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international - Page 770

  • OTAN-POLOGNE

    Ce billet consécutif au sommet atlantique de Varsovie est paru dans l'Action Française 2000 du 21 juillet 2016 sous le titre Varsovie sollicite l’Otan face à Moscou (n°2936 p.6). Il entre en archives chez Royal-Artillerie sous le libellé AF2000 avec quelques notes en bas de page.

    Parmi les pays d'Europe centrale et orientale (PECO) la Pologne a pris la tête du combat de confinement des appétits russes. Historiquement les relations russo-polonaises ont toujours été tumultueuses et sanglantes. Après mille ans de disputes, elle fut déplacée de trois cents kilomètres vers l'ouest par Staline en 1945, qui voulait un glacis à son occident. Acquérant jusqu'à l'Oder des terres prussiennes à poloniser, elle y perdit les vieilles provinces de Polésie, Volhynie et Galicie avec des capitales importantes comme Lvov et Brest(-Litovsk). Les républiques augmentées d'Ukraine et Biélorussie furent dotées d'un siège à l'ONU pour marquer définitivement la frontière après un nettoyage ethnique brutal. Ainsi le contentieux russo-polonais n'est-il pas seulement dû aux quarante-cinq ans d'occupation soviétique et au massacre de Katyn.
    Dans la préparation du sommet atlantique de Varsovie (8-9 juillet 2016) le ministre polonais des affaires étrangères exigeait la mise en œuvre immédiate des dispositions du sommet de Newport (septembre 2014 au pays de Galles) pour ce qui concernait les renforts occidentaux en rotation sur les pays baltes, des manœuvres militaires en Pologne même, l'activation effective du bouclier anti-missiles et un soutien à l'Ukraine par la formule de la porte ouverte.Lors de ce sommet de Varsovie, il obtint le concours parallèle de Madeleine Albright, ancien secrétaire d'Etat de Bill Clinton et tchèque de naissance, qui, sans manières, appela un chat un chat et poussa à l'extension vers l'Ukraine et la Géorgie, autant qu'il en serait demandé par ces pays. Malgré ses quatre-vingt ans, Albright a gardé son caractère entier et sa parfaite détestation du Kremlin. On aurait pu attendre des minutes du sommet le coupage à l'eau claire de ses provocations ; il n'en est rien. Le communiqué final en cent trente-neuf points s'ouvre par l'accueil du Monténégro et la formule pacifique d'usage et se clôt en remerciant le pays hôte de son accueil. Pour le reste, on relèvera plusieurs axes qui gêneront toute réactivation du Conseil Otan-Russie (COR) jusqu'au jour où celle-ci viendrait à résipiscence, dont le concept réitéré de projection de la stabilité en avant des frontières de l'Alliance et la dénonciation de la duplicité russe en termes non équivoques dès le paragraphe 5 : "Les actions agressives de la Russie, y compris ses activités militaires provocatrices à la périphérie du territoire de l'OTAN et sa volonté avérée d'atteindre des objectifs politiques par la menace ou l'emploi de la force, constituent une source d'instabilité régionale, représentent un défi fondamental pour l'Alliance, ont nui à la sécurité euro‑atlantique, et menacent l'objectif, que nous poursuivons de longue date, d'une Europe libre, entière et en paix."
    (1): les lecteurs peuvent le lire en français sur le site de l'OTAN.Le paragraphe 10 va désespérer Thierry Mariani, qui annule d'avance toute approche en crabe d'aucun membre de l'Alliance quant à l'abandon de la Crimée ou du Donbass. Mais le plus disert sur un futur dangereux est ce que l'on trouve au paragraphe 12 : "Nous restons ouverts à un dialogue périodique, ciblé et substantiel avec une Russie qui soit disposée à mener des échanges au sein du Conseil OTAN‑Russie sur la base de la réciprocité, en vue d'éviter les malentendus, les erreurs d'appréciation ou les escalades involontaires, et à accroître la transparence et la prévisibilité. Nous disposons également de lignes de communication militaires. Nous sommes convenus de continuer de nous servir de tous ces canaux pour aborder les questions d'importance critique auxquelles nous sommes confrontés, et nous appelons la Russie à faire bon usage de toutes les lignes de communication". En clair :
    Nous réactivons le téléphone rouge de la guerre froide qui faisait revenir à la maison les avions menaçants. La suite du communiqué¹ relève des dispositions détaillées prises sur les points chauds (y compris l'Etat Islamique) et sur les structures atlantiques de réaction rapide.
    La Pologne a obtenu presque tout ce qu'elle cherchait sauf le commandement de la brigade alliée en rotation : consolider le rempart et le doter en effectif comme otage de son intransigeance. Elle appelle à transférer chez elle un grand quartier général atlantique et se dit prête à prendre plus que sa quote-part des frais. Mais est-elle sûre à ce point de l'article 5 du traité de Washington qui ferait accourir les 28 autres membres ? Cet article dont les pays de l'Est ont plein la bouche prévoit que la partie attaquée répliquera « en prenant aussitôt, individuellement et d'accord avec les autres parties, telle action qu'elle jugera nécessaire, y compris l'emploi de la force armée ». Les mesures prises seront soumises au Conseil de Sécurité dans la plainte qu'il recevra. Une déclaration collective de guerre automatique n'est pas explicite. Sans attendre que la Pologne ait compris le "truc", l'Allemagne réarme.
    PS d'aujourd'hui : lire aussi l'analyse convergente de Jean-Gilles Malliarakis sur L'Insolent (clic) et l'article de Luc de Goustine chez Renouvin (clac) qui prend le parti du Kremlin avec l'automaticité que l'on connaît.

