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international - Page 1260

  • L'homoparentalité contraire au droit international

    Mariage gay : menaces sur l’adoption

    Des juristes étrangers ont adressé un texte aux sénateurs mettant en garde contre les conséquences du projet de loi.

    « Nous, juristes du monde, appelons contre le danger de réification des enfants à adopter. » Alors que le Sénat a donné son feu vert, mercredi, à l’adoption par des couples de même sexe, un nouvel appel de juristes contre le projet de loi vient d’être adressé aux parlementaires de la Haute Assemblée. Dans un contexte de baisse du nombre d’adoption international, il sonne comme un avertissement.

    Brésilien ou Russe, Haïtien ou Vietnamien, Tunisien ou Indien, ses 24 signataires ont pour particularité d’exercer dans les pays d’origine des enfants adoptés en France. Ils dénoncent de concert un texte qui transforme l’enfant adopté « en simple objet de substitution auquel un adulte prétendrait avoir droit, alors que, selon le droit international, c’est une famille de substitution à laquelle il pouvait prétendre ». Sensible à ce plaidoyer, le sénateur UMP de la Vendée Bruno Retailleau, ex-villiériste, l’a cité jeudi dans l’Hémicycle. « Mon appel au rejet de la loi sur le mariage pour tous ne se situe pas dans la position de l’homophobie », précise Aviol Fleurant, professeur de droit international des droits de l’homme, et avocat au barreau de Port-au-Prince en Haïti. Mais « la loi haïtienne en son état actuel s’accroche à la conception traditionnelle et multiséculaire considérant le mariage comme étant l’union de l’homme et de la femme, rappelle-t-il. Je suis certain que l’adoption de la loi sur le mariage pour tous va pousser les autorités haïtiennes, dans le souci du respect de l’intérêt supérieur de l’enfant, à la réticence s’agissant de la possibilité de faire droit aux demandes d’adoption venant de couples français ».

    Civilistes, pénalistes ou avocats généralistes, la critique des juristes s’appuie en grande partie sur la Convention de New York relative aux droits de l’enfant (1989) et la Convention de La Haye sur la coopération en matière d’adoption internationale (1993). Selon cette dernière,les adoptions ne peuvent avoir lieu que si les autorités de l’État ont constaté qu’une adoption internationale répond à l’intérêt supérieur de l’enfant et que les futurs parents adoptifs sont qualifiés et aptes à adopter. C’est là toute la question.

    Les pays d’origine des enfants adoptés reconnaîtront-ils que les couples homosexuels sont « aptes » à adopter ?« Le texte légitime par avance le refus de reconnaître comme qualifiés et aptes à adopter des candidats à l’adoption s’ils n’apparaissaient pas comme de futurs parents adoptifs, c’est-à-dire une mère et un père unis », avancent les signataires. Certains pays ont pris les devants. « Les Parlements britannique et français ont légalisé le mariage homosexuel. Cela réduit les possibilités pour les citoyens de ces pays d’adopter des enfants russes », a fait savoir en février Konstantin Dolgov, représentant pour les droits de l’homme du ministère russe des Affaires étrangères.

    Depuis l’affaire de l’Arche de Zoé, les pays d’origine des enfants se méfient de plus en plus de l’éthique de la France, avertit le pédopsychiatre Pierre Lévy-Soussan qui craint une chute du nombre d’enfants adoptés en France pour l’ensemble des couples adoptants. « Aujourd’hui, la France est en train d’envoyer le message qu’elle ne croit plus à l’adoption, au fait qu’un enfant puisse à nouveau se relier à un père et à une mère, juge ce spécialiste de l’adoption. Elle s’apprête à valider des situations à risque pour des enfants qui ont déjà été abandonnés une fois et qui, plus que tous les autres, ont besoin de banalité et d’une filiation raisonnable. »

    Le Figaro  http://www.actionfrancaise.net

  • Les BRICS, l'Union transatlantique et l'Algérie

    Les BRICS, l'Union transatlantique et l'Algérie L'actualité internationale est brûlante. Ces jours-ci, Alger vit au rythme des visites des hauts responsables occidentaux. Tout a l'air de se confondre autour de nous. Tout a l'air de se rejoindre quelque part.

    Au Mali, les puissances internationales se disputent l'uranium, l'or et le pétrole. Du côté syrien, la crise perdure.

    Les Américains et les Russes n'ont pas réussi à trouver un terrain d'entente à cause des sionistes et leurs subordonnés qui ne veulent pas entendre parler de la paix. Concernant le dossier nucléaire iranien, l'Iran refuse toujours de se soumettre aux diktats des Etats-Unis. La Chine et la Russie apportent leur soutien sans faille au gouvernement d'Ahmadinejad. Quant au conflit israélo-palestinien, rien de spécial, les enfants palestiniens se cachent pour mourir et les colonies israéliennes foisonnent dans les territoires occupés. A côté de cela, la crise financière s'amplifie comme une boule de neige, désormais le dollar et l'euro ne sont plus considérés comme des monnaies fortes.

    Il y a des signes ne mentent pas. Le monde est en plein mutation. Bientôt, il sera divisé en deux mégapoles politico-économiques les BRICS et l'Union transatlantique.

    Le BRICS

    Le sommet des BRICS (26-27 mars 2013) ne laisse aucune ambigüité sur les ambitions du Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud. « C'est fait », a annoncé le ministre sud-africain des finances avant la réunion des cinq chefs d'Etat. La banque de développement des BRICS est née en Afrique du Sud. Cette institution est censée concurrencer le FMI. Dotée d'un capital de 50 milliards de dollars, elle est destinée à financer les projets d'infrastructures dans le monde entier, ce qui représente une réelle alternative à l'hégémonie du FMI.

    La construction d'une banque qui rivalise avec le Fond Montataire International imposera une nouvelle donne. Certainement, les Etats-Unis n'accepteront jamais une perte significative sur la scène internationale. D'ailleurs, ils ont anticipé les choses. En s'attaquant aux alliés de la Russie et la Chine, les Américains veulent, avant tout, chasser les Russes des points de passages stratégiques et priver les Chinois des ressources naturelles. Le démantèlement de la Syrie par la CIA éliminera la Russie du bassin méditerranéen et privera les Chinois d'une importante source d'énergie. Selon le site d'information voltairenet.org : « Les réserves pétrolières prouvées de la Syrie, d'un montant de 2,5 milliards de barils, sont plus importantes que celles de tous les pays environnants à l'exception de l'Irak. » Cette estimation a été faite par l'agence de statistique américaine, l'EIA (Energy Information Administration). A l'heure qu'il est, les Syriens peuvent encore compter sur les Russes. A la fin du mois de mars, les djihadistes appuyés par la Turquie et le Qatar ont intensifié leurs opérations en Syrie. Vladimir Poutine n'a pas tardé à exprimer soutien à Bachar Al-Asad. Dès son retour d'Afrique du Sud, le président russe a lancé des manouvres militaires dans la mer Noire. Visiblement, l'axe sino-russe est déterminé à en finir avec la dictature étasunienne. Pour rappel, les BRICS représentent 40 % de la population mondiale et 20 % du PIB planétaire.

