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magouille et compagnie - Page 1446

  • Quand Macron évoquait la force illégitime de l’Etat et défendait un voyou contre les policiers

    Quand Macron évoquait la force illégitime de l’Etat et défendait un voyou contre les policiers

    Cette archive sur le compte facebook d’Emmanuel Macron, où il dénonçait les violence policières et défendait la crapule Théo, tombe bien mal :

    Les violences policières qui ont eu cours il y a deux jours à Aulnay-sous-Bois nous rappellent à cette exigence absolue. Les enquêtes en cours diront précisément comment il faut qualifier juridiquement ces faits. Mais comment ne pas être choqué par ce qui est arrivé à Théo ?

    Parce qu’à Aulnay, c’est la force illégitime de l’Etat qui a eu cours et la dignité d’un jeune garçon, d’une famille et d’un quartier, qui a été mise en cause.

    Je tiens à rendre hommage à Théo et à son entourage. Alors que tout semble les pousser vers la haine et la révolte, ils font preuve d’un formidable sang-froid. Depuis plusieurs jours, ce sont eux qui incarnent la responsabilité. Ce sont eux qui refusent l’escalade de la violence. Ce sont eux qui en appellent à la patience et à la confiance dans nos institutions. Ils sont habités par un grand esprit de responsabilité. Je leur souhaite un retour à la vie normale le plus rapide possible.

    https://www.lesalonbeige.fr/quand-macron-evoquait-la-force-illegitime-de-letat-et-defendait-un-voyou-contre-les-policiers/

  • Hystérie médiatique ou dérapage d’un philosophe professionnel ?

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    Bernard Plouvier

    Si j’en crois l’excellent blog d’informations Breizh Info, que je consulte deux fois/jour, un philosophe-politicien aurait conseillé aux forces de l’ordre d’utiliser leur(s) arme(s) face à des émeutiers violents.

    Je n’ai lu qu’une demi-douzaine de pages de Luc Ferry (en revanche j’ai apprécié les deux ouvrages, publiés de façon posthume, de son grandiose parent prénommé Abel, mort au combat en 1918), mais je reste ébahi devant l’absence de nuances que sous-entend son conseil, donné il est vrai dans une émission où l’on cherche à toute force ce scandale qui « fait le buzz » !

    Qu’un policier attaqué par des émeutiers armés (qu’il s’agisse d’une arme à feu ou d’une arme blanche menaçante – ce qui exclut le petit canif avec lequel se battaient certains trotskistes en 1968 ; mon coude gauche porte encore la trace d’un contact, mais il avait suffi d’un coup de poing bien placé pour assommer le voyou marxiste après son passage à l’acte) riposte avec son arme de service, c’est la stricte application du principe universel de la « Légitime défense » et l’on ne pourrait qu’approuver M. Ferry s’il en avait fait mention.

    En revanche, face à des excités – quelle que puisse être leur motivation – armés de leurs seuls poings, en aucun cas, un policier ne peut tirer autrement qu’en « sommation ». J’ose imaginer que notre distingué philosophe professionnel aurait exprimé ce distinguo si l’animateur-baladin lui en avait laissé le temps.

    On reproche semble-t-il à un ex-boxeur professionnel d’avoir affronté à poings nus un policier armé d’une matraque. Je n’y vois qu’un délit d’outrage à agent de l’ordre dans l’exercice de ses fonctions, à moduler en fonction du contexte, car il serait bon de savoir si l’agent avait fait preuve de retenue dans ses actes et si l’ex-pugiliste tentait ou non de dégager un civil.

    Il est exact qu’un boxeur ne frappe jamais un homme à terre... sauf s’il est un spécialiste du MMA (Mixed Martial Arts), où le combat à terre fait suite à l’affrontement en position debout, comme au judo ou au jiu-jitsu. Avant de reprocher son manque d’esprit sportif au boxeur, il convient d’étudier de près sa carrière (le passage d’un sport de combat à un autre étant très fréquent).

    En outre, il paraît assez curieux d’évoquer les règles sportives à l’occasion d’une émeute, soit un déchaînement de passion – non pas violente, comme l’écrivent les journalistes macroniens -, mais haineuse. La haine est plutôt une spécialité des marxistes et autres gauchistes qu’une caractéristique des Français de base, ceux-là mêmes que j’ai soignés durant 41 années dans divers hôpitaux publics... combien de doctes philosophes, de ministres et de journalistes parisiens ont-ils fréquenté du « Français de base » ?

