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international - Page 1258

  • Cela va très mal finir ! Et la “fin de la partie” est pour bientôt !

    « Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n’hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi. Concrètement, elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents ».

    Maurice Allais, prix Nobel de sciences économiques en 1988.

    Nous pensons que les banques centrales sont en train de perdre le contrôle des Systèmes bancaire et monétaire dans la mesure où leurs politiques ultra laxistes ont abouti (comme tout économiste “autrichien” pouvait d’ailleurs le prévoir) au contraire de ce qu’elles voulaient obtenir puisque les taux d’intérêt à long terme ont commencé une forte hausse de nature à provoquer l’effondrement des prix des obligations et que les actions très surévaluées ont commencé leur retournement à la baisse dont tout indique qu’il va se transformer en krach (mini ou maxi impossible à savoir), sans que les économies se soient durablement redressées ni que le chômage ait suffisamment baissé.

    Cette fois-ci, la chute des obligations ne permettra pas aux actions de monter plus haut, les deux actifs chutant ensemble comme cela a commencé au Japon. Ce qui entrainera de nouvelles faillites de banques et autres institutions financières dont l’exposition aux deux actifs précités est à un niveau record. Sans parler des épargnants qui se feront à nouveau rincer…

    La seule action que les banques centrales ont réussi c’est de créer des bulles dont l’éclatement est inévitable, étant donné que leur création monétaire artificielle massive n’est pas entrée dans l’économie réelle mais s’est investie dans les actifs financiers dont la hausse ne favorise que les mécanismes de spéculation sans liens avec la réalité de l’offre et de la demande effectives au seul bénéfice de quelques “oligarques” de la finance (grands spéculateurs et/ou dirigeants des banques supposées “too big to fail”).

     

    C’est au niveau du Système des monnaies fiduciaires de papier que l’on peut redouter le pire puisque lesdites banques centrales, pratiquant la dévaluation compétitive systématique via les taux d’intérêt zéro voire négatifs, la répression financière maximale et la guerre entre les monnaies, ont tout fait pour casser leur valeur. Ce qui signifie que ledit Système usé jusqu’à la corde est à bout de souffle. Comme c’est le dollar US et les US Treasury Bills ou Bonds exprimés en dollars US qui sont la clef de voute de l’ensemble bancaire et monétaire occidental voire même international, on peut s’attendre selon nous à UNE FORTE BAISSE PROCHAINE DU BILLET VERT (contre euro, CHF et vraisemblablement peut-être yen japonais) au rythme de la chute des prix des obligations d’Etat et privées américaines.

    Alors même que la Federal Reserve US et les autres banques centrales n’ont plus aucune marge de manoeuvre ni dans l’émission de plus de liquidités artificielles ni dans la baisse des taux d’intérêt à court terme ayant atteint leur plus bas possible. Quant aux Etats ayant déjà atteint pour la plupart d’entre eux des niveaux d’endettement record et les taux d’imposition des particuliers voire des entreprises étant déjà confiscatoires, il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils puissent aller plus loin pour dégager de nouvelles liquidités massives sauf à aggraver la crise.

    Certains économistes disent que les USA sont à la veille de prendre une initiative de réforme du Système monétaire international, Bernanke et les autres dirigeants de la FED ayant compris qu’ils ne pouvaient plus maintenir le Quantitative Easing débridé à son niveau actuel (85 milliards de dollars US crées ex nihilo chaque mois pour l’achat d’obligations diverses sans compter les achats d’actions et le soutien des banques). Mais toute évolution dans ce sens visant à accroitre le rôle des Droits de Tirage Spéciaux du FMI, ou à créer de nouveaux instruments du type “Bancor” (qui n’a pas de relation avec l’or comme son nom l’indique improprement) imaginé par Keynes lors de la conférence de Bretton Woods en 1944, en remplacement du statut de monnaie de réserve mondiale du dollar US, risquerait d’accroitre la panique sur les marchés financiers et des monnaies.

    Il y a bien la solution du retour à l’étalon-or ou de la convertibilité du dollar US en or mais il est peu probable que les banquiers centraux occidentaux qui font tout pour détruire sa valeur le réintègrent dans le Système comme principal actif de réserve.

    Nous sommes entrés dans des temps très troublés, sortez le plus possible des actions et des obligations (voire achetez des options puts ou des parts d’ETF shorts sur ces actifs), gardez votre cash en euros (la Bundesbank empêchant sa manipulation à la baisse) ou en francs suisses (la BNS en cas de crise internationale majeure n’ayant pas les moyens d’empêcher sa hausse) et faites des allers retours rapides sur les métaux précieux dont la forte volatilité actuelle se prête au trading, tout en achetant modérément du physique en échelle de baisse parce qu’il est encore possible -même si cela n’est pas probable- que l’or et l’argent-métal (manipulés à la baisse par les banques centrales occidentales et les bullion banks) chutent encore, au pire vers respectivement 1.000 et 15 US l’once (leurs coûts moyens globaux de production et de commercialisation en dessous desquels les sociétés minières cesseraient d’en produire), avant de reprendre leur tendance haussière historique.

    Le seul devoir sacré de tout banquier central (à l’image de ceux qui dirigent la Bundesbank allemande et même accessoirement la BCE parce que les Allemands empêchent tant bien que mal ses trop fortes dérives) c’est de défendre la valeur de la monnaie qu’il a été chargé par une collectivité en général nationale d’émettre, pas de se livrer à toutes sortes de manipulations visant à la détruire, ainsi que le font les pompiers-pyromanes qui dirigent la Federal Reserve US, la Bank of Japan, la Bank of England et à un moindre degré la BNS ayant abouti au désastre actuel se soldant par la paupérisation massive des peuples.

    L’EFFONDREMENT DU SYSTÈME MONÉTAIRE ACTUEL (qui se rapproche) NE SERA PAS ÉVITÉ si les Etats n’interviennent pas pour démanteler les banques centrales “indépendantes” actuelles (en fait agissant contre les populations au seul profit des milieux financiers qui les contrôlent) et ne reviennent pas aux banques centrales traditionnelles contraintes de n’émettre de la monnaie qu’en stricte proportion avec les actifs réels (comme l’or) qu’elles doivent détenir en qualité de réserve parce que comme le notait von Mises: “Les crises économiques sont provoquées par les politiques monétaires expansionnistes des banques centrales“. Ou bien que les Etats n’admettent pas qu’il faut, pour obtenir une bonne monnaie, introduire la concurrence dans le domaine monétaire comme le préconisait Hayek qui notait: “Nous n’aurons pas de monnaie honnête tant que d’autres que les gouvernements en fonction n’auront pas le droit d’en proposer de meilleure que celles de leur fabrication“.

    Le Systéme bancaire et monétaire actuel, né en août 1971 avec la cessation de convertibilité automatique du dollar US en or entre banques centrales, les réserves fractionnaires et la généralisation progressive des taux de change flottants entre monnaies fiduciaires de papier, a duré plus de 40 ans. Il ne survivra ni à une augmentation des Quantitative Easing américain, britannique et accessoirement suisse, ni à leur généralisation au Japon ou à un autre pays (l’un des BRIC par exemple), et encore moins à leur arrêt rapide ou progressif.

    Parce que tant la fuite en avant dans la création monétaire ex nihilo que son ralentissement dans un Système structurellement basé sur le laxisme toujours croissant aboutira immédiatement à son explosion. Il faut donc casser ledit Système. L’heure de vérité est pour bientôt, en tous cas avant la fin 2013…

    Si rien de sérieux n’est fait, ce sera alors la fin du double statut du dollar US comme monnaie nationale de la principale puissance et monnaie internationale de réserve du monde entier… Ce qui ne pourra se traduire que par la chute de la valeur fictive sur laquelle repose le billet vert. Ni l’inflation qui semble avoir disparu de l’économie réelle pour ne concerner que les actifs financiers (actions et obligations), ni la déflation qui frappe sans aucun doute l’économie réelle (prix des biens courants et salaires), n’auront alors plus cours.

    C’est un phénomène assez inédit, une sorte de retour à l’explosion du Système monétaire comme celle qu’a connue sur sa fin l’Empire romain d’Occident, qui nous menace ! Le pouvoir économico-monétaire passa alors de Rome à Byzance (comme de nos jours il passera de Washington à Pékin et à d’autres centres actuellement émergents, musulmans ou asiatiques) mais ce ne fut qu’à l’issue de multiples conflits qui détruisirent en grande partie le monde développé d’alors, prélude à la longue stagflation du Moyen-Age et aux guerres sans fin (même si le pouvoir militaire resta l’apanage de Rome jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus entretenir ses armées, faute de pouvoir conserver son statut de superpuissance économico-monétaire).

    Forum Monétaire de Genève  http://fortune.fdesouche.com

  • 79% des Suisses pour le durcissement du droit d’asile

    79% des Suisses pour le durcissement du droit d’asile

    BERNE (NOVOpress) — Comme c’était déjà le cas dans les autres pays européens, on ne pourra désormais plus déposer une demande d’asile dans une ambassade suisse. Les requérants récalcitrants pourront être regroupés dans des centres spécifiques et les cas de désertions ne pourront plus être considérés à eux seuls comme des motifs valables pour déposer une demande d’asile. La votation du dimanche 9 juin n’est donc pas une révolution mais un petit pas dans la bonne direction.

    De tous les durcissements de la loi sur l’asile, c’est celui-ci qui a remporté la plus grande adhésion de la part du peuple suisse. Il intervient 7 ans après l’acception d’un précédent qui avait déjà engrangé 68% de vote favorable. Il fait également suite à l’interdiction des minarets en 2009 et à l’expulsion des criminels étrangers en 2010.

    Lors des analyses télévisées traditionnelles d’après-scrutin, le président du Parti socialiste suisse a dit craindre que le oui massif des Helvètes exprime un rejet de l’ensemble de la politique d’immigration. Au vu des dernières votations sur des sujets connexes, on ne saurait lui donner tort.

    Cette votation intervient avant celle sur l’arrêt de l’immigration massive par l’UDC qui vise à gérer de manière autonome du droit international toute la politique migratoire mais aussi celle d’ECOPOP qui veut limiter l’immigration nette à 0,2% par année. Ces initiatives avaient déjà de grandes chances de succès avant le scrutin du dimanche 9 juin, elles ont aujourd’hui un vent qui souffle très forts dans leurs voiles.