    L'UNION TRANSATLANTIQUE

    Tous les économistes s'accordent à dire que les économies européenne et étasunienne sont préoccupantes. En 2012, le taux de chômage dans l'union européenne a atteint 12% chez la population active, 23,9% chez les moins de 25 ans. La croissance économique est restée très faible, parmi les 27 Etats membres, seuls neuf ont enregistré une croissance de plus de 1% du produit intérieur brut (PIB). Aux Etats-Unis, le taux de chômage réel est de 20%. Le PIB américain a enregistré une augmentation dérisoire de 0,4% au cours des trois derniers mois de 2012, selon les organismes de statistiques.

    C'est dans ce contexte que les mondialistes (partisans du gouvernement mondial) interviennent pour présenter l'Union transatlantique comme un remède à tout. Le mois de février, Barack Obama avait annoncé que l'administration étasunienne et la commission européenne s'apprêtent à lancer des négociations en vue de créer une zone de libre-échange entre les États-Unis et l'Union Européenne. Lors de sa dernière visite en France, le secrétaire d'État des États-Unis John Kerry se voulait rassurant sur certains points : « Je sais qu'il y a des craintes à certains endroits. Je sais qu'il existe une dimension géographique de certains produits fabriqués en France et j'y attache de la valeur. Il y a des raisons pour lesquelles le Roquefort est le Roquefort ou le Champagne est le Champagne. Nous le comprenons. »

    Tout le monde sait très bien que lorsque les Etats-Unis rassurent un pays, il peut s'attendre au pire. En fait, une Union transatlantique profite exclusivement aux entreprises américaines qui souhaitent inonder le marché européen avec des produits de qualité à prix imbattable. L'Empire américain veut phagocyter l'Union européenne ni plus ni moins. En créant l'Union transatlantique, les Etats-Unis sauveront le dollar moribond et réussiront à faire face aux BRICS. L'Oncle Sam aura fait un grand pas vers l'édification du gouvernement mondial.

    Afin de pouvoir résister à la dictature mondialiste, les pays en voie de développement doivent faire leur choix dès maintenant. Un pays comme l'Algérie doit être ambitieux. L'Etat algérien ne doit pas se contenter de multiplier les relations commerciales avec les BRICS, mais fixer comme objectif l'adhésion au groupe des cinq pays émergents. Il faut réunir tous les efforts pour passer à une économie créatrice de richesse. Ne posons pas trop de questions idéologiques. Etant donné que les islamistes ont fait banqueroute aux pays arabes et que les laïcards ont déclaré faillite en Europe, parions uniquement sur le nationalisme algérien.

    Belhaouari Benkhedda http://www.voxnr.com

    source : http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5181607

  • La Russie est devenue un modèle alternatif fondé sur les valeurs traditionnelles

    Entretien d’Alexandre Latsa avec Xavier Moreau

    Il est souvent difficile de bien comprendre les bouleversements qu’a connus la Russie, depuis la chute de l’URSS jusqu’à nos jours. Vu de l’extérieur et notamment d’Europe, l’histoire de ce jeune pays européen qu’est la Russie ressemble à un puzzle chaotique et dénué de toute logique.

    Pourtant, l’auteur de “La Nouvelle Grande Russie”, qui dirige également l’antenne russe du Think-tank français Realpolitik TV, a choisi de présenter l’histoire russe en fonction de dates clefs, démontrant ainsi que les événements importants qui ont fait l’histoire récente de la Russie sont en réalité des maillons constitutifs d’un seul et même processus. Un processus ayant abouti au redressement spectaculaire que le pays continue de connaître aujourd’hui.

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    Xavier Moreau bonjour ! Pourriez-vous vous présenter ?

    Je suis un ancien officier saint-cyrien, j’ai servi dans les parachutistes. J’ai suivi également un cursus universitaire puisque je suis doctorant spécialisé sur les relations soviéto-yougoslaves pendant la guerre froide, sous la direction de Georges-Henri Soutou. J’ai travaillé sur les archives soviétiques et yougoslaves.

    J’appartiens à ce que j’appelle “l’Ecole historique française” dont le fondateur est Jacques Bainville et qui met en évidence les tendances lourdes ainsi que l’enchainement logique des évènements. L’Histoire y est décrite comme le laboratoire de la Politique. C’est une analyse au sein de laquelle les considérations morales n’interviennent pas et qui place l’intérêt suprême de la Nation au centre de la réflexion. Cette Ecole a été “modernisée” par Aymeric Chauprade, qui a donné ses lettres de noblesses à la “Géopolitique française”. Il a fait de cette pseudo-science anglo-saxonne et germanique, qui visait avant tout à justifier l’impérialisme et le racisme inhérents à ces deux civilisations, une science rigoureuse et logique.

    J’essaie donc de m’inscrire dans cet héritage intellectuel.

    Qu’est ce qui vous a poussé à écrire ce livre sur la Russie de 1991 à aujourd’hui ?

    La Russie est devenue un modèle alternatif fondé sur les valeurs traditionnelles

    La nouvelle grande Russie

    Aymeric Chauprade m’avait toujours encouragé à écrire sur la Russie contemporaine, j’ai donc sauté sur l’occasion lorsque les éditions Ellipses m’ont proposé de participer à leur collection “Dates clés”.

    Pourquoi avoir choisi d’analyser la Russie selon des dates clefs? Selon des événements clefs ?

    En fait la collection fonctionne selon ce principe, que je trouve excellent, car il oblige à être synthétique et à identifier les évènements réellement fondateurs, tout en en cherchant les causes profondes.

    Vous affirmez que le redressement russe, “le miracle russe” comme vous dites, est en grande partie due aux décisions de l’élite politique du pays plus qu’à un heureux concours de circonstances, à savoir un prix des matières premières en hausse et une demande extérieure et européenne notamment, croissante. Pourriez-vous développer ?

    Les matières premières ont souvent été en hausse en Russie, ça n’a pas empêché le pays entier de basculer dans la banqueroute à plusieurs reprises. La grande différence depuis 2000, c’est que l’État russe à commencer à épargner et à gérer ses ressources en prévision des moments difficiles. La crise de 2008, sous un gouvernement Eltsine, aurait mis la Russie à genoux. Au lieu de cela la Russie a été un des premiers pays à en sortir et sa position en a été renforcée.

    Les ressources ne suffisent pas sans la volonté politique de bien les utiliser. La France a des ressources humaines et industrielles colossales, qui sont gaspillés depuis 40 ans.

    Vous citez le bombardement de la Serbie en 1999 comme un élément décisif et une date clef de l’histoire russe, pourquoi cet événement de politique extérieure entre t-il en compte d’après vous ?

    A la chute de l’URSS, les Russes ont été fascinés et bienveillants vis-à-vis du modèle américain. Ils sortaient du monde du mensonge et croyait sincèrement que la vérité était occidentale. Au fur et à mesure des années 90, ils ont découvert que les États-Unis avaient pris la relève comme “Empire du mensonge”.