    Après tout, si Grand Président Macron faisait correctement son travail, s’il nous évitait le pénible spectacle des clowneries de sa ravissante épouse, les émeutes des Français autochtones n’auraient pas raison d’être et l’on en reviendrait à notre lot annuel d’émeutes raciales dans les cités saturées d’immigrés... parfaitement indésirables, tant qu’un referendum n’aura pas autorisé leur entrée en masse sur le sol national !   

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/01/09/hysterie-mediatique-ou-derapage-d-un-philosophe-professionne-6119423.html

  • Affaire Ghosn, affaire Renault-Nissan, affaire française ?

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    Carlos Ghosn, grand capitaine et citoyen mondial, mettait moins sa fortune au service du bien commun qu’il ne mettait en péril le bien commun pour sa propre fortune. Ou comment la philosophie financière d’un leader en vient à fragiliser une industrie nationale. 

    À la fin du mois de novembre, le monde interloqué a appris l’arrestation au Japon, à sa descente d’avion, du patron du premier groupe automobile mondial, considéré jusque-là comme le modèle de tous les capitaines d’industrie actuels. Il ne s’agit pas ici de porter un jugement sur une affaire en cours dont la justice est saisie mais, à cette occasion, de réfléchir sur ce qu’elle révèle des fragilités d’un système économique mondialisé par la finance.

    Le groupe Renault, fleuron de l’industrie française

    Avec plus de dix millions de voitures vendues en 2017 (9 % du marché mondial), ce que l’on appelle en France le « groupe Renault » est devenu le premier constructeur automobile au monde, devant Volkswagen, General Motors et Toyota. Ce groupe est considéré comme le fleuron de l’industrie française et, pour le maintenir à cette place, l’État en détient 15 % du capital et 22 % des droits de vote. Il désigne un membre du Conseil d’administration et en « propose » un autre au vote de l’Assemblée générale des actionnaires. Mais, à y regarder de plus près, la « nationalité » française du groupe n’est pas aussi clairement assumée. Tout d’abord le capital de l’ensemble se trouve réparti entre le Japon, la France, la Russie, l’Allemagne, tandis que les voitures vendues par le groupe sont commercialisées sous les marques Nissan, Renault, Mitsubishi, Lada, Dacia, Alpine… Il faut y ajouter des filiales, dites stratégiques, qui ont pour but d’optimiser les résultats financiers et la pression fiscale, comme la filiale d’assurance domiciliée à Malte. Mais ce qui est le plus significatif, c’est que la société qui joue le rôle de holding (mais qui est une filiale 50/50 de Renault et de Nissan) est domiciliée à Amsterdam pour permettre au groupe de bénéficier de ce qui est connu dans le jargon des conseillers fiscaux comme le « sandwich hollandais ». Il en résulte qu’en 2017, si l’on en croit les chiffres officiellement publiés, le montant de l’impôt sur les bénéfices payés en France par Renault était inférieur à 15 % du bénéfice. Mais il n’y a pas que l’optimisation fiscale que peuvent s’offrir les grands groupes multinationaux, il y a aussi une optimisation sociale. C’est ainsi que la réussite du groupe Renault-Nissan, sous l’impulsion de Carlos Ghosn, a été en partie due à une « externalisation » de la sous-traitance, à des mises à la retraite anticipées – dont la conséquence première est de faire prendre en charge par la collectivité des rémunérations perçues par ces nouveaux retraités – et à des délocalisations massives. Aujourd’hui, sur les 181 350 salariés que compte le groupe, à peine 48 000 travaillent en France. Et on pourrait continuer la liste de ces avantages ouverts aux seules multinationales, simplement organisées autour de liens financiers et jonglant avec des systèmes juridiques entremêlés.

