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  • Abbottabad ou la fable de la mort de Ben Laden

    Le 2 mai 2011, l'intervention d'un commando des forces spéciales des Navy Seals aurait provoqué la mort d'Oussama Ben Laden. Le dirigeant d'Al-Qaïda aurait passé plusieurs années dans une villa fortifiée d'Abbottabad, dans le nord du Pakistan. Néanmoins, l'observation de ce bastion militaire, montre plusieurs faits permettant de douter de la réelle exécution du terroriste le plus recherché au monde : avec la bienveillance des militaires et des services secrets, les Islamistes y développaient leurs activités.
    Abbottabad conduit sur les traces d'Al-Qaïda. De la maison où le gouvernement américain affirme qu'Oussama Ben Laden a été tué, un chemin permet d'atteindre l'est de la ville. À proximité du bazar, des grilles métalliques protègent une villa où habite Abdoul Hamid Sohail. Ce directeur d'une compagnie d'assurances à la retraite portant des sarouels blancs et des chemises au col droit, ne ressemble pas à un terroriste. Pourtant, il hébergeait Umar Patek, membre du groupe terroriste indonésien proche d'Al-Qaïda Jamaah Islamiyah. Ce terroriste faisait l'objet d'un avis de recherche avec une prime d'un million de dollars. Instigateur présumé des attentats à la bombe de Bali qui se sont produits en octobre 2002, il était il y a quelques mois l'hôte de Sohail. Le 25 janvier 2011, l'Indonésien a été arrêté à Abbottabad, tandis que dés faux rapports annonçaient qu'il avait été tué le 14 septembre 2006 dans la province de Sulu, aux Philippines. Sohail dit que son fils « avait ramené un hôte étrange qui ne comprenait ni l'anglais ni l'ourdou et qu'il avait besoin d'une charité musulmane ». Ainsi, au nom de là charité, Sohail abritait le vice-commandeur de la mouvance Al-Qaïda pour le sud-est asiatique et habitait à trois kilomètres de L'abri où Ben Laden a été débusqué. Tant de hasards fortuits laissent penser que la traque de Ben Laden est bien un mensonge et qu'il fut protégé pendant plusieurs années par les mêmes qui prétendent l'avoir supprimé.

    ABBOTTABAD, REFUGE DE CHEFS TERRORISTES
    Située aux pieds de l'Himalaya, la ville d'Abbottabad recense 150 000 habitants. Dotée d'une académie militaire et d'écoles prestigieuses, elle avait depuis longtemps la réputation d'un havre de paix jusqu'à ce que le 2 mai des unités spéciales américaines découvrirent la piste de Ben Laden. La réaction des islamistes survint onze jours plus tard. Deux attentats suicides explosèrent le 13 mai dans le nord-ouest du Pakistan à Shabqadar, tuant au moins quatre-vingts personnes qui appartenaient pour l'essentiel à l'école de police. Par cette attaque les talibans pakistanais entendaient se venger de la mort de Ben Laden. L'armée du Pakistan soutenue par l'aide américaine tient à Abbottabad son fleuron. Et c'est précisément cette ville qui à présent connait une vive poussée de violence. Ben Laden se serait réfugié dans ce lieu extrêmement sécurisé ! De plus, le très puissant service secret pakistanais, l'ISI (Inter-Services Intelligence), ignorait qu'Abbottabad était le refuge de chefs terroristes. Ce qui est impensable. Durant les neuf jours où Patek fut son hôte, Sohail dit qu'il a bien peu appris des plans du terroriste indonésien. Le fils de Sohail a été emprisonné à cause des soupçons de complicité. L'homme qui les aurait trahis, réside dans une maison, cinq mètres plus loin. Son nom est Tahir Shehzad. Ce délateur était un jeune homme barbu qui ne redoutait de se rendre au bureau de la poste principale d'Abbottabad pour prendre des paquets et verser de l'argent. Il était « un Djiahdiste pur et dur », attestent les habitants de la ville. Depuis août 2010, Shehzad a été pris en filature par les services secrets. Il a été arrêté le 23 janvier 2011 à Lahore. Deux jours plus tard, la police en savait déjà suffisamment pour arrêter Patek qui aurait fourni des renseignements décisifs sur la cache de Ben Laden. Au bout de toutes ces révélations, Ben Laden n'était qu'une  simple cible à atteindre. Incroyable !
    Abbottabad était la demeure d'Al-Qaïda. Cette affirmation se trouve renforcée par la piste Abou Faradch al-Libi. Arrêté en mai 2005, il était responsable d'Al-Qaïda au Pakistan et successeur de Chalid Cheihk Mohammed à qui l'on prête l'organisation des attentats du 11-Septembre. Libi aurait envoyé sa famille à Abbottabad dès 2003. D'ailleurs, dans sa biographie, l'ancien président pakistanais Pervez Musharraf écrit en 2006 que Libi a utilisé trois maisons d'appui à Abbottabad. Jusqu'alors, l'ISI n'avait jamais vérifié ces renseignements (1). Il n'est pas étonnant que la majorité de la population tienne la version officielle sur la cache de Ben Laden à Abbottabad comme un énorme bobard américain menant à mal la réputation de l'armée du Pakistan et de l'ISI. Car il demeure peu crédible qu'une puissance nucléaire comme le Pakistan n'ait pas su que sur son sol un commando américain menait une action contre le plus grand des terroristes.

    L'IGNORANCE SUSPECTE DE L'ISI
    Abbottabad, où des généraux et des guerriers de Dieu vivent ensemble comme nulle part ailleurs, est devenue le reflet des états d'âme du Pakistan. L'armée, pour sa part, fierté de la nation pakistanaise, a perdu dans cette affaire toute son aura. Depuis la troisième guerre indo-pakistanaise de 1971 qui a abouti à l'indépendance du Pakistan oriental sous le nom de Bangladesh, l'armée du Pakistan aspire toujours à déséquilibrer le puissant voisin indien par le biais des revendications des groupes islamistes terroristes du Cachemire. Ce travail de sape était l'œuvre des services secrets de l'ISI qui en revanche ne savaient rien des activités et des personnalités d'Abbottabad qui se déplaçaient sous les yeux de l'armée et des services secrets. « J'ai honte d'avoir été dans une administration qui avait quelque chose à se reprocher », confie le général Asad Munir, qui occupait un poste élevé à l'ISI et était un ancien responsable de la lutte contre le terrorisme le long de la frontière afghane. Il souligne : « En mon temps nous menions toutes les actions avec la CIA. Nous connaissions le terrain, ils avaient la technologie. Je peux à peine croire que nos forces ne savaient rien de la mission contre Ben Laden ».
    « Nous avons combattu pendant dix ans aux côtés des Américains contre la terreur et les Oussama Ben Laden, ensuite le butin est là, et qu'est ce que nous en avons ? Rien, seulement des critiques et des moqueries », explique un politicien d'Abbottabad Raja Kamra Khan, dont la maison se trouvait aussi à proximité de la cache de Ben Laden. Il ajoute : « Ben Laden, ici, personne ne pouvait imaginer sa présence. Personne ne croit que le chef d'une organisation terroriste mondiale soit parvenu à échapper à la curiosité et à la vigilance de ses voisins ». Le gouvernement d'Islamabad fait preuve de peu de clarté. Il ne veut pas être tenu pour responsable de la mort d'un homme considéré dans le pays comme le porte-drapeau de l'Islam. Islamabad passerait pour un valet des Américains. La position du ministre de l'Intérieur Rehman Malik n'est guère plus confortable. Il avance que l'attaque lui a été communiquée quinze minutes après son commencement et qu'il ignorait tout du but de la mission. Ce drame se tourne donc autour de l'identité du Pakistan, sur le double-jeu opéré entre les relations avec la CIA et les liens d'un pays avec les terroristes.