    http://royalartillerie.blogspot.fr/

  • La réponse insensée de l’Union Européenne aux attentats : « Nos portes restent ouvertes »

    Les attentats islamistes se multiplient sur le sol européen, la violence des immigrés s’accroît, mais l’Union Européenne maintient opiniâtrement ses œillères et prône envers et contre toute raison l’accueil des clandestins.

    En Allemagne, en France, en quelques jours, c’est une explosion de furie de la part de « réfugiés » musulmans venus chercher soi-disant de l’aide en Europe. Et qui se retournent contre qui les reçoit. C’est le résultat de la politique de la chancelière allemande Merkel, soumise aux diktats mondialistes et financiers !

    Mais sur cette hospitalité bien-pensante en faveur des immigrés qui apporte la mort, la haine et le sang, Bruxelles n’apprend pas la leçon. Commentant les récents épisodes de violence gratuite et particulièrement horrible qui ont ensanglanté nos pays européens, Margaritis Schinas, le porte-parole de la Commission de l’Union Européenne a réaffirmé que les portes de l’Union Européenne « resteront ouvertes à qui fuient la guerre et les persécutions, et à ceux qui cherchent l’asile, mais nous nous défendrons des attaques contre notre style de vie. »

    La politique d’accueil imposée par l’establishment politique européen ne changera donc pas malgré une insécurité croissante qui se propage sur tout le vieux continent ! Entre agressions sexuelles à répétition et massacres à la hache, au couteau, au camion fou et autres méthodes d’extermination rapide, la bombe migratoire est en train d’exploser à la face des peuples européens. Une explosion liée au terrorisme islamique.

    Et pourtant, malgré l’évident échec de la politique d’intégration et du « vivre-ensemble, les technocrates bruxellois ne se décident pas à fermer les frontières de l’Europe. Au contraire, leurs discours philanthropiques préconisant la maintien des portes ouvertes se font toujours plus insistants, plus pressants, plus culpabilisants, tout en promettant par de belles paroles qui n’engagent que ceux qui les écoutent, des mesures de sécurité bien faiblardes devant le danger que constituent ces immenses flux migratoires incontrôlables et incontrôlés. Face à la haine et à la volonté de tuer des kamikazes islamistes cachés parmi les clandestins.

    Mais l’idéologie multiethnique, multiculturelle, d’une Europe pour tous, telle une divinité suprême, règne en despote sur le monde. Elle a ses adeptes sectaires et son culte sacrificatoire : d’autres vies, après celles du Bataclan, de Nice, de Bavière et d’ailleurs, lui seront immolés sur l’autel du « vivre-ensemble » par l’élite des bien-pensants humanistes ! Qui ne sont pas à un mort près pour faire triompher leur meilleur des mondes à venir…

    Francesca de Villasmundo

    http://www.sannioportale.it/public/articoli/immigrati-la-ue-dopo-le-stragi-le-nostre-porte-restano-aperte-664463.asp

    http://www.medias-presse.info/la-reponse-insensee-de-lunion-europeenne-aux-attentats-nos-portes-restent-ouvertes/58558

  • Les USA déclarent la France tricarde en Iran

    Pesanteurs médiatiques obligent, il advient parfois que le plus important ne soit pas ce qu’on dise, mais qui le dit. En l’occurrence, Renaud Girard, grand reporter au Figaro et ami de toujours du défunt Gérard de Villiers, Monsieur SAS, dont le legs géopolitique fut même salué en quelques dizaines de pages dans la prestigieuse Revue des deux mondes de juillet 2014.

