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international - Page 1294

  • Pierre Hillard, spécialiste du mondialisme... origines, découvertes et terrifiantes perspectives

  • Tea Party : L’Amérique à la reconquête de ses libertés

     

    <em>Tea Party : L’Amérique à la reconquête de ses libertés</em>

    RENNES (NOVOpress Breizh) – À lire la presse française de ces dernières années, on s’étonne que Barack Obama n’ait pas été réélu avec 99 % des voix tant le président américain cumule les vertus et ses adversaires les défauts. À lire le livre Tea Party : L’Amérique à la reconquête de ses libertés, on comprend surtout que les commentaires usuels relèvent soit de la désinformation, soit de la nullité crasse. D’origines vendéennes et bretonnes, Évelyne Joslain connaît à fond les arcanes des idées politiques américaines et les expose ici avec passion.

     

     

    Loin de la caricature présentée de ce côté-ci de l’Atlantique – front bas, intégrisme biblique et winchester en pogne – on découvre que le Tea Party est une « nébuleuse » où coexistent féministes conservatrices dégoûtées d’une « gent masculine à l’évidence dépassée par la situation », mâles blancs exaspérés par la discrimination à l’envers, et patriotes identitaires désireux de retrouver les valeurs fondatrices des États-Unis. De nombreuses idées infusent dans la théière du Tea Party : sur le plan intellectuel, le mouvement n’a rien à envier au clan « progressiste ».

     

    Obama occupe une grande place dans ce livre, mais pas l’Obama sanctifié qu’on connaît en France. Évelyne Joslain s’étonne de « l’écart entre le mythe Obama et l’inquiétante personnalité de cet étrange président », élevé à Hawaï par des grands-parents maternels blancs et de gauche. Elle dénonce ses « mauvaises fréquentations » comme Jon Corzine, ancien trader de Goldman Sachs devenu gouverneur démocrate du New Jersey avant de diriger MF Global qui sera l’une des dix plus grosses faillites de l’histoire américaine suite à des spéculations financières malheureuses. Elle a des mots très durs sur le dilettantisme géopolitique d’Obama, son indulgence envers l’islamisme, sa gestion invraisemblable de la guerre d’Afghanistan (où la « guerre contre la terreur » s’accommode d’assassinats « ciblés » en territoire pakistanais) et son immigrationnisme qui, au-delà du simple calcul électoral, pourrait dénoter une haine viscérale de l’Amérique blanche. Impitoyable, elle conclut : « C’est bien aux névroses d’Obama que l’Amérique doit d’avoir vu en trois ans s’exacerber les tensions raciales et se créer des clivages sociaux tandis que s’aggravaient rapidement la politisation et la racialisation de toutes les questions, sans oublier le chaos géopolitique au Moyen-Orient ».

     

    Si les dérives européennes (alliance entre universalisme et financiarisation, entre business et immigration, etc.) ressemblent fort à celles de l’Amérique, la France n’a rien produit d’analogue au Tea Party à ce jour. Ce livre très documenté est donc une exploration utile d’un puissant courant émergent encore très mal connu.

     

    François Kernan http://fr.novopress.info

     

    *** Évelyne Joslain, Tea Party : L’Amérique à la reconquête de ses libertés, éditions Jean Picollec, 298 p., 21 €.

  • Un nouveau livre choc d’Anne Kling

    menteurs-et-affabulateurs-de-la-shoah.jpgOn peut dire qu’Anne Kling frappe fort avec son cinquième et nouveau livre : Menteurs et affabulateurs de la Shoah.
    Vaste sujet !
    Le livre vient de sortir et personne chez Contre-info ne l’a encore lu : nous vous signalons simplement sa parution, et sa disponibilité ici.
    256 p. 18 €.

    Anne Kling est l’auteur de divers livres à succès, dont le CRIF, un lobby au coeur de la République et Les révolutionnaires juifs, qui viennent d’être réédités pour l’occasion. Tous ses livres peuvent se trouver ici.

    http://www.contre-info.com/

  • Victoire de Beppe Grillo : une défaite historique pour la tyrannie médiatique

    Succès d’une formation populiste en rupture avec les diktats mondialistes sur l’euro. Entretien avec Alain de Benoist.

    Les élections italiennes de février 2013 sont un événement majeur à un triple titre : par le désaveu apporté à Mario Monti, l’homme de Goldman Sachs, imposé à l’Italie comme chef de gouvernement par l’Union européenne et qui rassemble moins de 10% des suffrages ;  par le succès local de la Ligue du Nord, identitaire et régionaliste, qui gagne les élections régionales de Lombardie ; et surtout par la percée de Beppe Grillo qui remporte 25% des sièges au Parlement et dont la formation devient le premier parti d’Italie.
    C’est le succès d’une formation populiste en rupture avec les diktats mondialistes sur l’euro, sur la croissance et sur l’immigration. C’est un succès d’autant plus notable qu’il a été obtenu sans passage par les plateaux de télévision, par de grands meetings populaires dans les rues et par Internet. En Italie la tyrannie médiatique a connu une défaite historique.
    Pour éclairer le phénomène Grillo, nous reprenons ci-dessous un texte d’Alain de Benoist paru dans Boulevard Voltaire et repris par l’excellent site Metaposinfos.
    Polémia.

    Ils préfèrent les people au peuple

    Nicolas Gauthier – Le comique Beppe Grillo grand vainqueur des dernières élections législatives en Italie… Qu’est-ce que cela dit sur la réalité de la politique locale ? Peut-on le résumer à sa simple qualité de comique, tel un Coluche, chez nous, il y a quelques décennies ? Au fait, « populisme » est-il forcément un gros mot ?

    Alain de Benoist - Il y a longtemps que Beppe Grillo n’est plus un « comique », contrairement à ce que s’imaginent la plupart des journalistes français qui le traitent de « clown » ou d’ « histrion » pour faire oublier qu’ils n’ont découvert son existence qu’au soir des élections. Il n’est pas plus comparable à Coluche qu’il ne l’est à Poujade ou à Dieudonné. Avec 25,5% des voix et plus de 160 parlementaires, députés et sénateurs, sa formation, qui n’existait même pas lors du précédent scrutin, est devenue d’emblée le premier parti d’Italie. Cela donne la mesure de la vague de fond qui l’a portée. Et c’est sur celle-ci que doit porter la réflexion. L’Italie a certes été un pays pionnier en matière de « populisme » (on se souvient de l’ « uomo qualunque » des années 1950), mais le populisme du Mouvement 5 Etoiles ne ressemble à rien de ce que l’on a vu. Ce n’est pas un populisme de la peur, mais un populisme de la colère et de la révolte. Ce n’est pas non plus, comme souvent en Europe, un populisme qui divise la droite, car il a surtout rassemblé des électeurs venus de la gauche. Enfin, c’est moins un populisme qui prétend parler au nom du peuple qu’un populisme qui s’efforce de créer les conditions dans lesquelles le peuple peut s’exprimer. Quant aux esprits paresseux qui pensent que Grillo n’a pas de programme, ils montrent par là même qu’ils ne l’ont pas lu.

