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Les chroniques de Xavier Eman, Dissection de l’Occident ménopausé
Les lecteurs d’Éléments connaissent bien Xavier Eman, il y tient depuis début 2012 le feuilleton de notre apocalypse molle : la « Chronique d’une fin du monde sans importance ». Les éditions Krisis en ont réuni la quintessence, assortis d’un choix de billets inédits, du moins pour ceux qui ne lisent pas son blog « A moy que chault », le tout préfacé par un François Bousquet enthousiaste. C’est à la fois cru et cruel, corrosif et triste, comique et désespérant. Mais pas seulement, nous confie Xavier Eman…Éléments : Te souviens-tu la première fois que tu as éprouvé la nécessité de coucher sur papier les aventures de François ?Xavier Eman. J’ai toujours tenu des sortes de « journaux » où je retranscrivais les conversations improbables entendues à la terrasse des cafés ou les saynètes tragi-comiques observées au cours d’une soirée. Lorsque s’est développée la mode des « blogs », j’ai décidé de les mettre en ligne en cherchant un fil conducteur pour donner une cohérence au tout. Ce fut le personnage de François. Ses non-aventures ayant intéressées quelques personnes, j’ai continué, sous des formes diverses… et notamment dans Éléments.Éléments : Pourquoi décrire la vie de cet être vide, qu’on imagine aussi moche physiquement que moralement ? Te semble-t-elle représentative d’une génération désenchantée et perdue, inapte à la vie, enfermée dans une négativité sans issue ?Xavier Eman. Je ne crois pas que « François » soit aussi abject que cela. C’est un être médiocre plongé dans une époque qui l’est encore plus et qui le tire vers le bas. C’est peut-être d’ailleurs ce deuxième aspect qui est le plus tragique. Je crois à une certaine permanence de la nature humaine et donc aucunement à un hypothétique « âge d’or » passé, mais il me semble que notre époque n’offre plus aucune des structures sociales (famille, communautés locales, syndicats, partis…) et des cadres spirituels et moraux (patrie, religion, culture…) qui permettaient jadis à l’homme d’échapper – relativement – à ses déterminismes et à s’élever – au moins un peu – au-dessus de sa condition. On a laissé l’homme libre – et seul – devant sa nullité. Et « François » se débat donc comme il peut dans cette situation. François n’est pas un archétype parce qu’il est lucide sur lui-même alors que la grande majorité de ceux qui vivent comme lui n’en sont pas conscients.Éléments : Dans sa préface, François Bousquet écrit que ton héros a des airs de Droopy, « rien de tel que son “I’m happy” las et éthylique pour plomber l’ambiance dans les soirées d’Homo Festivus ». Sommes-nous tombés si bas que Droopy devienne un personnage révolutionnaire ?Xavier Eman. « François » est en effet à mi-chemin entre Droopy et Calimero… Mais il n’est pas que ça. Bien sûr, ce n’est pas un personnage « révolutionnaire », ne serait-ce parce qu’il n’a aucune alternative à proposer. Mais c’est d’une certaine façon un « rebelle », car il refuse le monde tel qu’il est, il ne veut pas se confondre avec les zombies souriants qui prennent quotidiennement leur dose de « soma » pour y vivre sans penser. Mais il n’a ni les instruments ni l’énergie de sa « rébellion », ce qui en fait un personnage à la fois pathétique et tragique.Éléments : Autre dimension importante de ta radioscopie des nouveaux comportements citadins : la dérision. On a l’impression que tes personnages sont voués aux simulacres…Xavier Eman. L’artificialisation des existences modernes me semble être une absolue évidence. Nous sommes au temps de la mise en scène permanente du soi (donc du vide). On ne cherche plus à vivre mais à médiatiser son existence. C’est la « télé-réalité pour tous ». Facebook est bien évidemment le principal outil et le vecteur majeur de cette tendance… Pas un repas, pas une soirée, pas une spectacle sans prise de photos et de « selfies » mis en ligne immédiatement dans le but d’obtenir des « like » et des « commentaires »… Même le sexe est désormais soumis à cet impératif avec la mode des « sex tapes » qui sont devenus des objets de promotion et des accélérateurs de carrière… Et tous les milieux sont touchés… -
Bérénice Levet : « Le système scolaire tout entier est imprégné des fondements de la théorie du genre »
Par Alexis Feertchak
Après que le pape François a dénoncé la présence de la théorie du genre dans les manuels scolaires, provoquant la « colère » de Najat Vallaud-Belkacem, Bérénice Levet, philosophe, confirme que cette idéologie est bien présente à l'école. Nous n'allongerons pas cet entretien déjà long par lui-même - et très important [Figarovox - 04.10] : Disons seulement que Bérénice Levet va bien au delà de cette constatation et pose des principes ontologiques, anthropologiques et sociétaux en opposition frontale avec la pensée et la société modernes ou post-modernes, y compris lorsque, in fine, elle se permet une forte et juste critique des positions du Saint-Père en matière d'immigration et de mondialisation, jugées de nature déconstructionniste au même titre que la théorie du Genre ... Une liberté de ton et d'esprit, une lucidité de fond qui intéressera les contre-révolutionnaires que nous sommes.Lafautearousseau
Dimanche 2 octobre, le pape s'en est pris « au sournois endoctrinement de la théorie du genre » que propageraient les manuels scolaires. La théorie du genre existe-t-elle en tant qu'idéologie ?
