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géopolitique - Page 720

  • HILLARY CLINTON, UNE MONDIALISTE MILITANTE

    Éradiquer les identités culturelles

    Michel Lhomme 

    Ex: http://metamag.fr

    Hillary Clinton débutant sa campagne électorale pour les présidentielles américaines a affirmé que « les codes culturels profondément enracinés, les croyances religieuses et les phobies structurelles doivent être modifiées. Les gouvernements doivent utiliser leurs moyens de contrainte pour redéfinir les dogmes religieux traditionnels». Cette déclaration citée par Auran Derien dans un article de METAMAG, avait été annoncée par le quotidien El Manifestio.com, sous le titre « Hillary Clinton contre les identités culturelles et religieuses ». 

    La déclaration d'Hillary Clinton confirme ce que de nombreuses plumes dissidentes affirmaient depuis longtemps, à savoir que le gouvernement mondial ou ce que d'aucuns appelleraient les forces du capitalisme ont un plan qui passe par l'extinction planifiée des identités culturelles et de tout ce qui est traditionnel.

    Cette thèse qui a amené beaucoup d'entre nous à prendre conscience depuis quelques années du double jeu de l'idéologie officielle antiraciste est aussi celle qui a justifié dans les années 80 notre détachement du mouvement altermondialiste pro-immigrée, dans le style de la revue ''multitude''. 

    Avec la déclaration sincère - nous n'en doutons pas un instant ! - d'Hillary Clinton, nous comprenons à la lettre l'expression du ''grand remplacement'' de Renaud Camus et cette expression qui vise bien un programme politique délibéré, à la logique réfléchie et préparée en coulisses.

    Les déclarations d'Hillary Clinton révèlent la finalité proprement totalitaire du système mis en place, celui du mondialisme politique dont se réclame toute notre classe politique. Il s'agit bien d'éradiquer les identités culturelles et surtout de déraciner, de couper l'herbe sous le pied de la Tradition.

    En somme, les plus traditionnalistes et les plus conservateurs de nos penseurs (Schmitt, Kelsen, Evola, Gomez Davila, Alain de Benoist) ont eu raison de nous prévenir. La finalité de l'hyper-modernité est l'éradication de toute identité culturelle spécifique au nom de la consommation. Pour cela, effectivement, il n'est plus besoin d'aller à l'école ou d'apprendre l'histoire. Il suffira de réciter les mémoires sélectives des vainqueurs ou les épopées des bien-pensants.

    Ainsi, pour le programme mondialiste, les cultures, quels que soient leur espace géographique et leur singularité temporelle, doivent se plier à la consommation mercantile, au matérialisme de la technique et aux valeurs démocratiques sous peine d'être absorbées par la coercition totalitaire de la bonne gouvernance. 

    La candidate Clinton a été claire : ou les Traditions se soumettent et nous les y obligeront, ou les identités culturelles se dissolvent dans la masse des consommateurs et des cartes de crédit ou nous les annihileront. 

    Toute identité culturelle est invitée à se réformer ou à disparaître dans les temps nouveaux de la ''globalisation'' et du ''monde unique'', celui de l'hégémonie libérale et atlantiste. 

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • La nouvelle alliance secrète entre Israël et l’Arabie saoudite

    L'Arabie saoudite n'a jamais reconnu l'existence de l'Etat d'Israël et Israël n'a pas accepté les offres de paix saoudiennes visant à instaurer un Etat palestinien. Pourtant, ces deux pays que tout semble opposer sur le papier ont entamé un rapprochement discret depuis 2014 autour d'un ennemi commun : l'Iran, avec en toile de fond le nucléaire.

    Atlantico : Les ennemis des ennemis d'Israël sont-ils ses amis ?

    Denis Charbit : Il est indéniable que la menace que l'Iran fait peser sur la région incite deux alliés des Etats-Unis à afficher pour la première fois leur convergence d'intérêts. Le paradoxe, c'est qu'outre cette menace iranienne, le facteur qui a déclenché la rencontre, c'est le sentiment partagé par les Saoudiens et les Israéliens que les Etats-Unis les ont floué. En ce sens, les Etats-Unis ne peuvent jouer un rôle de médiateur pour favoriser leur rapprochement puisque c'est sa défection qui les a poussé à mener un premier dialogue public. Mais il ne faut pas se leurrer : une convergence ne fait pas une alliance, et des intérêts complémentaires ne scellent pas une amitié.

    A travers ces 5 rencontres qui sont aujourd'hui devenues un secret de polichinelle, que peut espérer l'Etat hébreu de l'Arabie Saoudite face à l'Iran ? Quelles mesures peuvent naître de ce rapprochement ?

    Il y a une carte dans ce jeu diplomatique qu'Israël peut saisir, ce qu'il s'est abstenu de faire jusqu'à présent : l'initiative de paix saoudienne de 2002. Cela fait longtemps en Israël que l'on est convaincu que pour redonner de la vigueur au processus de paix, il faut qu'un axe de pays arabes non-radicaux accompagne l'Autorité palestinienne dans la négociation et dans les concessions à faire. La condition à remplir, c'est qu'Israël adopte l'initiative, non dans ses détails mais dans son principe. La question palestinienne a beau avoir perdu de sa centralité objective, elle conserve sa puissance symbolique. Sans ce passage obligé, les relations israélo-saoudiennes resteront toujours secrètes ou discrètes. Ce qui n'est pas pour déplaire à Israël : pour faire avancer la coopération stratégique, il n'y a pas besoin de nouer des relations diplomatiques et de procéder à un échange d'ambassadeurs. Ce qu'Israël peut attendre de consultations bilatérales, c'est de s'entendre sur les organisations islamistes que les Saoudiens s'abstiendraient de financer si leur action vise directement Israël. Mais au-delà des attentes de ce type, je crois qu'Israël souhaite surtout comprendre comment les Saoudiens entendent se positionner une fois l'accord avec l'Iran conclu.

    L'Iran doit-il se méfier de ce qui prend la forme d'une alliance stratégique entre Riyad et Tel Aviv ?