    Le « populisme » est aujourd’hui le terme péjoratif qu’utilise la Nouvelle Classe politico-médiatique, élue par la globalisation, pour désigner avec dédain ceux qui s’entêtent à penser que la démocratie repose sur la souveraineté du peuple. La Nouvelle Classe n’a que faire du peuple (elle lui préfère les « people ») et n’aspire qu’à gouverner sans lui. C’est ce qui la rend incapable de mesurer l’ampleur du fossé qui sépare désormais les classes populaires de l’oligarchie dominante. L’erreur classique que l’on fait à propos du populisme est d’y rechercher une idéologie, alors que le populisme n’a pas de contenu idéologique prédéterminé : ce n’est pas une doctrine mais un style. L’autre erreur est de l’analyser simplement en termes de « démagogie ». C’est oublier que la démagogie des élites vaut bien celle des populistes. C’est surtout passer à côté de l’essentiel, qui est la notion même de peuple, défini comme un demos uni par une sociabilité commune. Vincent Coussedière n’a pas tort d’écrire que « l’être-ensemble populiste correspond à ce moment des démocraties où le peuple se met à contrecœur à faire de la politique parce qu’il désespère de l’attitude des gouvernants qui n’en font plus ».

    N.G. – Insubmersible Silvio Berlusconi. Détesté par nos médias – quoique nombre de ceux qui l’insultent aujourd’hui ont peut-être été ses salariés à l’époque de sa chaîne de télévision française, La Cinq, au siècle dernier –, mais manifestement pas si impopulaire que ça chez lui. Quelles réflexions un tel paradoxe peut-il vous inspirer ?

    A. de B.- Berlusconi a principalement surfé sur le thème de la démagogie fiscale. Son populisme est un populisme droitier d’essence bourgeoise bien différent du populisme « chimiquement pur » de Beppe Grillo. En prenant position pour la décroissance, la démocratie participative et le mandat impératif, le Mouvement 5 Etoiles s’est aussi prononcé pour l’autonomie et le primat du politique vis-à-vis de la « gouvernance » économique, de la finance de marché et de l’expertocratie. Berlusconi est un grand « communicateur », mais Grillo a ouvert un nouveau chapitre de la communication politique en refusant d’apparaître à la télévision et en s’appuyant avant tout sur Internet (l’ « incendie numérique ») et sur les meetings de rue. Berlusconi reste un homme de droite, quand le succès des « Grillini » montre que le clivage gauche-droite n’a plus de valeur opérationnelle pour analyser les phénomènes politiques nouveaux.

    N.G. – Dans ce scrutin, il y a trois disparus dont on a peu parlé. Mario Monti, l’ancien banquier de Goldman Sachs, et son allié Gianfranco Fini, de l’Alliance nationale. Sans oublier Umberto Bossi, de la Ligue du Nord, empêtré dans des scandales de corruption que lui, l’Italien du Nord, imputait aux seuls Italiens du Sud… Quel bilan tirer de tout cela ?

    A. de B. - Le rejet de Monti par 90% des Italiens montre à quel point l’arrogance des technocrates est devenue insupportable pour les classes populaires et les classes moyennes auxquelles la Forme-Capital veut faire payer le prix d’une crise provoquée par l’endettement public et la folle course à l’austérité engendrée par la désubstantialisation de la valeur et la suraccumulation du capital fictif. La Lega conserve quelques bastions, mais se trouve maintenant confrontée à une crise d’identité très profonde. Quant à Fini, il mérite plus que jamais son nom. Cela ne signifie pas que l’Italie est définitivement entrée dans l’ « ère Grillo », mais que tout retour en arrière est exclu. Aux dernières élections, c’est toute la classe politique italienne qui s’est trouvée disqualifiée par une nouvelle secessio plebis. Un signe annonciateur pour d’autres pays européens ?

    Alain de Benoist,
    propos recueillis par Nicolas Gauthier
    (Boulevard Voltaire, 15 mars 2013).

     http://www.polemia.com

    Titre original : Ils préfèrent les people au peuple

    http://www.bvoltaire.fr/alaindebenoist/ils-preferent-les-people-au-peuple,14680
    15/03/2013
    http://metapoinfos.hautetfort.com/index-1.html (17/03/2013)

  • « Des destinataires pas très recommandables »

    « C’est toujours  intéressant de jouer des ordures », «  (un personnage)  passionnant, pas tellement pour lui-même, c’est vraiment une crevure, mais par son époque et le succès invraisemblable de ses écrits  infâmes ». Rassurez-vous chers lecteurs,  ce jugement  de l’acteur  versaillais Denis Podalydés  ne concerne pas Jean-Paul Sartre qu’il incarna avec le talent qui  est le sien dans un  téléfilm  tourné en 2006, mais le publiciste et pamphlétaire  antisémite Edouard Drumont.  Le comédien endosse ce rôle  ce soir    dans un « docu-fiction »  qui sera diffusé sur France 2. Le producteur en est le  célèbre militant d’extrême gauche  Jacques Kirsner  (alias   Charles Stobnicer dit Berg), ancien membre dirigeant  du groupuscule trotskiste  Organisation communiste internationaliste  (OCI)   dans lequel  Jean-Luc Mélenchon fit aussi ses premières armes. Pour la petite histoire,  c’est ce même Kirsner  qui confirma   le passé trotskyste  et les relations avec l’OCI de Lionel Jospin dans un article publié dans Libération en 1999.  Les médias rapportent ce matin que Denis Podalydés et  Jacques Kirsner se sont beaucoup  battus pour que ce téléfilm soit diffusé à une heure de grande écoute  et non pas en seconde partie de soirée comme  cela était initialement  prévue par la chaîne. Faut-il que ces derniers soient persuadés de  l’urgence  du message pédagogique qu’il délivre, à défaut de son originalité. Mais un an après  les assassinats commis par Merah, ne doutons pas que les jeunes notamment,  boycotteront les derniers épisodes de Docteur House  pour se précipiter sur France 2. Piqure de rappel pédagogique qui a été faite aussi magistralement par le  président israélien Shimon Peres dans l’hémicycle  du Parlement européen le 12 mars, dernière étape de sa tournée européenne .  

     Pour être tout à fait honnête M. Peres est un peu comme chez lui quand il visite les assemblées et les instituions européennes. Javier Solana, ex  secrétaire général de l’OTAN (199599), ancien Haut Représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) de l’Union européenne (1999-2009), en avait fait l’aveu en octobre  2009 en Israël   lors de la seconde édition de la conférence  organisée sous l’égide de Shimon Peres , Facing Tomorrow . En présence notamment du philosophe Bernard-Henry Lévy, Javier  Solana  avait déclaré: « Israël permettez-moi de le dire, est un membre de l’Union européenne sans être membre de ses institutions ». M. Solana avait  poursuivi en notant qu’Israël est « partie prenante à tous les programmes de l’Union » et en soulignant  qu’aucun des États en cours d’adhésion à l’Union n’a de relation aussi étroite avec l’Union qu’Israël, bien que cet État n’ait jamais été officiellement  candidat.

