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géopolitique - Page 868

  • Le président biélorusse défend Bachar al-Assad et met l'Europe en garde

    Le président biélorusse défend Bachar al-Assad et met l’Europe en garde :

    Le président Loukachenko à l’adresse des dirigeants occidentaux : "Vous paierez cher ce que vous faites en Syrie"....


    Le président biélorusse défend Bachar al-Assad... par revolutionary-soul

  • Les paras français se déploient au Mali

    Un groupement de la 11e Division parachutiste (11e DP) s’est déployé près de Mopti, dans la ville de Sévaré (640 km au nord de Bamako). Cela préfigure une opération plus vaste qui devrait se dérouler dans les heures et les jours à venir. Paris a reçu le soutien des capitales africaines de la région, mais aussi de Washington, Moscou et Pékin, pour mener à bien cette opération destinée à éradiquer les groupes jihadistes armés, en appui de l’armée malienne.

    Le gouvernement français avait donné son accord ce vendredi 11 janvier à l’aide militaire réclamée par le Mali, menacé par une offensive menée par les groupes islamistes armés (Ansar Dine…) qui occupent le nord du pays. François Hollande a précisé que la France ne s’engagera que « dans le cadre des résolutions de l’ONU » en Afrique. Paris a d’ores et déjà demandé aux ressortissants français « dont la présence n’est pas indispensable au Mali » de « quitter provisoirement le pays » en raison de « la forte dégradation de la situation sécuritaire ».

    Selon des sources anglophones, des éléments appartenant au 2e Régiment étranger de parachutistes (2e REP) auraient été déployés (voir ici et surtout ici).

     

    Parallèlement, des avions militaires Hercule C-130 transportant des armes et des soldats étaient arrivés jeudi à Sévaré (centre du Mali), où l’armée malienne dispose d’un poste de commandement opérationnel et qui est proche de Konna, la localité prise le même jour par des islamistes.

    En appui à ce dispositif au sol, la France dispose d’avions à Ndjamena (Tchad), des Mirage F1CR et 2000 D (voir ici), qui peuvent être engagés en quelques heures. Il y aurait déjà eu plusieurs missions de reconnaissance aérienne et des frappes sur certaines positions tenues par les islamistes. Selon des médias francophones africains, « deux hélicoptères français (1), initialement basés au Burkina Faso voisin ont attaqué les positions des islamistes permettant à l’armée malienne au sol de reprendre progressivement des positions délaissées dans l’après-midi au profit des islamistes » (voir ici). Selon la même source, « l’armée française est entrée en action dans la nuit de jeudi à vendredi à Konna et Douentza, villes situées dans le centre du Mali, sur la ligne de front qui oppose l’armée du pays et les islamistes. »

    De plus, plusieurs détachements dépendant du commandement des opérations spéciales (13e RDP…) seraient déjà en opération sur zone dans des missions de reconnaissance et d’évaluation des capacités éventuelles de l’adversaire.

    Sévaré est à moins de 60 kilomètres par la route de la ville de Konna, désormais entre les mains des bandes armées jihadistes. Les forces françaises font face à un millier de combattants disposant d’une centaine de 4x4 armés. Les unités françaises opèrent conjointement avec des éléments des forces nigériennes (CEDEAO) et maliennes.

    Selon divers observateurs occidentaux, cette opération pourrait s’amplifier et durer plusieurs mois.

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    L’option militaire laisse Washington sceptique
    Une intervention militaire visant à déloger les groupes salafistes du Nord-Mali doit être avant tout africaine, selon le général américain Carter Ham. Le patron d’Africom, qui s’exprimait le 14 novembre dans les locaux de l’ambassade des États-Unis à Paris, considère qu’une telle opération doit être « pensée, conduite et exécutée » par les Africains.

    Lire la suite sur La lettre du continent

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    Notes :

    (1) Il pourrait s’agir de Gazelle SA-341 armés de canons de 20 mm. Fin septembre 2011, de sources concordantes de l’armée burkinabé, au moins deux hélicoptères Gazelle avaient été acheminés en pièces détachées par l’armée française au Burkina Faso (source).

     

  • Syrie : l'ouragan se rapproche

    Alors que le conflit en Syrie entre dans son vingt-deuxième mois, rien ne bouge toujours sur le plan diplomatique, mais les gesticulations militaires extérieures s'accentuent.
    Au large des côtes syriennes, la Russie est en train de procéder au renforcement de sa flotte et, sur la frontière turque, les États-Unis déploient un système de missiles ultra-performant.
    Le 13 décembre, le secrétaire américain à la Défense, Léon Panetta, a annoncé que l'armée américaine déployait six batteries de missiles sol-air Patriot PAC-3 ; une arme redoutable. Pour armer ces batteries, les Allemands dépêcheront 400 soldats, les Américains autant (à moins qu'ils ne soient déjà en place, via leur base aérienne d'Incirlik à l'extrême est de la Turquie, non loin des frontières irakienne et syrienne) et les Néerlandais, 360. Ces trois pays sont les seuls à posséder au sein de l'Alliance Atlantique de tels missiles, capables d'intercepter des missiles balistiques tactiques ou de croisière, mais aussi des avions.
    Rappelons que les Pays-Bas avaient déjà déployé des Patriot en Turquie en 1991 et 2003 lors des deux guerres du Golfe. Le déploiement est décidé sous le prétexte de « défendre » la Turquie contre une éventuelle attaque syrienne. Il constitue, en fait, une escalade significative de la politique guerrière américaine. Les systèmes de missiles peuvent être utilisés à la fois contre des avions de combat et des missiles, afin d'assurer une couverture aérienne aux forces d'opposition ou d'établir une zone dite « d'exclusion aérienne » le long de la frontière, deux éléments précurseurs d'une action militaire directe.
    La décision est intervenue quelques jours seulement après une réunion de la Conférence internationale des amis du peuple syrien à Marrakech, lors de laquelle les principales puissances, dont les États-Unis, ont officiellement donné leur bénédiction à la « Coalition nationale de la révolution syrienne et des forces d'opposition ». Ce groupuscule a été bricolé if y a un mois seulement par le gouvernement Obama dans le but d'être sacré gouvernement officiel.
    Si le régime d'Assad venait à tomber, selon le vœu des Américains et de leurs alliés, cela représenterait une cuisante défaite pour l'Iran, la Chine et, surtout, pour la Russie. La Syrie « anti-impérialiste » est un verrou qui, d'une certaine façon, protège l'accès à ces pays qui sont encerclés aujourd'hui par de multiples bases militaires américaines.
    Alors que les États Unis accentuent leur pression, la Russie procède à la relève de sa petite flotte de guerre qui croise au large des côtes syriennes. Le patrouilleur Iaroslav Moudryi, les navires de débarquement Kaliningrad et Alexandre Chabaline, le remorqueur SB-921 et le navire de ravitaillement Lena ont quitté leur port d'attache de Baltiïsk en mer Baltique à destination de la Méditerranée. La Russie a démenti les informations selon lesquelles elle utilise ces navires pour acheminer des armes. Selon certains, Poutine se préparerait à évacuer ses ressortissants de Syrie à un moment où les forces du régime multiplient les bombardements des banlieues rebelles près de Damas et d'Alep. Va-t-il lâcher Assad ou contrer Obama ?
    Les Russes, défenseurs de facto des chrétiens d'Orient
    Moscou ne se bat pas pour la Syrie, ni même pour, coûte que coûte, garder une base dans la région. Comme tous les États, elle lutte pour le pouvoir, le prestige, c'est-à-dire pour continuer à être perçu comme une force qui compte, à l'extérieur, mais aussi à l'intérieur, notamment au Caucase menacé d'islamisation. Car après la Syrie, les terroristes accentueront sans nul doute leur pression du côté de la Tchétchénie. La position russe n'est comprise ni dans le monde arabe, ni en Occident. Au début, elle a été interprétée comme purement mercantile. Il se disait que le régime de Bachar El Assad était un bon client pour l'industrie militaire russe qui, dépitée de la perte de ses marchés en Iran, en Libye et ailleurs, aurait fait des pieds et des mains pour garder son dernier débouché.
    Mais la Russie entend aussi exercer son rôle traditionnel de protecteur des chrétiens orthodoxes du Levant et en particulier de Syrie, où ils constituent la majorité des chrétiens locaux. Le patriarcat orthodoxe russe, dont l'influence sur Vladimir Poutine est notoire, exerce, dit-on, d'intenses pressions à ce sujet. Cela compte pour les autorités russe, même si en Occident ceux qui nous gouvernent souffrent d'amnésie civilisationnelle. De plus, environ 5 000 citoyens russes résident officiellement en Syrie, mais le ministère des Affaires étrangères russe évalue leur nombre réel à plus de 25 000 personnes, comptant les conjoints de citoyens syriens et leurs enfants...
    Les Russes savent très bien que la mise à l’écart et, a fortiori, l'exil d'Assad, signifierait la démoralisation des forces loyalistes et la désagrégation immédiate de la Syrie. Et ruinerait donc vingt mois de stratégie diplomatique russe, sans parler d'incalculables dommages en terme d'influence et de prestige pour le Kremlin. La Russie redeviendrait, comme l'était l’URSS avant 1990 - mais en pire, puisque ayant perdu ses glacis d'Europe orientale et d'Asie Centrale -, un pays stratégiquement isolé et encerclé par l'alliance atlantique sur son flanc ouest et par une mosaïque d’États islamistes alliés pervers de l'Occident sur son flanc sud. Poutine n’est pas homme à se laisser enfermer dans ses frontières. Aussi est-on en droit de penser qu'il va assurer à son client syrien un approvisionnement en armes et continuer de lui assurer l’assistance logistique requise. Dans cette configuration d’une Russie droite dans ses bottes, les assauts des insurgés islamistes continueront d'être repoussés, mais pour combien de temps encore ?
    Henri Malfilatre monde & vie 26 décembre 2012

