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Alain Soral - Des bilderberg au club "Le siècle" - La Franc-Maçonnerie au pouvoir
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Pourquoi les battististes sont-ils devenus muets ?
Les éditions Stock viennent de publier un livre d’enquête sous la plume du journaliste Karl Laske, La mémoire de plomb, consacré à Césare Battisti, membre du Pac (Prolétaires armés pour le communisme) condamné en Italie par contumace pour assassinats et réfugié en France, puis au Brésil. Cet ouvrage est intéressant à plus d’un titre. Outre le fait que son auteur dévoile de nouveaux éléments sur les soutiens dont aurait bénéficié Battisti en France – François Hollande, patron du Parti socialiste à l’époque, cité pour avoir rendu visite au criminel dans sa prison et s’être opposé à son extradition, n’est pas des moindres ! – il permet à Eric Conan, dans un article paru dans Marianne.net le 8 décembre 2012, de s’interroger sur la question : « Pourquoi les battististes sont-ils devenus muets ? »
PolémiaL’actualité, ce sont aussi les silences.
L’absence de réactions, chez ceux qui ont plutôt l’habitude d’être prolixes, en en dit parfois autant que les tirades qu’ils aiment nous infliger. Ainsi en est-il du mutisme de quelques-uns des anciens défenseurs de Cesare Battisti depuis la parution, il y a quelques semaines, du livre du journaliste Karl Laske, La mémoire du plomb (Stock), consacré à l’itinéraire du terroriste italien reconverti en auteur de romans policier. Recherché par la justice de son pays qui l’a condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par contumace pour assassinats, il fut un temps hébergé par la France avec le soutien tapageur de belles personnes germanopratines avant de prendre la fuite au Brésil.
La lecture de ce bon livre d’enquête est révélatrice d’une double tradition française : la faible appétence pour la réalité d’une partie de l’élite politico-intellectuelle française et l’importance de l’identité politique du messager de la vérité. Car, si cet ouvrage apporte de nouveaux éléments sur le parcours de Battisti et les soutiens aveugles dont il a bénéficié - de Fred Vargas à Bernard-Henri Lévy et de Carla Bruni à François Hollande (qu’un entourage coupable aura poussé à le visiter en prison) - l’important réside dans l’identité de son auteur : Karl Laske, ancien de Libération et présentement enquêteur au site Médiapart. Le fait que cette mise au point définitive sur les mensonges de Battisti vienne d’un journaliste classé à gauche a soudainement laissé sans voix ses défenseurs alors que six ans plus tôt le très bon livre d’enquête d’un journaliste du Figaro, Guillaume Perrault, Génération Battisti. Ils ne voulaient pas savoir (Plon), n’avait pas eu les mêmes conséquences.
L’on peut donc tirer de cet assourdissant silence qui suit la parution du livre de Karl Laske deux conclusions. Une même vérité ne produira pas le même embarras selon qu’elle est apportée par un supposé « camp ennemi » ou un supposé « camp ami ». Et une partie de l’intelligentsia préférera toujours la dénégation à la reconnaissance de ses erreurs. Une vieille tradition. L'on considère souvent avec une condescendance amusée la compromission, hier, de tant de beaux esprits avec les mensonges du stalinisme et du maoïsme réels. Comment ont-ils pu se tromper à ce point? se demande le contemporain, sûr d'échapper à un aveuglement aussi exotique. L’affaire Battisti montre qu’une même volonté de ne pas voir a produit plus près de nous un résultat similaire: l'invraisemblable défense de ce terroriste a engendré des insanités comparables à celles déversées lors des affaires Kravtchenko ou Lin Piao. En reprenant, à froid, ce qui s'est dit et écrit pour transformer en victime à protéger un tueur sans remords, Guillaume Perrault et Karl Lake montrent à quel point le déni de la réalité a pu enrôler une multitude de complices. Il y a eu les vrais malhonnêtes, allant jusqu'à caviarder des décisions de justice, mais aussi beaucoup d’« idiots utiles » qui, pour être dans le coup, se sont contentés de signer les habituelles pétitions sans regarder.