    En 1999, le masque est tombé définitivement, les États-Unis sont apparus comme ce qu’ils étaient, c’est-à-dire les ennemis de la civilisation européenne, capables de s’allier avec des mafias, des mouvements terroristes et/ou islamistes, pour parvenir à leur fin.

    Vous analysez un autre événement extérieur, la guerre des 5 jours contre l’armée Georgienne, comme, je vous cite: “l’événement qui marque la fin de l’expansion américaine dans l’étranger proche de la Russie” ?

    Comme prise de conscience de la duplicité mais également de la faiblesse américaine. La “guerre des cinq jours” vient comme la suite logique du bombardement de la Serbie. La différence est qu’en face de l’impérialisme américain, se dresse cette fois la Russie de Poutine, qui humilie l’administration américaine impuissante. En l’espace de deux mois, les États-Unis ont montré au monde, qu’ils étaient incapables de protéger ni leurs alliés, ni leurs banques.

    [...]

    Source et suite de l’article sur Blogs RIA Novosti.

    http://fr.novopress.info/

  • La Syrie est le théâtre d’une guerre économique mondiale

    La Syrie est le théâtre d’une guerre économique mondiale
    Le journaliste, écrivain et politologue suisso-tunisien Riadh Sidaoui est le fondateur et directeur du Centre arabe de recherches et d’analyses politiques et sociales basé à Genève. Il est également rédacteur en chef de la revue Progressiste. Dans cet entretien, il décortique la crise en Syrie, théâtre de la guerre économique mondiale entre les puissances économiques occidentale et les économies émergentes et explique l’appui américain aux islamistes dans ce qu’on appelle le printemps arabe.

    Le Temps d’Algérie : La Ligue arabe vient d’octroyer un siège permanent à l’opposition syrienne. Comment interprétez-vous ce geste ?

    Riadh Sidaoui : Sur le plan interne, nous constatons aujourd’hui que la Ligue arabe est l’otage de certains pays qui se sont octroyés la mission de propager la démocratie dans les pays arabes, alors qu’ils se trouvent être les pires dictatures. Les deux pays à la tête de la Ligue arabe que sont le Qatar et l’Arabie saoudite sont dépourvus de toute vie démocratique et sont en rupture totale avec les principes de démocratie, à savoir une tradition électorale, une vie syndicale, l’exercice des libertés d’expression et de pensée…

    C’est ce qu’on appelle en sciences politiques des dictatures absolues. Sur le plan externe, la politique de la ligue arabe répond parfaitement aux intérêts des Etats-Unis. Le Qatar et l’Arabie saoudite sont les principaux alliés des Américains dans la région et ont, de tout temps, aidé les Américains à appliquer leur agenda. L’Arabie saoudite a financé les Contras [correction du Grand Soir] (les éléments de la contre-révolution) en Amérique latine pour le compte de la CIA.

    Cette dernière a besoin d’un budget énorme pour financer tous ses projets et a pu compter sur l’aide de son allié saoudien. C’est une situation surréaliste que de voir un tel acharnement de dictatures absolues en soutien à une opposition. Un acharnement qui a abouti, puisque les voix de l’Algérie et de l’Irak, qui ont émis des réserves, ou du Liban qui s’est abstenu sur la question ont été très minoritaires et sans impact.

    Comment expliquer la position algérienne ?

    La position algérienne est le résultat de l’héritage de la révolution algérienne. L’Algérie a adopté, depuis son indépendance, des positions en faveur du « fraternisme » arabe et sa politique insiste beaucoup sur la souveraineté des Etats et s’oppose donc à l’ingérence et aux interventions étrangères.

    Cette position traduit-elle une prise de conscience par les autorités algériennes des réalités du « printemps arabe » ?

    Beaucoup la disent elle-même menacée par cette vague de déstabilisation. C’est surtout le résultat de la culture de la révolution et une tradition issue du boumediénisme qui était très proche des mouvements nassérien et baâthiste. L’on s’est rendu compte que l’on était en face d’un mouvement mondial pour l’hégémonie américaine. Ce mouvement déploie tous les moyens possibles et se sert de tous ses outils, notamment de la Ligue arabe.

    Il y a eu des tentatives de déstabilisation de l’Algérie par ces mêmes pays qui sont aujourd’hui à la tête de la Ligue. Outre un financement des groupes terroristes du GIA, ces pays ont procédé à un matraquage médiatique en faveur des groupes terroristes, notamment grâce aux grands titres de la presse comme Al Hayat et Charq El Awsat. Mais le rôle de l’armée algérienne a été déterminant dans cette tentative de déstabilisation du pouvoir algérien et de l’installation des islamistes au pouvoir.

    Pourquoi cette propulsion des islamistes au pouvoir dans les pays arabes ?

    Les clivages « progressiste » – à savoir la gauche arabe représentée par le boumediénisme (Algérie), le nassérisme (Egypte) et le baâthisme (Irak et Syrie) – et le clivage réactionnaire des monarchies du Golfe ne peuvent pas cohabiter.

    Après le rayonnement du clivage progressiste, malgré ce qu’on peut lui reprocher, on assiste aujourd’hui à la revanche des réactionnaires arabes sur tout ce qui est progressiste ou qui peut être démocratique, grâce notamment à une hégémonie sur le champ médiatique arabe.

    La crise syrienne, comme ce qu’on appelle le « printemps arabe », est donc un retour en force de la réaction arabe

    Il y a un dynamisme interne au sein du peuple syrien en faveur de l’établissement d’un modèle démocratique solide, loin du modèle qatari ou saoudien. On ne peut pas le nier. Cependant, ce n’est nullement la transition démocratique qui est le but de l’acharnement diplomatique des têtes de la Ligue en faveur de l’actuelle opposition syrienne. Les forces étrangères, à leur tête le Qatar et l’Arabie saoudite, ont accordé pas moins de 20 milliards de dollars d’aide à l’opposition. Si on avait voulu aider le peuple syrien, cette somme aurait pu être investie dans la création de l’emploi et l’aide à la population.

    Mais l’on vise la destruction de l’Etat syrien. C’est le baâthisme syrien qui est visé, comme l’a été le baâthisme irakien et le nassérisme égyptien. Ce sont ces modèles, malgré tout ce qu’on peut leur reprocher, qui sont visés afin de les détruire. On assiste cependant à une résistance interne et même externe face aux attaques étrangères émanant notamment de Turquie et du Liban malgré sa position officielle plus neutre. Les intérêts des puissances économiques mondiales se confondent et elles essaient, toutes, à travers leurs alliés, de défendre leurs intérêts.

    La Syrie est-elle le théâtre d’une guerre économique mondiale ? Quels sont les enjeux économiques derrière cette crise ?

    Absolument. On assiste à une guerre mondiale entre les différentes grandes puissances économiques. Il y a d’un côté les Etats-Unis, avec l’aide de leurs alliés qui veulent imposer leur hégémonie sur les énergies et les ressources naturelles mondiales, et de l’autre la Russie et la Chine qui résistent, avec à leur côté les économies émergentes, l’Iran, l’Inde, le Brésil et l’Afriques du sud qui ont refusé une intervention étrangère en Syrie et évité ainsi un scénario à la libyenne.