La théorie du genre ? Ça n'existe pas, nous tympanise-t-on, à commencer par Najat Vallaud-Belkacem. La seule expression légitime serait « études de genre » qui aurait pour avantage de respecter la pluralité des travaux. Mais pour qu'il y ait des études de genre, encore faut-il que ce petit vocable de genre ait été conceptualisé, théorisé. Or, lorsque nous parlons de théorie du genre, nous n'affirmons rien d'autre. Judith Butler se définit elle-même comme théoricienne du genre. Il a été forgé afin d'affranchir l'identité sexuelle du sexe biologique. Au commencement est la neutralité, en quelque sorte, et seule la machine sociale vous « assigne » à une identité - ce que l'on retrouve dans les manuels.
Il faut bien comprendre que le vocable de « genre » ne sert pas simplement à distinguer le donné naturel et les constructions culturelles, mais à les dissocier. Simone de Beauvoir est restée, aux yeux des promoteurs du genre, comme en retrait par rapport à sa propre intuition. Lorsqu'elle dit « On ne naît pas femme, on le devient », le Genre lui réplique, puisqu'on ne naît pas femme, pourquoi le deviendrait-on ? En l'absence de tout étayage dans la nature, on doit se jouer de toutes les identités sexuées et sexuelles. « Le travesti est notre vérité à tous », dit Judith Butler. Ce petit vocable de genre soutient en outre - et c'est là qu'il est instrument de lutte - que les différences sexuelles sont construites mais construites par des mâles blancs hétérosexuels donc selon un ordre exclusivement inégalitaire.
Voilà le message qui est délivré à la jeunesse. « Le sexe biologique nous identifie mâle ou femelle, ce n'est pas pour autant que nous pouvons nous qualifier de masculin ou de féminin »,apprennent les lycéens dans le manuel Hachette. Pour aiguiser leur rage, les convertir à la cause de la déconstruction, il convient de les convaincre que ces représentations sont inégalitaires.
On raille le Pape, parce qu'il ne suffirait pas d'apprendre ces axiomes pour ipso facto aspirer à changer de sexe. Sans doute et la différence des sexes ayant un fondement dans la nature, contrairement à ce que soutient le Genre, tout comme l'hétérosexualité, quand bien même on cherche à les chasser, elles reviennent au galop, mais l'enfant ou l'adolescent est un être fragile; si on le persuade que tout est construit, alors la tentation est grande de s'essayer à toutes les identités et toutes les sexualités. La question dans les cours de lycées est désormais : «Alors, tu es bi, hétéro, homo ? ». Je rapporte dans mon livre des paroles d'adolescents qui nourrissent un véritable sentiment d'infériorité de se sentir «désespérément » hétérosexuels.
Le Pape a raison de dire que l'endoctrinement se fait sournoisement, car le Genre avance toujours masqué : c'est au nom de l'égalité, du respect des différences, que s'opère la déconstruction du masculin et du féminin. C'est au chapitre «l'égalité homme-femme », ou plutôt selon l'injonction de Najat Vallaud-Belkacem, « l'égalité femme-homme » , que l'élève apprend que le masculin et le féminin sont de pures conventions, et qu'il lui appartient de s'en délier. Le Genre se veut notre nouvel Évangile, il vient nous annoncer la bonne nouvelle que les identités sexuées et sexuelles n'étant que des constructions, elles peuvent être déconstruites. L'enseigner dans les établissements scolaires, c'est fabriquer une armée de soldats de la déconstruction.
Les propos du pape François sont forts. Il parle notamment de « guerre mondiale pour détruire le mariage » et de « colonisation idéologique » destinée à « changer les mentalités ». Comprenez-vous ces mots historiquement lourds de sens ?
Ils ont une vérité. Le projet de « changer les mentalités » définit le programme des progressistes depuis la décennie soixante-dix.
Le Genre travaille à disqualifier les représentations du masculin et du féminin qui sont des significations partagées, héritées, et qui cimentent une société. Le Genre est le dernier avatar de cette grande offensive menée contre la civilisation occidentale depuis les années soixante par le structuraliste Michel Foucault ou Jacques Derrida. La filiation est d'ailleurs revendiquée par les adeptes du Genre.
Les formulations du Pape sont sans doute excessives mais là encore il y a une certaine vérité. Le genre est un militantisme, et la gauche y est acquise ainsi qu'une bonne partie de la droite. En étendant le mariage à des couples de même sexe, la loi Taubira en destituait le sens, qui n'est pas de consacrer l'amour mais la procréation et la filiation. Et dessinait le cadre pour une reconnaissance de la « filiation » aux homosexuels.
Quant à la colonisation idéologique, les promoteurs du Genre entendent bien investir les esprits à travers le monde, semer le trouble dans le Genre, c'est-à-dire dans les identités sexuées, et défaire le Genre - pour reprendre les titres programmatiques de deux ouvrages de Judith Butler - et bon nombre de pays d'Amérique du Sud se laissent séduire.
Le souverain Pontife a également déclaré : « La théorie du genre continue à être enseignée, alors que c'est contre les choses naturelles ». Cette évocation d'une nature humaine est-elle devenue un tabou aujourd'hui ?
En effet. La rébellion contre le donné naturel et le consentement comme fondement de la légitimité définissent le projet moderne. L'homme doit « se rendre comme maître et possesseur de la nature » et les seuls liens légitimes sont ceux que le sujet contracte volontairement. Or, l'identité sexuelle n'est pas choisie par le sujet, elle est donc perçue comme oppressive. Naître, c'est recevoir, recevoir un corps, une histoire, un passé hypertrophie de la volonté. Nous sommes endettés par nature, dit magnifiquement l'anthropologue Marcel Hénaff.
Cette récusation de toute forme de donné naturel nous voue à une abstraction dont Merleau-Ponty nous invitait à méditer les conséquences pour la condition humaine : « Une ontologie qui passe sous silence la Nature s'enferme dans l'incorporel et donne, pour cette raison même, une image fantastique de l'homme, de l'esprit et de l'histoire ».