La mobilisation en faveur de Cesare Battisti a fait resurgir une logorrhée que d'aucuns pensaient hors d'usage. Certes, la mise en scène change, cédant au corporatisme (des « auteurs de polars reconnus » se mobilisant pour un « auteur de polars reconnu » comme les chauffeurs de taxi ou les inspecteurs des finances se défendent entre eux) et aux luttes people: les saltimbanques du show-biz (Bedos, Lio, Sollers, etc.) remplaçant Sartre et Foucault. Mais le scénario n'évolue guère. Tout ce qui a été dit par les défenseurs de Battisti, repris par la presse (et même des documentaires hagiographiques financés par l'argent public) ou par des politiques de premier plan se révèle erroné. Qu'il s'agisse des preuves contre Battisti, des engagements de François Mitterrand ou du rôle de la justice italienne, tout a été caché ou travesti pour la grande Cause.
Ce consentement au mensonge a été d'autant plus coupable que, cette fois-ci, pour ne pas être abusé, il suffisait d'écouter la gauche transalpine, qui, des socialistes à l'extrême gauche et à Attac Italie, s'indignait des délires des pétitionnaires français, lesquels, pour la plupart, se réclament pourtant d'une Europe sans frontières. Car le détour par l'Italie permet d'apprécier la grossièreté des contrevérités déversées à propos de sa justice et de comprendre la blessure infligée à nos voisins de la péninsule par ce mépris pour le consensus transalpin sur le cas Battisti, qualifié de « racisme anti-italien mal dissimulé » par La Repubblica. « Il fallait un gars comme Battisti pour se rendre compte que les gauchistes italiens sont plus réalistes que les socialistes parisiens », conclura ainsi La Stampa.
Il faut cependant distinguer de ce désastre germanopratin quelques caractères lucides qui ont, dès le début, tenté d'éviter au Parti socialiste de se compromettre dans cette pitoyable affaire : notamment Robert Badinter, Manuel Valls, Bernard Kouchner et Gilles Martinet (qui préfaça le livre de Guillaume Perrault). Tout comme il faut relever le courageux remords de Bertrand Delanoë, qui, abusé, avait fait voter par son Conseil municipal une délibération plaçant l'ancien terroriste « sous la protection de la Ville de Paris ». Le maire de la capitale a eu l’honnêteté de reconnaître « avoir manqué de vigilance et d'autorité », ce qui lui d’ailleurs valu, de la part du comité Battisti, la délicate appréciation d'avoir « baissé la culotte ».
Eric Conan
Marianne.net
8/12/2012 http://www.polemia.comKarl Laske, La mémoire de plomb, Stock, novembre 2012, 480 pages.
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Cabale anti FN : Marine et Bruno ne se coucheront pas !
Après le refus (sidérant) du Conseil constitutionnel d’invalider l’élection législative dans la circonscription d’Hénin-Beaumont, nous avons appris officiellement hier que le ministère de la Justice a transmis fin novembre au Parlement européen une demande de levée de l’immunité parlementaire de Marine Le Pen. En cause les propos de Marine, en décembre 2010 lors de son passage à Lyon dans le cadre de la campagne interne, évoquant les prières de rue des musulmans. « Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde guerre mondiale, s’il s’agit de parler d’occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça c’est une occupation du territoire (…) Certes il n y’a pas de blindés, il n’y a pas de soldats, mais c’est une occupation tout de même et elle pèse sur les habitants », avait-elle alors déclaré.
L’officine grassement subventionnée et dite « antiraciste » Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) avait aussitôt déposé une plainte. Une enquête préliminaire pour « incitation à la haine raciale » avait ensuite été ouverte par le parquet de Lyon en janvier 2011.
Sur BFM TV, la présidente du Front National a dénoncé cet acharnement. « Je crois que le système ne sait plus quoi faire pour arrêter la dynamique qui me porte. Alors on m’empêche de rejouer l’élection d’Hénin Beaumont, on me persécute sur le plan judiciaire… Qu’ils soient bien conscients que tout cela me renforce et ne m’affaiblit pas », a-t-elle déclaré.
