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l'emploi - Page 50

  • Une TVA anti-délocalisation, pourquoi pas ?

    1151064692.jpgLa chronique de Philippe Randa

    Se voyaient-ils déjà en haut de l’affiche, ces candidats malheureux à la dernière élection présidentielle, tous (sauf un !) fauchés dans l’élan de leur ambition politique ?

    Il y a ceux qui avaient leur chance, tout de même ! (Macron, Le Pen, Fillon, Mélenchon, Hamon), ceux qui croyaient au moins dépasser les 5 % symboliques (Dupont-Aignan) et les autres qui ne voulaient sans doute que faire parler d’eux, l’occasion étant trop belle pour cela (Arthaud, Poutou, Lassalle, Asselineau, Cheminade) et… d’autres encore qui n’avaient guère d’espoir d’atteindre ne serait-ce que 0,00 (?)… % des suffrages, mais pensaient que leurs « Y’à qu’à… » ou « Faut qu’on… » pourraient toutefois être entendus : c’était leur seule espérance : lancer une bouteille de (leur) Bon Sens dans le marigot politique français.

    Yves Bontaz a été de ceux-là… Entrepreneur reconnu (à la tête de 4 000 salariés à travers le vaste Monde, tout de même !), il fut donc un jour de ces candidats méconnus (euphémisme !) à la Fonction Suprême… Que reste-t-il de son aventure politique où il voulut « placer son expertise économique au cœur du débat politique » ? Un livre : Le Bal est fini, sous-titré « Le programme choc d’un esprit libre » (Jean Picollec Éditeur) : rogner les frais de l’État, diminuer le nombre de fonctionnaires, réduire les charges sociales, etc. : OK ! Bien du bon sens déjà entendu, mais hélas ! jamais retenu…

    En revanche, sa proposition d’instaurer une « TVA anti-délocalisation » est une solution que les prétendants futurs à faire don de leur personne à la France (et à l’Europe) feraient peut-être bien d’étudier. Et si cela devait être le cas, finalement, la candidature déjà oubliée d’Yves Bontaz n’aurait alors peut-être pas été si inutile que cela… Qui sait ?

    Le Bal est fini. Le programme choc d’un esprit libre,Yves Bontaz, Jean Picollec Éditeur, 150 pages, 14 euros

    Lire EuroLibertés cliquez ici

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  • LE MYSTÈRE ÉLUCIDÉ DE L’INFLATION DISPARUE

    Marc Rousset

    Cela fait des années qu’aux États-Unis, malgré le « Quantitative Easing » et l’augmentation de la masse monétaire de la Fed, l’inflation n’a pas atteint la cible fixée des 2 %. En zone euro, malgré l’assouplissement quantitatif de la BCE, la hausse des prix devrait être inférieure à 1 % au premier semestre 2018. Les médias parlent du « mystère de l’inflation disparue » à élucider.

    Les facteurs explicatifs nous paraissent être les suivants :

    – l’économie numérique avec Amazon et la vente par Internet sont un facteur certain de pression sur les prix, mais ce n’est pas le facteur le plus important car il est bien connu que, dans tous les pays occidentaux, de Walmart aux États-Unis en passant par Carrefour en France, il y a déjà une concurrence féroce dans la grande distribution ;

    – le libre-échangisme mondialiste qui met en concurrence d’une façon déloyale les fabrications en Europe ou aux États-Unis avec les produits fabriqués avec une main-d’œuvre payée à coups de lance-pierre en Chine et dans les pays émergents, sans la même protection sociale et sans respecter les normes environnementales ou de sécurité au travail, augmente le chômage et a aussi pour effet de faire baisser les prix. Les entreprises préfèrent souvent, avant de disparaître, rogner sur leurs marges plutôt que de perdre leurs clients.

    Une autre explication très importante est que le chômage réel dans les pays occidentaux ne correspond en rien aux chiffres mensongers annoncés, d’où le mutisme des banques centrales et des gouvernements qui comprennent, mais prétendent ne pas comprendre. La courbe de Phillips, qui illustre la relation entre un taux de chômage élevé et une inflation faible, joue donc bel et bien et à plein !