    L'HYDRE BEN LADEN
    Le général Asad Durrani, ancien chef de l'ISI, déclare : « Sous mon commandement, nous avons exécuté toutes les actions avec la CIA ». Il relate qu'autrefois pendant le Djihad contre les Soviétiques en Afghanistan, de nombreux agents de l'ISI étaient des compagnons de route très proches des actuels terroristes. Selon lui, des milliers d'Oussama Ben Laden vont arriver dans chaque village et dans chaque montagne, « parce que ses racines sont encore ici » D'après les informations américaine, Ben Laden serait retourné à Abbottabad parce qu'il souffrait d'une blessure à la jambe gauche occasionnée lors de combats à Tora Bora. Son infection aurait engendré une hépatite. À moins de cent mètres de la prétendue maison de Ben Laden, le docteur Amir Aziz était propriétaire d'une villa. Le chef d'Al-Qaïda était-il si imprudent ? Le Dr Amir Aziz fut emprisonné en 2002 car il aurait déjà prodigué des soins à Ben Laden. Des soupçons se sont également portés sur les spécialistes de l'hôpital militaire d'Abbottabad qui dans ce cas auraient pu soigner le chef d'Al-Qaïda. Pour tenter de se disculper, Mohammed Karim Khan, responsable de la police dans la circonscription d'Abbottabad, explique avec gêne : « Je visiterais seulement l'hôpital militaire si je voulais être tué. Beaucoup n'en ressortent pas vivants ». Tout cela est bien illogique.
    Ainsi, nous pouvons penser que dans la ville la plus sécurisée du Pakistan, Ben Laden bénéficiait des meilleurs appuis et des plus  grandes complicités. Bien entendu Washington ne pouvait ignorer cette réalité. Tous ces éléments tendent une fois de plus à démontrer que les États-Unis et ses milliardaires apatrides sont bien  les  vrais fondateurs d'Al-Qaïda. En outre, dans le centre d'Abbottabad, des hauts-parleurs des voitures de Jamaah Islamiyah font entendre en toute liberté les revendications contre les « plus grands terroristes au monde », les Américains, qui ont dirigé sur le territoire pakistanais des attaques mortelles avec des drones, alors que Ben Laden était encore en vie dans une des plus grandes villes pakistanaises, et de plus à seulement soixante kilomètres au nord d'Islamabad. Dans une arrière cour paisible, bien qu'il soit pessimiste sur la situation du Pakistan, le père Akram Javed Gill parle de paix. Ce prêtre a la charge de la paroisse saint-Pierre Canisius, édifiée il y a plus de cent ans. C'est le dernier des nombreux bâtiments scolaires d'Abbottabad qui n'appartient pas à l'État et est placé sous la surveillance de l'armée pakistanaise.

    LE PAKISTAN ET LA MENACE DU TERRORISME
    Le taux d'analphabétisation dans la ville est sous la moyenne nationale. Ce résultat est dû aux écoles des missionnaires. La population doute que la fin de Ben Laden puisse être le début de temps meilleurs pour le Pakistan. Le père Gill atteste que nous ne savons pas vraiment ce qui s'est passé dans, la maison qui aurait abrité Ben Laden. En tout cas, les Chrétiens d'Abbottabad ne veulent pas payer pour la mort de Ben Laden : « C'était une ville paisible. Nous avons demandé à la police une protection renforcée ». À cause des protestations de musulmans, le prêtre avait déjà fait surélever il y a plusieurs années et disposer des sacs de sable autour du terrain de l'Église saint-Pierre Canisius et de la statue de la Sainte-Vierge. Si tout semble contredire l'action des États-Unis contre le terrorisme, la version officielle sur la mort de Ben Laden pourrait aussi embraser un Pakistan qui s'enliserait à la manière de l'Afghanistan et de l'Irak dans la violence et le terrorisme.
    Laurent BLANCY. Rivarol du 27 mai 2011
    (1) Der Spiegel du 16/5/11 dans Der unheimliche Nachbar (Le voisin inquiétant).