Depuis plus de quatre ans maintenant, Bruno Gollnisch est victime lui aussi d’une (nouvelle) persécution judiciaire (une de plus !) en raison d’un communiqué datant du mois d’octobre 2008 et qui émanait du groupe FN qu’il préside au Conseil Régional Rhône-Alpes. Un communiqué critiquant l’intolérance qui prévaut dans certains pays musulmans, qui pointait notamment «l’invasion de notre patrie et la destruction de notre culture et de nos valeurs».
Bruno avait alors précisé que même si ce texte ne fut pas rédigé par ses soins, les propos « litigieux » relevaient bien de son «expression politique». «On a le droit de critiquer l’islam dans ses manifestations agressives», «le droit d’exercer une critique aussi bien à l’encontre des voyous ou des bandes ethniques qui sévissent dans notre pays, que je ne confonds pas avec l’ensemble des musulmans de France» précisait-il.
Bien sûr, par l’odeur alléché, la Licra avait déposé plainte pour « incitation à la haine », cette officine « aux pouvoirs exorbitants, qui, sous prétexte de lutter contre le prétendu racisme, s’arroge le droit de persécuter les patriotes qui luttent pour que les Français demeurent maîtres chez eux. »
Une organisation antinationale a laquelle Bruno Gollnisch avait conseillé de « s’intéresser au sort des musulmans à Gaza plutôt qu’à Lyon où il est beaucoup plus enviable ». L’actuel président de la Licra, l’avocat lyonnais Alain Jakubowicz ne semble pas prédisposé à entendre cette sage demande…
En mai 2011, nous l’évoquions sur ce blog en relatant la conférence de presse tenue alors par Bruno, celui-ci avait relevé que « les majorités automatiques du Parlement Européen, avec l’instinct grégaire et la tartufferie qu’on leur connaît, (avaient levé son) immunité sous le prétexte imbécile et hypocrite que le communiqué du groupe (FN) n’avait pas été rédigé dans le cadre de (ses) activités parlementaires. »
Dans le cadre de cette affaire de communiqué, Bruno Gollnisch a été harcelé par le juge Campi agissant sur requête de la Licra, qui a essayé par trois fois de le faire arrêter illégalement bien que couvert par son immunité, en délivrant un mandat d’amener qui a reçu une tentative d’exécution, et dont l’illégalité a été clairement reconnue.
Cette violation flagrante de la Constitution et des traités était qualifiée de crime de forfaiture dans l’ancien code pénal, de tentative d’arrestation et de séquestration arbitraire passible de cinq années de prison dans le droit actuel !
Le député frontiste a donc porté cette affaire devant la Cour de justice de Luxembourg, notamment en raison de l’argument hallucinant avancé pour exiger la levée de son immunité, selon lequel les faits susceptibles de lui être reprochés ne relèvent pas de ses activités de député européen. La précédente levée d’immunité parlementaire de Bruno en 2005, fut d’ailleurs condamnée par cette fameuse Cour de Justice de Luxembourg.
En effet, par définition, l’immunité parlementaire couvre justement des propos tenus en dehors du Parlement européen puisque, selon les textes, les déclarations d’un député dans l’hémicycle ne peuvent donner lieu à des poursuites !