    Le nombre réel de chômeurs en France n’est pas de l’ordre de 10 % mais de 20 % ! La non-comptabilisation de certains chômeurs, les contrats aidés, les stages de formation, les emplois à temps partiel ridicule, la non-comptabilisation de chômeurs d’outre-mer, les inactifs qui souhaiteraient travailler, etc., font qu’il y a bel et bien au moins six millions de chômeurs en France, soit 20 % de la population active.
     
    Aux États-Unis, même scénario ! Le chiffre réel honteux est aussi de l’ordre de 20 % de chômeurs, alors que le chiffre officiel est de l’ordre de 5 %. Il faut ajouter, en effet, les emplois précaires, les chômeurs classés à tort dans la catégorie des inactifs, tous ceux exclus des statistiques… C’est la raison pour laquelle les salaires, aux États-Unis, stagnent, et aussi la seule explication du nombre ahurissant de personnes bénéficiant du programme alimentaire.

    Un autre facteur très important, mais monétaire celui-là, est la trappe à liquidité de Keynes ! En théorie, puisque la masse monétaire augmente, suite aux politiques d’assouplissement quantitatif des banques centrales au Japon, en Europe et aux États-Unis, les taux d’intérêt devraient diminuer et l’investissement des entreprises, la consommation privée par le jeu du crédit augmenter. Mais malheureusement, en dessous des taux d’intérêt actuels trop proches de zéro, il n’est plus possible de relancer l’activité par voie monétaire ! Les taux sont tellement bas que les banques préfèrent détenir du liquide à la BCE, moins prêter avec des risques à l’économie réelle, les entreprises moins investir, racheter leurs actions pour faire monter les cours, les particuliers, à l’exception des spéculateurs, thésauriser et ne plus acheter des obligations de l’assurance-vie dont les comptes peuvent être bloqués du jour au lendemain.

    La grande terreur de Draghi et de Yellen, c’est que nous pourrions revivre malgré tout la situation de 1965 lorsque, après une inflation aussi faible qu’aujourd’hui, les prix se sont mis soudain à bondir comme le malin génie sortant de sa boîte, à la fin des années 60 !

    Source Boulevard Voltaire cliquez ici

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Loi travail : le moment où jamais - JT TVL du 22 septembre 2017

  • Quand Nokia ne tient pas ses promesses faites devant M. Macron...

    « Les promesses n'engagent que ceux qui y croient », expliquaient ironiquement et cyniquement jadis MM. Chirac et Pasqua, en bons politiciens qu'ils étaient. Mais ce qui semble vrai en démocratie d'opinion contemporaine l'est encore plus, et avec des conséquences parfois dramatiques, dans le domaine économique, en particulier dans cette « économie sauvage » que la mondialisation permet au nom du Marché et de ce libre échange qui se veut et se proclame « sans entraves », en particulier sociales ou environnementales. Ainsi Nokia, entreprise finlandaise, annonce-t-elle la suppression de 597 emplois (surtout sur les sites de Lannion et de Saclay) d'ici 2019 alors que, au moment de son rachat d'Alcatel-Lucent en 2016, elle promettait la création de 500 emplois au moins en France, et s'y engageait même devant le ministre de l'économie de l'époque, un certain Emmanuel Macron... Mais est-ce vraiment une surprise ?

    L'histoire nous apprend que, dans le cadre de la mondialisation, la recherche de la plus grande profitabilité financière, en particulier sous la pression exigeante des actionnaires, nouveaux maîtres et tyrans de l'économie mondiale, prime sur toutes les autres considérations, à quelques exceptions près. Comme l'écrit Elsa Bembaron dans Le Figaro en son édition du 15 septembre dernier, en pages économie : « L'histoire se répète malheureusement. Une fois passée sous pavillon étranger, une entreprise française, fût-elle un fleuron de son domaine, a une fâcheuse tendance à voir les emplois nationaux s'évaporer. Nokia n'échappe pas à la règle. » Règle de la mondialisation sans frontières, de la « fortune anonyme et vagabonde » qui s'impose au détriment des hommes et des nations...

