Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lobby - Page 1152

  • Qu’est la paysannerie devenue ?

    Par Hilaire de Crémiers

    En France, un agriculteur se suicide tous les deux jours ; c’est le taux de suicide le plus élevé de toutes les professions.

    En dehors de quelques filières et de quelques régions naturellement favorisées – et, il faut le dire, largement soutenues –, l’ensemble du monde agricole souffre – et terriblement. Il s’amenuise en peau de chagrin et, financièrement, il est réduit à une portion qui n’est même plus « congrue ». Un peu plus de 600 000 chefs d’exploitation – et encore ! – représentent le secteur agricole dont les 3/4 ont du mal à vivre. En dix ans le nombre a diminué de 21 %, ce qui correspondait, sans que cela soit clairement dit, aux objectifs de la PAC. Et malgré la PAC et ses systèmes compliqués de subventions, malgré les promesses de tous les politiciens, leur sort ne s’est pas amélioré. 41 % vont encore dans les années qui viennent partir à la retraite. Autrement dit ce monde agricole n’est plus une force électorale !

    L’objectif de l’État français comme de la Commission bruxelloise – qui, d’ailleurs, se disputaient sur les détails – tenait en quelques mots-clefs : compétitivité, taille critique, investissement productif, gestion managériale, modernisation, ouverture à la mondialisation, protection orientée par des aides ciblées mais respectant la sacro-sainte concurrence, constitution de marchés et organisation de filières, système de prêts bancaires, toujours prétendument avantageux, soutien de la qualité bio et du souci environnemental, bref tout y était. Le moins que l’on puisse dire, malgré les prétentions technocratiques de ces beaux messieurs qui font de l’agriculture avec des dossiers et des chiffres, c’est que pratiquement rien n’a réussi. C’est un échec et qui coûte cher à la France, à l’Europe aussi, mais surtout aux agriculteurs pressurés de tous les côtés et obligés de vendre à perte.

    Emmanuel Macron le sait ; il a étudié les fameux dossiers mal foutus que lui ont légués ses prédécesseurs. Avec un certain cran, il a affronté les difficultés en passant plus de 12 heures au Salon international de l’agriculture le samedi 24 février, le plus long temps qu’un responsable politique y ait jamais passé.

    Le jeudi précédent il avait convoqué à l’Élysée mille jeunes agriculteurs. Il leur a parlé pendant plus d’une heure. Portant des jugements extrêmement sévères sur les gouvernements précédents, il a prétendu se démarquer d’eux. Il a expliqué à cette « nouvelle génération » son « plan » d’avenir à lui, lui qui est de la même génération et qui à la ferme intention de tout renouveler. Le mot « plan » est revenu dix fois dans sa bouche. Et qu’est-ce que ce plan ? Eh bien, aussi surprenant que ça puisse paraître, c’est encore et toujours la même chose ! Les aides de la PAC qu’il faut obtenir, en particulier celles qui ne sont versées qu’avec retard, les MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques), les ICHN (aides compensatrices des handicaps naturels) ; la PAC elle-même pour laquelle lui et son ministre de l’agriculture vont se battre, sachant qu’une partie des aides sera supprimée, – mais au fait, si les partenaires européens s’opposent au « plan » Macron, que se passera-t-il ? – ; la filière bovine dont il va s’occuper personnellement tout en vantant l’accord avec le Mercosur – l’Amérique latine – qui aboutira à la saturation de nos marchés, car CETA, Mercosur, c’est la mondialisation dans laquelle Macron s’est juré de faire entrer la France, tout en reconnaissant en incise que, jusqu’à aujourd’hui, c’est un marché de dupes. Cependant, « le Mercosur n’est pas le problème », dit Macron, « les yeux dans les yeux » ; évidemment c’est la politique européenne qui a déjà causé ce désastre. Pourtant il ne s’en dédit pas ; il rassure en affirmant qu’il marquera « les lignes rouges » ! Dix fois répété !

    Mais voilà : il faut que « l’exploitant agricole » devienne un « entrepreneur agricole » ; « Il faut changer les choses », « mener une vraie révolution culturelle ». Les États généraux de l’alimentation qu’il a initiés, « permettront d’avoir des organisations de producteurs qui négocieront avec le transformateur et le distributeur les bons prix ». Ah bon ! Et le droit de la concurrence européenne qui aboutit à la braderie du capital et du revenu français ?