Enfin, rapportons encore quelques autres remarques de Bruno Gollnisch. D’abord « aucune preuve de publication de ce communiqué n’existe dans le dossier. La personne habilitée à représenter la Licra, Mme Macha Pariente, directrice des affaires juridiques de cette officine, déclare qu’elle n’a pas eu connaissance de ce communiqué, si ce n’est par les comptes-rendus d’une conférence de presse postérieure d’une semaine tenue (par B. Gollnisch, NDLR) le 10 octobre. Conférence qui n’était pas la reprise pure et simple de ce communiqué, tant s’en faut. Cela vicie évidemment toute la procédure : en matière de presse, c’est la publication qui fait le délit. »
Nous ne cachons pas non plus notre surprise de ce qu’ « une simple polémique puisse donner lieu à un tel acharnement, au moment même où toute la classe politique, Garde des Sceaux en tête, organisations anti-racistes incluses, prenaient fait et cause pour le journal Charlie-Hebdo dans l’affaire des propos et dessins parfaitement injurieux envers l’Islam publiés par ce magazine. »
Enfin, il ne serait pas aberrant de « demander le dépaysement du dossier, Alain Jakubowicz à l’origine de la plainte, a été élu lyonnais. » Bruno Gollnisch l’est toujours. Il s’agit donc d’une « affaire politique ». En outre, « la justice lyonnaise a été désavouée dans une précédente affaire contre le député frontiste, » où avait été bafoué son droit à la liberté d’expression.
Last but not least, en cas de refus du dépaysement, et de traduction de cette affaire devant le tribunal correctionnel, il est loisible de s’interroger sur la nécessité de récuser « les magistrats franc-maçons et/ou membres du Syndicat de la Magistrature (SM). Les premiers sont mis en cause dans le texte incriminé ; ils seraient juges et parties. Les seconds ont pris position officiellement contre le FN. »
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Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le Dîner du Siècle
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Les entretiens d'E&R - Emmanuel ratier - Le dernier journaliste d'investigation Français
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Robert Fisk : non, bachar El Assad ne veut pas gazer son peuple !
Avec Seymour Hersh qui officie au New-Yorker et qui veille aux dérives du Pentagone et de l’Executif américain, il est sans doute le journaliste d’investigation anglo-saxon le plus respecté de sa profession. Robert Fisk nous livre ici (1) sa profonde lassitude d’assister incrédule à une succession de campagnes de dénigrement absurdes contre Bachar El Assad, les mêmes qui firent la honte de l’Occident au moment de l’invasion de l’Afghanistan, puis de l’Iraq, puis de la Libye. Rappelez-vous : Pas de grottes perfectionnées dans les montagnes de Tora Bora, pas d’ADM en Iraq, ni de liens avec les pirates du 11/9 (16 saoudiens – ennemis jurés de l’Iraq ) , et pas de chars devant Benghazi (les français en ont détruit 4, les russes photographié 6, et le pleutre BHL en avait annoncé 200).
Rappelez-vous aussi, tandis que nous aidons une pseudo-rebellion syrienne qui détruit le patrimoine culturel inestimable de la Syrie, que le département d’Etat US avait fustigé les talibans pour leur destruction des Bouddhas de Bamiyan. mais que ce même département d’Etat n’avait vu aucun inconvénient au pillage du musée archéologique de Bagdhad, situé à quelques encâblures du siège ultra protégé de l’Iraq National Oil et de l’Iraq Petroleum, ni à la destruction de toutes les bibliothèques municipales de toutes les provinces irakiennes.
Peut-être que dans leur grand mépris des peuples, les stratèges du Pentagone et de l’OTAN en sont-ils arrivés à mépriser la mémoire même de leurs propres peuples pourtant peu dupes. Après tout, les affaires internationales concernent si peu le peuple français, que les ex-candidats Sarkosy et Hollande ne les ont même pas abordées lors de leur pseudo-joute télévisée animée par M. Pujadas.
Comme M. Fisk, nous souffrons avec le peuple syrien et appelons d’urgence à une solution négociée appuyée par l’envoi massif d’une force d’interposition sous mandat de l’ONU chargée avant tout de désarmer. Si les rangs des pacifistes étaient clairsemés derrière le cortège funèbre de Jaurès, et si l’opposition pacifiste syrienne se fait décimer par la rebellion surarmée et les médias indifférents à son sort, nous ne "désarmons" pas pour autant. L’heure est grave. L’alliance pour la guerre avance. Puisse cette traduction trouver le chemin des consciences du plus grand nombre qui la diffuseront largement, jusqu’à gagner les ors de l’Elysée.
ndt. : Photo, la Syrie au centre d'enjeux énergétiques et géostratégiques ?
