    Les Saoudiens sont actuellement très en colère contre Barack Obama pour avoir négocié sérieusement avec les Iraniens. Pour l’aristocratie américaine, la cible à détruire n’est pas l’Iran, mais la Russie. Obama représente l’aristocratie américaine, pas l’aristocratie saoudienne. Les aristocraties étasunienne et saoudienne n’ont pas les mêmes priorités.

    Mais leur alliance a été très efficace. Peut-être que, lorsqu’il a surpris et même choqué sa CIA en lui répondant : « Nous ne sommes pas tout à fait prêt à examiner cette question. Nous ne voulons pas lancer le compte à rebours », George W. Bush avait déjà discuté en privé avec son pote Bandar Bush, de la manière d’atteindre les plus importants objectifs des aristocraties étasunienne et saoudienne ; et qu’ensemble ils ont mis sur pied ce plan, bien avant que la CIA n’en ait pris connaissance. Cela semble être l’explication la plus vraisemblable de la réponse énigmatique de Bush, le 10 juillet 2001.

    Eric Zuesse | 18.11.2015

    Historien d’investigation Eric Zuesse est l’auteur de They’re Not Even Close: The Democratic vs. Republican Economic Records, 1910-2010 et de CHRIST’S VENTRILOQUISTS: The Event that Created Christianity.

    Notes :

    * La Quatrième Dimension (The Twilight Zone) est une série télévisée américaine de science-fiction (Wikipedia)

    ** Le Government Accountability Office (GAO) est l’organisme d’audit, d’évaluation et d’investigation du Congrès des États-Unis chargé du contrôle des comptes publics du budget fédéral des États-Unis (Wikipedia).

    *** https://share.america.gov/fr/la-strategie-de-securite-nat...

    Article original: http://www.strategic-culture.org/news/2015/11/18/politico...

    Traduction : Dominique Muselet

    Sourcehttp://arretsurinfo.ch/politico-rapporte-que-bush-savait-...

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2015/11/19/bush-savait-que-l-attaque-terroriste-de-2001-etait-imminente.html

  • Une femme face à Daech

    On ne se bouscule pas au portillon, tant en Occident qu’à travers la Oumma, pour formuler des critiques charpentées à l’encontre du ravageur « Califat de Raqqa ». Pourtant, des femmes arabes ont relevé le gant sans se faire trop prier. Projecteur sur l’une d’entre elles.

    Je ne m’en suis jamais caché, je ne suis pas très enthousiaste pour le « féminisme », surtout quand il est défiguré par des pitreries indécentes façon Femens, qui m’ont remis en mémoire ce mot de Napoléon 1er (1769-1821) : « Rien n’est pire qu’une femme sans pudeur ! ». Cependant, quand il s’agit d’une affaire capitale comme Daech, je guette sans relâche les critiques visant ces bourreaux des confins syro-irakiens, d’où qu’elles viennent. 

    C’est ainsi qu’à la fin de l’été 2015, j’ai noté que les phrases les plus sensées, les plus réalistes à ce sujet venaient de deux femmes arabes en vue, l’eurodéputée Rachida Dati et la reine Rania de Jordanie. Toutes deux, séparément, ont estimé dans des termes quasi similaires que « les musulmans devaient régler entre eux les graves problèmes qui les assaillent  !» L’épouse d'Abdallah II a ajouté, pour sa part : « Les musulmans modérés, à travers le monde, ne font pas assez pour gagner la lutte idéologique qui est au cœur de cette bataille. Si nous échouons face à ces extrémistes, la région proche-orientale sera dévastée avec des répercussions mondiales.». 

    Depuis lors, en cet automne, une troisième femme arabe, moins connue sauf dans les milieux universitaires, est venue apporter sa contribution à cette « lutte idéologique » : Lina Murr-Nehmé, professeur d’histoire à l’Université libanaise et riche d’une vingtaine d’ouvrages en plusieurs langues sur les civilisations d’hier et d’aujourd’hui; elle a publié récemment : « Fatwas et caricatures. La stratégie de l’islamisme », un ouvrage d’accès facile mais extraordinairement bien documenté, sans compter les photos tragiques qui appuient les textes. 