    L'Iran s'efforcera de dénoncer ces pourparlers comme le signe même de la trahison sunnite puisqu'ainsi les Saoudiens révèleraient que le rival chiite est plus dangereux que l'ennemi sioniste. Ils regarderont avec intérêt le cours des choses et espèrent sans doute que ne se constitue pas là une nouvelle alliance. Le fait que les Etats-Unis ne soient pas les promoteurs de ce dialogue doit les rassurer.

    L'influence de l'Iran dans la région est conséquente, à travers notamment des milices chiites en Irak, le Hezbollah ou le soutien de Bachar El-Assad en Syrie, et ce, malgré les sanctions internationales. L'Iran chiite apparaît le grand rival de la puissance sunnite que représente l'Arabie Saoudite. S'agit-il pour Riyad, en s'alliant à Israël, de prolonger un conflit religieux à peine masqué entre Chiites et Sunnites ?

    Un "allié objectif" ne devient pas un allié tout court. Il faut donc rester prudent. Les Saoudiens s'interrogent comme nous tous sur l'impact de l'accord dans la région. Même si les inquiétudes sont légitimes, l'accord , rappelons-le, ne fait pas de l'Iran une puissance nucléaire. Les Etats-Unis en attendent des retombées diplomatiques : l'Iran jouera-t-elle le même rôle déstabilisateur et avec les mêmes alliés ? Tout est volatile, tout est possible. Les bouleversements sur le terrain peuvent encore générer des renversements et des retournements imprévisibles.

    Denis Charbit

    notes

    Denis Charbit est maître de conférences au département de sociologie, science politique et communication à l’université ouverte d’Israël. Il est l’auteur de plusieurs livres et articles qui portent sur la nation en Israël et en France. Il a publié Israël et ses paradoxes : Idées reçues sur un pays qui attise les passions en mars 2015 aux éditions Le Cavalier bleu.

    source

    Atlantico :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuFuypEyyEYKHOsCiU.shtml

  • L’Algérie est en état de pré-faillite

    Le dernier message sur le site de Bernard Lugan, africaniste réputé, est consacré à l’Algérie où François Hollande a effectué sa seconde visite lundi. Ce pays, avec qui la France entretient des relations d’ambivalence, est « En état de pré faillite ».

    Le président Bouteflika est moribond et le pouvoir est quasi vacant depuis longtemps. Le pays est gouverné par l’équilibre entre plusieurs clans régionaux et politiques se partageant les deux piliers de l’État, l’armée et les services de renseignements.

    Le pays serait dans une situation de crise économique 

    Il subit aussi de plein fouet une crise économique et sociale. L’accumulation de la corruption et des détournements de fonds alimentent des scandales à répétition au sein des élites du pays. Des élites politico affairistes qui achètent le silence d’une population de plus en plus jeune et de plus en plus instable. Il faut donc craindre le pire quant à l’infiltration des réseaux islamistes au sein de cette société dont l’équilibre est vital pour notre sécurité selon Lugan.

    La chute des prix du pétrole a t elle déséquilibré l’économie ? 

    Le système, qui jusqu’alors était stabilisé, s’effondre progressivement avec la chute des prix des hydrocarbures. En effet, l’Algérie bénéficiait d’une rente gazière et pétrolière très importante avec un baril de brut à 110 $, ce qui était le prix d’équilibre budgétaire du pétrole, selon le FMI. Actuellement, son pétrole est passé à moins de 60 $ le baril.

    Quelles sont les conséquences de cette crise ? 

    Face à la chute de sa rente pétrogazière, l’État providence algérien est condamné à prendre des mesures impopulaires comme l’abandon de projets sociaux et la construction d’infrastructures. Il est aussi condamné à importer des biens de consommation vitaux. Comme dans les années 80, la crise politique et sociale semble alors inéluctable.

    http://fr.novopress.info/

  • 20 juin à Paris : manifestation pour dénoncer l’Arabie saoudite

    et exiger des sanctions contre ce pays soutenant les djihadistes, organisée par Civitas.

    Plusieurs associations et organisations appellent à y participer.

    Le rendez-vous est à 15h place St Augustin.
    Des cars quasi-gratuits partiront de divers points de province : renseignements au 01 34 11 16 94.

    http://www.contre-info.com/

  • Fin du dollar Roi ? La Chine paie du pétrole Russe en Yuan

    Les premières ventes de pétrole en Yuan entre la Russie et la Chine sont officielles : un tournant historique qui pourrait bien signer la fin de l’hégémonie du dollar US dans le monde.

    Deux mastodontes de l’économie mondiale, la Chine et la Russie, qui se passent du dollar pour leurs transactions pétrolières, voilà qui est totalement inacceptable pour les Etats Unis d’Amérique confronté là à une question de vie ou de mort.
    En 1971 Richard Nixon avait conclu un accord avec l’Arabie Saoudite puis avec l’Opec imposant le règlement de toute transaction pétrolière en USD. Le pétrodollar était né.
    Cela impliquait que les produits non producteurs en pleine croissance, comme le Japon d’alors, devait d’abord gagner des dollars pour pouvoir acheter l’énergie dont ils avaient besoin. Donc vendre leur propre production de biens de consommation en USD. Et aux pays moins développés ne restait que la solution d’emprunter des USD sur les marchés financiers ou à la Banque mondiale, à moins qu’ils ne soient généreusement aidé par le Fonds Monétaire International, toujours en USD. Et de payer des intérêts en USD.

    Les États-Unis de leur côté n’avaient qu’à imprimer plus de billets pour couvrir leurs besoins et répondre à cette demande massive de dollars. Ils peuvent donc importer ce qu’ils veulent sans avoir à se soucier de « gagner » l’argent qui servira à payer leurs fournisseurs. Ce qui se reflète par leur dette astronomique de 18 000 milliard d’USD dont une large partie est supportée par des investisseurs étrangers et des organismes financiers.
    Si les 4/5ème des échanges mondiaux qui utilisent actuellement le dollar se faisant en une autre devise, alors la monnaie américaine n’aurait guère plus d’intérêt pour les investisseurs et s’effondrait. Ce qui rendrait du jour au lendemain les produits Apple et Nike hors de prix, où entrainerait une baisse de profit significative de ces sociétés stars qui seraient compensée par des « ajustements » de main d’œuvre et une explosion du chômage.
    Pour résumer : un effondrement soudain du fameux modèle Américain.