    La Russie a utilisé son veto, et pour la première fois, la Chine a recouru à son droit de veto elle aussi. Elle a voulu par ce geste passer un message aux Etats-Unis. On a désormais compris que l’on était dans une guerre économique mondiale ; les économies émergentes, la Russie et la Chine, ont fait savoir qu’elles n’allaient pas se laisser faire. Quant aux enjeux économiques, ils concernent en premier lieu le pétrole et le gaz.

    Quand on regarde bien la carte, on constate que l’Irak et l’Afghanistan, qui ont déjà été envahis, la Syrie, en proie à une crise, et probablement l’Iran après, forment un cordon autour de la Chine et de la Russie. La Syrie, même si elle ne dispose pas de ressources énergétiques importantes, relie la mer méditerranée et l’Asie. C’est une jonction entre les continents européen et africain d’un côté et le continent asiatique de l’autre, par laquelle passent de nombreux pipelines. C’est une crise motivée d’abord par les intérêts économiques des uns et des autres.

    C’est pour cela qu’on ne peut pas parler d’un « printemps arabe ». Si l’on nous parle d’une volonté d’aider des peuples à instaurer la démocratie, on ne peut que constater le deux poids, deux mesures des Etats-Unis qui soutiennent militairement des « oppositions » à renverser le pouvoir en place et aident en même temps le régime bahreïni à mâter une révolte populaire.

    Sur le terrain, les Etats-Unis ne sont pas très visibles. Ce sont plutôt la Grande-Bretagne et surtout la France, accusée de mener des guerres pour les Américains. comment expliquer la position de la France ?

    La position de la France concernant l’invasion de l’Irak était radicalement anti-américaine. L’ancien président, Jacques Chirac, avait menacé d’utiliser son droit de veto. Il avait opté pour une politique « pro-arabe » et s’est même montré correct avec les Palestiniens, s’attirant les foudres du lobby sioniste en France. Il tentait ainsi d’avoir la sympathie des pays arabes pour se procurer de nouveaux marchés, notamment un marché d’armes juteux.

    Mais il avait fait de mauvais calculs, les pays du Golfe sont des clients des Etats-Unis et de la Grande- Bretagne. Finalement, la politique de Chirac n’avait pas été fructueuse. Son successeur, Sarkozy, est ouvertement pro-américain et pro-israélien, il s’est rangé au côté de l’axe américano-sioniste et a même été plus royaliste que le roi en s’embarquant dans les guerres du printemps arabe, qui profitent pleinement aux Américains.

    Avec l’arrivée du socialiste Hollande, certains ont espéré un changement, mais on a constaté qu’il avait continué dans la même lignée. La France était déjà très impliquée dans la crise syrienne. Elle se retrouve, elle, le pays laïque, à soutenir des islamistes ! La position de la Grande-Bretagne est plus attendue. C’est l’alliée fidèle des Etats-Unis. D’ailleurs, ces derniers ont établi des liens avec les islamistes sous l’influence de la Grande-Bretagne.

    Ce sont donc les Etats-Unis qui ont le plus à gagner avec l’arrivée des islamistes au pouvoir ?

    Le lien entre les Etats-Unis et les islamistes est établi. Il y a d’abord les différents câbles diplomatiques divulgués par Wikileaks qui en attestent. Ensuite, la mort de Ben Laden qui, après une cavale de plus de dix ans, disparaît brutalement en plein « printemps arabe » ! De plus, les interventions militaires en Libye et Irak, qui visaient à détruire les courants de la gauche arabe, ont mené à la montée d’islamistes au pouvoir.

    Il y a aussi les déclarations fortes du directeur de la police de Dubaï lors d’une réunion en présence de l’ambassadeur américain, accusant directement les Américains de vouloir renverser des régimes arabes et de favoriser l’accès des islamistes au pouvoir.

    Comment expliquer cette sortie fracassante alors que les Emirats arabes unis sont considérés comme les alliés des USA ?

    Il faut savoir que les Emirats ne sont pas le Qatar ou l’Arabie saoudite. Ils s’en démarquent. Ils refusent le wahhabisme promu par ces deux pays et tentent vraiment de se développer et de progresser. Ils ne cachent plus leur grand malaise face au wahhabisme qatari et avaient d’ailleurs osé s’opposer à l’Arabie saoudite en l’appelant à s’occuper de ses cinq millions d’habitants vivant sous le seuil de la pauvreté.

    Quels sont les scénarios envisageables maintenant en Syrie ?

    Le premier scénario voudrait que la guerre perdure. Certaines crises en Amérique latine, comme en Colombie, ont duré des décennies, car dans cette guerre, il y a ce qu’on appelle « une mobilisation totale des ressources », qu’elles soient humaines, financières ou médiatiques, de toutes les parties impliquées. On assiste également à des divisions au sein de l’opposition. Le deuxième scénario prévoit, lui, une victoire du pouvoir syrien. N’oublions pas qu’il vient de reconquérir des espaces qui étaient aux mains de l’opposition armée.

    Il est vrai que la crise dure, et elle risque de durer encore ; l’armée étant de formation soviétique, elle n’est pas préparée à la guérilla ; les guerres des villes sont les plus dures, d’autant que l’armée syrienne ne s’y était pas préparée. Ceci dit, c’est une armée qui est en train de gagner des batailles, si l’on en croit les vraies sources d’information. Car à en croire Al Jazeera par exemple, le régime syrien aurait dû tomber depuis longtemps. Il devra cependant faire des concessions et aller vers des réformes. Ce n’est pas perdu pour lui.

    Le siège de la Syrie à l’ONU ne serait-il pas menacé ?

    Non, il ne l’est pas. L’Onu n’est pas la Ligue arabe. Cette dernière n’a plus aucun poids. Son rôle a pris fin en 1973 quand l’organisation a décidé l’embargo pétrolier. C’est bien la dernière décision de la Ligue qui, depuis, n’est qu’une marionnette aux mains des dictatures absolues du Golfe ; elles-mêmes sont des marionnettes aux mains des Etats-Unis.
    Riadh Sidaoui http://www.voxnr.com
    notes :
    Riadh Sidaoui est le directeur du Centre arabe de recherches et d’analyses politiques et sociales.

    Entretien réalisé par Mehdia Belkadi

  • La PAC et les grands groupes industriels

    Longtemps, la liste des subventionnés de la PAC (Politique agricole commune) a été gardée secrète. Ce sont les Belges qui, les premiers, ont vendu la mèche, en révélant que les grands profiteurs de la PAC n’étaient pas du tout des agriculteurs, mais des multinationales comme Unilever ou BASF.


    La PAC et les grands groupes industriels par Contribuables

  • Faut-il renoncer à la démocratie ?

    Je crois que certains lecteurs, en voyant ce titre, vont cliquer sur le lien tout en se demandant si Alexandre Latsa est brusquement devenu fou, ou en pensant que la suite va enfin dévoiler le fond de sa pensée. Mais non, pas d'inquiétude, l'idée n'est pas de moi.
    « Faut-il supprimer la démocratie » est une citation du « sage et démocrate » Jacques Attali. Celui-ci a en effet le 18 mars dernier signé un article absolument incroyable où il pose la question de l’opportunité de songer à appuyer, aider et compléter les structures et institutions démocratiques afin de pérenniser leur efficacité.