    Mme Murr-Nehmé, parfaite arabophone, a épluché à la loupe fatwas, sermons, livres, tracts, films, journaux en ligne, etc., mettant à nu les motivations d’Al-Qaïda, Daech, Boko-Haram et autres engeances de cet acabit. Elle a non seulement décortiqué, expliqué, mis à la portée du lecteur non spécialiste les justifications des tueurs de Montauban, Bruxelles, Paris, Casablanca, Madrid et ailleurs, mais elle a mis en lumière l’enseignement-propagande mortifère dispensé à de jeunes musulmans à la barbe (si j’ose dire !) des autorités nationales en France, Allemagne, Belgique, Amérique du Nord, etc. 

    Bien renseignée sur ce qui se passe au sein du « Califat » pour les gens ordinaires, ou dans des pays où les forces islamistes, sans être au pouvoir, gouvernent en fait la population, tout ou en partie (en Algérie, par exemple, ou au Nigeria), l’historienne du temps récent, nous fait pénétrer dans des mondes interdits. 

    Des preuves, des arguments, des faits ou des fatwas occultés jaillissent également au fil du travail de la prof libanaise, à la satisfaction de ceux qui cherchent des arguments en faveur de l’éradication morale et physique du jihadisme daechiste. Edité à Paris, pour sa version francophone, « Fatwas et caricatures » a suscité quelques remous au Liban mais il a finalement pu être diffusé et débattu au tout récent Salon « Libres Livres » de Beyrouth. Attendons maintenant les réactions lors de la parution en arabe de ce véritable manuel anti-Daech. Que Lalla Lina renforce alors sa sécurité ! … 

    * Lina Murr-Nehmé, « Fatwas et caricatures. La stratégie de l’islamisme». Ed. Salvator, Paris - www.editions-salvator.com - 212 pages illustrées noir et blanc et couleurs. 22 €

    Péroncel-Hugoz

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2015/11/17/une-femme-face-a-daech-5717720.html

  • Syrie : Un commandant du groupe djihadiste Al-Nosra tué en plein interview

    RT.com

    via Fdesouche.com

  • À quoi servent les frappes contre l'EI ?

    L'offensive contre le groupe État islamique ne mènera nulle part sans une solution politique en Syrie, mettent en garde les experts.

    Plus de frappes, plus de cibles et une coalition ouverte aux Russes : l'offensive contre le groupe État islamique (EI) s'accélère depuis les attentats de Paris. Toutefois, elle ne conduira nulle part sans une solution politique en Syrie, préviennent des experts. Dans un tournant spectaculaire, la France, hier très méfiante devant l'intervention russe en Syrie, a proposé à Moscou de s'associer à une grande coalition contre l'EI, quatre jours à peine après le séisme des attentats qui ont fait 129 morts.

    Le Kremlin a aussitôt annoncé une "coordination plus étroite" des militaires et services de renseignement des deux pays. Évoquant l'arrivée prochaine du porte-avions Charles-de-Gaulle en Méditerranée orientale, Vladimir Poutine a ordonné d'"établir un contact direct avec les Français et travailler avec eux comme avec des alliés". La Russie, qui jusque-là a surtout frappé l'opposition modérée au régime de Bachar el-Assad, a déployé les grands moyens mardi contre l'EI, ciblant son fief de Raqqa (nord) avec des bombardiers stratégiques et des missiles de croisière.

    "D'une certaine façon, Poutine a réussi à réintégrer le concert des nations après en avoir été banni" pour cause d'annexion de la Crimée, souligne Michel Goya, historien militaire et professeur à l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris. La Russie a aussi probablement revu sa stratégie après l'explosion d'un de ses avions de ligne - 224 morts le 31 octobre en Égypte - dans un attentat revendiqué par l'EI. Parallèlement, l'aviation française, engagée depuis septembre en Syrie, a intensifié ses opérations contre l'EI, avec trois raids massifs de Rafale et Mirage sur Raqqa en quarante-huit heures.