    Alors Macron revient sur les mêmes concepts de « modernisation des structures », « de taille critique », de « pédagogie », de « plan » de 5 milliards dont 1,4 seront des prêts. C’est du déjà vu, archi-vu. Le président avoue ingénument « que plus personne ne comprend ce que fait l’État et ce que font les régions ». Il ose parler d’aide au foncier, « d’investissement stratégique dont dépend notre souveraineté », lui qui ne croit plus, comme il l’a dit cent fois, qu’à la seule souveraineté européenne, et au moment même où on apprend qu’un Chinois s’est acheté 1000 hectares dans l’Allier. Un cas qui va devenir de plus en plus fréquent.

    « Je ne suis pas là pour plaire, a-t-il dit, je suis là pour faire ». Il est terrible de penser que le sort de la paysannerie française dépend des « plans » d’un inspecteur des finances. Où donc est le brave Sully avec son bon sens : « labourage et pâturage sont les deux mamelles dont la France est alimentée et les vrais mines et trésors du Pérou » ? Il est vrai que Sully servait Henri IV.  

    Hilaire de Crémiers

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • En Thiérache, contre les éoliennes, les "ploucs" se réveillent

    Exprimez-vous sur les éoliennes cliquez là

    La réunion d'Alban d'Arguin

    du 9 février à Vervins cliquez ici

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Suivez le coq : Pour une viande certifiée non halal !, par Franck Deletraz

    9063-p2-chard-600x626.jpg

    9064-20180306.jpgImmigration-invasion et islamisation de notre pays aidant, les grandes surfaces et certains bouchers dénués de scrupules n’hésitent pas à vendre de la viande halal à leurs clients sans les en avertir pour faire de l’argent. Une pratique purement scandaleuse vivement dénoncée par le docteur Alain de Peretti qui, après avoir eu la formidable idée de créer un réseau de certification non halal avec le site www.suivezlecoq.fr, a lancé jeudi une grande campagne nationale pour inciter les bouchers à rejoindre son réseau.

    Rappelons que le Dr de Peretti, vétérinaire, est un infatigable militant de la cause animale et un combattant acharné contre l’abattage halal, dont il ne cesse de dénoncer les risques sanitaires et le financement indu à l’islam auprès des consommateurs mais aussi des acteurs économiques. Président de l’association Vigilance halal, il ne peut que s’insurger contre « la conjonction du mercantilisme et de l’obscurantisme », dont bénéficie ce type d’abattage, et contre sa généralisation « qui a nettement contribué à dégrader l’image des artisans bouchers ».

    Aussi, le Dr de Peretti a eu la bonne idée de créer le site Suivez le coq, qui permet à chacun de trouver un boucher s’étant engagé à ne commercialiser que de la viande non halal et issue d’animaux élevés dans des conditions naturelles. Aux bouchers qui ont rejoint ce réseau et ont signé sa charte, Suivez le coq offre alors des campagnes de publicité nationale ainsi que la géolocalisation, permettant à ceux qui se connectent de consulter une carte interactive sur laquelle figurent des bulles indiquant les coordonnées des participants les plus proches de chez eux. Une initiative qui rencontre un certain succès puisque le réseau Suivez le coq compte déjà près de 400 bouchers.

    Par ailleurs, le site permet également de connaître le statut des abattoirs, soit mixtes, soit totalement traditionnels, le but étant d’exercer une pression sur les abattoirs mixtes pour qu’ils évoluent vers le tout traditionnel.

    Mais le Dr de Peretti, dont l’association a déjà écrit à quelque 10 000 bouchers, n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Rappelant que, face aux autorités de l’Etat qui se rendent « complices, le plus souvent par lâcheté, de l’abandon des règles de droit relatives au bien-être animal, à notre environnement sanitaire, ou aux règles de la laïcité, dès qu’il s’agit du halal », c’est à nous Français de nous mobiliser, il a lancé jeudi avec Suivez le coq une grande campagne nationale avec intervention dans les médias, encarts publicitaires dans la presse, envoi de plus de 50 000 mails auprès des citoyens, mais aussi auprès des bouchers, afin de redorer l’image de la viande traditionnelle. Une campagne qui, comme l’a souligné Alain de Peretti, « peut porter ses fruits » quand on sait que « 70 % des Français seraient opposés au halal ».