    Ainsi Nokia ne fait que s'inscrire dans une longue (et triste) tradition de la parole violée par ces féodaux de notre temps, sûrs d'eux-mêmes et peu soucieux de la misère d'autrui : le libéralisme, au-delà de l'individualisme que Mme Thatcher avait poussé jusqu'à sa logique ultime en déclarant que la société n'existait pas, est aussi un égoïsme, parfois inconscient mais souvent bien réel ! René de La Tour du Pin, ce maître du royalisme social, n'hésitait pas, à la fin XIXe-début XXe, à demander que les pouvoirs publics, nationaux comme locaux et professionnels dans une logique de subsidiarité bien comprise, interviennent, voire légifèrent, remettant en cause une « Liberté du travail » qui n'était rien d'autre que la liberté des possédants (financiers ou industriels) d'exploiter les travailleurs privés de tous les droits par le décret d'Allarde et la loi Le Chapelier de 1791 aggravés par le pouvoir primo-napoléonien. 

    D'ailleurs, Nokia, en se réorganisant, semble avoir oublié toutes les promesses d'hier, quand il fallait séduire l’État français et éviter que celui-ci n'empêche l'appropriation d'Alcatel-Lucent par la multinationale finlandaise, et celle-ci joue à fond la mondialisation pour contourner les problèmes et s'exonérer de ses responsabilités en France. Comme le signale la journaliste du Figaro, « les CV pour un emploi en France sont désormais étudiés... en Hongrie. Les syndicats reprochent d'ailleurs au groupe de poursuivre la délocalisation de nombreux métiers vers des pays d'Europe de l'Est et vers la Grèce et le Portugal. » Cette délocalisation n'est pas anodine et montre bien la duplicité de la multinationale qui pille le savoir-faire français pour servir ses propres intérêts sans en faire profiter ceux qui en sont à l'origine. La Croix, sous la plume d'Alain Guillemoles, rappelle aussi que, déjà, « les centres de décision de l'ancien Alcatel ont quitté la France. Et le titre s'éloigne des actionnaires français alors qu'au même moment l'action Nokia quitte l'indice CAC 40 remplacée par STMicroelectronics. »

    A plus ou moins long terme, c'est la pérennité même du site de Lannion qui est menacée et, plus avant, la présence de Nokia dans les anciennes places d'Alcatel : si les emplois sont menacés, concrètement, c'est aussi et encore tout un pan de l'industrie française ou d'origine française (à défaut d'être désormais propriété française) qui disparaît du territoire national au profit, non de pays en tant que tels, mais de féodalités économiques transnationales. Là encore, c'est l’Économique qui semble s'émanciper, dangereusement, de toute responsabilité sociale et se moquer du Politique, de l’État dont le rôle premier est d'assurer la sécurité des Français, que cela soit sur le plan géopolitique ou sur le plan social.

    La réaction de l’État français sera, dans les jours qui viennent, déterminante et l'on mesurera là sa volonté effective d'agir, au présent et pour l'avenir, pour la prospérité française. Mais il doit aussi penser une stratégie économique et industrielle qui puisse permettre, le plus tôt possible, de pallier aux reniements des entreprises, qu'elles soient nationales ou internationales, et de les contraindre, autant que faire se peut, à tenir les promesses faites sous le contrôle de l’État, sous peine, en cas d'échec à se faire respecter, de n'être plus que « l'impuissance au sommet », le pire des destins pour un État. La République a souvent eu, dans son histoire, une pratique fort peu sociale, sauf lorsque le rapport de forces lui imposait des « aménagements » dans le libéralisme ou, à l'inverse, dans son étatisme étouffant. « D'en haut », le président De Gaulle a bien essayé de briser cette malédiction républicaine mais il s'est heurté aux égoïsmes et aux aveuglements sociaux, de part et d'autre de l'échiquier politique, et il n'a pu complètement mener à terme ce qu'il avait débuté, inspiré par la lecture féconde de La Tour du Pin mais incompris (ou trop bien compris...) des syndicats de l'ère de la consommation « sans entraves ». Il est vrai que la République, par essence, empêche aussi toute politique durable de long terme, coincée qu'elle est entre deux fournées électorales et prisonnière de ceux qui les financent. Anatole France reprochait à Marianne de n'avoir pas de politique étrangère – ce qui fut particulièrement vrai sous la Troisième, malgré Théophile Delcassé - , mais qu'aurait-il dit de la politique sociale s'il s'y était intéressé, comme Emile Zola ?