    Jacques Attali prend l’exemple de l’élection verticale et à vie du pape, puis de l'élection de la nouvelle présidence chinoise pour 10 ans, en remarquant que les deux fonctionnent selon le principe du parti unique, en portant au pouvoir quelqu'un du sérail sans consulter le peuple. Ensuite, il constate les échecs du système démocratique italien incapable de permettre l’émergence d’un gouvernement stable après les élections législatives du mois dernier. L’Italie serait d’après lui l’exemple type de l’échec du fonctionnement des systèmes démocratiques, le politique étant contraint de sacrifier l’avenir à long terme du pays (en aggravant la situation économique) pour assurer sa réélection.

    Serait-il tombé sous le charme des partis uniques parce que la démocratie montre ses limites ?

    Pas du tout, il propose une troisième voie. Construire (en parallèle des institutions démocratiques) de nouvelles assemblées consultatives, composées de gens choisis, qui nommeraient des responsables à des niveaux plus élevés, ces derniers constitueraient une assemblée consultative nationale, en charge de conseiller les pouvoirs démocratiques. Ces assemblées seraient toujours selon lui destinées à équilibrer des pouvoirs politiques qui seraient mieux en mesure d’exécuter leur mission: la gestion de la « cité ».

    Il ajoute qu'il y a urgence à ce que des gens (des « sages » n’en doutons pas NDLR) prennent le relai des politiques élus car les risques seraient réels puisque « les multiples fondamentalismes sont présents et ils rodent autour du lit de la démocratie ». Il conclut : « Si on veut sauver l’essentiel de la démocratie, c’est à de telles audaces qu’il faut commencer à réfléchir ».

    Il faut peut-être lire entre les lignes et traduire : Nous (l’oligarchie) allons devoir un peu plus confisquer la démocratie et permettre à des gens mieux « choisis » de diriger nos pays.

    Utopie ? Usine à gaz avec de nouvelles assemblées commissions et comités divers salariés par les états démocratiques ? Il faut prendre très au sérieux les « audaces » proposées par Jacques Attali, parce qu'il existe déjà des comités qui pensent et décident à la place des élus du monde occidental.

    Le 29 mars 2013, le président de Goldman Sachs a confirmé que le problème principal de l’UE était non pas Chypre (ou un pays comme la Grèce dans lequel le peuple est simplement en train de mourir NRDL) mais l’Italie d’aujourd’hui avec le facteur Grillo. Le troublant italien, sorte de Coluche politique, empêcherait en effet l’honnête establishment financier international d’achever sa prise de contrôle des états en faillite. Un processus qui comme on peut le voir ici est pourtant bien entamé et démontre, s’il le fallait, que c'est un comité d'anciens employés de la banque Goldman Sachs qui a pris les commandes des centres de décision du monde de la finance en Europe. Est-ce la meilleure des solutions pour l’Europe ? Le pauvre Beppe Grillo avait même eu droit au début de ce mois à un billet corrosif à son égard sur le blog de notre « sage » dans lequel il était montré du doigt comme un danger pour l’avenir de l’Europe.

    Etonnante similarité de point de vue, non ?

    Il y a pourtant, en dehors de la troisième voie proposée par Jacques Attali, une autre solution que la confiscation des élections par des « sages », au cœur de social démocraties dont les élites appartiennent à des corporations financières étrangères, et dont les politiciens sacrifient leurs peuples et leurs pays au nom de futiles réélections.

    Dans des pays comme par exemple la Chine de Jintao et Jinping, la Russie de Poutine, la Turquie d’Erdogan ou le Venezuela de Chavez, des élites « d’un autre genre » jouissent majoritairement du soutien de leurs peuples pour accomplir la mission qui est la leur : faire de leurs pays des états puissants et souverains, capables de résister tant aux déstabilisations financières que militaires tout en poursuivant et assurant leur développement économique.

    La solution en Europe n’est sans doute pas la confiscation d’une démocratie déjà en phase terminale, mais sans doute plutôt de procéder démocratiquement à un changement radical d’élites, afin de sortir d’un système d’exploitation qui ne fonctionne manifestement plus et de pouvoir enfin rendre aux peuples d’Europe ce qui leur a été confisqué : le pouvoir de décider de leur propre destin.

    Alexandre Latsa http://www.voxnr.com

  • Crise de l'€uro : trois scénarios, par Georges Berthu

     

    De plus en plus souvent, la fin de l’euro est évoquée comme une éventualité crédible. Certains de ses partisans, prévoyant un avenir difficile, commencent à rejeter la responsabilité de l’échec sur autrui. La monnaie unique, disent-ils, ne pouvait fonctionner sans fédéralisme, et si ce dernier n’est pas venu, ce n’est pas notre faute, c’est la faute des politiques qui n’ont pas fait leur travail. Le dernier livre de Patrick Artus semble s’inscrire dans cette tendance. Il a inspiré à Georges Berthu, ancien député européen, quelques réflexions sur la fin de l’euro.