La nature ne décide pas de tout cependant. « On naît femme et on le devient ».
Najat Vallaud-Belkacem a réagi au micro de France Inter. Elle s'est dite « peinée » et « très en colère » par ces paroles « légères et infondées ». Elle a précisé qu'il n'y avait pas de « théorie du genre - qui d'ailleurs n'existe pas - dans ces livres ». Que pensez-vous de la réaction du ministre de l'Éducation nationale ?
Comme toujours avec Najat Vallaud-Belkacem, justifiant par là même le surnom de Pimprenelle que lui a donné François Hollande, elle croit endormir les consciences en pratiquant la dénégation systématique.
Elle sait parfaitement que les postulats du Genre sont enseignés dans les établissements scolaires. Elle aurait même pu se défausser en incriminant un de ses prédécesseurs, Luc Chatel. C'est en effet sous la présidence de Nicolas Sarkozy, en 2011, que l'enseignement du Genre a été introduit dans les manuels de « Sciences de la Vie et de la Terre » des classes de Terminales.
Les spécialistes du déni nous objectent que le Genre n'est pas enseigné à l'école primaire, au collège puisque le mot ne figure nulle part. Peut-être, mais là n'est pas la question. Ce qui est bel et bien diffusé, ce sont les postulats du Genre, et pas seulement dans et par les manuels. Les livres lus dès le Primaire, dont les élèves doivent rédiger une fiche de lecture, en sont les émissaires. C'est d'ailleurs, ce qui m'avait conduite à me pencher sur cette question du Genre, lorsqu'en 2012, mon neveu qui était alors en classe de CM1, est rentré de l'école avec pour devoir la rédaction d'une fiche de lecture consacrée à un ouvrage de David Wallians, Le Jour où je me suis déguisé en fille. Cet ouvrage d'une indigence littéraire qui aurait dû suffire à l'écarter d'une institution censée transmettre la langue et l'art d'écrire - mais les lectures scolaires n'ont plus d'autres finalités que de former des indignés et surtout pas des héritiers -, véhiculait un des axiomes majeurs du Genre : l'identité sexuée, le masculin et le féminin ne sont que des conventions, des normes imposées, travaillant précisément à « normaliser » les individus. Le Genre et la gauche s'emploient ainsi à déconstruire, à défaire les représentations, les significations qui cimentent une société. Sans doute le masculin et le féminin sont-ils, en partie, dans la continuité du donné naturel cependant, construits - chaque civilisation compose sa propre partition sur cet invariant - mais ces représentations constituent un lieu commun au sens littéral, les membres d'une même société s'y retrouvent, elles tissent un lien. Observons que cette même gauche n'a qu'un mot à la bouche «créer du lien social ».
Najat Vallaud-Belkacem invite le Pape à consulter les manuels scolaires. Non seulement il vérifiera que l'idéologie du Genre imprègne bien les chapitres consacrés à l'égalité des sexes, mais surtout, lorsqu'il parle de manuels, il entend assurément les programmes scolaires dans leur entier. Bon nombre de professeurs n'ont guère besoin de directives ministérielles pour inscrire à leur programme des ouvrages qui sont les vecteurs de cette idéologie. Les spectacles destinés aux écoles sont également édifiants.
Najat Vallaud-Belkacem a rappelé qu'elle avait déjà rencontré le pape et qu'elle était pleine de « respect » à son endroit. Comment comprenez-vous cette ambivalence de la gauche qui admire le pape François sur les sujets sociaux, économiques, migratoires et écologiques, mais le condamne sur les questions sociétales ?
Ambivalence du Pape non moins, si vous me le permettez. Le Genre et l'idéologie sans-frontiériste, à laquelle le Pape demande aux nations européennes de se convertir en matière d'immigration, relèvent de la même logique : le combat contre le principe de limite, de frontière - frontière entre les nations comme entre les sexes, refus des limites que nous fixe la nature.
Toutefois, les déclarations du Pape contre le Grand Capital séduisent assurément la gauche mais l'accord se fait sur l'écume, non sur les fondements. L'anthropologie chrétienne est une anthropologie de la finitude. L'homme est créature de Dieu; pour le chrétien, il n'est pas, comme le sujet moderne, au fondement de lui-même. L'individu comme absolu est étranger à la philosophie vaticane. •
Bérénice Levet est docteur en philosophie et professeur de philosophie au Centre Sèvres. Son dernier livre La théorie du genre ou le monde rêvé des anges, publié chez Grasset en novembre 2014, vient de sortir dans une version « Poche » chez Hachette avec une préface inédite de Michel Onfray.
A lire aussi dans Lafautearousseau ...
Il est contre la « colonisation idéologique » : François, Janus aux deux visages...
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Poutine déplore l’insouciance du monde face au risque d’une guerre nucléaire imminente
Ceci est un message pour la Paix - Alex Jones et Poutine sont catégoriques. Si nous voulons sauver notre monde, il faut alors se mobiliser en comprenant l'ampleur du mensonge de la propagande impériale qui sévit dans les pays occidentaux, il faut se réveiller maintenant ou il sera trop tard !
Suffisamment d'articles et de vidéos ont été publiées sur les médias alternatifs et Agoravox TV pour comprendre que Poutine est totalement dans le vrai lorsqu'il annonce que la politique agressive de l'empire envers la Russie et le Moyen-Orient risque de nous mener tout droit à la catastrophe...