    Bref, que nous dit Renaud Girard sur son blog personnel du 22 juin dernier ? Rien, si ce n’est ceci, à propos de la levée de l’embargo américain sur l’Iran : « Résister à la dictature financière américaine ». Soit tout ce que l’on peut apprendre sur nombre de médias dissidents ; sauf que là, c’est dans Le Figaroqu’on le lit : « L’Iran a exécuté l’intégralité de ses obligations au titre du traité du 14 juillet 2015, avec pour objectif la levée des sanctions commerciales et financières, que les grandes puissances occidentales avaient imposées en raison du programme nucléaire de Téhéran. En janvier 2016, il y a eu, comme convenu, la levée des sanctions européennes. »

    Seulement voilà : « Depuis, alors que les banques européennes peuvent juridiquement financer les projets des entreprises, elles ne le font pas. Traumatisés par les amendes gigantesques payées par la BNP et d’autres banques, les établissements financiers d’Europe sont paniqués par les possibles punitions des autorités américaines. Ils veulent faire leur métier, en accompagnant les entreprises européennes, à la conquête d’un des plus grands marchés vierges du monde. Mais elles ont peur. Peur de la punition de la Puissance américaine. »

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  • Le peuple russe : majorité invisible

    L’Europe a bien voulu écouter les Ukrainiens et les Tatars ; mais les Russes n’ont jamais eu voix au chapitre.

    « Nous sommes terrifiées et affligées par les actes du gouvernement russe qui, avec des armes, des soldats et des outils de propagande, mène une guerre contre l’Ukraine, son voisin le plus proche. Nous protestons contre l’intervention militaire et le soutien aux républiques fantoches de Donetsk et de Lougansk, qui terrorisent la population et dévastent le pays. Nous nous opposons à cette propagande de la haine qui, depuis des mois, déforme la réalité de ce qui se passe dans l’Est de l’Ukraine et incite les gens à la violence » : c’est par ce message que se sont adressées deux traductrices allemandes aux participants du Congrès des traducteurs de littérature russe, qui s’est tenu à Moscou en septembre 2014.

    Un message fort et qui résume à merveille la vision de la plupart des Européens sur la crise ukrainienne. Pour eux, il n’y a pas de doute possible : dans cette guerre, c’est la Russie qui attaque, et l’Ukraine se défend. La Russie chercherait à satisfaire une « soif impériale » inassouvie en tentant d’engloutir ses anciens satellites. Dans la conscience européenne, la Russie se laisse guider non par la raison mais par des instincts, telle une force sauvage, dangereuse et imprévisible.

    [Ce texte, publié par Inna Doulkina le 26 septembre 2014, n’a rien perdu en actualité.]

    Persuader l’Europe qu’elle se trompe dans son analyse n’est pas une mince affaire. Même Poutine, visiblement, y échoue. On l’imagine bien dire à Barroso, au cours de leur désormais fameux entretien téléphonique : « Si j’avais réellement voulu occuper l’Ukraine, je l’aurais fait en deux semaines. » Et voilà le président de la Commission européenne qui s’empresse de convoquer la presse pour déclarer que Poutine menace d’envahir Kiev et, qui sait, toute l’Europe. Alors que l’autre tentait précisément de lui expliquer le contraire.

    Si l’Europe ne comprend pas les motifs de la Russie, c’est avant tout parce que, dans sa résolution de l’équation ukrainienne, elle refuse d’en voir l’un des principaux éléments : les Russes.