    "Des cibles plus méchantes"

    L'objectif est "de frapper plus intelligemment tous ensemble sur Daesh (acronyme de l'EI en arabe), de faire mal à Daesh avec des cibles plus méchantes", relève-t-on de source diplomatique française. Les avions de la coalition ont commencé à frapper des camions-citernes et sites d'approvisionnement en pétrole, qui fournissent de précieux revenus à l'organisation, et pourraient cibler des axes routiers majeurs pour l'EI dans l'est de la Syrie, indique-t-on de source gouvernementale française.

    "On peut pousser le curseur un peu plus loin sur les cibles", relève un responsable militaire français, tout en mettant en garde contre le risque de dégâts collatéraux. "Un innocent tué, cela crée dix combattants", souligne-t-il. Mais cette campagne de frappes ne pourra suffire à elle seule à inverser la donne dans un pays où la population sunnite, qui fournit le gros de la rébellion anti-Assad, écrasée sous les bombes du régime de Damas, cède un peu plus aux sirènes djihadistes à chaque coup porté.

    Sept raids en Syrie

    Les moyens de la coalition ne sont d'abord "pas si importants que cela" et la contribution de la France "est une goutte d'eau", avec sept raids en Syrie depuis deux mois, rappelle Michel Goya. Les Américains ont frappé 2 500 fois en un an en Syrie, soit ce que les Israéliens ont fait en un mois contre le Hamas à Gaza avec un effet militaire "très faible", souligne-t-il. "Pour que les frappes soient plus efficaces, il faudrait engager des hélicoptères de combat, des avions d'attaque, voire de l'infanterie légère, des forces spéciales" au plus près de l'adversaire, estime-t-il à l'unisson de nombre d'analystes.

    Mais Américains et Français excluent toute intervention au sol. L'opposition syrienne est quant à elle trop dispersée, trop déchirée et trop poreuse aux islamistes radicaux pour se lancer dans une offensive terrestre contre l'EI.

    La question sunnite centrale

    Les frappes risquent en outre de s'avérer contre-productives si elles s'attaquent à des points névralgiques pour l'économie locale. "Si on prive les gens de leurs revenus de base, ils seront forcés de fuir ou de rejoindre l'EI", anticipe Hassan Hassan, analyste au centre d'études Chatham House de Londres. Pour Michel Goya, la question des sunnites reste centrale. "Si aucun des problèmes qui ont fait que l'EI existe et prospère n'est résolu, cela sera très compliqué (...), il faut un projet politique pour les Arabes sunnites", insiste-t-il.

    Ce projet et son corollaire, celui du maintien ou non du président Bachar el-Assad au pouvoir, est au coeur des négociations engagées à Vienne entre Russes, Occidentaux, Iraniens et pays du Golfe pour tenter de trouver une issue politique en Syrie. "Il n'y aura pas de solution militaire en Syrie, il faut une solution politique. Et avant que nous gagnions face à Daesh en Syrie, il faudra beaucoup de temps", martèle le responsable militaire.
    source

    Afp via Le Point ::lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuuZlVAVVpRWpKoCNm.shtml

  • « Démocratie à la russe : pouvoir et contre-pouvoir en Russie » Par Jean-Robert Raviot

    « Démocratie à la russe » est un ouvrage passionnant. Jean-Robert Raviot, maître de conférences à Nanterre et à Sciences-Po, y procède à un froid décryptage de la vie politique russe. Avant de nous livrer à une comparaison décapante avec la « démocratie à l’européenne », livrons-nous à quelques explications :

    En moins de vingt ans la Russie est passée du « parlementarisme balbutiant de la fin de l’empire » à la « démocratie présidentialiste post-soviétique » (1) et les Russes sont rapidement devenus des adeptes de l’ « athéisme démocratique » (2), sceptiques sur les élites qui les représentent.

    Le nombre des partis siégeant au Parlement n’a cessé de se réduire : dix dans la chambre élue le 12 décembre 1993 ; quatre seulement dans la Douma d’Etat élue le 2 décembre 2007.

    Le vote « de conviction » ou « d’élimination » qui marquait les scrutins du début des années 1990 a cédé la place à un vote « clientéliste » et d’ « allégeance » (3), un « vote d’allégeance » qui s’est porté, en 2007, à 70% sur Russie Unie, la grande force centrale, « centriste », qui a émergé, puis s’est imposée, comme force dominante en renvoyant sur les marges extrêmes les libéraux et les communistes.

