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lobby - Page 2391

  • Y a-t-il trop d’avions dans le ciel ?

    L’Union européenne prévoit que le nombre d’avions aura doublé d’ici 2020. Notre planète peut-elle supporter une telle augmentation ? Si elle n’est responsable que de 2 % du total mondial des émissions de CO2, l’aviation commerciale sait qu’il va falloir faire mieux.

     

    Identifiez les couloirs aériens au dessus de chez vous – flightradar24.com

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Inquiétudes sur la fin des restrictions aux frontières dans l’Union Européenne

    BRUXELLES (NOVOpress via Bulletin de réinformation) La date du 1er janvier 2014 avait été fixée par l’Union européenne comme date limite d’application des restrictions aux frontières pour les travailleurs en provenance de la Roumanie et de la Bulgarie.

    Depuis l’entrée de ces pays dans l’Union européenne, les autres pays membres étaient autorisés à appliquer aux ressortissants de ces pays les dispositions prévues en matière d’immigration pour les pays extracommunautaires. Malgré cette « régulation » aux frontières, plus de trois millions de Roumains ont déjà quitté la Roumanie pour des pays de l’Union européenne depuis 2007, comme l’a souligné le Premier ministre roumain Victor Ponta dans un entretien accordé au Times ce lundi.

    Pourtant de nombreux pays européens s’inquiètent à l’approche de cette date

    L’Allemagne, la Belgique et le Royaume‑Uni, ont à nouveau exprimé leurs inquiétudes face aux conséquences d’une telle mesure. Selon l’étude menée par l’organisme Migration Watch 50.000 Roumains et Bulgares pourraient quitter chaque année leur pays. Suite à ces interrogations, Bruxelles a cependant réaffirmé qu’une complète liberté de mouvement serait garantie dès le 1er janvier 2014 aux Roumains et aux Bulgares. De plus, à cette occasion, la commission européenne a redéfini l’ouverture à l’Est comme  « Une grande chance pour l’Europe ».

    A priori, ce n’est pas un avis partagé par les Britanniques qui ont vu en moins de dix ans l’arrivée massive de « Roumains » (en fait, des Roms) sur leur île

    Face à ce constat, le Premier ministre David Cameron a fait de la lutte contre l’immigration l’une de ses priorités. Le gouvernement britannique a souligné les problèmes engendrés par l’immigration liés au logement, à l’insécurité mais aussi au déficit public. Il étudie actuellement un projet de loi qui permettrait de limiter l’accès des nouveaux arrivants aux allocations sociales. En France, peu de voix se sont élevées pour exprimer de telles inquiétudes. Pourtant, selon le quotidien Le Monde, les « Roumains » font partie depuis 2007 des dix nationalités obtenant le plus de titres de séjour français.

    http://fr.novopress.info/

  • Les beaux jours de l’anti-France : Taubira recrute Sihem Souid

    Fonctionnaire, journaliste et socialiste, Sihem Souid, auteur du livre polémique « Omerta dans la police », gravite dans les réseaux PS depuis son éviction du ministère de l'intérieur sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Proche d'Arnaud Montebourg et de Yamina Benguigui, elle vient de rejoindre Christiane Taubira au ministère de la justice. L’anti-France se la pète dans ce « gouvernement »… qu’ils en profitent : ça ne durera pas !

    Contractuelle du ministère de l’Intérieur, elle est l’auteur du livre « Omerta dans la police », paru en 2010, dans lequel elle décrit des actes graves (délits) et des manquements importants à l’éthique et la déontologie professionnelle qui se produiraient, selon ses dires, au sein de la Police nationale : sexisme, racisme, homophobie, atteinte à la dignité humaine, harcèlement, abus de pouvoir, déni de droit, politique du chiffre. Rien que ça !... Vraiment méchants, les Policiers !..

    http://www.francepresseinfos.com/

  • Qu'est-ce que l'homophobie ? Tout ce qui critique le lobby gay…

    Carlos Leon Moya est un homme de gauche, sympathisant du marxisme-léninisme, favorable à la cause gay. Il est aussi politologue à l'ex-Université pontificale catholique du Pérou (qui entre-temps a perdu son label catholique). Et il vient de s'offrir, dans les colonnes du quotidien péruvien Diario 16, une tribune qui accuse le Mouvement homosexuel de Lima (MHOL) de traiter « tout ce qui est critique à son égard d'homophobe ».

    « Sa nécessaire agressivité frise un dangereux sectarisme. Ils considèrent leurs actions comme les seules appropriées, même lorsqu'elles sont assez osées », explique-t-il.

    Le MHOL avait organisé samedi une manifestation près de la cathédrale, cette « Eglise catholique qui nie les droits » des homosexuels : ils n'avaient pu accéder à la place protégée par des barrières tandis que, regrette Moya, des catholiques conservateurs purent manifester librement sur la place.

    En fait : échaudé par des débordements l'an dernier, des catholiques s'étaient retrouvés sur le parvis de la cathédrale pour prier pacifiquement et empêcher toute attaque contre l'édifice. Quant à la manif du MHOL, C'était un « kiss-in » avec des militantes déguisées en religieuses.

    Moya regrette la répression qui a accueilli la manifestation du MHOL – mais il s'insurge. Leur manifestation était-elle opportune ? Politiquement payante ? De nature à les rendre sympathiques ? Et de souligner que certains sympathisants avaient demandé que l'événement fût remis à plus tard dans un contexte électoral où certaines actions des pro-gay pouvaient causer du tort à la mairesse de gauche de Lima.