  • AGRICULTEURS

    Nous avons vu des milliers de tracteurs dans Paris manifestant la colère des céréaliers. Ce n'est pas la première fois, ces protestations permanentes étant rituelles. Il y eut le lait et la pêche avec des manifestations très violentes. En 2009, les producteurs de fruits et légumes protestèrent contre Bruxelles qui avait exigé de la France qu'ils remboursent une partie des aides nationales reçues entre 1992 et 2002 ; la facture adressée par la dictature bruxelloise s'élevait au total à environ 500 millions d’euros. Nous ne savons pas ce qu'est devenue cette odieuse réclamation ; il est probable que le gouvernement a du éteindre l'incendie en prenant de l'argent par la force fiscale à d'autres pour arroser les producteurs de fruits et légumes.
    Ces jours-ci, ce sont les céréaliers qui ont manifesté et qui pourtant sont plutôt favorisés. Après des années fastes en 2006 et 2007 dues à l'envolée des prix des céréales, ils souffrent gravement de l'écroulement de ces prix depuis 2008. Cette apparente contradiction est dans la pure logique du socialisme : lorsque l'on vit des réglementations et aides publiques l'on ne dit rien tant que cela marche et l'on se révolte quand cela s'écroule. A la chute des prix, s'ajoute une redistribution des aides européennes vers les plus nécessiteux. Ils demandent que les États interviennent pour faire remonter les cours ; notons que cette revendication revient à souhaiter la ruine de toutes les populations pour une spéculation tout à fait hasardeuse concernant un produit agricole.
    Ces évènements mettent une nouvelle fois en lumière les divers mensonges en vigueur. ; n'oublions jamais que le mensonge permanent est une des « valeurs »  de la république.
    Il nous est dit que la profession agricole a besoin d'aides : c'est un pur mensonge. Aider une activité quelle qu'elle soit c’est, par définition, la tromper et l'empêcher de s'adapter aux conditions du marché.
    Beaucoup d'agriculteurs sont à la limite de la pauvreté et c'est vrai. Mais le silence se fait sur l'existence du « frère jumeau » qui les saigne. Chaque agriculteur doit supporter un frère jumeau travaillant dans les bureaux avec des conditions de confort qu'il ne connaît pas, lui agriculteur, et faisant bravement ses 32 heures hebdomadaires avec des espoirs de retraite mirifiques par rapport par rapport aux retraites misérables des vrais agriculteurs.
    Pour arriver à ce calcul du frère jumeau, il ne faut pas se limiter aux fonctionnaires du ministère de l'agriculture qui ne forment qu’une goutte d’eau dans le drame. Il faut ajouter tous les fonctionnaires dans les régions, les départements, les mairies, etc. Il faut tenir compte de la cohorte glorieuse des eurocrates, des onucrates, sans oublier la FAO, organisme qui, malgré son titre, ne sert surtout pas à lutter contre la faim.
    Enfin, il est nécessaire d’englober la vraie jungle des organismes qui sont censés défendre les agriculteurs et qui en fait s'enrichissent sur la bête par les prélèvements insupportables infligés à leurs adhérents. C'est un mensonge supplémentaire que de dire que les organismes agricoles défendent les agriculteurs contre le pouvoir. En fait, dans leurs confortables bureaux, il livrent des combats d'arrière-garde pour aménager la catastrophe et pas du tout pour l’endiguer.
    Des rapports de la Cour des Comptes ont montré le désordre complet qui règne dans ces innombrables organismes agricoles avec très souvent des pratiques tout à fait critiquables sur le plan de l'honnêteté, c’est-à-dire des transferts indus en faveur de certains dirigeants ; ils citent des salaires parfaitement extravagants.
    Autre mensonge : la crise des fruits et légumes et celle des céréaliers viendraient de la politique « ultralibérale » de Bruxelles. C'est tout à fait le contraire : Bruxelles en réglementant jusque dans le plus petit détail le travail des agriculteurs fait preuve de pratiques parfaitement dirigistes.
    Autre mensonge : la recherche de l'égalité. L'on nous parle des revenus des agriculteurs en les comparant à d'autres Nous touchons du doigt le mensonge de toute pratique socialiste qui veut absolument réaliser la chimère de l'égalité avec le résultat de ruiner tout le monde.
    Enfin dernier mensonge : le malheur viendrait de la politique agricole commune (PAC), non par son existence même, mais par des erreurs qui seraient aisées à corriger. C'est une contrevérité grave : l’erreur de base est l’existence d’une politique agricole publique, qu'elle soit commune ou nationale. La politique industrielle a détruit l'industrie française et la politique informatique a détruit l'informatique française ; le même phénomène se produit en agriculture.
    L'agriculture ne se distingue pas de tous les autres métiers. Elle a ses particularités comme celui d'être proche de la nature et d’être tributaire des éléments dont le climat ; elle n’est pas la seule dans les activités humaines à avoir ces caractéristiques et doit simplement en tenir compte. La réglementer à partir d'un gouvernement ou encore mieux d'une commission européenne qui règne dans les nuées de l'Olympe est une vue de l'esprit. Quand il s'agit de biens aussi périssables que les fruits et légumes, il faudrait être un « deus ex machina » pour y arriver. Trois dictateurs à Bruxelles règnent sur le lait dans toute l’Europe, avec des milliers d’exploitants qu’ils traitent comme des esclaves leur dictant les prix, la façon de travailler, la qualité du lait, etc.
    Il nous est dit que le prix de la main-d'oeuvre écrase les agriculteurs. Ce qui les écrase, en vérité, ce sont les impôts et charges insensés auxquels ils sont soumis et leurs frères jumeaux dont ils n'ont nul besoin.
    Les réglementations exercent des ravages aussi perturbateurs que les impôts et charges. Un agriculteur passe la moitié de son temps à gérer les primes et à comprendre les réglementations perpétuellement changeantes. Le propriétaire d’une terre qui veut s’installer agriculteur sur sa propre terre doit franchir un véritable parcours du combattant pour y arriver, avec au finish, le Préfet qui lui indique comment faire !
    Personne n'a le droit de dire que le libération de l'agriculture est impossible. La Nouvelle-Zélande a pu émerger du socialisme qui ruinait son économie. L'agriculture, notamment, vivait pour un tiers de subventions et se mourait en silence de ces subventions. Elles ont été supprimées d'un seul coup et l'agriculture est devenue très vite prospère, grâce à la liberté retrouvée des agriculteurs qui ont pu gérer avec efficacité leurs affaires.
    Dans la crise actuelle, il n’est, hélas, aucune chance que la libération nécessaire de l’agriculture se produise d'elle-même : les énarchos-gauchos qui sont au pouvoir ne sont pas formatés pour cela et n’y trouveraient aucun intérêt personnel, car leur richesse vient précisément de leurs aptitudes à gérer la jungle des réglementations qu’ils alimentent sans arrêt.
    Le seul espoir est que les agriculteurs de base finissent par comprendre la vraie nature de leur malheur et c'est pour cela qu'il faut les informer sans relâche.
    Michel de Poncins  http://www.libeco.net/

  • Michel Drac : Enjeux géopolitiques pour l’avenir

    Michel Drac analyse les principales tendances géopolitiques pour les prochaines années : l’impasse politique de la zone Euro, la montée en puissance de la Chine et de la Russie, et le nécessaire redressement industriel des Etats-Unis. Il nous expose également les problématiques énergétiques à venir, et les solutions possibles pour s’en émanciper.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • La grande Albanie : Un projet américain contre le monde orthodoxe ?

    Par Alexandre Latsa

    Mercredi dernier, le Premier ministre albanais Sali Berisha a prôné l’octroi de la nationalité albanaise à tous les Albanais, où qu’ils résident. Cette déclaration a été faite lors d’une visite de la ville de Vlora où l’indépendance de l’État Albanais a été prononcée, il y a juste 100 ans. A l’époque l’Albanie venait tout juste de se libérer du joug ottoman.

    Cette déclaration fait suite a une autre déclaration, commune cette fois, que Sali Berisha avait fait avec son homologue Kosovar Hashim Thaçi il y a quelques semaines, promettant l’union de tous les Albanais. L’endroit était, il faut le dire bien choisi, puisque l’immense majorité des habitants du Kosovo y est aujourd’hui d’origine albanaise, ce qui n’a pas toujours été le cas.