    Ces Russes qui vivent sur le territoire ukrainien et se battent aujourd’hui contre le régime de Kiev. Ces hommes existent, ils sont nombreux ; ils avaient, dans leur vie d’antan, des métiers divers et on ne peut plus banals. Et voilà qu’un beau jour, ils ont acheté une tenue de combat, pris les armes, formé des bataillons et sont partis en guerre. Pourquoi ? C’est toute la question que la presse occidentale refuse de se poser. Au lieu d’essayer de comprendre ce qui anime ces hommes, les journalistes et les politiciens occidentaux les dénigrent de façon systématique – ce qui, selon eux, devrait tout expliquer mais qui, justement, ne résout rien. À les en croire, les insurgés ne seraient qu’un ramassis de bandits chevronnés, profitant du chaos ambiant pour s’adonner au meurtre et au pillage.

    Or, ces suppositions sont fausses. L’écrivain russe Zakhar Prilépine, qui s’est rendu dans le Donbass en ce mois de septembre, dresse un portrait des insurgés, après avoir passé du temps à leurs côtés : « J’ai fait un bout de route en voiture avec 14 insurgés tout juste libérés (les républiques populaires et la garde nationale ukrainienne échangent en ce moment leurs captifs). J’ai pu les écouter. Ils ont en moyenne entre 45 et 65 ans. Ce sont majoritairement des ouvriers – pas ces miséreux déclassés des villes mourantes, mais des ouvriers soviétiques. Vous vous rappelez forcément de ce type – des hommes obstinés, réglos, qui ont des principes, qui savent travailler de leurs mains mais qui s’y connaissent aussi en histoire et en géo, qui savent en parler à leurs enfants, qui lisent, qui vont au théâtre, qui ont été un temps antisoviétiques mais cela leur a vite passé, et ils ont retrouvé leur fierté nationale. »

    Lors de ses pérégrinations dans un pays en guerre, Prilépine rencontre des « civils », mais aussi des membres des cercles criminels : « Dans un café à Donetsk, j’ai rencontré des combattants, des hommes blessés, mais malgré cela, heureux et détendus. À une table voisine, j’ai vu aussi des « bœufs » locaux en vestes de cuir, fronts rabougris, jambes écartées, ils regardaient de travers et respiraient lourdement. Sur Internet, en Russie, on aime raconter qu’en Ukraine, il n’y a que des bandits qui font la guerre. Seuls des gens qui n’ont jamais vu un bandit de leur vie peuvent affirmer une chose pareille. Les « vrais mecs », ici, évitent le combat. Ils restent dans les cafés. Ils discutent. C’est tout. »

    Certes, ce n’est que l’avis romancé d’un écrivain, mais il est loin d’être le seul : les témoignages confirmant que les insurgés sont principalement des locaux, et qu’ils combattent non par plaisir mais par nécessité sont légion – il suffit de s’y intéresser. Mais pourquoi se battent-ils donc ?

    C’est une question qui mérite au moins d’être posée, et qui fournit les clés nécessaires à la compréhension du conflit ukrainien. C’est une question qui explique, aussi, pourquoi la Russie a rattaché la Crimée à son territoire et pourquoi elle soutient le Donbass. (Bien moins, d’ailleurs, que ne le voudraient ses habitants.)

    Mais l’Europe ne veut pas se poser cette question. Pour elle, les Russes, dans cette histoire, sont des invisibles. Les Russes de Crimée d’abord, dont la position n’a jamais été entendue à l’Ouest. Leur terreur de se retrouver coincés dans une Ukraine ne respectant pas leur langue ni leur culture n’a jamais été prise en compte. Leur désir de se rattacher à la Russie, un désir ancien, ardent et réel, n’a pas été pris au sérieux. L’Europe a bien voulu écouter les Ukrainiens et les Tatars ; mais les Russes n’ont jamais eu voix au chapitre.

    Puis, la situation s’est reproduite pour les Russes du Donbass. L’Occident n’a pas daigné s’intéresser à ces populations qui n’avaient rien demandé à personne, qui ne cherchent qu’à vivre en paix sur leur terre, conformément à leurs représentations du Bien et du Mal. Ces Russes qui veulent parler leur langue sans restriction, honorer leurs aïeuls, fêter le 9 mai et maintenir des liens avec la Russie – ont-ils jamais été écoutés ?

    Non. L’Europe passe à côté de ces hommes et ces femmes. Et si elle refuse de les regarder dans les yeux, c’est aussi parce qu’ils sont l’élément dérangeant qui risque de détruire l’idée qu’elle se fait de la Russie – et du monde en général.