    Aussi, la semaine dernière,  et pour faire bref, M. Peres s’est contenté dans son allocution officielle,  la première intervention d’un président israélien devant le Parlement européen depuis 30 ans,   de rappeler bien sûr en filigrane  la dette  imprescriptible des Européens vis-à-vis d’Israël.  Il  a rejeté aussi  toutes les critiques émises concernant la Palestine, la politique de colonisation de la Cisjordanie. Il a enjoint fermement l’Europe à inscrire le Hezbollah pro iranien  sur la liste des organisations terroristes. Il a dressé un réquisitoire implacable contre l’Iran : « Téhéran soutient le terrorisme »,  « Téhéran met en cause l’existence d’Israël », « Téhéran nie l’Holocauste et veut en créer un autre », avant de demander  à l’Europe d’empêcher ce pays  de se doter,  à l’instar de l’Etat hébreu,  de l’arme nucléaire et de missiles à longue portée.

      Evoquant la Syrie ravagée par le terrorisme, M Peres a affirmé que  le Hezbollah aidait sur le terrain le régime de Bachar el-Assad,  notamment dans sa lutte  contre les djihadistes qui rêvent d’instaurer le califat islamique en Syrie. Il a précisé aussi  son souhait  de voir se déployer  des casques bleus de la Ligue Arabe.  Vœu que l’on peut juger irréaliste dans sa capacité à ramener la paix mais qui ne soulève pas l’indignation suscitée par  les récentes déclarations de Laurent Fabius. Prenant acte du fait que la Russie, l’Iran livraient des armes au régime syrien, le ministre des Affaires étrangères a  annoncé que   « la France » - qui fournit déjà une aide non « létale »  aux « rebelles » -  et le gouvernement britannique allaient demander aux Etats de l’Union européenne la levée de l’embargo sur la livraison des armes aux forces armées dites modérées de  l’opposition syrienne. Et qu’en l’absence  de feu vert, Paris et Londres passeraient outre d’ici fin mai.

    M. Fabius entend par là accélérer la chute du régime syrien par ce qu’il espère être  un règlement militaire du conflit, en  emboitant le pas au  Qatar et à  l’Arabie Saoudite  qui fournissent déjà les brigades internationales islamistes  en armes.  Dans les faits, cette précipitation se nourrit de  la même inquiétude qui agite François Hollande. Ils ont lu tous deux les rapports  qui pointent les  rivalités entre factions rebelles et l’emprise croissante  des djihadistes dans ce conflit.   Aussi, à  Bruxelles le 15 mars,  M.  Hollande, qui redoute l’incapacité de la coalition hétéroclite des  anti-Assad a arracher la victoire sur le terrain,  a-t-il plaidé   en faveur des livraisons d’arme.  Au motif que  « le plus grand risque, ce serait de ne rien faire, de laisser faire (…). Ce serait le chaos (…). Le plus grand risque, c’est l’inaction. » Le plus grand risque a affirmé  jusqu’alors la diplomatie russe, c’est de croire que  la situation de la Syrie se réglera uniquement en faisant parler la poudre.

    Relevons encore que  le  comble de la  bêtise et/ou de la malhonnêteté  a été atteint par   la propagande gouvernementale distillée dans les médias,   expliquant que les armes qui seront  fournies aux milices anti Assad  seront « traçables » pour éviter qu’elles ne tombent aux mains des terroristes fondamentalistes.

     Sur le site de France TV Info , Jean-Pierre Maulny, spécialiste de l’armement à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris)  expliquait qu’ «  Il faut absolument mettre en place un système de traçabilité ». « Numéroter, avoir un système d’identification indélébile pour chaque arme, et récupérer le matériel après.  Comment ? On doit pouvoir désigner un interlocuteur, pour savoir à qui réclamer les armes.Reste que rien ne garantit que l’arme sera rendue. Sur les armes légères, on n’a jamais trouvé de système efficace pour les contrôler, admet le chercheur. Mais pour lui, les choses vont dans le bon sens. Il vaut mieux que les livraisons d’armes soient officielles. Aujourd’hui, le système passe par les Saoudiens et les Qataris, avec des intermédiaires en Turquie. »

    « Autre solution, plus perfectionnée qu’un simple traçage, imaginée par les industriels : des systèmes permettant de localiser et neutraliser les armes à distance. Cette technologie serait aujourd’hui répandue sur les armes sophistiquées comme les missiles. Mais cela ne garantit pas une sécurité à 100%. » «  Chargé de plaidoyer paix et conflit au CCFD-Terre solidaire,  Zobel Behalal  signale qu’une arme disponible  « une minute entre les mains d’un irresponsable peut faire beaucoup de dégâts ».  « Autre innovation, pendant le conflit libyen, des armes à usage unique, avec une durée de vie limitée, auraient été livrées aux rebelles. Mais encore une fois, pour Zobel Behalal, le problème est plus large : A-t-on la garantie que les destinataires sont tous recommandables ? Si oui, que le gouvernement nous communique leurs noms… »

     Une fois n’est pas coutume,l’ex ministre  de la Défense et député UDI Hervé Morin a fait sien l’avis du FN et de  Bruno Gollnisch  en  parlant  de «foutaise »  à propos de  l’idée d’une « traçabilité »des armes.    «Ajouter la guerre à la guerre ne mènera à rien »  et ne saurait « fléchir un tant soit peu le régime de Bachar el-Assad ou la position russe ou chinoise ». Les mouvements qui constituent cette résistance at-il ajouté,  « sont en grande partie des jihadistes ou des salafistes ». « Qui vous dit que dans six mois, ces mêmes armes ne seront pas retournées contre nous-mêmes ? C’est une attitude de pompier-pyromane, comme si on voulait se donner bonne conscience » a déclaré M. Morin.

        Marine Le Pen, Bruno Gollnisch ou encore Marion  Maréchal l’ont dit et répété,   la France  n’a pas à soutenir la rébellion syrienne ; Marion le résumait sur l’antenne de BFM  hier matin : « On va aller armer une résistance extrêmement hétérogène dont on sait qu’une grande partie est composée d’islamistes. On va faire tomber un régime qui est, certes, éminemment critiquable, mais qui avait deux mérites.Le premier était de préserver relativement le droit des femmes. Le second était de faire cohabiter pacifiquement des minorités qui demain vont se faire massacrer . »

     http://www.gollnisch.com

  • Un rapport accablant fait toute la lumière sur la «baleine» de JP Morgan

    Les pertes provoquées par l’ex-trader londonien ont été sciemment minimisées. Les positions de Bruno Iksil ont gonflé jusqu’à 157 milliards de dollars.

    Si la «baleine de Londres» était une «tempête dans un verre d’eau», comme l’assurait l’an dernier le directeur de JP Morgan, Jamie Dimon, le réceptacle est en train de déborder. Selon un rapport d’enquête parlementaire publié jeudi soir, la première banque américaine a sciemment menti aux investisseurs et aux régulateurs. Elle a «mal informé […] sur la nature, les activités et les risques des dérivés de crédit» de sa division d’investissement pour compte propre, conclut le document de 300 pages.