Heureusement que des hommes comme Dominique de Villepin se sont libérés de la propagande belliciste impériale pour se rapprocher de Poutine et de la Russie, mais qu'en est-il depuis, pourquoi M. de Villepin ne vient-il pas davantage s'exprimer dans les médias à ce sujet ? : http://blog.lefigaro.fr/geopolitique/2014/10/sanctions-contre-la-russie-le.html
http://www.agoravox.tv/actualites/international/article/poutine-deplore-l-insouciance-du-70815
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CES PROPOSITIONS DE TRUMP DONT LES MÉDIAS NE PARLENT JAMAIS
Dans les médias du monde entier, l’image qui est véhiculée de Donald Trump est très souvent liée à ses sorties volontairement caricaturales et provocatrices.
Ancien directeur du Monde Diplomatique, le journaliste Ignacio Ramonet a fait l’effort de s’intéresser à ce qui se cachait (ou à ce qui était caché) derrière ce voile teinté de fantaisie. « Comment un personnage avec de si misérables idées peut rencontrer un tel succès chez les électeurs américains qui, évidemment, ne sont pas tous décérébrés? Quelque chose ne cadre pas », écrit-il sur le site Mémoires des luttes.
Ainsi, en se penchant de plus près sur le programme du candidat Républicain à la Maison blanche, le journaliste a découvert sept « options fondamentales qu’il défend, et que les grands médias passent systématiquement sous silence ». Certes, Trump met en scène des propositions et des déclarations sur les immigrés, les femmes ou encore les handicapés qui feraient fuir le premier socialiste (ou communiste) venu. Mais ce dernier a également promis de « diminuer les prix des médicaments, d’aider à régler les problèmes des « SDF », de réformer la fiscalité des petits contribuables, et de supprimer un impôt fédéral qui touche 73 millions de foyers modestes », note Ignacio Ramonet.
Et ça, aucun média ne prend le risque d’en parler. Pas plus que de sa proposition d’augmenter « les taxes sur tous les produits importés » avec également des « droits de douanes de 40% sur les produits chinois ». Aussi, Trump a frappé un grand coup en proposant d’augmenter les impôts des traders travaillant pour des fonds spéculatifs. En effet, ce dernier propose « le rétablissement de la loi Glass-Steagall (votée en 1933 pendant la Dépression et abrogée en 1999 par William Clinton), qui séparait la banque traditionnelle de la banque d’affaires pour éviter que celle-ci puisse mettre en péril l’épargne populaire par des investissements à haut risque », souligne Ramonet.
Opposé au traité de libre échange nord-américaine (ALENA) et transpacifique (TPP), Trump n’exclut pas de quitter l’organisation mondiale du commerce. Un protectionnisme ayant pour seul objectif de protéger les plus faibles et les plus lésés par la mondialisation sauvage. « Dans des régions comme le rust belt, la « ceinture de rouille » du nord-est où les délocalisations et la fermeture d’usines ont fait exploser le chômage et généralisé la pauvreté, ces propos sont reçus avec enthousiasme et font renaître tous les espoirs », reconnaît ainsi le journaliste.
Enfin, Trump est aussi l’un des seuls candidats à s’être positionné fermement contre l’impérialisme et l’interventionnisme étasuniens. Pour lui, il faut en finir avec cette politique étrangère d’interventions tous azimuts car l’Amérique n’en a plus les moyens ni même la vocation. Aussi, le milliardaire compte bien réformer l’Otan afin qu’il n’y ait plus de « garantie d’une protection automatique des États-Unis envers les pays membres ».
Pour Ramonet, au-delà du bruit médiatique autour du candidat et de ses sorties tapageuses, qu’il condamne par ailleurs, ces propositions originales « expliquent sans doute un peu mieux les raisons de son succès auprès de larges secteurs de l’électorat américain ».
Source : OJIM
https://la-dissidence.org/2016/09/28/ces-propositions-de-trump-dont-les-medias-ne-parlent-jamais/
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De la démocratie américaine en période électorale
Bonjour, c'est lundi. Première semaine d'une période électorale agitée. Les primaires se suivent et se ressemblent : un seul mot, séduire ! Par tous moyens même loyaux, scabreux ou franchement dégueulasses, l'extraction de voix est un métier de mineur où tous les coups de grisou sont permis. Ne restent propres sur eux que certains "petits" candidats impatients de sauver le pays mais qui vont se résoudre bientôt à limiter leur propagande au témoignage de bonnes idées invendables, car la presse n'en met aucune en rayon. Parmi ces moines prêcheurs nous saluons le candidat de l'Alliance royale, Monsieur de Prévoisin. Qu'il accepte ici les encouragements qu'il mérite.
Reste le saut dans l'inconnu. Un des meilleurs essayistes vivants de ce temps avait pondu jadis un livre remarquable sur notre atlanticité sous le titre de L'Edit de Caracalla (chez Fayard, 2002), dans lequel il était question de donner la citoyenneté américaine à tous les ressortissants de l'Occident. Cette chimère de Régis Debray nous aurait conduit aujourd'hui à voter à la présidentielle américaine pour départager le brillant charlatan républicain - mais qui a fait ses preuves dans le béton banché - et la Dinde de l'Arkansas qui me rappelle furieusement notre Ségolène Royal nationale, mais en plus cupide, moins belle, même carrément mégère ! Arrêtons-nous un instant sur leurs programmes qui fatalement changeront les nôtres à l'échéance :Celui de la candidate de l'establishment démocrate, Hillary Clinton, se résume pour nous en une phrase : plus de social-démocratie contre le chien fou capitaliste de New York. A lire ses propositions (clic), on les croiraient sorties des cuisines de Solférino. Le programme affronte trente-neuf défis essentiels - ce que nous ne disputerons pas - mais qui semblent trop nombreux et trop lourds pour la future administration Clinton H. A la fin, cela tourne au racolage démagogique, même si le candidat républicain fournit lui-aussi à forte dose ; c'est la loi du genre.