    S'il y a quelques bonnes raisons en France d'être favorable à la Monarchie, c'est justement qu'elle offre à l’État quelques possibilités de ne pas être un bateau ivre ballotté entre des camps antagonistes et des élections contraires(« l'alternance », dit-on...), et quelques moyens de pouvoir renforcer la parole du Politique face aux stratégies de l’Économique et des féodalités financières, fussent-elles mondialisées. Quand Firmin Bacconnier proclamait que la Monarchie serait sociale ou qu'elle ne serait pas, il rappelait aux royalistes comme aux princes, à ceux qui croient au Roi comme à ceux qui n'y croient pas, qu'il est du devoir du monarque de faire régner la justice en France, et surtout quand elle est en cause dans le domaine économique et social. « Pas de justice, pas de paix», clament certains manifestants : nous leur répondrons, à la suite de l'histoire sociale de notre pays (qui ne ressemble à aucun autre, d'une certaine manière) et au regard des situations et enjeux contemporains : « pas de Roi, pas de justice sociale ». C'est bien la Monarchie royale « à la française », éminemment politique et « essenciellement » sociale, qui, sans faire de miracles ni prétendre tout résoudre, permet sans doute le mieux de préserver ce qui doit l'être dans les vents parfois furieux de la mondialisation...

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1451:quand-nokia-ne-tient-pas-ses-promesses-faites-devant-m-macron&catid=51:2017&Itemid=62

  • Réforme du Travail: aux sources du malaise français, le code civil par Philippe Simonnot

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    49.couv_-214x300.jpgAux sources du malaise social français, n’y aurait-il pas le Code civil, vieux de plus de deux siècles, qui a fait de la France l’ultime champion (avec la Corée du Nord !) de l’anticapitalisme ?

    Le Code civil, issu de la Révolution française, a certes voulu donner ses lettres de noblesse au salariat, mais non sans réticences, regrets, hésitations, remords. Aussi étrange que cela puisse paraître, aujourd’hui que le salariat s’est étendu à presque toutes les couches de la société, les rédacteurs du Code civil craignaient que l’établissement du salariat ne conduisît au rétablissement de l’esclavage. Il eût été bien étrange que la Révolution compromît l’héritage du bon roi Louis X, qui avait proclamé qu’au royaume des Francs, chacun doit naître Franc, et donc libre de toute servitude.

    Le Code civil apprend ainsi à distinguer deux sortes de travail : le travail manuel et le travail intellectuel. Le second est sorti du champ. Il ne peut faire l’objet d’un échange marchand. Il est rétribué par des « honneurs ». Seul le travail manuel relève du marché.

    La suite sur Causeur

  • LOI TRAVAIL : UNE MESURETTE DÉRISOIRE

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    Un communiqué du Parti de la France :

    A la veille des premières manifestations orchestrées par la gauche et l’extrême gauche contre les ordonnances Macron, le Parti de la France déplore le caractère artificiel à la fois des mesures gouvernementales mais aussi des réactions d’hystérie syndicale qu’elles suscitent.

