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international - Page 1134

  • Le fisc au secours des voleurs !

    Comment font-ils pour envisager de nous contraindre au nom de leurs conceptions du monde ou de la vie ? Comment peuvent-ils être suffisamment surs d’eux pour avoir envie de nous imposer leurs certitudes ?

    Tout autour de nous ce ne sont que prophètes qui n’hésitent pas appeler de leurs vœux la force pour nous imposer leurs visions. Étant entendu, qu’en plus, nous sommes fortement poussés à les remercier et à prendre bien conscience de la chance que nous avons d’être violentés par eux, pour notre bien.

    L’assurance affirmée de Sarkozy me faisait terriblement peur, celle dissimulée d’Hollande, c’est pire. Et je ne parle pas de celles de Placé, de Le Pen ou de Mélenchon, elles sont pour moi l’effroi absolu.

    Pourquoi personne ne se lève pour nous dire : « Si vous votez pour moi, je ne ferai rien. Je m’engage juste à vous emmerder le moins possible » ? Pourquoi le parti des : « On ne s’en occupe pas, démerdez-vous », n’existe-t-il pas ? Je suis persuadé qu’il ferait un tabac.

    Qui peut sincèrement accepter que l’on surveille et dirige sa vie, ses joies, ses peines, ses embrouilles, dans la mesure où elles ne concernent que lui et pas ses voisins ? Personne.

    Concrètement : tout cela est un gros mensonge, sous couvert de faire notre bien, ils font en réalité nos poches.

    Foin de philosophes, de patriotes, de religieux, il n’est que de pillards et d’escrocs, de détrousseurs, de bandits de grands chemins, qui inventent des combines pour justifier l’utilisation de la force, afin de nous voler nos biens, notre vie.

    Il leur arrive d’être presque attendrissants, tant ils sont sans surprise.

    Par exemple le G20, c’est un peu eux, fait mine de s’inquiéter de « l’optimisation fiscale ». Attention, pas celle d’Exxon ou de Total, pas celle des princes arabes ou des dictateurs en exercice, pas celle de nos belles démocraties marchandes d’armes. Non, celle des géants du net.

    Contre « l’optimisation fiscale » le G20 propose la « saloperie fiscale ». Celle qui permet de se débarrasser d’un concurrent gênant

    Internet, pour eux, il faut que ça cesse.

    Du moins dans sa version libérale actuelle. Je dis « libérale » bien que je sois conscient qu’il s’agit d’un gros mot. Mais bon, un tout petit bout de courage, c’est toujours ça de pris.

    Donc, Internet devant cesser, alors que tout le monde adore, une seule solution : la fiscalité.

    Comprenez bien qu’avec leurs énormes bénéfices et leur santé d’entrepreneurs privés, les acteurs d’Internet ont toujours plusieurs coups d’avance sur ces pauvres minables de politiques et leurs fonctionnaires qui veulent les « niquer ».

    Il leur faut la police et la justice s’ils veulent les contrer, la force, quoi. Mais, pour cela, il faut les accuser de quelque chose. La « saloperie fiscale » s’impose. Et hop, le tour est joué.

    « Mais, comment, disent-ils, des sommes non redistribuées à nos assistés s’évadent ? Qu’à cela ne tienne, nous les récupérerons, devrions nous employer la force. »

    C’est au poil, c’est facile, la « saloperie fiscale ».

    Personne ne peut s’y opposer. Qui va aller expliquer la vérité, et, surtout, qui va l’écouter, qui va l’entendre ?

    Où est la dignité dans tout ça ? Alors qu’il s’agit, tout simplement, d’enfumer l’atmosphère, qui devenait un peu trop limpide, pour pouvoir continuer à nous plumer industriellement.

    Conclusion : derrière chaque prophète, chaque illuminé de la politique, qui prétend vous imposer ses vues, cherchez la façon dont il remplit son porte-monnaie et vous comprendrez pourquoi il veut absolument vous imposer sa manière de voir votre vie.

    Ne prenez pas pour de la passion ce qui n’est que de l’intérêt, pour de la foi ce qui n’est que du cynisme et pour de la compassion ce qui n’est que de l’opportunisme.

    Hélas les foules se laissent facilement convaincre, le mensonge est un grand séducteur. Qui sont les plus coupables : les princes, les courtisans ou la masse qui leur accorde sa confiance ? Je ne sais pas, mais je connais le « baisé de service » : c’est la victime de la « saloperie fiscale ». C’est nous tous.