    Les multinationales au-dessus des droits communs

    Le groupe, tel qu’il est organisé, semble bien, en effet, « optimiser » aussi le droit¹. Il repose sur un système de participations croisées entre Renault qui détient plus de 43 % du capital de Nissan et Nissan qui détient 15 % du capital de Renault. Sans compter que Renault détient 2,17 % de son propre capital (en pratique cette « autodétention » débouche sur un gonflement artificiel du capital nominal, dont le droit dit qu’il est la garantie des créanciers). Au regard du droit français, Nissan n’a donc pas le droit de prendre part aux votes affectant la direction de Renault. Mais on constate que si Nissan détient un poste d’administrateur, privé du droit de vote en vertu de la loi, un autre administrateur est élu « sur proposition de Nissan » ; rien ne s’oppose donc à ce qu’il participe aux décisions. De plus, la « tête » du groupe est la société Alliance BV dans laquelle il n’y a pas de participations croisées et où Nissan et Renault sont à parité. Et c’est Alliance BV qui prend les décisions stratégiques. Cette « optimisation » juridique permet d’éviter nombre de contraintes imposées tant par le droit des sociétés que le droit de la concurrence² (sans parler bien sûr du droit fiscal).

    Que sert à l’homme de gagner l’univers ?

    Une autre information est frappante. Carlos Ghosn est vraiment un homme universel. Il sait tout faire. Ce n’est pas pour rien que, jusqu’au début de l’affaire, il était président de Renault, Nissan, Mitsubishi et Alliance. Mais, au-delà, il était aussi impliqué dans diverses opérations immobilières, notamment au Brésil et dans le nord du Liban, ainsi que dans la gestion d’un domaine viticole. Etant ainsi un homme universel, que l’on voyait un jour à Maubeuge auprès du président Macron, un autre à Moscou avec le président Poutine, un troisième à Pékin avec le président Xi Jinping et un autre au forum de Davos, il partageait son temps entre ses divers domiciles, à Beyrouth, Tokyo, Paris, Amsterdam, Rio de Janeiro, sans compter Beaulieu, sur la Côte d’Azur. On comprend qu’il ait eu besoin d’un avion privé pour pouvoir se rendre rapidement de l’un à l’autre. On comprend aussi que les Libanais, fiers de « leur » enfant, aient émis un timbre à son effigie et que les Japonais reconnaissants aient imaginé un manga dont ce « samouraï » d’aujourd’hui est le héros. On comprend enfin que pour assurer sa défense devant les juridictions japonaises il fasse appel à un célèbre cabinet d’avocats américains. Que restera-t-il de tout cela demain ? En attendant, il bénéficie provisoirement d’une nouvelle résidence, qu’il n’a ni choisie ni fait aménager spécialement pour lui.

    Trois leçons

    De ce rapide tour d’horizon, il y a au moins trois leçons principales à tirer. La première est que, dans un groupe multinational comme Renault-Nissan, un événement – quelles qu’en soient la cause et la nature – se produisant dans un pays entraîne des conséquences qui peuvent affecter gravement l’économie d’un autre pays, sans que les autorités de celui-ci puissent intervenir. La seconde est qu’un Conseil d’administration composé de membres éminents choisis pour leur appartenance à « l’élite » politico-administrative, et comportant presque autant de femmes que d’hommes, est impuissant à comprendre les agissements du président ; en l’occurrence, ils n’ont rien vu venir et ils sont incapables de prendre la défense dudit président qu’ils sont pourtant chargés d’accompagner et de surveiller. Plus grave : s’il s’agit d’un complot proprement japonais au profit de Nissan, qui se grefferait sur l’affaire, ce qui peut évidemment se supputer, voilà les Français dans l’incapacité de réagir !

    Enfin, les entreprises d’aujourd’hui n’ont rien à voir avec celles que l’on présente aux étudiants dans les Universités et dont Schumpeter a vanté les mérites. Dans le modèle enseigné, les entrepreneurs étaient des hommes qui risquaient leur fortune personnelle au service d’un projet qu’ils avaient conçu et qui donnait du travail à d’autres pour servir le bien commun ; aujourd’hui, le capitaine d’industrie est quelqu’un qui utilise l’argent des autres en faisant la promotion d’un projet qui lui est extérieur et pour lequel il est prêt à sacrifier de nombreux travailleurs afin d’en retirer une fortune personnelle.   

    1. Nous n’aborderons pas ici le droit boursier car les variations observées sur les cours des actions ne sont pas caractéristiques des sociétés multinationales mais du fonctionnement de ces « casinos » appelés Bourses.

    2. Dans ce domaine, on doit aussi se poser la question de la « coopération » avec l’Allemand Daimler qui détient 3 % du capital de Renault et autant de celui de Nissan.