    Lors de la guerre des Balkans en 1913, les Serbes constituent encore la majorité de la population. En 1941, le Kosovo est rattaché à la Grande Albanie (déjà) sous protectorat fasciste italien. Après la guerre, le maréchal Tito interdira l’immigration albanaise car la Yougoslavie ne pouvait selon lui être forte qu’avec une Serbie la plus faible possible. En 1974, c’est du reste lui qui attribue au Kosovo le statut de province autonome, statut qui sera supprimé par Slobodan Milosevic en 1989, alors que les Serbes ne représentent déjà plus que 15 % de la population.

    Lorsqu’en 2008 le Kosovo se déclare indépendant, près d’une décennie après l’intervention militaire occidentale, peu de commentateurs mettent le doigt sur l’Albanité dominante de ce nouveau petit état. L’heure est au contraire à la fête pour ce peuple soi disant oppressé et qui accède enfin à la liberté.

    Au sein de la plupart des pays Occidentaux et de l’Union Européenne, la reconnaissance est instantanée, sans que ne se pose la question du traitement de la minorité serbe et de l’avenir qui lui était réservé, malgré le terrible précédent de 2004, lorsque les chrétiens avaient été victimes de pogroms, les églises brulées, et les droits humains les plus élémentaires bafoués. Il est vrai que l’Europe, pardon l’UE, avait à cette époque d’autres priorités : l’organisation essentielle d’une gaypride a Belgrade.

    Il aura donc fallu seulement quatre ans pour que la farce de l’indépendance du Kosovo apparaisse enfin publiquement. Seulement quatre ans pour que le Premier ministre albanais donne raison aux nationalistes serbes qui ont eux toujours affirmé affronter non pas les Kosovars (les habitants de la région du Kosovo étant des serbes) mais bel et bien des Shqiptars, dans un nouvel épisode du conflit ancestral qui oppose depuis prés de 6 siècles dans les Balkans les Slaves orthodoxes aux fils de convertis de l’empire Ottoman.

    Le soutien occidental à la création du Kosovo et l’acharnement contre la Serbie peuvent sembler complètements inexplicables. Pourtant de 1991 à 2008, une seule et même logique a animé les stratèges américains: la destruction de la Serbie, afin que celle-ci soit la plus faible possible a l’avenir, au moment historique inévitable ou elle allait de nouveau se tourner vers la Russie. Bien sûr, il fallait dans le même temps une Russie également affaiblie au maximum.

    Si de 1991 à 2000 une guerre militaire et médiatique a été menée contre la Serbie de Milosevic en vue de son anéantissement, dans le même temps, c’est une guerre économique et morale qui était menée contre la Russie d’Eltsine. La croisade contre le monde communiste s’est transformée en croisade contre le monde orthodoxe, et contre son centre névralgique et politique le plus souverain : la Russie.

    Le théoricien du containment russe en Eurasie, Zbigniew Kazimierz Brzezinski, affirmait lui-même en 2007 que: « Le principal ennemi de l’Amérique était désormais l’église orthodoxe russe ». La création de la grande Albanie peut sans doute être vue dans ce sens historique et géostratégique. Elle est une nouvelle allumette jetée, une allumette qui pourrait créer une étincelle et déclencher un nouvel incendie dans le brasier balkanique. Cet incendie aurait pour conséquence d’affaiblir un peu plus l’Europe, mais aussi de déstabiliser un peu plus le monde orthodoxe (Macédoine, Grèce, Monténégro, Serbie…) et de freiner son rapprochement avec la Russie.

    Par ricochet, c’est donc l’influence russe en Europe de l’Est qui serait remise en cause, et donc son rapprochement avec l’Europe de l’Ouest. Ce faisant, l’Amérique aurait atteint une nouvelle fois son objectif essentiel : éviter un rapprochement continental et européen entre les mondes catholiques et orthodoxes.

    La Voix de la Russie

  • Holodomor

    Alors que les contours d’une catastrophe, aussi imminente qu’inéluctable, se dessinent, tout se passe comme si, à l’abri d’un écran protecteur, aussi invisible qu’impénétrable, le chaos à venir se mettait en place, dramatiquement – chaos dont ne pouvons pour l’instant saisir que des fragments en ordre dispersés, inintelligibles parce que sa terrifiante cohérence intérieure se trouve occultée, rigoureusement maintenue en dehors de toute attention étrangère au secret central des choses qui s’y font et s’y défont et qui décident du sort de ce monde dans une obscurité extrême.

    Les forces régressives et désertificatrices à l’œuvre, suractivées, engagées en avant avec les glissements politiques négatifs opérés par le pouvoir en place, et qui imposent ainsi, dans les termes même de la terreur mondialiste régnante, leur loi de renversement et de prise de possession négative, satanique. Car tel est le signe de haute provocation qui sont les nôtres, l’obligation devant laquelle on se trouve tenu d’utiliser ce terme aux résonances bien anciennes, étrangères à nos actuelles habitudes de discours.

    Désormais, seul l’inconcevable doit nous commander. Et l’inconcevable, en l’occurrence, c’est l’action du petit nombre de ceux qui, ayant réussi à franchir, pour eux-mêmes, pour leur propre compte, clandestinement, la ligne de passage entre l’être et le non-être, et qui se trouvent en état d’assumer la tâche de veiller sur un nouveau retour, d’un nouveau recommencement révolutionnaire – recommencement se situant déjà au-delà de la fin de l’Histoire.

    Dans ce contexte, deux articles de Dedefensa.org, publiés ces derniers jours, nous semblent absolument indispensables – raison pour laquelle nous en reproduisons de larges extraits.

    Mecanopolis

    Holodomor aux USA

    Le mot Holodomor (“extermination par famine”) est employé pour la Grande Famine d’Ukraine, des années 1930, qui reste une des plus terribles périodes du stalinisme, avec un bilan qui se compte en millions de morts. Comme on a vu par ailleurs (notre F&C du 26 novembre 2012), un chercheur et historien russe, également économiste et démographe, Boris Borisov, développa une thèse, en 2008, traçant un parallèle entre cet événement tragique de la Grande Famine d’Ukraine et celui de la Grande Dépression aux USA, du point de vue des pertes humaines attribuées aux pressions de la situation économique (Borisov recense 7,5 millions de morts aux USA, entre 1932 et 1937, qu’il attribue à la crise économique).