    Henri Dumas http://francelibre.tumblr.com/

  • L’Islande n’est plus candidate à l’Union européenne

    Le gouvernement islandais compte retirer la candidature d’adhésion du pays à l’Union européenne. Cette décision fait suite à la publication d’un rapport pessimiste sur la question rédigé par l’ « Institut islandais d’études économiques ». Selon cette étude, le secteur de la pêche et l’agriculture islandais auraient beaucoup à souffrir d’une adhésion à l’UE.

    On se souvient que l’Etat insulaire avait été frappé de plein fouet par la crise financière de 2008. Les trois plus grandes banques du pays avaient fait faillite, laissant derrière elles 3,5 milliards d’euros de dettes vis-à-vis de créanciers étrangers. Après avoir organisé un référendum sur la question, l’Etat islandais avait refusé de se plier aux exigences du FMI et pris la ferme décision de ne pas rembourser ces dettes privées avec de l’argent public.

    Depuis lors, l’Islande a redressé son économie toute seule, sans aide extérieure. Tout en étant parvenu à préserver son indépendance politique et financière, le peuple islandais jouit aujourd’hui d’un niveau de vie supérieur à la moyenne européenne. L’Islande étant déjà partie aux accords de Schengen sur la libre circulation des biens et des personnes dans l’espace européen, les sondages indiquent que 60 % de la population jugent que leur pays ne doit pas aller plus loin dans l’intégration avec l’UE.

    http://medias-presse.info/lislande-nest-plus-candidate-a-lunion-europeenne/6907

  • Remigration : fantasme ou nécessité ?

    Paul Ariès parle de « mot-obus » pour présenter le terme de décroissance. L’expression ne serait pas exagérée en ce qui concerne le récent propos d’Eric Zemmour lorsqu’il a décidé d’employer, sans doute pour la première fois à la télévision, l’idée d’une remigration.

     

    N’attendons pas des quelques zélateurs singeant une vie intellectuelle au cœur de notre si piteuse oligarchie médiatique une réaction docte ou rationnelle, nous en serons quittes pour le foisonnement d’anathèmes et de condamnations bigarrées en appelant à l’introuvable pacte républicain ou bien à la lutte contre les sempiternelles heures les plus sombres de l’histoire. Les identitaires de s’empresser d’aller vers une feuille de route organisant le retour massif au pays et le débat de devenir impossible, les méchants ont parlé, le ban doit fermer.

    Pourtant la question mérite une attention toute particulière et ce pour trois raisons dont il est urgent de chercher les imbrications : la première tient au constat d’une réalité dont la négation devient de plus en plus irrespirable, les Français ne veulent plus d’immigration et pour des raisons identitaires et pour des questions économiques, la seconde bien plus complexe consiste à accepter que nous nous trouvons là devant un questionnement de politique d’envergure qui bouleverse nombre de nos cadres conceptuels ( assimilation, charité chrétienne, jeu d’alliances), le dernière enfin porte sur l’incroyable responsabilité européenne dans l’explosion des phénomènes migratoires, idée dérangeante mais cruciale si nous voulons proposer quelques idées, modestes, sur les troubles mus par le Grand remplacement.

    Immigration et identité. [...]

    Charles de Meyer - La suite sur Nouvel Arbitre

  • Livre - David Cronin: Europe Israël : Une alliance contre-nature

    Livre - David Cronin: Europe Israël : Une alliance contre-nature

    Europe israel, une alliance contre nature.

    Israël est souvent perçu comme le 51ème État des États-Unis. Désormais, il serait en passe de devenir membre de l’Union européenne. David Cronin a parcouru les couloirs de Bruxelles pour interroger hauts fonctionnaires et diplomates. Il a épluché les programmes européens et examiné les liens étroits que tissent les entreprises du continent avec ce petit État du Moyen-Orient. Loin des discours officiels, vous trouverez dans ce livre les résultats d’une enquête déroutante qui montre comment le prix Nobel de la paix 2012 participe à l’occupation de la Palestine et à l’oppression d’un peuple.

    Préface d’Omar Barghouti

    Un livre important qui explore les relations complexes empêchant les pays européens de tenir Israël pour responsable. Ken Loach

    Un livre remarquable, précis. Je suis resté le souffle coupé. Robert Fisk, The Independent

    Une étude bienvenue pour une réalité sous-examinée. Khaled Diab, The Guardiancenter>
    David Cronin est un journaliste irlandais. Il a été rédacteur pour The Guardian, The Wall Street Journal Europe, European Voice, The Sunday Tribune et Inter Press Service. Il travaille actuellement pour The Electronic Intifada et vit à Bruxelles. Ce livre est la traduction de Europe’s Alliance with Israel paru chez Pluto Press en novembre 2010. Son blog : http://www.dvcronin.blogspot.fr/ ET articles traduits en français par Investig’Action.