    Jean-David Cattin http://fr.novopress.info/

  • Rassemblements de soutien à la « Manif pour tous » et aux 19 de Solférino à Varsovie et Budapest

    Rassemblements de soutien à la « Manif pour tous » et aux 19 de Solférino à Varsovie et Budapest

    Le 5 juin, de jeunes hongroises se sont rassemblées devant l’ambassade de France à Budapest pour dénoncer le traitement policier réservé aux 19 de Solférino. Crédit photo : DR

    BUDAPEST (NOVOpress) — Les gigantesques manifestations du peuple français en opposition à la loi Taubira et au « Mariage pour tous » ne sont pas passées inaperçues à l’étranger. L’ignorance du gouvernement français et répression brutale contre les manifestants non plus.

    C’est ce qui a motivé deux rassemblements spontanés – pilotés par Maria Piasecka-Łopuszańska du réseau « Christian Women Against Femen » interrogée par Novopress récemment – devant les ambassades de France à Varsovie et Budapest, ce mercredi 5 juin à 16h (horaire précoce choisi pour que les ambassades soient encore ouvertes).

    À Budapest, parmi la trentaine de personnes présentes, la député Szilvia Bertha est venue accompagnée de plusieurs de ses enfants – dont le dernier est né durant son mandat – et a remis une lettre à l’ambassade. Était également présent le journaliste conservateur Ádám Pozsonyi.

    Dans cette vidéo, une des manifestantes, Edda Budaházy, explique en anglais les raisons de la manifestation à Budapest.

    Au même moment, à Varsovie, l’ambassade de France était particulièrement inquiète et a appelé à plusieurs reprises les organisateurs, semblant craindre des débordements. Il est vrai que le jour même de la Manif pour Tous du 26 mai à Paris, près de 10.000 personnes participaient à Varsovie à une marche pour la famille. Le rassemblement – tout aussi pacifique qu’à Budapest – s’est déroulé en toute quiétude et a attiré de nombreux médias.

    Un message de soutien aux « 19 de Solférino » (en référence aux militants de Génération Identitaire qui ont – sans violence ni dégâts – brièvement occupé le toit du siège du Parti Socialiste à Paris) a également été déployé par les manifestantes à Budapest. Voilà qui devrait donner un peu de baume au cœur aux militants de Génération Identitaire qui sont l’objet de persécutions par la justice française, tout en contribuant à informer l’opinion internationale sur les sidérantes dérives du pouvoir français pourtant jamais à court de leçons de démocratie à donner au monde entier.

    D’autres manifestations dans d’autres pays devraient avoir lieu dans les prochaines semaines.

    http://fr.novopress.info

  • Au Japon, François Hollande passe aux aveux

    Au pays du Soleil levant, des cerisiers en fleurs, de la cérémonie du thé et des échanges de courbettes à n’en plus finir, les nobles visiteurs étrangers ont intérêt à marcher comme sur des œufs. Un impair est si vite arrivé. On pouvait redouter que François Hollande n’y déployât les grâces d’un éléphant socialiste dans un magasin de porcelaine.

    Dieu merci, tout s’est bien passé. Le président français n’a pas renouvelé l’exploit de George Bush senior, restituant avant l’heure son déjeuner sur l’épaule du Premier ministre nippon de l’époque. La compagne du président n’a pas fait parler d’elle, on ne lui en demande pas davantage, et l’on sera indulgent sur le lapsus, effet de la fatigue ou de la distraction, dont s’est rendu coupable l’honorable invité de Sa Majesté Akihito en présentant ses condoléances « au peuple chinois » (sic) pour les victimes japonaises de la tuerie d’In Amenas.

    C’est dans un registre où on ne l’attendait pas que François Hollande a prononcé des paroles étonnantes, et qui devraient laisser quelques traces. Félicitant le nouveau Premier ministre du Japon, M. Shinzō Abe, pour les résultats spectaculaires de sa récente offensive de relance par la baisse du yen, le président de la République n’a pas hésité à observer que le Japon « peut décider souverainement de sa politique monétaire ». Sur sa lancée, il a ajouté que cet heureux pays n’est pas soumis aux ukases d’une quelconque « Commission asiatique » qui déciderait à la place des États des voies par lesquelles il leur est permis de retrouver les chemins de la croissance. [...]

    Dominique Jamet - La suite sur Boulevard Voltaire

    http://www.actionfrancaise.net

  • Syrie : Politis déplore « l’inaction occidentale », en choeur avec Jean-Pierre Filiu