    On l’a déjà écrit, dans notre texte référencé, combien cette thèse de Borisov constitue une affirmation extrêmement audacieuse, sinon sacrilège par rapport aux conceptions économiques et historiques, par rapport à l’approche idéologique exigée dans l’historiographie du bloc BAO. Le passage auquel nous faisons allusion, portant à la fois sur cet aspect “sacrilège” d’une telle comparaison pour l’historiographie conforme du bloc BAO, et d’autre part sur l’actualité indirecte de cette comparaison par rapport à la situation économique, sociale, humaine et aussi idéologique présente est celui-ci :

    «Il y a toute une école, qu’on qualifierait de complotiste pour faire bref mais sans nécessairement de nuance péjorative dans cette occurrence, pour estimer que le Système, sous la forme de l’une ou l’autre officine ou organisation globaliste du genre, prépare, ou réalise déjà, une forme de génocide, notamment par l’alimentation restreinte ou hors de prix et la forme de l’alimentation, pour diminuer radicalement la population et ainsi ne mettre aucunement en péril grave la marche de la doctrine économique dominante. On comprend combien cette comparaison entre la Grande Dépression et la Grande Famine d’Ukraine des années 1930 constitue pour ce genre de thèses un argument de premier choix. D’autre part, cette même comparaison constitue évidemment, pour la bonne réputation du Système une idée monstrueuse, abominable, sacrilège, etc. Par ailleurs, il faut observer que la logique et les développements de Borisov laissent en général une grande impression de sérieux. Le fait que l’économiste et démographe russe et sa thèse aient pratiquement disparu des références (notamment, référence-Système dites sérieuses) lorsqu’on consulte Google, avec ce qu’on sait de Google et de ses liens avec le Système, n’est pas particulièrement rassurant. On sait que le silence est la meilleure arme du Système lorsqu’il s’agit d’écarter une forme de pensée gênante.»

    Il faut également préciser que la thèse de Borisov est apparue alors que la polémique centrale à propos de la Grande Famine d’Ukraine était née et faisait rage. Cette polémique porte moins sur le crime lui-même que sur la cause et l’objet du crime. L’Ukraine estime que la Grande Famine, événement favorisé et même organisé par l’OGPU (ex-Tchéka), était destinée à détruire la nation ukrainienne, tandis que le courant général officiel en Russie est de nier cette dimension génocidaire spécifique : selon ce second point de vue, la Grande Famine d’Ukraine s’inscrit dans le vaste mouvement de “dékoulakisation”, ou “industrialisation forcée”, entrepris par Staline à la fin des années vingt, et qui conduisit effectivement à des victimes par millions, dont ceux de la Grande Famine. (Voir, par exemple, Russia Today du 12 décembre 2008, sur ce sujet de la polémique. Sur le sujet de la “dékoulakisation” incluant la Grande Famine d’Ukraine selon la thèse russe, avec un total de pertes humaines de 8,5 millions pour l’ensemble, voir l’analyse de l’historien Krill Alexandrov, le 22 novembre 2008.)

    Cette polémique n’est certes pas le centre de notre propos, mais elle confirme combien ces famines “artificielles” ont en grande partie à voir avec une conception et une doctrine économique, ce qui rend encore plus pertinente l’initiative de Borisov de faire un parallèle avec la Grande Dépression. Il est évident qu’il y avait, du côté des forces capitalistes et idéologiques US, une attaque contre la population déshéritée et pauvre, notamment au nom de conceptions suprématistes et social-darwinistes, qui a largement alimenté les terribles conditions faites à cette population, et les pertes humaines allant avec. Le climat à cet égard était très extrémiste dans les années 1920 et 1930 aux USA. L’intérêt du propos est bien entendu que l’on retrouve aujourd’hui cette même tendance, dans les mêmes USA (avec extension dans le monde, comme cadeau pour la modernité), avec l’opposition fameuse des “1% versus les 99%”.

    Dans cette perspective, il nous paraît intéressant de mettre en ligne ce qui semble être le texte original de Boris Borisov, en date du 4 avril 2008. Il s’agit ici de l’édition par Russia Today, le 15 octobre 2012. Les détails donnés par Borisov, notamment les efforts faits par les autorités diverses aux USA pour masquer les disparités importantes dans les décès, – tout cela rappelle les élections démocratiques aux USA, – contribuent à renforcer l’idée qu’on doit avoir de la complète virtualisation, ou “potemkinisation” des USA, pour cette période comme pour toutes les autres. Les USA ne sont pas pour rien l’“empire de la communication”. Le texte de Borisov, qui est présenté par Russia Today sous la seule responsabilité de l’auteur, permet, à notre sens, d’explorer plusieurs domaines à la fois historiques, sinon métahistoriques, et à la fois d’une complète actualité, – simplement en considérant le fait, selon nous tout à fait acceptable, de la validité de la thèse présentée.

    • La puissance que peut éventuellement prendre l’entreprise faussaire générale des USA, et, d’une façon plus générale, de la modernité& et du Système. A partir de là, on doit pouvoir mesurer l’extraordinaire puissance éventuelle, et même assurée à notre sens, des falsifications de l’histoire courante, notamment et essentiellement sous l’empire du Système, c’est-à-dire depuis le phénomène du “déchaînement de la Matière.

    • La capacité de destruction, de déstructuration et de dissolution, qui caractérisent les doctrines économiques et, d’une façon plus générale, ce qu’on pourrait nommer l’“économisme”, en tant que tendance à tout considérer d’un point de vue économique et à tout faire évoluer selon le point de vue économique. Dans le cas envisagé, nous sommes avec deux doctrines économiques qui se font face, qui sont toutes les deux quasiment d’essence religieuse, ou plutôt de pseudo-essence religieuse, avec tous les vices possibles des religions (passion, aveuglement, intolérance, etc.), mais bien sûr sans leurs vertus fondamentales. Et voilà que ces deux doctrines se retrouveraient à agir exactement de même, dans la façon de faire évoluer les choses par l’élimination et l’extermination. Effectivement, le cas historique devient très actuel…

    Lire la suite de cet article sur Dedefensa.org

    La disette, stade ultime de la crise-Système

    L’évolution de la crise générale et d’effondrement du Système doit être prise dans sa globalité, c’est-à-dire touchant tous les domaines, même les plus primitifs, qu’on jugerait à première vue les plus inattendus. Il est absurde, sinon intellectuellement pervers, ou bien fait dans une intention tactique faussaire évidente, de “réduire” cette crise à ses composants divers en les étudiant séparément, avec le résultat d’occulter complètement la signification fondamentale de la crise.