     

    Certains pays, pour des raisons politiques ou commerciales, avaient déjà tenté de briser cet interdit absolu.
    En novembre 2000 l’Iraq commença à vendre son pétrole en Euro, dans le cadre d’un programme « pétrole contre nourriture ». L’attaque unilatérale des USA contre le pays en 2001 termina brutalement cette dérive et indiqua clairement aux pays voisins que libeller leurs ventes de pétrole en une autre devise que l’USD entrainera leur perte et la mort de leur dirigeant.

    En 2011 le colonel Kadhafi mettait la touche finale à son grand rêve de panarabisme en lançant le Dinar-Or qui serait la monnaie des futurs « Etats Unis d’Afrique ». Le but était principalement de fédérer la puissance des divers pays du continent pour les sortir de leur spirale de la dette et exploiter au juste prix leurs propres richesses. Dont le pétrole.
    Un terrorisme islamiste soutenu par les USA et des bombardements massifs de l’OTAN détruisirent le pays et se termina par l’exécution sommaire du leader Libyen.
    L’Iran de son côté décida de créer en 2007 une Bourse du Pétrole où serait accepté tout autre moyen de paiement que le dollar US. Cela a provoqué des sanctions très dures de la part des USA, en pénalisant notamment l’Union Européenne, son principal partenaire économique. Les USA lancèrent un programme doté de 400 millions d’USD pour financer des ONG prêtes à déstabiliser le pouvoir local et justifier une éventuelle intervention mais la crise de 2008 repoussa ce plan. Les banques Européennes furent par contre lourdement attaquées par les USA pour avoir autorisé des opérations commerciales avec l’Iran.
    Le Venezuela, autre important pays producteur de pétrole, avait lui aussi approuvé l’approche Iranienne et avait ainsi échangé son pétrole contre du personnel médical avec Cuba. Les États-Unis ont considéré qu’il s’agissait là d’une provocation et le président Obama a récemment déclaré que « le Venezuela représentait une menace terrible pour notre sécurité nationale ». Là encore des sanctions sans véritables justifications visent à isoler ce pays du reste du monde et surtout à bloquer toute possibilité de transaction financière.
    Et toujours au nom de la défense de la Démocratie.

    Voilà pourquoi il est prévisible que les USA et l’OTAN intensifient leurs menaces contre la Russie. L’Ukraine a déjà constitué une première approche pour le moment peu concluante mais l’arrivée de forces spéciales US à Kiev pour former les milices putschistes et le déploiement de chars lourds à la frontière Russe indique clairement la volonté américaine de poursuive la confrontation.

    http://fr.novopress.info/189352/fin-du-dollar-roi-chine-paie-du-petrole-russe-en-yuan/#more-189352

  • Syrie: l'EI perd Tall Abyad, son plus grand revers dans le pays

    Le groupe Etat islamique (EI) a subi son plus sérieux revers en Syrie après la capture mardi par les forces kurdes de Tall Abyad, ville frontalière de la Turquie et point de transit vital pour les jihadistes.

    Après cinq jours d'une offensive appuyée par les frappes aériennes de la coalition antijihadistes dirigée par les Etats-Unis et des groupes rebelles syriens, les Unités de protection du peuple kurde (YPG) ont pris le contrôle de la ville à l'aube, après des combats qui ont fait fuir des milliers d'habitants. 

    Tall Abyad était l'un des deux principaux points de passage empruntés par l'EI, pour le transit des armes et des combattants, en dépit de leur fermeture par la Turquie. Sur cette frontière, il ne lui reste plus que celui de Jarablos, dans la province septentrionale d'Alep (nord), ainsi que des chemins secondaires. 

    La ville est désormais "entièrement sous le contrôle des combattants kurdes", a affirmé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, un responsable kurde, Ahmed Seyxo, précisant à l'AFP que "l'EI s'était retiré sans opposer beaucoup de résistance". 

    "L'alliance anti-EI (kurde et rebelle) ratisse Tall Abyad pour permettre le retour des civils", a expliqué Cherfane Darwich, porte-parole du groupe rebelle Bourkane al-Fourat. "Il y a des mines et des voitures piégées partout". 

    - Ville clé - 

    "C'est certainement la plus importante perte pour l'EI jusqu'à présent", a affirmé à l'AFP Aymenn Jawad al-Tamimi, du centre de recherche Middle East Forum. Tall Abyad était une "importante route de transit pour les combattants, les armes et les marchandises de la Turquie vers le territoire contrôlé par l'EI". 

    Tall Abyad était une ville clé pour l'approvisionnement de Raqa (86 km plus au sud), devenue le fief du groupe et capitale de facto de son "califat" autoproclamé depuis qu'il s'en est emparé en janvier 2014. L'EI contrôle selon l'OSDH 50% de la Syrie, ainsi que de vastes régions de l'Irak voisin. 

    "C'est la plus grande défaite du groupe depuis la proclamation de son califat en juin 2014", affirme Rami Abdel Rahmane. "Désormais, les jihadistes dans la province de Raqa et Deir Ezzor (est) doivent parcourir des centaines de kilomètres pour parvenir à la frontière turque". 

    Les forces kurdes "contrôlent désormais 400 km de frontière avec la Turquie allant de (Kobané) dans la province d'Alep jusqu'à la frontière irakienne" à l'est, selon Rami Abdel Rahmane. 

    "Les succès des Kurdes, rendus possibles par les frappes de la coalition, mettent à nu les capacités militaires de l'EI", a estimé de son côté dans un communiqué le Centcom, le commandement militaire américain au Moyen-Orient qui supervise les frappes de la coalition. 

    - Crainte de la Turquie - 

    Cette progression des forces kurdes a suscité les craintes de la Turquie, qui redoute notamment qu'à l'instar des Kurdes d'Irak, ceux de Syrie ne constituent un territoire autonome le long de la frontière turque. 

    Lundi, le gouvernement turc avait de nouveau accusé les Kurdes de Syrie de "nettoyage ethnique". 

    Les YPG entretiennent des relations avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène depuis 1984 une insurrection armée en Turquie et est considéré par les autorités d'Ankara comme un groupe "terroriste". 

    Les affrontements ont provoqué l'entrée de près de 23.000 nouveaux réfugiés syriens en Turquie entre le 3 et le 15 juin, selon l'ONU. 