    Un extrait du livre de David Cronin :

    L’approfondissement des relations économiques et politiques de l’Europe avec Israël ne peut pas être dissocié de cette empreinte néolibérale. Cela est devenu encore plus clair en novembre 2007 lors du « dialogue commercial UE-Israël », où des hommes d’affaires ont réfléchi sur la meilleure manière de démanteler les « barrières au commerce et à l’investissement ».
    Le matériel promotionnel de ce « dialogue » ne disait pas que parmi les entreprises israéliennes présentes, un grand nombre se retrouve impliqué dans des activités en Palestine occupée et dans certains cas dans des activités que l’Union européenne rejette formellement. En voici quelques exemples :
    Elbit : en plus de fabriquer des drones et d’autres armes pour l’armée israélienne, elle fournit des équipements électroniques pour le « mur de l’apartheid » qu’Israël construit. La Norvège a estimé que cette implication était si grave, qu’en septembre 2009 un fonds de pension détenu par l’État a retiré ses six millions de dollars d’investissements dans Elbit car le mur avait été déclaré illégal par la Cour internationale de justice. « Nous ne souhaitons pas financer des entreprises qui participent directement à des violations du droit humanitaire international », a déclaré la ministre des Finances.
    Saban Capital : ce groupe est dirigé par Haim Saban, propriétaire de nombreux médias avec la double nationalité étasunienne et israélienne et qui figurait à la 261ème place du classement Forbes des milliardaires en 2009. Il est l’un des propriétaires de Bezeq, une entreprise de télécommunication qui fournit des services dans les colonies en Cisjordanie et sur le plateau du Golan, ainsi que pour les bases militaires israéliennes et les checkpoints de Cisjordanie. Une de ses filiales, Pelephone, fournit des services de téléphonie mobile à l’armée et a installé une centaine d’antennes et d’autres installations dans les territoires palestiniens occupés.
    Leumi : la seconde plus grande banque d’Israël a des succursales dans quelques établissements israéliens en Cisjordanie. Elle offre des prêts aux colons pour construire leurs maisons. Elle contrôle en partie Paz Oil et SuperPharm qui détiennent des stations services et des pharmacies dans les colonies.
    Selon la Commission européenne, l’établissement de ce dialogue est le fruit de conversations commencées en 2005 entre Ehud Olmert et Günter Verheugen, Commissaire à l’industrie. En mettant sur pied cet organe, l’Union européenne a placé le minuscule Israël sur un pied d’égalité avec des pays comme les États-Unis, la Russie, le Japon et l’Inde. D’un certain point de vue, cela semble incroyable. Mais d’une perspective froidement économique, cela prend tout son sens étant donné qu’Israël est un concurrent de la Silicon Valley. Pour encourager les entreprises européennes à s’engager davantage en Israël où le secteur de l’industrie hightech représente 7% du PIB, Verheugen a rappelé : « Il y a un énorme potentiel économique qui n’a pas encore été pleinement exploité. »
    Le premier président de ce dialogue a été Yossi Vardi, mieux connu pour être un pionnier dans la messagerie instantanée sur Internet avec son entreprise ICQ. Cet homme n’est pas seulement expert en télécommunication, mais aussi dans la capacité à adapter ses messages en fonction du public. Il a par exemple tenté de se présenter comme une sorte de pacifiste. Bavardant avec le correspondant du New York Times, il a déclaré entre deux gorgées de cabernet sauvignon :
    Cet endroit est fou : un boom technologique côtoie une situation politique inacceptable et le chaos dans une bande de Gaza où la plus grande partie de la population vit avec moins de deux dollars par jour. Ce n’est pas juste, ni soutenable ! Vous savez, le pouvoir corrompt et l’occupation représente la manifestation ultime du pouvoir. Il n’existe aucun contrôle, aucune contrepoids. L’occupation, après quarante ans, corrompt totalement.
    Vardi a également reconnu avec un malin plaisir que les prouesses technologiques israéliennes étaient inextricablement liées à l’occupation. Dans un reportage de la BBC, il a soutenu que la guerre de 1967 avait été un pivot important pour le développement industriel du pays parce qu’elle avait mené Israël à une situation qui l’avait obligé à dépasser le sentiment d’avoir été banni (particulièrement par la France qui avait imposé un embargo sur les armes) : « Les deux vrais pères de la high-tech israélienne sont le boycott des Arabes et Charles de Gaulle parce qu’ils nous ont contraints à développer ce secteur. »
    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EFAFFVEkulCVtBZClq.shtml