Voici pour mémoire les trente-neuf chapitres comme sur un tapis-roulant tels que les présente le site démocrate. Nous connaissons toute cette logorrhée socialiste chez nous, donc développer serait oiseux, à la limite pénible :
(i) Aggravation de la pression fiscale sur les plus riches ;
(ii) Lutte contre les narcotiques et l'alcool ;
(iii) Une économie au service de tous ;
(iv) En finir avec l'Alzheimer ;
(v) Aider les autistes ;
(vi) Réforme du financement des campagnes électorales ;
(vii) Harcèlement sexuel sur les campus ;
(viii) Réchauffement climatique et création de la superpuissance énergie propre ;
(ix) Combattre le terrorisme et rendre le pays plus sûr ;
(x) Réforme judiciaire en direction des minorités les plus contributives au crime ;
(xi) Soutien aux handicapés ;
(xii) Ecole maternelle ;
(xiii) Réparer les infrastructures américaines en capilotade ;
(xiv) En finir avec les attaques armées ;
(xv) Sécurité sociale universelle pour tous les Américains ;
(xvi) Lutte contre le SIDA ;
(xvii) Politique du logement des travailleurs pauvres ;
(xviii) Réforme du système immigratoire et régularisations ;
(xix) Augmentation des emplois bien payés ;
(xx) Réforme de l'Education nationale et de la carte scolaire ;
(xxi) Amélioration des droits syndicaux ;
(xxii) Droits égaux pour les LGBT ;
(xxiii) Réforme des droits d'inscription dans les collèges et universités ;
(xxiv) Fabriquer américain ;
(xxv) Soigner les fous ;
(xxvi) Maintenir le niveau et la puissance des armées américaines ;
(xxvii) Améliorer la sécurité intérieure ;
(xxviii) Créer un congé parental ;
(xxix) Protéger la vie sauvage, les animaux et interdire la viande de cheval ;
(xxx) Déracialiser la justice ;
(xxxi) Soutenir les communautés rurales ;
(xxxii) Soutenir les PME ;
(xxxiii) Développer l'assistance publique à la santé (Medicare gratuit) ;
(xxxiv) Privilégier la technologie et l'innovation ;
(xxxv) Soutenir les anciens combattants et leurs familles ;
(xxxvi) Défendre le droit de vote et les droits civiques ;
(xxxvii) Réformer Wall Street ;
(xxxviii) Egalité des droits des femmes ;
(xxxix) Formation professionnelle pour tous.
Voilà !
N'avons-nous rien oublié ? Qui saurait le dire. Peut-être le moteur à l'eau de mer qui libérerait les automobiles des énergies fossiles. Il nous semble que le programme est faible à l'international, et pourtant c'est un ancien Secrétaire d'Etat aux affaires étrangères qui se présente aux suffrages du peuple américain. Mais c'est un point discuté contre elle, qui n'a pas imprimé sa marque sur la diplomatie américaine, comme le firent Madeleine Albright ou Condoleezza Rice dans cet emploi.
Du site de campagne (clic) de Donald Trump nous rapportons treize chapitres. Le programme est moins convenu (c'est peu dire), il terrorise une partie de la classe politique, donc nous développerons un peu plus les propositions, renvoyant le lecteur à leurs sources :
I.- Réforme de l'administration chargée des anciens combattants
On peut résumer les dix propositions du candidat républicain en discrimination positive de ceux qui se sont battu pour les Etats-Unis.
II.- Réforme fiscale profitant à la classe moyenne basse
Simplification des règles et procédures, abrogation des niches fiscales, meilleure cotisation des tycoons (comme lui). Jusque-là que du classique à la différence près qu'il risque de faire cette réforme fiscale !
III.- Réarmement général des armées payé par des économies de gestion
C'est sans doute la chimère la plus grosse du programme avec le mur mexicain, car la réforme de la gestion des programmes militaires est quasiment infaisable tant ce domaine est imbriqué dans l'industrie et la politique des Etats. Tout nouveau programme de construction sera financé par le déficit fédéral bien avant que ne se fassent sentir les économies obtenues par le licenciement d'effectifs en double ou en triple, et ils sont nombreux mais souvent inexpugnables (clic).
IV.- Privatisation et décentralisation de la Sécurité sociale
il s'agit de dénationaliser l'Obamacare qui est une véritable usine à gaz, mais qui a le mérite de poser les bonnes questions.
Le programme républicain est cohérent mais convoque l'adhésion des cinquante Etats qui pourraient être séduits par un dispositif intelligent d'assurances sociales créé sur place. C'est certainement le chapitre le plus crédible du programme. A voir (clic).
V.- Débonder la production énergétique américaine tout en améliorant l'environnement
Extraire du gaz de shiste partout et excaver du "charbon propre" plaira aux chômeurs mais moins aux écologistes. Faire de cette politique énergétique un pivot de la politique étrangère des Etats-Unis n'est pas une nouveauté. Cela fait un siècle qu'il en est ainsi pour l'or noir. Incantations (clic) ?
VI.- Paix sociale : c'est le chapitre racoleur s'il en est et le plus fourni aussi, qui s'ouvre par un hymne à l'inviolabilité de la Constitution avec un effort particulier sur la Cour Suprême. Bien sûr, on commence par le fameux Deuxième Amendement qui octroie la permission de défense personnelle, mais l'application du texte à la lettre pourrait surprendre bien des cotisants à la NRA car il n'y est nulle part écrit que les cowboys puissent défourailler où et quand bon leur semble.
Mais l'essentiel est dans le combat musclé contre la criminalité qui certainement enthousiasmera le président des Philippines Rodrigo Duterte et serait de bonne application chez nous.
Mérite le détour (clic).