    Le MHOL sort alors la grosse artillerie. La gauche l'avait trahi. Le cynisme l'avait emporté au nom des intérêts électoralistes. Homophobie ! Les droits des homosexuels n'attendent pas, ne se remettent pas à plus tard : homophobie ! « Si quelqu'un souligne le prix que pourront coûter leurs actions, comme l'isolement ou l'éloignement d'une base qui peut être scandalisée par leur comportement, on les accuse encore d'homophobie. (…) Comme s'il fallait toujours les soutenir parce qu'ils ne se trompent jamais. Ils  traitent tous ceux qui les critiquent d'homophobes. C'est un évident et vulgaire abus du concept d'homophobie : tu me demandes de retarder un événement, c'est homophobe ; tu critiques ceux qui font scandale : homophobe ; les élections d'intéressent davantage, c'est homophobe ; tu es gay mais tu te caches : tu es encore homophobe. »

    Nous n'allons pas nous intéresser davantage à cette querelle interne. Elle aura du moins le mérite de montrer que pour le lobby gay, le mot « homophobie » est une arme de destruction de l'adversaire, qu'il soit proche ou lointain, et quelles que soient ses motivations. « On tombe ainsi dans une victimisation excessive, quasi pathologique », assure Carlos Leon Moya.

    Notez qu'en France toute critique et surtout toute action contre un événement « LGBT » est évidemment « homophobe » et forcément d'« extrême droite ». Il nous manque un politologue marxiste-léniniste pour dénoncer cette « victimisation excessive, quasi pathologique » !

    http://leblogdejeannesmits.blogspot.fr/

  • CROISSANCE OU ES-TU ?

    Si ce n'était tragique, ce serait vraiment un spectacle du plus grand comique. Chacun des acteurs plus ou moins officiels brandit son chiffre au sujet de la croissance. C'est l'occasion d'un nouveau couac dans le gouvernement. Laurent Fabius, dont personne ne comprend ce qu'il vient faire dans cette galère, minore les chiffres du gouvernement. Moscovici bien dans son rôle proteste vigoureusement. Décidément, le chef d'orchestre Jean-Marc Ayrault a bien du mal avec ses musiciens. La Cour des Comptes s'en mêle et affiche son pessimisme. Quant à l'Europe, elle a communiqué ses prévisions le 22 février et elle écrase tous les chiffres avec mépris : son pouvoir en extension permanente lui permet de jouer les gendarmes. Comme la France aux yeux de tout le monde ne se réforme pas, elle la menace de sanctions financières ce qui est aberrant et insupportable. Ces péripéties montrent une fois de plus que l'adhésion à la CEE conduit à une destruction lente mais régulière des nations, ce que beaucoup de peuples ne veulent pas malgré les votes plus ou moins truqués ici ou là.
    De toute façon et quelles que soient les nuances tous les chiffres annoncés sont ridiculement bas. La sainte croissance disparaît sous le tapis. L'Europe, dans son ensemble, est presque en récession et cela montre aussi son rôle négatif sur le plan économique sans parler du reste. Un vrai gendarme doit être au-dessus de tout soupçon. Or la situation est si grave que les autres continents qui sont plus prospères se plaignent de la faiblesse du nôtre. Pendant ce temps plusieurs pays sont l'objet d'émeutes. Personne ne comprend l'austérité imposée par l'Europe et la rigueur qui s'ensuit. Des dirigeants corrompus échappent eux-mêmes à la rigueur et le fossé se creuse entre les classes politiques et les simples citoyens.

    LA FOLIE TAXATIVE
    Le pire si l'on peut dire est que le pouvoir, tout en versant légitimement des larmes sur la croissance perdue, organise tout ce qu'il faut pour l'assassiner. Dès la préparation du tsunami fiscal que ce pouvoir avant l’élection avait promis, chacun des acteurs, que ce soit une entreprise ou un particulier, a commencé à lever le pied. Ensuite quand la menace est passée dans les faits ce fut terrifiant ; malheur aux riches, chasse aux entrepreneurs, actionnaires punis, retraités rognés, classe moyenne étranglée. S'ajoute une inventivité fiscale délirante. En dernière nouvelle il est question d'attaquer les familles. Le Président, en visite au salon de l'agriculture, a prévu un nouveau tour de vis fiscal pour 2014 !
    Globalement la chasse aux riches fabrique des pauvres et la paupérisation est bien le signe de la faible croissance. Le prétexte invoqué est qu'il faut équilibrer les comptes ou au moins revenir dans la règle du 3 %. Bien que ce 3 % soit un objectif très insuffisant nous l'enregistrons. Croire que l'ouragan fiscal équilibrera les comptes est une funeste illusion : trop d'impôts tue l'impôt. En outre, le Président et son entourage sont drogués à la dépense publique et ils volatilisent l'argent de tous côtés contrairement à leur objectif prétendu.
    Dans cette situation délétère et tout soudain, le même pouvoir se réveille sentant le parquet qui s'effondre et il commande un rapport. L'auteur, Louis Gallois, est un haut fonctionnaire socialiste n'ayant pas l'expérience de la direction d'entreprises capitalistes, mais uniquement d’entreprises publiques comme la SNCF. Il ne peut donc connaître le fonctionnement réel des entreprises privées.
    Il a, d'ailleurs, montré son incompétence en brandissant son rapport sur le perron de l'Elysée avec 22 mesures. Ces 22 mesures ne sont que du copier coller de nombreux rapports antérieurs sur le même sujet et ressemblent toutes à des usines à gaz. Elles ne peuvent remédier à la désindustrialisation, au chômage et à la paupérisation.
    Le pouvoir sans rire du tout a proposé 35 mesures pour restaurer la compétitivité perdue ! Il n'est plus question de choc : les principales mesures concernent le budget 2013. Alors que des entreprises meurent tous les jours, on leur promet des lendemains qui chanteront en 2014 ! L'illisibilité est totale dans un nuage d'usines à gaz, le nuage voguant selon le vent des déclarations et des votes.