  • DE MOINS EN MOINS D'URSS ET DE PLUS EN PLUS D'OTAN ! 2008

    La cartographie, au même titre que les chiffres, est le plus souvent aveugle et neutre. Et là, cartes et chiffres, objectivement, le sont, lorsque concernant l'OTAN, puisque disponibles sur le site internet de cette même organisation, à juste titre créée pour nous protéger du danger soviétique mais qui n'en finit plus d'étouffer l'Europe, la Russie_ voire le reste du monde_, alors même que le péril rouge n'est plus qu'un mauvais souvenir. Pourquoi, et surtout, pour qui ? Ou, pour être plus précis, dans l'intérêt de qui ?
    Oui, pourquoi cette mécanique à l'envers? Lorsque l'on est menacé, il est logique et souhaitable que vos alliés vous protègent. Mais quand le péril diminue, un véritable allié ne devrait-il pas relâcher son amicale pression? Oui. Mais non. Sûrement parce qu'en politique, et en politique étrangère, surtout, il n'existe pas plus d'amis que d'ennemis ; seulement des intérêts, comme disait jadis Louis XIV, en une phrase peut-être apocryphe, mais qui mériterait de ne plus l'être. Cette amicale pression devient donc de plus en plus pressante et de moins en moins amicale. Logique: l'époque étant de plus en plus cynique, il convient de la faire passer avec des arguments de plus en plus sentimentaux. Du genre de ceux de cet immense couillon de droite vous donnant illico envie de virer à gauche :
    Michel Sardou : « Si les Ricains n'étaient pas là, nous serions tous en Germanie », chanson inepte, sortie en mai 68, contre laquelle des gauchistes encore plus hébétés ont jugé bon de manifester. François Mitterrand était autrement plus intelligent. Antigaulliste de toujours, il a néanmoins su poursuivre ce qu'il y avait de meilleur dans la politique du Général, dès le 10 mai 1981. C'est-à-dire: assurer à Ronald Reagan, alors locataire de la Maison blanche, que ses quatre ministres communistes de l'époque n'étaient que fantoches et que la France disposait d'une taupe au plus haut niveau des instances dirigeantes du Kremlin, dont même la puissante CIA ignorait jusqu'à l'existence, nom de code "Farewell" . Puis, dès 1987, alors que le Mur de Berlin n'a plus que deux ans à vivre, assurer aux hommes de la DST et de la DGSE qu'une nouvelle guerre a commencé: celle, économique et politique, que les Américains nous menaient en sourdine depuis longtemps, mais qui allait bientôt passer à la vitesse supérieure. Mitterrand, malgré son étiquette de "socialiste", était donc plus gaulliste - ou patriote, si l'on admet que les deux épithètes puissent éventuellement être synonymes -, que son actuel successeur, gaulliste certes proclamé, mais laquais de ce pays dans lequel « il se sent si bien chez lui », pour reprendre ses propres "termes : Sarkozy.
    Revenons-en à cette éloquente cartographie. Les bases de l'OTAN, autrefois cantonnées à l'Europe de l'Ouest - France non comprise, rappelons-le -, n'en finissent plus de grignoter à l'Est. Mieux qu'une partie d'échecs, il s'agit là d'un jeu de go. Embrasser l'adversaire pour mieux l'étouffer, la sainte Russie, en l'occurrence. Les pays Baltes qui basculent, la Tchéquie, la Slovaquie, la Hongrie, la Bulgarie; même la Pologne, qui préfère acheter des avions américains plutôt que français ou européens. Ne parlons même pas de l'Ukraine ou de l'Afghanistan. Ce ne sont plus des bases, mais des métastases... Et quand, élégance diplomatique oblige, l'OTAN ne peut plus apparaître sous simple pavillon de complaisance, elle reprend le véritable intitulé de sa raison sociale: "US Base", « Fight For Freedom », « Guerre Against The Terrorisme », « Jesus On Our Side », équivalent yankee du teuton « Gatt Mit Uns» ou du mahométan « Allah Akhbar », et toutes ces choses... Du coup, c'est le monde arabe, l'Indonésie, première nation musulmane du monde et cette Chine, sortant juste du coma communiste, qui se retrouvent, tel le lapin dans le collet du braconnier. L'Inde, dans la foulée, est dans la ligne de mire : elle doit être indépendante, mais pas trop. Souveraine, mais pas plus que ça. Même le Japon, devenu allié obligé, après deux bombes atomiques larguées - une seule aurait bien suffi à faire capituler l'empereur Hiro-Hito -, commence à râler contre la présence de ces bases US censées protéger le pays du Soleil Levant. La Guerre froide continue d'avoir bon dos.
    Simple exercice de pure spéculation : et si les données de ce grand jeu planétaire étaient inversées, que dirions-nous? Imaginons que l'armée algérienne campe au Vatican - car, pour les musulmans, l'Arabie Saoudite est un grand Vatican: il peut y avoir des églises dans les Emirats, mais pas dans le royaume wahhabite, tout comme il peut y avoir mosquée et synagogue à Rome, mais pas sur les terres du successeur de saint Pierre. Imaginons encore que l'Europe, de Brest jusqu'aux Balkans, soit truffée de bases syriennes, libyennes et marocaines.
    Que les Jordaniens campent aux abords de la Russie, que les Yéménites fassent de même à ceux de la Chine. Et que les Égyptiens tiennent militairement Amérique centrale et du Sud sous tutelle militaire. Ou que la soldatesque tunisienne campe en plein Texas. Oui, que dirait-on? Assez logiquement, que les Arabes et les musulmans sont un danger planétaire, surtout s'ils avaient, tels les USA, refusé de signer tout protocole visant à protéger notre Terre commune, ce Jardin, par Dieu légué. Tel n'est pas véritablement le cas, loin s'en faut. Donc, qui sont les adversaires? Les "adversaires", pas les ennemis, car cela tendrait à poser, en préambule, qu'il puisse exister des peuples "gentils" et des peuples "méchants", alors que la science politique bien comprise ne consiste qu'à seulement s'en prendre aux gouvernements qui les dirigent. D'où cette dernière question, pour finir : où sont les intérêts de la France et de l'Europe? Qui soutient la Chrétienté, telle la corde le futur supplicié ? Sûrement pas celui qui s'acharne à défendre ceux qui n'en finissent plus de nous envahir. Soit le premier des Français, en la circonstance, qui voudrait tant nous faire confondre nos enjeux nationaux à nous et ses intérêts personnels à lui. A la longue, écrire et réécrire son nom devient fatigant. Allez... Nicolas Sarkozy. A lui comparé, Georges Marchais, c'était Honoré d'Estienne d'Orves, C'est dire dans quelle abîme nous sommes. . .
    Béatrice PEREIRE : National Hebdo du 24 au 30 avril 2008

  • De l'“intervention humanitaire" en Libye (2011)

    Entretien avec le Prof. Dr. Vijay Prashad (Etats-Unis)
     Le professeur Vijay Prashad est né et a grandi à Calcutta en Inde; Il est aujourd’hui le directeur du département des “Etudes internationales” au Trinity College d’Hartford, dans le Connecticut aux Etats-Unis. Il est l’auteur d’une histoire du tiers-monde, intitulée “The Darker Nations”. Il nous déclare: “Il aurait été bien embarrassant de faire passer Khadafi devant un tribunal”. Notre professeur d’origine indienne ne critique pas seulement l’attaque de l’OTAN contre le convoi qui transportait Khadafi mais aussi l’assassinat de l’ancien dictateur libyen.
     Q.: Prof. Prashad, nous venons de lire le bilan que vous tirez des 42 ans de règne de Khadafi. Comment jugez-vous l’assassinat du Colonel et de son fils Moutassim ?
     VP: La façon dont a été conduite l’attaque de l’OTAN contre le convoi, puis l’exécution de Khadafi, sont des faits particulièrement interpellants parce qu’ils sont en contradiction formelle avec les principes de l’ONU et de la Convention de Genève qui interdisent les exécutions perpétrées sans jugement. Philip Alston, qui fut jadis le porte-paroles de l’ONU, avait établi des critères très clairs, s’opposant aux assassinats délibérés ou aux meurtres “spontanés”. Je suis heureux d’apprendre que l’ONU fera enquête à propos de la mort de Khadafi, même si l’organisation ne pourra pas imposer des mesures sévères. Car elle enquêtera seulement sur l’espace-temps entre la capture de Khadafi et sa mort, et ne se penchera pas sur l’attaque aérienne contre le convoi qui le transportait, alors que ce convoi ne présentait aucun danger pour la vie de civils.
     Q.: L’OTAN prétend le contraire : les véhicules auraient présenté un “danger considérable” pour la population civile...
     VP: Vu la situation, cette affirmation est dépourvue de crédibilité. En quoi consistait donc le “danger considérable” ? Nous devrions recevoir plus de preuves et non pas seulement nous contenter de cette affirmation. Qui est de nature irresponsable. Les affirmations de ce genre ne peuvent en rien constituer les bases rationnelles d’une explication. Y a-t-il des preuves que le convoi attaquait des civils ? Comment l’oeil du ciel a-t-il pu le savoir ? Si l’on tient compte de la longue histoire des tentatives d’assassinat par voie aérienne  — comme par exemple par le biais de drones —  on ne peut déduire, dans le cas qui nous préoccupe, qu’il y avait un combat réellement engagé. L’affirmation de l’OTAN ne me convainc pas.
     Q.: Dans l’ensemble, l’attaque de l’OTAN contre la Libye peut-elle être qualifiée d’ “intervention humanitaire” ?
     VP: Si cela avait été une “intervention humanitaire”, au sens véritable du terme, l’OTAN aurait d’abord tenté d’amener les parties à une table de négociations pour chercher les bases d’une paix. Ensuite, l’OTAN aurait alors rapidement veillé à ouvrir des “corridors humanitaires” vers l’Egypte, la Tunisie, le Tchad et l’Algérie, pour permettre aux civils, coincés dans les villes assiégées, de fuir. Rien de cela n’a été fait. Dans le cas de la Libye, nous avons plutôt affaire à une forme guerrière d’“intervention humanitaire”. Elle parie sur une victoire militaire au lieu de parier sur un processus qui aboutirait à une solution pacifique du conflit. Car on voit désormais que la vengeance est à l’oeuvre et que sévissent des groupes armés dans tout le pays. C’est une terrible tragédie.
     Q.: Y avait-il intérêt à faire taire Khadafi ?
     VP: Très probablement. Khadafi aurait eu beaucoup de choses à dire. Par exemple sur l’étroite collaboration entre le MI5 britannique, la CIA et les services secrets égyptiens qui utilisaient les prisons libyennes pour pratiquer la torture. Et cela n’aurait été qu’une anecdote parmi de nombreux faits... Khadafi aurait eu pas mal de choses à raconter sur Berlusconi. Ou sur les puissances arabes du Golfe, qu’il haïssait, et qui le haïssaient encore davantage.
     Q.: Dans votre livre, vous faites une distinction entre le Khadafi des premières décennies de son règne et le Khadafi ultérieur...
     VP: Oui. Je pense qu’il y a eu, pour parler simple, deux Khadafi. Les Etats inféodés à l’OTAN cherchent à faire oublier que le Khadafi de ces dernières années a été une sorte de réformateur néo-libéral et un allié contre le terrorisme. Le Khadafi des premières décennies, entre 1969 et 1988, fut un homme d’Etat soucieux de créer des “biens sociaux” pour son peuple. La population s’est habituée à être gâtée. Mais quel avenir attend aujourd’hui la Libye, selon les propres paroles du secrétaire général de l’OTAN? Elle aura des dirigeants pro-occidentaux, qui lui offriront une fausse liberté politique et lui imposeront le néo-libéralisme, afin de fabriquer une sorte de Dubai en Méditerranée. N’est-ce pas là le but déclaré?
     (entretien paru dans DNZ, Munich, n°45/2011).
    R.Steuckers

  • Guerres injustes et criminelles...Irak Inglourious bastards*

    Qui ne se souvient des mots « mission accomplie » prononcés par le matamore (1) G.W. Bush depuis le porte-avions USS Abraham, le 1er mai 2003 au lendemain de la chute de Bagdad ? Si la mission était de renvoyer l'Irak à l'âge de pierre, d'y semer chaos et dévastation, et bien la mission est alors en effet pleinement accomplie !
    TOUT CELA POUR QUOI ?
    Aujourd'hui, huit ans et neuf mois après le début de l'Opération Iraqi Freedom (autrement nommée Choc et Effroi) les Américains ont achevé de se retirer d'Irak en traversant à l'aube du dimanche 18 décembre - presque à la sauvette - la frontière koweïtienne. Alors que reste-t-il de neuf années d'occupation ? Rien, si ce n'est une ambassade à la soviétique dans la zone verte, au cœur de Bagdad, avec ses 16 000 personnels qui y seront rattachés... un corps étranger sur une terre qui rejette avec dégoût et mépris ceux qui prétendaient les délivrer d'une odieuse dictature et leur apporter la démocratie et ses bienfaits.
    Que reste-t-il de neuf années de bruit et de fureur ? Rien, si ce n'est des monceaux de cadavres et l'exaspération de haines inexistantes du temps de l'épouvantable dictature baasiste, nationale, socialiste et laïque. L'Amérique rappelle aujourd'hui ses troupes dans la honte et le déshonneur, lesquels ont éclaté dans l'ultime descente de la Bannière étoilée le 15 décembre, dans l'arrière-cour d'une zone aéroportuaire sécurisée... c'est le dos à un mur vaguement masqué par un filet de camouflage usagé que Léon Panetta, secrétaire américain à la Défense, a prononcé l'éloge funèbre d'une entreprise qui restera dans l'histoire comme une extraordinaire foirade achevée en apothéose avec le refus de Bagdad d'accorder une quelconque immunité aux soldats américains qui auraient été chargés de poursuivre la formation de l'armée indigène. C'est sur ce cinglant camouflet que le président Obama s'est en vérité résigné à signer le 21 octobre le retrait total des troupes... Désormais, ne subsistent plus de la formidable armée de 171 000 hommes et de leurs 505 bases que 157 soldats devant poursuivre la formation des officiers irakiens et un contingent de Marines pour la protection de l'ambassade !
    Précisons que lors de cette pitoyable cérémonie d'adieux aux armes, ni le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki ni aucun autre ministre n'avait cru nécessaire de se déplacer, déléguant la représentation du gouvernement au seul le chef d'état-major de l'armée irakienne, le général Babaker Zebari. Quelle humiliation pour l'Amérique et pour l'Occident embarqué tout entier, volens nolens, dans la faillite de l'impérialisme mégalomaniaque et irresponsable des néoconservateurs judéo-protestants américains... À moins, bien entendu, que semer le chaos n'ait été le véritable objectif pour la faction de schizophrènes, ou de grands initiés, qui - tel l'emblématique Michael Leeden(2) - se font adeptes et chantres de la théorie du chaos constructif et ont trouvé dans l'Irak martyr, pour leur psychopathie messianique, un terrain d'expérience grandeur nature.
    UN BILAN CONSTERNANT, OU PIRE, EFFRAYANT !
    Un bilan consternant au regard des fleuves de sang versés et de l'infini cortège de misères et de douleurs. Un avis d'ailleurs assez largement partagé dans le camp des vainqueurs si l'on en croit les réflexions publiées par Le Figaro [16 décembre 2011] du colonel John Nagl, président du Center for a New American Security et proche du général David Petraeus, lui-même ancien commandant en chef des forces de l'Otan en Afghanistan et actuel patron de la Central Intelligence Agency… « Cela fait plus de vingt ans que nous nous battons en Irak si vous remontez à la première guerre du Golfe. Le prix payé dans ce pays par nos forces a été gigantesque, bien supérieur à tout ce que les militaires américains auraient pu imaginer. Nous avons mis à bas un dictateur qui était une menace pour la sécurité du monde, mais le prix payé pour organiser l'après-Saddam a été incommensurable... ». Ajoutons, un fiasco total !
    Ceci étant, cet homme du sérail ne peut s'empêcher de se payer de mots lorsqu'il déclare -  et  semble  (ou  feint  de) croire - que la Grande Amérique a « mis à bas un dictateur qui était une menace pour la sécurité du monde ». Une bien dérisoire menace après douze années de blocus, une armée dépenaillée et des pertes humaines - depuis février 1991 et avant mars 2003 - estimée au-delà du million par les organisations  spécialisées  des  Nations unies que sont la FAO, l'UNICEF, l'OMS. Même si les chiffres produits ne sont pas vérités d'Évangiles, et même fortement minorés, ils donnent malgré tout la mesure de l'état de santé d'un pays déjà saigné à blanc en 2003 avant même le premier assaut. Que pouvait peser alors un pays de 23 millions d'habitants face au bloc démographique de quelque 400 millions d'âmes face à la coalition initiale associant les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie avec son gigantesque potentiel en terme de puissance militaire, économique et industrielle(3) ?
    Au final, un bilan officiel corrigé et maquillé qui n'en demeure pas moins désastreux pour ces presque dix années de conflit : officiellement 4481 GI's morts, 32 000 blessés et mutilés, 802 milliards de $ évaporés en pure perte - pas pour tout le monde ! - et sans doute près de 600 000 Irakiens passés ad patres ou au fil de l'épée pour leur apprendre - une fois pour toutes - à vivre en bons démocrates(4) ! On pourra toujours dire que ce départ « la queue entre les jambes »(5) est un succès pour la présidence Obama puisque se promesse de rapatrier les guys aura été tenue... Oui mais à quel prix ? Reste le goût amer des mensonges éhontés relatifs aux armes de destruction massives ou à la complicité irakienne avec Al Qaïda, des tortures avilissantes infligées aux détenus sans jugement d'Abou Grahib - qualifiées de « mauvais traitements » dans les colonnes du Figaro - ou encore les Chasses du Comte Zaroff façon Blackwater (6)… une impressionnante série de meurtres et de viols perpétrés par l'armée et ses mercenaires - contractants - qui ne sont pas sans rappeler certains comportements qui accompagnèrent en 1944 l'avancée des "Libérateurs"...
    Sans oublier l'exode des chrétiens d'Irak soumis à des persécutions inédites depuis l'avènement de l'islam, et contraints à chercher leur salut dans l'exil. Mais qui en a cure à Washington sachant que la majorité des 4 ou 500 000 chrétiens qui vivaient en Irak encore en 1991 [moins de 200 000 aujourd'hui] est composée de "papistes", c'est-à-dire d'Assyro-Chaldéens catholiques...
    DE MORTELLES "ERREURS" ?
    Des « erreurs qui ont altéré le prestige des États-Unis dans le monde arabe et leur influence mondiale » nous dit encore le quotidien de M. Dassault, et c'est peut dire... Car c'est tout l'héritage civilisationnel de l'Occident qui sort avili d'une guerre livrée pour le pétrole certes, mais plus encore pour assurer les arrières de l'État hébreu, lequel prétend ne pas devoir survivre hors d'une culture obsessionnelle du complexe obsidional de l'assiégé permanent.
    À l'issue d'un calvaire de vingt et un ans, l'Irak s'apprête donc à assurer désormais seul sa sécurité, mais, comme disent les commentateurs, la capacité de ses forces armées à assurer la stabilité du pays pose question ! Car l'Irak, en dépit des 900 000 membres de ses forces de sécurité formés à grand frais, est loin d'être "pacifié" quoi qu'en dise Barack Obama qui parle à son endroit, certainement sans savoir, de "stabilité" ! Qu'attendre en effet d'un État majoritairement chiite dans l'actuel contexte de tension régionale et de désignation comme cibles de la Syrie et de l'Iran, lequel pays est également chiite, eu égard à la volonté affichée des mousquetaires occidentalistes [Royaume-Uni/France/Allemagne/États-Unis] d'en découdre avec la Syrie baasiste, socialiste et nationale ? À Bagdad, les signes avant-coureurs d'épuration - ou à tout le moins de règlements de comptes - se multiplient entre les forces régulières à majorité chiite et les milices sunnites notamment la Sahwa - le Réveil. Celle-ci, forte d'une dizaine de milliers d'hommes, a été constituée par le Pentagone vers la fin 2006 dans les zones tribales sunnites afin d'y contrer la montée en puissance des islamistes radicaux soutenus et armés par l'Arabie séoudite. Or, l'intention annoncée du Premier ministre Nouri al-Maliki de démanteler ces milices - devenues inutiles selon lui - est de fort mauvaise augure, d'autant que ces dernières semaines quelque 600 personnes soupçonnées d'appartenir à l'ex-Parti Baas ont été arrêtées !
    ET UN AVENIR IMMÉDIAT PASSABLEMENT INQUIÉTANT
    Sur le fond, les Américains laissent - faut-il dire abandonnent ? - un pays plongé dans une crise politique profonde avec la décision du bloc laïc Iraqiya de suspendre sa participation aux séances du Parlement. Cette formation politique - celle de l'ancien Premier ministre Iyad Allaoui - forme le second groupe parlementaire avec 82 députés contre 159 pour la coalition des partis religieux chiites de l'Alliance nationale. Aujourd'hui, Iraqiya dénonce sans ambages « l'exercice solitaire du pouvoir » de Nouri al-Maliki. Celui-ci a d'ailleurs demandé au Parlement de démettre son Vice-Premier ministre sunnite, Saleh Moutlak, appartenant à Iraqiya et accusé d'avoir appartenu au Baas ! Celui-ci ne s'est d'ailleurs pas gêné pour déclarer à la chaîne CNN que « Washington laisse maintenant l'Irak aux mains d'un dictateur pire que Saddam Hussein, qui ignore totalement le partage du pouvoir, contrôle étroitement les forces de sécurité et a fait procéder ces dernières semaines à plusieurs centaines d'arrestation » !
    Pour ne pas conclure, disons que le retrait d'Irak intervient dans un contexte régional de plus en plus volatile, celui des soulèvements populaires et des velléités maintes fois annoncées au plus haut sommet des États, en France, au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Israël par la bouche du président Pérès, de frapper l'Iran de façon préventive et sans exclure a priori l'emploi de l'arme nucléaire... Capacité de rétorsion ou assurance vieillesse que la « Communauté internationale » reproche vertement à Téhéran de vouloir acquérir ! En fin de compte, l'enjeu et l'issue véritable de la guerre d'Irak se situe à n'en pas douter en Syrie car sans changement de régime à Damas, l'axe irano-syro-libanais se maintiendra et alors, selon toute vraisemblance, l'Irak s'agglomérerait naturellement à un bloc chiite dominant la région. Une perspective et une hantise indicibles pour les pétromonarchies au premier rang desquelles l'Arabie séoudite et le Qatar qui savent que dans ce cas de figure leurs jours seraient comptés !
    L.C. Rivarol du 23/12/2011 au 5/1/2012
    * Inglourious Basterds 2009. Titre du film "culte" de Quentin Tarentino, douze fois oscarisé et awardisé trente-sept fois nommé et Palmé d'or en 2009 au Festival de Cannes pour ses descriptions de boucheries innommables, de sacrifices humains esthétisants. Titre qui comporte deux altérations orthographiques par rapport à l'écriture commune : lnglorious Bastards. Film de dément ou de démon (scènes voluptueuses de mutilations d'une rare obscénité dans la violence), montrant que l'histoire fantasmée supplante désormais l'histoire réelle... interdit aux moins de 12 ans en France où les préadolescents se trouvent ainsi légalement conditionnés précocement à la folie meurtrière, laquelle devrait un jour ou l'autre, sans doute, se retourner contre ses promoteurs... les mêmes qui en tirent gloire et fortune. Film qui constitue au demeurant un symptôme de dépérissement civilisationnel et de l'engloutissement de nos sociétés dans la démence collective, soit la déconstruction traumatique de l'imaginaire collectif - et partant du psychisme individuel - car il n'est pas ici seulement question d'un banal retour à la barbarie, mais d'un angoissant glissement vers les limbes de l'infrahumain.
    1) C'est sous un calicot géant portant la mention « Mission accomplie » et barrant les superstructures du porte-avions nucléaire USS Abraham que le 43e président des États-Unis prononça le 1" mai 2003 un discours retentissant annonçant la fin en Irak des « opérations de combats majeures » mais non l'achèvement de « la guerre au terrorisme ».
    2) Michael Ledeen, rédacteur de la néo-conservatrice National Review, fut le conseiller pour les affaires internationales de Karl Rove, éminence grise jusqu'à sa démission en 2007 du président G.W. Bush. Ledeen occupe la « chaire de la liberté » au sein du think tank American Enterprise Institue où il œuvre aux côtés de Richard Perle. Ancien collaborateur des services secrets américains, israéliens et italiens, son nom est associé à l'attentat qui fit en 1980,85 morts à la gare de Bologne dans le cadre de ce qui s'est appelé la « stratégie de la tension », laquelle visait à barrer la route du pouvoir au PCI. Il est également l'un des membres fondateurs du Jewish Institutefor National Security Affairs et consultant du cabinet de relations publiques Benador Associates, grands spécialistes du viol des foules par la propagande de masse.
    3) Au total ce sont vingt nations qui se coaliseront successivement pour gérer la paix impossible d'Irak où la situation devient rapidement intenable. Notons que ni la France, ni le Canada, le plus proche allié des États-Unis, ne participeront à une guerre qu'ils peuvent a posteriori se féliciter d'avoir évitée... et à une occupation incomparablement plus coûteuse en vies humaines et en exactions de toutes sortes que ne l'aura jamais été l'occupation allemande en Europe de l'Ouest. Les échelles de classement dans la barbarie seraient décidément à revoir !
    4) Selon les sources l'évaluation du nombre de victimes irakiennes varie de 1 à 10. Wikileaks s'appuyant sur ses interceptions de données militaires américaines fait état de 109 032 morts : 60 % des décès concerneraient des civils, soit 66 081 personnes. Quelque 23 984 insurgés, 15 196 membres des forces gouvernementales irakiennes et 3 771 autres membres de la coalition complètent ce sinistre tableau. En octobre 2006 cependant, la revue médicale britannique de renommée internationale, The Lancet, évaluait le nombre de morts irakiens dus à la guerre à 655 000. Celle-ci avait comparé les taux de mortalité dans les foyers interrogés en 2006 à des chiffres officiels de 2003. D'autres bilans font monter le nombre de morts au-delà du million, ainsi l'Institut de sondage britannique Opinion research était parvenu à évaluer le nombre de morts entre mars 2003 et août 2007. Remarquons que les pertes subies par les contractants, personnels civils armés, ne sont pas répertoriées.
    5) Le 25 mars 2003, l'ancien inspecteur de la Commission d'enquête des Nations unies pour le désarmement, et ancien officier du corps des Marines, Scott Ritter, déclare sur l'antenne de la radio TSF : « Les États-Unis vont quitter l'Irak la queue entre les jambes, sur une défaite. [...] À chaque fois que nous affrontons les troupes irakiennes, nous pouvons gagner quelques batailles tactiques, comme nous l'avons fait pendant dix ans au Vietnam, mais nous ne serons pas capables de gagner cette guerre, qui est à mon avis perdue ». Jugement vérifié même si Ritter s'est trompé quant au calendrier de la débâcle. Ce "patriote", comme il aime à se présenter, eut le courage de révéler que, lorsqu'il œuvrait au sein de l'Unscom - United nations spécial commission dont il a démissionnée en 1998 voir supra -, il y œuvrait pour le compte conjoint de la CIA et du Mossad israélien.
    6) À la fin du premier semestre 2009, le nombre de contractuels travaillant en Irak pour le compte du Pentagone est estimé à 132 610, soit l'équivalent en nombre de soldats américains déployés. Afin de faire la lumière sur les fraudes massives étant intervenues dans les contrats attribués par le Pentagone en Afghanistan et en Irak, un rapport officiel du 7 juin 2009 rédigé par une Commission bipartite - Commission on Wartime Contracting in Iraq and Afghanistan associant Démocrates et Républicains - avance le chiffre de 250 000 pour les personnels contractuels - mercenaires - présents sur les deux fronts. En Afghanistan, les 68 197 mercenaires sont aussi nombreux que les hommes sous l'uniforme ! Le recours au mercenariat ayant au demeurant été dopé par l'élection du Prix Nobel de la Paix, Barak Obama.
    7.    Si la violence est en baisse après le pic sanglant des années 2006 et 2007, les attentats, les exécutions sommaires et les enlèvements restent fréquents dans le pays : en novembre 2011,187 Irakiens, dont 112 civils, 42 policiers et 33 soldats ont trouvé la mort lors d'attaques ; le mois précédent ce sont 258 personnes qui avaient perdu la vie dans des circonstances analogues.

  • Syrie : Assad veut convoquer une conférence nationale et organiser un référendum

    1000xt05-300x224.jpgBachar el-Assad a déclaré que Damas était prêt à écouter les conseils venant de l’étranger, mais n’avait pas l’intention d’« obéir aux ordres » dans le règlement de la crise. Ce sont les Syriens eux-mêmes qui doivent prendre les décisions concernant le conflit et l’adoption d’une nouvelle Constitution.

    Selon la chaîne télévisée Al-Jazeera, lors d’une intervention à Damas, le chef de l’État syrien a proposé un nouveau plan de règlement du conflit civil qui secoue son pays. Ce plan prévoit de convoquer une conférence nationale afin de réunir les parties en conflit, d’organiser un référendum sur un projet de nouvelle Constitution, de tenir des élections législatives, enfin de former un nouveau gouvernement.

    Bachar el-Assad a affirmé que les autorités étaient prêtes à entamer un dialogue avec les « individus et les partis politiques » afin de tenir une conférence de réconciliation nationale. « Toute initiative adoptée par la conférence sera basée sur la souveraineté et sera soumise à un référendum général », a précisé le président syrien.

    Selon Assad, les décisions permettant de régler le conflit et d’adopter la nouvelle Constitution doivent être prises par les Syriens eux-mêmes au cours d’un référendum. Les articles de la Constitution doivent être adoptés par la conférence nationale.

    Source : RIA Novosti

  • Trafic d'organes : la boîte de Pandore

    Dans un rapport prochainement soumis à l'assemblée du Conseil de l'Europe, un parlementaire suisse, Dick Marty, pointe les crimes de l'Armée de libération du Kosovo. Si les dénégations persistent, les langues se délient... La polémique gronde, tout particulièrement en Suisse.
    Titulaire du Département fédéral des affaires étrangères, et présidente de la Confédération helvétique en 2011, Micheline Calmy-Rey est bien embarrassée. Elle devait recevoir le mois dernier un prix de la Diaspora kosovare des mains de l'ambassadeur du Kosovo en Suisse, Naim Malaj ; compte tenu des "circonstances", la cérémonie a été reportée à une date indéterminée.
    Deux ans d'enquête
    Ces circonstances défavorables, ce sont la stupéfaction et l'indignation qu'ont suscitées les révélations, ou allégations, contenues dans un rapport du parlementaire suisse Dick Marty au Conseil de l'Europe ; un document qui pointe les horreurs imputées aux dirigeants kosovars, dont l'actuel Premier ministre Hashim Thaçi, durant le conflit en 1999 et 2000. La consternation et la gêne sont d'autant plus vives à Berne que la Suisse officielle se flattait jusqu'alors d'avoir fait le "bon choix", en s'alignant sur les États-Unis et l'OTAN afin de faire rendre gorge aux "méchants" serbes.
    La Confédération a d'ailleurs été un des premiers pays à reconnaître l'indépendance du Kosovo. Et lors de l'inauguration de l'ambassade de Suisse à Pristina, en mars 2008, Mme Calmy-Rey renouvelait son soutien, en espèces sonnantes et trébuchantes, au régime séparatiste. À l'époque, cet engagement du ministre des Affaires étrangères, sa précipitation peu diplomatique avaient provoqué des critiques en Suisse, notamment celles de Dick Marty, conseiller aux États tessinois et alors président de la commission de politique extérieure de l'Assemblée fédérale.
    La même année, en 2008, Dick Marty entamait ses recherches sur le crime organisé au Kosovo, à la suite de rumeurs persistantes jamais prises en compte par les grandes puissances. De ce travail d'investigation mené sur deux ans est résulté un document de vingt-huit pages révélant, avec force détails, qu'en pleine guerre du Kosovo des combattants séparatistes de l'UCK ont assassiné plusieurs centaines de prisonniers serbes afin de prélever leurs reins pour en faire commerce. Le rapport de Dick Marty a été adopté le 16 décembre en commission du Conseil de l'Europe ; il devrait être examiné à la fin janvier en assemblée plénière.
    Devant le scandale qui enfle, les responsables kosovars arguent d'un manque de preuves matérielles et parlent d'« éléments fabriqués ». Dans une déclaration à la presse suisse, Hashim Thaçi compare même la démarche de Dick Marty à « la propagande de Goebbels ». À quoi le parlementaire tessinois, juriste de formation, répond : « Nous n'avons pas colporté de simples rumeurs, mais décrit des faits qui se fondent sur de multiples témoignages, des documents, des faits objectifs. »
    Odieux commerce
    Le rapport en question s'appuie sur de nombreuses sources, allant des services secrets anglais, italiens,allemands et même américains à des témoins directs des événements. M. Marty a en outre bénéficié des connaissances d'experts ayant enquêté ces dernières années sur diverses scènes de crimes de guerre. Parmi eux, l'anthropologue et légiste d'origine péruvienne José Pablo Baraybar, qui s'est confié au quotidien Le Temps (18 décembre). Selon ce témoignage, les prisonniers serbes, de même que des musulmans kosovars accusés de "collaboration" avec Belgrade, étaient transférés dans le Nord de l'Albanie pour être ensuite assassinés au fur et à mesure des besoins de transplantation. Le rapport de Dick Marty fait état d'une « maison jaune » située à Burrell, au nord de Tirana, et qui aurait été la plaque tournante du trafic d'organes. Au sein de l'UCK, c'est un clan mafieux, le Groupe de Drenica dirigé par Hashim Thaçi, qui se livrait à ce sinistre commerce, assure le document avalisé par le Conseil de l'Europe. L'argent provenant de ce trafic aurait été déposé sur des comptes en banque en dehors de l'Albanie, notamment en Suisse, un pays que connaît bien Hashim Thaçi pour y avoir obtenu l'asile politique en 1995.
    Cynisme international
    Dick Marty affirme que la "communauté internationale" avait connaissance de ces faits, mais qu'elle a gardé le silence pour ne pas déstabiliser ses protégés kosovars, et afin de ne pas affaiblir sa diabolisation de l'ancien président serbe Slobodan Milosevic. Quant au légiste J.-P. Baraybar, interrogé sur l'absence de preuves matérielles, il précise que des policiers allemands envoyés en 1999 au Kosovo par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) ont collecté quatre cents échantillons d'ADN ; rapportés en Allemagne, ces échantillons auraient ensuite été détruits, le Tribunal s'en étant désintéressé. Haut représentant des Nations Unies au Kosovo entre 1999 et 2001, Bernard Kouchner rejette en bloc le contenu du rapport de Dick Marty qui, pourtant, recoupe et complète les accusations portées par l'ancien procureur Carla Del Ponte dans un livre publié en 2008, La traque, les criminels de guerre et moi (éd. Héloïse d'Ormesson, pour l'édition française de 2009). Dans cet ouvrage, l'ancienne magistrate se plaint d'avoir subi des pressions de l'ONU afin de la dissuader d'enquêter sur le trafic d'organes humains au Kosovo.
    Malgré les dénégations, Bernard Kouchner comme d'autres acteurs majeurs de cette sombre période ne pourront échapper au soupçon de complicité passive. D'autant que l'affaire n'est pas close. Ainsi, le gouvernement serbe a demandé au Tribunal pénal international de La Haye d'ouvrir une enquête sur les responsables de la Mission de l'ONU au Kosovo qui, selon Belgrade, auraient dissimulé des preuves concernant les crimes aujourd'hui imputés à l'UCK. Avec son habituel sens de la mesure, Bernard Kouchner a qualifié Dick Marty de « pauvre homme ». Sans doute parce que l'imprudent a ouvert la boîte de Pandore.
    Guy C. Menusier L’ACTION FRANÇAISE 2000 Du 6 au 19 janvier 2011

  • La géopolitique du schiste

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    Selon les revues élitaires et la presse d’opinion, l’avenir de la politique étrangère repose en grande partie sur des idées : l’élan moral en faveur d’interventions humanitaires, les diverses théories relatives aux taux de change et au rééquilibrage de la dette nécessaire pour arranger Europe, la montée du cosmopolitisme parallèlement à la vitalité tenace du nationalisme en Asie orientale et ainsi de suite. En d’autres termes, le monde de l’avenir peut être conçu et défini sur la base des thèses de doctorat. Et dans une certaine mesure cela peut être vrai. Comme le 20ème siècle nous l’a montré, les idéologies – que ce soit le communisme, le fascisme ou l’humanisme – comptent et comptent beaucoup.

    Mais il y a une autre vérité : La réalité de grandes forces impersonnelles comme la géographie et l’environnement qui contribuent aussi à déterminer l’avenir des événements humains. L’Afrique a été pauvre historiquement [sic, NdT] en grande partie à cause de la rareté de bons ports naturels et de fleuves navigables de l’intérieur vers la côte. La Russie est paranoïaque à cause de sa masse terrestre exposée aux invasions avec peu d’obstacles naturels. Les émirats du Golfe Arabo-persique sont fabuleusement riches non pas à cause d’idées, mais à cause des dépôts importants de sources d’énergie souterraines. Vous avez compris. Les intellectuels se concentrent sur ce qu’ils peuvent changer, mais nous sommes impuissants à changer une grande partie de ce qui se passe.
    Prenez le schiste, une roche sédimentaire au sein de laquelle le gaz naturel peut être piégé. Le gaz de schiste constitue une nouvelle source d’énergie extractible pour le monde post-industriel. Les pays qui ont d’importants gisements de schiste seront mieux placés dans la compétition entre États du 21e siècle, et ceux qui n’ont pas de tels dépôts seront défavorisés. Dans ce domaine, les idées compteront peu.
    Stratfor, en l’occurrence, a étudié la question en profondeur. Voici ma propre analyse, influencée en partie par la recherche de Stratfor.
    Voyons donc qui a du schiste et comment cela peut changer la géopolitique. Car l’avenir sera fortement influencé par ce qui se trouve sous terre.
    Les USA, cela est avéré, ont de vastes gisements de gaz de schiste: au Texas, en Louisiane, au Dakota du Nord, en Pennsylvanie, dans l’Ohio, l’État de New York et ailleurs. L’USAmérique, indépendamment de la plupart des choix politiques qu’elle fait, est en passe de devenir un géant énergétique du 21e siècle. En particulier, la côte du Golfe, avec comme centre le Texas et la Louisiane, s’est engagée dans un  véritable boom du gaz de schiste du pétrole. Cette évolution fera de la Caraïbe une zone focale de l’hémisphère occidental sur le plan économique, ce qui sera favorisé par l’élargissement du canal de Panama en 2014. Dans le même temps, la coopération entre le Texas et le Mexique voisin va s’intensifier, comme le Mexique va devenir de plus en plus un marché pour le gaz de schiste, avec ses propres bassins de schiste exploités près de sa frontière nord.
    Ce sont là, en partie, des nouvelles troublantes pour la Russie. La Russie est actuellement le géant énergétique de l’Europe, exportant du gaz naturel vers l’ouest en grandes quantités, ce qui fournit à Moscou un levier politique sur toute l’Europe centrale et de l’Est en particulier. Toutefois, les réserves de la Russie sont souvent dans certaines parties de la Sibérie qui sont difficiles et coûteuses à exploiter, même si la technologie d’extraction de la Russie, autrefois vieille, a été considérablement modernisée. Et la Russie pour le moment peut faire face à relativement peu de concurrence en Europe. Mais que faire si à l’avenir les USA étaient en mesure d’exporter du gaz de schiste vers l’ Europe à un prix compétitif ?
    Les USA ont encore peu de capacités d’exportation de gaz de schiste en Europe. Ils seraient obligés de construire de nouvelles installations de liquéfaction pour le faire, en d’autres termes, il faudrait édifier des usines sur le golfe du Mexique qui liquéfient le gaz afin qu’il puisse être transporté par bateau à travers l’Atlantique, des installations de regazéification le reconvertiraient en gaz en Europe. Cela est faisable avec de l’investissement en capital, de l’expertise et une législation favorable. Les pays qui construiront de telles installations auront plus d’options énergétiques, pour exporter ou pour importer, quel que soit le cas. Alors imaginez un avenir dans lequel les USA exporteraient du gaz de schiste liquéfié vers l’Europe, réduisant la dépendance des pays européens vis-à-vis des sources d’énergie russe. La géopolitique de l’Europe pourrait changer quelque peu. Le gaz naturel pourrait devenir pour la Russie un outil moins politique et plus purement économique (même si un tel changement non-négligeable exigerait d’importantes exportations de gaz de schiste de l’Amérique du Nord vers l’Europe).
    Moins de dépendance envers la Russie permettrait à la vision d’une Europe centrale et orientale véritablement indépendante et culturellement dynamique de pleinement prospérer – un idéal des intellectuels de la région depuis des siècles, même si les idées, dans ce cas, auraient peu de choses à voir là-dedans.
    Cela pourrait être particulièrement pertinent pour la Pologne. Car la Pologne peut avoir d’importants gisements de gaz de schiste. Si les gisements polonais de schiste s’avéraient être les plus importants d’Europe (un très gros «si»), la Pologne pourrait devenir un producteur d’énergie à part entière, ce qui ferait de ce plat pays sans défenses naturelles, à l’est et à l’ouest – annihilé par l’Allemagne et l’Union soviétique au 20e siècle – un État-pivot ou une puissance moyenne au 21e siècle. Les USA, à leur tour, quelque peu libérés du pétrole du Moyen-Orient grâce à leurs propres sources d’énergie (y compris les gisements de gaz naturel), pourraient se concentrer sur le renforcement de la Pologne comme une puissance amie, tout en perdant une grande partie de leur fort intérêt pour l’Arabie Saoudite; Certes, les immenses gisements de pétrole et de gaz naturel dans la péninsule arabique, l’Irak et l’Iran maintiendront le Moyen-Orient comme grand exportateur d’énergie pour encore des décennies. Mais la révolution du gaz de schiste va compliquer l’approvisionnement et la répartition des hydrocarbures de la planète, de sorte que le Moyen-Orient pourra perdre une partie de sa primauté.
    Il s’avère que l’Australie a également d’importantes réserves de gaz naturel, récemment découvertes, ce qui, avec des installations de liquéfaction, pourrait la transformer en un des principaux pays exportateurs d’énergie principale vers l’Asie orientale, en supposant que l’Australie réduise considérablement ses coûts de production (ce qui peut s’avérer très difficile à faire). Parce que l’Australie a déjà commencé à émerger comme l’allié militaire le plus fiable des USA dans l’anglosphère [resic, NdT], l’alliance de ces deux grands producteurs d’énergie de l’avenir pourrait cimenter encore plus l’influence occidentale en Asie. Les USA et l’Australie se partageraient le monde : tant bien que mal, bien sûr. En effet, si l’exploitation du gaz naturel non-conventionnel a quelque chose à y voir, le soi-disant monde post-usaméricain serait tout sauf cela.
    L’émergence géopolitique du Canada – encore une fois, grâce au gaz naturel et au pétrole – pourrait amplifier cette tendance. Le Canada possède d’immenses gisements de gaz naturel en Alberta, qui pourrait éventuellement être transporté par des futurs gazoducs à venir vers la Colombie-Britannique, où, avec les installations de liquéfaction, il pourrait ensuite être exporté vers l’Asie orientale. Pendant ce temps, l’est du Canada pourrait bénéficier de nouveaux gisements de gaz de schiste qui sous la frontière se prolongent dans le nord des USA. Ainsi, des nouvelles découvertes de sources d’énergie lieraient plus étroitement les deux pays nord-américains, alors même que l’Amérique du Nord et l’Australie seront devenus plus puissants sur la scène mondiale.
    La Chine a également d’importants gisements de gaz de schiste dans ses provinces intérieures. Parce que Pékin est grevé par relativement peu de règlementations, le régime pourrait acquérir les terres et construire les infrastructures nécessaires à son exploitation. Cela allégerait un peu la crise énergétique de la Chine et aider la stratégie de Pékin pour compenser le déclin de son modèle économique orienté vers le littoral en stimulant le développement des terres intérieures.
    Les pays qui pourraient éventuellement souffrir à cause d’une révolution du gaz de schiste seraient les pays enclavés, producteurs de pétrole et politiquement instables comme le Tchad, le Soudan et le Sud-Soudan, dont les hydrocarbures pourraient perdre relativement en valeur à mesure que ces autres sources d’énergie seront exploitées. La Chine, en particulier, pourrait à l’avenir se désintéresser des gisements d’énergie dans ces  pays de bas de gamme [reresic, NdT] et à haut risque si le gaz de schiste qu’elle recèle se met à gicler en abondance.
    De manière générale, l’arrivée du gaz de schiste ne peut qu’accentuer l’importance de la géographie. Quels pays ont du schiste dans leur sous-sol et lesquels n’en ont pas permettra de déterminer les relations de pouvoir. Et comme le gaz de schiste peut être transporté à travers les océans sous forme liquide, les États ayant des côtes auront l’avantage. Le monde deviendra plus petit en raison de la technologie de l’extraction du gaz non conventionnel, mais cela ne fait qu’accroître le caractère précieux de la géographie, plutôt que de le  diminuer.

    Note du traducteur : ayant peu de choses en commun avec Monsieur Kaplan, je ne partage évidemment pas ses présupposés, ancrés dans l’idéologie usaméricaine de la « Destinée manifeste de l’Amérique », pas plus que je ne crois à une « fatalité géographique ». Le but de cette traduction est d’alimenter la réflexion de tous les citoyens francophones qui se battent dans le monde contre la malédiction du gaz de schiste en leur fournissant des éléments de compréhension des stratégies fumantes (et fumeuses) « d’en haut » à l’œuvre.

    http://euro-synergies.hautetfort.com/