    Pour Russie Unie, « la démocratie est au service de la souveraineté nationale et de la puissance » (4) ; la démocratie vise moins à « être représentative que constructive ».

    C’est ainsi que la Russie est devenue avec Russie Unie un pays à parti dominant. Cette situation était déjà connue auparavant dans d’autres pays réputés démocratiques tels que le Japon, avec le Parti libéral-démocrate depuis 1945, Taiwan, avec le Kouo-Min-Tang de 1950 à 1991, le Mexique, avec le Parti révolutionnaire institutionnel de 1930 à 2003, et la Suède, avec le Parti social démocrate de 1932 à 1976.

    Bien sûr, la tentation est grande dans les médias occidentaux de condamner l’évolution de la Russie dont la vie politique s’éloignerait à leurs yeux de l’idéal type de la démocratie. Jean-Robert Raviot ne cède pas à ce confort intellectuel facile. Bien au contraire, il se plaît à souligner – horresco referens – les points de convergence entre la démocratie post-soviétique et la post-démocratie européenne :

    – l’inégalité d’accès aux grands médias ;
    – la vie politique qui se transforme en feuilleton télévisé à épisodes ;
    – le débat politique simplifié à l’extrême et n’ayant qu’une incidente réduite sur la délibération ;
    – le changement des modes de scrutin ;
    – la lutte contre l’ « extrémisme » pour mobiliser ses partisans et déconsidérer son opposition : certes, en Russie ce sont les « libéraux » qui jouent le rôle d’ « extrémistes » dévolu en Occident aux « nationaux », mais la mécanique de manipulation de l’opinion est la même ;
    – la dictature du politiquement correct même si le politiquement correct n’est pas le même à l’est et à l’ouest : c’est le patriotisme en Russie (Russie Unie se définit comme « le parti de la réussite, du redressement national ») ; c’est le mondialisme et l’antiracisme en Occident (où l’on veut construire « une humanité hors sol et hors histoire », selon Marcel Gauchet) ;
    – des procédures électives qui dans les faits visent moins à permettre au peuple de choisir ses dirigeants qu’à assurer une légitimité à l’élite au pouvoir.

    A rebours du « démocratiquement correct », Jean-Robert Raviot estime finalement que loin « d’accuser un quelconque retard la Russie post-soviétique est au contraire en avance sur son temps » (5). Et d’enfoncer ainsi le clou : « Le vernis de la modernité démocratique triomphante craque et les innombrables faux-semblants politiques de l’Occident apparaissent en pleine lumière. Aux Etats-Unis, le césarisme et le népotisme, qui constituent depuis toujours la part d’ombre du système politique, se manifestent avec une évidence sans pareille. Le « phénomène bureaucratique » se déploie avec un systématisme presque caricatural dans la « construction européenne ». Les préceptes du « politiquement correct » ont partout pris les apparences d’une nouvelle religion civile officielle. Les clientélismes de toute nature semblent constituer les vrais arcanes de la décision politique. La connivence des fortunes privées et des pouvoirs publics semble devenir la règle et la possession d’un patrimoine important est la clef du succès d’un nombre croissant d’entreprises de conquête du pouvoir politique. Enfin, l’impératif de sécurité est invoqué à l’appui de dispositions généralement plébiscitées qui substituent progressivement un état d’exception permanent à l’ordre constitutionnel. A l’heure où les recettes de la « gouvernance » se substituent à l’art du gouvernement des hommes, « la démocratie occidentale redescend du piédestal sur lequel l’histoire de l’après-1945 l’avait placée dans une comparaison, forcément avantageuse, avec les totalitarismes national-socialiste et communiste (6) ».

    Les Occidentaux jugent sévèrement la démocratie à la russe au regard de l’idéal démocratique. Mais la démocratie à la russe renvoie en miroir à l’Occident la vision de sa propre réalité, toujours plus éloignée des grands principes censés la fonder.

    Et pourtant l’Occident continue à s’ériger en donneur de leçons alors même qu’il est plus que douteux que les chefs politiques occidentaux bénéficient auprès de leur peuple d’une estime et d’une popularité réelles aussi flatteuses que celles dont bénéficient Vladimir Poutine et Dimitri Medvedev !