    Crise de l'€uro : trois scénarios, par Georges Berthu

    Réflexions sur la fin de l’euro

    L’économiste Patrick Artus, directeur des études économiques de la banque Natixis, celui-là même qui annonçait en 2008 la fin de la crise,[1] vient de publier un nouveau livre, dans lequel il démontre – d’ailleurs brillamment – ce que tout le monde a maintenant compris : l’unification monétaire européenne ne tiendra pas si elle n’est pas rapidement complétée par des institutions fédérales. Le fédéralisme est nécessaire « pour éviter la croissance déprimée et l’explosion de l’euro ».[2]
    L’ennui, c’est qu’il ne parvient à exposer de manière convaincante ni comment on pourra passer au fédéralisme, ni en quoi cette formule consisterait le cas échéant. Ce livre débouche sur un gouffre sans fond.
    Nous connaissons déjà la démonstration de base : les pays de l’euro sont depuis l’origine trop hétérogènes pour constituer une « zone monétaire optimale », et en plus, au lieu d’harmoniser les économies, comme certains l’avaient espéré au départ, l’unification monétaire ne fait qu’engendrer une hétérogénéité encore plus grande. En effet les taux directeurs uniques de la BCE comme le taux de change extérieur unique ne conviennent vraiment bien aucun pays (quoique un peu moins mal à l’Allemagne), et finalement font du tort à tout le monde. Les parités internes fixées « irrévocablement » empêchent les rééquilibrages en souplesse entre les États membres de la zone. Enfin les pays réagissent différemment aux chocs extérieurs – comme celui de la concurrence internationale devant laquelle l’Union européenne s’est déclarée zone ouverte. Bref, les divergences s’accroissent, elles deviennent intenables, jusqu’au moment où elles feront exploser le système euro.
    Peut-on échapper à cette fatalité ? Trois types de solutions sont imaginables.
    1 – Tenir l’euro à bout de bras en essayant de créer de l’homogénéité par une sévère coordination économique, financière, budgétaire.
    C’est la politique actuelle de l’Europe. Elle est impossible à soutenir dans le temps car il faudrait des instruments beaucoup plus forts que l’Union n’en possède – à la limite des instruments dictatoriaux – pour s’opposer aux tendances naturelles de la zone à diverger.
    De plus, la divergence majeure vient de la désindustrialisation dont les États essaient d’effacer les effets négatifs par des budgets en déficits. Or vouloir réduire ces déficits pour aligner les pays sur la « règle d’or » budgétaire, c’est livrer les sociétés aux ravages de la concurrence internationale inéquitable sans rien leur donner en échange pour alléger leurs souffrances. En même temps, on dresse les peuples les uns contre les autres. C’est une politique suicidaire pour l’Union Européenne.
    2 – Passer à l’étape fédérale.
    C’est la solution préconisée par Patrick Artus. Apparemment (ce n’est pas très clair), elle n’annule pas dans son esprit la solution précédente, mais s’y superpose : on allègera les souffrances de l’unification en organisant des transferts financiers depuis les pays les moins malades vers les pays les plus malades, toujours dans le cadre d’une surveillance centralisée. C’est ce que les Allemands appellent « l’Union de transferts ». Comme nous l’avons déjà vu cent fois, tout l’attirail des techniques de transfert nous est alors présenté : euro-bonds, transferts budgétaires, politique industrielle européenne, système européen d’indemnisation du chômage, fonds européen pour le rachat de la dette souveraine des canards boîteux. Tout y passe. Et comme d’habitude, tout est irréalisable, du moins à la grande échelle qui serait nécessaire pour sauver l’euro.
    Parce que, diront les mauvaises langues, l’Allemagne refuse de payer pour des gens qui ne veulent pas consentir aux sacrifices qu’elle s’est elle-même imposés. Mais surtout, dirons-nous, parce que la situation créée par l’euro et par les politiques européennes est devenue tellement désastreuse que, même si l’Allemagne voulait soutenir tout le monde en distribuant des crédits, elle s’y ruinerait sans parvenir à sauver personne.
    Et ce n’est pas tout. Car Patrick Artus fait complètement l’impasse sur le vice principal du fédéralisme européen : dans la mesure où celui-ci capte les souverainetés nationales sur les affaires financières essentielles, il a impérativement besoin d’être contrôlé par une démocratie parlementaire au niveau européen. Or celle-ci n’existe pas, et ses conditions de réalisation, espace politique commun, solidarités puissantes, etc, n’existent pas non plus. Il n’y a pas en Europe une zone monétaire optimale, mais il n’y a pas non plus de zone fédérale optimale. Ce qui ne signifie pas qu’il n’existe ni solidarités, ni sentiments politiques communs. Mais qui doivent s’exprimer autrement que par l’unification fédérale.
    Comment Patrick Artus peut-il omettre une question si importante ? Sans doute parce qu’il voulait terminer son livre sans avouer que l’euro n’est pas viable.
    3 – Mettre fin à l’euro, pour tous les membres ou une partie d’entre eux.
    La fin de l’euro n’est pas une solution, c’est un échec incontestablement. Echec pour ceux qui croyaient qu’il allait ouvrir une ère nouvelle « de croissance et d’emploi ». Echec pour les opposants qui se sont trouvés face à des promoteurs supérieurement organisés.
    La fin de l’euro pourra difficilement se passer en douceur, même si des scénarios alternatifs commencent à être préparés dans certains milieux financiers. Elle risque de s’imposer brutalement à nous tous, sans demander l’avis de personne, avec, c’est bien évident, un coût très élevé. Notamment un coût patrimonial pour tous les détenteurs d’actifs relevant de pays dont les nouvelles monnaies nationales seront dévaluées.[3]
    Mais en regard de ce coût énorme qui nous sera imposé, il faut mettre le coût énorme du maintien de l’euro : sa contribution à la désindustrialisation, la régression issue de la politique d’austérité centralisée, et surtout le coût encore plus énorme de la perte de la démocratie.
    Car c’est finalement la question essentielle : l’euro nous a-t-il distribué tant de bienfaits qu’il vaille la peine, pour le maintenir, d’établir en Europe une surveillance centralisée des pays par les eurocrates, un fédéralisme autoritaire, contrebalancés seulement par la démocratie artificielle du Parlement européen ? La réponse est « non », bien sûr. Il est seulement infiniment regrettable qu’il ait fallu tant de souffrances pour en arriver à une conclusion qui, finalement, était prévisible dès le début.
    *
    Parmi ceux qui se sont battus vaillamment dès le début pour éviter la catastrophe de l’euro, figure le Professeur Jean-Pierre Vespérini. Celui-ci vient de publier un livre de synthèse « L’euro – Origines, vertus et vices, crises et avenir » [4] qui est une merveille de pédagogie.
    Jean-Pierre Vespérini démontre clairement les vertus et les vices de l’euro, les seconds s’avérant aujourd’hui très supérieurs aux premières. Pour contrebalancer les vices, des petites améliorations techniques seraient imaginables, mais insuffisantes. Il faudrait ajouter du fédéralisme politique, mais malheureusement celui-ci apporte avec lui ses propres vices, et la balance reste déséquilibrée.
    Ce livre constitue un antidote à celui de Patrick Artus.
    Georges Berthu est ancien député européen

    [1]  Voir Laurent Mauduit, Les imposteurs de l’économie, Jean-Claude Gawsewitch éditeur, 2012, p. 79.
    [2]  Patrick Artus et Isabelle Gravet, La crise de l’euro, Armand Colin, 2012, page 19.
    [3]  On lira à cet égard les pages horrifiées que le banquier Patrick Artus consacre à cette perspective (op. cit. pages 111 et sq).
    [4] Jean-Pierre Vespérini, L’euro – Origines, vertus et vices, crises et avenir, Dalloz, 2013.
    Publication originale de l'Observatoire de l'Europe
  • États-Unis : Les 21 chiffres édifiants de la pauvreté

    Si l’économie va mieux, alors pourquoi est-ce que la pauvreté en Amérique continue à croître si rapidement ? Oui, le marché boursier est au plus haut historiquement , mais  le nombre d’Américains vivant dans la pauvreté a atteint un niveau jamais vu depuis les années 1960

    Oui, les bénéfices des entreprises ont atteint des niveaux records, mais le nombre d’Américains bénéficiant de bons alimentaires également. Oui, les prix des logements ont commencé à se redresser un peu (surtout dans les zones riches), mais il y a aussi plus d’un million d’élèves des écoles publiques qui sont sans abri, et ce pour  la première fois dans l’histoire américaine.

    Pouvons-nous donc mesurer nos progrès économiques à l’aulne de  la bulle boursière  gonflée par Ben Bernanke et sa téméraire  impression de billetst , ou devons-nous mesurer nos progrès économiques par la façon dont les pauvres et la classe moyenne vivent? Parce que si on regarde la façon dont les Américains moyens vivent de nos jours, il n’y a pas grand-chose d’excitant.