    Monsieur Sieffert,

    « Pour Jean-Pierre Filiu, l’inaction occidentale condamne les Syriens à être d’abord la proie du régime, puis des djihadistes », écrivez-vous dans un dossier de cinq pages consacré à la Syrie dans Politis du 23-29 mai 2013 (1), dossier contenant un entretien avec Jean-Pierre Filiu et largement consacré à pourfendre la « désinformation » et le « conspirationnisme ». Mais pour dénoncer la désinformation, ne faut-il pas soi-même vérifier ses sources ?
    Des enquêteurs indépendants en Syrie
    Vous écrivez, page 21, que Bachar el-Assad organise un « blocus de l’information » en Syrie. Page 23, Jean-Pierre Filiu enfonce le clou et affirme : « Depuis deux ans, [Bachar el-Assad] interdit donc avec constance l’accès au terrain aux journalistes, aux enquêteurs indépendants ». C’est faux. Dans une lettre de onze pages adressée récemment à votre confrère Stéphane Paoli (de France Inter), et sources à l’appui, j’examinais les informations rapportées par huit enquêteurs indépendants ainsi que par un neuvième groupe d’enquêteurs a priori hostiles au gouvernement de Bachar el-Assad, puisqu’il s’agissait de la Mission d’observation de la Ligue Arabe. TOUTES ces sources, Monsieur Sieffert, ont pu enquêter librement sur place et donnent raison à la version gouvernementale (syrienne) des faits – et tort à Jean-Pierre Filiu. Ces enquêteurs ont pu constater sur place que la population syrienne, après avoir certes manifesté et espéré des améliorations sociales et démocratiques en mars 2011, demande maintenant la protection du gouvernement contre les rebelles, pour la plupart des combattants islamistes sunnites venus de l’étranger (Irak, Libye, Afghanistan, etc.) et dont le comportement se situe entre le terrorisme et le banditisme, armement lourd en sus. Militaires, civils et infrastructures paient un lourd tribut à la violence de ces combattants perdus et déracinés. Ces enquêteurs font également état, preuves et preuves photographiques à l’appui, d’une intense campagne de désinformation contre le gouvernement de Bachar el-Assad et soulignent le rôle d’un personnage clef, Oussama Ali Suleiman, ennemi juré de Bachar el-Assad et l’homme qui a volé le mot de passe du site Internet de l’OSDH après s’y être introduit sous une fausse identité. Ayant longuement détaillé et étayé ces multiples aspects dans la lettre à Stéphane Paoli, rendue publique (2), je n’y reviens pas ici.
    Dans l’entretien, Jean-Pierre Filiu affirme que « Si Bachar faisait face à un complot extérieur, il n’aurait pas tenu un mois » (page 24), en évoquant la puissance de feu israélienne – mais en oubliant celle des Russes. Nous pouvons lui répondre qu’au contraire, sans le soutien de sa population, Bachar el-Assad serait déjà tombé.
    Les revendications des Syriens
    Votre dossier, écrit avec Lena Bjurström et Céline Loriou, accuse les “conspirationnistes” et une partie de la gauche d’ « occult[er] les facteurs sociaux et humains du soulèvement » (page 21) et de ne « Rien [dire] sur les aspirations démocratiques du peuple Syrien » (page 21). Là encore, c’est faux. Le dossier du CIRET-AVT / CF2R (3) (l’une des sources de la lettre à Stéphane Paoli) décrit au contraire l’Histoire et le contexte politique, social et économique de la Syrie. Page 10, le rapport décrit la nature du système politique syrien : « L’armée et les forces de sécurité sont la clef de voûte du régime. L’appareil d’État repose sur un grand nombre de services spéciaux et de gardes prétoriennes. Leurs dirigeants, même s’ils préfèrent rester dans l’ombre, sont les personnages incontournables dans le pays. Si le président dispose formellement de tous les pouvoirs, il lui faut cependant compter avec les caciques du régime qui peuvent déclencher à tout moment une révolution de palais si ses décisions ne leur conviennent pas. » Assurément pas une démocratie.
    Soeur Marie Agnès (une autre source de la lettre à Stéphane Paoli), une catholique dirigeant un monastère et vivant en Syrie depuis 18 ans, soutient, elle aussi, les aspirations démocratiques de la population. Mais ce qu’elle rapporte aussi est l’amertume des démocrates sincères devant la tournure prise par les événements : « Ça ne veut pas dire que le peuple Syrien n’a pas le droit à un changement démocratique, bien sûr, mais la réalité sur le terrain a désabusé les révolutionnaires eux-mêmes, qui ne se lassent pas de dire que leur grand désir a été évincé par l’apport massif de factions financées, protégées, entraînées, et même armées et qui sont envoyées en grande quantité (…) » (4)
    Le volet social et économique n’est pas oublié. Pages 11 et 12, le dossier du CIRET-AVT / CF2R évoque les difficultés des Syriens en ces domaines : « Depuis plusieurs années, la Syrie est confrontée à des difficultés économiques et sociales majeures : chômage endémique, hausse vertigineuse du coût de la vie et afflux de réfugiés irakiens qui viennent grossir les rangs des Palestiniens déjà présents dans le pays.
    Le chômage touche 25 % de la population (23 millions d’habitants) dont beaucoup de jeunes (…).
    Les fonctionnaires de rang subalterne sont souvent obligés d’avoir un deuxième emploi dans le privé pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. »
    Cependant, bien qu’il soit important de revendiquer des progrès politiques, sociaux et économiques en Syrie, ce débat n’est pas judicieux avec n’importe quel interlocuteur ni à n’importe quel moment. Notamment, il n’est pas judicieux lorsqu’une intervention militaire se profile et se prépare. Car qu’en sera-t-il de tous ces espoirs, une fois les bombes tombées ? Le pays sera plongé dans le chaos et la violence, comme en Libye et en Irak après les interventions des puissances militaires occidentales.
    Les comportements d’espèce
    Mais admettons : des témoins, des enquêteurs et des journalistes rapportent aussi des informations allant dans le sens d’une oppression brutale en Syrie. Dès lors, le doute est permis – et il est sain. Alors, qui croire ? De la même façon qu’un spécialiste des fourmis est capable de décrire l’organisation d’une fourmilière croisée au hasard d’une promenade en forêt après avoir identifié son espèce, mais sans avoir étudié cette fourmilière-ci en particulier, nous pouvons poser la question : lorsque qu’un groupe d’humains supérieur militairement cherche à s’emparer d’un pays étranger, pour ses terres, ses ressources naturelles, ses marchés ou toute autre raison, comment s’y prend-il ? Pour tenter de répondre à cette question, tournons-nous vers le passé, c’est-à-dire vers l’Histoire – en principe, la spécialité de Jean-Pierre Filiu. Citons quelques précédents : l’affaire Thornton en 1846 (5), l’affaire du cuirassé Maine (6), l’incident de Mukden (7), l’incident de Gleiwitz (8), l’attaque de Pearl Harbor (9), l’incident du Golfe du Tonkin (10), l’attentat de La Belle (11), l’affaire des couveuses koweïtiennes (12), les attentats de Moscou en 1999 (13), les attentats du 11-Septembre 2001 (14), les armes de destruction massive irakiennes et le massacre aérien de Benghazi (15). Nous voyons, sur ces cas d’espèce couvrant tout le XXe siècle et au-delà, que lorsqu’un pays supérieur militairement agresse un autre pays, il ment ou monte une manipulation afin de convaincre l’opinion publique qu’il est en réalité une victime du pays attaqué. La guerre rapportera ainsi le butin de guerre, comme attendu, tout en protégeant la bonne conscience de l’opinion publique et en galvanisant les troupes qui, naturellement, mettraient beaucoup moins d’entrain au combat si les véritables buts de guerre lui étaient donnés. Si le message adressé aux troupes était que le pays partait commettre un pillage, les soldats comprendraient que cette froide logique risquerait un jour de se retourner contre eux.
    Bien entendu, il ne s’agit pas de conclure que toute guerre est forcément accompagnée de mensonge, de la même façon que le contexte peut produire des fourmilière atypiques (adaptation à un biotope particulier, à des prédateurs, etc.). Cependant, nous allons voir que les pays occidentaux ont une puissante motivation pour renverser Bachar el-Assad.
    Pénurie d’énergie
    Les géologues et les spécialistes de l’énergie s’accordent pour situer le Pic Pétrolier, c’est-à-dire le point culminant de la production pétrolière mondiale, aux alentours de 2015. Le Pic Pétrolier souffre par ailleurs d’être particulièrement mal connu du grand public et de nombreux experts. Le déclin de la production est pourtant une réalité observable et observée depuis des décennies, dans de nombreuses régions, et depuis quelques années au niveau mondial pour le pétrole conventionnel hors OPEP. L’OPEP, pour sa part, publie des données délibérément fausses, comme le révélait Éric Laurent (16), mais a probablement, lui aussi, passé son pic. L’Arabie Saoudite, poids lourd de l’OPEP, n’arrive plus à fournir ce qu’elle promet (17).
    Le pétrole non conventionnel ne sera probablement pas en mesure de remplacer le conventionnel, en termes de débit de production. Les récentes annonces tonitruantes au sujet des huiles de schiste aux États-Unis laissent de marbre certains experts, notamment au regard du déclin rapide de la production du Montana. (18)
    S’agissant du seul pétrole conventionnel, l’AIE place, en dernière estimation, le pic en 2008. (19) Mais peu importe la date précise : l’époque où les États-Unis, gros consommateurs de pétrole, pouvaient faire face à d’éventuelles menaces de pays voyous ou à des troubles géopolitiques régionaux en demandant à leurs amis saoudiens d’augmenter la production, est révolu. Non seulement la production mondiale plafonne mais la demande croît de façon exponentielle, ce qui a fait prévoir par le très sérieux Council of Foreign Relations (CFR) en avril 2001, des conséquences géopolitiques : « Une forte croissance économique à l’échelle du globe et un nouvel accroissement de la demande mondiale en énergie ont sonné le glas des possibilités de réserves supplémentaires d’hydrocarbures et provoqué le début d’une pénurie. De fait, le monde est aujourd’hui désespérément proche d’une utilisation totale de ses capacités de production de pétrole, augmentant ainsi les probabilités d’une crise pétrolière dont les conséquences seraient plus importantes que tout ce à quoi on a pu assister en trente ans.
    Ces choix affecteront également d’autres objectifs de la politique des États-Unis : leur politique vis-à-vis du Moyen-Orient, leur politique vis-à-vis de l’ancienne Union soviétique et de la Chine, et le combat contre le terrorisme international. » (20)
    Les « objectifs » du CFR sont clairement apparus au cours de la décennie écoulée, avec les guerres aux visées pétrolières évidentes menées par les États-Unis et leurs alliés en Irak (quatrièmes réserves mondiales de pétrole conventionnel), en Libye (septièmes réserves) et en Afghanistan, pays par lequel doivent transiter les ressources de la Caspienne, sans oublier l’Iran (troisièmes réserves) et le Venezuela (premières réserves), tous deux cibles d’une campagne de diabolisation préparatoire. Désormais, le moindre petit puits de pétrole ou de gaz est un enjeu et sera disputé à la concurrence, comprendre : les pays émergents. Si la Chine, de son côté, s’est appuyée jusqu’ici (faute de grives…) sur ses immenses réserves de charbon, ces dernières ne sont pas inépuisables. Au rythme de la croissance actuelle de ce pays, le charbon chinois sera épuisé d’ici quelques décennies, selon Richard Heinberg. (21) Cela ne lasse pas de faire frémir puisque la Chine sera alors devenue une grande puissance économique et militaire.
    Le dossier de Politis, tout en accusant une certaine gauche d’oublier le peuple Syrien, oublie lui-même cette problématique du Pic Pétrolier, malgré l’existence par ailleurs d’un lien direct entre prix de l’énergie et chômage, tel que l’a montré Jean-Marc Jancovici (22). Un argument auquel la Rédaction de Politis devrait être sensible.
    La Syrie, pour y revenir, est une pièce importante. Elle possède du gaz et se trouve également sur le chemin de futurs gazoducs, visant à approvisionner l’Occident avec les réserves du Moyen-Orient. Mais, au-delà de la précieuse matière première, un gazoduc représente aussi un revenu pour les pays traversés, revenu que les multinationales occidentales tiennent à s’approprier ou à “optimiser” grâce à un gouvernement complaisant, éventuellement fantoche, placé par les Occidentaux, comme en Afghanistan où le président lui-même est issu d’une multinationale étasunienne du pétrole, UNOCAL. L’essentiel est que les contrats soient signés avec l’apparence de la légalité.
    Syrie : un récit invraisemblable
    Tout est invraisemblable dans le récit que délivrent les grands médias occidentaux sur la situation en Syrie. Comment imaginer qu’une armée, pendant deux ans, tire au canon sur sa population ? Pinochet ou Kim Jong-il ont-ils jamais commis de tels massacres ? Si le gouvernement algérien est, certes, soupçonné d’avoir contribué aux massacres des années 1990, cela s’est opéré sans pertes humaines chez les militaires exécutant ces ordres criminels, et dans un contexte précis : pour justifier le coup d’État des généraux après les élections. Rien de tout cela en Syrie, où militaires et policiers représentent environ 30 % des pertes et où Bachar el-Assad n’était nullement menacé par les manifestations pacifiques de mars 2011, l’appareil autoritaire étant déjà là et ayant su reprendre la main après le “Printemps de Damas” en 2000, comme le rappelle le CIRET-AVT / CF2R. (3)
    Les rebelles, eux, sont dans une logique de conquête du pouvoir.
    D’autre part, si réellement Bachar el-Assad commettait de tels massacres, il se trouverait certainement un militaire pour le liquider : on a assassiné des dirigeants pour bien moins que ça, par exemple l’empereur romain Caligula, tué par sa propre garde pour des motifs autrement plus légers.
    Quant à la population Syrienne, devons-nous croire qu’elle se jette au-devant des balles, depuis deux ans ? Votre dossier pointe la « lecture géostratégique simpliste » des “conspirationnistes” (page 22) mais n’explique pas pourquoi la population algérienne ne bouge pas, malgré un pouvoir autrement plus caricatural, et qui ne cède rien. (23)
    Un dossier bâclé
    Page 20 de Politis, une photo pleine page fait l’éloge (?) des enfants soldats “recrutés” par les rebelles. Page 23, une autre photo montre le drapeau syrien re-colorié par les rebelles aux couleurs de l’Islam, le vert. Et c’est bien d’Islam dont il s’agit : comme le rapporte le New York Times, « Il n’y a nulle part sur le territoire syrien contrôlé par les rebelles de force armée laïque de quelque importance. » (24) Quels progrès démocratiques attendre de fanatiques religieux, qui égorgent leurs ennemis et enrôlent des enfants ?
    Votre éditorial (page 21) fait l’éloge de l’ouvrage du Père Paolo, un ecclésiastique dont le discours est tout à fait minoritaire au sein des Chrétiens Syriens et qui reprend, étrangement, mot pour mot le vocabulaire et les arguments impérialistes, comme l’a montré avec précision François Belliot dans un article très fouillé paru en même temps que votre dossier. (25)
    Vous écrivez (page 23) que les États-Unis préfèrent Bachar el-Assad au pouvoir, qu’al-Qaïda. Pourtant, souvenez-vous que les États-Unis ont soutenu les Taliban, avant de les renverser. La religion a l’avantage d’être facile à manipuler, surtout lorsque les dirigeants sont novices en politique.
    Jean-Pierre Filiu est-il historien ?
     