    LA SOLUTION
    La solution pour restaurer la croissance perdue et la compétitivité des entreprises, uniques créatrices de richesses est connue des économistes.
    Il faut pour l'essentiel libérer fiscalement les entreprises par la suppression totale de deux ou trois grands impôts. Pour au minimum équilibrer les comptes, il s'impose de faire des économies. Celles-ci ne doivent pas se limiter à des mesurettes. Elles doivent être liquides, immédiates et massives. Dans un pays socialisé à 75 % le champ est immense.
    Très rapidement alors le peuple français retrouvera la prospérité à laquelle il a droit au lieu d'une austérité qui lui est imposée par la force
    Michel de Poncins  http://libeco.net

  • L'EDF, UN CONTE FANTASTIQUE

    La Cour des Comptes vient de jeter tout tranquillement un pavé dans la mare à l'occasion de son rapport annuel paru le mardi 12 février. C'est la totale. L’EDF est théoriquement privée et cotée en bourse. Dans les faits, elle est jalousement gérée par l'État, lequel est rempli de camarades des dirigeants. Or le rapport est très critique sur les pratiques de ces dirigeants. Les salariés bénéficient de salaires et d'avantages très généreux sans lien évident avec la performance de l'entreprise. De ce fait et contrairement aux salariés du secteur privé, ils n'ont pas subi de ralentissement de la progression de leur rémunération globale depuis 2008 en dépit des résultats contrastés d'EDF. Parmi les heureux bénéficiaires de ce généreux mouvement, il est évident que le groupe des hauts dirigeants est amplement gâté. Il se trouve aussi que de proche en proche tout le personnel se trouve favorisé. Parmi les avantages divers se trouvent de fastueuses retraites. Parmi les coûts, ne pas oublier les niches confortables offertes à des camarades en panne dans leur carrière.
    La Cour pousse son analyse dans le détail. Elle pointe de nombreux avantages pour les salariés comme des tarifs avantageux ou des abonnements gratuits. Espérons modestement que cette possibilité pour une dépense essentielle ne conduit pas certains agents particulièrement serviables et peu scrupuleux à faire bénéficier leurs gentils voisins de cette aubaine !

    LES ORIGINES HISTORIQUES
    Le conte fantastique a des racines historiques profondes. Après la guerre, le premier acte fut une opération de banditisme d'État, par laquelle le pouvoir politique nationalisa les diverses compagnies d’électricité qui remplissaient parfaitement leur office et auraient pu continuer ainsi à la satisfaction générale.
    Malgré l’ambiance révolutionnaire de l’époque, une indemnisation des actionnaires fut prévue sous forme d'un titre donnant droit à 1% du chiffre d'affaires pendant de longues années. Le banditisme initial conduisait inévitablement à des problèmes, car on n’imagine pas facilement une entreprise rembourser ses actionnaires par un pourcentage sur le chiffre d'affaires tout en continuant son développement. Les titres spéciaux ont été considérés longtemps comme des placements de pères de famille atteignant des valeurs inattendues : pour certains, la rapine initiale fut une véritable chance !
    Parallèlement, un autre 1% du chiffre d’affaires était dévié vers les syndicats sous couleur d'action sociale. Ces sommes énormes ont été captées, illico presto, par la CGT et ont servi clairement à l'enrichissement des syndicats et donc des chefs syndicalistes et de leur entourage. Le comité d'entreprise, plaque tournante de cet argent avait été accroché durement pat la Cour des comptes en 1990 et 2007. La richesse du syndicat lui a permis d'acheter et d'entretenir plusieurs luxueux châteaux dans la France profonde. Les camarades qui dirigent ces demeures doivent bénéficier de jobs fort sympathiques !
    Au premier acte de banditisme, il s'en est ajouté un deuxième par un prélèvement abusif de 2% du chiffre d'affaires. L'énormité des sommes a pesé pendant des années sur les utilisateurs du courant, donc sur toute la France : un calcul honnête devrait tenir compte des intérêts composés et des variations monétaires ; il est impossible à faire mais il montrerait sur des décennies l'immense déperdition de richesse qui en est résulté. Un principe financier veut que les dégâts initiaux ne se réparent jamais. C'est comme si des paquets de billets avaient été déchirés.

    LE MONOPOLE
    De toute façon, la brutalité du monopole assurait les arrières. Bien sûr et, mensongèrement, la propagande dira que la France fut ainsi équipée et que sa technique était « enviée dans le monde entier ». L'information dans le cadre du monopole étant télécommandée par EDF, personne ne saura jamais la vérité.
    Pendant des lustres, les pouvoirs successifs logèrent dans ce fromage très républicain leurs amis et connaissances. C'était la belle époque où, à l’échelon d’en-dessous, les fils d'EDF devenaient facilement EDF. Nous ignorons si ce système perdure.
    Il faut rappeler le temps pas si lointain où les énarchos-socialos au pouvoir avaient imaginé investir en Amérique latine. L'idée géniale consistait à se rattraper sur les populations de ces pays en leur faisant supporter la mauvaise gestion de l'EDF en France. Trois pays d'Amérique latine furent visés : Brésil, Mexique, Argentine ; Il a fallu plier bagage après des milliards d'euros de pertes.
    L'action EDF fut introduite à la cotation en novembre 2005 au cours de 25, 54 et se retrouve aujourd'hui à 14,65. Si l'on tient compte de la dépréciation monétaire la chute est sévère.
    Pour les économistes, une nationalisation ouvre dès le début la porte à diverses causes de ruine. Quand, plus tard, un autre pouvoir veut légitimement dénationaliser, la ruine s'inscrit dans les faits. Des exemples de ce type ont foisonné dans les pays de l'Est !
    Michel de Poncins http://libeco.net