    Ce que l’Europe peine à comprendre, c’est qu’il se trouve des gens, sur cette planète, et notamment en Russie et en Ukraine, qui ne rêvent pas de s’installer chez elle, ni d’adopter son mode de vie. Ils se sentent bien chez eux, et l’émigration n’est pas, à leurs yeux, un symbole de réussite. Avec cela, ces gens ne sont pas des attardés mentaux – ils possèdent tout simplement leur culture propre, et ils ne sont pas prêts à la brader contre un permis de séjour et une allocation chômage, quelque généreuse qu’elle puisse paraître.

    On peut comprendre que l’Europe ait du mal à se le figurer : ses préfectures sont assaillies de milliers d’étrangers qui veulent se suspendre à ses mamelons ; difficile effectivement, dans ce contexte, de croire que ce n’est pas le rêve du monde entier. Pourtant, c’est la réalité, et si l’on trouve, parmi les Russes, un certain nombre d’émigrés potentiels, la plupart d’entre eux veulent vivre dans leur pays et n’ont pas l’intention de le quitter.

    Le problème, c’est que l’Europe n’écoute que les premiers et passe totalement à côté des autres. C’est à l’époque soviétique que l’Occident a pris l’habitude de forger sa vision de l’URSS sur la base de ce que lui en rapportaient les dissidents émigrés. C’est bien d’écouter les dissidents – les problèmes commencent lorsqu’ils deviennent les interlocuteurs privilégiés, voire uniques.

    Car à force de ne côtoyer que des occidentalistes forcenés, l’Europe réduit le concert de la nation russe à une seule note audible. Au lieu de se plonger dans une bibliothèque, elle relit, des années durant, un seul et même livre, s’interdisant d’en ouvrir d’autres. Il faut dire aussi que ses interlocuteurs l’assurent en permanence qu’ils sont les seuls représentants de leur peuple dignes d’être écoutés. Qu’ils font partie des rares êtres civilisés – et que tous les autres sont des barbares.

    Sans conteste, la vision « dissidente » de la Russie est digne d’intérêt. Mais elle n’est pas la seule valable – les Russes qui ne se désignent pas comme étant la « conscience de la nation » en ont une aussi, de conscience. Et l’Europe, ne serait-ce que pour se faire une image plus complète, ferait bien de s’y intéresser. Qui sait, peut-être serait-elle surprise ?

    Mais visiblement, elle ne s’empresse pas de le faire – et ce probablement, aussi, parce qu’elle ne souhaite pas sortir de sa zone de confort : il est bien plus aisé d’écouter ceux qui vous confirment dans vos représentations plutôt que ceux qui les contredisent.

    C’est parce que l’Europe vit dans la certitude que toute l’humanité rêve de s’installer sur ses terres bénies et que son projet de société est le plus avantageux qu’elle échoue à comprendre les sentiments des Criméens et des Russes du Donbass, qui rejettent le projet ukrainien de rattachement à l’UE.

    Et eux, s’ils le rejettent, c’est simplement parce qu’ils se sentent russes avant tout. Parce qu’ils tiennent à leur identité, à leur culture et à leur mémoire. Ils n’ont pas l’intention de les imposer à la terre entière, non – que les alarmistes se rassurent ; mais en revanche, ils sont prêts à les défendre, et par les armes, s’il le faut. Parce que le « village global » attire bien moins que ce qu’on voudrait nous faire croire ; parce que l’identité nationale et culturelle demeure un élément fondateur crucial pour une majorité écrasante d’êtres humains. Et plutôt que de tenter de la diluer dans une « humanité globale », il vaut mieux l’accepter et la respecter. Ce n’est pas la suppression des différences qui fait la paix mais leur respect. Et la Russie, polyethnique et polyculturelle mais solidaire et unie, n’en est pas le plus mauvais des exemples.

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-peuple-russe-majorite-invisible-183155

  • Pourquoi les multinationales achètent nos dirigeants ?