    Halil el-Ahmed, 55 ans, est arrivé côté turc lundi. "Nous n'avons pas fui l'EI ou les YPG. Pour nous, c'est du pareil au même. Nous avons fui les bombes", a confié à l'AFP ce Syrien arabe. 

    "J'ai entendu un avion bombardier près de notre village (...) J'étais terrifié, alors j'ai fui avec ma famille". 

    La Syrie est ravagée depuis plus de quatre ans par un conflit complexe impliquant régime, rebelles, Kurdes et jihadistes qui a fait plus de 230.000 morts. 

    Le président Bachar al-Assad a reçu mardi à Damas l'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, qui mène depuis le 5 mai des "consultations séparées" avec les protagonistes de la guerre. 

    Le même jour, des raids aériens du régime tuaient 16 personnes dont 13 enfants dans la province de Deraa (sud), selon l'OSDH. Ces raids ont touché une école coranique. 

    Malgré les condamnations de l'ONU, le régime syrien a intensifié ces dernières semaines sa campagne de raids aériens meurtriers.

    afp via l'express :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuFuVEEAVVggmuhbjn.shtml

  • François Hollande en Algérie : entre realpolitik et auto humiliation

    Lundi 15 juin, durant quelques heures, François Hollande sera en Algérie, pays en état de pré-faillite, "dirigé" par un président moribond et gouverné par l’ "alliance des baïonnettes et des coffres-forts"[1].

     

    L’Algérie est en effet au bord du précipice économique, politique, social et moral. Elle est dévastée par des avalanches successives de scandales comme ceux des détournements de fonds du programme de l’autoroute trans-algérienne (5 milliards de dollars de dessous de table pour un chantier de 17 milliards...), de la Sonatrach ou encore de la banque Khalifa ; or, il ne s’agit là que des plus médiatisés.

    L’équilibre politique algérien repose sur un modus vivendi entre plusieurs clans régionaux et politiques qui se partagent les fruits du pouvoir au sein des deux piliers de l’Etat qui sont l’ANP (Armée nationale populaire) et la DRS (Département du renseignement et de la sécurité). Quant à l’ordre social national, il résulte d’un singulier consensus :

    - à l’intérieur, les dirigeants qui vivent de la corruption et des trafics en tous genres achètent le silence d’une population qui n’ignore rien de leurs agissements, par de multiples subventions,

    - à l’extérieur, ils entretiennent des mercenaires, journalistes et hommes politiques stipendiés, qui font fonctionner d’efficaces réseaux de communication permettant de donner une image rassurante du pays.

    Or, ce système qui fonctionnait grâce à la rente pétrogazière est aujourd’hui bloqué par l’effondrement des cours du pétrole. En un an, le prix du Sahara blend algérien est ainsi passé de 110 dollars le baril à moins de 60 ; or, selon le FMI ( mai 2015), dans l’état actuel de l’économie de l’Algérie, le prix d’équilibre budgétaire de son pétrole devrait être de 111 dollars le baril.

    Résultat : au premier trimestre 2015, les recettes cumulées du budget de l’Etat ont baissé de 13% par rapport à la même période de 2014 ; quant aux recettes de la fiscalité pétrolière, leur recul fut de 28%. Dans ces conditions, les 200 milliards de dollars de réserves de change dont disposait l’Algérie avant la chute des cours du pétrole fondent comme neige au soleil et le Fonds de régulation des recettes (FRR) alimenté par les ventes des hydrocarbures et dans lequel l’Etat puise pour tenter de prolonger la paix sociale n’est plus alimenté.

    La situation est donc gravissime[2]. D’autant plus que les parts de marché de la Sonatrach en Europe vont baisser en raison de la concurrence de Gazprom qui fournit le gaz russe entre 10 à 15% moins cher que celui produit par l’Algérie. Sans compter que depuis 2014, devenu autonome grâce à ses gisements non conventionnels, le client américain qui représentait entre 30 et 35% des recettes de la Sonatrach a disparu...

    Autre phénomène angoissant pour les autorités algériennes, le prix du gaz naturel liquéfié lié au prix du pétrole et des produits raffinés va de plus en plus être aligné sur le prix du gaz naturel américain, ce qui, selon les experts devrait mettre le GNL algérien entre 30 et 40% de ses prix antérieurs. L’Algérie est donc bien au bord du précipice. [....]

    La suite sur le blog officiel de Bernard Lugan

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Francois-Hollande-en-Algerie-entre

  • Manuel de Poutine-bashing à l’attention des journalistes débutants

    L’article qui suit (d’un dénommé Krokodilopublié  sur Agoravox) m’a littéralement fait jubilé. Il traite avec une finesse bien senti et par la dérision de l’incroyable insanité de la presse « alignée » et de ses « petites mains » qui ne reculent devant rien pour salir l’image de la Russie en général et de Poutine en particulier. Je vous laisse savourer… (En guise de ponctuation finale, j’ai été un peu taquin, et je vous ai ajouté une petite vidéo 

    Mais avant – et si il y a des journalistes qui passent par là – je voudrais vous inviter très vivement à regarder cette vidéo (encore merci à Vincent Parlier)… où l’on y voit une cérémonie ukrainienne officiellement nazie à 100 %. Ce sont ces gens là que notre gouvernement supporte avec la crasse complicité des médias. Dites-moi un peu, quel dose de somnifères intellectuels (ou autres substances) faut-il avoir consommé pour nier les faits… qui s’entassent, qui s’entassent… jusqu’à donner la nausée ? Comment continuer à présenter ce régime de Kiev (dont l’AFP reprends presque systématiquement la « version des faits »)  comme étant le « camp du bien » ? Le camp des « valeurs de la démocratie » … contre l’infâme « bête Russe » ?

    Non mais Allô quoi ! 

    Manuel de Poutine-bashing à l’attention des journalistes débutants

    J’allais titrer « Manuel de lynchage de Poutine (ou de dénigrement) », mais autant entrer rapidement dans le vif du sujet : évitez d’écrire un français désuet, utilisez des anglicismes, vrais ou faux, afin de maintenir le cerveau du public dans une ambiance atlantiste et anglophone, la ligne éditoriale de la majorité de nos médias.