  • " La fausse définition du mariage " selon le président Hollande

    La Fondation Polémia est très sensible au sens des mots et à leur usage (1). Or on assiste aujourd’hui à un appauvrissement fulgurant du langage, dû entre autres au « parler jeune des banlieues », qui se généralise dans les nouvelles générations et paradoxalement dans les cours d’écoles maternelles, des collèges et des lycées pour ensuite contaminer l’entourage. On aurait pu penser que le mal n’aurait pas atteint certaines catégories de notre société, auxquelles appartiennent ceux que l’on désigne comme nos élites, ceux qui ont entre leurs mains le sort de la France… La meuf, le keuf, le keum, les remps n’écorchent plus la langue du cadre supérieur ou de l’homme politique. On voit même notre président de la République et son garde des Sceaux vouloir « imposer une fausse définition du mariage » pour faire voter une loi hors du commun.
    Polémia a reçu d’un correspondant une lettre ouverte, signée du président de l’Union nationale des écrivains de France, adressée au secrétaire perpétuel de l’Académie française aux fins de saisir l’Académie qui, en ne se manifestant pas, dérogerait, selon l’Union nationale des écrivains de France, à la souveraineté qui lui est conférée. C’est un document qui rejoint sur le site de Polémia plusieurs autres contributions contre le « Mariage pour tous ». Nos lecteurs en prendront connaissance ci-après.
    Polémia


    Union Nationale des Ecrivains de France
    Coordination Défense de Versailles
    8, rue d’Anjou, 75008 Paris
    Le Président
    Lettre ouverte

    Madame Hélène Carrère d’Encausse
    Secrétaire perpétuel de l’Académie française
    23, Quai de Conti, 75006 Paris

    Objet : Saisine de l’Académie française sur la fausse définition du mariage de l’article 1 du projet de loi Taubira-Hollande

    Versailles, ce 24 février 2013

    Madame le Secrétaire perpétuel,

    Dans l’actuel bras de fer opposant la Nation et le Président de la République voulant lui imposer une fausse définition du mariage, le silence de l’Académie française ne saurait durer ! C’est l’archevêque d’Albi, Mgr Jean Legrez, et non l’Académie française, qui a soulevé le problème en disant : «La première chose que le gouvernement doit faire est de convoquer l’Académie française pour changer le sens des mots !» Dès lors, toute la question est donc de savoir qui, du Gouvernement, du Peuple ou de l’Académie française, a le droit d’obliger les enfants à donner au mot mariage un sens inverse de celui de leurs parents ? Qui, comme l’a suggéré le Député Azérot, aurait le droit de trainer devant les tribunaux toute personne refusant la fausse définition du mariage que F. Hollande veut imposer au nom de «la force injuste de la loi» dénoncée par son mentor F. Mitterrand ? Qui est souverain maître de la langue, du sens des mots et du dictionnaire ?

    C’est l’Académie qui détient le pouvoir souverain

    La souveraineté de l’Académie est inscrite au principe même de sa devise, de son histoire, de ses statuts et de sa mission :

    -      Sa devise  «A l’immortalité», inscrite sur le sceau de Richelieu, dicte sa finalité aux académiciens, ainsi faits «immortels», d’assurer la stabilité de la langue française du Siècle de Louis XIV en la fixant pour l’éternité ;
    -       Son histoire prescrit le cap de service public : «Si la fondation de l’Académie française par Richelieu en 1635» est une date clef de l’histoire de France moderne, «c’est parce que, pour la première fois, les débats d’une assemblée de lettrés ont été considérés comme pouvant jouer un rôle éminent dans le devenir de la société et de la nation» ;
    -       Ses statuts, depuis 1635, ont la particularité de lier l’autorité de la Compagnie au magistère intellectuel qu’ils lui confèrent sur la langue pour lui «donner des règles certaines». «L’Académie est ainsi assimilée aux cours supérieures, comme instance suprême en matière de langue» : c’est-à-dire à une Cour souveraine, scénarisée par son cérémonial, ses costumes d’apparat et son palais Mazarin à l’architecture de prestige grand siècle ;
    -       Sa mission est la défense de la langue française, depuis qu’après avoir fait du français la langue administrative et judiciaire commune à l’ensemble du royaume, le roi en fera, à travers le gouvernement de Richelieu, l’instrument de sa politique d’unification du royaume, de rayonnement culturel et diplomatique, et la langue commune de l’Europe. «La principale mission de l’Académie sera de travailler, avec tout le soin et toute la diligence possibles, à donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences.» (Article XXIV) ;
    Dépositaire de la doctrine de Malherbe, (…) l’Académie a reçu une mission dont on mesure mieux aujourd’hui la profonde originalité : constituer avec sagesse et économie une langue qui ne fût pas celle des spécialistes, des érudits, ni celle des corporations, qui eût la clarté et l’élégance qu’on accorde au latin, où ne fût pas accentué l’écart entre langue écrite et langue parlée, qui tînt enfin sa force de son double attachement à l’usage et à la norme1»

    L’article 1 viole la souveraineté de l’Académie

    Mais, aujourd’hui, l’Académie voit sa souveraineté effrontément violée par l’article 1 du projet Hollande prétendant se substituer à elle pour infliger aux vrais couples mariés le symbole inversé d’une paire d’homosexuels inféconds. Car dit bien C. Taubira «il ne s’agit pas d’une ruse, pas d’une entourloupe, il s’agit d’un mariage avec toute sa charge symbolique». La double atteinte au droit de la langue, de sens et de symbole, est manifeste :

    1. L’art. 1 du projet de Loi Hollande viole outrageusement la règle d’or, de clarté non équivoque, ayant assuré au français sa suprématie internationale pendant quatre siècles, en donnant du mariage une définition absurde ; un même mot (mariage) ne pouvant désigner à la fois une chose et son inverse : le « différent » ou le « même » (sexe) !

    Qu’on en juge par l’incompatibilité radicale des deux définitions de :

    -       l’Académie : MARIAGE. Union d’un homme et d’une femme par le lien conjugal
    -       l’Art. 1 du projet de loi : Le mariage est contracté par deux personnes de sexe différent ou de même sexe.