  • Le programme républicain: pro-charbon, anti-immigration et avortement

    Ultra-conservateur sur les questions de société, protectionniste, pro-charbon, pour un mur à la frontière mexicaine, le programme du parti républicain américain adopté à Cleveland semble résolument tourné vers le passé.
    Ce programme de 58 pages, adopté dans une quasi indifférence au début de la convention qui doit introniser Donald Trump, représente officiellement la position du parti pour les quatre années à venir.
    Fenêtre toujours intéressante sur sa psychologie, il n'est cependant pas contraignant pour le candidat du parti à l'élection présidentielle.
    "C'est le programme le plus conservateur de l'histoire moderne", s'est réjoui David Barton, militant de la droite religieuse, rejoint dans son analyse par de nombreux analystes politiques.
    Voici quelques points forts de ce programme:
    MARIAGE: contre le mariage homosexuel, veulent que la décision de la Cour suprême sur le mariage pour tous soit renversée.
    "Le mariage et la famille traditionnels, basé sur le mariage d'un homme et d'une femme, est la fondation d'une société libre (... ) Les enfants élevés dans une famille traditionnelle avec deux parents tendent à être en meilleure santé physique et émotionnelle, moins susceptibles de consommer des drogues et de l'alcool, d'être impliqués dans des actes criminels, et (pour les filles) d'être enceintes en dehors du mariage."
    AVORTEMENT: interdit sans exception
    "Nous affirmons l'aspect sacré de la vie humaine, et affirmons que l'enfant non né a un droit fondamental à la vie qui ne peut pas être enfreint."
    RELIGION: la prière à l'école 
    "Nous soutenons l'affichage public des dix commandements comme une réflexion de notre histoire et de notre héritage judéo-chrétien."
    Le programme affirme aussi le droit des élèves à prier à l'école publique.
    ENERGIE: pro-charbon, et pro gaz de schiste, et pour toutes les énergies "commercialisables sans subvention".
    "Le parti démocrate ne comprend pas que le charbon est une ressource énergétique locale propre, abondante, bon marché.
    Les mineurs doivent être protégés du programme radical anti-charbon du parti démocrate."
    IMMIGRATION: vive le mur Trump 
    "Nous sommes pour la construction d'un mur le long de toute la frontière sud (avec le Mexique) et pour protéger tous nos ports d'entrée. Le mur à la frontière doit couvrir l'intégralité de la frontière sud et doit suffir à stopper le traffic des véhicules et des piétons."
    Le programme évoque aussi une "procédure spéciale" pour les étrangers venant de "pays soutenant le terrorisme ou de régions associées au terrorisme islamique".
    Et se dit opposé à "toute forme d'amnistie" pour les clandestins.
    ARMES A FEU: peu importe les fusillades
    "Nous défendons le droit des personnes de posséder et porter des armes, droit naturel et inaliénable antérieur à la Constitution et assuré par le 2e amendement. (...) Un droit donné par Dieu à l'auto-défense."
    FINANCE: marche arrière
    "Nous soutenons le rétablissement de la loi Glass-Steagall de 1933, qui interdit aux banques commerciales de s'engager dans des investissements à haut risque" (cette loi a été révoquée en 1999).
    ACCORDS COMMERCIAUX: l'impact Trump 
    "Nous avons besoin d'accords commerciaux mieux négociés, qui privilégient l'Amérique. Quand ces accords ne protègent pas les intérêts américains de manière adéquate, ou la souveraineté américaine, ou quand ils sont violés en toute impunité, ils doivent être rejetés".
    PORNOGRAPHIE:
    "Une crise de santé publique qui détruit des millions de vies".
    Source : Le Parisien 

  • Qu'est-ce que ce serait s'ils n'étaient pas modérés

    Lu sur le blog d'Yves Daoudal :

    "Depuis quelques jours circule sur les « réseaux sociaux » une vidéo où l’on verrait des « rebelles » syriens décapiter un enfant de 11 ans coupable de collaboration avec le gouvernement syrien.

    Hélas la vidéo est authentique. Et il faut ajouter que l’enfant a été torturé sur tout le corps avant d’être décapité. Et que ces rebelles sont garantis « modérés ».

    On entend d’abord un officier de l’Armée syrienne libre livrer la sentence de condamnation à mort. Il ajoute : « Ils n’ont plus d’hommes, maintenant ils envoient des enfants. » La sentence est exécutée par les soldats de Nour al-Din al-Zenki (c’est le nom de l’émir d’Alep au temps des croisades), un groupe membre de l’Armée syrienne libre. A la fin le bourreau montre la tête en scandant Allahou Akbar. Le tout se déroule devant des badauds souriants.

    Les dirigeants de Nour al-Din al-Zenki ont authentifié l’horreur en disant que ce n’était pas bien et qu’une « commission d’enquête » allait être créée… (Mais la sentence a été délivrée par leurs patrons de l’ASL…)

    Le groupe Nour al-Din al-Zenki a reçu des aides et des armes de l’Arabie saoudite, du Qatar, de la Turquie, et de la CIA (missiles anti-char).