    Il est essentiel d’envisager les phénomènes qui nous importent dans leur appartenance à la globalité et dans leur intégration dans la situation générale. Il importe donc de bien comprendre ceci que ces précision sur “la crise nutritionnelle” au Royaume-Uni, sujet de ce F&C, fournissent en fait un exemple de plus de l’extrémité dissolvante et entropique de la crise. Notre texte F&C du 23 novembre 2012 proposant l’idée que nous entrons, par analogie avec la Révolution, dans l’époque de la Terreur (1793), est largement conforté par ce que nous découvrons aujourd’hui de la situation de la nutrition, – la situation de la faim, ou de la disette potentielle, – dans un pays si complètement symbolique de la modernité, si conscient et si fer de l’être, qu’est le Royaume-Uni.

    • Le 18 novembre 2012, le Guardian annonçait, sous l’expression extraordinairement bureaucratique développée pour masquer la réalité tragique, que le Royaume-Uni se trouve dans une situation de “récession nutritionnelle”, selon le principe des vases communicants bien connu de nos doctrinaires entre le développement inégal des revenus et la catastrophe civilisationnelle que nous voyons s’étendre chaque jour, – «…nutrition recession as food prices rise and incomes shrink». («Austerity Britain is experiencing a nutritional recession, with rising food prices and shrinking incomes driving up consumption of fatty foods, reducing the amount of fruit and vegetables we buy, and condeming people on the lowest incomes to an increasingly unhealthy diet.»

    • Le 23 novembre 2012, toujours dans le Guardian, Ian Jack trouvait “choquant” (“shocking, indeed”) cette “crise nutritionnelle” et, surtout, le fait que le gouffre entre les riches et les pauvres, du point de vue de la nutrition, est pire aujourd’hui que dans les années 1930 (temps de la Grande Dépression), lorsque George Orwell écrivait The Road to Wigan Pier, où il dénonçait cette situation.

    (…)

    Il s’agit évidemment d’un aspect extrêmement peu abordé des crises économiques en général, dont l’appréciation est en général laissée dans le bloc BAO au seul domaine des économistes. Le coût humain des crises du à un affaiblissement fondamental de tous les facteurs de la subsistance est toujours perçu, – et d’ailleurs implicitement présenté dans ce sens, – comme extrêmement indirect jusqu’à ne plus guère avoir de lien avec les crises et, comme tel, tendant à être classé dans une catégorie démographique générale de l’évolution sociale où l’on ne signale aucune responsabilité particulière du Système… Le rapport de cause à effet, – dans ce cas, entre la crise fondamentale du Système, et par conséquent du capitalisme, et les problèmes humanitaires de nourriture de la population, – est toujours dilué dans la dialectique pseudo-scientifique des statistiques, allant du PIB au chômage. Cela permet d’éviter des polémiques désagréables pour la bonne tenue de la doctrine et de la religion capitalistes.

    Justement, voici une de ces polémiques oubliées… Nous avons retrouvé dans nos diverses archives une thèse particulièrement intéressante. Il y a quelques années, un peu avant la grande crise de l’automne 2008 et alors que les signes de crise se multipliaient, un chercheur russe, économiste et démographe, Boris Borisov, publia un article sur les pertes humaines durant la Grande Dépression aux USA, dues selon lui à la malnutrition, voire à la disette dans certaines parties du pays. La publication de la thèse engendra une polémique intéressante, d’après ce qu’il est suggéré. (Nous n’avons, de notre côté, aucune indication donnant une appréciation impérative à ce propos, mais le sérieux, le détail et la documentation des explications de Borisov sont remarquables.)

    Parmi d’autres, nous indiquons un article de l’époque qui en rend compte, ainsi, bien sûr, que des chiffres déterminés par le chercheur de 7 millions de personnes mortes aux USA des suites directes et indirectes de la Grande Dépression. L’article a paru sur le site Prava.ru, le 19 mai 2008.

    Les conséquences de notre système capitaliste conduisent d’ailleurs à une destruction de la population également par des voies supplémentaires, complétant la grossière disette, qui fait parfois désordre. Ces voies supplémentaires, plus modernistes, se situent dans l’accélération exponentielle de la consommation des aliments sordides de toxicité et totalement destructeurs de la santé que l’industrie alimentaire du Système développe avec un appétit proche de l’avidité. Il s’agit d’une autre méthode, plus moderne, plus sophistiquée, dont on connaît les ravages.

    (…)

    La Terreur continuée

    Quoi qu’il soit, les diverses considérations évoquées plus haut, d’ailleurs à partir des faits bien réels et statistiques au Royaume-Uni, renforcent bien entendu l’image de Terreur que le Système tend de plus en plus à prendre dans la phase terminale de sa crise. (Image d’un Système dispensateur d’une activité historique de mêmes fondements déstructurants et dissolvants que ceux de la Terreur, selon les référence de la Révolution française, comme on l’a proposé le 23 novembre 2012.)

    Comme il doit être bien entendu, ces divers problèmes d’alimentation pouvant déboucher sur une crise majeure, avec les termes de “génocide“ et d’“holocauste“ proposés, sont provoqués non par des questions de disposition des matières nécessaires à la nutrition, mais par des processus, des procédés et des comportements subversifs et déstructurants-dissolvant propres au Système : inégalité des revenues, spéculations, gangstérisme pur et simple (crime organisé) dans certains cas, gestion des flots de nourritures selon les seuls intérêts des producteurs, au mépris des besoins même urgents de la population.

    Il est vrai que les méthodes de l’OGPU entre 1932 et 1937, suscitant et accélérant la Grande Famine d’Ukraine, n’étaient guère différentes. Les intérêts économiques étaient aussi présents, ainsi que les diverses illégalités comme le gangstérisme. Quant à l’aspect idéologique, il était évidemment très visible en URSS, mais il n’est pas sûr qu’il ne soit pas aussi importants dans nombre de groupes extrémistes de l’idéologie du Système aux moyens d’action puissants dans notre Système. On ajoutera, toujours en ce qui concerne notre Système, l’ignominie des aliments produits industriellement, aux capacités nocives et toxiques dévastatrices, qui rendent compte directement, eux, d’une idéologie, consciente ou inconsciente c’est selon, d’entropisation de la personne humaine qui est sans précédent. (Situation qui rappelle certaines évocations d’auteurs de science-ficvtion, dont celle du fameux Soleil vert.)

    Il ne reste plus qu’à faire son choix, pour considérer l’hypothèse d’une destruction de la population par cette sorte de moyens. Sans qu’il nous faille nécessairement considérer un “plan” (“complot”), on peut bien envisager qu’il y a dans le chef de cette mécanique monstrueuse que constitue le Système une des ces “fatalités” d’anéantissement, qui est aussi un but logique, effectivement conçu mécaniquement comme tel, puisque  toutes les idées du Système tendent à la dissolution, à l’entropisation, donc à l’anéantissement.