     François Reloujac

    Journaliste, spécialiste des questions économiques

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/01/07/affaire-ghosn-affaire-renault-nissan-affaire-francaise-6118977.html

  • Emmanuel Macron, premier des pyromanes, par Ivan Rioufol

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    Dans une France inflammable, il est irresponsable de jouer avec les allumettes. Or c’est ce que fait Emmanuel Macron depuis le 17 novembre 2018, date de la première manifestation des Gilets jaunes. Le crescendo dans la violence est attisé par un pouvoir incapable de se résoudre à l’apaisement et à la bienveillance, ces mots portés naguère par la macronie. Il est évidemment choquant d’avoir vu, samedi à Paris lors d’une énième manifestation, un gendarme pris à partie par un boxeur. La porte d’entrée du porte-parolat du gouvernement, laissé sans protection policière, a également été enfoncée par un porte-palette. Benjamin Griveaux a fui par une porte dérobée. C’est lui qui, le 4 janvier, avait promis : “Nous allons aller plus loin dans le changement, être plus radicaux. Peut-être avons-nous trop composé avec certains conservatismes. Nous allons changer cela“. C’est Griveaux qui avait également qualifié les Gilets Jaunes d’”agitateurs” accusés de vouloir “renverser le gouvernement”. Mais à quoi rime d’agiter le chiffon rouge ? Le chef de l’Etat est le premier des pyromanes.

    Dans ses vœux du 31 décembre, il ne s’est pas contenté d’associer les Gilets jaunes à “une foule haineuse“. Macron a aussi assuré que cette France enracinée s’en prenait “aux élus, aux forces de l’ordre, aux journalistes, aux juifs, aux étrangers, aux homosexuels“, dans un amalgame qu’il interdit quand il s’agit de juger les dérapages des minorités protégées. Ce choix de la rupture avec son peuple est une stratégie démente. L’observateur ne compte plus les insultes présidentielles contre “ceux qui ne sont rien” ou la “lèpre qui monte”. Les blessures narcissiques de Macron ne l’autorisent pas à ces montées aux extrêmes. Les Français révoltés ne sont sans doute pas toujours adroits ni délicats. Mais ce ne sont pas des brigands, ni des canailles, ni des sous-hommes.

    Ce lundi, Gérald Darmanin a concédé sur RTL qu’il fallait “distinguer” entre les Gilets jaunes et les ultra-violents. A la bonne heure ! C’est ce ministre qui avait dit il y a peu avoir vu “la peste brune” dans des mobilisations sur les Champs-Elysées. Bruno le Maire avait parlé, lui, de “dérives homophobes et racistes“. Dès dimanche, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education, avait tempéré : “On fait très clairement la distinction entre ceux qui manifestent de façon légale et ceux qui se sont engouffrés dans la brèche des désordres”. Faut-il voir dans ces tardives réflexions de bon sens l’aveu de l’échec de la diabolisation des Gilets jaunes ? Il est en tout cas navrant d’avoir assisté, durant près de deux mois, au naufrage d’un pouvoir à ce point incapable d’entendre la voix du peuple d’en bas. Celui-ci ne pardonnera pas avant longtemps d’avoir été si injustement assigné à un rôle d’abruti ou de fasciste.

    Ce terrorisme intellectuel à front de taureau, relayé par des commentateurs réduits à insulter des malheureux, restera une tache sur une macronie qui se prétendait exemplaire. Il est à craindre que cette caste désormais assiégée ne poursuive dans sa fuite en avant suicidaire, en gardant ses œillères. Il y a une incohérence à inviter les Français à participer désormais au “grand débat”, tout en laissant comprendre que le président n’en fera encore qu’à sa guise. A l’issue du conseil des ministres de la rentrée, vendredi, Macron a fait savoir qu’il entendait aller “plus loin, plus vite, plus fort, plus radicalement dans les changements”. Plus loin, plus vite, plus fort, plus radicalement : le désir mimétique, décrit par René Girard, va-t-il poursuivre son terrible engrenage ?

    Ivan Rioufol

    Texte daté du 7 janvier 2019 et repris du blog d’Ivan Rioufol

    https://fr.novopress.info/

  • Le mythe de la Cinquième – La République sans la Révolution ? En finir avec l’idéologie républicaine

    Le mythe de la Cinquième – La République sans la Révolution ? En finir avec l’idéologie républicaine

    Lu ici :

    C’est un précepte évangélique que l’on reconnaît un arbre à ses fruits. Nos républicains sincèrement amoureux de la France devraient en prendre graine, car il n’est pas certain que leur position fasse montre d’une cohérence à toute épreuve. La République a plus d’un siècle maintenant, et un retour sur expérience est non seulement possible, mais sans doute bienvenu. Or, que montre un simple regard rapide ? Deux guerres mondiales, dont la première a connu une paix boiteuse, et dont la seconde a été perdue en trois semaines ; une décolonisation bâclée et entachée de crimes, dont nous payons encore aujourd’hui les conséquences en ce qui concerne l’Algérie et l’Afrique noire ; un large mensonge sur les « conquêtes sociales », dont les plus significatives ont été le fait des catholiques sociaux antirépublicains au XIXe siècle, avant l’avènement de la République, et contre la gauche, qui craignait que cela fasse mentir son dogme de la lutte des classes ; une pérennisation de la division des Français par l’anticléricalisme ; une contradiction mortelle entre la prétention de maintenir une morale chrétienne et l’effort constant pour  détruire la religion qui la justifiait ; enfin, une double soumission, après 1945, au pouvoir américain et à l’idéologie marxiste, qui a conduit à faire de la France la couveuse de beaucoup des grands criminels du XXe siècle, de Hô Chi Minh à Khomeiny – et rappelons que le Parti communiste chinois a été fondé dans la Concession Française de Shanghaï. Sur le plan institutionnel, cinq républiques en cent cinquante ans, pour une monarchie en huit cents ans ; sur le plan international, le passage du premier rang parmi les pays, disputé avec l’Angleterre, au cinquième ou sixième. La République a dilapidé en quelques décennies le patient acquis de la Monarchie. Si l’on est honnête, il n’y a franchement pas de quoi pavoiser !

    Oui, mais voilà, nous avons la Cinquième, la République gaullienne avec ses institutions stables et solides, des institutions à toute épreuve, aptes à répondre à toutes les crises.

    Parlons-en. On peut faire remarquer tout d’abord aux chantres de la Cinquième que, née de la crise algérienne qui a emporté la Quatrième, elle-même n’a été confrontée jusqu’ici qu’à une crise majeure, mai 68, alors qu’elle n’avait que dix ans d’âge et que son fondateur était toujours au pouvoir. La preuve de sa solidité est donc mince.

    Quant à sa stabilité, rappelons que la Constitution a connu depuis 1958 une vingtaine de modifications : les lois fondamentales de la Monarchie étaient autrement plus stables. A ceci, on répond communément que la plupart des modifications sont dues à l’intégration européenne, et c’est vrai, et que cette intégration a été initiée sous la Quatrième, et c’est encore vrai. Mais si la stabilité des institutions républicaines est incompatible avec l’Union Européenne, il ne fallait pas entrer dans l’Union, ou plutôt, puisque c’était fait, en sortir ; si on accepte cette Union en perpétuelle construction, on accepte le principe d’une instabilité chronique de la constitution. Or, si la constitution définit les institutions, son instabilité rend celles-ci instables, et la République avec elle.

    Qui plus est, le passage du septennat au quinquennat, pour le mandat du Président, n’a pas été, que l’on sache, commandé par l’Union Européenne.

    De surcroît, l’instabilité institutionnelle s’est toujours doublée d’une forte instabilité juridique : la République, de quelque numéro qu’elle soit, a toujours été en insurrection permanente contre sa propre légalité, et elle ne peut pas ne pas l’être étant donné qu’elle repose sur un principe révolutionnaire, c’est-à-dire un principe de changement permanent. Or, qu’on n’aille pas nous dire qu’il en va autrement avec la Cinquième : sa constitution l’inscrit ouvertement dans l’héritage de 1789. Il arrive un temps où il faut assumer ses choix : 89, ou la stabilité, mais on ne peut pas avoir l’un sans l’autre.

    Tout ceci n’a pas échappé au regard des plus sagaces, ou des moins prévenus. Mais on entend souvent dire alors que la Cinquième souffre du fait qu’elle a été faite sur mesure pour le général de Gaulle. A la bonne heure ! Imagine-t-on une Monarchie taillée, telle une cotte de mailles, pour le seul Louis XIV, ou pour son aïeul saint Louis ? Un régime serait donc fait pour une personne ? Si telle a été la pensée de de Gaulle, c’est assurément la plus grande injure qu’il ait faite aux Français. Nous laissons les historiens éclaircir ce point.

    Mais cette histoire de République couturière va loin, car ne faut-il pas voir l’origine du mythe de la stabilité de la Cinquième dans le fait qu’elle a survécu… à son fondateur ?! Quel exploit en vérité, quelle gloire pour des institutions que de perdurer plus que dix ou quinze ans ! Le père Ubu n’est pas loin.

    Il ne faut pas oublier, enfin, que, sur un plan politique et social, la Cinquième, c’est celle qui a vu la plongée à vitesse accélérée de la France dans le matérialisme le plus effréné – c’était l’heure du Concorde. Le terrain était préparé, certes, l’emprise de la société de consommation à l’américaine a joué pleinement, c’est vrai. Mais à tout le moins faut-il constater que la Cinquième a été impuissante à s’y opposer, si elle ne l’a pas encouragée positivement. Et le grand homme lui-même, pourtant adversaire farouche des américains, qu’a-t-il fait, sinon assimiler le progrès à la machine à laver et au frigidaire, et l’ordre au fait de ne pas bambocher et de se tenir bien à table ? Quelle grandeur en effet, quelle hauteur de vue !

    De manière plus grave encore, peut-être, de Gaulle et la Cinquième, c’est le maintien du pouvoir communiste sur les esprits, à travers le monde de l’éducation et de l’édition. On pourra une nouvelle fois trouver des excuses : cette fois, c’était l’URSS qui était puissante…

    De quelque manière qu’on l’envisage, cette « monarchie républicaine » n’est en réalité qu’une République monarchique, c’est-à-dire un régime qui concentre, et de plus en plus, le pouvoir entre les mains du Président, avec charge à lui de prendre en main la Révolution. La Cinquième République, c’est la Révolution par le monarque – quand la Troisième, c’était la Révolution par le Parlement, comme à la belle époque, la guillotine sur la place publique en moins ; les autres ne comptent pas.

    En définitive, la Cinquième est bien l’achèvement de l’idée républicaine : c’est la Révolution installée dans les dorures des palais. Son triomphe.

    Peut-on être amoureux de la France et être républicain ? Oui, si l’on ne sait pas ce que l’on dit, d’un côté ou de l’autre. Ou, ce qui revient au même, si l’on confond, une fois de plus, le réel avec une idée. Comme le dit si bien de nos jours un certain locataire, « on ne bâtit rien sur des mensonges. » Sur des illusions non plus.

    https://www.lesalonbeige.fr/le-mythe-de-la-cinquieme-la-republique-sans-la-revolution-en-finir-avec-lideologie-republicaine/

  • Femmes Gilets jaunes : «On manifeste pour le logement, les mères isolées, les femmes précaires»

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    Au lendemain de l’ Acte 8 du mouvement, des centaines de femmes Gilets Jaunes ont décidé de manifester aux quatre coins de la France.

    Sophie Tissier, 40 ans, « mère isolée de deux enfants », explique ainsi au mégaphone être au RSA depuis deux ans et demi :

    C’est très difficile pour nous d’être mises en lumière dans la société en tant que femmes. Or nous sommes plus pacifiques que les hommes et on veut mobiliser de façon pacifique. (…) On est très nombreuses dans les manifestations, sur les ronds-points, car on est plus touchées par le travail précaire.

    Les slogans visaient principalement le président de la République : « Macron démission », « Macron, t’es foutu, les gonzesses sont dans la rue » ou encore « Macron, si tu ne viens pas, c’est nous qui venons chez toi ».

    « Le gouvernement veut nous faire passer pour des casseurs, mais aujourd’hui nous sommes des mères, des grands-mères, nous sommes les filles, les sœurs de tous les citoyens, et nous voulons dire que (…) notre colère est légitime. C’est lors des crises sociales que les droits des femmes sont le plus en danger », a déclaré pour sa part, la manifestante Chloé Tessier.

    https://fr.novopress.info/213126/femmes-gilets-jaunes-on-manifeste-pour-le-logement-les-meres-isolees-les-femmes-precaires/

  • La Macronie, ou la crise de la démocratie

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    Dans une société d’images, la violence ne révèle pas toute sa réalité. Paris et plusieurs villes, comme Bordeaux et Rouen, ont été le théâtre d’affrontements entre des « gilets jaunes » et les forces de l’ordre, le 5 janvier dernier. Sachant que n’est « gilet jaune » que celui qui revêt un gilet jaune. Qui représente qui, dans une crise généralisée de la représentation ? Tant que les policiers et les militaires accepteront de servir de chair à canon en vue d’une stratégie de criminalisation, le peuple ne pourra obliger le Président à dissoudre l’Assemblée nationale.