    Jean-Pierre Filiu n’est certes pas géologue ni expert en énergie, et l’on peut comprendre qu’il ignore le phénomène du Pic Pétrolier, et donc une partie (colossale) des enjeux. Mais en sa qualité d’historien, il est impardonnable lorsqu’il plonge tête baissée dans la propagande de l’OSDH et des gouvernements occidentaux (26). Jean-Pierre Filiu aurait-il oublié les manipulations passées ?
    Politis reprend sa position avec bien peu d’esprit critique. Monsieur Sieffert, comment pouvez-vous avoir écrit “La nouvelle guerre médiatique israélienne” et “Mélenchon et les médias”, deux ouvrages spécialisés dans l’analyse de la propagande médiatique, et tomber dans celle de l’OSDH ? Que nous reste-t-il sinon à espérer que vous recouperez davantage vos informations à l’avenir sur le dossier Syrien et que vous ouvrirez vos colonnes aux personnalités sérieuses et indépendantes qui, après enquête sur le terrain, sont revenues avec un point de vue différent sur la dramatique situation en Syrie.
    Yves Ducourneau, le 4 juin 2013 http://www.agoravox.fr
    Notes :
    (1) “Désinformation et complotisme”, par Denis Sieffert, Lena Bjurström et Céline Loriou, 23-29 mai 2013, Politis
    (2) “Syrie : où nous emmène Jean-Pierre Filiu ?”, par Yves Ducourneau, 10 mai 2013
    (3) “Syrie : une libanisation fabriquée”, par le CIRET-AVT et le Cf2R, janvier 2012
    (4) “Syrie : témoignage poignant d’une Sœur !” (vidéo, 19’), par sœur Marie-Agnès, mai 2013, Radio Courtoisie
    (9) “La guerre contre la vérité”, par Nafeez Mosadeeq Ahmed, 2006, éditions Demi-Lune, pages 457-460
    (10) “La guerre contre la vérité”, par Nafeez Mosadeeq Ahmed, 2006, éditions Demi-Lune, pages 463-465
    (12) “Le mensonge des couveuses koweïtiennes”, par Patrick Pesnot, 1er décembre 2012, France Inter
    (13) “Russie : qui a commis les attentats de 1999 ?”, par Sophie Shihab, 17 novembre 2002, Le Monde
    (14) “Omissions et manipulations de la Commission d’enquête sur le 11 septembre”, par David R. Griffin, 2006, éditions Demi-Lune
    (15) “La guerre humanitaire” (vidéo, 20’), par Julien Teil, novembre 2011, 1/2 et 2/2
    (16) “La face cachée du pétrole”, par Éric Laurent, 2007, Pocket, pages 261-264
    (17) “Arabie Saoudite - deux surprises préoccupantes”, par Matthieu Auzanneau, 25 avril 2011
    (18) “Les Etats-Unis, 1er producteur mondial de pétrole en 2017 ?”, par Matthieu Auzanneau, 13 novembre 2012
    (19) “Nouvelles du pic pétrolier !”, par Benoît Thévard, 24 février 2012
    (20) “Franchir le Rubicon” tome 1, par Michael C. Ruppert, 2006, éditions Nouvelle Terre, pages 48-49
    (21) “La fin de la croissance”, par Richard Heinberg, 2012, éditions Demi-Lune, pages 228-232
    (22) “Le prix du pétrole gouverne-t-il l'économie ?”, par Jean-Marc Jancovici, août 2005
    (23) “La Colonie française en Algérie”, par Lounis Aggoun, 2010, éditions Demi-Lune
    (24) “Islamist rebels create dilemma on Syria policy”, par Ben Hubbard, 27 avril 2013, New York Times
    (25) “Chrétiens de Syrie : le mensonge organisé des médias français”, par François Belliot, Réseau Voltaire, 18 mai 2013
  • Les dysfonctionnements évidents de la mondialisation