    2.     Comment imaginer défi plus symbolique au génie du français et à sa règle d’or – de clarté, de pureté et de probitéque cette antidéfinition du «mariage» confondant outrageusement un «chose» et son «inverse», le «normal» et l’«anormal», le «vrai» et le «faux» ?

    Symbole ignominieux de confusion des contradictoires Molière verra même dans l’inclusion des contraires dans un même mot, la cause de tous nos maux ! – que Richelieu fustigera en termes sans appel en disant : «Le bien et le mal sont en effet si différents et contraires qu’ils ne doivent point être mis en commerce l’un avec l’autre ; ce sont deux ennemis entre lesquels il ne se doit faire ni quartier ni échange».

    Le mot le plus chargé de sens immortel

    Le 6 avril 2000, l’Académie s’est alarmée de «la politique d’amenuisement des filières littéraires …sur le point de parvenir à éliminer presque complètement de notre enseignement la connaissance et le goût de la littérature» jusqu’à interdire «la compréhension du langage scientifique comme des structures politiques et juridiques de notre civilisation.» Si bien qu’ «aujourd’hui, la langue et la littérature elles-mêmes… semblent être devenues les ennemis à détruire.»

    Aujourd’hui, avec l’article 1 du projet Hollande, c’est le mot  mariage  qui est devenu l’ennemi à abattre! Et si le succès de coup d’État sémantique de la loi Hollande réussissait, il priverait les Français du mot le plus chargé d’humanite, d’intelligence du monde et de sens polysémique de la langue. Avec toutes ses réalités et repères – intellectuels, identitaires, symboliques, artistiques, religieux, politiques, sociaux, biologiques, généalogiques, affectifs, psychologiques, historiques familiaux, sexuels – attachés à ce mot « magique », un tel rapt dépossèderait les Français de leur droit constitutionnel à leur langue, l’Académie de sa souveraine raison d’être, et frapperait d’illégitimité et d’imposture le Régime qui oserait se livrer ainsi à une telle oppression de la langue, radicalement antidémocratique

    L’Académie française ne peut pas ne pas relever le défi de l’article 1

    En réponse au projet du Gouvernement de détruire le mot le plus chargé de sens de la langue universelle, l’Académie – responsable de la défense de la langue la plus claire, élégante et universelle, de sa règle d’or de précision non équivoque – ne saurait sans se déjuger ne pas relever le défi lancé à son pouvoir souverain sur la langue.

    Depuis sa déclaration du 6 avril 2000, c’est bien dans cette Résistance à la destruction du français que l’Académie s’est déjà engagée, assurément guidée dans cette voie par cette sorte d’instinct « académique », hérité de Richelieu qui ne cessait de proclamer : «La lumière naturelle fait connaître à un chacun que l’homme ayant été fait raisonnable il ne doit rien faire que par raison» ; «qu’il ne doit rien vouloir qui ne soit raisonnable et juste» ; que « les Intérêts publics doivent être l’unique fin de ceux qui gouvernent les Etats et leurs conseillers et être préférés aux particuliers».

    C’est sur ce principe de défense que, dans sa séance du 12 juin 2008, elle a adopté à l’unanimité une déclaration s’opposant à la reconnaissance constitutionnelle des langues régionales dont la mention dans l’article 1 de la Constitution constitue, selon elle, «un déni de la République». En relevant le défi de la fausse définition du mariage, elle ne fera que faire suite à l’avis du 21 janvier 2013 de l’Académie des sciences morales et politiques sur le projet de loi ouvrant le mariage aux personnes du même sexe et appelant «l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité de respecter, dans la loi et ses textes d’application, le droit des couples hétérosexuels à demeurer mari et femme et père et mère de leurs enfants ( sic).» La rupture envisagée sur la filiation est plus profonde encore. Le projet «tend à promouvoir un droit à l’enfant qui fait passer celui-ci de sujet à objet de droit. Il conduit à nier la différence biologique entre les sexes (…).»

    Mais l’article 1 du projet de loi Hollande est une définition de mot relevant du magistère intellectuel de l’Académie française qui, contrairement à l’Académie des sciences morales et politiques – n’ayant qu’une voix consultative – est assimilée à une Cour souveraine dont le Président de la République assure d’ailleurs la fonction de Chef et Protecteur héritée de Richelieu. A l’image du pouvoir souverain des Cours supérieures sa souveraineté sur la langue est sans appel !

    Saisine de l’Académie Française

    Sauf à accepter d’être ridiculisé aux yeux du monde entier dans le principe même de sa devise « A l’immortalité » (de la langue française) par un Gouvernement ultra-minoritaire :

    • - niant sa raison d’être de faire le dictionnaire et d’y donner la vraie définition des mots en prétendant lui imposer une fausse définition du mot mariage inverse de son sens immortel et universel ;

    • - niant sa vocation de défense de la langue commune du peuple contre tout empiètement partisan d’une tyrannie prétendant déposséder le Peuple de la définition commune et symbolique du mot immémorial la plus chargée de sens auquel il droit ;

    • - niant le principe même de sa souveraineté datant de Richelieu ; sauf à accepter de faire rétrograder la langue française et démissionner l’Académie française du 1er rang à celui d’un Institution discréditée dont le prestige de façade, non défendu les armes à la main, ne serait plus qu’une coquille vide de sens, ayant fait son temps, dénuée de toute légitimité et respectabilité ; sauf à se nier elle-même, l’Académie doit rejeter le dictat du Gouvernement !

    C’est pourquoi, au nom de la vocation de l’Académie d’assurer l’immortalité de la langue française, de son devoir de fidélité à l’œuvre de son fondateur Richelieu et à sa Mission de Défense de la langue française ; au nom de son Pouvoir souverain en matière de langue ; au nom de l’Union Nationale des Ecrivains de France ( UNIEF) et de la Coordination Défense de Versailles (CDV) ; nous vous saisissons de notre demande de tout mettre en œuvre pour faire opposition à l’adoption de la fausse définition du « mariage » de l’art. 1 du projet de loi Hollande qui viole le principe même de clarté non contradictoire, d’universalité souveraine de la langue française, et la raison d’être de l’Académie aux yeux de tous !