    (Et mettez beaucoup de Majuscules, ça fait très Américain et ça ne coûte pas plus cher.)

    Tout d’abord, le principe général : la neutralité n’existe pas. Tout, absolument tout, doit être orienté pour plaire à votre rédac’chef, ses patrons et leurs annonceurs.

    Oubliez vos cours de l’EFJ sur l’histoire etl’éthique du journalisme que de vieilles gloires vous ont assénés en rêvant au Pulitzer qu’ils ont failli avoir.

    On vous y a certainement rapporté les propos de Beuve-Mery : « L’objectivité n’existe pas. L’honnêteté, oui ! ». Ou sa boutade sur le fait qu’il recevait, pour le même article, des lettres de lecteurs le félicitant pour son objectivité et d’autres critiquant son manque d’objectivité !

    L’objectivitéest une chimère, une valeur ringarde abandonnée de tous.

    Le fait nouveau est que l’honnêteté n’est pas loin de prendre le même chemin !

    En tout cas si vous espérez une carrière rapide, avec de belles perspectives de reconversion, abandonnez toute idée d’honnêteté au profit d’une notion plus moderne, quoique ancienne : l’opportunisme. Souple comme la recharge d’un stylo Bic, vous saurez corriger rapidement un article sur l’ordinateur, dans le sens voulu.Surmonter sa tendance naturelle à l’honnêteté n’est pas facile, du moins au début, aussi allons-nous vous donner quelques trucs du métier et des exemples puisés à l’actualité de l’Ukraine, Poutine et la Russie.

    Le but étant le « Poutine-bashing », laissez tomber les cours d’histoire sur l’URSS, l’Ukraine ou la Crimée, compliqués et fastidieux : attaquez ad hominem.

    C’est plus simple et plus amusant.

    Tout le monde a vu au moins une fois une photo de Poutine en train de faire du sport, notamment celle-ci, torse nu dans la taïga, fusil à la main(2007)

    Ou en tenue de camouflage,muni d’un fusil qui fait plus tireur d’élite que chasseur– d’ailleurs reprise pour un jeu de tueur de zombies :

    En judoka. En 2006 il s’entraîne au tir dans le nouveau QG du GRU.

    En 2009 il nage dans de l’eau glacée, puis à cheval, en scooter, avec un tigre, à la chasse à la baleine (scientifique). Bref, la matière est vaste, mais comment l’utiliser au mieux ?

    Ne tombez pas dans la banalité, comme Wikipedia qui prétend qu’il fait du sport parce qu’il aime le sport !

    « Élève médiocre et bagarreur, Vladimir Poutine pratique dans sa jeunesse la lutte russe, le sambo et le judo dès l’âge de 11 ans (il est plusieurs fois champion de sambo de Leningrad ; en 1973, il s’est vu conférer le titre de maître des sports de sambo, en 1975, de judo). Il aime jouer au tennis, faire du ski alpin, de l’équitation et de la natation. »

    Ce goût de la vérité peut être acceptable dans une encyclopédie, mais pas pour un journaliste !

    Un stagiaire peu inspiré dira qu’il est sportif mais qu’il en joue comme tout politicien, en se mettant en scène, comme les footings des présidents américains entourés de leurs « Secret Service », ou notre Sarkozy avec son teeshirt du NYPD, ou F. Hollande en.. . scooter.

    Mais on ne vous paie pas pour écrire que Poutine est un politicien comme les autres, c’est pas avec ça que vous vous ferez remarquer du boss. On vous paie pour montrer que les autres présidents ont de nobles raisons de se mettre en scène, comme Slate l’a bien compris : « Nicolas Sarkozy est un amoureux du sport. Outre son jogging quotidien, notre Président est également un cycliste émérite. Mais pas seulement. Supporter du PSG, il aime la compagnie des sportifs de haut niveau et ne perd pas une occasion de les encourager. »

    Prenez-en de la graine, celui qui a rédigé cette accroche ira loin.

    Les autres présidentsveulent être proches du peuple (VGE en campagne électorale, pas en safari africain…), honorer des vedettes du sport de leur présence (Tony Blair, Schroeder), honorer la mémoire d’anciens combattants(George Bush), courir par patriotisme, jouer avec une belle blonde (?) (Loukachenko), ou simplement aiment le sport (Evo Moralès). Tous ces président-sportifs dans leurs oeuvres, dans cet excellentdiaporama

    Alors comment faire du Poutine-bashing avec ce que tous les présidents pratiquent ? (Du moins ceux qui le peuvent…)

    Sur le mode ironique : en faisant remarquer qu’être torse nu au milieu des moustiques et des épineux n’est pas la tenue la plus pratique pour la chasse ou l’équitation. Mais cette ironie bon enfant tendrait à le rendre sympathique, sur le mode « il s’est mis en vedette mais c’est tellement évident que c’est un clin d’oeil ».

    Étudiez les pros :

    « Vladimir Poutine est passé maître dans l’art de se mettre en scène. Année après année, été comme hiver, il ne recule devant rien pour se débarrasser de son étiquette d’apparatchik moscovite. Un sportif amoureux de la nature et des nouvelles technologies, voilà l’image que l’ancien espion du KGB veut donner… »(Slate)

    (Attention : ne rappelez jamais que Bush père a dirigé la CIA)

    Si Poutine fait du sport et se met en scène, c’est par par démagogie, prétention, nationalisme, mégalomanie ou militarisme. Il se croit un surhomme, il est inquiétant, voire dangereux.

    Vous pouvez aussi faire preuve d’originalité : on pourrait le qualifier de voleur pour s’être emparé du « mens sana in corpore sano » de notre civilisation gréco-romaine !