    Franck Deletraz

    Article paru dans Présent daté du 3 mars 2018

    https://fr.novopress.info/209835/suivez-le-coq-pour-une-viande-certifiee-non-halal-par-franck-deletraz/

  • Parti médiatique : un gros mot ?, par Philippe Bilger

    Philippe-Bilger-Union-des-droites-600x400.jpg

    Jean-Luc Mélenchon se doutait de ce qu’il allait déclencher en dénonçant “le parti médiatique” auquel il fallait s’opposer à tout prix. La coupe n’étant pas assez pleine, il a défendu sur son blog la liberté de parole de Laurent Wauquiez et fustigé des médias ennemis de la liberté d’expression.

    L’intéressant est que cette polémique et cette dénonciation, pour une fois, ont contraint les médias, tous genres confondus, à se défendre et à considérer que ces attaques, en gros, portaient atteinte à la démocratie dont ils auraient été les intercesseurs privilégiés.

    Cette joute dépassait de loin le seul cas de LFI puisqu’on mettait dans le même sac, pour la pourfendre, la coagulation critique à l’encontre du rôle des médias qui réunissait donc non seulement JLM et sa verve caustique mais Laurent Wauquiez chargeant, à la suite de son épisode lyonnais, l’indécence médiatique, Marine Le Pen et sa permanente mise en cause de la partialité médiatique et, enfin, le président de la République avec sa méfiance théorisée et maintenue à l’égard de médias trop corporatistes et peu doués pour appréhender la pensée complexe. J’ai conscience de l’hétérogénéité de cet inventaire mais il résulte d’un éditorial du Monde : Haro sur les médias !, tout à fait éclairant sur la conception orgueilleuse et clairement irréprochable que ce quotidien, qui les représente, donne d’eux-mêmes.

    Au fond il n’y aurait pas de parti médiatique mais au contraire le service “d’une mission permanente à laquelle les médias s’emploient : informer scrupuleusement, enquêter solidement, raconter honnêtement, décrypter aussi intelligemment que possible la réalité au service de leurs lecteurs ou auditeurs. Bref transmettre la culture, nourrir la lucidité des citoyens”.

    Quel magnifique programme mais qui malheureusement relève plus de l’autopersuasion que d’une vérité dont la pratique démontrerait la validité, aussi bien pour la presse écrite que pour l’audiovisuel, tant en matière politique que dans le domaine culturel où le clientélisme fait la loi !

    Certes Le Monde, confronté à ces assauts à la fois disparates mais impressionnants contre le “parti médiatique”, laisse échapper, du bout de l’esprit, que “non que les médias soient au-dessus de tout reproche. Qui peut y prétendre ?”. C’est tout et un peu court. Se réfugier derrière la noblesse d’une ambition sans approfondir plus avant les dysfonctionnements qui ne cessent de l’altérer manque pour le moins de lucidité.

    Je pourrais me contenter de justifier le concept de parti médiatique par la propension des médias, précisément, à fonctionner en vase clos, à se satisfaire trop souvent d’un processus où des journalistes parlent à des journalistes et se complaisent, malgré de corporatistes et feints antagonismes, à développer une homogénéité de points de vue et une approche peu ou prou similaire. Le parti médiatique domine les particularités idéologiques et appose une chape uniforme sur l’infinie diversité de la société et des courants qui l’irriguent ou l’affaiblissent.

    Cette appellation de parti médiatique et l’unité qu’elle suppose, que les médias soient de droite ou de gauche, les constitue d’abord comme un monde refusant toute critique sur ce qu’il est, toute interrogation sur son impartialité, son objectivité et la pauvreté de son pluralisme mais s’enivrant des hommages formels que de plus en plus il est le seul à s’adresser.

    La distinction fondamentale entre information et opinion a volé en éclats de même que la séparation, pourtant la base d’un journalisme de qualité, entre le réel correctement transmis et son commentaire. On peut dorénavant parler plutôt d’une infopinion ou d’une opininfo, un mélange qui fait perdre à l’information ce qu’elle doit avoir d’irréfutable et à l’opinion ce qu’elle a le droit d’afficher comme une subjectivité assumée.