    En fait, la pauvreté connaît une croissance explosive aux et  la classe moyenne  continue à se rétrécir. Malheureusement, la vérité est que les choses ne s’améliorent pas pour la plupart des Américains.

    Avec chaque année qui passe, le niveau de souffrance économique continue à monter, et nous n’avons même pas encore atteint la prochaine vague majeure de l’effondrement économique.

    Ce qui suit sont les 21 chiffres explosifs sur la croissance de la pauvreté en Amérique que chacun devrait connaître …

    1  - Selon le Bureau américain du recensement, environ  une personne sur six vit maintenant dans la pauvreté. Le nombre d’Américains vivant dans la pauvreté est maintenant à un niveau jamais vu depuis les années 1960.

    2  - Lorsque vous ajoutez le nombre d’Américains à faible revenu, c’ est encore plus inquiétant. Selon le Bureau américain du recensement,  plus de 146 millions d’Américains  sont  «pauvres» ou à «faible revenu».

    3  - Aujourd’hui,  environ 20 pour cent  de tous les enfants aux Etats-Unis vivent dans la pauvreté. Incroyable, un  pourcentage plus élevé  d’enfants vit dans la pauvreté en Amérique aujourd’hui qu’ en 1975.

    4  - Environ  57 pour cent  de tous les enfants aux Etats-Unis vivent actuellement dans des foyers   »pauvres » ou à «faible revenu».

    5  - La pauvreté est encore pire dans les centres-villes. Actuellement,  29,2 pour cent des ménages afro-américains ayant des enfants souffrent d’insécurité alimentaire.

    6  - Selon un rapport publié récemment,  60 pour cent  des enfants de Detroit vivent dans la pauvreté.

    7  - Le nombre d’enfants vivant avec 2,00 $ ou moins par jour aux États-Unis atteint les  2,8 millions . Ce nombre a augmenté de 130 pour cent depuis 1996.

    8  - Pour la première fois,  plus d’un million  d’élèves des écoles publiques sont sans abri. Ce nombre a augmenté de  57 pour cent  depuis l’année scolaire 2006-2007.

    9  - Le nombre de sans-abri dans la région de Washington DC (l’une des régions les plus riches de tout le pays)  a augmenté de 23 pour cent  depuis la dernière .

    10  - Une étude universitaire estime que la pauvreté des enfants coûte à l’économie américaine  500 milliards de dollars  chaque année.

    11  - À ce stade, environ  un enfant sur trois vit dans un foyer sans père.

    12  - Les familles qui ont un chef de ménage âgé de moins de 30 ans ont un taux de pauvreté  de 37 pour cent .

    13  - Aujourd’hui, environ  20,2 millions d’Américains  consacrent plus de la moitié de leur revenu au logement. Cela représente une augmentation de 46% par rapport à 2001.

    14  - Environ 40 pour cent de tous les chômeurs en Amérique ont été sans emploi pendant au moins une demi-année .

    15  -  Un salarié sur quatre  perçoit 10 $ de l’heure ou moins.

    16  - Il y a eu une explosion du nombre de «travailleurs pauvres» ces dernières années. Aujourd’hui, environ  un salarié sur quatre perçoit un salaire au niveau ou en dessous du seuil de pauvreté.

    17  - plus de 100 millions d’Américains  sont inscrits à au moins un programme social géré par le gouvernement fédéral. Et ce chiffre n’inclut même pas  la sécurité sociale ou l’assurance-maladie.

    18  - Record de tous les temps  47,79 millions d’Américains  reçoivent des bons alimentaires. Lorsque Barack Obama a accédé au pouvoir, ce nombre était  d’environ 32 millions.

    19  - Le nombre d’Américains recevant des bons alimentaires dépasse ainsi  toute la population de l’Espagne .

    20  - Selon  certains calculs , le nombre d’Américains bénéficiant de bons d’alimentation dépasse maintenant les populations combinées de « Alaska, Arkansas, Connecticut, Delaware, District de Columbia, à Hawaii, Idaho, Iowa, Kansas, Maine, Mississippi, Montana, Nebraska, Nevada , New Hampshire, Nouveau-Mexique, Dakota du Nord, Oklahoma, Oregon, Rhode Island, South Dakota, Utah, Vermont, Virginie-Occidentale, et  Wyoming.  »

    21  -Dans les années 70,  environ un Américain sur 50  recevait des coupons alimentaires. Aujourd’hui, près d’un Américain sur six en dépend. Encore plus choquant est le fait que plus d’un enfant sur quatre  est inscrit dans le programme de bons alimentaires.

    Malheureusement, tous ces problèmes sont le résultat de notre long déclin économique. Dans un article récent du New York Times,  David Stockman , l’ancien directeur de l’Office of Management and Budget sous la présidence de Ronald Reagan, a fait un travail brillant en décrivant la façon dont les choses ont dégénéré au cours de la dernière décennie …

    Ces deux dernières années, l’économie américaine a connu une bulle de faux espoir produite par une augmentation sans précédent de la dette publique et par  l’impression d’argent sans précédent par la Réserve fédérale.

    Malheureusement, cette bulle de faux espoirs ne va pas durer beaucoup longtemps. En fait, nous voyons déjà des signes qu’elle est prête à éclater.

    Par exemple, les demandes de prestations de chômage ont atteint les  385 000  rien que dernière semaine de mars. Ce qui est dangereusement proche du « niveau limite » de  400.000, signe d’une crise profonde.

    Dans les années à venir, il va devenir de plus en plus difficile de trouver un emploi. Une récente une publicité pour une offre d’emploi dans un restaurant McDonald dans le Massachusetts exigeait « une expérience un à deux ans et d’un baccalauréat  ».

    Si on a besoin d’un baccalauréat pour un emploi chez McDonald, alors que vont devenir les cols bleus lorsque la concurrence pour les emplois va s’intensifier  lors d’une autre crise majeure ?

    Il ne faut pas se laisser berner  par le fait que le Dow Jones ait connu de nouveaux plus hauts historiques. La vérité est que nous sommes au milieu d’un déclin économique à long terme, et que les choses vont devenir bien pire.

    Source: SHTFplan.com

    A lire pour une autre vision des choses fondée sur le PIB, les indices boursiers, la des banques,… :  « America is back » : la reprise américaine, c’est du solide, Le Nouvel Économiste le 03/04/2013.  Extrait:

    ‘“Une crise de surendettement est par nature longue et douloureuse à résorber. Celle-ci a concerné au premier chef les ménages américains”, explique Philippe d’Arvissenet, directeur des études économiques à BNP-Paribas. Mais le travail est désormais fait en grande partie. “Les banques américaines sont recapitalisées et ont assaini leurs bilans. Le coût de la crise immobilière a été mutualisé par la quasi-nationalisation des agences hypothécaires et donc, in fine, payé par l’Etat américain.