VII.- Economie et emploi
Créer vingt-cing millions d'emplois nouveaux en dix ans. Easy ! Les réformes sociales et économiques vont booster la croissance actuelle de 2% à 3,5% et même 4% à terme. Donc ce 1,5% d'augmentation créera mécaniquement les emplois nouveaux selon la règle éprouvé de 1,2 millions d'emplois par an pour 1% de croissance en plus. Le calcul est détaillé ici (clic).
VIII.- Commerce international (7 mesures)
On jugera la méconnaissance des affaires commerciales internationales chez le candidat républicain en ce qu'il a sélectionné les points les plus café-du-commerce sans savoir aller au fond des choses qui sont bien plus complexes.(1) Se retirer du Partenariat Trans-Pacifique (ce qui annonce un retrait symétrique du TAFTA. Youpi !) ;
(2) Nommer des pointures dans les négociations commerciales capables de défendre les travailleurs américains (c'est pas cher);
(3) Chasser les violations des accords commerciaux chez les partenaires étrangers des Etats-Unis et mettre fin aux abus ;
(4) Renégocier l'ALENA avec le Canada et le Mexique pour rechercher le meilleur avantage des travailleurs américains, et menacer les maquiladoras qui trichent par surtaxation des exportations mexicaines ;
(5) Décréter officiellement la Chine, manipulateur de sa monnaie (?! Janet Yellen ne manipule rien) ;
(6) Attaquer la Chine à l'OMC et aux Etats-Unis sur les subventions cachées à son industrie ;
(7) User de tous moyens légaux y compris l'application de droits de douane pour remédier aux activités illégales chinoises comme le pillage de secrets commerciaux.
IX.- Dérégulation générale
Supprimer toute règle qui freine l'emploi et l'expansion économique, et toute agence dépensière attachée à l'application des politiques de contraintes (clic).
X.- Réguler l'immigration
C'est le gros morceau médiatique surtout dans les journaux européens. Il est développé endix points que nous donnons ci-dessous. Certains chez nous les connaissent déjà :(1) Lancer la construction du mur mexicain dès le premier jour. Le Mexique paiera ;
(2) Cesser le jeu d'interpellation-relaxe des clandestins ;
(3) Expulsion des criminels étrangers dès le premier jour ;
(4) En finir avec les villes-sanctuaires ;
(5) En finir avec les amnisties du président Obama. Toutes les lois d'immigration doivent s'appliquer.
(6) Stopper la délivrance de visas en tous lieux où les contrôles des sources sont douteux jusqu'à mise en place de mécanismes fiables ;
(7) S'assurer que les pays étrangers récupèrent leurs ressortissants quand nous les déportons ;
(8) S'assurer que tous les points d'entrée aux Etats-Unis disposent d'un contrôle biométrique des visas ;
(9) Cesser les emplois et bénéfices sociaux qui attirent l'immigration clandestine;
(10) Réformer l'immigration légale pour préserver les intérêts des Etats-Unis et de ses travailleurs.
XI.- Politique extérieure
Le programme est assez copieux et soulève peu de critiques bizarrement puisqu'il se contente de généralités et de bonnes intentions (clic). Un seul point coupe à angle droit la politique des administrations précédentes :
- End the current strategy of nation-building and regime change.
En clair, cessons de mettre la panique partout, à peine de savoir la gérer ensuite. C'est une resucée de la doctrine Monroe si encore Donald Trump est capable de développer une doctrine. L'enfoncement de portes ouvertes en affaires étrangères laisse planer le doute sur ce chapitre. Son souci le plus vendeur est l'Etat islamique en Irak et au Levant (Daech). Mais il a la tâche facile depuis les interventions américaines au Proche Orient qu'il dénonçait déjà dans un article à Esquire en août 2004 (dans le même état d'esprit que celui de la diplomatie française qu'il ne cite pas). En voici un extrait dans le texte :« Look at the war in Iraq and the mess that we're in. I would never have handled it that way. Does anybody really believe that Iraq is going to be a wonderful democracy where people are going to run down to the voting box and gently put in their ballot and the winner is happily going to step up to lead the country ? C'mon. Two minutes after we leave, there's going to be a revolution, and the meanest, toughest, smartest, most vicious guy will take over. And he'll have weapons of mass destruction, which Saddam didn't have. What was the purpose of this whole thing ? Hundreds and hundreds of young people killed. And what about the people coming back with no arms and legs ? Not to mention the other side. All those Iraqi kids who've been blown to pieces. And it turns out that all of the reasons for the war were blatantly wrong. All this for nothing.»
XII. Education (c'est aussi un gros sujet)
L'Amérique est connue pour le bas niveau de son système public que la France atteindra bientôt, et pour la cherté des études supérieures. Le candidat a visiblement fait un effort d'analyse sur ces sujets et ses intéressantes propositions croisent celles d'un Bernie Sanders, même si les financements sont moins simples qu'annoncés. Qu'on en juge en cliquant ici.
XIII. Politique familiale
C'est le dernier point du programme Trump. Comme le précédent, ce chapitre détonne par la complexité de l'analyse et l'intelligence des réformes proposées. On sent que le candidat républicain a un souci sincère des familles américaines. Qu'on en juge par ici, il y en a cinq pages !
Le régime partisan américain est arrivé au bord de l'épure démocratique en sélectionnant des médiocres dans les deux camps. Ce pronostic a de quoi nous inquiéter car c'est du chef du monde libre dont on parle, et que les effets pervers de ces politiques vont nous prendre à la gorge.
L'Europe en miettes ne peut plus opposer de résistance et les Etats européens qui envisageraient d'aller seuls à la bataille sont battus d'avance. Qu'on garde présent à l'esprit l'inutile combat des autorités helvétiques contre l'Etat américain sur la question du secret bancaire. Elle a plié, et deux fois quand l'Allemagne s'y est mise aussi, jusqu'à entrer dans l'Espace économique européen à son corps (électoral) défendant pour se rapprocher du manche de la cognée !