    Si vraiment vous tenez à rappeler qu’il est authentiquement sportif (ce zeste d’honnêteté vous perdra), faites-le avec une ironie bien sentie, comme ici  :

    « La campagne de Vladimir Poutine pour les prochaines élections présidentielles russes est assez simple puisque l’actuel Premier ministre excelle dans tous les domaines. Après avoir montré ses talents de joueur de badminton, il a fait du judo avant de conduire une Formule 1, de tuer un tigre, d’escalader une paroi rocheuse des Alpes et d’endosser le costume de dentiste. Hier, il a même montré ses incroyables talents de hockeyeur sur glace (…) Vladimir Poutine qui slalomait dans une défense qui n’osait pas défendre et face à un gardien qui priait pour ne pas arrêter le tir. » Ça c’est un pro, coco !(Sa photo jouant au badminton ne doit pas être utilisée, trop pacifique. Si vous n’avez pas encore compris ça, je ne donne pas cher de votre avenir dans les médias. Au fait, le type qui l’a mise dans ce diaporama travaille-t-il encore à « 20 minutes » ? Étonnamment, on ne voit jamais cette photo…)

    Prenez exemple auprès d’un autre de nos experts en Poutine-bashing, l’ex-journal de référence, Le Monde. : « pays dont le maître aime mettre en scène sa virilité et sa force. L’objectif : sacraliser le corps du roi et affirmer sa toute-puissance. »

    Tapez fort, sans scrupules, les plus (ex)-grands s’y sont mis !

    Dans cet esprit, je vous propose un petit exercice pour vous faire la main :

    George Bush ou Clinton jouent au golf (même diaporama, photo 21 et 22). Imaginons que Poutine ait été photographié sur un green, quelle légende choisiriez-vous ?

    Poutine se détend avant une rencontre sur les accords de Minsk2

    Poutine joue au golf avec des oligarques.

    Si vous hésitez, envisagez un changement de carrière.

    Variez un peu en alternant sport et sexe. Vous pouvez rappeler ses problèmes conjugaux, mais en un temps où les stars se marient cinq ou six fois, où nos propres présidents ont des vies privées dignes de Hollywood, et maintenant que Poutine a officialisé sa séparation, c ‘est du réchauffé pour stagiaires.

    Cherchez un truc original, fût-il insignifiant, limite imaginaire, à la manière de l’Observateur : leur article sur « Poutine galant ».

    Et quand vous tenez un angle d’attaque (car il s’agit bien d’attaquer, j’espère que vous l’avez compris), utilisez-le sans relâche. Soyez comme un chien qui ne veut pas lâcher son os : six mois après les faits, L’Obs mettait toujours ce papier anecdotiqueà la une de son site !

    Bien sûr, sport ou sexe, on ne peut attaquer l’homme en permanence, même un journaliste moderne est obligé de mettre quelques infos de temps en temps ! C’est donc à la façon de les manipuler qu’on jugera de votre soumission.

    Déjà, soignez les titres, car certains lecteurs pressés ne liront que ça… Et pour les titres, retenez un bon truc : la forme interrogative, élégante méthode qui permet de décliner suppositions, exagérations, ou mensonges éhontés (qui ne sont finalement que des hypothèses) : « Ukraine : la Russie amasse-t-elle du matériel militaire à la frontière ? »(L’Express)

    « UKRAINE. Après Debaltseve, les séparatistes veulent-ils prendre Marioupol ? »

    (L’Obs)

    C’est une technique qui en outre laisse libre cours à votre imagination, par exemple : « Poutine mange-t-il des enfants au petit-déjeuner ? » (j’exagère volontairement pour être plus clair)

    Bien sûr, l’interrogation n’est pas limitée au titre. Comme nous l’avons appris en philo (qui a dit que la philo en terminale ne servait à rien ?) il faut souvent finir par un questionnement plus vaste :

    « Mais s’arrêteront-ils là ou continueront-ils de gagner du terrain vers le sud et le grand port de Marioupol ? »

    « Poutine veut-il reconstituer l’URSS ? »

    Soyez bref. Et ne gardez que les infos favorables à votre camp. Par exemple récemment, le Parisienet BFM-TV ont fait ça très bien en omettant les civils tués à Donetsk et dans les villages alentour (citez-les quand même de temps à autres pour faire objectif). Laissez tomber les 6000 victimes civiles estimées, ou les mines placées par les milices.

    Pareil pour les violations des accords de Minsk-2 : si vous tenez à votre job, n’allez pas dire que tirs et bombardements sont autant le fait de l’armée ukrainienne que des rebelles, ou que la présence de mercenaires américains et les livraisons d’armes sont contraires à ces accords ! Ou que Kiev ne veut pas en appliquer le volet politique. Faites simple à la manière des vieux westerns : les bons et les méchants.

    Pour faire bref, simple et rapide, il y a une méthode journalistique très utilisée : recopier les dépêches de l’AFP ou de Reuters – libre à vous de les citer comme dépêches, ou de les utiliser pour « rédiger » un papier. Vos patrons paient déjà un abonnement à l’année à ces agences, alors pour qu’ils vous engagent, il faut leur montrer que vous en voulez !

    Autre truc du métier : une « erreur » de traduction peut rendre bien des services…

    « Il est préférable de ne pas débattre avec les femmes ». C’est ce qu’a assuré ce mercredi Vladimir Poutine en interview sur Europe 1 et TF1 mercredi soir, selon la traduction proposée par les chaînes. Le chef d’État russe réagissait aux propos d’Hillary Clinton comparant l’attitude de la Russie à celle de l’Allemagne des années 30. Quelques secondes plus tard, il a aussi estimé que « pour une femme, la faiblesse n’est pas tellement un défaut ».

    L’AFP propose une traduction des mots du président russe plus nuancée. « Il vaut mieux ne pas se disputer avec les femmes », aurait-il déclare. Poursuivant : « Mais Mme Clinton n’a jamais été très élégante dans ses déclarations. »(Le Figaro)

    Renseignements pris, une traduction fidèle, non littérale, serait qu’il ne faut pas contredire les femmes, une phrase courante en russe, un adage populaire ironique, devenu par la grâce des médias une affaire internationale !

    Et là encore, lorsque vous tenez un truc, répétez-vous, renforcez l’effet par des commentaires de peoples, comme celui de l’ancienne compagne de François Hollande qui s’est dite sur Tweeter « heureuse de ne pas avoir à serrer la main de Poutine » !