    Surtout cet opprobre jeté sur “le parti médiatique” déchire le voile pudiquement jeté sur un univers qui a longtemps réussi à faire croire qu’il ne se trouvait pas impliqué dans la mêlée et le débat politiques ni gangrené par les solidarités professionnelles et culturelles mais, en quelque sorte, en surplomb, détaché, extérieur à la furie partisane, analyste froid et équitable. Pus du tout juge, totalement partie.

    On sait bien, et plus que jamais, que si cette période a peut-être existé dans sa pureté – on peut d’ailleurs en douter -, c’en est bien fini de ce simulacre, de cette fausse distance au bénéfice d’empoignades, de disputes et de contradictions où le journaliste est devenu un citoyen comme les autres.

    Ce qui a modifié radicalement la donne est le fait que la neutralité du questionnement n’est plus présumée mais se voit suspectée, soupçonnée par ceux qui répondent et qui hier demeuraient passifs.

    Qu’il y ait un “parti médiatique” dépassant et transcendant les frontières apparemment clivantes est une évidence. Ceci ne signifie pas que la mission d’informer vraiment et d’analyser honnêtement soit facile à accomplir. Les remous ayant accompagné le lancement et le développement du “Le Média” de LFI ont constitué une parfaite illustration de ce que la dénonciation des médias classiques est aisée mais que l’invention d’une communication exemplaire est épouvantablement difficile.

    Mais il est certain que les médias ne se sortiront pas de la nasse critique d’aujourd’hui en se contentant de traiter avec mépris et condescendance ce “haro sur eux”. Il convient qu’ils s’interrogent et qu’ils en tirent des leçons. Le temps de la révérence par principe et de l’impunité par crainte est révolu.

    S’ils ne constituent pas un parti médiatique, qu’ils démontrent alors qu’ils sont authentiquement une chance – concrète, quotidienne, irréfutable et donc respectée – pour la démocratie.

    Philippe Bilger

    Texte repris du site Philippebilger.com

    https://fr.novopress.info/

  • Candide ministre

    342775313.jpgGeorges Feltin-Tracol

    Pendant cinq mois et neuf jours, Yanis Varoufakis fut ministre des Finances du gouvernement grec de gauche radicale Syriza alliée aux souverainistes du parti des Grecs indépendants. Cet universitaire en économie à la double nationalité gréco-australienne accepte la demande d’Alexis Tsipras et veut renégocier la dette hellène auprès de l’Eurogroupe, du FMI, de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne. Conversations entre adultes (Éditions Les liens qui libèrent, 2017, 526 p., 26 €) relate dans le détail ses nombreuses discussions.

    Cet ouvrage au sous-titre explicite, « Dans les coulisses secrètes de l’Europe », est passionnant. Il se lit comme un polar à la différence que les victimes sont bien réelles. Le peuple grec subit à la fois d’incessantes trahisons de la part de ses politiciens, et un véritable martyre. En homme de gauche humaniste, démocrate et progressiste, l’auteur découvre peu à peu que les dirigeants de Syriza sont bien avant leur accession au pouvoir en collusion étroite avec les banquiers cosmopolites et les oligarques hellènes.

    Certes, ce livre plaide en faveur de son auteur. Si les sociaux-démocrates allemands et les socialistes français en prennent pour leur grade, l’auteur refusant leur double langage : conciliant en privé et cassant en public, Varoufakis ose révéler l’inimaginable à propos du fonctionnement de l’Organisation de Bruxelles. Il ne s’explique pas en revanche quand et comment Tsipras a capitulé. Il découvre que le fameux Eurogroupe n’a aucune existence légale, ce qui ne l’empêche pas d’exercer un poids déterminant au point que son président d’alors, le ministre néerlandais Jeroen Dijsselbloem, fait taire le Commissaire aux Affaires économiques et financières, le Français Pierre Moscovici…

    Tout au long de ses semaines ministérielles, Yanis Varoufakis qui n’est pas partisan du Grexit, soumet aux créanciers d’Athènes plusieurs plans qui conviennent bientôt au FMI et à Washington. Or les usuriers de la Grèce agissent comme une véritable mafia et rejettent toute proposition acceptable afin de faire de la nation d’Homère un exemple punitif pour les autres Européens. Candide chez les hyènes, l’économiste-ministre découvre, stupéfait, les méandres absurdes des institutions européennes et les atermoiments des gouvernements des États-membres qui cherchent avant tout à cacher à leurs opinions publiques respectives qu’ils ont ont été dupés par les technocrates et autres bureaucrates attachés aux banksters internationaux.