    De ce point de vue différent du précédent (celui de notre F&C du 23 novembre 2012), qui était de type chronologique essentiellement, on retrouve la Terreur selon un autre point de vue qui est celui effectivement des hypothèses d’anéantissement. Chaque hypothèse, chaque spéculation, chaque observation considérées dans le cadre générale de la crise terminale du Système conduisent effectivement à cette évolution vers la Terreur totale et absolue, qui n’a strictement rien à voir avec les idées de “terreur” que dispense le Système (“guerre contre la Terreur”, terrorisme, etc.), qui constituent, elles, des faux nez et des camouflages complètement invertis pour tenter de nous dissimuler la vraie et profonde nature du Système. Tout, absolument tout chez lui, chez le Système, concourt à rejoindre l’idée qu’il constitue une entité activant la complète opérationnalité du Mal.

     Lire l’intégralité de cet article sur Dedefensa.org

    http://www.mondialisation.ca

  • L’art de la guerre : Obama la préfère cachée

    Le président Obama n‘aime pas la guerre. Non pas parce qu’il est prix Nobel de la paix, mais parce que l’action belliqueuse ouverte découvre les cartes de la stratégie étasunienne et des intérêts qui en sont à la base. Il a ainsi lancé un grand plan qui, écrit le Washington Post, « reflète la préférence de son administration pour l’espionnage et l’action cachée plutôt que pour l’usage de la force conventionnelle ». Ce plan prévoit de restructurer et potentialiser la Dia (Agence d’intelligence de la défense), jusqu’ici concentrée sur les guerres en Afghanistan et Irak, de façon qu’elle puisse opérer à l’échelle globale en tant qu’ « agence d’espionnage focalisée sur les menaces émergentes, plus étroitement reliée avec la Cia et les unités militaires d’élite ». Le premier pas sera d’augmenter ultérieurement l’organigramme de la Dia qui, doublé pendant la dernière décennie, comprend environ 16.500 membres. Sera formée « une nouvelle génération d’agents secrets » à envoyer à l’étranger. La Cia s’occupera de leur entraînement dans son centre de Virginie, connu comme « la Ferme », où on élève des agents secrets : pour ceux de la Dia, qui constituent aujourd’hui 20% des élèves, seront créés de nouveaux postes.

    La collaboration de plus en plus étroite entre les deux agences est témoignée par le fait que la Dia a adopté quelques unes des structures internes de la Cia, parmi lesquelles une unité appelée « Persia House », qui coordonne les opérations secrètes à l’intérieur de l’Iran. Les nouveaux agents Dia fréquenteront ainsi un cours de spécialisation auprès du Commandement des opérations spéciales. Celui-ci est spécialisé, outre dans l’élimination d’ennemis, en « guerre non conventionnelle » conduite par des forces extérieures entraînées à dessein ; en « contre-insurrection » pour aider des gouvernements alliés à réprimer une rébellion ; en « opérations psychologiques » pour influencer l’opinion publique afin qu’elle soutienne les actions militaires étasuniennes. La formation terminée, les nouveaux agents Dia, au départ 1.600 environ, seront assignés par le Pentagone à des missions dans le monde entier. Le Département d’état s’occupera de leur fournir de fausses identités, en en introduisant une partie dans les ambassades. Mais, comme celles-ci sont remplies d’agents de la Cia, on fournira aux agents de la Dia d’autres fausses identités, comme celle d’universitaire ou d’homme d’affaires. Les agents Dia, grâce à leur expérience militaire, sont réputés être plus idoines pour recruter des informateurs en mesure de fournir des données de caractère militaire, par exemple sur le nouvel avion de chasse chinois. Et le développement de leur organigramme permettra à la Dia d’élargir la gamme des objectifs à frapper avec les drones et avec les forces spéciales. Ceci est la nouvelle façon de faire la guerre, qui prépare et accompagne l’attaque ouverte par l’action cachée pour miner le pays à l’intérieur, comme on l’a fait en Libye, ou pour le faire s’écrouler de l’intérieur, comme on tente de le faire en Syrie. C’est dans cette direction que va la restructuration de la Dia, lancée par le président Obama.

    On ne sait pas si le néo-candidat premier ministre Pier Luigi Bersani[1], qui a une grande estime pour Obama, l’a déjà félicité. En attendant il est allé en Libye pour « reprendre le fil d’une présence forte de l’Italie en Méditerranée ». Le fil de la guerre contre la Libye, à laquelle l’Italie a participé sous commandement étasunien.  Tandis que Bersani jouissait, en s’exclamant « à la bonne heure ».

    Manlio Dinucci, Géographe et journaliste

    Edition de mardi 4 décembre 2012 de il manifesto http://www.mondialisation.ca

    http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20121204/manip2pg/14/manip2pz/332665/

    Traduit de l‘italien par Marie-Ange Patrizio

    [1] Secrétaire du Partito democratico, élu dimanche 2 décembre aux élections primaires pour conduire les « listes progressistes » aux prochaines élections politiques dont sera issu le nouveau gouvernement, que Bersani se prépare à présider. NdT.

    Site de campagne :

    http://www.bersani2013.it/documenti/10idee/indice.htm

  • Syrie: les événements s’accélèrent…

    Les événements s’accélèrent en Syrie, et pas dans le bon sens, bien au contraire! La guerre est donc proche, et le risque est que d’ici Noël, le gouvernement syrien tombe! J’attends personnellement des confirmations et de quoi recouper les informations pour appuyer les articles qui suivent.

    Le dernier pays de l’UE évacue ses diplomates de Damas

    венгрия флаг венгрия

     © Flickr.com/Tracy Russo/cc-by-nc-sa 3.0

    Le 5 décembre le gouvernement de Hongrie a annoncé l’évacuation totale du personnel de son ambassade à Damas, communique Reuters. La décision a été prise face à la « situation critique » dans la capitale syrienne.

    La Hongrie demeurait l’unique pays de l’UE dont l’ambassade fonctionnait dans la capitale de Syrie.

    Deux jours plus tôt, la mission locale de l’ONU avait décidé d’évacuer son personnel technique.
    Ces dernières semaines la situation à Damas et dans les alentours s’est sensiblement détériorée : des opérations militaires sont menées presque quotidiennement par les rebelles et les forces gouvernementales ont du mal à contrôler le centre de la ville.

    La Russie déploie ses missiles « Iskandar », en Syrie !

    La Russie déploie ses missiles "Iskandar", en Syrie !    IRIB- Pour Elyas Ebrahim, expert des questions régionales, la Russie a déployé les missiles « Iskandar » (Alexandre), en Syrie, pour contrer la menace des « Patriot » turcs.