    En théorie, la mondialisation, c'est-à-dire l'unification des économies du monde entier, engendrée par la suppression des barrières douanières, doublée d'une coopération politique aussi étroite que possible, devrait assurer la prospérité et la paix pour l'humanité. L'OMC, Organisation Mondiale du Commerce, tribunal suprême et promoteur de la mondialisation économique est au cœur de cette vision ; elle est complétée par le FMI et la Banque Mondiale. Le FMI - Fonds Monétaire International -, anciennement présidé par Dominique Strauss-Kahn et aujourd'hui par Madame Christine Lagarde - menacée à ce poste, sans que son éventuelle éviction pour cause d'arbitrage bien trop favorable à M. Bernard Tapie, célèbre victime de « préjudice moral » à 45 millions d'euros, ne changerait quoi que ce soit -, constitue le contrôleur général des finances des États, qui peut certes leur prêter, mais à des conditions draconiennes : il impose en particulier une diminution brutale des dépenses publiques, aux conséquences récessives immédiates, sociales dramatiques, avec la baisse brutale des aides, du nombre de fonctionnaires, y compris souvent des policiers ou des instituteurs, d'où remontées de la délinquance et de l'analphabétisme quelques années après ces régimes imposés par le FMI.
    C'est le sort courant de nombreux pays d'Afrique, ou même de la Grèce en Europe, et à un degré légèrement moindre de l'Espagne et du Portugal. La Banque Mondiale, structure complexe, polycentrée, prête en principe aux Etats pour des projets précis dits de développement - construction d'écoles, de voies de communications, de barrages, etc. -, à des taux théoriquement modérés ; en outre, ces prêts, qui peuvent être vitaux, sont souvent conditionnés par des considérations politiques dans le pays en question, sur le thème des « respects des droits de l'homme », extensibles à l'infini - minorités ethniques, ou sexuelles, etc. -, sauf évidemment pour les enfants à naître, des « exigences environnementales », particulièrement sujettes à des variations subites et incompréhensibles : ainsi, les grands barrages sont tantôt loués, car après tout meilleure source d'électricité sans pollution, réservoirs essentiels pour compenser les irrégularités de la pluviosité, tantôt condamnés pour des motifs allant des perturbations graves des migrations de poissons au déplacement forcé des populations riveraines avec des conditions de relogement plus ou moins décentes du jour ou lendemain, un financement donc un projet, peut s'effondrer, avec des conséquences dramatiques pour le pays en question ; le cas s'est fréquemment produit en Amérique latine, Afrique, Asie duSud ou du Sud-Est.
    Outre ces dysfonctionnements évidents du FMI et de la Banque Mondiale, l'échec le plus important est celui de l'OMC elle-même. En effet, à défaut de jeu loyal des concurrences sur tous les marchés, s'affrontent au contraires des stratégies non-coopératives, de protectionnisme plus ou moins provisoire ou camouflé, de guerre délibérée des monnaies. En effet demeurent fondamentalement les logiques nationales : chaque État veut profiter du marché mondial pour ses produits, mais freiner l'accession de son propre marché intérieur aux produits étrangers. La grande exception à ce phénomène de non-coopération de fait demeure l'Union Européenne ; la Commission Européenne, responsable des pratiques commerciales de l'UE, veille à ce que les marchés européens soient effectivement totalement ouvert, tout en protestant que symbolique face aux violations massives de ses partenaires, en particulier des chinois - l'épisode des panneaux solaires tient de la farce face à l'ensemble du problème -. On a déjà vu qu'au sein de l'UE, existe une concurrence déloyale entre États-membres : ainsi l'Allemagne, principale économie, puissance industrielle majeure, a délibérément choisi la non-coopération, en se procurant des avantages de court terme, en baissant massivement son coût du travail, au prix d'un retour à la pauvreté de millions de travailleurs ; relevons que cette pratique s'avère d'ailleurs clairement à moyen terme contreproductive car ruinant des clients devenus incapables d'acheter des produits allemands, peut-être bientôt jusqu'à la France.
    La pratique mondialisée des délocalisations, massives depuis les années 1980, a permis de rechercher le coût du travail toujours plus bas, facteur de production essentiel dans les produits à faible ajoutés mais incontournables comme le textile. Elle a causé un chômage massif dans les pays anciennement industrialisés qui ne se défendent pas, comme la France. Elle ne procure pas non plus une prospérité véritable dans beaucoup de bénéficiaires théoriques, ou du moins multiplie les drames humains. Ainsi, ont eu lieu en avril et mai deux accidents d'ampleur au Bangladesh, à Dacca la capitale, causant des milliers de morts, un effondrement d'une usine à étages sur les employés, et un incendie, dans le secteur devenu fondamental du textile. Afin de maintenir les coûts de production les plus bas, des économie sont réalisés sur les salaires, les conditions de travail, dont l'hygiène, la sûreté. Dans l'accident de l'immeuble effondré, l'état menaçant du bâtiment était connu des autorités, ce qui indique ainsi un autre problème courant, celui de la corruption. Le risque d'accident est un coût intégré parmi d'autres. Sur 145 millions d'habitants, avec des masses de dizaines de millions de pauvres, la vie humaine, en logique strictement financière, compte peu, chaque ouvrier, peu payé, étant immédiatement remplacé.
    Afin de baisser les prix des produits nationaux sur le marché mondial, a été déclenchée ses dernières années une véritable guerre des monnaies : en principe, plus la valeur de la monnaie baisse, face aux autres, plus les prix proposés à l'exportation par les entreprises nationales baissent, donc logiquement elles augmentent en volumes, ce qui soutient la production nationale, tandis que les prix des biens importés augmentent, donc logiquement les importations baissent. C'est le schéma de base, juste dans les grandes lignes, même il n'y a pas substituabilité parfaite et immédiate des biens nationaux ou étrangers sur les marchés nationaux ou étrangers ; il existe un danger particulier pour les prix des matières premières dont le pétrole et le gaz, chez les importateurs nets, mais il ne faut pas exagérer le risque, qui pourrait être d'ailleurs promoteur d'énergies autres, qui tendraient à devenir rentables - électricité, hydrogène, etc. -. Ainsi, le Yen est dévalué davantage que le dollar, a perdu ces dernières semaines plus de 20 % face au Dollar, d'où protestations américaines et chinoise - car il existe un lien de parité quasi-fixe entre le Yuan et le Dollar -. Le plus grand perdant est l'Europe, avec l'Euro de plus en plus fort, en totale déconnection de toute réalité économique, car la zone Euro, contrairement à toutes les autres zones monétaires, traverse une récession, donc en bonne logique, la valeur de l'Euro devrait baisser, et non augmenter fortement, ce qui accroit la récession. Ce phénomène observé pour les grandes monnaies intervient aussi pour d'autres : les analystes s'attendent à une cascade de dévaluations compétitives en Asie, dont le Sri Lanka parmi les premiers, avec des perspectives identiques au Vietnam, aux Philippines, en Thaïlande, etc. Un événement semblable en 1997-8 avait causé des tensions entre économies asiatiques, mais provoqué un regain général de compétitivité face aux autres continents, en particulier l'Europe.
    Cette situation de facto de guerre économique débouchera à terme sur la disparition de droit ou de fait de l'OMC. Le mouvement de nationalisme économique concerne le monde entier, à l'exception de l'Union Européenne, condamnée probablement elle-même à l'éclatement, tant sa politique suicidaire détruit réellement une grande part de ses membres, en particulier sa frange méridionale. Pour la France, il faudrait donc d'urgence quitter l’UE, revenir à un sain nationalisme économique ; notre pays pourrait adopter sans drame, au contraire, pour lui-même, ce que se permettent tant d'Etats de l'Argentine à la Thaïlande, et sauver son industrie. Plus le temps est perdu, plus les destructions économiques s'accroissent, plus le redémarrage sera difficile. Evidemment François Hollande, social-libéral, malgré des débats récents vifs dans son parti, dont il n'y avait évidemment rien à attendre, vient de s'aligner totalement sur Madame Merkel et son mondialisme libre-échangiste revendiqué, lors de son discours du jeudi 23 mai à la fête des 150 ans du parti des socialistes allemands, eux-mêmes sur cette position.
    LE DANGER TERRORISTE SALAFISTE EN EUROPE ET EN AFRIQUE
    Nous avons déjà présenté le salafisme, la version la plus rigoureuse de l'islamisme sunnite. Dans le monde, il est particulièrement porté par les financements qataris et saoudiens, souvent plus privés que publics, et l'échec des islamistes dits modérés - relativement - au pouvoir depuis deux ans dans de nombreux pays arabes suite aux Révolutions, au Maroc, en Tunisie, en Égypte, qui porte les plus radicaux. Que le monde arabo-musulman soit affecté paraît logique. Pourtant, ce salafisme se développe aussi en Europe et en Afrique noire, de traditions culturelles différentes à l'origine. Tout salafiste ne soutient pas nécessairement concrètement le terrorisme, mais l'estime à peu près toujours moral, contre des non-musulmans ou de faux-musulmans - thèse dite du takfirisme, ou apostasie de fait de l'Islam-.
    Il s'agit d'un courant culturel large. Il n'existe aucune organisation centrale claire. Cette dispersion fournit sa force au mouvement. Il n'existe nul réseau central à démanteler ; la destruction d'une petite structure autonome ne gêne nullement l'ensemble du salafisme combattant. On l'a vu avec la mort du (très probablement) véritable Ben Laden au Pakistan ; l'exécution du vieillard malade par un commando américain, certes pas un grand philanthrope par ailleurs, n'a nullement affaibli cette sensibilité. À ce sujet, un lecteur, que je remercie encore, m'a signalé une petite erreur de mise en page, qui hélas peut advenir dans les conditions militantes, rustiques, de l'élaboration de RIVAROL, qui aurait pu faire croire à ma participation à une forme de complotisme sommaire ; non, j'ai pour principe le plus grand sérieux, un profond travail de recherche, y compris en l'occurrence sur des sources pakistanaises, et de ne rien avancer que je ne puisse sinon toujours définitivement prouver, du moins soutenir de manière rigoureuse - sans fatiguer le lecteur de colonnes entières de références explicites - ; c'est bien sûr la capacité de distance critique face aux rumeurs courantes sur la toile qui fait la force unique et irremplaçable de la presse écrite.
    EN EUROPE, IMMIGRATION ET ISLAMISATION FONDAMENTALISTE
    L'Europe, du moins sa moitié occidentale, du Portugal à la Suède, de la Norvège à l'Italie, est envahie par une immigration massive, en provenance d'autres continents, du monde entier en fait, mais avec de claires majorités de provenance de l'espace arabo-musulman ou noir. Il se forme des communautés autonomes allochtones dans tous nos pays, dans des quartiers-ghettos, que les Blancs qui le peuvent fuient massivement. Il s'y forme une contre-culture unissant des populations à l'origine sans guère de lien : le salafisme s'y implante comme un élément central. Son interprétation fondamentaliste, donc simple à comprendre, d'un message religieux déjà assez sommaire, le rend accessible en tous ; en outre sa haine des infidèles ou faux-fidèles - de son point de vue -, justifie absolument toutes les formes de délinquance, le vol, le meurtre, même le trafic de drogue - la cause justifiant tous les moyens -.
    Ainsi, la culture de la vente de la drogue domine la moitié septentrionale de Marseille ; ce qui peut étonner est le caractère de plus en plus revendiqué de la chose, par les habitants, avec le chantage à l'émeute face aux ridicules velléités télévisuelles de remise en ordre de Manuel Valls, ministre de l'intérieur, matamore de comédie. Evidemment l'Islam radical s'impose. Les allochtones privilégient nonobstant le commerce, avec la masse de consommateurs drogués autochtones qui s'approvisionne régulièrement, autre problème, lié, au pillage pur et simple, nettement moins rentable en fait, à la mode des pseudo-supporters casseurs du PSG, dont le Système ne propose guère d'images... Dans le salafisme, ce comportement sauvage est estimé honorable. La situation française est bien connue, jusqu'en Chine désormais : l'ambassade à Paris a déposé une protestation formelle contre l'agression violente de tout un car de touristes mandarins fin mars au Bourget, lieu historique de la France - célèbre combat du Siège de Paris en 1870-1 - et mondialement connu pour le Salon Aéronautique, à la population massivement allochtones, qui impose rudement sa domination. Un de seuls avantage de la mondialisation pour la France résiderait dans l'afflux de touristes, qui risque de diminuer à cause des nombreux incidents de ce type. Tous les voleurs ne sont pas salafistes, loin s'en faut, mais ces pratiques s'intègrent parfaitement en son antimorale ; en témoignent les conversions massives dans les prisons, pour les rares malchanceux ou malhabile arrêtés, condamnés, en dépit du Syndicat de la Magistrature.
    La Suède traverse désormais une situation semblable. Les socialistes suédois ont absolument tenu, dans les années 1980-90 à organiser, ou du moins accompagner, une immigration-invasion détruisant l'homogénéité ethnique exemplaire de leur pays jusqu'aux années 1970. Il en résulté la faillite du modèle social suédois il y a 20 ans déjà ; une économie au secteur public massif ne tient que si tous travaillent massivement, honnêtement, ce qui s'avère intenable avec un assassinat passif, revendicatif, de centaines de milliers alors, millions depuis, de sujets inassimilables. Les gauchistes en France n'ont cessé depuis 30 ans de citer la Suède en modèle de l'intégration, où le laxisme des exigences face aux allochtones atteint des sommets inconnus en France - si, c'est possible ! -, avec cette catégorie curieuse, significative de « citoyens suédois ne parlant pas suédois », disposant jusqu'à des bureaux administratifs réservés... Or, le résultat est le même : une masse d'ingratitude, d'agressivité, de haine du pays d'accueil. Le tout dans une ambiance de plus en plus marquée par l'Islam agressif, en contraste total avec une des sociétés les plus sceptiques et relativistes du monde - chose d'ailleurs aussi détestable -. Si la situation à Malmo était déjà connue là-bas, le caractère national du phénomène a surpris les aveugles volontaires, avec de violentes émeutes continues depuis dimanche 19 mai dans les banlieues de Stockholm, particulièrement à Husby.
    En Angleterre, le pays a été ému par la mort d'un soldat, à Woolwich dans la banlieue de Londres. Feu Lee Rigby était un bon père de famille aryenne. Les assassins ont tenu à procéder en une logique salafiste rigoureuse à l'arme blanche, massacrant, en pleine rue, leur victime au couteau et au hachoir à viande, exigeant par ailleurs d'être filmés par les passants. Une telle horreur laisse songeur. Le pire est qu'elle ne relève pas de cas psychiatriques, mais de cette constitution d'une contre-culture allochtone agressive, tuer les Blancs, les impies pour le salafisme. La pseudo-justification de dénonciation de Croisade contre l'Islam révèle le monde délirant du salafisme, qui croit l'Occident encore au XIIe siècle - lequel eût d'ailleurs réagi beaucoup plus fermement, sainement, à bien des choses - . Le meneur des tueurs, Michael Abedolajo, dit Mujahid - combattant de la foi islamique -, est un Nigérian, chrétien d'origine, apostat au profit de l'Islam rigoriste, selon une tendance à l'assimilation par la contreculture allochtone ; il était connu, arrêté même par les autorités kenyane lors d'un de ses voyages, en soutien aux salafistes somaliens ; on ne supposera pas la police du Kenya d'une efficacité redoutable, constatera plutôt la nullité des européennes, qui hésitent tant à arrêter les dangereux ennemis de l'Occident de ce type, contrairement aux authentiques et braves militants nationalistes, telles les courageuses troupes de l'English Defence League, occupant les rues, beaucoup plus directes et fermes que les manifestes théoriques trop consensuels des dirigeants (consultables en anglais sur leur site englishdefenceleague.org). Le Système promeut encore l'immigration-invasion, mais panique quelque peu devant le résultat intolérable, même pour lui, sans pour l'instant se remettre en cause ; il faut d'autant plus le renverser et ne songer à aucun accommodement, impossible.
    EN AFRIQUE, LA PROGRESSION D'UNE VAGUE SALAFISTE AU SAHEL
    Pendant ce temps, financé par les riches étrangers arabes du Golfe, ou des trafiquants de drogue sahéliens plus locaux, le salafisme tend à se répandre, voire s'imposer à la frontière méridionale du Sahara, par la force et la persuasion. Le problème de l'Azaouad ne s'avère pas facilement soluble. Les groupes traqués au Mali par l'armée française se déplacent facilement, sévissent en Mauritanie et au Niger. Les forces spéciales françaises les y poursuivent, sans parvenir à les détruire. Le jeudi 23 mai des attentats-suicide ont frappé des cibles gouvernementales nigériennes et des intérêts économiques français - l'entreprise du nucléaire Aréva -, dans le désert, à Agadez et Arlit. Ces faits inquiètent pour la stabilité, précaire, du Niger, mais aussi à terme pour l'approvisionnement énergétique de la France, qui compte beaucoup sur l'uranium de ce pays. La France n'a plus les moyens d'assurer la police de la Mauritanie au Niger.
    S de S Rivarol du 31 mai 2013

  • BHO choisit un antidépresseur massif pour sa dépression syrienne

    Ex: http://www.dedefensa.org/

    Nous avons constaté ces derniers temps l’humeur dépressive (voir le 11 mai 2013) des USA et du bloc BAO vis-à-vis de la Syrie, notamment avec les doléances sévères de John Kerry (voir le 5 juin 2013) concernant la politique syrienne des USA depuis qu’a éclaté la crise en Syrie. Nous ne pourrons alors que constater que la nomination de Susan Rice à la tête du National Security Council (avec le complément de la nomination de Samantha Power comme ambassadrice des USA à l’ONU) peut se comparer à la prise d’un antidépresseur massif et brutal pour soigner cette “dépression syrienne”. Comme chacun sait, l’antidépresseur est une chose à utiliser avec prudence, sous surveillance médicale, et comme on devrait le conclure, le choix d’Obama apparaît pour le moins imprudent et dangereux, – à moins qu’il se soit trompé, qu’il ait pris l’Ecstasy pour un antidépresseur ? A moins qu’il s’en foute, d’ailleurs...