    Les oligarchies politiques, financières et médiatiques appartiennent comme l’indique le titre original en anglais à l’« Établissement profond » européen. Celui-ci fomente contre ce ministre grec si atypique de violentes campagnes de presse diffamatoires. Yanis Varoufakis ne se bat pourtant pas seul. Il parvient à recruter des alliés parmi les anciens membres du FMI et chez des Anglo-Saxons (des conservateurs britanniques ainsi que des démocrates étatsuniens souvent proches du sénateur Bernie Sanders). Il ne dispose toutefois pas des pleins pouvoirs et voit son action superviser, puis saper par des ministres issus, eux, de Syriza. N’est pas Antonio Salazar qui veut !

    Conversations entre adultes prouve enfin que la crise de l’euro résulte principalement de l’absence initiale de tout contrôle politique effectif, car cela aurait supposé au préalable l’avènement d’une autorité fédérale réelle. Son récit confirme enfin qu’il sera très difficile à un mouvement politique non conforme de s’imposer face aux mailles serrées du Système. On le remarque déjà avec la Pologne en dépit de nombreuses relations nouées avec les milieux atlantistes.

    Il importe de lire Conversations entre adultes, surtout si l’on aspire à de hautes fonctions ou qu’on recherche une rupture fracassante avec le Système dominant. C’est un formidable avertissement.

    Bonjour chez vous !

    • « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°68, diffusée sur Radio-Libertés, le 2 mars 2018.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2018/03/04/candide-ministre-6031540.html

  • L'Hebdo Politique - Vivre ensemble : Chronique d'un échec, avec Paul-François Paoli

  • Les médias n'échapperont pas à un examen de conscience

    6a00d83451619c69e201bb09f89f9f970d-800wi.jpgDe Marc Baudriller sur Challenges :

    "Les réseaux sociaux résonnent d'une nouvelle expression "la haine des médias".

    "La haine des médias est juste et saine", c'est ce qu'explique Jean-Luc Mélenchon sur son blog, l'expression fait florès. Avec ce mot "haine", on est monté d'un barreau à l'échelle de Richter de la critique des médias. On parlait jusqu'ici de leur crédibilité en berne ou de la mauvaise image des journalistes mais pas de haine. Or on n'est plus sur un simple coup de colère de Mélenchon puisqu'il est rejoint par Marine Le Pen et Laurent Wauquiez dans cette croisade anti-média inédite parmi nos politiques. A l'origine de cette fronde, la décision prise par un journaliste, Yann Barthès, de diffuser dans son émission Quotidien des propos privés de Laurent Wauquiez, brisant ainsi la règle du "off" installée de longue date entre médias et politiques.

    A-t-on déjà vu une telle fronde des politiques contre les médias?

    Non, c'est un retournement historique. Les journalistes ont haché menu le personnel politique pendant des années. Les politiques avaient besoin des médias, ils l'acceptaient, contraints et forcés. Jusqu'à ce que les réseaux sociaux retirent aux médias classiques le monopole de la diffusion de l'information. Désormais, nos élus contre-attaquent sur Internet et s'en privent d'autant moins que tous ont noté ce phénomène nouveau : attaquer les médias est devenu rentable politiquement. L'élection de Donald Trump aux Etats-Unis contre la quasi-totalité de la presse, de la radio et de la TV en est sans doute l'exemple le plus emblématique. Les médias n'échapperont pas à un examen de conscience, entamé par Franz-Olivier Giesbert dans son éditorial du Point cette semaine : " Ce qu'on a appelé l'affaire Wauquiez aura été, à bien des égards, une bérézina journalistique ", écrit-il."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Défendre l’homme européen ou 120 migrants par minute?

    durer.pngLa poussée des nationaux et des populistes était attendue, et elle fut à la hauteur des espérances (ou des craintes) de beaucoup. Les  pro bruxellois ont été laminés hier en Italie lors des élections législatives. Au terme des  premiers  résultats pas du tout à fait consolidés à l’heure  ou nous écrivons ces lignes, le Parti démocrate (PD, centre gauche) du « Macron transalpin »,  Matteo Renzi , enregistre un très gros revers avec  un score inférieur à 20%…moitié moins que celui qu’il avait obtenu il y a quatre ans, lors des élections européennes. Les populistes du Mouvement cinq étoiles (M5S) de Bepe Grillo, n’ont pas été impactés par les résultats en demi-teinte, voire les promesses non tenues par leurs élus, notamment  lors des dernières municipales (voir le cas emblématique de la mairie de Rome…). Bien au contraire,  cette formation, qui a réaffirmé plus fortement son ancrage à gauche ces dernières années,  engrange à elle seule les  suffrages de près d’un électeur sur trois (32%), un score historique.