Bachar el Assad, la Syrie, et la vérité sur les armes chimiques
par Robert Fisk, pour The Independent, paru le samedi 8 décembre 2012
traduction Bluerider pour Agoravox
(1) Robert Fisk est le correspondant à Beyrouth du journal britannique The Independent. Il est considéré, à juste titre, par le Financial Times, comme « l’un des plus remarquables reporters de sa génération ». Ouvrages récents : La Grande Guerre pour la civilisation : l’Occident à la conquête du Moyen-Orient (1979-2005), La Découverte, 2005 et Liban, nation martyre, Editions A&R et du Panama, 2007The INDEPENDENT (80/120 000 ex.) est l’un des "équivalents britanniques de centre gauche" du journal Le MONDE (325 000 ex.), avec The DAILY TELEGRAPH (centre droit, 630 000 ex.). Mais au lu de cet article, vous pouvez constater comme nous, un gros écart en matière de propagande de guerre. A bon entendeur….
Le Père de bachar, Hafeez Al Assad, était brutal mais n’a jamais utilisé d’armes chimiques. Et savez-vous quelle fut la première armée à utiliser le gaz au Moyen Orient ?
Plus le mensonge est gros, plus les gens le croiront. Nous savons tous qui a dit ça –mais ça marche encore. Bachar Al Assad a des armes chimiques. Il pourrait les utiliser contre son propre peuple syrien. S’il le fait, l’Occident répliquera. Nous avons entendu ces histoires l’an passé – et le régime d’Assad a répété que si – si – il avait des armes chimiques, il ne les emploierait jamais contre les syriens.
Mais à présent, Washington entonne le même refrain encore et toujours. Bachar a des armes chimiques. Il pourrait les utiliser contre son propre peuple. Et s’il le fait….
Eh bien, s’il le fait, Obama et Madame [en français dans le texte] Clinton seront très très méchants. Pourtant, la semaine passée, tous les pseudos-experts habituels, qui ne sont même pas capables de trouver la Syrie sur une carte, nous ont mis en garde contre le gaz moutarde, les agents chimiques, les agents biologiques que la Syrie serait susceptible de possèder – et susceptible d’utiliser. Et les sources ? Les mêmes spécialistes du dimanche qui ne nous avaient pas avertis du 11/9 mais qui avaient insisté sur la possession d’armes de destruction massives par Saddam Hussein en 2003 : « des sources anonymes du renseignement militaire ». Nous les appellerons donc « SARM » [ndt. « unnamed military intelligence sources », UMIS].
Coup de théâtre [en français dans le texte]
Et maintenant… le coup de théâtre [en français dans le texte]. Quelqu’un de CBS (Canadian Broadcasting Corporation) m’a appelé cette semaine pour me parler de l’utilisation d’armes chimiques par Hafeez Al Assad à Hama pendant le soulèvement de musulmans sunnites dans cette ville en 1982. Leurs sources étaient les mêmes bonnes vieilles « SARM ». Mais voilà, il se trouve que je me suis rendu à Hama en février 1982 – raison pour laquelle le canadien m’a appelé- et pendant que l’armée syrienne exterminait c’est le mot, son propre peuple (qui au passage, exterminait lui-même des officiels du régime et leurs familles), personne n’a jamais utilisé d’armes chimiques.
Pas un seul des soldats que j’ai vu à Hama ne portait de masque à gaz. Aucun civil ne portait de masque à gaz. Les parfums dangereux que mes collègues et moi avions respiré après que notre allié (à cette époque) Saddam ait employé des composants chimiques contre les soldats iraniens dans les années 1980 étaient absents. Et pas un parmi la douzaine de civils survivants que j’ai interrogé dans les 30 années qui ont suivi depuis n’a jamais mentionné l’usage de gaz. Et pourtant nous devrions maintenant croire qu’il a été utilisé. Et c’est comme ça que ce nouveau conte pour enfant a commencé : Hafeez Al Assad a utilisé le gaz contre son propre peuple à Hama il y a 30 ans. Donc son fils Bachar pourrait faire pareil à nouveau. Et n’était-ce pas l’une des raisons pour lesquelles nous sommes allés faire la guerre en Iraq en 2003 – parce que Saddam avait déjà utilisé du gaz contre son propre peuple et pouvait le refaire ?