    Rice a été ambassadrice des USA à l’ONU jusqu’à la vilaine affaire de Benghazi, qui a entraîné sa démission. Elle a été, à l’ONU, avec une constance rare, une représentante des USA agressive, parfois insultante, en général hystérique et utilisatrice déterminée d’une affectivité maquillée de beaux diplômes universitaires, enfin parfaite clone d’Hillary Clinton au sein du Conseil de Sécurité. Elle s’est notamment illustrée par des attaques insultantes contre la Russie. Power, qui va à l’ONU, est très proche de Rice, notamment dans ses conceptions humanitaristes qui font d’elle, comme Hillary-Rice, une liberal hawk ou une humanitarian hawk, au choix. (Mark Landkler, du New York Times, le 6 juin 2013 : «Ms. Power, who has written extensively about genocide, is closely allied with Ms. Rice on human rights issues.») Si on ajoute à ce duo la présence de Victoria Noland au département d’État après une rapide éclipse, passant du poste de porte-parole à celui, plus efficace et plus important, de directrice des affaires européennes et eurasiatiques (voir le 28 mai 2013), on arrive à un étrange trio de harpies déchaînées qui rappelle celui des années précédentes (Hillary-Noland-Rice) ... Étrange, veut-on dire, par rapport à l’inflexion que John Kerry veut donner à la politique US, à sa critique quasi-inflexible de tout ce qui a précédé, qui fut enfanté effectivement par le même trio.

    Eric Draitser, analyste géopolitique à New York, donne un commentaire à Russia Today, le 5 juin 2013. Il mentionne certaines raisons politiciennes et intérieures de la nomination de Rice, puis les conséquences extérieures évidentes...

    «First and foremost, it allows the President to present himself as oppositional to Republicans, as a Democrat willing to stand his ground and defend one of his own against political and personal attacks. This point is not to be underestimated as President Obama continues to be accused by principled progressives of collusion and collaboration with Republicans on deficit reduction, cuts to vital social programs and other austerity-related policies. Essentially, Obama is able to use Rice as a shield, deflecting attention away from his destructive economic and political policies in favor of the much more manageable “controversy” about Susan Rice.

    »Additionally, by keeping Rice within the top leadership of the administration, Obama also is able to create the false dichotomy between African-American woman Susan Rice, and the almost entirely white male Republican Party. In so doing, Obama insulates himself and his administration further by adding the socio-cultural element into the equation; Obama forces white male Republicans to attack Rice and consequently, left liberals to defend her. This kabuki theater politics has typified the clever tactics of the current administration: playing to its strengths by using the Republicans as a foil.

    »Of course, what should not be lost on readers is the fact that not one of the “harshest” attacks on Susan Rice has ever questioned the fundamental thinking that underlies her entire world-view: that the United States must use military force, hegemony, and coercion to maintain and expand its imperial posture and protect the interests of Wall Street, London, and the multinational corporations. Obama’s appointment of Rice is far more than a “defiant gesture,” it is a validation and ringing endorsement of the “humanitarian war” and “Responsibility to Protect (R2P)” doctrine espoused by Rice since the Clinton administration. It is an unequivocal affirmation of the “righteousness” of US-NATO’s savage war on Libya and continued destabilization and subversion of Syria. It is the proclamation of a continued and sustained neo-colonial presence in Africa. It is here that we can clearly identify the true significance of this appointment. »

    Draitzer cite ces mots de Landler, dans l’article du NYT déjà référencé, où il est rappelé que Rice ne devra pas passer devant le Sénart pour confirmation de sa nomination : «It is also a defiant gesture to Republicans who harshly criticized Ms. Rice for presenting an erroneous account of the deadly attacks on the American mission in Benghazi, Libya. The post of national security adviser, while powerful, does not require Senate confirmation.» Landler, lui, cite ces mots d’Obama, lors de sa présentation de la nomination de Rice, – qui marquent un étrange contrepoint des déclarations dépressives de Kerry (mais entendent également signifier aux républicains qu’ils n’ont aucune chance contre lui s’ils entendent le critiquer, comme ils l’ont fait ces derniers jours, pour sa prétendue “mollesse” en politique extérieure type-interventionnisme humanitaire) : «With her background as a scholar, Susan understands that there’s no substitute for American leadership. She is at once passionate and pragmatic. I think everybody understands Susan is a fierce champion for justice and human dignity, but she’s also mindful that we have to exercise our power wisely and deliberately.»

    Le florilège de Rice comme ambassadrice des USA à l’ONU est connue et relève effectivement, lorsqu’il s’est agi du veto russo-chinois du 4 février 2012, d’une dialectique proche de l’insulte que les Russes n’ont certainement pas oubliée. Le 5 février 2012w, Rice faisait ces déclarations à la radio nationale NPR : «Russia and China blocked a U.N. Security Council resolution that would have condemned the Syrian government for attacks against civilians. U.S. Ambassador Susan Rice said the United States was “disgusted” by the double veto.

    »“The international community must protect the Syrian people from this abhorrent brutality,” she said Saturday. “But a couple members of this council remain steadfast in their willingness to sell out the Syrian people and shield a craven tyrant.” “We'll have to see if Russia and China, when they feel the full weight of the outrage of response to their actions in the region and in Syria, change course,” she says. “And if they don't, we will certainly look at every means at our disposal to increase pressure on Assad. His days are numbered. There's no question that this regime cannot endure. The only question is how many people will die before it ends.”»

    Quelques mois plus tard, elle se signalait encore, après un nouveau veto russo-chinois, par son affirmation que les USA devaient suivre une voie absolument illégale selon les lois internationales, pour accomplir leur grande politique humanitaire (sur Alternet.org, le 21 juillet 2012 : «In the wake of the Russian and Chinese veto, US Ambassador to the UN Susan Rice said Washington would “intensify” its efforts “outside the Security Council” to bring pressure to bear on Assad, and assist “those in need.”»

    Au vu de ces divers éléments, on est en droit de s’interroger sur la substance et l’orientation réelles de la politique des USA, si effectivement il y a orientation et substance. La nomination de Rice-Powell signifie-t-elle un durcissement de la politique syrienne d’Obama, et un acte que les Russes jugeront peu encourageant, sinon inamical ? Certes, on pourrait le penser et l’on ne s’en privera pas, en relevant aussitôt que la chose se produit au moment où Kerry reconnaît qu’il n’y a d’autre voie que celle de la diplomatie, qu’il faut arriver à réunir la conférence Genève-II, ce qui requiert la pleine coopération des Russes ; au moment, encore, où la Maison-Blanche ne cesse d’accueillir les nouvelles concernant l’usage du chimique par des fins de non-recevoir en affirmant que les preuves sont insuffisantes, pour ne pas se laisser entraîner dans l’amorce d’un engagement dans un processus d’intervention ; au moment où l’allié turc, si nécessaire pour son rôle dans l’usine à gaz des “Amis de la Syrie”, se trouve dans la situation qu’on sait...

    Cela observé avec une consternation sans trop de préoccupation, tant la décision d’Obama s’inscrit bien, après tout et pour juger de plus haut, dans l’inconsistance entropique de la politique du bloc BAO, il ne faut pas du tout négliger l’aspect intérieur mis en évidence par Landler et repris par Draitzer. Il est très possible qu’il y ait une fine manœuvre d’Obama dans la volonté d’affronter, éventuellement de lancer une contre-offensive en direction des républicains par un mélange de provocation (Rice considérée comme une des principales fautives-coupables dans l’affaire de Benghazi) et de surenchère (Rice-Power, super-humanitarian hawks). On jugerait alors que cela pourrait diviser ces mêmes républicains, – les super-humanitarian hawks du type McCain-Graham pouvant après tout préférer abandonner l’affaire de Benghazi que le parti républicain tente d’exploiter au maximum contre Obama, pour ne pas affaiblir l’administration Obama au moment où le couple Rice-Power pourrait être soutenue pour faire pression, pour une politique agressive en Syrie. On en déduirait également qu’Obama est prêt à faire beaucoup de choses pour éviter qu’on poursuivre la guérilla dans le cadre des divers éléments du Scandalgate...

    “Cela observé avec...”, etc., on rappellera finalement que tous ces sapiens divers qui s’agitent ne peuvent pas grand’chose, et pas plus un discours pompeux d’Obama sur le «no substitute for American leadership», pour changer la vérité de la situation en Syrie et alentour (laquelle est reconnue par Kerry, et proclamée par les militaires US). Les USA ne sont pas plus puissants avec Rice-Power et les forces armées restent au niveau qu’on perçoit à l’ombre de la séquestration, les rebelles n’en sont pas moins en position de retraite, les Turcs plongés dans le désordre et ainsi de suite. Par contre, l’arrivée du duo Rice-Power devrait encore plus convaincre Assad et ses alliés divers, notamment du Hezbollah, qu’il importe plus que jamais de pousser leur avantage. C’est-à-dire que nous ne sommes plus à l’époque où l’on faisait la politique qu’on voulait, en y créant les événements à mesure, mais celle où l’on ne peut faire que la politique qui est permise par des événements que plus personne ne contrôle et qui prennent un tour de plus en plus inquiétant pour “les Amis de la Syrie”.