    Si vous voulez vraiment montrer votre dévotion à la cause atlantiste, écrivez de temps en temps Poutine à l’américaine, « Putin », comme si c’était plus fort que vous : on finira par vous remarquer, votre boss ou même des lobbys, des « think tanks » subventionnés par les USA, qui vous contacteront comme ils l’ont fait pour beaucoup d’autres journalistes…

    Une panne d’inspiration ? Sortez les liens financiers de la Russie avec l’extrême-droite française(L’Obs)

    Reposez-vous de temps en temps en faisant parler un invité pro-Kiev(L’Obs)

    Puis en le réinvitant…(L’Obs)

    Ou un autre écrivain(L’Obs)

    Évitez les métaphores complexes, les raisonnements trop subtils, simplifiez, simplifiez, simplifiez. Un seul exemple : lorsque Poutine a dit « Celui qui ne regrette pas la fin de l’Union soviétique n’a pas de coeur. celui qui pense que l’on peut recréer l’Union soviétique n’a pas de tête. »

    Vous devez résumer par une phrase choc : Poutine regrette l’Union soviétique ! De regretter à vouloir, il n’y a qu’un pas, que le lecteur franchira de lui-même, en se sentant flatté que vous lui ayez permis de faire preuve d’intelligence plutôt que de l’obliger à réfléchir sur une phrase subtile.

    Un petit coup de fatigue ? Restez dans le flou : indiquez des bombardements sans vraiment dire qui tire sur qui(Le FIgaro)

    Vous pouvez aussi étudier ce qu’il ne faut pas faire :

    de longs articles qui analysent en profondeur des problèmes complexes

    Article de Stephen F.Cohen, traduit par le siteLes crises

    Des tribunes de personnalités contestant le dogme (le Monde diplomatique)

    Ou un article par une invitée duPoint(payant)

    Abandonnez vos rêves de grand Reporter et de Pulitzer : les journaux sont subventionnés, ils survivent grâce aux pubs et ne peuvent presque plus investir dans de longues et coûteuses enquêtes sur le terrain.

    L’Expresset Courrier international ont bien fait un papier sur la vague de « suicides » et d’assassinats à Kiev, ainsi que le second une enquête auprès des réfugiés ukrainiens accueillis jusqu’au fin fond de la Russie, mais c’est l’exception. La télé ? Pareil.

    Enfin, cerise sur le gâteau, il n’est pas interdit à un journaliste moderne d’avoir quelques notions de français. Vous pourrez ainsi doser la force des qualificatifs ou user à volonté d’ironie et d’euphémismes.

    Par exemple, il n’y a pas de guerre civile en Ukraine : il y a une crise ukrainienne, une agression russe voire, selon Kiev, une guerre avec la Russie… (Kiev est souvent repris tel quel par l’AFP, avec des guillemets lorsqu’ils ont une crise de conscience).

    La métaphore et l’outrance : comme le nouveau magazineSocietyde mai qui titre à la une « Comment faire plier Poutine ? Dans les secrets des négociations entre la France et la bête russe. » ! Ça c’est des vrais pros.

    Plus c’est gros(sier), plus ça passe dans le journalisme2.0 !

    Nota : pour plus de détails sur la bataille de l’information, très intéressant numéro de Courrier international (21-27/05 2015) : Le retour de la propagande.

    Reprendre les exagérations des autres permet de se reposer tout en se donnant une image d’objectivité, d’autant plus que Kiev se montre très généreux en déclarations délirantes :

    « Ukraine : plus de 9000 soldats russes déployés, selon Kiev »(Le Parisien)

    « Poutine se bat contre vous, les Européens ! »(L’express)

    « Une vingtaine de chars russes et dix systèmes de missiles ont par ailleurs franchi la frontière pour pénétrer en Ukraine et se dirigeraient vers la ville de Novoazovsk, à l’est de Marioupol, selon l’armée ukrainienne citée par Reuters. »(L’Obs)

    Donnez souvent la parole aux opposants ; d’une part ça vous évite la peine d’écrire un article, de l’autre ça va dans le sens du vent(L’Obs)

    L’Otan, la Pologne, la Lituanie et les sénateurs néocons américains sont aussi une source inépuisable de divagations russophobes sur lesquelles vous pouvez broder : « L’Otan appelle la Russie à retirer ses troupes de la frontière ukrainienne et à ne pas intervenir sous couvert de maintien de la paix. » (La Russie ne doit pas placer ses troupes sur son propre territoire !)(L’Obs).

    «  »Fortes probabilités » d’une attaque russe en Baltique (Rasmussen) »(France-info)

    En fait, plutôt que de faire une école de journalisme, vous auriez dû faire vos armes dans la pub, dont les techniques sont plus en phase avec le journalisme numérique. Mais bon, tout n’est pas perdu. Avec un peu d’application, vous devriez pouvoir oublier tout ce qu’on vous a appris sur la séparation des faits et de l’analyse, l’éthique, la vérification, le recoupement des sources, et tout ce fourbi d’un autre temps qui prend un temps fou et vous fera coiffer au poteau par vos concurrents : c’est le soir même qu’on attend votre papier, pas dans une semaine ! Laissez ces vielles lunes aux services secrets qui informent le gouvernement. Vous, vous informez le public, le formez, le déformez !

    Par contre, montrez-vous capable de faire du Poutine-bashing à la demande, de pondre à la chaîne des titres-choc, bien dans la ligne et avec un calembour ou un jeu de mot en prime, et le poste de rédac’chef sera à votre portée !

    Source : Agoravox

    VIDEO BONUS  (english sorry ! but les images sont éloquentes quand même) :

     

     

     
     
  • Le président syrien, El Assad, fait le lien entre la guerre en Syrie et la guerre en Ukraine

    Bachar el Assad
    Principaux extraits de l’interview du Président syrien,  Bachar el Assad, devant la presse russe au mois de mai 2015.

    Allemand traduit en français

  • Quelles règles géopolitiques ont joué dans le conflit du Kosovo?