    Une fois de plus, le gouvernement est dans la posture. Il est sans doute légitime de vouloir réformer le code du travail et de le simplifier. Légitime également de souhaiter refonder les conditions du dialogue social. Mais une « loi travail » digne de ce nom, au moment où 10 % de nos compatriotes connaissent les affres du chômage, consisterait avant tout à sortir la France de sa bureaucratie socialiste, à briser les carcans qui étranglent nos entreprises – en particulier les petites et moyennes -, à redonner aux Français le goût et les moyens de la responsabilité, de l’initiative et de l’ambition économique tout en permettant à l’État de développer les stratégies industrielles et sociales nécessaires à la réussite française et à notre cohésion nationale.

    Par ailleurs le Parti de la France rappelle la nécessité d'établir une politique de préférence nationale à l'embauche, de patriotisme social et de régulation du commerce international. 

    Ni les ordonnances du gouvernement, ni les réactions claniques des syndicats ne sont à la hauteur des enjeux.

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  • Apocalypse en Grande-Bretagne : tous les chômeurs auront bientôt disparu

    Encore un effet du Brexit ? Le taux de chômage du Royaume-Uni a atteint son plus bas niveau en se maintenant à 4,3% de la population active, à la fin du mois de juillet. Sur la période de mai à juillet, le pays comptait ainsi 1,46 million de chômeurs. Cela représente 75.000 personnes de moins que la période précédente et 175.000 de moins en un an. C'est le niveau le plus bas depuis 1975. Hasard ? Le Royaume-Uni avait intégré la CEE en 1973.

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    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Au-delà de la réforme du code du travail, pour une contestation sociale fondatrice.

    Ainsi, la contestation sociale de l'ère Macron commencerait ce mardi 12 septembre, au gré des 4.000 manifestations prévues contre la nouvelle loi Travail (en fait, une réforme du code du travail) portée par Mme Pénicaud, et, selon leur importance et leur capacité de nuisance à l'égard du gouvernement, elles ouvriraient le bal d'une incertitude qui pourrait bien déstabiliser, sinon le régime, du moins le président de la République, plus cité (et hué) dans les slogans que son premier ministre, moins exposé et, surtout, moins audible. Mais est-ce la loi elle-même qui jette les manifestants dans la rue, ou une inquiétude sourde des classes ouvrières et tertiaires devant un lendemain qui semble se présenter comme le triomphe du libéralisme européen et la montée du « précariat », de cette situation qui fait des travailleurs de simples fétus de paille ballottés au fil du vent ou, plutôt, du Marché dit « libre et sans entraves » ?

    A bien y regarder, cette nouvelle loi Travail n'est rien d'autre que la suite (certains diraient la pente...) logique de la loi Travail de 2016, appelée aussi « loi El Khomri », qui avait soulevé une vague contestataire, forte mais bien vaine et stérile, faute d'une stratégie et d'une vision sociale claire et prospective des syndicats et des opposants. Aujourd'hui, elle semble pourtant moins contestée, à défaut d'être moins contestable, ce dont il est légitime de discuter : la méthode employée par l'actuel pouvoir a évité une part des erreurs du précédent quinquennat, particulièrement maladroit et malhonnête sur ses principes comme sur ses projets, faisant souvent passer des vessies pour des lanternes, au risque de discréditer toute parole politique près des électeurs et particulièrement de ceux qui étaient censés être les siens. Durant l'été, le gouvernement a travaillé, proposé et discuté avec les partenaires sociaux sans se les mettre à dos, mais en position de force et avec la ferme intention de ne pas être amené sur un terrain qu'il ne possédait pas : cette stratégie s'est avérée plutôt efficace, et elle a désarmé certaines oppositions syndicales qui ne pouvaient plus arguer du « mépris » de leur interlocuteur. Habile, le gouvernement a aussi profité d'une certaine lassitude d'un monde ouvrier de plus en plus désabusé qui se retrouve, aux yeux des médias et des observateurs, sans autres représentants politiques que les mouvements qualifiés de « populistes », qu'ils soient « insoumis » ou « frontistes », ces derniers semblant avoir déserté le terrain social pour en laisser l'exclusivité à M. Mélenchon...