Le pronostic électoral est impossible car la dernière semaine de campagne sera celle de tous les excès à cause de l'étroite différence des intentions de vote. L'électorat américain est-il aussi manipulable que le disent les médiats ? Existe-t-il d'ailleurs "un" électorat ou autant de communautés électorales que d'ethnies, opposées les unes aux autres ? Une chose nous semble acquise, beaucoup de gens voteront "contre", et des deux côtés, ce qui promet de grandes difficultés à gouverner ensuite, quelque soit le vainqueur.
Le lectorat de Royal-Artillerie est maintenant paré pour les dîners en ville.http://royalartillerie.blogspot.fr/http://royalartillerie.blogspot.fr/
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Politique et éco n° 106 : l’or et son double le Dollar avec Pierre Jovanovic
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« 30 officiers de renseignement israéliens et étrangers tués dans une frappe de missiles russes Calibre à Alep »
« Les navires de guerre russes ont tiré trois missiles Calibre sur la salle des opérations de coordination des officiers étrangers de la région de Deir Ezzor dans la partie ouest d’Alep près de la montagne Sam’an, tuant 30 officiers israéliens et occidentaux, a dit mercredi le service en langue arabe de Sputnik, agence de presse de la Russie, d’après des sources issues du champ de bataille à Alep. (...) Plusieurs officiers états-uniens, turcs, saoudiens, qataris et britanniques ont également été tués avec les officiers israéliens. Les officiers étrangers qui ont été tués dans la salle des opérations d’Alep étaient en train de diriger les attaques des terroristes dans Alep et Idlib. »Lien permanent Catégories : actualité, géopolitique, international, lobby, magouille et compagnie 0 commentaire -
Journal du Mardi 4 octobre 2016 - Société / Le mondial de l’auto dans la ville anti-voiture
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Big Brother et la Syrie
Le 9 septembre, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire d’État américain John Kerry avaient trouvé un accord sur un plan de règlement du conflit syrien et une trêve des combats… vite remise en cause par de multiples violations du cessez-le-feu. La reprise des hostilités du régime syrien et de ses alliés russes et iraniens pour reprendre le contrôle de la ville d’Alep auront eu raison de cet accord. Hier, le porte-parole du département d’État, John Kirby, a déclaré que les États-Unis suspendent leur participation aux discussions bilatérales avec la Russie lancées pour garantir le cessez-le-feu, les Russes étant accusés d’avoir bombardé et détruit le plus grand hôpital d’Alep-Est. Moscou a assuré peu après «regretter» cette décision des Etats-Unis. S’il est reproché aux Russes de ne pas faire de différence de «traitement» sur le terrain entre rebelles dits modérés et djihadistes, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à retourné le compliment aux Américains ces dernières semaines. Il a pointé leur incapacité à séparer le bon gain de l’ivraie, en l’espèce les groupes de combattants «raisonnables», minoritaires par rapport aux miliciens de la branche syrienne d’Al-Qaïda (Front Fateh al-Cham ex Front al-Nosra) qui se servent à Alep des civils comme boucliers humains et les empêchent de fuir.
Jordan Shilton sur le site WSWS, le 29 septembre le rappelait, «al-Nosra a été accusé d’atrocités répétées. En juillet, Amnesty International a indiqué que le groupe avait procédé à une vague d’enlèvements, de tortures et d’exécutions sommaires dans les provinces d’Idlib et d’Alep. D’autres groupes rebelles impliqués dans des crimes de guerre comprennent Ahrar al-Sham, Mureddin Zinki, le Front du Levant et la Division 16, dont certains sont soutenus directement par les États-Unis.»
Entendons-nous bien, Bruno Gollnisch n’a jamais prétendu que le régime Syrien, et son président étaient exemplaires, sans tâches et sans reproches. Mais la volonté de diaboliser Damas et ses alliés, qui s’apparente aussi comme une diversion des «occidentaux» pour occulter leurs propres turpitudes, ne doit pas occulter une réalité géopolitique autrement plus complexe.
Sur le site arretsurinfo.ch, l’analyste politique Guillaume Borel, relayait l’entretien accordé au journal allemand Kölner Stadtanzeiger (publié le 26 septembre) d’Abou al-Ezz, un des chefs du Front al-Nosra-Front Fateh al-Cham à Alep. «Cette interview confirme un certain nombre d’analyses qui circulaient dans les médias indépendants, notamment en ce qui concerne la collaboration opérationnelle entre le Front al-Nosra et la coalition internationale, mais également la responsabilité des groupes djihadistes dans la crise humanitaire actuelle» en empêchant notamment l’acheminement des convois humanitaires. «Les déclarations Abou al-Ezz viennent ainsi confirmer une nouvelle fois la fiction de l’existence d’une rébellion modérée. Selon lui, al-Nosra est soutenu militairement par différents pays de la coalition, dont la Turquie et les Etats-Unis »
En février 2016, poursuit M. Borrel, «un reportage de la chaîne France 2 intitulé Syrie le grand aveuglement réalisé parmi les groupes djihadistes d’Alep, montrait clairement la logique salafiste à l’œuvre dans les différents groupes djihadistes ainsi que la porosité entre les différentes factions de combattants se revendiquant toutes de la même idéologie. »
Manlio Dinucci dans un article publié fin septembre dans le journal italien il manifesto, souligne pour sa part les «Opérations psychologiques» (psyop ) menées par les services secrets états-uniens, des «opérations planifiées pour influencer à travers des informations déterminées les émotions et motivations et donc le comportement de l’opinion publique, d’organisations et de gouvernements étrangers, afin d’induire ou renforcer des attitudes favorables aux objectifs préfixés». «Après cinq années pendant lesquelles on a cherché à démolir l’Etat syrien, en le démantelant de l’intérieur par des groupes terroristes armés et infiltrés de l’extérieur et en provoquant plus de 250 000 morts, maintenant que l’opération militaire est en train d’échouer on lance l’opération psychologique pour faire apparaître comme agresseurs le gouvernement et tous ces Syriens qui résistent à l’agression. Fer de lance de la psyop : la diabolisation du président Assad (comme auparavant Milosevic et Kadhafi), présenté comme un dictateur sadique qui prend plaisir à bombarder des hôpitaux et à exterminer des enfants, avec l’aide de son ami Poutine (dépeint comme un néo-zar de l’empire russe renaissant de ses cendres)».