    Les dizaines d’auditions et l’examen de 200 conversations téléphoniques et de 90.000 documents internes permettent d’établir une chronologie précise de l’affaire. Le 5 avril 2012, l’agence Bloomberg écrit que le trader français Bruno Iksil, surnommé la «baleine de Londres» en raison des énormes positions qu’il a coutume de prendre, a constitué un portefeuille de dérivés de crédit d’une telle ampleur qu’il distord les indices.

    De 51 milliards de dollars à fin 2011, les positions ont triplé, à 157 milliards, à fin mars 2012. «Il n’y a rien à faire, il n’y a aucun espoir. Le portefeuille continue de grossir monstrueusement», désespère le trader, au téléphone avec l’un de ses collègues, le 16 mars.

    A ce moment-là, cela fait presque deux mois que JP Morgan n’envoie plus le rapport quotidien des pertes et des profits réalisés par sa banque d’investissement au régulateur. En outre, les enquêteurs du Congrès démontrent comment la hiérarchie du trader a manipulé les modèles de risque internes et de quelle manière elle l’a pressé de surévaluer ses positions, afin de dissimuler les pertes grandissantes.

    En avril toujours, Jamie Dimon répond à des analystes inquiets des révélations de Bloomberg. Il s’attelle alors à minimiser l’affaire. Et ce, alors qu’il «connaissait déjà la complexité, la taille du portefeuille et de ses pertes, ainsi que la difficulté d’en déboucler les positions», accuse le rapport.

    Entre-temps, la Réserve fédérale et le régulateur OCC (Office of the Comptroller of the Currency) demandent des précisions. La banque leur «fournit des informations incorrectes», en affirmant qu’elle va réduire les positions. En réalité, elle continue à les augmenter. Le rapport note toutefois que l’OCC a sa part de responsabilité, puisqu’il n’a pas su donner suite à des signaux d’alerte déjà visibles.

    Ce que pointe aussi l’enquête, c’est le fait que JP Morgan a attendu que paraissent des informations de presse pour évoquer ces transactions. Le silence a été maintenu «malgré plus de 1 milliard de pertes et des problèmes étendus», est-il écrit. En mai 2012, ce sont finalement 6 milliards de dollars de pertes de courtage qui sont annoncés publiquement par la banque.

    Le rapport a été publié la veille de l’audition de plusieurs cadres et ex-cadres de la banque. Hier, tous ont déploré une chaîne d’erreurs, mais ils nient avoir menti. L’ex-cheffe des investissements s’est déclarée déçue et triste de constater à quel point l’équipe de Londres avait sapé son autorité.

    Les médias américains, eux, espèrent que ce nouveau scandale serve à alimenter le débat sur la surveillance de ces piliers de Wall Street qui jonglent avec des produits financiers très complexes. En revanche, personne ne presse publiquement Jamie Dimon à la démission, lui qui a finalement assumé une part de responsabilité, en janvier, et vu son bonus réduit de moitié.

    Alors qu’Oswald Grübel, ex-directeur d’UBS, avait été poussé vers la sortie après l’affaire Kweku Adoboli, les tromperies autour de la «baleine» de JP Morgan ne semblent pas en mesure d’atteindre l’insubmersible banquier.