    Guillaume Bénec’h, Polémia, 08/12/08

    (1 « Démocratie à la Russe », p. 5.
    (2) Op. cit., p. 8.
    (3) Op. cit., p. 48.
    (4) Site Internet de Russie Unie, cité dans « Démocratie à la russe », p. 10.
    (5) Op. cit., p. 118.
    (6) Ibid.Jean-Robert Raviot,  « La Démocratie à la russe », Ellipses, avril 2008, 160 p., 17,10 euros.

    http://archives.polemia.com/article.php?id=1826

  • Irak: Daech est sous siège à Ramadi

    En Irak, des centaines de terroristes de Daech sont assiégés à Ramadi, chef-lieu de la province d’Al-Anbar, selon le commandement des opérations communes qui rassemblent les forces des comités populaires irakiennes soit alHachd alchaabi et celles de l'armée irakienne sans oublier les tribus selon la chaine satellitaire iranienne alAlam.

    Selon le site alSumaryia news, le porte-parole du commandement des opérations communes , Yahya Rassoul, a déclaré que " nous contrôlons la situation car ce sont nos forces qui ont l'intiative de l'attaque et ce sont elles qui définissent une stratégie d'attaques: soulignant que Daech est désormais sous siège et nous troupes ont resseré l'étau autour de ses élements de tous les côtés ".

    Et de poursuivre : " Le groupe terroriste Daech est assiegé à Ramadi par l’armée et les forces de la défense populaire : pas moins de 300 terroristes sont pris au piège " toutefois a-t-il ajouté " le centre-ville est toujours contrôlé par les terroristes de Daech. L’armée, les forces de la défense populaire et les forces tribales sont en train de progresser vers le centre-ville."

    Toujours selon Yehia Rassoul : " la progression des forces irakiennes vers le centre-ville est lente en raison d'un certain nombre de mines plantées un peu partout dans la ville. Les terroristes ont en fait planté des dizaines de mines sur une superficie de 100m²», a-t-il ajouté.

    Par ailleurs, les chasseurs de l’armée irakienne ont effectué 47 raids , bombardant des positions de Daech, dans diverses régions du pays.

    Toujours selon alSumariya News , l’unité de presse de l’armée irakienne a émis un communiqué dans lequel elle a annoncé que les forces aériennes avaient effectué 4 sorties et tué 8 terroristes à Ramadi. De même, les avions de combat irakiens ont détruit deux bulldozers appartenant aux terroristes dans la montagne de Makhoul et tué 20 éléments terroristes de Daech.

    Selon ce rapport, les chasseurs de la coalition internationale ont effectué 13 vols dans les régions de Ramadi, Tal Afar, Sinjar et Al-Sharqat, tuant des dizaines de terroristes. Deux positions des snipers ainsi que de lourdes et légères mitrailleuses ont été détruitesainsi que 13 plates-formes ayant servi de lance-mortiers ont été la cible des chasseurs de la coalition internationale.

    Le rôle de l'Iran dans la lutte contre le terrorisme en Irak est efficace

    Sur le plan politique , le président irakien Fouad Massoum a estimé que "le rôle de l'Iran dans la lutte contre le terrorisme en Irak est efficace.
    Fouad Massoum a mis en garde "contre les tentatives de certaines parties de diviser l’Irak", il a déclaré que "depuis l’occupation de Mossoul par le groupe terroriste-baathiste Daech, l’Iran a beaucoup aidé Bagdad".

    Le président Massoum a ajouté : « L’élargissement des relations entre les deux pays durant ces dernières années a renforcé la base de leurs liens sur la base de l'entente et de la coopération ».

    Par ailleurs le président de la commission de sécurité et de défense au parlement irakien, Hakim al-Zameli, a dénoncé l’opération de façade de la coalition américaine en Irak avant d’ajouter que Bagdad saluait la coopération avec Moscou dans la lutte contre le groupe terroriste Daech.

    « Dans les conditions actuelles, les deux capitales échangent des informations dans la lutte anti-terroriste », a-t-il conclu.
    source : Al Manar ::lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuuZlVApEEapkMNllJ.shtml