Il est 11h ce vendredi 29 décembre 2017, quand Naomi Musenga, jeune femme de 22 ans, tente d’expliquer par téléphone ses fortes douleurs abdominales au Samu. L’opératrice lui conseille alors de joindre SOS médecins, qui fait ensuite appel… au Samu.
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Si certaines populations ne saturaient pas les Secours pour des problèmes anodins, l’appel de Naomi Musenga aurait peut-être été pris au sérieux
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DONALD TRUMP VEUT-IL DONC EMBRASER L’ORIENT ?
Trump ose tout, et c’est à ça qu’on le reconnaît. Sept pays ont signé, en 2015, un accord empêchant l’Iran de poursuivre ses recherches nucléaires, en échange d’une levée des sanctions économiques. Le monde entier, excepté Israël, s’en est réjoui. En Iran, le clan des durs était furieux et Rohani, qui veut ouvrir son pays, en était sorti conforté.
Mais tout cela a été balayé par le président américain qui a donc annoncé, le 8 mai, avec quatre jours d’avance sur la date prévue, que les États-Unis se retiraient de l’accord. Israël a bruyamment applaudi, le reste du monde est consterné.
Que va-t-il se passer maintenant ?
L’Iran a réagi avec modération, indiquant qu’il allait consulter les autres signataires afin de savoir si l’accord tenait toujours ou s’il était caduc. Mais il est certain que la position de Rohani est fragilisée. Coincé entre une partie de la population qui ne supporte plus le régime des mollahs et une autre partie, plus religieuse, qui lui reproche d’avoir fait confiance à l’Amérique, il va connaître des heures difficiles.
Pour la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, c’est une déconvenue. Jusqu’au bout, les trois puissances se sont relayées pour faire fléchir Trump. En pure perte. Emmanuel Macron connaît là son premier échec diplomatique, qui est d’autant plus cuisant que ce qu’il croyait être « d’excellentes relations personnelles »avec Trump ne pesaient finalement pas lourd face à la réalité. Les démonstratives embrassades et accolades n’ont servi à rien : c’est comme ça qu’on apprend le métier. Diplomatie et sentiments ne font pas bon ménage et Macron va devoir comprendre que le charme ne sert à rien lorsqu’on parle à la première puissance mondiale.
Mais que veut Trump finalement ?
C’est simple : un changement de régime en Iran. En sortant de l’accord et en annonçant de probables nouvelles sanctions contre l’État chiite, Trump espère aggraver la situation économique et susciter l’exaspération de sa population contre le régime. Au-delà du cynisme, vieille marque de fabrique américaine, ce calcul semble bien aléatoire. Rien ne dit que la population se soulèvera et, si c’était le cas, les dizaines de milliers de Gardiens de la révolution ne se laisseront pas faire. Cela risque de tourner à un bain de sang stérile, permettant aux durs de renforcer leur pouvoir.
Les Américains ont l’habitude d’embraser l’Orient, mais avec des succès très relatifs. Ils ont détruit l’Irak en renversant un dictateur sunnite mais laïque pour donner le pouvoir à des chiites alliés aujourd’hui à l’Iran… Ils ont soutenu des islamistes syriens, accélérant l’intervention russe qui a sauvé le régime alaouite, allié de l’Iran. Ils entretiennent une armée kurde en Syrie, se fâchant de ce fait avec la Turquie, qui s’est alors rapprochée de Moscou.
Tout cela n’est guère brillant.En attendant, la tension est montée d’un cran dans toute la région et il faudrait peu de choses pour un embrasement général.
Poutine, lui, ne dit rien et, comme toujours, prendra son temps pour agir… ou pas.
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EMMANUELLE MÉNARD : JE SUIS SIDÉRÉE QUE PAS UN MEMBRE DU GOUVERNEMENT NE CONDAMNE L’AGRESSION !
Après l’agression dont a été victime son époux Robert Ménard, maire de Béziers, la députée Emmanuelle Ménard a écrit au ministre de l’Intérieur. Elle est très choquée par le manque de réaction du gouvernement et s’étonne, pour le moins, de la passivité des forces de l’ordre au moment des faits.
http://www.bvoltaire.fr/suis-sideree-membre-gouvernement-ne-condamne-lagression/
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Le colonel Beltrame martyr du « vivre ensemble » ?, par Guy Rouvrais
« Un président ne devrait pas dire ça… » C’est le titre de l’ouvrage où François Hollande se livre sans retenue ni pudeur à deux journalistes. C’est aussi ce qu’on entend, en ce moment, à propos de son successeur cette fois, depuis qu’a été diffusé sur France 3 un documentaire dans lequel le chef de l’Etat évoque la première année de son mandat.
Dans ce film complaisant – son auteur, Bertrand Delais, est un proche de Macron récemment nommé à la tête de la Chaîne parlementaire – , le Président a déclaré : « Le colonel Beltrame est mort parce que la France, ce sont des idées, des valeurs, quelque chose d’une guerre qui le dépasse. Les gens qui pensent que la France, c’est une espèce de syndic de copropriété où il faudrait défendre un modèle social qui ne sale plus » et où l’« on invoque la tragédie dès qu’il faut réformer ceci ou cela, et qui pensent que le summum de la lutte c’est les 50 euros d’APL, ces gens-là ne savent pas ce que c’est que l’histoire de notre pays » laquelle est « une histoire d’absolu, c’est un amour de la liberté au-delà de tout, c’est une volonté de l’égalité réelle. »
Ce rapprochement était inattendu et il provoque, çà et là, une certaine indignation, non pas à cause du colonel Beltrame, mais en ce que le chef de l’Etat considèrerait comme négligeable que l’on fût à 50 euros près, à savoir les 5 euros mensuels dont l’APL a été amputée après réforme. Ce n’est pourtant pas une découverte de constater que le Président, énarque, inspecteur des Finances, banquier d’affaires, évolue depuis longtemps dans un univers où il ne fréquente guère les plus modestes. Il a révélé à la Haute autorité pour la transparence qu’avant d’intégrer l’Elysée comme secrétaire général adjoint, il gagnait chez Rothschild un million d’euros par an. Alors pensez, 50 euros ! Peut-il songer un seul instant qu’il peut y avoir pour une mère de famille seule un héroïsme du quotidien à gérer à l’euro près un budget qui ne suffit jamais pour élever ses enfants ? Elles sont légion.
Toutefois, il faut aller au-delà de cette condescendance et s’arrêter aussi sur la France pour laquelle le colonel serait mort. Les valeurs de notre pays auxquelles l’officier aurait donné sa vie, consisteraient donc en la « liberté au-delà de tout » et « l’égalité réelle », Emmanuel Macron a oublié la fraternité pour que la devise républicaine soit complète…Ce serait donc un martyr du « vivre ensemble » ayant offert sa vie pour l’idéal républicain. Ainsi se réécrit l’histoire. Alexis Corbière, de la France insoumise, a répondu, indigné, au Président mais loin de le contredire sur le fond, il va dans le même sens en assurant, lui, que « La France, c’est une France sociale et républicaine » qui aurait donc inspiré Arnaud Beltrame à lui sacrifier sa vie. L’un et l’autre, le chef de l’Etat et son contradicteur, gomment la dimension chrétienne de son acte héroïque. Ce n’est pas l’amour de la République ou l’exaltation du « vivre ensemble » qui peut pousser un homme comme lui à faire don de sa propre existence. Pour ce croyant fervent, c’est la parole du Christ, celui qui a dit : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » Ni Macron, ni Corbière ne veulent se souvenir que « l’histoire de notre pays » est une histoire chrétienne dont le colonel Beltrame est un des beaux fruits.
Guy Rouvrais
Article paru dans Présent daté du 8 mai 2018
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ACCORD NUCLÉAIRE IRANIEN : POURQUOI LA FRANCE ET L’EUROPE SE COUCHENT DEVANT LES AMÉRICAINS !
Avec Donald Trump qui se retire de l’accord sur le nucléaire iranien, est-ce la fin de nombre d’illusions trop longtemps entretenues ? En quelque sorte, oui.
Fin de l’illusion d’un droit international – il vaut ce qu’il vaut, mais au moins a-t-il le mérite d’exister –, au profit de la primeur du seul droit américain. L’accord en question a pourtant été signé en 2015, par Barack Obama, prédécesseur de Donald Trump : cela signifie donc que les États-Unis sont incapables de tenir leur parole. On remarquera que, pour le savoir, il suffisait de faire appel aux souvenirs des descendants des chefs indiens de jadis, déjà victimes d’une immigration de masse et d’un Grand Remplacement pas tout à fait pacifique.
Fin, encore, de l’illusion de la « guerre sainte » contre le terrorisme islamiste, du choc des civilisations censé opposer Orient musulman et Occident chrétien. Ceux qui se félicitent du retrait américain de cet accord ? L’Arabie saoudite et Israël. Riyad, capitale assez musulmane (ses états de service en témoignent), demeure le principal sponsor financier, diplomatique et religieux du terrorisme islamiste, tandis que Tel Aviv passe plus de temps et d’énergie à bombarder les nations (Iran et Syrie) qui combattent l’État islamique plutôt qu’à lutter contre ce même État islamique.
Une fois l’effervescence anti-islamiste passée, c’est donc le retour du réel, de la bataille du leadership musulman entre sunnites et chiites, Arabes et Perses, avec un État hébreu jouant une mi-temps dans chaque camp au gré de ses seuls intérêts à court terme.
Fin, encore et toujours, de l’illusion d’objectivité de nos médias dominants. En effet, c’est le très respectable Figaro, pas vraiment un organe complotiste, on en conviendra, qui dévoile le pot aux roses en révélant que le président américain « a engagé une agence israélienne pour discréditer l’accord sur le nucléaire iranien ». Cité par le même quotidien, Jack Straw, ancien ministre britannique des Affaires étrangères, assure quant à lui que ces méthodes « extraordinaires et consternantes montrent le niveau de désespoir de Trump et de Netanyahou pour discréditer l’accord ». Il est un fait que…
La fin de ces illusions ne présente pourtant pas que des inconvénients, sachant que l’Europe en général et la France en particulier sont désormais au pied du mur. Ali Larijani, président du Parlement iranien, parle d’or en estimant que la situation nous offrira au moins l’occasion de savoir si nous avons « le poids nécessaire pour régler les problèmes internationaux ». Une fois traduit du langage diplomatique en langue vernaculaire, cela pose la véritable question : avons-nous encore les moyens de nos objectifs, en admettant toutefois que nos objectifs stratégiques ne se limitent pas à complaire à la Maison-Blanche ou à la Knesset ?
Plus prosaïquement, et ce, au-delà des nobles considérations de politique étrangère, il y a aussi la trouille des représailles économiques américaines, élément à prendre en compte, surtout depuis ces amendes de plusieurs milliards de dollars infligées aux entreprises françaises sous les motifs les plus divers, punitions n’ayant entraîné que des protestations de pure forme de la part de nos autorités.
Et c’est François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France à Téhéran, qui lâche le morceau dans un entretien accordé au Pointce mardi dernier : « Les Européens ont toujours été assez peureux et se sont alignés sur les Américains. […] Si Donald Trump tape trop fort au portefeuille européen, il pourrait y avoir un vent de révolte. Mais une chose est sûre, les Européens ne se brouilleront pas avec les États-Unis, uniquement pour les beaux yeux des Iraniens. »
On ne leur en demande pas tant et les « beaux yeux » en question n’ont pas grand-chose à voir à l’affaire, s’agissant seulement de savoir si cette Europe, quelle que soit la forme qu’elle prendra à l’avenir, pense avoir encore un rôle politique à jouer ou si elle se considère juste comme une succursale de pays tiers. Là encore, une autre illusion pourrait bien s’effondrer. Et ce ne serait finalement qu’œuvre de salubrité publique.
PS : quant à une certaine droite ayant si longtemps vu en Donald Trump l’horizon indépassable de la civilisation chrétienne, on préfère la laisser à ses illusions.
http://www.bvoltaire.fr/accord-nucleaire-iranien-france-leurope-se-couchent-devant-americains/
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Extrême-gauche, ultra, un peu de vocabulaire
Ex: http://www.huyghe.fr
Dans un article précédent nous avions souligné l’embarras des médias à nommer les manifestants violents du 1° mai. Certains voulaient éviter de parler d’extrême-gauche sans doute pour marquer la différence avec la France Insoumise qui serait à l’extrémité du spectre politique, mais légaliste et non violente. Ou pour ne pas faire d’amalgame avec le PC ou le NPA officiellement révolutionnaires mais légalistes dans l’action.
Le terme ultra-gauche (remontant aux années 20 et à un courant méfiant à l’égard de tous les appareils), a aussi connu un certain succès pour des désigner des groupuscules ayant vraiment rompu avec le marxisme-léninisme (en ce ses qu’ils ne cherchent pas à conquérir le pouvoir d’Etat avec l’appareil d’un parti représentant la classe ouvrière) et cherchant à développer des « luttes » de façon non hiérarchique. Le terme n’est pas très précis (et n’est guère utilisé par les intéressés) et il suggère qu’ils prennent plus ou moins la suite des autonomes nés dans les années 70. Disons pour faire simple que les groupes anarchistes, antifas, zadistes, antinucléaires actifs dont on a vu les banderoles dans les fameux 1200 casseurs du 1° mai en font partie : l’ultra gauche se caractériserait par
- la volonté de prendre part à toutes les « luttes » pour les radicaliser
- leur évolution ou leur indifférence par rapport aux vieilles problématiques du marxisme classique (Etat, parti, conditions objective, alliances ou fronts de classe..)
- un certains spontanéisme anti-hiérarchique, anti-organisation.
Finalement on a majoritairement opté pour le terme « black blocs » qui désigne, plutôt qu’une idéologie, une stratégie de lutte dans la rue : se coordonner sans hiérarchie se rassembler très vite dans les grands regroupements collectifs, frapper des cibles symboliques dans la rue et se disperser en attendant le prochain rassemblement de lutte un peu festif. Et dans la manifestation de mardi, il y avait des banderoles « black blocs », ...
Autre aspect de l’embarras des médias face à ces émeutes ou proto-émeutes : comment parler de leur violence ? Sur les plateaux de télévision, ce fut une compétition d’indignation et l’escalade verbale pour qualifier cette violence abjecte, terrifiante, anti-républicaine, inouïe... Casser un McDonald ou jeter quelques (rares) cocktails Molotov est certainement un acte de violence répréhensible. Mais il nous semble que l’on a vu plutôt pire dans les Zad ou lors des manifestations contre la loi El Khomri. Et, si l’on remonte aux grandes manifestations altermondialistes des années 90/2000, on a vu bien pire (et ne remontons pas aux années de plomb). Tout ceci est d’autant plus frappant que la même télévision diffuse en ce moment des documentaires sur Mai 68 où la violence (voiture brûlées, policiers caillassés, charges et barricades) est souvent relativisée. Le commentaire tend souvent, en effet, à relativiser la violence policière (présentée comme justement limitée par le souci de ne pas faire de victimes), tandis que la violence dite étudiante est plutôt assimilée à un symptôme d’un bouleversement planétaire, une forme de révolte de la jeunesse et, après tout, une étape nécessaire pour aller vers une société ouverte et « moderne » libérée des hiérarchies et des conventions.
Le contraste entre la supposée violence saine, libératrice et pleine de vitalité, de 68 et la violence anti-démocratique de 2018 (donc de ceux qui rejouent mai à leur façon) est d’autant plus frappant que le discours public se durcit : les un réclament la dissolution des groupes ultra, les autres songent à assimiler ultra-gauche et terrorisme. Il est toujours amusant sur un plateau de télévision, de voir des commentateurs qui se veulent progressistes et qui laissent volontiers entendre qui'ils ont participé aux « luttes » dans leur jeunesse réclamer une police qui interpelle plus tôt et s’effarer de la radicalisation des jeunes. À droite, on surjoue en qualifiant de laxisme la « fermeté » macronienne ; à gauche on larmoie : le spectacle des violences va faire oublier les vraies mobilisations. Donc ces gens seraient les complices objectifs de Macron. Rien que de très prévisible.
Et comme la manifestations « la fête à Macron » du 5 mai pourrait bien connaître des désordres similaires, on fourbit sa rhétorique. L’affiche de la manif où l’on voyait un étudiant (copié typiquement des affiches des beaux-arts en 68) balancer des carottes et des navets (allusion évidente au fait qu’il s’agit d’une manif « pot-au-feu » qui va faire bouillir toutes les revendications) est dénoncée comme un quasi appel au meurtre.
Emmanuel Macron joue assez habilement en glissant de la condamnation de la force (son très droitier « je n’aurai aucune. Indulgence pour la grande violence et les tenants du désordre ») à l’idée suggérée que certains voudraient « rejouer la partie », parce qu’ils ne veulent pas accepter le résultat des élections. Manifester contre Macron, c’est, en somme, être contre la démocratie CQFD.
Qu’est qui fait que nous avons un peu de mal à prendre tout cela au tragique ?
À l’occasion des émeutes du premier mai, on a vu apparaître des groupes capables de se mettre en tête du cortège (que vaut désormais le S.O. de la CGT ?) et de faire les dégradations que l’on sait. Depuis tout le monde hésite pour les qualifier. Comme ils exhibaient des portraits du Che et de Marx, des drapeaux rouges et noirs, le vieux sigle d’Organisation Révolutionnaire Anarchiste mais aussi la faucille et le marteau, difficile de ne pas les dire de gauche. Mais plus précisément ?
La violence supposée de leurs slogans (tout le monde déteste la police, premier de cordée, premier guillotiné, Macron nous met dans une colère noire) n’est pas plus extraordinaire que ce que l’on voir dans les vieux films sur mai 68 : crève général, si tu vois un CRS blessé, achève-le, CRS=SS et à l’époque on se référait aux « gauchistes » ou à l’extrême gauche quand quelqu’un lançait un pavé ou un cocktail.
Gauchiste - un terme qu’utilisait Lénine pour stigmatiser ses adversaires de gauche - est tombé en désuétude. Comme « extrême-gauche » il se comprenait surtout par référence au partis communistes orthodoxes pro-URSS : c’étaient tous les groupes qui voulaient faire la révolution socialiste, mais en se réclamant du modèle chinois, de Trotsky, de l’approche non autoritaire des anarchistes, etc. Et surtout en se montrant plus impatients et maximalistes que les vieux PC.
Autonomes ? Très utilisé dans les années 70, le terme désigne des groupes à l’idéologie léniniste, conseilliste ou anarchisante qui prônaient des actions insurrectionnelle pour affronter l’État dans des squats, des luttes sociales (écolo, anti atome, féministes, antifasciste) sans se référer au schéma canonique du parti de la classe ouvrière. Les zadistes ressemblent souvent à des autonomes.
Rappel : ultra-gauche un terme qui désignait des marxistes révolutionnaires non léninistes des années 20 !
Cette catégorie, utilisée par de rares auteurs (comme Bourseiller) mais jamais par les intéressés eux-mêmes est sensée regrouper des groupes très ouvriéristes ( comprenez : très méfiants à l'égard du léninisme, de son parti d'avant-garde et de son étatisme et partisans du pouvoir aux conseils de travailleurs) comme certains spartakistes (1916), les révoltés de Kronstadt massacrés par les bolcheviks (1921), puis les partisans de Bordiga en Italie après 1916, ceux de Pannekoek pendant la seconde guerre mondiale... Donc des groupes anciens et minoritaires, bousculés par l'Histoire, et dont seule une poignée d'historiens du mouvement ouvrier lit les écrits. Les plus laxistes rangeront "ultra gauche" les situationnistes ou les disciples de Castoriadis, voire certaines tendances libertaires...
Dans tous les cas une référence historiquement marquée et assez intellectuelle qui ne doit pas dire grand chose aux vigoureux jeunes gens encapuchonnés.
En 2008, lors de l'affaire dite du groupe de Tarnac accusé d'avoir saboté des lignes ferroviaires, la ministre de l'époque avait parlé, concurremment avec "ultra gauche" (terminologie qui commençait à se répandre dans les hebdomadaires de l'époque) d'une "mouvance anarcho-autonome". Ce n'était pas un pur produit de son imagination puisque ce vocable avait été revendiqué dans les années 70 par le groupe de Jean Marc Rouillan qui créera Action Directe. Mais le terme est tombé, lui aussi, en désuétude.
Quant aux blacks blocks, nul n'en conteste l'existence qui remonte à presque 25 ans et aux Schwarzer Block allemands grands spécialistes des bagarres dans les squats. À l'occasion de manifestations altermondialistes, contre la mondialiste ou autour de thèmes antifascistes (pas très facile non plus de distinguer un block block d'un "antifa" dans la pratique). La principale caractéristique des blocs, outre un certain goût pour l'exercice physique et les capuches sombres, est une ou organisation extraordinairement fluide. Mobiles, sans vraiment de chefs, d'organisation, de programme ou de doctrine, les black blocs de regroupent au moment de l'action, décident collectivement et fonctionnent par "affinités".par François-Bernard HuygheLien permanent Catégories : actualité, France et politique française, insécurité, lobby 0 commentaire -
Accord sur le nucléaire iranien : 10 conséquences de la (folle) décision de Trump
Le monde a basculé le 8 mai 2018, avec la sortie des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien. Voici ce qui risque de se passer maintenant.
Le monde a basculé ce 8 mai 2018.
Rien n’y a fait. Ni les câlins d’Emmanuel Macron. Ni les menaces du président iranien. Ni les assurances des patrons de la CIA et de l’AIEA. Donald Trump a tranché : sous le prétexte non prouvé que l’Iran ne le respecte pas, il retire les Etats-Unis de l’accord nucléaire signé le 14 juillet 2015. Une folle décision aux conséquences considérables.
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Trump piétine l’accord sur le nucléaire iranien - Journal du Mercredi 09 Mai 2018
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Casseurs du 1er mai : le temps du débat
Sur le site de l'Institut d'Histoire sociale
Innombrables auront été les réactions les unes légitimement indignées, mais aussi, pour d'autres, faussement naïves face aux casseurs du 1er mai identifiés aux "blackblocs". Cyril Bennasar écrit ainsi dans Causeur du 3 mai 2018 sous le titre "Écoute-moi bien, petit con de casseur privilégié - La France, la vraie, te rit au nez" :Écoute petit con, toi qui contestes qui revendiques et qui protestes, qui brailles et qui manifestes, qui défiles dans nos villes et qui nous les casses, de plus en plus souvent et de plus en plus fort, je te connais comme si je t’avais fait. Je te connais comme si j’étais ton père parce que j’en ai l’âge mais surtout parce que moi aussi à vingt ans, j’étais anarchiste. (...) → Lire la suite de cette chronique
Corée du Nord : elle reste communiste et totalitaire
La poignée de main symbolique du 27 avril, entre leurs dirigeants respectifs, à Panmunjom, frontière séparant les deux pays coréens, n'a pas trompé tout le monde. Pierre Rigoulot, directeur de l'Institut d'Histoire sociale et auteur de trois livres sur l'État voyou de Corée du nord, refuse de croire aux miracles. Dans un entretien réalisé par Paul Sugy et publié le 30 avril par Le Figaro , il souligne que, pour symbolique qu'il soit, le rapprochement affiché
(...) → Lire la suite de cette chronique la suite de cette chronique
Venezuela : la crise des migrants que l’on cache
Alors que, souligne dans L'Opinion Éric Le Boucher, les yeux du monde sont tournés vers les réfugiés en Syrie, les embarcations de fortune partant de Libye ou la fuite des Rohingya de Birmanie, … le drame humanitaire d’ampleur équivalente des Vénézuéliens passe sous silence :
Les opinions publiques, poursuit-il, particulièrement en France, détournent le regard en toussotant, gênées, refusant d’admettre que le modèle de la "révolution bolivarienne"d’Hugo Chavez tant admiré par Jean-Luc Mélenchon, a tourné à la ruine, à l’oppression criminelle, à la famine(...) → Lire la suite de cette chronique
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Bruit de bottes, encore et toujours…
Emmanuel Macron espérait bien faire changer d’avis son homologue américain, peine perdue : Donald Trump a annoncé hier «que les Etats-Unis vont se retirer de l’accord nucléaire iranien » et de lourdes sanctions contre Téhéran. Le Plan d’action global commun, pour lequel Barack Obama avait beaucoup œuvré, avait été signé en juillet 2015 entre l’Iran d’un côté, et la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Allemagne de l’autre. Il stipulait que le gouvernement iranien s’engageait à réduire son enrichissement d’uranium et à limiter son programme nucléaire. Les contrôles effectués sur place par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) indiquent que Téhéran respecte les termes de cet accord. Le président américain l’avait dit au cours de se campagne présidentielle et n’a cessé de le répéter depuis, il estime, comme le Premier ministre Benjamin Netanhayu a tenté d’en apporter la preuve sans convaincre les spécialistes, que l’Iran réchauffe en son sein l’arme atomique et développerait un programme de missiles balistiques qui menaceraient directement Israël et l’Arabie saoudite. Ou à tout le moins, l’arme nucléaire étant une arme de non - emploi, de dissuasion, Téhéran n’aurait pas renoncé à sanctuariser son territoire en se dotant d’un arsenal-assurance-vie de ce type.
En dehors de l’allié israélien - une annonce «historique» et «courageuse» a déclaré Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu - et des amis saoudiens – « le royaume soutient et salue les démarches annoncées par le président américain en vue d’un retrait de l’accord nucléaire », ont déclaré les autorités saoudiennes-, cette décision du président des Etats-Unis a été très sévèrement jugée. La France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne ont déclaré dans un communiqué commun qu’ils entendaient poursuivre «la mise en oeuvre de l’accord (sur le nucléaire iranien) avec les autres parties qui resteront engagées», en phase avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui s’est dit « profondément préoccupé par l’annonce du retrait des Etats-Unis de l’accord et de la reprise de sanctions américaines». Il a demandé aux signataires de l’accord de 2015 de «respecter pleinement leurs engagements ».
Sans surprise, le ministère russe des Affaires étrangères a réagi: «Nous sommes profondément déçus par la décision du président américain de sortir unilatéralement (de l’accord et de) rétablir les sanctions américaines envers l’Iran. » « Nous sommes extrêmement inquiets que les Etats-Unis agissent contre l’avis de la plupart des Etats (…) en violant grossièrement les normes du droit international. »
Damas et Ankara ont jugé eux aussi que ce retrait américain fragilisait la cause de la paix. De son côté, rapporte RT, le président iranien Hassan Rohani a déclaré « que l’Iran avait toujours respecté ses engagements dans le cadre de l’accord, sous la supervision de l’AIEA : Nous disons et répétons depuis quarante ans (…) que l’Iran respecte ses engagements et que les Etats-Unis ne respectent jamais leurs engagements. L’histoire de ces quarante dernières années et même avant montre que les Etats-Unis ont toujours eu un comportement hostile à l’égard de l’Iran et des autres peuples de la région».« Il a par ailleurs affirmé que son pays resterait pour l’instant dans l’accord, sans les Etats-Unis, afin de laisser le temps à de nouvelles discussions avec les pays européens, la Chine et la Russie. Si à la fin de cette courte période, nous concluons, avec la coopération (de ces pays), que les intérêts du peuple iranien sont assurés malgré les Etats-Unis et le régime sioniste (…) l‘accord sera maintenu (…). »
Bruno Gollnisch l’a rappelé et nous nous en étions fait l’écho il y a tout juste un an, c’est «l’Europe qui a vendu cette technologie nucléaire à l’Iran » et si « la communauté internationale doit être vigilante, son désir de ne pas voir s’étendre les capacités nucléaires dans le monde, devrait pour le moins s’accompagner d’une réduction des armements nucléaires des pays qui en disposent. Mais il y a des principes qu’on ne peut pas transgresser, l’indépendance des pays membres des Nations Unies en est un. Au nom de quels principes justement peut-on interdire à certains Etats de faire des recherches nucléaires, même en les supposant à vocation militaire, alors qu’on n’interdit pas à d’autres de les faire ? C’est le cas d’autres nations asiatiques que l’Iran comme Israël, l’Inde, le Pakistan ou la Chine… »
Nous le notions aussi en octobre 2011, peut-on pareillement reprocher à Téhéran d’utiliser les moyens que la science met à sa disposition pour éventuellement pallier à ces besoins, pour rester « dans le coup » de la science mondiale ? On sait que le nucléaire est un des leviers de la recherche scientifique dans le monde. Pourquoi ce grand pays scientifique, historique serait, lui, condamné à ne pas pouvoir accéder à cette recherche ? Il y a peut être aussi dans le sentiment de l’hostilité musulmane à l’égard de l’Occident, ce sentiment de frustration d’être mis en état de subordination dans un certain nombre de domaine.