    L’Armée syrienne libre est le chouchou de toutes les démocraties. Elle a reçu des dizaines de millions de dollars des Etats-Unis, et des armes de toute une série de pays dont la France (mitrailleuses, lance-roquettes, moyens de communication)."

    Michel Janva

  • La vraie matrice idéologique du djihadisme mondial, c’est l’islam

    De Jean-Claude Guillebaud dans La Vie :

    "Petit rappel : la vraie matrice idéologique du djihadisme mondial, c’est l’islam dans sa version wahhabite, c’est-à-dire l’Arabie saoudite. Jusqu’alors, on fermait assez lâchement les yeux. Après le massacre du 12 juin à Orlando, Hillary Clinton avait enfin osé évoquer le rôle ambigu de ce royaume, pourvoyeur de fonds destinés aux tueurs djihadistes. « Il est plus que temps,avait-elle dit, que les Saoudiens, les ­Qataris, les Koweïtiens et d’autres empêchent leurs ressortissants de financer des organisations extrémistes. » Enfin, avait-on pensé, les ­Américains – qui n’ont plus besoin du pétrole arabo-persique – ont le courage d’en finir avec leur complaisance pour les monarchies du Golfe. Hélas, d’autres informations ont immédiatement recadré cette prétendue audace. Elles tiennent en peu de mots : la Fondation Clinton, qui soutient, indirectement, la campagne d’Hillary, est largement financée par… l’Arabie saoudite. La confirmation est venue du prince saoudien lui-même, Mohammed ben Salman al-Saoud (vice-prince héritier). Il a déclaré que l’Arabie saoudite avait versé à ladite fondation « plus de 20% » du coût de la campagne de Madame Clinton. Et cela, « bien qu’il s’agisse d’une femme » (sic). On imagine le parti que les terroristes pourront tirer d’un tel double jeu de l’Occident qu’ils jugent « décadent ».

    Gardons-nous pourtant de donner des leçons aux Américains.Nous-mêmes, Français, sommes-nous très clairs dans nos rapports intéressés avec les bédouins multimilliardaires d’Arabie saoudite ? Ce sont nos « nouveaux » amis. Ils achètent nos armes, nos missiles et nos navires de guerre. Alors, nous aussi, nous fermons les yeux. Pour complaire aux Saoudiens, le 4 mars, notre Président a même décoré de la Légion d’honneur le prince héritier Mohammed ben Nayef al-Saoud. L’opposition de droite, soucieuse elle aussi de favoriser nos industries d’armement, n’aurait sans doute pas agi différemment. Et alors ? Réfléchissons d’abord à notre propre responsabilité de citoyen. Avons-nous protesté assez fort contre cette priorité indécente accordée aux gros sous ? Pas sûr. Gardons en mémoire la remarque sans appel du juge Marc Trévidic, ancien responsable du pôle antiterroriste de Paris, après les attentats du Bataclan :« Proclamer qu’on lutte contre l’islam radical tout en serrant la main au roi d’Arabie saoudite revient à dire que nous luttons contre le nazisme tout en invitant Hitler à notre table. »"

    Michel Janva

  • L’Arabie saoudite a-t-elle contribué aux attentats du 11 septembre 2001 ?

    Douze ans après la publication du rapport d’enquête du Congrès américain de 2004 sur les attaques terroristes du 11 septembre 2001, 29 pages provenant d’un rapport préliminaire datant de 2002 et concernant de possibles liens entre les terroristes et l’Etat saoudien ont été enfin rendues publiques le 15 juillet dernier. 

    La publication de ces pages confirme que le royaume wahhabite a été fortement soupçonné d’être impliqué, et pas seulement parce que quinze des dix-neuf terroristes étaient des citoyens de ce pays. En réalité, la plupart des informations de ce document étaient déjà connues, grâce aux informations distillées par le président de la commission parlementaire américaine et par les gens qui avaient eu accès au document. Ce rapport de la commission conjointe du Congrès américain précise que « ce n’était pas le rôle de cette enquête conjointe de conduire les investigations poussées nécessaires pour déterminer la signification exacte des liens allégués avec le gouvernement saoudien ».