    Dans la rue, il risque bien de n'y avoir que peu d'ouvriers et beaucoup plus de fonctionnaires : cette représentation biaisée du monde du Travail n'est pas une bonne nouvelle car l'opinion publique risque bien de se laisser abuser, ne croyant voir en cette manifestation qu'une « confiscation » de la cause ouvrière par des militants professionnels et donnant ainsi raison à un gouvernement trop content d'avoir de tels adversaires, faciles à décrédibiliser. Les autres démonstrations, celles du 21 (à nouveau sous l'égide de la CGT) et du 23 septembre (derrière La France Insoumise), risquent aussi d'accréditer l'idée que le seul choix serait entre MM. Macron et Mélenchon, ce qui constitue, en somme, une impasse politique, l'un servant de faire-valoir à l'autre (et réciproquement), sans grand bénéfice pour les travailleurs, producteurs ou fonctionnaires, et occultant ainsi les vrais débats et les vrais enjeux de la réforme, les uns comme les autres dépassant pourtant la simple question du code du travail, devenu un symbole plus qu'autre chose...

    Et pourtant, la question sociale mérite, encore et toujours, d'être posée ! Mais sa résolution, qui n'est jamais définitive, ne peut être le fait de M. Macron ni de M. Mélenchon, et, en République française, elle paraît bien insoluble comme l'ont montré les deux siècles qui nous séparent de la date maudite de 1791, véritable acte de naissance de la condition prolétarienne en France et acte de décès, dans le même temps, de toute protection sociale d'envergure du monde des producteurs et des travailleurs, manuels comme intellectuels. Bien sûr, l'on nous rétorquera que le décret d'Allarde et la loi Le Chapelier de cette année de la Révolution française n'ont plus cours mais leur esprit, lui, demeure et semble même triompher avec les temps contemporains et les principes développés par cette « libéralisation capitaliste » qui n'est rien d'autre que la prise du pouvoir par ce que d'aucuns pourraient nommer, un peu rapidement et sans nuance (mais pas sans un vaste fond de vérité) « la Bourgeoisie », celle-là même dont Charles Maurras, ici bien inspiré, expliquait qu'elle « ne comprend pas la question ouvrière, et cela, faute de la voir ».

    Car les inquiétudes du monde du Travail sont bien réelles et, trop souvent, bien fondées : la mondialisation, si elle semble désormais en déclin (ce qui reste néanmoins à confirmer), joue plutôt contre les travailleurs français et contre les entreprises « de proximité », au risque d'aggraver le précariat et de fragiliser un peu plus le tissu social du pays, déjà bien détricoté au profit des grandes métropoles, ce processus renouant avec la logique terrible de « Paris et le désert français » évoqué jadis par Jean-François Gravier dans un livre homonyme célèbre paru en 1947. La loi du libre Marché est trop souvent celle du plus fort, et elle profite à cette oligarchie économique et financière qui raisonne selon cette effroyable logique franklinienne selon laquelle « le temps c'est de l'argent », formule terrible qui sacralise l'argent au détriment de cette humanité raisonnable qui nous conseille d'être attentif aux autres avant que de vouloir s'enrichir à leurs dépens, et à celui d'un monde désormais saturé de pollutions et d'objets jetables... 

    L'on ne protégera pas le monde des travailleurs sans protéger le Travail comme une valeur plus importante et plus humaine que l'argent : l'exemple des SCOP dans lesquelles le directeur gagne moins du double du salaire des ouvriers de celles-ci, loin des folies (dignes d'un Don Salluste !) de certains grands patrons mercenaires, n'est pas à négliger, s'il n'est pas le seul à appliquer, comme le soulignent aussi les partisans d'un corporatisme rénové et adapté à notre temps. Mais, pour remettre de la mesure dans l'économie et préserver au mieux les intérêts des travailleurs, sans démagogie ni déni des réalités économiques et budgétaires, encore faut-il un État politique digne de ce nom qui n'oublie pas que son premier rôle social est de protéger ceux qui, de naissance ou d'adoption, sont ses administrés et, plus encore, ses citoyens. Et, puisque la République se confond trop avec l'oligarchie qui la dirige ou la manipule, il faudra bien poser la question institutionnelle de la magistrature suprême de l’État susceptible de pouvoir, par statut et par devoir, incarner la justice sociale : au regard de l'histoire de notre pays, il semble bien que ce soit la Monarchie qui réponde le mieux aux exigences à la fois politiques et sociales d'un monde du Travail aujourd'hui déboussolé et divisé...