    COMMANDER LE LIVRE 15 € PRIX DESTOCKAGE 2014 : 5€ , ISBN : 978-2-9543806-0-5, 224 pages, 13 x 20 cm, Prix : 15 €, Dépôt légal : décembre 2012, Edition La Guillotine , Imprimé à Toulouse par la SCOP Imprimerie 34

    Source : La Guillotine, association pour l'édition et la production : http://assolaguillotine.wordpress.com/europe-israel-de-david-cronin/

  • L’UE a soutenu un putsch contre un gouvernement élu démocratiquement

    Le coup de force organisé par les États-Unis et l’Union européenne soutenant Tiagnibok (seul leader qui contrôlait les émeutiers) pendant les Jeux de Sotchi (les Russes ayant alors les mains liées) a donc fonctionné et débouché à l’effondrement du pouvoir légal la veille de la fin des Jeux (le 23 février). 
    Quelles leçons pouvons-nous tirer ? 
    1) Les récents événements dramatiques démontrent qu’il n’existe aucune solution politique viable et durable pour l’Ukraine dans les frontières actuelles car l’Ukraine est divisée géopolitiquement.
    2) Le président Ianoukovitch qui a quitté le pouvoir de lui-même, et afin que le bain de sang cesse, avait certes des torts sérieux (corruption, incapacité à agir dès le début de la crise) mais il avait été élu démocratiquement (aucune contestation de l’OSCE) et était le président légal. C’est donc un coup de force, un coup d’État même, qui l’a poussé vers la sortie et ce coup d’État a bel et bien été soutenu par l’Union européenne.
    3) Le sang a coulé parce que l’opposition a tiré la première à balles réelles sur les forces de l’ordre. Les premiers morts ont été des policiers. Qu’aurait fait un gouvernement occidental si des manifestants avaient tiré à balles réelles sur ses forces de l’ordre? On se souvient que l’autoritaire M. Valls aura quand même fait jeter en prison des petits jeunes de la Manif pour tous ou de Jour de Colère pour un simple jet de canette !
    4) Dans cette situation dramatique, l’Union européenne et les États-Unis portent une très lourde responsabilité. Ils ont encouragé la rébellion qui a débouché sur la violence ; ils ont cautionné un coup d’État contre un gouvernement démocratiquement élu.
    5) La trame de fond de cette affaire, ne l’oublions pas, est, premièrement l’affrontement entre les États-Unis et la Russie, les premiers voulant otaniser l’Ukraine, les seconds voulant y conserver leur influence stratégique.
    C’est, deuxièmement, un affrontement historique entre l’Allemagne qui a toujours voulu contrôler (Hitler) l’ouest de l’Ukraine (ce qui explique les néo-nazis de Svoboda) et la Russie qui tente de refouler cette influence (ce qui explique les slogans anti-nazis des ouvriers de Donetsk).
    6) L’affaire ukrainienne, après la Syrie, la Libye et tant d’autres depuis 1990, apporte la démonstration que l’antifascisme et l’antisémitisme sont une posture pour les partis dominants en France et non un combat réel, posture qui ne vise qu’à diaboliser les forces politiques réellement alternatives. Ce n’est en effet pas une conviction puisque, au nom de l’Union européenne, ces partis inféodés aux oligarchies pro-américaines ont soutenu Svoboda, le fer de lance du coup de force contre le gouvernement légal d’Ukraine.
    Une fois de plus, l’Union européenne prouve qu’elle n’est rien devant les tendances lourdes de l’Histoire et les enjeux de puissance. Sa rhétorique sur la démocratie et les droits de l’Homme est instrumentalisée. Les gesticulations bellicistes de BHL en sont l’illustration pathétique.
    L’Ukraine face au réel 
    L’opposition est divisée : que peut-il y avoir de commun en effet entre Ioulia Timochenko et les néo-nazis de Svoboda ?
    Les différents clans d’opposants vont devoir faire face à la réalité économique et géopolitique :
    - banqueroute de Naftogaz, la compagnie gazière
    - plus de service public, fonctionnaires non payés, caisses vides. L’UE ne donnera pas suffisamment. Donc Iatsenouk va devoir aller mendier l’argent russe et on imagine comment il sera accueilli.
    - chaos dans l’Ouest de l’Ukraine où des bandes ont pris le contrôle.
    - qui fera partir les extrémistes qui tiennent Maïdan ?
    Le retour à la Constitution de 2004 n’arrangera rien. Bien au contraire. Leonid Kuchma sentant le vent tourner en sa défaveur pendant la Révolution orange, avait imaginé une constitution perverse qui diluait tout les pouvoirs si bien que personne ne dirigeait vraiment l’Ukraine.
    Revenir à cette Constitution sera une catastrophe quand on connaît la fragilité géopolitique intérieure de l’Ukraine et ses difficultés économiques. Selon Standard&Poors, l’Ukraine fera défaut sur sa dette (elle doit rembourser 13 milliards de dollars cette année) si la Russie arrête son aide, ce qui est désormais probable.
    Que peut-on souhaiter ? 
    Pour ramener la paix, il ne reste qu’une solution viable. Diviser l’Ukraine en deux États. Une Ukraine de l’Ouest tournée vers l’Allemagne, la Pologne et donc l’Union européenne. Ce sera l’Ukraine pauvre, nous serons perdants, sauf les Allemands qui vont y trouver une main d’oeuvre à bas coût pour continuer à maintenir leur avantage compétitif sur nous.
    Une Ukraine de l’Est, indépendante ou rattachée à la Russie (après tout les habitants y sont russes) avec la Crimée bien sûr, éminemment stratégique pour Moscou. 
    Conclusion 
    Nous ne sommes qu’au début du chaos ukrainien et l’Union européenne porte une très lourde responsabilité. Manipulée par les États-Unis, l’Union a voulu exclure la Russie, acteur essentiel dans la zone, du règlement. Rappelons qu’après le Sommet de Vilnius de novembre 2013, le Kremlin a proposé de régler la question de l’Ukraine lors d’une conférence qui aurait rassemblé les Ukrainiens, les Russes et les Occidentaux. 
    La crise ukrainienne est donc une nouvelle preuve de l’échec de l’Union européenne. L’Union européenne n’est pas un facteur de paix, elle est un facteur de guerre.