Manlio Dinucci cite a contrario des documents accréditant la thèse d’accointances entre les Etats-Unis et des djihadistes. «Par exemple, le document officiel de l’Agence de renseignement du Pentagone, daté du 12 août 2012 (déclassifié le 18 mai 2015 grâce à l’initiative de Judicial Watch ) : il rapporte que les pays occidentaux, les Etats du Golfe et la Turquie soutiennent en Syrie les forces d’opposition pour établir une principauté salafiste en Syrie orientale, chose voulue par les puissances qui soutiennent l’opposition afin de d’isoler le régime syrien».
«Cela explique aussi pourquoi le président Obama autorise secrètement en 2013 l’opération Timber Sycamore conduite par la CIA et financée par Ryad avec des millions de dollars, pour armer et entraîner les rebelles à infiltrer en Syrie (voir le New York Times du 24 janvier 2016). Une autre documentation se trouve dans les emails de Hillary Clinton (déclassifiés number case F-2014-20439, Doc N° C057944983), où, en habit de secrétaire d’état, elle écrit en décembre 2012 que, étant donné la relation stratégique Iran-Syrie, le renversement d’Assad constituerait un immense bénéfice pour Israël, et ferait aussi diminuer la crainte israélienne compréhensible de perdre le monopole nucléaire».
Ces dernières heures, sur la chaîne democracy now, le fondateur de wikileaks, Julian Assange, l’homme qui a révélé l’ampleur de l’espionnage de l’allié américain à notre détriment, indiquait que des courriels d’Hillary Clinton avaient été mis en ligne sur son portail wikileaks.com. M. Assange constate que ceux-ci , datant de l’époque ou elle était responsable de la diplomatie dans le gouvernement Obama, prouvent que la candidate à la Maison blanche a encouragé la vente d’arme à l’Etat islamique en Syrie pour faire tomber le régime de Bachar el Assad.
Le cas de M. Assange, qui paye au prix fort ses révélations, est d’ailleurs emblématique des méthodes des pseudo défenseurs du droit, de la liberté et des droits de l’homme (à géométrie variable). En févier dernier, Bruno Gollnisch condamnait la réclusion forcée de Julian Assange et le scandaleux refus de «l’Europe» de lui accorder l’asile politique, elle qui «laisse entrer sur son territoire des centaines de milliers voir des millions de personnes hâtivement qualifiées de réfugiés politiques».
La crainte du Big Brother, de Washington est hélas la plus forte; peur, soumission acceptée ou volontaire, compromission subie ou assumée au Nouvel ordre mondial , qui rendent d’autant plus perméables les prescripteurs d’opinions aux opérations de désinformations évoquées plus haut.
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Syrie : la Russie refuse de céder aux menaces des Etats-Unis
Syrie. La Russie, soutien des forces de Bachar Al-Assad, a annoncé hier jeudi 29 septembre le maintien de sa campagne de bombardements aériens. Une déclaration destinée au secrétaire d’Etat américain John Kerry qui avait, quelques heures plus tôt, menacé Moscou d’arrêter toute coopération si les bombardements ne prenaient pas fin à Alep.
Depuis une semaine et l’échec de la dernière trêve, les quartiers rebelles de la partie est d’Alep subissent les bombardements incessants du régime et de son allié russe. Ignorant les menaces des États-Unis, Moscou a affirmé le jeudi 29 septembre vouloir poursuivre cette campagne de bombardements aériens afin de « lutter contre le terrorisme en Syrie ».
En réponse au secrétaire d’Etat américain John Kerry qui avait menacé Moscou d’arrêter toute coopération en Syrie tout en qualifiant ses agissement de « crimes de guerre », Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, a tenu à souligner que « les obligations que Washington [avait] accepté d’assumer n’avaient elles, pas été respectées ». La Russie exige donc que les Etats-Unis fassent pression sur les rebelles syriens afin qu’ils puissent enfin prendre leurs distances des groupes djihadistes tel que le Front Fateh Al-Cham.
« On ne peut pas parvenir à la paix en Syrie en bombardant le chemin »
« Certains peuvent penser qu’ils peuvent conquérir Alep en bombardant l’est de la ville, mais ce n’est pas le cas. On ne peut pas parvenir à la paix en Syrie en bombardant le chemin », a déclaré, jeudi 29 septembre, Staffan de Mistura envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies en Syrie. « Nous prenons malheureusement note du caractère non constructif de la rhétorique de Washington ces derniers jours » a quant à lui répondu Dmitri Peskov. Un an après son entrée en guerre en Syrie, la Russie plus que jamais sous le feu des critiques occidentales reste déterminée face à des « partenaires [américains] qui se sont révélés incapables d’influencer la situation ».
http://www.voxnr.com/4058/syrie-russie-refuse-de-ceder-aux-menaces-etats-unis
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