    Dans cette attente, et dans celle de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Madame le Secrétaire perpétuel, l’assurance de notre haute considération.

            Pierre CHARIE-MARSAINES                                                 Arnaud-Aaron UPINSKY

    Président d’honneur, Commandeur de la Légion d’Honneur                                          Président

    Notes :

    (1) La Fondation Polémia a édité deux brochures : (a) Dictionnaire de novlangue, suivi de La Bataille du vocabulaure et (b) Dictionnaire de la réinformation – Cinq cents mots pour la dissidence
    (2) Site de l’Académie française

    Correspondance Polémia – 1/03/2013

  • Bruxelles : la ville où plusieurs milliers de lobbies dirigent l’Union européenne !

    Aux abords des institutions européennes, il existe 2500 structures de groupes de pression et plus de 15 000 lobbyistes : ce qui fait de Bruxelles le deuxième pôle de lobbying après Washington. Pour mieux comprendre ces réseaux d’influences, les réalisateurs de la vidéo ci-dessous ont rencontré certains de leurs membres. Pascal Keineis représente à lui seul quarante multinationales dans le secteur des services, des banques et des assurances et du tourisme, soit 50% du PNB de l’UE. A l’opposé, Olivier Hoedeman a créé il y a vingt ans un observatoire pour cerner l’influence de l’industrie sur les décisions de Bruxelles. Au début de ses recherches, il avait notamment découvert l’existence de l’ERT, groupe de pression réunissant les plus gros industriels européens.

    http://www.contre-info.com/

  • Obama contre le lobby pro-Israël

    Avec la nomination de Chuck Hagel au poste de secrétaire à la Défense, le Président se risque à une épreuve de force dont ses prédécesseurs s’étaient bien gardés. Cela pourrait-il être le signal d’un changement stratégique de politique étrangère ?

    Pour la première fois depuis 40 ans, le chef du Pentagone est à nouveau un homme disposant d’une expérience militaire forgée au combat. En 1967, Chuck Hagel s’est porté volontaire pour le Vietnam où il a été blessé – son corps en porte encore les stigmates – et deux fois décoré. Il aurait pu pourtant effectuer son service militaire dans la paisible Allemagne de l’Ouest, cependant il choisit plutôt dans s’engager sur le théâtre de guerre, en Indochine. Contrairement à ses prédécesseurs, et sur la base de sa propre expérience, Hagel sait donc parfaitement ce que signifie envoyer des jeunes gens sur le front. Cela n’a pas fait de lui un pacifiste pour autant, mais plutôt un réaliste. Et c’est précisément pour cette raison que cet homme de 66 ans constitue pour certains un élément de perturbation.

    À peine l’éventualité d’une nomination de Hagel fut-elle envisagée en décembre 2012, qu’une campagne hostile et nauséabonde s’engageait dans les médias américains et israéliens. Selon le Jerusalem Post, ce dernier aurait un « problème juif » alors que, selon l’influent Sénateur Lindsay Graham, il se situerait « en dehors du courant dominant » puisqu’il deviendrait alors « le secrétaire à la Défense le plus hostile à Israël de l’histoire de notre nation ». Selon le Wall Street Journal, il exhalerait de lui comme « une odeur » d’antisémitisme. Le Weekly Standard, l’organe maison des néoconservateurs – Donald Rumsfeld, le secrétaire à la Défense de Bush, en faisait distribuer systématiquement quelques centaines d’exemplaires au Pentagone – accusa Hagel de faire preuve d’une « hostilité récurrente » envers Israël. Ainsi, le journal rapporta les propos suivant d’un employé républicain du Sénat : « Qu’on nous impose Hagel et nous allons faire en sorte que chaque Américain sache qu’il est un antisémite.  » Quand Obama donna confirmation de son choix début janvier, le journal Hayom, proche du gouvernement israélien, fit savoir que l’entourage de Benjamin Netanyahou considérait la nomination de Hagel comme « un très mauvais choix ». Entre-temps, en Allemagne, la presse Springer avait également dégainé. [1]

    Ainsi, dans le journal Die Welt, il fut qualifié de « stupide », tandis que le Bild-Zeitung estima que la décision du Président « avait soulevé une vague d’indignation » dans un article ayant pour titre « Le nouveau ministre d’Obama : Un ennemi d’Israël ? »

    La violence de ces attaques est également à rechercher dans le fait qu’avec Hagel, le Président issu du camp démocrate a choisi d’envoyer un républicain au Pentagone, comme ce fut déjà le cas en 2009 avec Robert Gates. Cela suscite de la rage au sein du parti d’opposition, avant tout parmi les néoconservateurs, qui voient en Hagel le type même du conservateur traditionnel qui, s’il devait faire bonne figure aux yeux de la base conservatrice, à son poste ministériel, pourrait constituer une dangereuse épine dans leur pied. Hagel s’affiche ostensiblement comme catholique et opposant à l’avortement. De plus, en 1998, il s’est ouvertement opposé à la nomination au poste d’ambassadeur des États-Unis d’un candidat qualifié par lui d’« homosexuel agressif » [2].

    Voilà qui plaît aux fermiers du Middle West et qui devrait pousser son parti à mettre en avant un vieux briscard de ce calibre. Pourtant, de façon malveillante, il est décrit comme étant « à la gauche d’Obama », ce qui a à peu près aussi pertinent que de situer Peter Gauweiler, le poil à gratter de la CSU, à la gauche de Steinbrück [3].