    Jean-Philippe CHAUVIN

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1449:au-dela-de-la-reforme-du-code-du-travail-pour-une-contestation-sociale-fondatrice&catid=51:2017&Itemid=62

  • LA LOI TRAVAIL AURA-T-ELLE LE MÊME DESTIN QUE LA LOI MACRON ?

    Selon notre cher Président Macron, « les Français détestent les réformes » — un avis qui n’a pas manqué de susciter la polémique dans l’Hexagone. Le chantier auquel s’attaque l’actuel locataire de l’Élysée n’est pas une mince affaire, lui qui a vu la loi El Khomri être clouée au pilori par la rue et les frondeurs. Et en ce qui concerne la capacité de notre Président à réformer le pays, les doutes sont légitimes, lui qui — alors ministre de l’Économie — a fièrement fait passer une loi portant son nom, mais dont l’efficacité n’est toujours pas au rendez-vous.

    En attendant d’évaluer l’ampleur des manifestations des 12 et 23 septembre prochains, Macron est parvenu sans vraiment d’encombres à mettre en orbite le premier étage de la fusée réforme du Code du travail. L’enjeu est de taille, car un échec ou un demi-succès condamnerait l’exécutif à une gestion peu audacieuse qui aurait l’inconvénient de ressembler de trop près aux calamiteuses années Hollande.

    Le gouvernement et le Président savent qu’ils jouent déjà leur quinquennat sur ce texte et font en sorte de déminer le terrain pour un passage en douceur. Mais un atterrissage réussi au niveau politique ne signifie pas toujours un succès économique.

    En témoigne la loi Macron de 2015 — quelque peu chahutée par certains — qui a finalement été adoptée, mais dont la mise en pratique laisse toujours à désirer ; la faute à un exécutif pas assez impliqué dans le travail d’élaboration des décrets et arrêtés d’application.

    Un pouvoir peu regardant laisse place au bon vouloir des acteurs présents sur le terrain. Ainsi, l’intéressante réforme du permis de conduire présente dans la loi Macron n’a fait qu’effleurer les problèmes auxquels elle voulait s’attaquer. La raison ? Des textes d’application très lâches et parfois même en contradiction avec la philosophie et les objectifs de la loi.

    Afin de rendre le permis moins cher, l’accent avait été mis sur la réduction des délais pour passer l’examen pratique. Les différents dispositifs ont porté leurs fruits avec un délai moyen qui est passé de 90 jours, en 2014, à environ 62 aujourd’hui. Mais si le système est plus performant, il n’en reste pas moins parasité par le monopole des auto-écoles traditionnelles.

    En 2016, l’Autorité de la concurrence a d’ailleurs émis un avis dans lequel la méthode d’attribution des places d’examen est sévèrement critiquée. Cette dernière favorise en effet les auto-écoles les plus anciennes au détriment des besoins réels. Le système se perpétue et il est toujours aussi cher de passer le permis, sauf si l’on fait appel aux auto-écoles en ligne.

    Mais à cause d’un passé trop récent, les places destinées à ces auto-écoles sont peu nombreuses. Le cercle vicieux n’est toujours pas brisé. Un rappel utile pour tous les réformateurs quels qu’ils soient. La France peut se réformer, encore faut-il faire appliquer les textes avec efficacité.

    http://www.bvoltaire.fr/loi-travail-aura-t-meme-destin-loi-macron%E2%80%89/