    Le Temps    http://fortune.fdesouche.com

  • Arizona vs États-Unis

    Près d'une dizaine d'États - de la Pennsylvanie à la Caroline du Sud en passant par l'Oklahoma, le Texas et le Missouri, pour ne citer que ceux-là vont bientôt se lancer dans une guerre politico-institutionnelle contre Washington-la-hautaine, contre l'insatiable Potomac, bref contre les autorités fédérales accusées d'irresponsabilité, d'inertie, voire de trahison. Objet du conflit : l'immigration illégale, devenue aux États-Unis une invasion qui n'ose pas dire son nom. Cadre du conflit : la subtile articulation de ce cher et vieux fédéralisme qui est l'arbre de vie du pays. Né dans l'esprit des légistes avec les premières cités de l'homme, le fédéralisme s'est imposé dans tous les continents comme un système fragile, utile, parfois même indispensable. Le Français en ignore souvent tout pour avoir vécu depuis des dizaines de générations, dès la sortie du Moyen-Âge, dans des structures étatiques pétries de centralisme organisateur - Tocqueville l'a magistralement montré - d'où l'œil royal, impérial puis républicain veilla à la marche des affaires publiques jusqu'aux moindres détails.
    À l'inverse, l'Américain passe son existence à cheval sur deux États : celui de son quartier, l'immédiat, le fédéré, le charnel qui devient sa petite patrie ; et l'autre, celui dont s'étourdit la presse, le lointain, le fédéral, le mythique qui a fini par devenir sa lancinante obsession. En principe, ces deux types d'États ont des pouvoirs qui s'équilibrent et des devoirs qui se complètent : le fédéral gère les problèmes nationaux tandis que le fédéré se penche sur la besogne quotidienne. Chacun son domaine. Mais dans les interstices laissés par ces deux énormes meules qui ne tournent pas dans le même sens ni toujours dans le même but, se glissent - suprême astuce des Pères fondateurs - les libertés citoyennes d'autant plus réelles qu'elles profitent de l'imbrication souvent aléatoire et parfois contestée d'un double mécanisme compliqué. Lorsque les deux meules s'opposent, aux étincelles qui en résultent s'éclaire l'électeur et se chauffe le frondeur sommeillant en lui. Car c'est bien à une véritable fronde que nous assistons. Mais contrairement à celle jadis phagocytée par Mazarin, il n'est pas certain que Washington sorte vainqueur de celle-ci.
    Cette fronde a toutes les allures d'un défi et, comme beaucoup de révoltes, commence par l'initiative d'un téméraire. Car si le groupe d'États dressés désormais contre Washington s'étoffe de mois en mois, l'affaire à ses débuts consista en un « coup de gueule » solitaire, une sorte de « ras-le-bol » clamé par une citadelle sans défense sur des marches sans illusions quant à la rapacité du tiers-monde. Ce faux glacis traversé par toutes les impostures se voit planté par dérision dans un superbe décor à la Buzzati, un décor d'épopée : au pied de murailles béantes, la sécheresse mystérieuse et angoissante du "Désert des Tartares" s'enfonce dans l'hispanité comme pour mieux en aspirer les hordes vengeresses. Cette victime expiatoire de toutes les trahisons fédérales, c'est l'Arizona. Ce repaire de frondeurs exaspérés, c'est encore l'Arizona. Cet audacieux qui alluma la mèche de la sédition, c'est toujours l'Arizona : une aridité lunaire plongée dans une étuve saharienne que quelques oasis peignent en vert le long d'une frontière barbelisée par habitude et poreuse par négligence.
    L'État occupe les premières loges au théâtre des invasions mais doit se contenter du poulailler dans les débats sur l'immigration. Cette injustice provoqua une fermentation des esprits qui dure depuis un quart de siècle. C'est beaucoup, vingt-cinq ans, lorsqu'on voit pénétrer chaque jour des centaines de clandestins dont l'impunité génère autant de trafics que d'exactions. C'est trop, vingt-cinq ans, lorsqu'on mesure l'inertie du Congrès, l'apathie de la Maison-Blanche et l'hypocrisie de l'administration. Plus d'une dizaine de réformes furent mises en chantier afin d'endiguer les flots d'étrangers. Toutes bénéficièrent en apparence des meilleures intentions parlementaires. Et toutes sentirent le souffle bienveillant de l'autorité présidentielle. Mais toutes finirent dans les mouroirs institutionnels. D'un côté un arsenal sans consistance, de l'autre une menace quotidienne ; d'une part une lâcheté quasi générale, de l'autre des prédateurs enragés. Au milieu de ce nauséeux combat, l'Arizona, seul ou presque, exposé à tous les coups sans pouvoir en rendre, sacrifié sur l'autel du politiquement correct avec devant les yeux son image - terrible image renvoyée par tous les miroirs : le sas de la honte.
    L'Arizona brisa les miroirs accusateurs avant de métamorphoser son insupportable visage. Puisque le pouvoir fédéral stagnait dans l'incurie, les instances fédérées avaient le droit de se substituer à lui ; Phoenix prenant le pas sur Washington. En somme, une guerre de capitales. Mais une guerre (presque) prévue par la Constitution. Celle-ci stipule en effet que « l'Union doit garantir à chacun des États non seulement la forme républicaine de son gouvernement mais aussi la protection de ses frontières contre l'invasion ». Nous sommes au cœur du débat. Depuis vingt-cinq ans, la Constitution est violée une centaine de fois par jour sur les bords du Potomac parce qu'au même moment, sur la façade méridionale de l'Arizona, une centaine d'illégaux parviennent sans obstacles à serpenter sous les barbelés. Ce viol obsessionnel électrisa Russell Pearce. Élu républicain au sénat de l'Arizona, Pearce rédigea un projet de loi réclamant pour sa « petite patrie » le droit d'exercer une défense légitime en l'absence de toute autre volonté hiérarchiquement responsable.
    Le texte fut voté par les deux chambres locales à une forte majorité et signé le 23 avril dernier par Madame le Gouverneur Jan Brewer. Celle-ci ne mâcha pas ses mots lorsque l'entourèrent les micros du prêt-à-penser. « L'Arizona, déclara-t-elle, vient de se doter d'un outil pour résoudre une crise que nous n'avons pas créée mais que le gouvernement fédéral a amplifiée en refusant de s'y intéresser lorsqu'il était encore temps. Nous avons été patients. Pendant des décennies, nous avons attendu que Washington agisse. En vain. La situation devenant intolérable, il a fallu trancher. » La loi entrera en vigueur le 31 juillet. Que veut-elle ? Faire pression sur les 500 000 illégaux comptabilisés par les différents shérifs afin de ne leur laisser le choix qu'entre un long séjour dans une prison américaine er le retour immédiat dans leur propre pays. Que prévoit-elle ? Des pouvoirs accrus aux forces de police : elles pourront désormais arrêter et demander ses papiers d'identité à toute personne suspectée, à cause de son apparence ou de son attitude, d'avoir pénétré clandestinement aux États-Unis. Les contrevenants seront expulsés. Et dans la même logique, ceux qui transporteront ou hébergeront des illégaux seront punis.
    Considérée comme un cinglant affront à l'ordre établi par la presse aux ordres et l'establishment aux fers, la nouvelle loi fut qualifiée de « fâcheux dérapage » par Barack Obama, d'« ignoble opération » par Eric Holder, ministre de la Justice, et de « mesure destructive » par Janet Napolitano, ministre de la Sécurité intérieure. Quant au cardinal Roger Mahony, ex-archevêque de Los Angeles, toujours en tête des gourous bien pensants, il a cru voir dans les efforts d'assainissement pris par les corps constitués de l'Etat rebelle des « techniques dignes du bolchevisme et du nazisme ». Cette emphase pavlovienne paraît grotesque face aux 72 % d'opinions favorables recueillies parmi les vrais Arizoniens, face également au vif intérêt suscité un peu partout par l'initiative de Pearce. Trois nouveaux États - l'Utah, la Géorgie et le Colorado - sont venus s'ajouter l'autre semaine à la liste déjà longue des frondeurs de l'Obamaland. Tous préparent un arsenal anti-illégaux. Et tous attendent le 31 juillet comme l'amorce d'une ère de reconquête. Sur celle-ci tirent déjà ceux qui estiment que le dispositif honni pèche par deux aspects. Il invite les agents de la force publique à une gigantesque chasse au faciès où régnera en maître absolu l'arbitraire raciste : faux. Les policiers ne pourront intervenir que si la personne suspectée d'être clandestine a déjà commis une faute ou un délit, par exemple un excès de vitesse, un feu rouge grillé ou un vol à la roulotte. Sans enfreinte au règlement, pas d'interpellation et donc pas de contrôle. Autre attaque : le dispositif inaugure un type de surveillance qui exige de l'étranger d'avoir toujours sur lui un papier d'identité : faux. On a oublié que depuis 1940, une décision fédérale oblige les non-citoyens à porter constamment sur eux un document prouvant la légalité de leur présence sur le sol américain, c'est-à-dire un document visé par les services d'immigration.
    Ainsi, dans ce domaine qui devient ultrasensible, l'Arizona n'a nullement innové. Il n'a fait que suivre Washington et le Congrès. Précieux atout pour les frondeurs qui devront ferrailler devant la justice. Et argument inestimable pour les candidats nationaux à l'élection législative de novembre prochain. L'Arizona comme État pilote : tout un programme.
    CHRISTIAN DAISUG PRESENT du 19 juin 2010