    Le fait que les néoconservateurs s’opposent ainsi à Hagel repose sur quatre raisons principales qui ont toutes à voir avec le Proche-Orient. Tout d’abord, il n’a soutenu la guerre en Irak qu’à ses tout débuts, en 2003, avant de s’y opposer par la suite, arguant que Bush « jouait au ping-pong avec la vie d’Américains ». Par ailleurs, il a défendu le point de vue suivant : « Israël est notre ami et notre allié et nous devons assurer nos devoirs à son égard mais en aucun cas au détriment du peuple palestinien. » Troisièmement, il a voté plusieurs fois contre une aggravation des sanctions à l’égard de l’Iran et, dans la continuité de sa position, il s’est toujours opposé à toute intervention militaire. Concernant la question d’une hypothétique arme nucléaire iranienne, il ne partage ni l’obsession panique des néoconservateurs, ni l’opposition mesurée tout autant que ferme d’Obama à ce sujet. Le « génie des armes nucléaires est déjà sorti de sa bouteille, quoi que fasse l’Iran », a-t-il écrit de façon lapidaire, en 2008. Et enfin, et ce n’est pas le moindre, en 2006, dans le cadre du Congrès des États-Unis il a exprimé le constat suivant : « Au sein de cette assemblée beaucoup de gens sont sous l’intimidation du lobby juif. » C’est ainsi que lorsque la puissante organisation lobbyiste American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) présente un projet de résolution, elle recueille la signature de 80 à 90 sénateurs en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Si lui-même n’a encore désigné personne nommément, il a fait savoir qu’il tient une telle attitude pour « stupide ». Pour conclure avec ses propres mots, il n’est en aucun cas « un sénateur israélien mais un sénateur des États-Unis ».

    L’utilisation de l’expression « lobby juif » par Hagel est particulièrement significative. À ce propos, il convient de rappeler qu’en Israël même – cf. l’article que le Jerusalem Post a consacré à Hagel le 26 décembre 2012 – l’AIPAC est décrite comme « ha lobby hayehudi », à savoir sous les termes de « lobby juif ».

    En dénonçant comme il le fait les pressions exercées par cette organisation sur les politiciens, Hagel exprime ce que beaucoup pensent tout bas. En l’occurrence, le mécanisme d’intimidation ne repose pas sur des manifestations de violence pure mais sous une autre forme. Par exemple, quand un politicien prend des positions conformes aux intérêts du lobby, alors l’AIPAC intervient pour le mettre en contact avec des sponsors. Au contraire, s’il ne le fait pas, il voit une campagne dans les médias ou sur Internet immédiatement diligentée contre lui. En février 2007, l’ancien président Jimmy Carter a résumé les choses de la façon suivante : « Pour un membre du Congrès qui souhaite être réélu, ce serait presque un suicide politique que de soutenir une position contraire à celle du gouvernement conservateur israélien. »

    Un autre ancien président, à savoir Bill Clinton, a évoqué quant à lui le « lobby le plus efficace de Washington ». Qu’on en juge : chaque année, l’AIPAC peut compter sur un budget de 47 millions de dollars, sur 100 000 membres à l’échelle du pays et sur un siège national situé à Washington comptant plus de cent lobbyistes, spin doctors [4], publicitaires et autres éminences grises classés parmi les plus illustres sur la liste publiée par le National Journal en 2005, ce qui fait de cette organisation le deuxième lobby en importance après celui des armes représenté par la fameuse National Rifle Association. À l’occasion de l’assemblée générale annuelle de l’organisation, l’énonciation de la liste de tous ses sympathisants dans le monde politique dure pratiquement une demi-heure. Depuis des années, indépendamment de l’appartenance politique des présidents successifs, la majorité des membres du Sénat, un quart des membres de la Chambre des représentants, plus de 50 ambassadeurs ainsi que des douzaines de hauts fonctionnaires gouvernementaux figurent sur cette liste.

    Qu’Obama ait réussi à imposer son secrétaire à la Défense dans ce contexte de vents contraires et à se sortir de l’impasse dans laquelle il risquait de s’enfermer, ne fut rendu possible qu’en raison du soutien d’une grande partie des généraux les plus et les mieux décorés, ainsi que de celui des experts en stratégie les plus renommés. Pour aller plus loin, on pourrait d’ailleurs avancer que ce sont précisément les accusations du lobby pro-Israël et des néoconservateurs contre Hagel qui, par leur côté excessif et perfide, ont suscité une contre-réaction au sein de l’establishment, pour la première fois depuis bien longtemps, et encouragé l’école dite réaliste à oser sortir de la clandestinité.

    À cet égard, ceux qui ont toujours pensé que la politique extérieure US était conduite en sous-main par un centre de pouvoir collectif à trois têtes, à savoir Henry Kissinger, Georges Soros et Zbigniew Brzezinski, sont désormais dans l’obligation de reconnaître, devant les marques d’hostilité qui s’expriment au grand jour, qu’un tel centre de pouvoir homogène n’existe pas. C’est ainsi que Zbigniew Brzezinski s’est ouvertement exprimé, aux côtés d’autres conseillers de présidents précédents (James L. Jones, Brent Scowcroft, Frank Carlucci) et cela avant même que le président Obama ait fait connaître son choix en faveur de Hagel, pour faire savoir qu’à ses yeux, le sénateur serait « un homme d’une intégrité et d’une sagesse inébranlables qui, dans la guerre comme dans la paix, avait servi son pays de la manière la plus noble ». De même, dans une prise de position commune, onze responsables militaires parmi les plus haut gradés se sont prononcés de manière élogieuse en faveur de Hagel, voyant en lui un « solide dirigeant du Pentagone » ainsi qu’ « une voix modérée et équilibrée dans une époque troublée et déséquilibrée ». Parmi d’autres signataires, on compte par exemple l’amiral William J. Fallon et le général Anthony Zinni, , deux des plus récents responsables de l’US Central Command (CENTCOM) qui est la structure de commandement des opérations de guerre au Proche-Orient (Zinni en fut le responsable de 1997 à 2000 et Fallon de 2007 à 2008).