    Par ailleurs, les intimidations et les menaces dont font l’objet des députés macroniens sont stupides : à quoi cela sert-il de s’en prendre à des Playmobil® ? Des personnages hauts en couleur qui racontent des histoires… Le péché originel, en Macronie, c’est la confusion entre civilisation et gentrification. Il est vrai, pourtant, que le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a été inspiré en déclarant, la veille de la dernière manifestation : « Nous devons aller sans doute encore plus loin dans le changement, être encore plus radicaux dans nos méthodes, nos manières de faire, dans notre style… » C’est dit : la Macronie entend se radicaliser. Or, dans une cour d’école (sans véritable école), c’est celui qui dit qui est.

    Retour en arrière : en 2017, les startupers et les baby-boomers s’étaient coalisés pour élire une élite mondialisée, et ce, avec près de 26 % d’abstention au second tour de l’élection présidentielle et près de 52 % d’abstention au premier tour des élections législatives qui s’en sont suivies. Un coup de Trafalgar électoral conforté par le putsch médiatico-judiciaire qui a frappé le candidat Fillon. Retour du refoulé : la riposte de la majorité silencieuse explose dans le même incubateur que le télé-évangélisme macronien – la bulle Internet. Des marcheurs contre les Marcheurs qui ont des revendications, non en faveur de l’ouverture, mais de la protection : « Taxer le fioul maritime et le kérosène »/« Protéger l’industrie française »/« Que les causes des migrations forcées soient traitées »/« Entrée du référendum d’initiative populaire dans la Constitution », etc.

    En face, le Président Macron a trouvé une parade : lancer un grand débat national sur la base de cahiers de doléances. Un véritable simulacre. Le débat se veut être encadré, voire totalement cadré, notamment sur la question migratoire. De toute évidence, l’ordre libéral-libertaire est éminemment totalitaire. La marchandisation y rime définitivement avec la fétichisation. Et la marque appelle des sous-marques : « Les Gilets jaunes libres », « Gilets jaunes le Mouvement », « La France en colère », « Les émergents »… Ruse de l’ambition oblige, le gilet jaune n’est plus qu’un but spéculatif.

    Chaque camp a conscience qu’une perte humaine chez l’adversaire fera les affaires de l’autre. La technocrature et l’État étant dissociables, l’inconscient collectif pense que « le moyen de la violence légitime » (Max Weber) n’a plus de sens. Voilà pourquoi l’élève de Ricœur n’est plus en mesure d’asseoir son autorité. Démocrite disait que « le caractère d’un homme fait son destin ». Ce Jupiter fait passer des vessies pour des lanternes et fait le sourire de l’ange pour libérer la bête. Avec un tel homme à sa tête, la France de Clovis et du Comité de salut public semble courir à sa perte.

    Henri Feng

    http://www.bvoltaire.fr/la-macronie-ou-la-crise-de-la-democratie/

  • RIP pour le RIC ?

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    Georges Feltin-Tracol

    Sociologues, analystes de l’opinion et politologues se réjouissent de cette fin d’année : les « Gilets jaunes » leur fournissent de longues heures d’études supplémentaires. Hétérogène tant par sa composition sociale que par sa structuration par âge, le sexe et les origines géographiques, ce mouvement inédit de contestation politico-sociale valide l’avertissement sur la « fracture sociale » énoncée en 1994 – 1995 par Marcel Gauchet dans une note devenue célèbre de la Fondation Saint-Simon.

    Outre l’hostilité à la hausse de la taxe carbone, à l’augmentation des carburants, à la multiplication répressive des radars routiers et au refus de la cherté de la vie courante, les « Gilets jaunes », quasi unanimes, réclament le RIC, le référendum d’initiative citoyenne. Une consultation serait organisée à partir du dépôt d’un nombre précis de signatures de citoyens selon le principe du voisin suisse. Loin de souhaiter un quelconque pouvoir autoritaire charismatique, les « Gilets jaunes » veulent l’extension du domaine démocratique à leur quotidien. Ainsi se rapprochent-ils d’une formation, transalpine celle-là, dont la couleur emblématique est aussi le jaune, le Mouvement Cinq Étoiles.