    Un dernier point à observer avec la nomination de Rice, c’est de constater qu’elle recèle une réelle aggravation des relations USA-Russie. La personnalité et le curriculum vitae de Rice, avec les insultes onusiennes, en sont une des causes ; une autre, plus précisément, est sa nouvelle position à la tête du NSC. C’est par ce canal qu’il contrôlait bien, avec Tom Donilon, qu’Obama a tenté ces derniers mois de lancer une “diplomatie personnelle” d’entente et d’accommodement avec Poutine. Donilon servait de relais de cette politique du côté US, et les Russes n’y avaient rien à redire... Peut-on voir, et croire que Rice jouerait ce rôle à la complète satisfaction des Russes ? On ne serait pas étonné si les Russes, et Poutine-Lavrov précisément, voyaient la nomination de Rice, dans ce cadre en plus de celui de la Syrie, comme un développement incompréhensible et irrationnel pour eux, et de toutes les façons hostile, qui enterre par avance toute possibilité de cette sorte d’accord que recherche Obama.

    Le résultat net de l’opération est donc un peu plus d’impuissance, un peu plus de paralysie, un peu plus de désordre et de politique extérieure réduite à l’état de bouillie de chats, un peu plus de probabilité d'aggravation de la situation de désordre en Syrie et alentour, un peu plus de possibilités de heurt avec les Russes, un peu plus de discrédit des USA... On y ajoutera la possibilité, également, de désaccords au sein du gouvernement US, où ni Kerry, ni les militaires n’apprécieront nécessairement l’arrivée de Rice. Par contre, le ministre français Fabius, une fois informé par une petite fiche ou l’autre d’un de ses experts, y verra confirmation de son audace et de sa sagesse.

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Hollande le va-t-en-guerre n’est pas mon président

    PARIS (NOVOpress) – Les Français qui s’intéressent un peu à la politique extérieure ne comprennent pas ce qui pousse François Hollande à se démener autant pour guerroyer en Syrie.

    Dès le somment du G20 en juin 2012, un mois à peine après son élection, Hollande insista pour faire reconnaître la rébellion armée comme seule représentative de la légitimité syrienne. Depuis lors, Hollande, encouragé par son ministre des Affaires Étrangères Laurent Fabius, ne cesse de promouvoir la rébellion syrienne et de réclamer des armes pour celle-ci.

    Lors de la Conférence des Ambassadeurs, le 27 août 2012, Hollande s’était engagé à “reconnaître le gouvernement provisoire lorsqu’il aura été formé“. Ainsi donc notre chef d’État reconnait un gouvernement avant même qu’il ait été formé, contre le gouvernement en place de Bachar el-Assad. Ce qu’il fit du reste le 13 novembre en reconnaissant le gouvernement fantoche bricolé à Doha (Qatar) le 11 novembre. Même les États-Unis n’ont pas osé le faire.

    A chacune des réunions internationales auxquelles il participe, Hollande ressasse qu’il faut armer les rebelles.

    Ces derniers jours Hollande argue très activement et très précipitamment de l’utilisation de gaz sarin en Syrie pour parvenir à livrer — enfin — des armes à destination des rebelles. Outre que ces preuves sont bien minces, nous nous rappelons que Colin Powell, Secrétaire d’État des États-Unis, avait œuvré pour déclencher la deuxième guerre en Irak sur des manipulations grossières relatives à des armes de destruction massive, photos truquées à l’appui.

    Cette posture de François Hollande est tout aussi opaque qu’inconsistante :

    • l’engagement militaire n’est pas approuvé par l’Assemblée Nationale, encore moins par le peuple français qui désapprouve du reste très majoritairement le soutien de la France aux rebelles
    • cet engagement très lourd de conséquences ne fait pas partie des promesses électorales de Hollande : notre président ébranle la France entière pour imposer au forceps le mariage homosexuel au motif que c’est une promesse de campagne, mais la guerre en Syrie ne faisait pas partie de ses promesses électorales ; Hollande retire les troupes combattantes d’Afghanistan, mais souhaite les engager en Syrie ; pour quelles raisons ?
    • qui paiera ces armes, si elles sont livrées ?
    • puis une fois livrées, entre quelles mains finiront-elles ?
    • quelle est la cohérence à soutenir la rébellion islamiste en Syrie et à la combattre au Mali ?
    • à l’heure où il apparaît que la rébellion syrienne perd la bataille, pourquoi s’entêter à soutenir les perdants ?
    • pourquoi prendre le risque de se mettre à dos la plupart des pays européens, la Russie et la Chine ? Sans compter bien entendu le peuple syrien qui gardera longtemps une douloureuse rancœur à l’égard de la France.

    Vauvenargues notait : « Le vice fomente la guerre ; la vertu combat. » Hollande ou Fabius enverraient-ils leur fils combattre en Syrie aux côtés des rebelles ?

    Décidément, Hollande le va-t-en-guerre n’est pas mon président.

    Fernand Jourdan http://fr.novopress.info/

  • Pourquoi les grands patrons français sont obnubilés par les gaz de schiste

    Lobbying intense à Bruxelles, recommandations à répétition auprès de l’Elysée, opérations séduction vers les médias : plusieurs groupes français déploient des efforts considérables pour plaider la cause des gaz de schiste. Pourquoi une telle insistance ? Qui sont les acteurs de cette guerre d’influence ? On y retrouve Total bien évidemment, mais pas seulement. Les gaz de schiste cachent de puissants intérêts, qui refusent toute transition énergétique.

    C’est un véritable rouleau compresseur qui s’est mis en branle en faveur de l’exploitation des gaz de schiste. Le groupe de travail patronal franco-allemand sur la « compétitivité » et la « croissance » en Europe, mis en place sous l’égide du Medef et de la Fédération allemande des industries (BDI) [1], en a fait une de ses propositions phares. « L’Europe doit oeuvrer en faveur du développement des compétences industrielles et d’un cadre d’action pour le secteur des gaz non conventionnels (dont les gaz de schiste, ndlr)  », suggère-t-il, dans leur liste de 32 revendications patronales remises à François Hollande et Angela Merkel le 30 mai. A l’automne dernier, un plaidoyer « pour que la recherche sur les techniques d’exploitation des gaz de schiste soit poursuivie », figurait déjà parmi les 22 propositions du rapport Gallois sur la compétitivité française.

    La proposition faisait déjà écho à « l’appel des 98 PDG », publié fin octobre par Le Journal du Dimanche (groupe Lagardère) qui, eux aussi, insistent pour « se donner les moyens d’explorer et d’exploiter nos ressources nationales comme les gaz de schiste ». Sans oublier la succession de déclarations gouvernementales ambiguës et la salve d’éditoriaux ou d’articles (Le Monde, Le Point, Challenges…) qui, entre juillet et septembre 2012, appelaient à rouvrir le débat. « Profitons de la richesse du sol français en gaz de schiste ! », lançait Claude Perdriel, patron du groupe Nouvel Observateur, dans une tribune publiée par Challenges du 12 juillet. « Le débat n’est pas tranché », expliquait le Premier ministre Jean-Marc Ayrault un mois plus tard (lire notre article). Exploiter les gaz de schiste permettrait de faire baisser le prix de l’énergie, créerait des emplois, rendrait la France moins dépendante des coûteuses importations d’hydrocarbures, contribuerait à la croissance et renforcerait notre « compétitivité » au même titre que « la baisse du coût du travail ». A croire que les énergies renouvelables, elles, ne contribueraient à rien de bien intéressant.

    Bruxelles assiégée par les lobbyistes pétroliers

    Le « débat » sur les gaz de schiste agite également Bruxelles. La Commission et le Parlement sont « assiégés par les grands acteurs des secteurs pétroliers et gaziers », estime l’organisation Corporate Europe Observatory (CEO), qui étudie les actions de lobbying des grandes entreprises au niveau européen. « Entre janvier et août 2012, treize réunions formelles avec pour thème les gaz de schiste ont eu lieu entre la Commission et des représentants d’ExxonMobil, Talisman Energy, Shell, Statoil, Halliburton, Chevron et GDF Suez », décrit le CEO, dans un rapport publié en novembre [2].

    Total fait aussi partie de ces firmes déployant un lobbying intensif pour tenter de « minimiser les dégâts écologiques et sociaux de la production de gaz de schiste » et « faire passer le gaz pour une option énergétique favorable aux climats dans un avenir moins carboné. » Exemple : ce voyage de presse financé par le pétrolier, qui avait donné lieu à une série d’articles et d’éditoriaux défendant la cause des gaz de schiste dans Le Monde [3].

    En France, cette offensive industrielle et médiatique se heurte pour l’instant à un obstacle de taille : la fracturation hydraulique, seule technique en vigueur aujourd’hui pour accéder aux gaz de schiste enfermés dans la roche, dont l’utilisation est interdite par la loi du 13 juillet 2011. La fracturation hydraulique est excessivement gourmande en eau, recourt à des produits chimiques, et peut provoquer des remontées non maîtrisées de gaz à la surface, le tout risquant de contaminer nappes phréatiques, cours d’eau et sols. C’est cet obstacle que s’évertuent à lever le sénateur UMP de l’Orne Jean-Claude Lenoir et le député PS du Nord Christian Bataille. Les deux élus préparent un rapport parlementaire sur les « techniques alternatives à la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste ».

    Le CAC 40 plébiscite les gaz de schiste

    Ils considèrent que la fracturation hydraulique est « une technique ancienne qui évolue aujourd’hui rapidement sous l’effet de considérations environnementales de plus en plus partagées ». Et proposent d’étudier d’autres voies : « Une technique alternative opérationnelle existe : il s’agit de la fracturation au propane, qui mériterait un plus ample examen. D’autres technologies sont envisagées en recherche et susceptibles d’aboutir à des applications d’ici une dizaine d’années. » Un rapport d’étape sur leurs premières investigations vient d’être présenté ce 5 juin. Le jour où la fracturation hydraulique n’apparaîtra plus comme la seule technique possible, l’interdiction pourra être contournée.

    Cette interdiction commence sérieusement à gêner des intérêts économiques considérables. Car l’extraction des gaz de schiste n’est pas seulement l’affaire d’aventuriers texans et de « majors » pétrolières et gazières, comme Total ou GDF Suez, qui voudraient fracturer le sous-sol français comme ils le font aux États-Unis ou en Pologne.