  • La globalisation ou la guerre

    Les débats électoraux sont toujours des boosters de mots. A côté des mots défendus, parfois temporairement comme "immigrés", il y a les mots invertis. Ainsi en est-il de la "mondialisation", jadis heureuse et progressiste, aujourd'hui très connotée. Il est curieux que son premier opposant ait été entraîné en même temps dans sa ruine, je parle du mot "altermondialisation". A été créé en remplacement, le mot "démondialisation" ou l'utopie du détricotage des niveaux de vie du tiers-monde. On s'affaire en thèses à l'université de Saône & Loire. Mais venons à la guerre.
    Sans qu'elles soient liées à la race comme le soutenait ce vieux comte d'Arthur, les inégalités des conditions d'existence de la race humaine sont frappantes. Elles engendrent depuis l'aube du monde la mise en mouvement des peuples. Plus ou moins pacifique s'il y a de l'espace, à charge de revanche et plus violente si le sentiment domine d'avoir été laissé pour compte par le Gran Toot.
    C'est ainsi que la race européenne, posée en fond de tableau sur la péninsule tempérée, a vu s'inviter chez elle toute la grande steppe parce que son herbe était plus verte et son climat moins rude. Quelqu'un, un traître, avait sans doute parlé. Sinon auraient-ils choisi peut-être le sud-ouest comme Tamerlan la Perse, ou le sud-est comme les Mongols l'empire han. Aujourd'hui il n'est plus à craindre d'indiscrétions, le monde est un village, et à moins de vivre paumé dans une vallée encaissée de Nouvelle-Guinée avec un os dans le nez, on sait les mots-clefs du monde, Louis-Vuitton, Omega, aïPade, Cadilac, Goutchi... On me dit dans l'oreillette que c'est plutôt, "liberté", "démocratie". Foutaises, je maintiens que c'est American Express, Champagne, Doltchéegabbana !
    Chacun sur terre sait maintenant qu'il est de plus beaux pays que le sien, de bien meilleures possibilités ailleurs, de conditions de vie tellement supérieures qu'il n'est même pas la peine d'en mesurer l'écart. Au sortir de la deuxième guerre mondiale, le brassage des gens commençait à diffuser ces écarts. C'est ainsi que progressivement la doctrine libérale victorieuse agrandit son champ d'action en passant de l'organisation mercantile des marchés au développement massif. Le GATT de 1947, ancêtre de l'OMC et donc le premier élan de mondialisation, visait à fluidifier le commerce international de la zone OCDE en abaissant les obstacles douaniers pour élargir les marchés de biens, affaisser les prix au consommateur et soutenir l'emploi dans les niches d'atouts. En 1994, les pays signataires étaient passés de 23 au départ à 120, et on s'aperçut que le régime libéral avait favorisé pour servir ce grand marché le décollage d'industries manufacturières dans la partie la plus grouillante du Tiers-Monde, celle que tous les géographes condamnaient, l'Asie du Sud-est. L'idée fut généralisée avec l'OMC.
    La mise en application des idées libérales ne date que de 60 ans, peu de choses pour "refaire le monde", et on voit bien l'état inachevé du chantier global. Mais la vaccination du Tiers-monde au progrès possible a modifié les comportements dans les pays du Sud. De la revanche sur son propre sort injuste, on est passé à la mobilisation personnelle de ses moindres talents pour entrer dans la vie économique active et acheter la Rolex de Séguéla. Certains peuples ont des prédispositions, d'autres s'éduquent. Et les exemples fleurissent de réussites acquises autour de soi par le travail, donnant envie de s'y mettre soi-même. Ainsi l'amélioration des conditions de vie est-elle palpable, à proximité, et déjà moins accessible à l'autre bout du monde seulement. Il faut poursuivre dans ce sens pour que l'écart ressenti entre les conditions vécues et les conditions rêvées ne rémunère plus le déracinement, et que chacun soit persuadé d'une amélioration accessible par l'effort.
    En conclusion
    Démondialiser c'est freiner l'activité économique du Tiers-Monde, voire stopper l'espoir. Des milliards de gens connaissent l'espoir, pour eux ou pour leurs enfants. Stoppons-le et verrons-nous sourdre alors dans notre village global des insatisfactions telles que l'injustice ne pourra être apaisée que par la violence du Sud contre le Nord. Et le monde prendra feu. Juste pour la petite histoire, quand le général De Gaulle retira la France du GATT en 1963 pour marquer sa différence as usual, le tollé mondial fut tel contre le protectionnisme immoral des Français que le même général réintégra dare dare l'accord la même année, malgré l'appui de notre bombe atomique !
    La globalisation fait accéder le monde entier à la vitrine magique des belles choses. Il est facile de comprendre qu'à l'égalité des envies doit répondre, sinon l'égalité des conditions de leur satisfaction, du moins l'espoir d'y parvenir. L'espoir fait vivre... en paix. M. Montebourg est court, même si la globalisation est en train de se faire à notre détriment, parce que c'est imparable sauf troisième guerre mondiale. S'il y a des moyens de participer, c'est par l'offensive économique à outrance ; nous y reviendrons, mais c'est une question de burnes, presque dire impossible avec les gens en cour.

    (ces deux derniers paragraphes ont été postés sur Newsring)
  • L'Europe face à la question afghane