    « Les missiles « Eskandar » sont plus puissants que les « Patriot » et leur déploiement est une réaction à la décision de la Coalition de l’OTAN d’utiliser le sol turc, pour le déploiement de ses « Patriot »". « Ce sont des missiles sol-sol qui pourront être utilisés pour des cibles aériennes et leur ogive a une capacité destructrice plus prononcée que celle des « Patriot »". Selon cet expert, ces missiles ont été livrés à la Syrie, par des navires russes, accostés à Tartous.

    Source: french.irib.ir

    L’Allemagne prête à envoyer 400 soldats à la frontière turco-syrienne

    Le gouvernement allemand a approuvé jeudi un projet de mandat pour le Parlement pour la mise en place de batteries de missiles Patriot de l’armée allemande en Turquie, le long de la frontière syrienne, qui prévoit également le déploiement de 400 soldats maximum

    « L’Otan a décidé le 4 décembre de renforcer la défense aérienne intégrée de l’Alliance avec le stationnement de batterie de Patriot en Turquie. Dans ce cadre, jusqu’à 400 soldats et soldates de la Bundeswehr pourront être déployés », a annoncé le ministère de la Défense dans un communiqué.

    Le conseil des ministre allemand a tenu une réunion exceptionnelle pour valider ce projet de mandat, courant jusqu’au 31 janvier 2014, et qui reste soumis l’approbation des députés de la chambre basse du Parlement allemand, le Bundestag.

    En Allemagne, l’armée est sous contrôle du Parlement qui doit se prononcer sur tous ses engagements à l’étranger. En l’occurence, le gouvernement allemand espère un feu vert entre le 12 et le 14 décembre, selon le communiqué.

    L’intervention allemande, dans le cadre de l’Otan, « n’a qu’un but exclusivement défensif » et de « dissuasion militaire pour éviter que le conflit interne en Syrie ne s’étende à la Turquie » voisine, a une nouvelle fois souligné le ministère dans son communiqué.

    Des sources militaires à l’Otan avaient indiqué mardi à l’AFP, qu’un total 300 à 400 soldats pourraient être stationnés en Turquie afin de faire fonctionner les quatre à six batteries qui pourraient être déployées à Malatya, Diyarbakir et Sanliurfa, selon des sources militaires.

    Les Patriot sont notamment capables en quelques secondes de détruire en vol d’éventuels missiles en provenance de la Syrie voisine.

    Mais ils ne pourront « en aucun cas servir à l’instauration ou à la surveillance d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus du territoire syrien ou à d’autres actions de type offensif », a souligné le ministère allemand de la Défense.

    Selon une ONG syrienne, plus de 41.000 morts, en majorité des civils, ont été recensés depuis le début de la contestation contre le régime de Bachar el-Assad il y a plus de 20 mois.

    Source: L’orient le jour

    http://lesmoutonsenrages.fr

     

     

     

  • De tout et de rien

    Chauprade
    J’ai lu, avec un peu de retard, sur le site realpolitik.tv, sous le titre « Où vont la Syrie et le Moyen Orient ? », une très intéressante analyse de géopolitique œuvre d’Aymeric Chauprade.
    J’y relève principalement deux idées.
    Tout d’abord Chauprade ne croît pas au peak oil car il est un tenant de « la thèse dite abiotique de l’origine du pétrole, c’est-à-dire que le pétrole n’a pas pour origine la décomposition des dinosaures dans les fosses sédimentaires mais qu’il est un liquide abondant qui coule sous le manteau de la terre, qu’il est fabriqué à des températures et des pressions gigantesques à des profondeurs incroyables, et que par conséquent ce que nous extrayons est ce qui est remonté des profondeurs de la terre par fracturation du manteau. »
    Ensuite, il estime qu’« on ne peut pas exclure qu’Israël se découple de l’Occident pour se rapprocher d’un axe Russie/monde chiite hostile à la Turquie et aux monarchies pétrolières. » Si cela devenait une réalité, tous ceux qui sont sur un axe pro-Israël version néo-cons (style Riposte laïque) se trouveraient floués.

    Svoboda
    Le site Investig’action consacre un intéressant dossier aux élections législatives ukrainiennes et au succès de Svoboda (de 0,36% des voix en 2006, ce parti est passé à un peu plus de 10% en octobre dernier, récoltant 37 sièges sur 450 au Parlement. Cette percée est beaucoup plus forte à l’Ouest, en Galicie, dont les grandes villes votent Svoboda à plus de 30%.).
    Malgré la lourdeur de l’analyse « antifasciste », bien des informations recoupent ce que les NR affirment depuis de nombreuses années concernant Svoboda : il s’agit d’un parti orange-brun avec lequel les partis « démocrates », occidentalistes et libéraux unies au sein de la plateforme d'opposition Batkivchtchina (« Patrie »), dirigée par l'ex-Première ministre Ioulia Timochenko, ont signé un accord sur la formation d'une coalition au sein du parlement ; il s’agit aussi d’un parti anti-eurasiste qui participe au jeu diplomatique des pays occidentaux en Ukraine qui est de faire échec au projet de Poutine de créer une union économique entre la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Ukraine. Svoboda pouvant servir d’aiguillon à un front de tous les partis d’opposition contre l’actuel président Viktor Ianoukovitch, « marionnette du Kremlin », et pour un « choix européen », c'est-à-dire anti-russe. Le leader de Svoboda vient du reste de confirmer que son choix était « l’Europe ».
    Il convient donc d’affirmer clairement et de bien le faire savoir : Svoboda, dont les dirigeants sont proches de Bruno Gollnisch, n’est pas « des nôtres », tout au contraire, il défend des positions qui font de lui un ennemi géopolitique.
    Une anecdote signifiante pour clore sur ce point, le responsable des relations internationales de ce parti Taras Osaulenko a été récipiendaire d’une bourse de recherches de... l'OTAN ! Tout est dit.

    Pour Noël, je garde mon argent
    J’ai reçu d’une association du nom d’Entraide Solidarité une invitation à soutenir, à l'occasion des fêtes de Noël, « Dix figures de la résistance européenne ».
    L’idée serait excellente, s’il s’agissait vraiment de résistants.
    Or, pour plusieurs d’entre eux, ce n'est absolument pas le cas.
    L’un n’est rien de plus qu’un provocateur, un autre s’est surtout illustré par ses violences contre les nationalistes qui ne partagent pas ses vues et un troisième, du nom de Tommy Robinson, leader de l'English defense league, est bien connu pour l’organisation en Grande-Bretagne de manifestations sous des drapeux qui répouissent les néo-cons mais qui n’ont rien à voir avec l’Europe, ainsi que pour ses affiches qui réussissent le tour de force d’être la fois favorables au multiracialisme et à l’islamophobie.
    Conclusion : je garderai mon argent et je vous conseille de faire de même.

    Pierre Lanoe http://www.voxnr.com