    Fait peu connu, pas moins de dix groupes français cotés au CAC 40, d’Air Liquide à Veolia, ainsi que plusieurs autres grandes entreprises nationales, sont impliqués dans l’extraction des gaz de schiste, depuis la fourniture d’équipements et de produits chimiques jusqu’au traitement des eaux usées. Et ce, partout dans le monde.

    Total amasse les concessions

    Total, GDF-Suez et la compagnie pétrolière franco-britannique Perenco exploitent de nombreux gisements de gaz de schiste hors de France. Le géant français amasse les concessions à l’étranger. Aux États-Unis, Total a acquis 25 % des concessions de Chesapeake Energy, premier producteur mondial de gaz de schiste, et premier foreur nord-américain avec 11 000 puits creusés en 20 ans. Et y a investi plus de 2,2 milliards de dollars ! En Pologne, Total a récupéré une partie des concessions d’exploration d’ExxonMobil. Il en détient au Danemark, au Canada, en Chine, en Algérie, en Argentine, et même en Libye…

    GDF-Suez, l’autre grand acteur français du gaz, était sur les rangs pour exploiter le fameux « permis de Nant » en Aveyron. Suite au moratoire, Gérard Mestrallet, PDG de GDF-Suez, a annoncé publiquement que sa firme attendrait la mise au point des technologies plus sécurisées avant de relancer ses opérations. L’entreprise garde sous la main des licences d’exploitation en Allemagne. En attendant, elle accroît ses achats de gaz américain à bas prix, partiellement issu de la fracturation hydraulique, en encaissant au passage la différence entre son coût réel d’achat et le coût théorique sur lequel est basé le tarif réglementaire du gaz en France. Une pratique qui pénalise les consommateurs et dénoncée par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) (Lire notre article). De son côté, Perenco procède à des forages par fracturation hydraulique en Tunisie.

    Schlumberger et la « fracturation intelligente »

    N’en déplaisent aux deux élus en quête de « techniques alternatives à la fracturation hydraulique », ni Total, ni GDF Suez ne semblent encore en mesure d’en proposer. « L’activité de la R&D s’intensifie dans le domaine des gaz et huile de schiste, avec une attention toute particulière sur la gestion de l’eau dans l’ensemble du cycle de production et sur la recherche d’alternatives à la fracturation hydraulique », avance Total dans son rapport annuel. GDF Suez n’en fait aucune mention.

    Derrière les deux « majors » arrivent les firmes spécialisées dans les services à l’industrie pétrolière et gazière : Vallourec, Technip et Schlumberger. Ces firmes ne possèdent pas directement de gisements, mais assistent les compagnies pétrolières dans leur exploitation. Elles leur vendent des services et des solutions technologiques pour extraire l’hydrocarbure. Schlumberger, qui possède un double siège à Paris et Houston, est l’un des principaux fournisseurs de matériaux de pompages et de produits chimiques liquides utilisés pour la fracturation hydraulique. Ces mêmes produits qui suscitent les craintes des populations riveraines et dont les firmes concernées se refusent obstinément à révéler la composition, sous prétexte de secret commercial. Schlumberger essaie désormais de se positionner sur la fracturation « haut de gamme », qui, selon son directeur général, Paal Kibsgaard, serait un peu moins gourmande en eau et en produits chimiques : bienvenue au « smart fracking », ou « fracturation intelligente »…

    Vallourec : des forages « sans nuisance aucune »

    Vallourec a aussi massivement investi aux États-Unis. L’entreprise est aujourd’hui l’un des principaux fournisseurs de tubes de forage profond pour l’extraction des gaz de schiste. Son PDG, Philippe Crouzet, espère des « productions massives de gaz de schiste » en Europe d’ici 2017.« Il faudra d’abord rendre acceptable, par l’opinion publique, l’exploitation des gaz de schiste d’un point de vue environnemental », prévient-il. A l’écouter, il n’existe pas de source d’énergie plus sûre : « Il n’y a pas eu un seul accident dû au forage horizontal au cours des dernières décennies aux États-Unis (…). Tous les forages traversent, sans nuisance aucune, des nappes phréatiques pour aller chercher le gaz ou le pétrole beaucoup plus loin en dessous. Mais l’idée qu’il puisse y avoir des fuites dans les tubes est une aberration », expliquait-il en août 2012 [4].

    L’arrivée des gaz de schiste en Europe est, selon lui, synonyme de « retombées économiques significatives ». Pas sûr que ces retombées profitent à tout le monde : Vallourec est la société du CAC 40 qui, entre 2003 et 2009, a le plus largement favorisé ses actionnaires par rapport à ses employés. Les dividendes versés par action ont progressé de 1 007 % ! [5].

    Le secteur du BTP est également concerné : Lafarge, leader mondial des matériaux de construction, fabrique des ciments spéciaux pour les puits de forage nord-américains, à la fois pour les gisements conventionnels et pour la fracturation hydraulique. Saint-Gobain fournit des matériaux de fracturation, notamment des billes en céramique de la taille d’un grain de sable qui, injectées dans les failles rocheuses, font office de soutènement pour améliorer le taux de récupération des hydrocarbures. Technip, spécialiste des infrastructures pétrolières et gazières, mais aussi du raffinage et de la pétrochimie, a également redirigé une grande partie de ses investissements stratégiques – 225 millions d’euros – vers les États-Unis pour profiter des retombées du gaz de schiste. Sans oublier l’industrie chimique, comme Solvay, et sa filiale française Rhodia, qui dépendent de l’achat d’hydrocarbures pour une partie de leur production. Ils figurent parmi les principaux défenseurs du gaz de schiste, dans lequel ils voient une promesse de réduction de leurs coûts.

    La fracturation hydraulique, source de profits pour Veolia et Suez

    Pas de fracturation de la roche sans de l’eau en abondance. Veolia et Suez environnement ont trouvé là le moyen de compenser leurs pertes de marché dans l’approvisionnement en eau potable, dont la gestion privée est de plus en plus contestée. Les deux géants de l’eau considèrent la fracturation hydraulique comme une source de profit prometteuse. Elles ont réalisé des investissements importants dans les zones d’exploitation des gaz de schiste aux États-Unis (Pennsylvanie, Texas et Ohio), et financé les lobbies du secteur [6].

    Grâce aux gaz de schiste, elles gagnent sur deux tableaux : la vente d’eau en gros aux entreprises réalisant les forages – 15 000 m3 d’eau sont nécessaires, en moyenne, pour une opération de fracturation – et le traitement des eaux contaminées issues de la fracturation. Cette utilisation massive des ressources en eau provoque tensions et conflits avec les agriculteurs, notamment aux Etats-Unis ? Qu’importe. Jean-Michel Herrewyn, directeur général de Veolia Eau, évoque les « très beaux projets » de son entreprise dans « les mines, le pétrole ou les exploitations de schistes bitumineux, tous énormes consommateurs d’eau ».

    La plupart de ces groupes français, ou de leurs filiales, sont membre des puissants groupes de pression états-uniens, très actifs pour promouvoir les gaz de schiste et limiter au maximum toute régulation contraignante : de l’ « American Petroleum Institute » à l’ « American Gas Association », en passant par la « Marcellus Shale Coalition », qui regroupe les firmes ayant des intérêts dans les gisements de gaz de schiste de Pennsylvanie. Cette coalition, dont Veolia, Vallourec, Lafarge et Schlumberger sont membres, milite pour étouffer toute critique et combattre toute velléité de régulations de l’impact environnemental de l’exploitation des gaz de schiste dans la région, ainsi que pour réduire leur contribution fiscale aux administrations des territoires où ils opèrent [7].

    Une coalition anti-transition énergétique ?

    Ce modèle d’influence se retrouve dans tous les pays dont les sous-sols recèlent des gisements potentiels de gaz de schiste, de la Pologne à l’Argentine. Et semble désormais se propager dans toute l’Europe, et gagner la France.

    Cet engouement et ces investissements font-il sens, alors que les gaz de schiste pourraient connaître leur pic de production – le moment où la production commence à décroître, faute de ressources – aux alentours de 2017 ? Les gaz de schiste permettront de maintenir artificiellement des systèmes industriels périmés, car basés sur l’usage intensif d’énergies fossiles à un coût relativement bas. Et ensuite ?

    Face à cette offensive d’ampleur, « une petite poignée d’organisations de la société civile exprime ses inquiétudes, fait pression pour une interdiction de la fracturation ou, au minimum, pour un cadre réglementaire strict », décrit le CEO. Les partisans d’une transition énergétique vers moins d’énergies fossiles feront-ils le poids face à cette impressionnant cartel de multinationales ? La bataille s’annonce rude.

    Notes :

    [1Et animé par le Français Jean-Louis Beffa et l’Allemand Gherard Cromme, respectivement anciens patrons de Saint-Gobain et de ThyssenKrupp.

    [2Pour le consulter.

    [3Lire ici.

    [4 Source.

    [5Source : L’Expansion, décembre 2010.

    [6Lire ici, en anglais.

  • Le champion Matt Birk ne rencontre pas Barack Obama à cause de son soutien à Planned Parenthood

     

    Matt Birk, le célèbre joueur de football américain, vainqueur cette année du Super Bowl avec les Ravens de Baltimore, a annoncé jeudi sur la chaîne de radio KFAN-FM qu’il ne se rendrait pas à une rencontre qui avait lieu le jour même avec Barack Obama : « Il y a environ 5 ou 6 semaines, notre Président a fait un commentaire dans un discours où il a dit ‘Dieu bénisse Planned Parenthood’. Planned Parenthood réalise environ 330 000 avortements par an. Je suis catholique. Je suis actif au sein du mouvement pro-vie et je ne peux pas accepter de telles déclarations. » 

     

     

    Bien qu’ayant « un grand respect pour la fonction de président », Birk a affirmé qu’il « ne (pouvait) approuver » la prise de position d’Obama « en aucune façon ». Quelle idée en effet de demander à Dieu de bénir « un lieu où se terminent 330 000 vies par an » ! 

     

     

    Matt Birk est un fidèle participant de la March for Life annuelle de janvier à Washington, D.C., et milite ouvertement, depuis octobre 2012 où il a fait les manchettes de plusieurs magazines, pour la défense du mariage traditionnel. « La société devrait toujours être à la recherche de moyens pour renforcer le mariage, plutôt que de penser à le redéfinir », déclarait-il alors, plein de bon sens. Marié, Matt Birk a six enfants.

    Nouvelles de France via http://www.oragesdacier.info/