Comme on l’avait pressenti dès le discours du Président Macron, ce 13 avril, repris par le G20 et le G7 deux jours après, le moratoire de la dette africaine se présente comme le hold-up mondialiste du XXIe siècle, au vu et au su de tous. Au détriment des populations africaines et sur le dos des pays créditeurs, dont la France.
Dans une tribune commune dans Jeune Afrique, huit grands noms africains de la politique et de l’économie jugent « pas assez ambitieuse » la suspension du paiement du service de cette dette – allons, camarades créanciers étrangers, soyez plus ambitieux dans votre générosité ! Ils ne se satisfont pas, non plus, de la création, par les banques multilatérales de développement, d’un fonds de réponse d’urgence de 200 milliards de dollars. Ils réclament l’élargissement du nombre de bénéficiaires au nom de circonstances particulières ; si l’on retient les guerres civiles, les économies de rente notamment pétrolière trop peu diversifiées et d’autres difficultés économiques, ça rend éligibles tous les pays africains. D’exceptions justifiées par l’urgence d’une pandémie au devenir incertain, on ferait une généralité égalitariste injuste pour les créditeurs également dans le besoin ; l’addition est salée et amère.