    Intervention de Robert Steuckers au Colloque de " Synergon-Deutschland ", 24-25 avril 1999 &  à la Conférence sur la Guerre en Yougoslavie de la " Lega Nord ", Milan, 6 mai 1999.  
    Avec le déclenchement du conflit en Yougoslavie, le 25 mars 1999, toute géopolitique européenne, russe, euro-russe, eurasienne ou germano-russe (peu importe désormais les adjectifs!), doit :  
    Premièrement : être une réponse au projet de Zbigniew Brzezinski, esquissé dans son livre The Grand Chessboard.
    Deuxièmement : organiser une riposte à la stratégie pratique et réelle qui découle de la lecture par les états-majors de ces thèses de Brzezinski. Cette stratégie s’appelle " New Silk Road Land Bridge Project ", comme vient de le rappeler Michael Wiesberg dans l’éditorial de Junge Freiheit, la semaine dernière. Le Projet " New Silk Road Land Bridge " (= Pont Terrestre sur le Nouvelle Route de la Soie) repose cependant sur des réflexions géopolitiques et géostratégiques très anciennes. Elle est une réactualisation de la stratégie du “containment” appliquée pen-dant la guerre froide. Le “containment” dérive des théories géopolitiques  
    1. d’Homer Lea, dont Jean-Jacques Langendorf, expert militaire suisse, a réédité le maître-ouvrage en allemand au début des années 80. Dans The Day of the Saxons, Lea fixait la stratégie britannique du “containment” de l’Empire russe, du Bosphore à l’Indus. Lea expliquait que les Russes ne pouvaient pas s’emparer des Dardanelles ou les contrôler indirectement (on se souvient de la Guerre de Crimée et des clauses très dures imposées à l’Empire russe par le Traité de Paris de 1856), qu’ils ne pouvaient pas franchir le Caucase ni dépasser la ligne Téhéran-Kaboul.   
    2. d’Halford John Mackinder, pour qui les puissances maritimes, dont l’Angleterre, devaient contrôler les " rimlands ", pour que ceux-ci ne tombent pas sous l’hégémonie du " heartland ", des puissances du milieu, des puissances continentales. La dynamique de l’histoire russe, plus précisément de la Principauté de Moscovie, est centripète, dans la mesure où la capitale russe est idéalement située : au départ de Moscou, on peut aisément contrôler le cours de tous les fleuves russes, comme, au dé-part de Paris, on peut aisément contrôler tous les fleuves français et les régions qu’ils baignent. Moscou et Paris exercent une attraction sur leur périphérie grâce à la configuration hydrographique du pays qu’elles contrôlent.
    La dynamique centrifuge de l’histoire allemande
    Au contraire, la dynamique de l’histoire allemande est centrifuge parce que les bassins fluviaux qui innervent le territoire germanique sont parallèles les uns aux autres et ne permettent pas une dynamique centripète comme en Russie d’Europe et en France. Un pays dont les fleuves sont parallèles ne peut être aisément centralisé. Les bassins fluviaux restent bien séparés les uns des autres, ce qui sépare également les populations qui se fixent dans les zones très oecuméniques que sont les vallées. 
    L’unification politique des pays à fleuves parallèles est très difficile. Face à cet inconvénient du territoire allemand, plus spécialement de la plaine nord-européenne de l’Yser au Niémen et, plus particulièrement encore, au territoire du Royaume de Prusse (du Rhin à la Vistule), l’économiste Friedrich List préconisera la construction de chemins de fer et le creusement de canaux d’une vallée parallèle à l’autre, de façon à les désenclaver les unes par rapport aux autres. 
    Outre l’Allemagne (et la Prusse), d’autres régions du monde connaissent ce parallélisme problématique des fleuves et des vallées.  
    1. La Belgique, dont la configuration hydrographique consiste en une juxtaposition des bassins de l’Yser, de l’Escaut et de la Meuse, avec un quasi parallélisme de leurs affluents (pour l’Escaut : la Lys, la Dendre ; puis la Senne, la Dyle et le De-mer), connaît en petit ce que la grande plaine nord-européenne connaît en grand. Au début de l’histoire de la Belgique indépendante, le Roi Léopold I a fait appel à List, qui lui a conseillé une politique de chemin de fer et le creusement de canaux permettant de relier les bassins de l’Escaut et de la Meuse, puis de la Meuse et du Rhin, en connexion avec le système allemand. De ce projet, discuté très tôt entre Léopold I et F. List, sont nés le Canal Albert en 1928 seulement (d’Anvers à Liège) et le Canal du Centre (reliant la Haine, affluent de l’Escaut, à la Sambre, principal affluent de la Meuse). Ensuite, autre épine dorsale du système politico-économique belge, le Canal ABC (Anvers-Bruxelles-Charleroi). L’unité belge, pourtant très contestée politiquement, doit sa survie à ce système de canaux. Sans eux, les habitants de ces multiples microrégions flamandes ou wallonnes, auraient continué à s’ignorer et n’auraient jamais vu ni compris l’utilité d’une certaine forme d’unité politique. L’idée belge est vivace à Charleroi parce qu’elle repose, consciemment ou inconsciemment, sur le Canal ABC, lien majeur de la ville avec le large (les ports de mer de Bruxelles et d’Anvers) (le Ministre-Président flamand,  Luc Van den Brande, confronté récemment à de jeunes étudiants wallons de Charleroi, dans un débat sur la confédéralisation des régions de Belgique, a entendu de vibrants plaidoyers unitaristes, que l’on n’entend plus ailleurs en Wallonie ; dans leur subconscient, ces jeunes savent ou croient encore que leur avenir dépend de la fluidité du trafic sur le Canal ABC).  
    2. . La Sibérie, comme " Ergänzungsraum "  [espace complémentaire] de la Russie moscovienne, connaît également un parallélisme des grands fleuves (Ob, Iénisséï, Léna). Si la Russie semble être, par son hydrographie, une unité géographique et politique inébranlable, en dépit d’un certain particularisme ukrainien, les immenses prolongements territoriaux de Sibérie, eux, semblent avoir, sur le plan hydrographique, les mêmes difficultés que l’Allemagne et la Belgique en plus petit ou en très petit. Raison pour laquelle le Ministre du Tsar Sergueï Witte, au début de ce siècle, a réalisé au forceps le Transsibérien, qui alarmait les Anglais car les armées russes acquéraient, grâce à cette voie ferroviaire transcontinentale, une mobilité et une vélocité inégalées. La réalisation du Transsibérien donne l’occasion à Mackinder de formuler sa géopolitique, qui repose essentiellement sur la dynamique et l’opposition Terre/Mer. Parce que les voies ferrées et les canaux donnent aux puissances continen-tales une forte mobilité, comparable à celle des navires des thalassocraties, Mackinder théorise le containment, bien avant la guerre froide, au moment où la moindre mobilité habituelle de la puissance continentale russe cesse d’être véritablement un handicap.