    Archives: 2001
    L'attentat du 11 septembre 2001 contre les deux gratte-ciel de Manhattan et contre le bâtiment du Pentagone a finalement servi de prétexte pour asseoir une présence militaire américaine dans une région hautement stratégique. Elle est située sur l'ancien tracé de la fameuse Route de la Soie entre l'Europe et la Chine et dans un massif montagneux, proche du Pamir et de l'Himalaya, qui permet, à ceux qui le maîtrisent et en font un refuge inexpugnable, de contrôler les zones plus basses qui l'entourent. Depuis Alexandre le Grand, en passant par le conflit qui a opposé l'Empire russe, empire terrestre, à l'Empire britannique, empire maritime, au 19ième siècle, l'Afghanistan a toujours été un enjeu stratégique primordial. Dès la fin du siècle dernier, le géographe américain Homer Lea, ancien élève de Westpoint dont la carrière fut entravée pour des raisons de santé, rédige, pour le compte des Britanniques, une série d'articles et d'ouvrages qui énoncent en clair la doctrine stratégique clé pour la région: il faut empêcher les Russes (et toute autre puissance européenne) de franchir la ligne Téhéran-Kaboul et de s'approcher de l'Océan Indien. Il faut rappeler ici que les doctrines élaborées par les états-majors anglais sont toujours d'application, même si elles ont été élaborées, il y a fort longtemps. La doctrine de l'équilibre entre puissances continentales en Europe (où l'Angleterre s'allie toujours à la seconde puissance contre la première: avec la Prusse contre Napoléon, avec la France contre Guillaume II, avec Staline contre Hitler, etc.) a longtemps été une constante, reprise par les Etats-Unis, mais dans une perspective eurasienne cette fois, qui s'allient à la Chine en 1972 contre l'URSS de Brejnev. En août 1941, les Britanniques et les Américains permettent à des unités soviétiques d'occuper l'Iran, pour faire de ce pays la base logistique des arrières du front de l'Est, mais cette occupation ne peut s'étendre au-delà de Téhéran. En cela, la doctrine Lea, définitivement parachevée en 1912, a une nouvelle fois été appliquée à la lettre. En décembre 1978, quand les troupes soviétiques envahissent l'Afghanistan, elles dépassent forcément la ligne Téhéran-Kaboul, du moins sa portion qui se situe sur le territoire afghan. Ni Londres ni Washington ne peuvent le tolérer, justement au nom de cette doctrine Lea, qui reste vraiment un axiome de leur politique dans la région.
    Vu la situation internationale et la présence d'armes nucléaires de destruction massive dans les arsenaux soviétiques et occidentaux, une intervention directe des Etats-Unis s'avère impossible. Il faut donc procéder autrement, sans intervention apparente, en pariant sur des opposants locaux. Les instituts stratégiques anglo-saxons disposent de méthodes éprouvées depuis très longtemps: appui des insurgés espagnols et allemands contre Napoléon, armement des tribus arabes contre les Turcs en 1916-18 (l'aventure de Lawrence d'Arabie), appui à Tito contre les Allemands, les Italiens et les Croates (cf. les mémoires du chef des SAS, Sir Fitzroy MacLean), appui à certains maquis soi-disant "communistes" dans l'Ouest de la France en 1943-44, doctrines de la "counter-insurgency" aux Philippines et en Malaisie, appui aux "Contras" au Nicaragua, etc. Plus tard, on parlera plutôt de "low intensity warfare" (guerre à basse intensité), qui sera appuyée par le SOF ("Special Operations Forces") et doublée par des réseaux civils, notamment d'aide "humanitaire". L'UÇK au Kosovo constituant un autre exemple éloquent de cette façon de procéder. Dans le cas afghan, l'appui occidental aux Mudjahiddins anti-soviétiques a constitué une première phase, qui a duré jusqu'au retrait définitif des dernières unités soviétiques en 1989, puis, quand des éléments non défavorables à la nouvelle Russie dé-soviétisée ont fini par contrôler Kaboul, les Etats-Unis parient sur une nouvelle "opposition", celle des Talibans, d'abord actifs dans les zones habitées par l'ethnie pachtoune, à cheval sur les territoires afghan et pakistanais. L'ISI, service secret pakistanais, dévie l'effervescence talibane vers l'Afghanistan en espérant ainsi se donner une profondeur stratégique face à l'Inde, qui vient de retrouver une réelle vigueur politique avec le BJP nationaliste, qui s'est dotée de missiles "Agni" à plus longue portée et reste un allié tacite de la Russie. L'ISI, les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite financent donc de concert les unités talibanes pour renverser le régime russophile de Nadjibullah. Comment cette alliance entre les USA et les talibans s'est-elle muée en hostilité?
    Les troupes talibanes sont composées de deux éléments: les Pachtounes afghans et les volontaires islamistes venus de tous les pays musulmans (qui suivent les doctrines rigoristes des Wahhabites saoudiens). Les Pachtounes sont d'accord pour que des oléoducs venus des républiques musulmanes ex-soviétiques transitent par l'Afghanistan et le Pakistan. Les légions arabes-islamistes, elles, travaillent plutôt pour l'Arabie Saoudite et ne souhaitent pas que le pétrole vienne d'ailleurs. Elles s'opposent donc, Ben Laden en tête, à ce projet et visent à le torpiller. Si Clinton et son administration démocrate ont joué longtemps la carte saoudienne en fermant les yeux sur les opérations téléguidées par les islamistes wahhabites en Tchétchénie, en Ouzbékistan et en Afghanistan, qui visaient à couper le flux des pétroles ex-soviétiques, de même que l'UÇK albanaise, l'administration républicaine de Bush, elle, entend prendre le pétrole là où il est et n'entend pas jouer exclusivement la carte saoudienne. D'où le conflit avec Ben Laden, homme des Saoudiens, et ancien instrument des services américains.
    De ce fait:
    - Les attentats du 11 septembre ont été sans doute préparés par Ben Laden, et derrière lui, l'aristocratie saoudienne qui craint de perdre ses immenses dividendes pétroliers, mais les services américains, avertis par les Français et les Allemands, ont fait la sourde oreille afin d'avoir un prétexte en or pour intervenir en Afghanistan, occuper le pays et assurer le transit pétrolier.
    - Il existe sans doute un accord Bush-Poutine pour concrétiser cette nouvelle organisation des "Balkans eurasiens". On se rappellera à ce propos les entretiens Bush-Poutine du début de l'année, où le Président russe réclamait une lutte contre le "terrorisme international", qui, pour lui comme pour les actuels géostratèges russes, est une émanation du wahhabitisme saoudien.
    - L'Europe est absente du jeu, n'ayant aucune politique cohérente ni aucune doctrine stratégique valable ni aucun personnel politique de valeur.
    - Les intérêts d'une Europe idéale, que nous appelons de nos v¦ux, seraient d'assurer un partenariat stratégique avec la Russie dans la région, en s'appuyant sur un principe anti-impérialiste (donc anti-britannique et anti-thalassocratique, dans les définitions données par Lénine, Roy, Gandhi, Niekisch, Schmitt, etc.): tous les Etats ont droit à avoir une façade sur l'Océan Indien ou à nouer des accords solides de coopération avec les pays riverains de l'Océan Indien sans immixtion intempestive de la part des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne.
    - Autre intérêt de l'Europe: se dégager d'une trop forte dépendance à l'endroit du pétrole et de jouer, comme l'avait voulu De Gaulle, sur la pluralité des sources énergétiques. Aujourd'hui, avec leur présence en Arabie Saoudite (de 10.000 à 20.000 soldats américains, sans compter l'aviation et la flotte, et 24.000 soldats britanniques à Oman, ce qui est un motif de "guerre sainte" pour Ben Laden) et en Afghanistan, les puissances maritimes anglo-saxonnes conservent une maîtrise totale sur le pétrole, en excluant ipso facto l'Europe et le Japon de ce jeu. Les concurrents géo-économiques potentiels des Etats-Unis sont affaiblis pour longtemps. Nous devons cette situation à l'impéritie de nos dirigeants politiques.
    - Vu l'avance foudroyante des troupes de l'³Alliance du Nord² (devenue sans doute malgré elle l'instrument d'une "counter-insurgency"), on peut énoncer l'hypothèse d'une prochaine partition ethnique de l'Afghanistan. Les zones ouzbeks et tadjiks reviendraient à l'Ouzbékistan et au Tadjikistan; le massif montagneux central deviendrait le domaine des Hazaras chiites (et encore partiellement bouddhistes; c'est dans leur territoire que se trouvaient les magnifiques Bouddhas de Bamiyan, détruits par les Talibans en février dernier) et les zones pachtounes seraient davantage liées au Pakistan, qui obtiendrait ainsi, en guise de compensation, la profondeur stratégique qu'il souhaitait obtenir pour faire face au réarmement de l'Inde. Kaboul serait administrée par l'ONU. Le précédent du Kosovo, où une province ethnique reçoit le droit de faire sécession, servirait de modèle à la partition de l'Afghanistan. Pour revenir à la doctrine Lea, signalons que les Hazaras et les Pachtounes habitent au sud de la ligne Téhéran-Kaboul. Cqfd.
    - L'objectif d'une Europe idéale et impériale serait de libérer la Route de la Soie de toute immixtion étrangère, a fortiori de toute immixtion venue d'une puissance thalassocratique. Les voies terrestres doivent être libres, comme le veut l'actuel président kirghize Askar Akaïev. Une voie centre-asiatique devrait relier l'Europe occidentale et la Russie, d'une part, à la Chine et à l'Inde, d'autre part. La croisée de ces chemins continentaux se situe notamment dans la fameuse Vallée de la Ferghana, menacée par les extrémistes islamistes, avant l'intervention américaine en Afghanistan.
    La voie que notre Europe idéale entend promouvoir est celle de l'harmonisation grande-continentale, "eurasienne", dans ces fabuleuses régions de rencontres entre les hommes et non une politique de "containment", comme le veulent les doctrines anglo-saxonnes d'Homer Lea à Zbigniew Brzezinski. C'est sous le signe de Marco Polo que l'Europe, si elle était bien gouvernée, devrait agir dans cette partie du monde et non sous le signe de la guerre et de l'égoïsme impérialiste.
    Robert STEUCKERS.http://robertsteuckers.blogspot.fr/
    (21 novembre 2001).