    Aymeric Chauprade

    http://www.oragesdacier.info/

  • Pour une analyse nationale-révolutionnaire des évènements ukrainiens

    A la lecture des débats passionnés et passionnants qui ont alimenté les blogs et fils des réseaux sociaux de la mouvance ces dernières semaines au sujet de la crise ukrainienne il nous a semblé pertinent de porter à la réflexion des lecteurs du CNC certains éléments de l’analyse nationale-révolutionnaire.
    En effet, on a vu et lu s’affronter avec fougue les tenants d’un voie pro-russe dite « continentale » prenant appui sur une nécessité géopolitique dépassant les visées nationales et les tenants d’une ligne « nationaliste », défendant en premier lieu la volonté des ukrainiens de fonder un Etat souverain.
    Ces deux positions résultent de deux démarches fondées sur un même principe : celui de l’efficacité. Les uns pensent que le renouveau passera par un « grand frère », élément moteur d’une contestation de l’ordre établi – entendez l’ordre américain - aujourd’hui incarné selon eux par la Russie de Poutine. Les autres au contraire, trouvent l’élément d’efficacité dans la vivacité de certains peuples qui refusent l’enfermement impérialiste, les mafias oligarchiques et l’autoritarisme népotique, vivacité aujourd’hui représentée par les nationalistes ukrainiens.
    Notons au passage que les deux groupes trouvent leur inspiration à l’Est, c’est-à-dire loin et en dehors du territoire national qui semble-t-il ne remplit plus les conditions minimales, les germes de révolte suffisants à enflammer les consciences. Curieux tout de même à l’examen d’une actualité hexagonale chaque jour plus chargée de contestation et de conflits (certes avec des accents moins jusqu’au-boutistes).
    Nous avons donc en somme une position « géopolitico-continentale » sensiblement pro-russe et négatrice des identités dites « mineures » et une position « identitariste » fondant sa fraternité de combat sur les luttes de libération nationale.
    Ces deux visions, malgré leurs prétention à l’objectivité et à la scientificité analytique, sont toutes deux partantes d’un certain romantisme impatient qui cherche désespérément une étincelle pouvant allumer rapidement l’incendie libérateur. Pour les uns c’est Poutine, mâle russe aux muscles saillants et au verbe incisif qui incarne l’avant-garde du front du refus à l’impérialisme. Pour les autres, ce sont les peuples non encore trop pollués - Hongrois, Serbes, Ukrainiens et même Russes (nous pourrions ici en citer bien d’autres) – qui personnifient la résistance anti-mondialiste et alter-nationaliste.
    Or les partis pris exprimés dans ces deux positions sont fondés sur les opinions, les avis plus ou moins éclairés que se font les uns et les autres des peuples ou leaders dont ils font leur champions.
    A ce stade, il est important de rappeler que l’on peut difficilement fonder une politique de long terme sur des opinions et des impressions. Il est donc fondamental de rebâtir un raisonnement reposant sur des principes intangibles, invariants et donc pérennes. Pourquoi ? Simplement pour ne pas oublier qui nous sommes, ce que nous défendons. Pour savoir toujours marquer la limite, pour ne pas devenir ceux que nous supportons, entrer dans la confusion de la puissance, voire devenir les zélés serviteurs aussi dévoués qu’aveuglés.
    Pour cela, il est utile de faire ré-émerger la grille d’analyse partagée par la mouvance nationale-révolutionnaire. Fondée sur quelques grands principes, celle-ci présente le double avantage apparemment paradoxal d’une mise à distance des faits et d’un engagement profond pour les causes.
    Tout d’abord, redisons-le, les nationaux-révolutionnaires évitent comme la peste le romantisme, fils des Lumières et porteur d’une musique enivrante mais trompeuse. La vie n’est pas un roman, la vie est un combat acharné, une lutte brutale qui demande la mobilisation totale du corps et de l’esprit. L’engagement doit résulter d’un processus décisionnel aussi complet que direct et donc fondé sur une formation et des connaissances profondément labourées. Car sans formation et compréhension logique, étayée du réel, l’engagement se résume vite au bougisme, à la prise de position réflexe, pavlovienne. C’est ce que l’on a pu lire ces derniers temps : « La Russie est contre l’hégémonie américaine, Poutine est pro-syrien et anti-musulman, donc je le soutiens ». Ou encore : « La Russie veut écraser le peuple ukrainien par l’intermédiaire d’oligarchies corrompues, c’est aussi un impérialisme, donc je soutiens les nationalistes ukrainiens ».