N’importe quoi !
Oui, plus le mensonge est gros, plus il fonctionne. Alors oui c’est sûr, nous les « journaleux » , nous avons fait notre boulot en disséminant ces balivernes. Et Bachar – dont les forces ont commis suffisamment d’iniquités- est sur le point d’être accusé d’un autre crime qu’il n’a pas encore commis, et que son père n’a jamais commis. Ouais, des armes chimiques, c’est une sacrée tuile, les mecs. C’est pourquoi les USA ont fourni Saddam en composantes pour les fabriquer, avec l’Allemagne (bien sûr).
C’est pourquoi, quand Saddam a commencé à utiliser du gaz à Halabja, les « SARM » ont demandé à la CIA de mettre tout sur le dos de l’Iran. Et oui, Bachar doit probablement avoir des composants chimiques dans des containers-poubelle rouillés quelque part en Syrie. Madame [en français dans le texte] Clinton s’est émue qu’ils « puissent tomber dans de mauvaises mains » – comme si ils étaient actuellement « dans de bonnes mains ». Mais les russes ont dit à Bachar de ne pas les utiliser. Est-ce qu’il va s’amuser à envoyer se faire f….tre sa seule superpuissance alliée ?
Ah oui, et au fait, qui était la première armée à avoir utilisé le gaz au Moyen Orient ? Saddam ? Ben non, raté ! Les Britons bien sûr, sous le commandement du général Allenby, contre les turcs dans le Sinaï en 1917. Et ça, c’est la vérité.
***
Parmi les commentaires à la suite de cet article, mentionnons celui-ci :
Je ne sais pas si la Syrie a des armes de destruction massives ou pas, si il serait juste, ou pas, de lancer une action militaire sous couvert de l’ONU, mais puis-je mettre en évidence un certain nombre de questions que soulève ce reportage ? L’idée qu’Hafeez a utilisé des armes chimiques sur Hama est relativement confidentielle, et la plupart des journalistes ne l’ont pas rapportée par manque de sources. Je ne suis pas sûr que la source en soit une « SARM », mais bien plutôt que l’affirmation soit venue du Comité syrien des Droits de l’Homme il y a quelques années. Je pense plutôt que si la rhétorique est montée d’un cran, cela n’a rien à voir avec Hama, mais davantage avec la disparition de Jihad Makdissi, et l’information de la semaine dernière, selon laquelle il pourrait avoir fait défection au Royaume Uni. A en croire ses commentaires à la TV syrienne il y a quelques mois, on peut imaginer quel genre d’informations il a pu fournir aux USA/UK la semaine dernière, qui ont pu causer cette escalade rhétorique. [Ndlr. ce commentaire peut tout aussi bien illustrer et canaliser un montage du renseignement allié ou syrien, que fournir une piste de recherche non infiltrée. Il a au moins le mérite de désigner clairement les opérateurs qui ont mis la Syrie sur table d’écoute.]
Rappel : mais au fait... de quel gaz devrait-on parler dans tous les médias ?
commentaires bluerider, pour agoravox
La Libye, déjà une affaire de gaz :
- Le gisement de gaz "BLOC LC7" au sud de Tripoli était l’objet de la visite de Kadhafi à Paris le lundi 10 décembre 2007. Même CANAL+ ose le dire. A quand la même émission sur les réserves de gaz syrien, et les raisons de la venue à Paris le 12 juillet 2008, de M. Bachar El Assad qui a pu assister le 14 juillet 2008, à un défilé de ce que notre industrie de défense fait de mieux ? Il est vrai que les USA viennent de signer avec l’Arabie Saoudite le contrat "pétrole contre armement" du siècle, et qu’avant eux, Margareth Thatcher avait signé avec les mêmes les accords Al Yamamah eux aussi promettant un supertanker par jour au Royaume-Uni en échange de chasseurs bombardiers Panavia Tornado (avec le plus gigantesque scandale financier de tous les temps où l’avionneur britannique BAe a bien failli disparaitre). M. Sarkosy notre ex-Président formé à son métier d’avocat et politicien par Frank Wisner Jr., ancien patron de la CIA, aura sans doute beaucoup appris… trop vite peut-être ? Souvenez-vous aussi de son équipée avec des centaines de conseillers au lendemain de son élection, auprès de George Bush à Kennebunkport, un coup de force sur les mentalités françaises,dont le nouvel occupant de l’Elysée semble fort aise.