    Autres grands gagnants,  les partis  de la coalition de l’opposition nationale et de la  droite  qui totalisent 37% des suffrages. Dont 16,7% pour nos camarades de la Ligue du Nord, qui réalisent de très forts scores en Lombardie, dans tout  le nord de la Botte, mais qui peinent encore à convaincre  dans le sud.   Matteo Salvini  gagne en tout cas  son pari d’être l’homme  fort de cette coalition et prend date pour l’avenir.  Quant au   petit parti national Fratelli d’Italia  il obtient 4%  et Forza Italia de  l’ex Premier ministre Sivlio Berlusconi, environ 14%. Le calcul est vite fait :  prés de sept électeurs italiens sur dix ont voté hier contre l’Europe liberticide de Bruxelles  et /ou pour l’inversion des flux migratoires. Une vraie déception  cependant, il aurait suffit que la coalition opposition nationale /droite  obtienne  40% des voix  pour qu’elle décroche la  majorité au parlement.  Reste maintenant à mettre sur pied une alliance gouvernementale, ce qui s’annonce forcément compliquée, sachant que l’actuel   gouvernement  de centre gauche  de Paolo Gentiloni n’est pas légalement dans l’obligation d’obtenir la confiance du nouveau parlement…

    Cette aspiration grandissante des Européens à plus de libertés, de souveraineté, au respect de leur identité, de leur culture illustre le décalage grandissant entre le peuple et les élites boboïsés. En témoigne une nouvelle fois  la cérémonie des César vendredi dernier, qui a vu triompher le film 120 battements par minute (avec  six récompenses, dont celle du meilleur film) de Robin Campillo. Le réalisateur y a été de son couplet sur une immigration massive que nous serions dans l’obligation d accueillir, faisant mine de croire ( ?) que  le projet  de loi sur l’immigration et l’asile matérialiserait un réel tour de vis. «  Ça fait 15 ans a-t-il déclaré que le problème des migrants perdure mais depuis un an le traitement vis-à-vis d’eux est encore plus brutal. Je dois vous dire que la loi qui va être votée bientôt sera encore pire. On va pouvoir enfermer plus facilement, plus longuement et expulser plus rapidement les migrants. Il est temps d’entendre les associations, sur tous les sujets, car comme il y a 25 ans, silence = mort »

    Sorti en salles fin  août dernier, (il a été vu par 800 000 personnes) 120 battements par minute est comme il se doit d’un film très connoté à gauche. Nous ne l’avons pas vu et nous serions donc bien en peine  de juger de ses qualités cinématographiques factuelles ou  du talent d’interprétation  des comédiens. Pour autant, c’est une ode au groupuscule extrémiste Act Up,  fondé  en 1989 par Didier Lestrade  s’inspirant d’un groupe  newyorkais  éponyme,  qui a souvent pris à partie les catholiques (intrusion  à Notre-Dame de Paris,  violence contre Mgr Patrick Jacquin en 2005 ,  dégradations contre la fondation Jérôme Lejeune en 2013, propos injurieux…). Une   structure qui s’était donnée pour but en France  de sensibiliser sur les ravages  du SIDA, d’obtenir des pouvoirs publics  la reconnaissance du mariage, de l’adoption, de la GPA, de la la PMA  pour les personnes de même sexe, les droits des personnes transsexuelles… Act up  qui avait adopté comme  slogan  Mon identité n’est pas nationale a été financé, sponsorisé par des labos pharmaceutiques, la fondation Pierre Bergé mais  aussi bien par des ministères, des exécutifs  de  droite comme  de gauche pendant des années. De l’aveu même de ses actuels dirigeants, l’association  placée en redressement judiciaire en 2014 ,  ne regroupe plus aujourd’hui  qu’une centaine de militants . Mais la Mairie de Paris est toujours là pour filer un coup de pouce, en invitant cette  coquille (presque) vide à participer à l’ initiative «Paris sans sida 2030. »

     En  2013, Bruno Gollnisch  s’était ému  des agissements de ce groupuscule et  avait rappelé qu’il éditait  «un véritable manuel de sodomie à l’usage des enfants des collèges et des adolescents des lycées (…) sous couvert de lutte contre le SIDA ». Toutes choses qui méritaient  certainement la reconnaissance de la grande famille du cinéma qui s’emploie également à manifester son progressisme dans le cadre de la lutte pour l’égalité des genres.