    Ces deux déductions comportent chacune leur part de vérité mais pèchent par des simplifications idéales, voire idéalisées qui plus ou moins consciemment visent à faire coïncider au mieux les aspirations  rêvées de leurs auteurs avec le réel. La raison en est l’impérieuse nécessité, la puissante attraction du temps. Il faut se positionner vite, choisir tout de suite, montrer le camp auquel on appartient, lever son drapeau et défendre sa position … la plupart du temps d’ailleurs contre un camarade, ce qui frise le non-sens.
    Il y a dans cette cavalcade partisane comme un abandon à la modernité dans ce qu’elle a de plus viral : le temps zéro. Toute stratégie, toute philosophie politique, tout militantisme conscient et toute weltanschauung exprimée ne peut que se fonder sur une temporalité longue. Ceci ne signifie en aucune manière la tergiversation ou une prudence excessive, mais seulement la volonté de résister aux sirènes des propagandes médiatiques croisées, aux rumeurs toujours plus folles, aux engouements aussi séduisants que creux. La civilisation européenne porte en elle cette distance, cette mesure et ce détachement. C’est l’hubris des anciens Grecs, la distance intérieure d’Evola ou de Junger.
    Pas de romantisme donc, pas de démesure non plus. Nécessité aussi de recourir à la longue mémoire, à la temporalité et à la recherche détachée des faits, implications et ressorts cachés d’un phénomène.
    Observation, connaissance mais aussi principes.
    Et les principes des nationaux-révolutionnaires sont clairs : Non-alignement, cause des peuples, méfiance et défiance vis-à-vis des impérialismes, objectifs politiques de puissance, socle européen, préservation des intérêts nationaux français, opposition de l’organique au systémique, rejet de l’occidentalisation du monde, opposition farouche et résolue aux Etats-Unis comme puissance et culture, lutte contre le marxisme - forme symétriquement consubstantielle du capitalisme,  promotion d’une troisième voie organique solidariste et justicialiste.
    Si l’on considère les évènements qui secouent l’Ukraine à l’aune des principes évoqués ci-dessus, on peut alors dégager une position claire est positive, une position de principe.
    D’abord, reconnaitre par le prisme historique que l’Ukraine est une réalité, un ethnos qui cherche à fonder un Etat-Nation. Nation sans Etat aurait dit Jean Mabire, ardent défenseur de l’Ukraine tout comme Maurice Bardèche. De fait, par-delà les vagues de colonisation et l’occupation du territoire, une majorité d’ukrainiens (ukrainophones ou russophones) se reconnaissent « de souche » dans les sondages (2001, 2004, 2009 et 2011), à hauteur d’environ 63% de la population. L’Ukraine existe, au grand malheur de ceux qui la nient. Soutenir le droit du peuple ukrainien à se gouverner en toute indépendance ne relève pas dès lors d’une quelconque forme de romantisme mais au contraire d’un réalisme historiquement étayé.
    Ensuite, si l’Ukraine souhaite son indépendance, elle ne peut le faire sans prendre en compte sa minorité russe et celle plus grande des ukrainiens russifiés. Il appartient donc au peuple ukrainien d’opérer un difficile sursaut patriotique propre à unifier les composantes de son espace.
    De même, la Russie, voisin puissant aux tentations inquisitrices, doit faire la démonstration de sa nouvelle politique tant vantée par le Kremlin. Car, si l’on peut saluer les positions courageuses d’un Vladimir Poutine sur certains grands dossiers de politique internationale (on pense ici bien sûr à la Syrie) ou sur de grandes lois de politique intérieure, on ne peut miser inconsidérément sur la Russie comme champion de la multipolarité, du non-alignement. La Russie fait incontestablement contrepoids aux menées américano-sionistes, c’est un fait. Mais son positionnement géographique eurasiatique, sa géopolitique, son histoire et son passé soviétique ne la conduisent absolument pas à la multipolarité mais a un comportement dominant voir hégémonique propre à créer une bipolarisation naturelle entre elle et son opposant de l’ouest. Dans ce cadre, la Russie « gère » son étranger propre avec un paternalisme parfois pesant et menaçant. Les Baltes, les Bélarussiens et les Ukrainiens en savent quelque chose.
    Préserver un non-alignement consiste dès lors à mesurer l’évolution de ces rapports et à propager une option plus contractualiste de ces relations, faite de respect mutuel et d’égalité de traitement. Faute de quoi, on sera amené à considérer la politique Russe de proximité comme une forme asymétrique d’impérialisme. La Russie a le choix dans ces dossiers, celui de pouvoir modifier les rapports avec les pays qui l’environnent et préserver des liens privilégiés, sereins et salvateurs. L’autre option, celle du rapport de force conduisant irrémédiablement les pays ex « satellites » au pire, c’est-à-dire dans les bras de l’ennemi bruxello-américain.