La Syrie, une affaire de gaz également ?
- Relance de la construction du gazoduc Iran-Syrie-Iraq, sur voltairenet, la rédaction, le 20 novembre 2012
- Le tracé des gazoducs décide des zones de combat sur Mondialisation, Nacer Charara, le 15 novembre 2012
- Syrie : l’OTAN vise le gazoduc, sur voltairenet, Manlio Dinucci, le 10 octobre 2012
- Syrie : la guerre du pipelinistan, sur Mondialisation, par Pepe Escobar, le 15 août 2012
- La ruée vers le gaz en Méditerranée, sur voltairenet, par William Engdahl, le 29 mai 2012
- Syrie, la guerre pour le gaz, sur Mondialisation, Imad Shawzy Shueibi, le 15 mai 2012
Gaz toxiques en Syrie : La réponse du berger à la bergère….
- un journal de contre-propagande certes, mais qui va regarder cette télévision d’Etat francophone syrienne ? La "coalition pour la guerre" pourra toujours s’adapter et répliquer qu’en fait, il s’agit cette fois d’empêcher la création d’un émirat islamique et de préserver la laïcité, et donc d’aller porter secours au bon peuple syrien prêt à tomber aux mains de méchants intégristes détenteurs de gaz mortels. La propagande de guerre a ceci de commode, c’est qu’elle est malléable à souhaits. La vérité, elle, souffre d’exactitude, surtout dans les intentions.
et si les gaz mortels tombaient aux mains des forces alliées contre Bachar el Assad ?
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Henri d’Orléans : « Il faut s’attendre à avoir un jour un Califat à Poitiers »
« Dans un billet intitulé « L’Islam et l’Islamisme », le Comte de Paris s’insurge contre la naïveté de certains à l’égard de l’islamisme. « Le respect ne doit pas pourtant nous empêcher d’être lucides. Il nous oblige à regarder aujourd’hui une autre réalité en face », écrit celui, qui descend pourtant de Mahomet.
Bien qu’il considère que « chaque religion a depuis ses origines généré ses extrêmes », il rappelle que « dans le Coran il y a un verset qui nous parle de « Dar al Islam » le pays des croyants et « Dar al Kurf » le pays des mécréants qu’il leur faudra un jour conquérir et convertir ». Et de poursuivre : « Alors que nous avons cru naïvement pouvoir aider l’islamisme modéré dans les guerres du printemps arabe, celles-ci ont donné partout naissance au pouvoir des islamistes extrémistes, car contrairement à l’islam, l’islamisme ne sera jamais modéré ». [...]«
Complément 1 : Relire
Jacques Ellul, 1989 : «Il faut vivre dans la lune pour croire que l’on pourra intégrer des musulmans »
Complément 2 : Alain Besançon : les musulmans « ne se fondent pas dans la population »
Extraits d’une interview d’Alain Besançon, agrégé d’histoire, docteur en histoire, membre de l’Institut, membre de l’Académie des sciences morales et politiques.L’histoire est quand même formelle : les populations musulmanes ne se fondent pas dans la population alentour. C’est un fait, un simple fait. Le 20e siècle a vu une purgation des zones mixtes. Par exemple, il y avait beaucoup de chrétiens en Turquie, en Égypte etc… Ils sont tous partis. Il y avait des musulmans en Grèce, dans les Balkans… Ils sont tous partis. Il y avait des Français en Afrique du Nord, ils sont tous partis…
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Alain Soral s'exprime sur les illuminati