    Il est ironique d’entendre les « Gilets jaunes » réclamer plus de démocratie directe quand un mois avant le début de leur action disparaissait, le 10 octobre dernier, Yvan Blot. Haut-fonctionnaire en retraite, collaborateur aux premiers numéros de Nouvelle École, co-fondateur du Club de l’Horloge et ancien élu du RPR chiraquien et du FN de Jean-Marie Le Pen avant de rallier les Républicains, cet essayiste se passionnait pour les modes de démocratie participative au point d’en devenir un spécialiste éminent. Il n’hésitait pas à assister aux assemblées populaires cantonales dans les Alpes suisses et observait l’emploi du référendum en Allemagne à l’échelle des communes et des Länder, en Italie et aux États-Unis, en particulier en Californie. Par-delà un abord assez froid et distant, il aurait pu donner son point de vue pertinent aux « Gilets jaunes ». Vedette sur Internet depuis un excellent examen du Traité constitutionnel européen en 2005, Étienne Chouard soutient lui aussi le recours référendaire comme facteur de redynamisation de la démocratie et de réaffirmation de l’implication politique des citoyens. On retrouve chez les « Gilets jaunes » une aspiration démocratique radicale très similaire aux discussions un temps exprimées par le phénomène – urbain et bo-bo – « Nuit Debout ».

    Il faut reconnaître que le référendum d’initiative populaire (RIP) ne représente pas la panacée. Dans le cadre actuel d’institutions biaisées, l’exécutif, les tribunaux, les médiats et le Conseil constitutionnel en limiteraient la pratique. Le RIP peut même parfois desservir le bien commun. L’interdiction référendaire des minarets en Suisse en 2009 masque d’autres consultations plus ou moins récentes qui ligotent la souveraineté helvétique dans les mailles des traités internationaux ou entérinent des lois liberticides.

    Certains « Gilets jaunes » l’ont compris puisqu’ils ajoutent en outre la révocation permanente des élus. Inscrite dans la constitution bolivarienne du Venezuela de feu Hugo Chavez et proposée par La France insoumise, cette procédure existe depuis longtemps en Californie. On oublie que si l’acteur Arnold Schwarzenegger fut pendant sept années gouverneur républicain de cet État, il le dut en 2003 à une pétition révocatoire qui destitua par un vote populaire le gouverneur démocrate Gray Davis et désigna à la majorité relative son successeur pour achever le mandat en cours.

    Le référendum d’initiative populaire (ou citoyenne) et la révocation des élus compléteraient la proposition législative d’initiative populaire, la fin des subventions publiques aux partis politiques, aux syndicats et aux associations mémorielles tronquées ainsi que le tirage au sort d’une partie non négligeable des assemblées locales. Ces mesures pourraient dans un premier temps ne concerner que le cadre local, ce qui renforcerait le localisme. Il va de soi que ces innovations institutionnelles ne régleront pas la crise profonde de la « démocratie » occidentale, car sa résolution ne peut passer que par une remise en question intérieure des préoccupations souvent matérialistes de chacun d’entre nous.

    Bonjour chez vous et à l’année prochaine !

    • « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°106, mise en ligne sur TV Libertés, le 31 décembre 2018.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/01/08/rip-pour-le-ric-6119142.html

  • Gilets Jaunes : Macron et sa Garde suisse – Journal du mardi 8 janvier 2018

     

    Politique / Gilets Jaunes : Macron et sa Garde suisse

    Alors que la crise des Gilets Jaunes se poursuit, le premier ministre Edouard Philippe est intervenu lundi soir pour annoncer une batterie de mesures sécuritaires. Un tournant qui dénote la peur et l’impuissance d’un exécutif aux abois.

    Sécurité / Les prisons au bord de l’implosion

    International / La nouvelle stratégie de l’Etat Islamique

    Alors que les Etats-Unis ont annoncé le retrait de leurs troupes en Syrie, la menace terroriste demeure. Si Daesh a perdu du terrain au Proche-Orient, l’organisation pourrait rebondir en Afrique et entreprendre de nouvelles attaques en Europe.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/gilets-jaunes-macron-et-sa-garde-suisse-journal-du-mardi-8-janvier-2018