    En d’autres termes, les parlementaires ont publié une liste de pistes possibles qu’ils ont transmise aux personnes et services intéressés. Par exemple, ce rapport évoque une assistance substantielle apportée aux futurs terroristes par des individus soupçonnés d’être des agents saoudiens, qui pourraient avoir été en lien avec l’ambassade et des membres du gouvernement. Toutefois, dans le rapport rendu en 2004 par la Commission du 11 septembre, il était dit qu’il n’y avait pas de preuve d’une aide volontaire et consciente du gouvernement saoudien aux terroristes d’Al-Qaïda.

    Donc, soit les pistes soulevées dans le rapport préliminaire de 2002 se sont avérées sans objet, soit elles n’ont tout simplement pas été exploitées, par exemple, pour des raisons d’ordre géopolitique ou du fait des liens d’affaires entre la famille Bush et la famille royale saoudienne, et la publication de ces 29 pages jusqu’ici gardées secrètes n’apporte en réalité aucune nouvelle réponse.

    Toutefois, le sénateur Bob Graham, qui présidait la commission de 2002 et qui demandait depuis longtemps que ces 29 pages (et non 28, comme on l’a dit dans les médias) soient déclassifiées, est convaincu de la culpabilité de personnes haut placées au sein du royaume saoudien et considère que c’est l’impunité dont les Saoudiens ont bénéficié après les attentats du 11 septembre qui les a encouragés à continuer de distiller leur islam wahhabite violent dans le monde et à jouer un rôle déterminant dans la création de l’Etat islamique. Graham était contre l’invasion de l’Irak décidée par le président Bush.

    Olivier Bault

    Article paru dans Présent daté du 21 juillet 2016

    http://fr.novopress.info/

  • L’Arabie saoudite a-t-elle contribué aux attentats du 11 septembre 2001 ?

    Douze ans après la publication du rapport d’enquête du Congrès américain de 2004 sur les attaques terroristes du 11 septembre 2001, 29 pages provenant d’un rapport préliminaire datant de 2002 et concernant de possibles liens entre les terroristes et l’Etat saoudien ont été enfin rendues publiques le 15 juillet dernier. 

    La publication de ces pages confirme que le royaume wahhabite a été fortement soupçonné d’être impliqué, et pas seulement parce que quinze des dix-neuf terroristes étaient des citoyens de ce pays. En réalité, la plupart des informations de ce document étaient déjà connues, grâce aux informations distillées par le président de la commission parlementaire américaine et par les gens qui avaient eu accès au document. Ce rapport de la commission conjointe du Congrès américain précise que « ce n’était pas le rôle de cette enquête conjointe de conduire les investigations poussées nécessaires pour déterminer la signification exacte des liens allégués avec le gouvernement saoudien ».

    En d’autres termes, les parlementaires ont publié une liste de pistes possibles qu’ils ont transmise aux personnes et services intéressés. Par exemple, ce rapport évoque une assistance substantielle apportée aux futurs terroristes par des individus soupçonnés d’être des agents saoudiens, qui pourraient avoir été en lien avec l’ambassade et des membres du gouvernement. Toutefois, dans le rapport rendu en 2004 par la Commission du 11 septembre, il était dit qu’il n’y avait pas de preuve d’une aide volontaire et consciente du gouvernement saoudien aux terroristes d’Al-Qaïda.

    Donc, soit les pistes soulevées dans le rapport préliminaire de 2002 se sont avérées sans objet, soit elles n’ont tout simplement pas été exploitées, par exemple, pour des raisons d’ordre géopolitique ou du fait des liens d’affaires entre la famille Bush et la famille royale saoudienne, et la publication de ces 29 pages jusqu’ici gardées secrètes n’apporte en réalité aucune nouvelle réponse.

    Toutefois, le sénateur Bob Graham, qui présidait la commission de 2002 et qui demandait depuis longtemps que ces 29 pages (et non 28, comme on l’a dit dans les médias) soient déclassifiées, est convaincu de la culpabilité de personnes haut placées au sein du royaume saoudien et considère que c’est l’impunité dont les Saoudiens ont bénéficié après les attentats du 11 septembre qui les a encouragés à continuer de distiller leur islam wahhabite violent dans le monde et à jouer un rôle déterminant dans la création de l’Etat islamique. Graham était contre l’invasion de l’Irak décidée par le président Bush.

    Olivier Bault

    Article paru dans Présent daté du 21 juillet 2016

    http://fr.novopress.info/