    Tout comme son mentor John Kerry, le nouveau ministre des Affaires étrangères Hagel est un tenant de la doctrine Powell, doctrine qui fut mise en œuvre lors de la première guerre d’Irak, en 1991, alors que Colin Powell était commandant suprême des forces armées US. À cette époque, il était convenu que les États-Unis ne rentraient en guerre que quand les conditions suivantes étaient réunies : lorsque la Nation était face à une menace, lorsque l’on disposait d’une supériorité militaire importante, lorsque l’on disposait du soutien de l’opinion publique et enfin lorsqu’il existait une claire stratégie de sortie de guerre.

    Lors de la deuxième guerre d’Irak menée sous la présidence de Georges W. Bush, c’est au contraire principalement la doctrine Rumsfeld qui prévalut, celle-ci étant fondée sur les principes suivants : il serait autorisé et parfaitement légitime d’intervenir militairement pour exporter la démocratie ; il ne serait nullement nécessaire pour cela de disposer d’une supériorité militaire avérée puisque les opprimés accueilleraient de toute façon les soldats US comme des libérateurs ; enfin, l’existence d’une stratégie de sortie de la guerre ne constituerait qu’un luxe supplémentaire.

    Le général Petraeus, chef des forces armées américaines en Afghanistan de 2010 à 2011 puis chef de la CIA sous le premier mandat Obama, ne fit que mettre en œuvre cette doctrine dans une version modifiée. En lieu et place des strictes conditions nécessaires au déclenchement d’un « large » conflit avancées par Powell, il substitua l’idée de conflits « limités » et de guerre antiterroriste généralisée. C’est dans cette perspective que Petraeus révisa le manuel officiel de contre-insurrection (Field Manual on Counterinsurgency). Ce qu’il avance dans cette nouvelle mouture pourrait paraître parfaitement inoffensif à première lecture. Ainsi, dans cette version, c’est la protection des populations civiles qui est mise en avant plutôt que l’élimination physique de l’adversaire. Dès lors, cela implique que la victoire militaire ne constitue plus forcément l’objectif recherché mais que c’est plutôt l’équilibre fragile d’une situation qu’on essaie de préserver. C’est exactement ainsi que les choses se sont déroulées en Afghanistan : sans critères pour juger d’une victoire, il n’existe plus aucun repère pour savoir s’il faut rester ou quitter le pays. Dans ces conditions, on peut laisser des troupes éternellement sur les bords de l’Hindu Kush puisqu’il y a toujours des populations civiles à « protéger ». Le fait que cette entreprise de « protection » suscite de nombreuses pertes parmi la population civile par effet collatéral n’entre pas évidemment pas dans les calculs.

    Certes, la nomination de Hagel au poste de secrétaire à la Défense renforce l’espoir que les USA accélèreront leur départ de l’Hindu Kush et qu’au Proche-Orient ils prendront leurs distances avec les va-t-en-guerre de Tel-Aviv et d’ailleurs également. Quoi qu’il en soit, on ne devrait pas se faire trop d’illusions en la matière. Ce n’est pas Hagel qui fait la politique des États-Unis mais bel et bien le Président. En matière de Sécurité nationale, plus que tout autre avant lui, ce dernier a concentré les capacités décisionnaires à la Maison Blanche, ce que le Pentagone et le Département d’État n’ont d’autre choix que d’accepter. Et malheureusement, Obama en a fait la preuve lors de son premier mandat : il est tout à fait capable de décisions négatives.

    Notes

    [1] Les commentaires, analyses et réactions diverses suite à la nomination de Hagel ont pris beaucoup plus d’importance dans la presse allemande que dans la presse française. Cela confirme à la fois le niveau supérieur de l’information dans ce pays sur les questions de géopolitique ainsi que l’allégeance d’une partie importante de ses élites au grand frère américain, ce qui ne surprendra pas les visiteurs du site E&R familiarisés avec les conférences de François Asselineau – NdT.

    [2] En 1998, en tant que sénateur, Hagel s’est opposé à la nomination au poste d’ambassadeur US au Luxembourg de James Hormel au motif que ce dernier serait « ostensiblement et agressivement homosexuel ». Lors des auditions préalables à sa nomination au poste de secrétaire d’État US, en décembre 2012, il a dit regretter ses propos de l’époque – NdT.

    [3] En Allemagne où certaines valeurs issues des traditions catholiques, protestantes ou prussiennes influencent encore certaines franges du corps social, ce type de comparaison apparaît comme pertinente, ce qui est beaucoup moins le cas en France. Pour rappel, Peer Steinbruck sera le candidat-chancelier du SPD aux prochaines élections de 2013 – NdT.

    [4] Conseillers en communication et en marketing politiques.

    http://www.egaliteetreconciliation.fr

  • Vers un grand mouvement eurosceptique au Parlement européen ?

    Dominique Reynié, directeur de la Fondation pour l’innovation politique, fustige violemment les mouvements populistes, suite au vote italien, avant de prévoir une vague aux élections européennes de 2014 :

    "Les populistes sont des hackers : ils "plantent" le système [alors que le système se plante très bien tout seul, NDMJ]. On sait bien qu’ils n’ont aucune solution, ils ne savent pas quoi faire de leurs élus, mais ils canalisent les mécontentements et les frustrations sur le terrain des lâchetés et des incohérences des élites. Ce qui est frappant, c’est la puissance de cette tendance.[...]

    Nous sommes partis pour un cycle de crise politique majeure. Je pense qu’on le verra aux élections européennes de 2014. On va peut-être avoir un grand mouvement populiste au Parlement européen. Cela risque d’être un point de rupture. Ce qui se passe en Italie, c’est un moment de bascule historique. On assiste à un délitement des systèmes politiques. Après la crise financière, la crise économique, nous sommes dans la crise politique. [...]"

    Vu dans le Salon Beige

    Quand les laudateurs de la démocrates ont peur de la démocratie.

    http://www.actionfrancaise.net