Ce qui est certain, c’est que la déclaration de Donald Trump coïncide avec l‘état d’alerte élevé des forces armées israéliennes qui occupent le plateau du Golan appartenant à la Syrie et qui disent avoir relevé des « activités inhabituelles » iraniennes sur le territoire syrien. Mardi, de nouveaux tirs de missiles israéliens ont visé, près de Damas, un dépôt d’arme appartenant aux Gardiens de la Révolution iraniens qui combattent aux côtés de la République arabe syrienne contre les milices islamistes. Une unité distincte de l’armée régulière iranienne qui entend défendre partout où elles sont menacées les populations chiites et dont les membres obéissent au Guide Khamenei, dont le poids politique est aussi important que celui du président Rohani. Une nervosité (agressivité) du gouvernement de M Netanyahu renforcée encore ce début de semaine par le résultat des élections législatives au Liban, pays particulièrement cher au cœur des Français (et de l’opposition nationale); scrutin entaché d’ailleurs par une forte abstention (un électeur sur deux) alors même que pour la première fois les Libanais vivant à l’étranger étaient autorisés à voter.
France 24 l’indique, « le Hezbollah et ses alliés ont conforté leur influence sur la scène politique libanaise (…) , le Hezbollah et l’autre parti chiite Amal, présidé par le président du Parlement Nabih Berri, ont remporté la quasi-totalité des 27 sièges réservés à leur communauté, selon le système politique confessionnel libanais, grâce à la mobilisation et à la discipline de vote de leurs partisans respectifs (…). Des figures pro-syriennes font également leur entrée au Parlement. Avec l’ensemble de ses alliés, en premier lieu Amal, le Hezbollah dispose déjà d’une minorité de blocage au Parlement et devrait pouvoir se forger plus facilement une majorité dans les jours à venir.»
Du côté chrétien nous retrouvons comme les années précédentes des personnalités, des partis qui ont apporté officiellement leur soutien à la structure politico-militaire chiite Hezbollah dirigée par Hassan Nasrallah et d’autres formations maronites qui y sont résolument hostiles. France 24 souligne que « le Courant patriotique libre (CPL) fondé par le président Michel Aoun, reste le parti le plus fourni en députés issu de cette communauté (…), allié à la fois au Hezbollah chiite et au Courant du Futur du Premier ministre sunnite Saad Hariri » -grand perdant de ce scrutin, son parti a perdu un tiers de ses sièges au sein du Parlement. « Le président libanais pourra jouer les arbitres (…).L’autre parti chrétien des Forces libanaises (FL), dirigé par l’ancien chef de la milice éponyme Samir Geagea – proche ami de notre camarade Thibaut de La Tocnaye, membre du Bureau Politique du FN, NDLR - farouchement anti-Hezbollah et rival du CPL, a pratiquement doublé le nombre de ses députés, qui passent de 8 à 15. Les FL ont notamment remporté un siège dans le bastion électoral du Hezbollah dans la circonscription de Baalbek-Hermel.»
Sur le site droitier et pro-israélien dreuz info, a été publié peu avant ce scrutin un article (logiquement) très hostile au Hezbollah. Il reprend les analyses du Washington Institute for Near East Policy(WINEP), un cercle de réflexion proche de l’extrême droite israélienne, fondé par des proches du groupe de pression pro-israélien aux États-Unis, l’Aipac. « Bien qu’il soit trop tard pour empêcher la victoire définitive du Hezbollah aux élections législatives, indique l’analyse du WINEP, la communauté internationale aura, elle, néanmoins, le temps, après ces élections, pour entreprendre des mesures susceptibles de restreindre les activités de ce mouvement (…). Il ne faudrait pas baisser la pression sur le Hezbollah pour la seule raison qu’il a obtenu la majorité au sein du Parlement libanais.»
Une pression, idéalement, qui doit aussi être maintenue sur les faucons qui, après avoir déclenché le chaos sanglant (et mal contrôlé) que l’on sait en Syrie ces dernières années, souhaite entrer en conflit armé avec Téhéran et partant, avec l’ensemble de l’arc chiite. Une guerre dont les conséquences pourraient être proprement apocalyptiques du fait des réactions en chaîne qu’elle induirait.
https://gollnisch.com/2018/05/09/bruit-de-bottes-encore-et-toujours/