  • Une expérience américaine

    Monsieur Soral,
    Je rentre des USA où j’ai passé 10 jours pour un séminaire à l’université du Michigan.
    Quelques impressions américaines que je me permets de vous transmettre car il s’agit de mon premier voyage aux USA à l’âge de 40 ans (avec 25 ans de lecture qui me permettent d’avoir un certain recul).
    Je décollais de la République tchèque avec mon unique passeport français, car je suis français de souche mais vivant à Prague.
    À l’aller, interrogatoire serré qui dure 15 mn par un International Security Officer issu de la diversité à Londres... mi-asiat’, mi-je-ne-sais-pas-quoi. La même chose en arrivant au Michigan – mais cette fois-ci l’officier est d’origine mexicaine –, avec un recoupement de mes déclarations faites à Londres sept heures avant… En prime de bienvenue, le cadenas de ma valise qui a disparu en arrivant ! Bizarre… Je vérifie le contenu de ma valise, rien ne manque, et rien n’a été ajouté...
    Au moins une trentaine de questions, jusqu’à : « Avez vous fait votre service militaire ? » « Qu’est ce que vous venez faire au Michigan ? » « Avez-vous des parents tchèques ? » « Vous voyagez beaucoup... »
    Sur place, je découvre un peuple obsédé par la consommation de produits et de services (deux paires achetées une offerte, 50 % de discount sur votre troisième achat, gagnez une voiture pour un achat de plus de 500 dollars, etc.) Les avocats et les chirurgiens qui font de la pub à la TV et sur des immenses panneaux dans la rue. Oui, le droit et la santé sont des produits comme les autres ici.
    Des classements (ranking) de partout et sur tout : le meilleur prof de l’année, le meilleur chirurgien esthétique de la ville, le meilleur burger de l’État, etc. Un peuple de malades… Où suis-je tombé ? Suis-je en Meilleurland ?
    Mes profs sont des gens assez sérieux, a priori (tous des docteurs avec des CV de dix pages qui ont tous collaboré avec des multinationales et fait du training à Washington), mais tout est du marketing ici. Le prof ne donne pas un cours, c’est la star d’un show TV devant des élèves-spectateurs avec la petite blague qui va bien, et la tape sur l’épaule en fin de cours.
    Bizarre, mais le public est conquis. Quant à savoir ce que vaut un PHD (doctorat aux USA), j’ai quand même un peu des doutes. J’ai posé une question à un prof d’économie sur la FED et le renouvellement de son contrat avec l’État US, le type m’a simplement répondu : « Je ne sais pas... » Carton rouge, expulsion du terrain.
    Le jour suivant, visite de l’entreprise informatique X dans la banlieue de Lansing. Une ville dans la ville. Une salle de commandement qui est certainement plus grande que celle des Affaires étrangères au Quai d’Orsay ! Au moins 150 opérateurs derrière des desks, un seul black…
    Les chauffeurs sont filmés, les camions géolocalisés, tout est enregistré… Le chef du poste de commandement nous glisse dans la discussion qu’ X a des clients prestigieux et travaille aussi pour le gouvernement fédéral (j’ai compris)… et que « l’équilibre travail-vie privée ce n’est pas important quand on est passionné par son travail »...C’était la brainwashing session made in USA [1].
    À l’étage au dessous, les employés travaillent dans des cubes de 1,5 mètre carré sans fenêtre et allumés au néon. Un des DRH nous parle de la devise de X : « Have a fun… » Un compatriote présent lui fait comprendre qu’il nous ressort un discours formaté, pour ne pas lui dire qu’il nous prend carrément pour des cons. Le type pour se défendre nous répond : « Mais moi aussi je travaille dans un cube »… (Appareils photos et téléphones portables interdits pendant la visite de X avec passeport exigé à l’entrée et signature la veille d’un contrat de confidentialité). Pas de syndicats bien sur… « Tout le monde est content », selon le DRH.
    Le lendemain, visite d’une autre entreprise start-up, Y, avec des jeunes qui se baladent en trottinette dans les couloirs… quand ils ne bouffent pas des pizzas en buvant du Coca, avachis sur leurs bureaux. Entretien avec un executive de la boite. Le Monsieur nous dit : « On prend soin de la santé de nos employés ici. On fait un contrôle complet tous les 6 mois (tension, poids etc.) et on incite les gens à faire du sport. Si l’employé ne respecte pas les consignes médicales il est sanctionné… » Bienvenu aux USA, la plus grande démocratie du monde. Au fait première parole de notre correspondante en arrivant « “Michigan is a non smoking state. [2]” Si vous ne respectez pas la Loi, c’est une amende de 500 $ pour quiconque fumera dans les chambres ou dans un lieu privé ouvert au public. » Avis aux fumeurs dont je ne fais pas partie…
    Autre chose : ici les femmes sont à l’honneur partout… L’influence du féminisme est complètement folle (voir photo ci-dessous) :
    Autre influence : celle de la franc-maçonnerie, qui s’affiche ici sans complexe.
    Dans la rue, les boutiques et dans les aéroports, on voit clairement que les Noirs font tous les sales boulots, quand ils ne sont pas drogués divaguant dans la rue comme je l’ai vu le soir dans les rues de Lansing.
    Des drapeaux et des statues de partout, des gens habillés n’importe comment (j’ai vu la combinaison ballerines et chaussettes de laine), avec, je trouve, une race qui n’est pas belle (je n’ai pas croisé une femme mignonne en dix jours !).
    Escale au retour à JFK Airport à New York. Tout le monde a son iPhone collé à l’oreille avec une tablette Apple sur les genoux, y compris en famille et en mangeant. Toute la masse est en train de bouffer ou de boire quelque chose !
    Jack Lang serait à son aise ici. Que des métisses, on trouve difficilement du WASP, on voit plutôt des citoyens du Commonwealth… et de l’asiat’ chaque mètre carré. Un couple gay caucaso-black fait son shopping dans une boutique de luxe. Tout le monde s’en fout et ça n’a pas l’air de choquer grand monde, sauf moi.
    Sur le vol New York-Heathrow, je me retrouve nez à nez avec un rabbin loubavitch au beau milieu de la nuit qui priait en psalmodiant en face de la porte de sortie dans l’avion… Ils sont partout… Même ici à 11 000 mètres d’altitude ! Il faut dire que New York, c’est chez eux.
    Au retour à Prague, je découvre mon cadenas pulvérisé en prenant mon bagage (merci la démocratie américaine again).
    Bref, je trouve après ce voyage très instructif, et encore plus débiles, les Français qui bavent sur modèle américain (comme Sarkozy), qui ressemble en fait à un Big Brother d’État « accepté » par tous.
    Ils veulent nous imposer ce même modèle en France. Non, je ne veux pas de ce modèle en Gaule. Seul coté positif, les gens sont décomplexés, entreprenants, innovants toujours prêts à vous aider. Prenons uniquement ces quatre choses de ce pays car il n’y a rien d’autre à imiter.
    En conclusion, les USA c’est du marketing institutionnalisé avec pour cible le citoyen-consommateur, un pays d’hypocrites inspiré par le protestantisme, où tout est condamné mais tout autorisé dans la discrétion… That’s all.
    Cordialement,
    Charles Martel http://www.voxnr.com/

    source : http://www.egaliteetreconciliation.fr/Courrier-des-lecteurs-16957.html