    Valeurs actuelles s’interrogeait:  «Bientôt des quotas de réalisatrices en France ? C’est en tout cas vers ce futur que veulent nous emmener une centaine de professionnels du cinéma, dans une tribune parue aujourd’hui dans le Monde Moins d’un long métrage sur quatre (21%) agréé par le CNC est réalisé par une femme , déplorent Juliette Binoche, Agnès Jaoui, Alexandra Lamy, Charles Berling, Antoine de Caunes et Véronique Genest, entre autres signataires.» «Une situation  discriminante aux yeux de ces comédiens, qui exigent que la France s’inspire d’autres pays de cinéma :  La Suède et l’Irlande ont adopté des quotas avec pour objectif que, d’ici trois ans, 50% des subventions aillent à des projets portés par des femmes.  Ainsi, en Suède,  la proportion de réalisatrices est passée de 16% en 2012 à 38% en 2016.  Pour une meilleure qualité de films ? La tribune ne le dit pas.»

    En fait de parité, c’est surtout le caractère massif, hégémonique de la propagande gauchiste, cosmopolite, xénomaniaque, qui se déverse sur nos écrans qui saute aux yeux, la  discrimination  dont sont victimes  les projets de films qui ne vont dans le sens du vent idéologique qui souffle au sein de la commission d’avance sur recettes notamment…

    Nous avions évoqué sur ce blogue,  le cas  de  la talentueuse réalisatrice-scénariste-productrice Cheyenne-Marie Carron qui ne trouve pas, elle, les financements attribués à d’autres  pour réaliser ses films.  Elle défraya la chronique en 2015  avec un film exceptionnel, L’Apôtre , qui décrivait la conversion au catholicisme  d’Akim, un  jeune  musulman vivant en banlieue parisienne,  se rendant ainsi coupable du crime d’apostasie et qui était rejeté avec plus ou moins de violence par ses proches. Une oeuvre  pourtant  tout  en nuance et même emprunt d’un humanisme veillant à ne heurter personne,  qui avait été conspué comme stigmatisant les musulmans  par de nombreux relais communautaires. Le film avait été peu ou pas distribué, quasi censuré, des projections  avait été annulées, la DGSI craignant notamment  des risques d’attentats…

    Guillaume Faye comme beaucoup d’autres l’avait  relevé,  «dans les émissions TV, les reportages ou les feuilletons, surtout sur les chaines du service public (de propagande idéologique de gauche), le catholicisme traditionnel est soit ridiculisé, soit ignoré, soit caricaturé et dénoncé comme dangereux. Cette réalisatrice repérée par les radars idéologiques officiels comme une artiste catholique, n’obtient aucune subvention pour ses nouveaux projets en cours ».«Pourtant ces aides sont généreusement allouées à des réalisateurs politiquement corrects, sociologiquement copains et artistiquement médiocres, dont les productions sont à cent coudées en dessous des œuvres de Cheyenne-Marie Carron ».

    A force de persévérance, la jeune femme poursuit une oeuvre belle et lumineuse. Sur son   compte twitter elle écrivait récemment: «Dans mon prochain film, Le corps sauvage, je vous parlerai du recours au forêt, du retour au sauvage, de l’enchantement, de la beauté du règne animal, de la Chasse, d’arcadia ego, d’Orion, des étoiles.. de Diane. Je tâcherai de faire un film en hommage à l’homme Européen.» Chacun l’aura compris  l’homme Européen défendu et célébré par  Cheyenne Carron n’est pas celui du jury des César, de  la commission européenne, d’Act UP, de Matteo  Renzi ou d’Emmanuel Macron.

    https://gollnisch.com/2018/03/05/defendre-lhomme-europeen-120-migrants-minute/

  • I-média#190 : TPMP : Bernard de la Villardière au tribunal de la bien-pensance