    Les ménages ont en partie “restructuré” leur bilan, notamment en faisant défaut sur leur dette hypothécaire”, explique Christian Parisot, économiste en chef à la société de Bourse Aurel BCG. Plus qu’un symbole : le marché immobilier a amorcé son redressement après des années de purge. En 2012, les prix ont augmenté de près de 10 % dans les douze principales villes du pays. Le sentiment d’appauvrissement qui avait miné le moral des Américains s’éloigne. »

    Magnifique…On appelle  ça « des Mondes parallèles »

    Merci à Boréas http://fortune.fdesouche.com

  • Le redressement hors des standards internationaux de la République d’Islande

    1- Vers un redressement structurel pérenne

    L’ Islande a vu son système bancaire, qui représentait 9 fois son PIB, s’effondrer en 2008 après l’éclatement de la bulle financière. Menacées de faillite, les 3 banques du pays ont été nationalisées en une nuit, avec l’instauration d’un strict contrôle des capitaux, alors que la couronne se dépréciait à vue d’oeil. La reprise lui donne raison. En empêchant la fuite des capitaux à l’étranger, les autorités ont préservé le pays d’un ralentissement des échanges intérieurs et donc d’un effet récessif. En outre, l’épargne des islandais n’est plus aspirée par les produits financiers du secteur bancaire international mais est canalisée pour soutenir l’industrie islandaise, sauvegarder la qualité des services publics, entretenir les infrastructures et porter l’investissement qui reste insuffisant bien qu’en progression de 4.3%. L’Islande a, en outre, renoué avec la croissance, reconstitué ses réserves de devises. En dévaluant la couronne, le pays a vu ses exportations progresser de 3.9% et l’inflation est contenue. Elle se situait à 3.94% en mars 2013. Quand au chômage, il poursuit sa lente décrue en dessous de 5%. Signe de la confiance retrouvée chez les islandais, près des deux tiers de la population est partie en vacance à l’étranger en 2012.

    2- La lame de fond réformatrice

    Le sursaut démocratique
    Dans ce pays où subsiste une réelle démocratique représentative, il suffit de franchir la barre des 5% de suffrage pour obtenir des représentants au parlement. D’après les sondages, les deux partis au pouvoir seraient piteusement crédités de 12.5% pour l’Alliance Social-démocrate et de 8.7% pour la Gauche Verte. Si ce pronostique se confirmait dans les urnes, cela signifierait que les islandais sanctionnent fermement la trahison politique et ne s’enferrent pas dans un parti pris électoral dogmatique sans issus. Touchée par à une crise profonde provoquée par un séisme financier conjointe à la corruption des mœurs politiques, confrontée une guerre économique déclenchée par la ploutocratique contre le peuple et des pressions idéologiques provenant d’une troïka supranationale, le peuple constitué islandais a réussi à se ressaisir et à résister. De la sorte, le pays a sauvegardé un niveau de développement humain stable. L’IDH se fonde sur trois critères majeurs : l’espérance de vie à la naissance, le niveau d’éducation, et le niveau de vie. Malgré le séisme économique de 2008, l’indice de développement humain de l’Islande a toujours devancé la France.

    Le projet de constituante
    Dans la foulée de la « révolution des casseroles », une assemblée populaire de 25 personnes élue au suffrage universelle direct parmi 522 candidats provenant des 1000 volontaires tirés au sort avait pour mission de donner une nouvelle impulsion à la constitution. Le texte est bel et bien approuvé par plus des deux tiers des votants le 20 octobre 2012. Cependant le texte n’a toujours pas été validé par le parlement islandais et n’a pas force de loi. C’est un semi échec. L’association France- Islande reste optimiste : « La commission a en effet touché du doigt les principales faiblesses des institutions actuelles : place du président de la république, faible séparation des pouvoirs, rôle exorbitant des partis politiques, équité de la représentation parlementaire, mode de nomination des juges…, mais n’y a apporté que de timides retouches. »
    Les réticences sont grandes chez certains parlementaires car les revendications populaires sapent les intérêts de la caste dominante. Autant dire que les avancées de démocratie directe, notamment l’initiative populaire, la pétition, la contribution du peuple à la désignation des organes de pouvoir, sont des projets subversifs aux yeux des tenants de l’ordre établi. Par ces procédés, les citoyens proposent des lois qui sont ensuite votées par l’ensemble des électeurs. Les citoyens peuvent également s’opposer à une loi grâce à la pétition ou en faisant amender la constitution.

  • Égypte : le calvaire des chrétiens continue

    Égypte : le calvaire des chrétiens continue

      LE CAIRE (NOVOpress) – Le calme est revenu tôt le matin du lundi 08 avril, dans le quartier d’Abbassiya, mais la police était toujours déployée autour de la cathédrale Saint-Marc, dans laquelle des Coptes étaient encore retranchés après une nuit de violences antichrétiennes.

    La « bataille de la Cathédrale »

    Dimanche, après l’assassinat de 4 chrétiens au Caire, des milliers de Coptes sont venus participer aux obsèques.

    Les funérailles ont pris une tournure politique lorsque les participants ont scandé des slogans contre le pouvoir islamiste, et ces scènes ont été retransmises en direct à la télévision. Des scènes de chaos ont suivi, et de nombreux chrétiens se sont réfugiés à l’intérieur de la cathédrale tandis que la police tirait du gaz lacrymogène sur l’édifice.

    Aux côtés des policiers, des groupes de civils musulmans, apparemment des habitants du quartier, échangeaient des projectiles avec les Coptes par-delà les murs de la cathédrale.

    « Eux, là-bas, ce sont des chrétiens. Ici, vous êtes du côté musulman », a expliqué l’un des résidents à l’AFP.

    Beaucoup de Coptes se sont dit choqués par l’attaque contre la cathédrale Saint-Marc, siège du patriarcat copte orthodoxe. Deux personnes ont été tuées et 89 blessées selon le bilan du ministère de la santé.

    Un contexte propice à la violence

    Ces événements surviennent dans un contexte très tendu en Égypte en raison de la profonde division entre les partisans de M. Morsi, issu des Frères musulmans, et ses opposants, qui ont dégénéré à plusieurs reprises en violents affrontements.

    Les Coptes représentent de 6 à 10% des 84 millions d’habitants en Égypte, où les affrontements sont fréquents entre chrétiens et musulmans, souvent en raison de querelles de voisinage, d’histoires d’amour interdites ou de la construction de nouvelles églises.

    Depuis la chute du régime de Hosni Moubarak en février 2011, ces heurts ont tué une cinquantaine de chrétiens.

    L’arrivée d’un islamiste à la tête de l’Égypte a aggravé le sentiment d’insécurité et de marginalisation des Coptes. M. Morsi a promis d’être le «président de tous les Égyptiens» mais ses opposants l’accusent de se comporter comme un représentant des Frères musulmans et de l’islam.

    Que ce soit sur les chaînes de télévision salafistes, sur Internet ou dans les prêches des islamistes radicaux, ces “infidèles” sont de plus en plus stigmatisés.  “Certaines couches de la société ont désormais le sentiment qu’il est plus facile de s’attaquer aux Coptes, ils ont un sentiment d’impunité“, affirme ainsi Tewfik Aclimandos, chercheur associé à la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France.

    Julien Lemaire http://fr.novopress.info

    Crédit photo : Al Jazeera English, via Wikipédia, (cc).