    Lequel ennemi est toujours prompt à la destruction, en perpétuelle embuscade, fomentant contre la Russie et l’Europe des pièges, des trappes, des opérations false-flags dans le seul but de déstabiliser une région, des économies, de fragiles équilibres ethniques ou religieux. Bien sûr qu’il est à l’œuvre en Ukraine, cela nous le savons et cela les nationalistes ukrainiens le savent. C’est à eux de jouer contre cet ennemi mortel, notre principal ennemi : l’Amérique. Nous, nous ne pouvons que dénoncer l’ingérence américaine, montrer ses vecteurs d’attaque. Le sort de l’Ukraine ne nous appartient pas.
    Ce qui nous appartient en revanche, c’est de poser la question fondamentale qui doit toujours être « en quoi cela sert-il les intérêts de l’Europe, de la France ? ».
    Car si l’on peut dénoncer sans ambages l’hydre étatsunienne et reconnaitre le caractère naturellement plus engageant – au moins en surface – de la politique russe ; c’est un pari dangereux que de consacrer la Russie alliée et protectrice de l’Europe, voire partie de cette Europe.
    D’abord parce que le régime russe ne se prévaut pas d’une lutte acharnée contre le capitalisme et le libéralisme, fondant ainsi un modèle autoritaro-libéral assez semblable à ce que produit la Chine (ce qui conduit également à la répression en Russie de mouvements NR et NA).
    Ensuite parce que les Russes eux-mêmes ne se définissent pas européens mais « Russes », tenant à cette particularité réelle et observable.
    Enfin, parce que la doctrine de l’Eurasisme implique l’hégémonie de l’imperium russe et l’extension de la vision continentale à sa partie asiatique. En tant qu’européens, cette vision séduisante en surface, recèle d’un péril mortel. Celui de la dépossession de l’héritage gréco-romain et chrétien au profit d’un socle plus asiato-centré et donc immanquablement concurrent en terme de vision du monde.
    La Russie a son destin, un grand destin. En tant qu’européens nous devons le soutenir tout comme nous devons soutenir la recherche d’un partenariat privilégié avec Moscou. Mais il nous reste un destin à accomplir le nôtre, celui de l’Europe.
    Car l’Europe est certes en bien mauvaise posture, gangrénée par l’occidentalisation rampante, par les supplétifs de Washington aux commandes à Bruxelles, par l’invasion de masse en provenance d’Afrique et d’Orient (proche ou lointain), par le rachat de son économie par les pétromonarchies …
    Mais l’Europe est notre berceau, notre socle et notre espace géopolitique, culturel et ethnique naturel de combat. Nous ne pouvons déroger à notre destin en cherchant ailleurs l’homme providentiel, le pays-phare qui réalisera au loin ce que semble-t-il nous sommes incapables de générer ici. Et c’est précisément parce que nous sommes conscients des limites des modèles, que nous avons l’impérieux devoir de bâtir le nôtre. Les nationalistes ukrainiens, en particulier ceux du Pravyi Sektor (le Secteur Droit de la place Maïdan) se revendiquent européens et proposent un programme de Reconquista très semblable à celui que nous formulons. En ce sens, on peut dire que leur action a quelque chose de vivifiant, comme un coup de fouet dans le champ du possible.
    Il est donc temps de dépassionner le débat sur la crise ukrainienne, de cesser de l’essentialiser, de le ramener à ses dimensions réelles qui sont celles de nos intérêts propres.
    Saluons la vitalité renaissante de la Russie, saluons également le courage et la ténacité des nationalistes radicaux ukrainiens qui ont impulsé une révolte du peuple contre l’oligarchie corrompue nous montrant par-là la direction à suivre.
    Et surtout ne perdons pas de temps à gloser infiniment sur les mérites de telle ou telle alliance hypothétique, tel ou tel allié/leader fantasmé. Nous y perdons beaucoup d’énergie, sans parler des facteurs éventuels de divisions, de nouvelles fractures que nous créons par nos prises de positions extrêmes. Il est pourtant vital pour notre survie et à long terme pour le développement de nos idées que nous soyons enfin capables d’exprimer une troisième voie géopolitique fondée sur nos intérêts propre, ceux de l’Europe que nous voulons, ceux de la France que nous aimons.
    Revenons donc au réel, revenons à nos principes.
    Arnaud de Robert pour le Cercle Non Conforme
    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/archive/2014/02/25/pour-une-analyse-nationale-revolutionnaire-des-evenements-uk-5307591.html

  • Ukraine: les apprentis sorciers ?

    A trop présenter un peuple ukrainien uni contre un dictateur corrompu, on oublie un peu trop que la population de ce pays comporte une minorité russe, de culture et de langue, minorité qui devient majorité quand on considère le Sud et l'Est. Et cette minorité, tout comme la majorité du puissant voisin qui voit dans dans l'Ukraine son berceau historique (la Rouss de Kiev), n'est pas forcément enthousiasmée par le genre de démocratie qui lui est imposé ces derniers jours. Par analogie, avec mille précautions, on pourrait dire qu'une partie de l'Ukraine est à la Russie ce que le Kosovo est à la Serbie. Mais on peut aussi dire que Poutine n'est pas Milosevic. C'est en quelque sorte ce que rappelle Philippe Grasset dans l'analyse qu'il propose aujourd'hui au sujet des développements de la crise concernant la Crimée. Extrait.

    "Les idéologues mondains du bloc BAO, qui sortent peu de leurs conférences climatisées où résonnent les seuls dialectes anglo-saxons, ont une vision extrêmement surréaliste de la situation russe. Ainsi de Andrew Wilson, professeur des études ukrainiennes à l’University College de Londres et auteur de Ukraine’s Orange Revolution, le 23 février 2014 dans The Independent. Sa thèse est que l’évolution “démocratique” en Ukraine va susciter un “effet de domino” et entraîner une “évolution démocratique” en Russie et un cataclysme pour Poutine. Cette thèse étrange, qui ferait penser que la politique est devenue une annexe de ce qu’on nomme l’“art contemporain”, se résume dans ce paragraphe...

    Notre perception assez simple, sinon évidente, est qu’il s’agit à peu près de l’inverse. Si Poutine veut éviter des difficultés, il devra suivre une politique qui tienne compte des exigences du patriotisme et du nationalisme historique russes. C’est-à-dire que, quelle que puisse être sa volonté de compromis, si elle existe, Poutine ne pourra pas céder sur l’essentiel dans la crise ukrainienne ; et le maximalisme du bloc BAO autant que des extrémistes ukrainiens de l’Ouest font que cet “essentiel”-là ne cessera de grandir dans ses projections et dans ses exigences pour les Russes. Ainsi, comme le voit justement Justin Raimondo (Antiwar.com, le 24 février 2014), si Poutine était menacé chez lui, en Russie, ce serait bien plus par sa droite nationaliste que par le pseudo-courant démocratique et occidentaliste, et pour la cause d'absence de fermeté en face à l'Ukraine."

    Où cela nous mènera t'il ?

    Paula Corbulon